- Cléopatra2Guide spirituel
Alors pour Nomade ou sédentaire j'ai lu Bilbo le Hobbit de JRR Tolkien. Je l'avais lu ado, je pense, vers 15 ans peut-être, et n'en gardais que de vagues souvenirs.
Bilbo, un paisible hobbit parfaitement sédentaire (mais qui possède des ascendants aventureux dans sa généalogie) et n'aimant pas du tout les aventures, comme tout hobbit qui se respecte, reçoit un jour la visite du magicien Gandalf. Il l'invite à prendre le thé le lendemain mais en plus de Gandalf, se présentent 13 nains montant une expédition très aventureuse et très dangereuse dont le but est de récupérer la montagne solitaire, qui leur appartenait avant d'avoir été envahie par le dragon Smaug.
Ce livre est un bijou. Non seulement les aventures sont passionnante et on tourne les pages avec avidité, mais en plus il est très drôle, avec les petites remarques du narrateur. On y trouve tout ce qui fait le succès du Seigneur des Anneaux, les nains, les rois déchus, les elfes, les trésors, Sauron (qui est évoqué), les longs voyages, Gandalf etc. mais exit les passages un peu ennuyeux et on ajoute beaucoup d'humour.
Bref, j'ai adoré, je le relirai sûrement dans quelques années avec la même délectation. Je m'essaierai peut-être à l'anglais d'ailleurs.
Bilbo, un paisible hobbit parfaitement sédentaire (mais qui possède des ascendants aventureux dans sa généalogie) et n'aimant pas du tout les aventures, comme tout hobbit qui se respecte, reçoit un jour la visite du magicien Gandalf. Il l'invite à prendre le thé le lendemain mais en plus de Gandalf, se présentent 13 nains montant une expédition très aventureuse et très dangereuse dont le but est de récupérer la montagne solitaire, qui leur appartenait avant d'avoir été envahie par le dragon Smaug.
Ce livre est un bijou. Non seulement les aventures sont passionnante et on tourne les pages avec avidité, mais en plus il est très drôle, avec les petites remarques du narrateur. On y trouve tout ce qui fait le succès du Seigneur des Anneaux, les nains, les rois déchus, les elfes, les trésors, Sauron (qui est évoqué), les longs voyages, Gandalf etc. mais exit les passages un peu ennuyeux et on ajoute beaucoup d'humour.
Bref, j'ai adoré, je le relirai sûrement dans quelques années avec la même délectation. Je m'essaierai peut-être à l'anglais d'ailleurs.
- RyuzakiNiveau 9
Albin Michel, collection Spiritualités vivantes, traduction de Serge Demetrian.nicole 86 a écrit: Quelle édition avais-tu choisie ?
- nicole 86Expert spécialisé
Merci pour ta réponse, il y a très longtemps que je souhaite lire Le Mahâbhârata avec toujours la peur de me lancer.
- Reine MargotDemi-dieu
36. Machines: Klara et le soleil, Kazuo Ishiguro
Encore un roman sur l'intelligence artificielle et les robots devenus plus forts que les humains, un thème classique depuis Asimov.
Ici Ishiguro le traite d'une façon particulière, du point de vue de Klara, l'AA (Amie Artificielle) qui raconte son histoire depuis le magasin jusqu'à sa fin. Les AA se rechargent au soleil, qui joue ici un rôle important, car Klara "croit" au soleil comme à une sorte de dieu, qui apparaît ou non pour dispenser ses vertus.
On pense à "ce que savait Maisie" d'Henry James, où les problèmes des adultes étaient racontés selon le regard de la petite Maisie. Ici, L'AA se démène pour comprendre l'origine de la maladie de son "humaine", Josie, et le résultat est plutôt une réflexion mélancolique sur la nature humaine et les conséquences des nouvelles technologies qu'une dystopie effrayante.
Original et subtil. Je recommande.
Encore un roman sur l'intelligence artificielle et les robots devenus plus forts que les humains, un thème classique depuis Asimov.
Ici Ishiguro le traite d'une façon particulière, du point de vue de Klara, l'AA (Amie Artificielle) qui raconte son histoire depuis le magasin jusqu'à sa fin. Les AA se rechargent au soleil, qui joue ici un rôle important, car Klara "croit" au soleil comme à une sorte de dieu, qui apparaît ou non pour dispenser ses vertus.
On pense à "ce que savait Maisie" d'Henry James, où les problèmes des adultes étaient racontés selon le regard de la petite Maisie. Ici, L'AA se démène pour comprendre l'origine de la maladie de son "humaine", Josie, et le résultat est plutôt une réflexion mélancolique sur la nature humaine et les conséquences des nouvelles technologies qu'une dystopie effrayante.
Original et subtil. Je recommande.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- AdrenFidèle du forum
Bonsoir à tous,
pour le défi n°2, j'ai suivi les conseils de @Lagoulue et j'ai lu Composition française de Mona Ozouf. J'ai bien aimé la manière dont elle parle de son enfance bretonne, les interférences entre les règles de la maison, celles de l'église et celles de l'école et comment cela a nourri son travail d'historienne. Mon autre choix pour ce défi était La note américaine, mais je n'ai pas réussi à me procurer le livre pour le moment.
L'idée de lire La peste écarlate me plaît bien aussi, toujours à condition que je trouve le livre, mais il me semble qu'il est au CDI.
Belles lectures à tous et à bientôt.
pour le défi n°2, j'ai suivi les conseils de @Lagoulue et j'ai lu Composition française de Mona Ozouf. J'ai bien aimé la manière dont elle parle de son enfance bretonne, les interférences entre les règles de la maison, celles de l'église et celles de l'école et comment cela a nourri son travail d'historienne. Mon autre choix pour ce défi était La note américaine, mais je n'ai pas réussi à me procurer le livre pour le moment.
L'idée de lire La peste écarlate me plaît bien aussi, toujours à condition que je trouve le livre, mais il me semble qu'il est au CDI.
Belles lectures à tous et à bientôt.
- CasparProphète
Une semaine perdue à essayer de lire le livre de Hayley Morris "Me VS Brain" pour l'item "comédie traduite de l'anglais". Le sujet me plaisait et me concernait (les "overthinkers", c'est à dire les personnes qui réfléchissent trop et se posent trop de questions sur tout et tout le temps), l'autrice est une tiktokeuse dont les vidéos sont assez drôles et le livre est décrit comme "hilarant". Or, il ne m'a pas arraché un sourire: c'est un ramassis d'anecdotes absolument pas drôles et je ne peux pas le valider pour le défi car je l'ai fini à vitesse grand V pour essayer d'y trouver quelques pépites, sans succès. Je vais même le supprimer de ma liseuse. Si je l'avais acheté en version papier je crois que je l'aurais fichu à la poubelle... Circulez, y a rien à voir, au suivant.
- miss sophieExpert spécialisé
MAJ du mois écoulé :
Pour l'item 1 (Fils ou fille de... ) et le 20 (un livre dont l'un des personnages a vraiment existé) : Le bal des folles de Victoria Mas (2019).
L’action de ce roman (écrit par la fille de Jeanne Mas) se situe à Paris en 1885, à l’hôpital de la Salpetrière où sont internées les « aliénées » dans le service du professeur Charcot. Certaines de ces femmes ont atterri là non par démence mais parce que leur attitude dérangeait une société masculine ne supportant aucune déviance. Il ne fait pas bon être femme à la fin du XIXe siècle, surtout si l’on est éprise de liberté ou de franc-parler, et toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il y a là Louise, 16 ans, abusée par son oncle, et Eugénie, qui était bien décidée à ne pas laisser les hommes lui dicter sa vie mais a été enfermée là par son père parce que les morts lui parlent ; il y a Geneviève, l’infirmière en chef qui garde ses distances pour cacher ses fêlures. Nous les suivons à l’approche du bal annuel, expérimentation de Charcot qui permet aux « folles » de sortir de leur quotidien. Un roman fort.
Pour l'item 8 (Nomade ou sédentaire ?) : L’odyssée d’Hakim de Fabien Toulmé (2018-2020), BD en trois tomes.
L’auteur retrace le parcours d’un jeune Syrien de 2011 à 2015 : Hakim a fui la répression (il a été emprisonné pour avoir aidé des manifestants blessés) et la guerre (il a perdu son logement dans un bombardement). La décision de partir n’a pas été facile et ce choix à faire s’est répété à chaque étape de son trajet. Hakim a d’abord pensé s’installer au Liban mais les Syriens n’y étaient pas les bienvenus, puis en Jordanie où il a peiné aussi à trouver du travail ; même chose en Turquie. C’est ce que raconte le premier tome, dans lequel il rencontre Najmeh, qui devient sa femme. Leur situation étant trop précaire (et encore plus avec l’arrivée d’un bébé), ils décident bientôt de migrer en France. Najmeh part d’abord avec ses parents, Hakim doit les rejoindre avec son fils Hadi. S’ensuit un terrible périple (NB l’essentiel du tome 2 concerne la traversée de la Turquie à la Grèce et peut donc rentrer dans l’item 22 « En bateau ! »).
Les personnages sont très attachants et leur histoire vraiment émouvante. Fabien Toulmé rend compte du témoignage qu’il a recueilli avec beaucoup d’humanité et de sensibilité.
Un roman qui coche de nombreuses cases : 21 (le titre contient un mot ou une expression qui renvoie au calendrier), 24 (l'histoire se passe dans les Balkans), 49 (le titre contient un participe passé) et, pour moi, 3 (cela fait des années que je l'ai sans l'avoir ouvert !) : Avril brisé d’Ismaïl Kadaré (1980).
Un roman âpre comme le haut plateau d’Albanie où il se déroule. Là règne une loi ancestrale, celle du Kanun, un code d’honneur de vendetta dont les habitants de cette région reculée suivent à la lettre les règles, se transmettant de génération en génération la « reprise du sang » versé. Gjorg, jeune montagnard, vient de s’acquitter de la vengeance qui lui était échue : il a tué le meurtrier de son frère ; il bénéficie à présent d’une trêve d’un mois avant que la famille de sa victime ne puisse essayer de le tuer, à la mi-avril. Parallèlement, un couple de citadins effectue son voyage de noces dans ces lieux que le mari, écrivain, charge d’une dimension épique qu’il tente de faire partager à sa femme. Leurs chemins vont se croiser. Ismaïl Kadaré fait peser sur ses personnages (et sur nous) le poids des traditions, le carcan des innombrables règles qui déroulent avec une logique implacable une mécanique à laquelle nul ne peut échapper tant le Kanun prévoit tous les cas de figure… Dans ces espaces pourtant ouverts de routes de montagnes, mais où tout est signe, c’est la sensation d’enfermement qui domine.
Pour l'item 22 (En bateau !) : Un océan d’amour de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione (2014).
Dans cette belle bande dessinée sans paroles ni cartouche nous sont racontés le voyage mouvementé d’un marin-pêcheur que de nombreuses mésaventures en mer éloignent de chez lui et, parallèlement, celui entrepris par sa bigoudène de femme pour le retrouver. Le scénario de Lupano et les dessins de Panaccione sont pleins de tendresse et d’humour. Voici la liste des ingrédients de cette BD telle qu’elle est donnée par la 4e de couverture : « océan (eau, sel, détritus), amour (eau de rose, baisers, mariage), sardines, mouettes, crêpes, homard, Bigoudènes endeuillées, sauce (aventure, suspense, second degré, drame sentimental, rebondissements absurdes, gags désopilants), Che Guevara (0,5%), arôme artificiel de Vierge Marie. »
Pour l'item 1 (Fils ou fille de... ) et le 20 (un livre dont l'un des personnages a vraiment existé) : Le bal des folles de Victoria Mas (2019).
L’action de ce roman (écrit par la fille de Jeanne Mas) se situe à Paris en 1885, à l’hôpital de la Salpetrière où sont internées les « aliénées » dans le service du professeur Charcot. Certaines de ces femmes ont atterri là non par démence mais parce que leur attitude dérangeait une société masculine ne supportant aucune déviance. Il ne fait pas bon être femme à la fin du XIXe siècle, surtout si l’on est éprise de liberté ou de franc-parler, et toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il y a là Louise, 16 ans, abusée par son oncle, et Eugénie, qui était bien décidée à ne pas laisser les hommes lui dicter sa vie mais a été enfermée là par son père parce que les morts lui parlent ; il y a Geneviève, l’infirmière en chef qui garde ses distances pour cacher ses fêlures. Nous les suivons à l’approche du bal annuel, expérimentation de Charcot qui permet aux « folles » de sortir de leur quotidien. Un roman fort.
Pour l'item 8 (Nomade ou sédentaire ?) : L’odyssée d’Hakim de Fabien Toulmé (2018-2020), BD en trois tomes.
L’auteur retrace le parcours d’un jeune Syrien de 2011 à 2015 : Hakim a fui la répression (il a été emprisonné pour avoir aidé des manifestants blessés) et la guerre (il a perdu son logement dans un bombardement). La décision de partir n’a pas été facile et ce choix à faire s’est répété à chaque étape de son trajet. Hakim a d’abord pensé s’installer au Liban mais les Syriens n’y étaient pas les bienvenus, puis en Jordanie où il a peiné aussi à trouver du travail ; même chose en Turquie. C’est ce que raconte le premier tome, dans lequel il rencontre Najmeh, qui devient sa femme. Leur situation étant trop précaire (et encore plus avec l’arrivée d’un bébé), ils décident bientôt de migrer en France. Najmeh part d’abord avec ses parents, Hakim doit les rejoindre avec son fils Hadi. S’ensuit un terrible périple (NB l’essentiel du tome 2 concerne la traversée de la Turquie à la Grèce et peut donc rentrer dans l’item 22 « En bateau ! »).
Les personnages sont très attachants et leur histoire vraiment émouvante. Fabien Toulmé rend compte du témoignage qu’il a recueilli avec beaucoup d’humanité et de sensibilité.
Un roman qui coche de nombreuses cases : 21 (le titre contient un mot ou une expression qui renvoie au calendrier), 24 (l'histoire se passe dans les Balkans), 49 (le titre contient un participe passé) et, pour moi, 3 (cela fait des années que je l'ai sans l'avoir ouvert !) : Avril brisé d’Ismaïl Kadaré (1980).
Un roman âpre comme le haut plateau d’Albanie où il se déroule. Là règne une loi ancestrale, celle du Kanun, un code d’honneur de vendetta dont les habitants de cette région reculée suivent à la lettre les règles, se transmettant de génération en génération la « reprise du sang » versé. Gjorg, jeune montagnard, vient de s’acquitter de la vengeance qui lui était échue : il a tué le meurtrier de son frère ; il bénéficie à présent d’une trêve d’un mois avant que la famille de sa victime ne puisse essayer de le tuer, à la mi-avril. Parallèlement, un couple de citadins effectue son voyage de noces dans ces lieux que le mari, écrivain, charge d’une dimension épique qu’il tente de faire partager à sa femme. Leurs chemins vont se croiser. Ismaïl Kadaré fait peser sur ses personnages (et sur nous) le poids des traditions, le carcan des innombrables règles qui déroulent avec une logique implacable une mécanique à laquelle nul ne peut échapper tant le Kanun prévoit tous les cas de figure… Dans ces espaces pourtant ouverts de routes de montagnes, mais où tout est signe, c’est la sensation d’enfermement qui domine.
Pour l'item 22 (En bateau !) : Un océan d’amour de Wilfrid Lupano et Grégory Panaccione (2014).
Dans cette belle bande dessinée sans paroles ni cartouche nous sont racontés le voyage mouvementé d’un marin-pêcheur que de nombreuses mésaventures en mer éloignent de chez lui et, parallèlement, celui entrepris par sa bigoudène de femme pour le retrouver. Le scénario de Lupano et les dessins de Panaccione sont pleins de tendresse et d’humour. Voici la liste des ingrédients de cette BD telle qu’elle est donnée par la 4e de couverture : « océan (eau, sel, détritus), amour (eau de rose, baisers, mariage), sardines, mouettes, crêpes, homard, Bigoudènes endeuillées, sauce (aventure, suspense, second degré, drame sentimental, rebondissements absurdes, gags désopilants), Che Guevara (0,5%), arôme artificiel de Vierge Marie. »
- DanskaProphète
Caspar a écrit:Une semaine perdue à essayer de lire le livre de Hayley Morris "Me VS Brain" pour l'item "comédie traduite de l'anglais". Le sujet me plaisait et me concernait (les "overthinkers", c'est à dire les personnes qui réfléchissent trop et se posent trop de questions sur tout et tout le temps), l'autrice est une tiktokeuse dont les vidéos sont assez drôles et le livre est décrit comme "hilarant". Or, il ne m'a pas arraché un sourire: c'est un ramassis d'anecdotes absolument pas drôles et je ne peux pas le valider pour le défi car je l'ai fini à vitesse grand V pour essayer d'y trouver quelques pépites, sans succès. Je vais même le supprimer de ma liseuse. Si je l'avais acheté en version papier je crois que je l'aurais fichu à la poubelle... Circulez, y a rien à voir, au suivant.
Je pensais à toi justement hier, en terminant laborieusement Victoria, reine d'un siècle, de Joanny Moulin, pour le défi "Elite(s)"
Biographie de la reine Victoria, rédigée à partir de ses propres courriers et journaux intimes donc très fidèle à la réalité historique, mais impression persistante tout au long du livre (570 pages quand même) de lire un très long article Wikipédia, factuel mais sans beaucoup d'âme... J'y voyais l'occasion de me renseigner un peu sur une période que je connais mal - de l'époque victorienne je connaissais en gros la reine, Disraeli, le contexte géo-politique de l'époque et guère plus - finalement ç'aura été instructif mais pas passionnant. Quelqu'un de plus connaisseur de l'époque aurait peut-être plus apprécié.
Pour compenser j'ai repris les Death Note pour le défi "Dieu(x)", j'avais envie de relire la série depuis longtemps. Rien à dire, c'est toujours aussi prenant et bien ficelé
- CasparProphète
Pas évident de trouver une bonne biographie, pas trop longue et bien écrite.
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
@miss sophie je retiens l'idée de L'Odyssée d'Hakim, j'ai vu qu'il était dans ma médiathèque et je manquais d'inspiration pour cet item.
Je valide le défi n°32 "un grand classique revisité" avec Le Bel au bois dormant de Karrie Fransman et Jonathan Plackett. Il s'agit de douze contes classiques revisités par un algorithme qui en change le genre des personnages. Cela donne un résultat assez intéressant dans la mesure où, Beau dans "Le Beau et la Bête" par exemple, semble particulièrement niais et la petite Jacqueline du haricot magique particulièrement courageuse, ce qui semble moins se remarquer quand il s'agit de "Belle" et de "Jacques". De même, les beaux-pères sont vraiment d'horribles montres de cruauté quand cela passe presque inaperçu de la part des belles-mères habituelles. Les illustrations sont aussi très belles et insistent bien sur l'indolence masculine et la détermination féminine dans ces contes revisités.
@miss sophie je retiens l'idée de L'Odyssée d'Hakim, j'ai vu qu'il était dans ma médiathèque et je manquais d'inspiration pour cet item.
Je valide le défi n°32 "un grand classique revisité" avec Le Bel au bois dormant de Karrie Fransman et Jonathan Plackett. Il s'agit de douze contes classiques revisités par un algorithme qui en change le genre des personnages. Cela donne un résultat assez intéressant dans la mesure où, Beau dans "Le Beau et la Bête" par exemple, semble particulièrement niais et la petite Jacqueline du haricot magique particulièrement courageuse, ce qui semble moins se remarquer quand il s'agit de "Belle" et de "Jacques". De même, les beaux-pères sont vraiment d'horribles montres de cruauté quand cela passe presque inaperçu de la part des belles-mères habituelles. Les illustrations sont aussi très belles et insistent bien sur l'indolence masculine et la détermination féminine dans ces contes revisités.
- SatelliteNiveau 9
Item 21 (un livre comportant un mot ou une expression renvoyant au calendrier): je viens de terminer Le Mars Club de Rachel Kushner, que j'avais déjà dans ma PAL, et qui ne me tentait pas vraiment (c'est un livre que l'on m'a offert). Le défi m'a un peu forcé la main.
Nous sommes dans une prison pour femmes aux Etats-Unis, et l'on suit plusieurs détenues, notamment Romy Hall (prénommée ainsi en hommage à Romy Schneider), qui a tué un client (elle travaille comme stripteaseuse) dont elle a fui le harcèlement, et qui l'a retrouvée, qui s'est introduit chez elle.
C'est un récit évidemment bien noir, dans lequel la figure d'un enfant (son fils) constitue une sorte de fil qui la tire vers l'avenir.
Ce ne sera pas mon coup de coeur du défi, mais une lecture que j'ai tout de même finalement appréciée.
Nous sommes dans une prison pour femmes aux Etats-Unis, et l'on suit plusieurs détenues, notamment Romy Hall (prénommée ainsi en hommage à Romy Schneider), qui a tué un client (elle travaille comme stripteaseuse) dont elle a fui le harcèlement, et qui l'a retrouvée, qui s'est introduit chez elle.
C'est un récit évidemment bien noir, dans lequel la figure d'un enfant (son fils) constitue une sorte de fil qui la tire vers l'avenir.
Ce ne sera pas mon coup de coeur du défi, mais une lecture que j'ai tout de même finalement appréciée.
_________________
Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- MalagaModérateur
Pour le défi 50. Vous avez acheté ce livre pour la couverture, tellement belle (montrez-nous !), j'ai lu L'Affaire Alaska Sanders de Joël Dicker.
En avril 1999, une jeune femme, Alaska Sanders, est assassinée. Une enquête de police conclut à la culpabilité de deux personnes. Onze ans plus tard, l'affaire rebondit au travers d'une lettre anonyme. L'un des policiers qui avait mené l'enquête se décide à chercher la vérité, aidé par le romancier Marcus Goldman.
Mon avis : ce roman nous permet de retrouver des personnages familiers : le romancier Marcus Goldman qui menait déjà l'enquête dans le livre sur Harry Québert (qui vient d'ailleurs dans cette histoire), le policier Perry Gahalowood. Le roman est très prenant, les années 1999 et 2010 se répondent sans cesse. Mais au fur et à mesure, Joël Dicker complexifie à outrance son histoire et la fin devient presque incompréhensible. La pirouette qui consiste à révéler au fil des pages que chaque personnage a, en réalité, menti sur les faits, est un peu pénible et trop "facile".
Le point fort de ce livre est donc la couverture sur laquelle apparait une oeuvre d'Eward Hopper "Gas". J'aime beaucoup ce peintre et la mélancolie qui se dégage de ses tableaux.
En avril 1999, une jeune femme, Alaska Sanders, est assassinée. Une enquête de police conclut à la culpabilité de deux personnes. Onze ans plus tard, l'affaire rebondit au travers d'une lettre anonyme. L'un des policiers qui avait mené l'enquête se décide à chercher la vérité, aidé par le romancier Marcus Goldman.
Mon avis : ce roman nous permet de retrouver des personnages familiers : le romancier Marcus Goldman qui menait déjà l'enquête dans le livre sur Harry Québert (qui vient d'ailleurs dans cette histoire), le policier Perry Gahalowood. Le roman est très prenant, les années 1999 et 2010 se répondent sans cesse. Mais au fur et à mesure, Joël Dicker complexifie à outrance son histoire et la fin devient presque incompréhensible. La pirouette qui consiste à révéler au fil des pages que chaque personnage a, en réalité, menti sur les faits, est un peu pénible et trop "facile".
Le point fort de ce livre est donc la couverture sur laquelle apparait une oeuvre d'Eward Hopper "Gas". J'aime beaucoup ce peintre et la mélancolie qui se dégage de ses tableaux.
_________________
J'utilise des satellites coûtant plusieurs millions de dollars pour chercher des boîtes Tupperware dans la forêt ; et toi, c'est quoi ton hobby ?
- *Ombre*Grand sage
De mon côté, pour la sage familiale, j'ai suivi les conseils de plusieurs d'entre vous et lu le premier tome de la série Etés anglais. Je ne résume pas à nouveau, mais je dirai juste que c'était très sympathique. Je lirai sans doute le second volume.
- lagoulueNiveau 8
15e lecture : item 1 : Fils ou fille de... : V13 d'Emmanuel Carrère
Je réservais depuis un moment déjà cet item à ce livre que certains d'entre vous ont lu, qui retrace le procès suite aux attentats du 13 novembre 2015.
C'est une lecture terrible, forcément poignante. À un moment donné, je n'ai pu m'empêcher de me dire : pourquoi écrire et lire un tel livre ? Emmanuel Carrère reconnaît à un certain moment : « Il faut l'avouer : les gens qui ont le goût des procès, chroniqueurs judiciaires de métier ou d'occasion comme moi, ce sont les coupables qui les fascinent, plus que les victimes » ; ils veulent « repérer l'accroc, le point mystérieux où ils ont bifurqué vers le mensonge ou le crime ». Peu après cependant, il prétend que ce n'est pas le cas dans le cadre du V13 : cette fois, ce sont les témoignages des victimes qui les ont bouleversés, intéressés … (malheureusement, on a l'impression que c'est juste une conséquence vu ce qu'il ajoute : les accusés, eux, n'ont pas été passionnants puisqu'ils se taisaient ! Et un cynisme, inhérent à la situation - des semaines d'écoute de témoignages- - (et à l'époque aussi peut-être) - retransparaît forcément, lors d'un nouveau témoignage de victime : « Les doigts sont suspendus au-dessus des claviers. Est-ce que celui-ci, celle-là vont être bons ? (Cette logique de casting est terrible, mais comment y échapper?) ». Eh oui, c'est toute l'ambiguïté...
Cependant je ne suis pas restée sur cette impression un peu négative (c'est finalement un chapitre précis, qui juxtaposait des moments particulièrement horribles, qui m'y avait menée). On peut quand même voir ce livre comme un bel hommage. Il donne une consistance à tous ces gens, dans un ouvrage qui n'est pas juste la transcription mécanique des témoignages. Emmanuel Carrère rend ça plus humain, plus individualisé. Il semble essayer de n'oublier personne, même ceux que l'opinion publique ou le procès négligent (« Les oubliés », ceux du Stade de France ; ou encore les habitants de l'immeuble pris d'assaut par le RAID).
Au final, donc, aucun regret d'avoir lu ce livre malgré la dureté du sujet.
Je réservais depuis un moment déjà cet item à ce livre que certains d'entre vous ont lu, qui retrace le procès suite aux attentats du 13 novembre 2015.
C'est une lecture terrible, forcément poignante. À un moment donné, je n'ai pu m'empêcher de me dire : pourquoi écrire et lire un tel livre ? Emmanuel Carrère reconnaît à un certain moment : « Il faut l'avouer : les gens qui ont le goût des procès, chroniqueurs judiciaires de métier ou d'occasion comme moi, ce sont les coupables qui les fascinent, plus que les victimes » ; ils veulent « repérer l'accroc, le point mystérieux où ils ont bifurqué vers le mensonge ou le crime ». Peu après cependant, il prétend que ce n'est pas le cas dans le cadre du V13 : cette fois, ce sont les témoignages des victimes qui les ont bouleversés, intéressés … (malheureusement, on a l'impression que c'est juste une conséquence vu ce qu'il ajoute : les accusés, eux, n'ont pas été passionnants puisqu'ils se taisaient ! Et un cynisme, inhérent à la situation - des semaines d'écoute de témoignages- - (et à l'époque aussi peut-être) - retransparaît forcément, lors d'un nouveau témoignage de victime : « Les doigts sont suspendus au-dessus des claviers. Est-ce que celui-ci, celle-là vont être bons ? (Cette logique de casting est terrible, mais comment y échapper?) ». Eh oui, c'est toute l'ambiguïté...
Cependant je ne suis pas restée sur cette impression un peu négative (c'est finalement un chapitre précis, qui juxtaposait des moments particulièrement horribles, qui m'y avait menée). On peut quand même voir ce livre comme un bel hommage. Il donne une consistance à tous ces gens, dans un ouvrage qui n'est pas juste la transcription mécanique des témoignages. Emmanuel Carrère rend ça plus humain, plus individualisé. Il semble essayer de n'oublier personne, même ceux que l'opinion publique ou le procès négligent (« Les oubliés », ceux du Stade de France ; ou encore les habitants de l'immeuble pris d'assaut par le RAID).
Au final, donc, aucun regret d'avoir lu ce livre malgré la dureté du sujet.
- SatelliteNiveau 9
Item "un livre avec un visage en couverture", j'ai finalement arrêté mon choix sur Les Nuits blanches de Dostoïevski,, publié chez Babel. Il s'agit d'un récit assez court relatant 4 nuits puis un matin autour des relations qui se nouent entre un jeune homme dont la vie ne lui semble avoir aucun sens, et une jeune fille rencontrée par hasard la première nuit. C'est à la fois charmant et cruel, et ça m'a fait un peu penser à certains récits de Zweig.
Le visage en question est un détail du tableau de Vassili Ivanovitch Sourikov La Fille du boyard
Le visage en question est un détail du tableau de Vassili Ivanovitch Sourikov La Fille du boyard
_________________
Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- Reine MargotDemi-dieu
20. Livre dont un personnage a vraiment existé: la splendeur et l'infamie, Erik Larson
L'histoire de la bataille d'Angleterre racontée comme un roman, du point de vue de différents personnages: Churchill lui-même, sa fille Mary Churchill, Lindenmann dit "le prof", ami de Churchill et chercheur, Colville, son secrétaire, etc. On suit l'action depuis les circonstances de la nomination de Churchill comme PM dans un contexte de guerre (la Belgique et la Hollande viennent d'être envahis) jusqu'à Pearl Harbor en 1941 où les Etats-Unis entrent enfin en guerre. Churchill est un personnage fascinant, dirigeant la guerre en "combinaison de sirène" (sorte de grenouillère)
[img][/img]
ou peignoirs multicolores et cigare à la bouche, et orateur hors pair. Il est capable de pleurer devant les bombardements de Londres et de s'enthousiasmer comme un gamin devant la dernière invention du Prof. J'ai un peu forcé à la fin (plus de 800 pages) mais il se lit bien. Je recommande aux anglophiles et aux autres.
L'histoire de la bataille d'Angleterre racontée comme un roman, du point de vue de différents personnages: Churchill lui-même, sa fille Mary Churchill, Lindenmann dit "le prof", ami de Churchill et chercheur, Colville, son secrétaire, etc. On suit l'action depuis les circonstances de la nomination de Churchill comme PM dans un contexte de guerre (la Belgique et la Hollande viennent d'être envahis) jusqu'à Pearl Harbor en 1941 où les Etats-Unis entrent enfin en guerre. Churchill est un personnage fascinant, dirigeant la guerre en "combinaison de sirène" (sorte de grenouillère)
[img][/img]
ou peignoirs multicolores et cigare à la bouche, et orateur hors pair. Il est capable de pleurer devant les bombardements de Londres et de s'enthousiasmer comme un gamin devant la dernière invention du Prof. J'ai un peu forcé à la fin (plus de 800 pages) mais il se lit bien. Je recommande aux anglophiles et aux autres.
_________________
Quand tout va mal, quand il n'y a plus aucun espoir, il nous reste Michel Sardou
La famille Bélier
- EloahExpert spécialisé
Bonsoir !
Pour le défi 24 "un œuvre dont l'histoire se passe dans les Balkans", j'ai lu Au Café de la Ville perdue d'Anaïs Llobet qui se passe à Chypre, plus particulièrement près de la ville de Varosha. Varosha existe vraiment : pendant des années ce fut une station balnéaire réputée, fréquentée notamment par des stars hollywoodiennes mais l'armée turque l'a attaquée en 1974, la ville a été désertée et est devenue une ville fantôme. Le plus dramatique est que ses habitants ont été exilés à quelques mètres de chez eux et voient leurs anciennes maisons dépérir ... Le dispositif narratif du roman est un peu compliqué car les époques alternent sans prévenir et il y a 2 narrateurs dont l'une est un double de l'autrice, une jeune journaliste française venue écrire un roman sur Varosha. Je n'ai pas su déterminer si le 2è narrateur était ou non celui du livre qu'elle écrit. Malgré cela c'est un excellent roman qui permet de comprendre l'absurdité dans laquelle vivent les chypriotes, en conflit alors que leurs cultures se ressemblent. Le roman s'appuie sur les amours interdites d'un chypriote grec avec une chypriote turque ainsi que sur leurs descendants. Je vous le conseille ! De la même autrice j'ai eu un gros coup de cœur l'an passé pour Des Hommes couleur de ciel.
Pour le défi 24 "un œuvre dont l'histoire se passe dans les Balkans", j'ai lu Au Café de la Ville perdue d'Anaïs Llobet qui se passe à Chypre, plus particulièrement près de la ville de Varosha. Varosha existe vraiment : pendant des années ce fut une station balnéaire réputée, fréquentée notamment par des stars hollywoodiennes mais l'armée turque l'a attaquée en 1974, la ville a été désertée et est devenue une ville fantôme. Le plus dramatique est que ses habitants ont été exilés à quelques mètres de chez eux et voient leurs anciennes maisons dépérir ... Le dispositif narratif du roman est un peu compliqué car les époques alternent sans prévenir et il y a 2 narrateurs dont l'une est un double de l'autrice, une jeune journaliste française venue écrire un roman sur Varosha. Je n'ai pas su déterminer si le 2è narrateur était ou non celui du livre qu'elle écrit. Malgré cela c'est un excellent roman qui permet de comprendre l'absurdité dans laquelle vivent les chypriotes, en conflit alors que leurs cultures se ressemblent. Le roman s'appuie sur les amours interdites d'un chypriote grec avec une chypriote turque ainsi que sur leurs descendants. Je vous le conseille ! De la même autrice j'ai eu un gros coup de cœur l'an passé pour Des Hommes couleur de ciel.
- AdrenFidèle du forum
Bonjour à tous,
une lecture que je n'avais pas prévue pour le défi mais qui devrait y entrer : Quand tu écouteras cette chanson... de Lola Lafon me semble convenir pour le défi "nomade/sédentaire". Ce livre fait partie de la collection "Une nuit au musée". Dans ce cadre, l'autrice a choisi, plutôt qu'un musée d'art, la maison d'Anne Frank à Amsterdam. Le récit de sa nuit ressemble aussi à un journal intime auquel elle se confie, entourée du vide de l'Annexe, où Anne Frank et sa famille ont passé deux ans sans sortir. Si ce titre ne convenait pas, j'irai emprunter L'Odyssée d'Hakim dont il a déjà été question.
une lecture que je n'avais pas prévue pour le défi mais qui devrait y entrer : Quand tu écouteras cette chanson... de Lola Lafon me semble convenir pour le défi "nomade/sédentaire". Ce livre fait partie de la collection "Une nuit au musée". Dans ce cadre, l'autrice a choisi, plutôt qu'un musée d'art, la maison d'Anne Frank à Amsterdam. Le récit de sa nuit ressemble aussi à un journal intime auquel elle se confie, entourée du vide de l'Annexe, où Anne Frank et sa famille ont passé deux ans sans sortir. Si ce titre ne convenait pas, j'irai emprunter L'Odyssée d'Hakim dont il a déjà été question.
- edelweis62Niveau 5
Amis des livres, bonjour !
Mes dernières lectures pour le défi :
45. Effacement, disparition : Joyce Carol Oates, L'homme sans ombre, aux éditions Points.
L'histoire d'une chercheuse, Margot Sharpe, consacrant sa vie à l'étude du sujet amnésique E. H., dont la mémoire immédiate est réduite à 70 secondes. Aussitôt vécu, le moment s'efface de sa mémoire, ce qui fait qu'il vit perpétuellement dans le présent, sans plus mesurer la progression du temps, et se rappelle uniquement de la période de sa vie précédant son accident. La question de la mémoire et de l'oubli me travaille beaucoup en ce moment, donc ce sujet ne pouvait que m'intéresser, même si je suis restée dubitative face au personnage de la scientifique.
10. Rebelle : Flora Tristan, Pérégrinations d'une paria, aux éditions Actes Sud.
L'histoire est connue : Flora Tristan, militante féministe et socialiste, fuit le mari brutal qui lui a été imposé dans sa jeunesse à travers la France avec ses enfants, et jusqu'au Pérou, où elle espère obtenir une partie de l'héritage paternel qui lui est refusé en raison d'une irrégularité dans le mariage de ses parents. Ardente militante pour le droit au divorce, semblable à une "esclave en fuite", elle s'embarque donc pour le Pérou en quête d'indépendance et de sécurité. Ce texte autobiographique, qui relate le voyage et le séjour au Pérou (soit deux ans de sa vie), est très bigarré, tant s'y côtoient les élans passionnés d'une femme libre et les excès d'un caractère bien trempé, les clichés malencontreux, notamment "raciaux", propres à l'époque et une révolte sincère contre l'indignité de l'esclavage, un féroce sentiment de supériorité, plus ou moins fondé, et un discours de solidarité permanent avec les femmes opprimées dans le mariage, dans l'esclavage, dans les couvents, le peuple, les victimes (que l'argent de l’Église serve à la construction d'écoles!) Fascinant personnage en tout cas, et récit de voyage éclairant, au féminin ce qui décape pour l'époque, sur le Pérou des premiers temps de l'Indépendance. La parution du livre a donné lieu à autodafé au Pérou, et tentative d'assassinat en France (son mari la retrouve et lui tire dessus). Si vous n'avez pas d'idée pour l'item 20 (livre dont l'un des personnages a vraiment existé), le roman de Vargas Llosa, Le Paradis un peu plus loin, retrace la vie de Flora Tristan en parallèle de celle de son petit-fils, qui n'est autre que Paul Gauguin, figure qui m'est apparue détestable!, en alternant les chapitres sur l'un et l'autre.
47. Un livre traduit du japonais : Kenzaburô Ôé, Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants, aux éditions L'imaginaire Gallimard.
La littérature japonaise est l'un des angles morts de ma culture littéraire, donc ce défi venait à point nommé pour tenter d'y remédier. Coïncidence malheureuse, j'ai acheté ce livre deux jours avant l'annonce de la mort de l'auteur, lauréat du prix Nobel en 1994. Lecture hommage donc que ce conte dur et cruel sur l'enfance abîmée aux prises avec un monde sans pitié, épidémie et hommes confondus en une même force brute.
Mes dernières lectures pour le défi :
45. Effacement, disparition : Joyce Carol Oates, L'homme sans ombre, aux éditions Points.
L'histoire d'une chercheuse, Margot Sharpe, consacrant sa vie à l'étude du sujet amnésique E. H., dont la mémoire immédiate est réduite à 70 secondes. Aussitôt vécu, le moment s'efface de sa mémoire, ce qui fait qu'il vit perpétuellement dans le présent, sans plus mesurer la progression du temps, et se rappelle uniquement de la période de sa vie précédant son accident. La question de la mémoire et de l'oubli me travaille beaucoup en ce moment, donc ce sujet ne pouvait que m'intéresser, même si je suis restée dubitative face au personnage de la scientifique.
10. Rebelle : Flora Tristan, Pérégrinations d'une paria, aux éditions Actes Sud.
L'histoire est connue : Flora Tristan, militante féministe et socialiste, fuit le mari brutal qui lui a été imposé dans sa jeunesse à travers la France avec ses enfants, et jusqu'au Pérou, où elle espère obtenir une partie de l'héritage paternel qui lui est refusé en raison d'une irrégularité dans le mariage de ses parents. Ardente militante pour le droit au divorce, semblable à une "esclave en fuite", elle s'embarque donc pour le Pérou en quête d'indépendance et de sécurité. Ce texte autobiographique, qui relate le voyage et le séjour au Pérou (soit deux ans de sa vie), est très bigarré, tant s'y côtoient les élans passionnés d'une femme libre et les excès d'un caractère bien trempé, les clichés malencontreux, notamment "raciaux", propres à l'époque et une révolte sincère contre l'indignité de l'esclavage, un féroce sentiment de supériorité, plus ou moins fondé, et un discours de solidarité permanent avec les femmes opprimées dans le mariage, dans l'esclavage, dans les couvents, le peuple, les victimes (que l'argent de l’Église serve à la construction d'écoles!) Fascinant personnage en tout cas, et récit de voyage éclairant, au féminin ce qui décape pour l'époque, sur le Pérou des premiers temps de l'Indépendance. La parution du livre a donné lieu à autodafé au Pérou, et tentative d'assassinat en France (son mari la retrouve et lui tire dessus). Si vous n'avez pas d'idée pour l'item 20 (livre dont l'un des personnages a vraiment existé), le roman de Vargas Llosa, Le Paradis un peu plus loin, retrace la vie de Flora Tristan en parallèle de celle de son petit-fils, qui n'est autre que Paul Gauguin, figure qui m'est apparue détestable!, en alternant les chapitres sur l'un et l'autre.
47. Un livre traduit du japonais : Kenzaburô Ôé, Arrachez les bourgeons, tirez sur les enfants, aux éditions L'imaginaire Gallimard.
La littérature japonaise est l'un des angles morts de ma culture littéraire, donc ce défi venait à point nommé pour tenter d'y remédier. Coïncidence malheureuse, j'ai acheté ce livre deux jours avant l'annonce de la mort de l'auteur, lauréat du prix Nobel en 1994. Lecture hommage donc que ce conte dur et cruel sur l'enfance abîmée aux prises avec un monde sans pitié, épidémie et hommes confondus en une même force brute.
- Quatrième de couverture:
- "Pendant la Seconde Guerre mondiale, des enfants d'une maison de correction fuient les bombardements et se réfugient dans un village de montagne. Leur éducateur les place sous l'autorité d'un maire convaincu qu'un mauvais enfant doit être supprimé "dès le bourgeon". Le jeune narrateur et son petit frère font partie de ce groupe de délinquants bientôt à la merci des villageois haineux, qui les contraignent à enterrer des animaux victimes d'une épidémie. Quand trois personnes meurent, contaminées, les villageois, pris de panique, abandonnent le village en y enfermant les enfants, qui prennent possession des maisons désertées et esquissent même les règles d'une vie en société..."
_________________
"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- DanskaProphète
Quelques défis complétés :
18. Money money money : Paper Money, de Ken Follett. Une journée à peine dans la salle de rédaction d'un quotidien londonien, à essayer de comprendre ce qui relie l'attaque d'un fourgon chargé de billets usagés, une banque menacée de faillite, une grosse entreprise rachetée par un homme d'affaire qui ne possède pas l'argent nécessaire, un ministre qu'on fait chanter et un gisement de pétrole dont l'attribution à une société d'exploitation prend du retard... Un livre de Follett et un peu complexe et moins connu que ses principaux ouvrages mais bien ficelé et mené tambour battant, on ne voit pas les pages défiler. Probablement plus accessible avec quelques notions d'économies (actions et cours d'une action, quelques termes appartenant au système bancaire, etc.), mais peut être lu même sans s'y connaître, au risque de passer à côté de quelques subtilités.
Pour le 27. Fragments, un livre récemment offert qui tombe à pic : Petites pièces d'amour, de Habashli Kunzeï. Un recueil e haïkus qui tournent tous autour du thème de l'amour, charnel ou non, en s'attachant à toutes ses facettes, de la séduction à la déception ou à l'assouvissement en passant par les préliminaires et la jouissance. Des poèmes un peu inégaux pour certains, mais beaucoup de petits bijoux tendres, drôles, étonnants, évocateurs, jamais vulgaires, dans ce recueil. Un joli cadeau !
Enfin pour le 15. Chez Actes sud, Je suis en vie et tu ne m'entends pas, de Daniel Arsand. Klaus Hirschkuh, vingt-trois ans, vient d'être libéré par les Américains après 4 années d'enfer - au sens quasi littéral du terme tant les conditions de vie y sont épouvantables - dans le camp de Buchenwald, où il a été enfermé pour homosexualité. Un crime contre-nature, impardonnable, dans cette Allemagne du milieu du 20e siècle. Le récit s'attache à ses pas pendant une bonne partie de sa vie, de sa lente reconstruction - mais peut-on vraiment se reconstruire après avoir vécu une telle horreur ? - à son exil en France, où il refera sa vie tant bien que mal, jusqu'au point final à l'aube des années 1990 lors d'une cérémonie du souvenir, où il se dressera avec des mots très forts. Une écriture qui peut séduire ou heurter, souvent très crue, mais un sujet rarement traité en littérature à ma connaissance et qui ne peut pas laisser indifférent.
18. Money money money : Paper Money, de Ken Follett. Une journée à peine dans la salle de rédaction d'un quotidien londonien, à essayer de comprendre ce qui relie l'attaque d'un fourgon chargé de billets usagés, une banque menacée de faillite, une grosse entreprise rachetée par un homme d'affaire qui ne possède pas l'argent nécessaire, un ministre qu'on fait chanter et un gisement de pétrole dont l'attribution à une société d'exploitation prend du retard... Un livre de Follett et un peu complexe et moins connu que ses principaux ouvrages mais bien ficelé et mené tambour battant, on ne voit pas les pages défiler. Probablement plus accessible avec quelques notions d'économies (actions et cours d'une action, quelques termes appartenant au système bancaire, etc.), mais peut être lu même sans s'y connaître, au risque de passer à côté de quelques subtilités.
Pour le 27. Fragments, un livre récemment offert qui tombe à pic : Petites pièces d'amour, de Habashli Kunzeï. Un recueil e haïkus qui tournent tous autour du thème de l'amour, charnel ou non, en s'attachant à toutes ses facettes, de la séduction à la déception ou à l'assouvissement en passant par les préliminaires et la jouissance. Des poèmes un peu inégaux pour certains, mais beaucoup de petits bijoux tendres, drôles, étonnants, évocateurs, jamais vulgaires, dans ce recueil. Un joli cadeau !
Enfin pour le 15. Chez Actes sud, Je suis en vie et tu ne m'entends pas, de Daniel Arsand. Klaus Hirschkuh, vingt-trois ans, vient d'être libéré par les Américains après 4 années d'enfer - au sens quasi littéral du terme tant les conditions de vie y sont épouvantables - dans le camp de Buchenwald, où il a été enfermé pour homosexualité. Un crime contre-nature, impardonnable, dans cette Allemagne du milieu du 20e siècle. Le récit s'attache à ses pas pendant une bonne partie de sa vie, de sa lente reconstruction - mais peut-on vraiment se reconstruire après avoir vécu une telle horreur ? - à son exil en France, où il refera sa vie tant bien que mal, jusqu'au point final à l'aube des années 1990 lors d'une cérémonie du souvenir, où il se dressera avec des mots très forts. Une écriture qui peut séduire ou heurter, souvent très crue, mais un sujet rarement traité en littérature à ma connaissance et qui ne peut pas laisser indifférent.
- miss sophieExpert spécialisé
Je vous recommande aussi le livre cité par Danska, Je suis en vie et tu ne m'entends pas, lu il y a quelques années. Rarement un livre m'a fait une telle impression, cela a été une claque. Il y a tant de douleur dans ce roman... https://www.neoprofs.org/t115439p450-le-neo-defi-lecture-2018-ici-on-papote#4489667
- DanskaProphète
Je partage tout à fait l'avis que tu avais posté lors du défi lecture de 2018, Miss Sophie.
- cocktailFidèle du forum
Pour l'avoir lu aussi, je vous rejoins totalement !
- edelweis62Niveau 5
Est-ce un récit autobiographique ou totalement fictif ?
_________________
"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- DanskaProphète
Fictif a priori, mais tellement réaliste que j'ai dû faire quelques recherches à la fin pour m'en assurer.
- edelweis62Niveau 5
D'accord, la façon dont vous en parlez donne envie en tout cas (l'expression n'est pas très heureuse au regard du sujet, mais on se comprend).
Sinon dans un tout autre registre, j'ai lu pour le défi 26, Un roman LGBTQ+ dont l'action se déroule dans le passé ou à l'étranger, OU pour le défi 30, Voyages dans le temps, le roman Orlando de Virginia Woolf, aux éditions Folio Gallimard. Une délicieuse fantaisie littéraire, empreinte de poésie et d'humour, non exempte de profondeur dans la réflexion qu'elle offre sur l'instabilité des identités, notamment de genre, sur les pouvoirs de la littérature et sur le sens du temps. Une sorte de roman-portrait-lettre d'amour, dédié à la poétesse Vita Sackville-West, qui fut l'amante de V. Woolf, saisie ici dans toute la multiplicité de ses différents "moi".
Dans cette parodie de biographie, la vie du héros (ou de l'héroïne, puisque le personnage change de genre à mi-chemin, tout en restant le même) s'étend du XVIe siècle à l'année 1928, présent de l'écriture, grâce à de mystérieux et invraisemblables sauts ou étirements dans le temps, qui lui permettent de transcender les époques au gré de ses métamorphoses, avec en fil directeur la quête poétique, comme si s'adonner à la littérature permettait de distendre le temps, - donnée toute relative -, et de vivre par-delà la durée d'une simple vie humaine.
Sinon dans un tout autre registre, j'ai lu pour le défi 26, Un roman LGBTQ+ dont l'action se déroule dans le passé ou à l'étranger, OU pour le défi 30, Voyages dans le temps, le roman Orlando de Virginia Woolf, aux éditions Folio Gallimard. Une délicieuse fantaisie littéraire, empreinte de poésie et d'humour, non exempte de profondeur dans la réflexion qu'elle offre sur l'instabilité des identités, notamment de genre, sur les pouvoirs de la littérature et sur le sens du temps. Une sorte de roman-portrait-lettre d'amour, dédié à la poétesse Vita Sackville-West, qui fut l'amante de V. Woolf, saisie ici dans toute la multiplicité de ses différents "moi".
Dans cette parodie de biographie, la vie du héros (ou de l'héroïne, puisque le personnage change de genre à mi-chemin, tout en restant le même) s'étend du XVIe siècle à l'année 1928, présent de l'écriture, grâce à de mystérieux et invraisemblables sauts ou étirements dans le temps, qui lui permettent de transcender les époques au gré de ses métamorphoses, avec en fil directeur la quête poétique, comme si s'adonner à la littérature permettait de distendre le temps, - donnée toute relative -, et de vivre par-delà la durée d'une simple vie humaine.
_________________
"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum