Neo défi lecture 2023 - Ici, on papote!

Cléopatra2 a écrit:Est-ce que Bilbo le Hobbit peut entrer dans le défi Nomade ou sédentaire? Il est présenté tout au long du livre, même pendant son long voyage, comme regrettant son trou tranquille de Hobbit. Je vous demande cela pour pouvoir le caser dans le défi car j'ai beaucoup aimé ce roman.

Pour moi ça convient tout à fait.

Cléopatra2 a écrit:Est-ce que Bilbo le Hobbit peut entrer dans le défi Nomade ou sédentaire? Il est présenté tout au long du livre, même pendant son long voyage, comme regrettant son trou tranquille de Hobbit. Je vous demande cela pour pouvoir le caser dans le défi car j'ai beaucoup aimé ce roman.

Je trouve ton idée excellente, j'aime beaucoup cette façon inattendue de comprendre ce défi (d'autant plus lorsque c'est un item que j'ai proposé ! ) D'ailleurs je relirais bien Bilbo  

Caspar a écrit:Vous devriez aller consulter le catalogue des éditions Philippe Picquier, spécialisées dans la littérature des pays asiatiques (de l'Inde au Japon, donc ce n'est pas toute l'Asie non plus), ils ont une collection consacrée aux romans policiers qui est assez fournie, avec surtout des titres japonais dans mon souvenir.

Merci pour cette piste !

Super merci beaucoup! Je l'avais lu il y a bien longtemps, et j'ai vraiment beaucoup aimé le relire, je suis heureuse de pouvoir l'inclure!

Merci pour vos suggestions et vos pistes sur les polars asiatiques !

edelweis62 a écrit:Auriez-vous des conseils pour le défi 41, "un roman policier ou un thriller asiatique" ? Je n'y connais pas grand chose, et le choix est vaste !

Un auteur chinois, Qiu Xiaolong (il y a toute une série avec le même inspecteur, le premier est Mort d'une héroïne rouge).

miss sophie a écrit:

edelweis62 a écrit:Auriez-vous des conseils pour le défi 41, "un roman policier ou un thriller asiatique" ? Je n'y connais pas grand chose, et le choix est vaste !

Un auteur chinois, Qiu Xiaolong (il y a toute une série avec le même inspecteur, le premier est Mort d'une héroïne rouge).

C'est noté, merci.

Pour le n°20: Un livre dont l'un des personnages a vraiment existé j'ai choisi Charles Dickens, a life de la romancière américaine Jane Smiley. Je triche un peu (?): la personne qui a proposé cet item pensait peut-être à un roman dont l'un des personnages a vraiment existé (j'en ai un ou deux dans ma bibliothèque) mais comme je voudrais lire un Dickens pour le défi "roman de plus de 800 pages", je me suis engouffré dans la brèche puisque l'item est "livre", donc plus vague que roman.

Dickens est finalement assez peu connu en France: David Copperfield, Oliver Twist, Un cantique de Noël, Les grandes espérances peut-être mais j'ai l'impression que peu de Français ont lu ou même entendu parler de Dombey et fils, La maison d'Âpre-vent, La petite Dorrit ou L'ami commun (ils sont disponibles en Pléiade).

Une biographie brève et synthétique (ça me convient bien): Smiley raconte la vie de Dickens avec son œil de romancière et de critique littéraire avec des analyses pertinentes de chaque roman et on n'a que les grandes lignes de la vie de Dickens, il faut voir du côté de Peter Ackroyd, dont la vie de Dickens est traduite en français, pour entrer dans les détails (en environ 1000 pages quand même).

Smiley conseille de lire (dans cet ordre): David Copperfield, puis Les grandes espérances, suivis de Dombey et fils, Un conte de deux villes (Londres et Paris à l'époque de la Révolution), et enfin L'ami commun soit une alternance lumineux, sombre, lumineux, sombre et lumineux (d'après elle), ce qui peut occuper un bon moment étant donnée la taille de ces pavés.

NB: Smiley a revisité Le roi Lear dans son roman L'exploitation (A thousand acres) transposition de la tragédie de Shakespeare dans une ferme du Midwest au XXe siècle, pour celles et ceux qui cherchent des idées pour l'item 32.


Suite du défi, je vais peut-être être complètement obsessionnel-compulsif et m'attaquer aux défis comme un compte à rebours, en partant du 50 et en me dirigeant vers le 1 avec quelques sauts et gambades sans doute et en passant les items déjà cochés évidemment, 11 sur 50 à ce jour.

Caspar a écrit:Pour le n°20: Un livre dont l'un des personnages a vraiment existé j'ai choisi Charles Dickens, a life de la romancière américaine Jane Smiley. Je triche un peu (?): la personne qui a proposé cet item pensait peut-être à un roman dont l'un des personnages a vraiment existé (j'en ai un ou deux dans ma bibliothèque) mais comme je voudrais lire un Dickens pour le défi "roman de plus de 800 pages", je me suis engouffré dans la brèche puisque l'item est "livre", donc plus vague que roman.

Dickens est finalement assez peu connu en France: David Copperfield, Oliver Twist, Un cantique de Noël, Les grandes espérances peut-être mais j'ai l'impression que peu de Français ont lu ou même entendu parler de Dombey et fils, La maison d'Âpre-vent, La petite Dorrit ou L'ami commun (ils sont disponibles en Pléiade).

Une biographie brève et synthétique (ça me convient bien): Smiley raconte la vie de Dickens avec son œil de romancière et de critique littéraire avec des analyses pertinentes de chaque roman et on n'a que les grandes lignes de la vie de Dickens, il faut voir du côté de Peter Ackroyd, dont la vie de Dickens est traduite en français, pour entrer dans les détails (en environ 1000 pages quand même).

Smiley conseille de lire (dans cet ordre): David Copperfield, puis Les grandes espérances, suivis de Dombey et fils, Un conte de deux villes (Londres et Paris à l'époque de la Révolution), et enfin L'ami commun soit une alternance lumineux, sombre, lumineux, sombre et lumineux (d'après elle), ce qui peut occuper un bon moment étant donnée la taille de ces pavés.

NB: Smiley a revisité Le roi Lear dans son roman L'exploitation (A thousand acres) transposition de la tragédie de Shakespeare dans une ferme du Midwest au XXe siècle, pour celles et ceux qui cherchent des idées pour l'item 32.


Suite du défi, je vais peut-être être complètement obsessionnel-compulsif et m'attaquer aux défis comme un compte à rebours, en partant du 50 et en me dirigeant vers le 1 avec quelques sauts et gambades sans doute et en passant les items déjà cochés évidemment, 11 sur 50 à ce jour.

Ah !  Dickens ! Ah, La petite Dorrit ... (je crois m'être déjà un peu démasquée dans de petites allusions ou même dans le choix de l'oeuvre pour l'item 4 ). J'ai déjà deux biographies à la maison : une simple, lue il y a des années, de Marie Aude Murail. Et une autre pas encore lue de Jean-Pierre Ohl. Et j'ai déjà la plupart des volumes que tu cites, qui me promettent de beaux jours pour ceux pas encore ouverts.

Sinon, 12e lecture pour moi (lentement mais sûrement) :
item 3 - Trois anneaux, de Daniel Mendelsohn
C'est mon 3e livre de Mendelsohn en moins d'un an (après Les Disparus et Une Odyssée).
C'est vraiment une œuvre qui me fascine. Elle englobe - et est une réflexion sur – des sujets majeurs : la culture classique, le souvenir de la Shoah, l'exil,  l'autobiographie, la manière de raconter, … . L'ensemble repose sur une utilisation absolument étourdissante de la digression, du détour, de la « composition circulaire » ; tout cela maîtrisé de manière incroyable.
Dans Trois anneaux, Mendelsohn (après donc de curieux détours en apparence mais qui finalement vont s'avérer tout à fait pertinents et faire sens) s'intéresse à cette technique (qu'il utilise lui-même) à travers l'œuvre de trois écrivains : Erich Auerbach, auteur de Mimesis, Fénelon et son Télémaque, et Sebald (que je ne connaissais pas) et Les Anneaux de Saturne. Il y a également tout un passage (au détour de la réflexion sur Fénelon)  sur l'œuvre de Proust (ou encore de Racine ! En fait voilà, c'est foisonnant !).  
C'est réellement une œuvre (ce livre mais aussi les deux autres) stimulante, intelligente (même si épuisante !).
J'aurais même préféré la classer dans l'item 19 (Génie), car vraiment c'est ce que je pense de cet écrivain et de ce qu'il faut pour aboutir à de tels textes (Trois anneaux est court mais dense ; Les Disparus fait plus de 900 p. - mais je n'ai jamais lu un si gros livre si vite -). Cependant je vais la laisser dans cet item moins « parlant » de « livre que j'ai depuis plus de six mois » (cet intitulé montre au moins que j'avais l'intention de poursuivre ma découverte de l'œuvre de Mendelsohn) car la place est déjà prise pour « Génie » avec une œuvre que je ne pourrai pas placer ailleurs.

Tu fais partie des exceptions je pense: les Français fans de Dickens. J'en ai lu quelques uns, mais je suis plus fan d'Anthony Trollope, même si reconnais que des deux c'est Dickens le plus grand écrivain, avec son style incroyable et ses personnages inoubliables . Je compte lire soit Dombey et fils, soit L'ami commun pour le défi, ce sont les deux qui m'attirent le plus.

Ah, mais j'ai commencé Trollope ! Le Directeur il y a quelques mois. Je vais poursuivre !
Je vais donc suivre attentivement (mais c'est déjà le cas) le fil pour ne pas rater le moment où tu nous parleras d'un des deux titres que tu cites. Je ne suis pas encore sûre, mais j'ai tout de même sorti Les Temps difficiles (pour l'adjectif dépréciatif ça pourrait aller non ?).

Caspar a écrit:Tu fais partie des exceptions je pense: les Français fans de Dickens.

Moi aussi, moi aussi! J'adore Dickens et trouve dommage que son œuvre ne soit pas mieux connue en France.

lagoulue a écrit:Ah, mais j'ai commencé Trollope ! Le Directeur il y a quelques mois. Je vais poursuivre !
Je vais donc suivre attentivement (mais c'est déjà le cas) le fil pour ne pas rater le moment où tu nous parleras d'un des deux titres que tu cites. Je ne suis pas encore sûre, mais j'ai tout de même sorti Les Temps difficiles (pour l'adjectif dépréciatif ça pourrait aller non ?).

Le Directeur est un peu aride dans mon souvenir mais c'est la porte d'entrée vers Les Chroniques du Barsetshire. Et si tu veux d'autres conseils trollopiens n'hésite pas, j'en ai lu un bon paquet (mais pas les 47 romans). 

Les temps difficiles est un peu aride aussi il me semble mais pas très long et il pourrait convenir pour l'adjectif dépréciatif effectivement.

Eh bien écoute j'ai beaucoup aimé l'histoire du directeur d'hospice Septimus Harding. Je l'ai trouvé touchant ce monsieur, accusé de profiter tranquillement des biens destinés à d'autres ! Sa candeur m'a plus émue que celle – jouée - de certains de nos politiciens d'aujourd'hui qui devraient quand même, depuis, avoir réfléchi à cette question ! Et puis c'est raconté de manière plaisante, drôle (il y a même un sacré chapitre où Dickens, alias Monsieur Sentiment Populaire, en prend pour son grade...).
J'attends d'avoir du temps pour la suite, car Les Tours de Barchester est plus volumineux.
Merci pour tous tes conseils en tout cas  ! (Tu comptes bien tous les lire, n'est-ce pas, les 47? ... un jour   )

Carabas a écrit:

Caspar a écrit:Tu fais partie des exceptions je pense: les Français fans de Dickens.

Moi aussi, moi aussi! J'adore Dickens et trouve dommage que son œuvre ne soit pas mieux connue en France.

Ah, voilà, le cercle s'agrandit ! (En fait je ne pensais pas que Dickens était si mal connu... Mais finalement  c'est sûrement vrai. En 6e j'ai souvent essayé de faire des extraits d'Oliver Twist - en m'appuyant sur le TDL- . Mais j'ai de moins en moins le temps de faire des choses en 6e et ça finit par passer à la trappe.)

Pour les Français, Dickens = auteur jeunesse misérabiliste, dont on connaît Oliver Twist, David Copperfield, un Chant de Noël, que j'aime beaucoup mais il y en a tellement d'autres! Et on zappe son humour, qui est pourtant très présent (à part dans les Temps Difficiles, que j'aime moins, d'ailleurs).

Plein de fans de Dickens alors finalement.

Je n'aime pas tellement Les temps difficiles non plus, mais je l'ai lu il y a tellement longtemps...

Il en prend effectivement pour son grade dans Le Directeur. Trollope est vraiment différent, il devait se dire que Dickens en faisait des tonnes. D'après Jane Smiley, Dickens a quasiment créé le roman victorien à lui tout seul et tous ceux et celles qui sont venus juste après se sont positionnés par rapport à lui. Elle cite très peu Trollope dans sa biographie de Dickens, quasiment comme s'il n'existait pas. 

Les Tours de Bachester est une nouvelle par rapport à d'autres romans de Trollope. Maintenant je lis moins de littérature victorienne donc je ne sais pas si je lirai les 47 un jour, je dois en être à la moitié environ.

9. Dieu(x): les Grecs ont-ils cru à leurs mythes? Paul Veyne

Lu en fac il y a très longtemps, un livre subtil sur l'évolution du métier d'historien (de compilateur de traditions et "reporter" à la définition scientifique d'aujourd'hui) et de la notion de vérité.
Il est intéressant de voir l'attitude complexe des anciens vis-à-vis des mythes, y compris lorsqu'ils étaient fondateurs de la cité donc à fort enjeu politique.
Les élites, jusqu'à la Renaissance, vont se distinguer des supersititions populaires en séparant les aspects trop merveilleux du mythe, rejetés, et la dimension historique (on pense jusqu'à Fontenelle qu'il n'y a pas de fumée sans feu et qu'un mythe a certainement une origine historique ex Romulus) et enfin les récits recueillis auprès des locaux. Les premiers historiens sont des voyageurs qui reprennent les témoignages entendus sur place avec plus ou moins de crédit, comme nos journalistes.
Contente de l'avoir relu.
Je vais tenter "Klara et le soleil" pour le défi "machines", on verra bien.

13e lecture : item 19 : Génie : Corot, Sensible et poétique, de Murielle Neveux (édition GEOART, Le musée idéal)
    Cheminement : j'avais vu sur internet, je ne sais plus pourquoi, le tableau de Corot La Liseuse au bord de l'eau, qui m'avait beaucoup plu. Je me suis alors procuré le livre d'art cité ci-dessus. Au début, je n'avais pas du tout prévu que cette lecture entrerait dans le défi. Mais dès les premières pages, je me suis trouvée face à une telle émotion que l'idée m'est venue de l'y intégrer, pour l'item 19 : Génie. Pour moi, il en faut pour me toucher autant et aussi vite ! Et, pour corroborer mon choix d'item, j'ai notamment lu les mots suivants utilisés lors d'une exposition de 1996 pour qualifier l'art de Corot : « Corot (1795-1875), le génie du trait ».
    Dans ce livre, j'ai bien sûr aimé les tableaux du peintre (répartis en quatre « salles »: 1 :  Paysages d'Italie et compositions historiques ; 2 : Sur les routes de France ; 3 : Paysages lyriques et enchantés ; 4 :  Dans le secret de l'atelier). Mais j'ai également beaucoup apprécié les descriptions des œuvres, que j'ai trouvées d'une grande justesse et d'une grande clarté : les explications sont simples et vraiment éclairantes (contrairement à ce que l'on peut lire parfois dans les musées).
    Je pense m'acheter d'autres titres de cette collection très bien faite. Quand on ne peut pas aller au musée régulièrement, c'est un plaisir que d'avoir accès aux œuvres de cette façon.

13e lecture également, mais pour le défi n° 20 : Un livre dont l'un des personnages a vraiment existé.

Je viens de finir le dernier roman de Juan Gabriel Vásquez, Volver la vista atrás. Je l'ai lu en espagnol, mais le roman a été publié en français sous le titre Une rétrospective, au Seuil, dans une traduction d'Isabelle Gugnon.
Ce roman retrace la vie du réalisateur colombien Sergio Cabrera et de sa famille. Il s'ouvre sur une rétrospective de ses films à Barcelone, qui coïncide avec le moment de la mort de son père et qui constitue le point de départ d'une rétrospective de sa vie, en partant de l'histoire de ses grands-parents, de son oncle et de son père encore enfant, républicains espagnols, opposants au régime franquiste et contraints de s'exiler en Amérique latine. Vásquez a mené de nombreux entretiens pour mener à bien ce roman, et s'est appuyé sur les archives de la famille Cabrera.
Au début, j'avais pensé le classer dans "Enfance atypique", car être fils et fille d'acteurs militants maoïstes révolutionnaires et avoir passé une partie de son enfance en République populaire de Chine pour y être "éduqués" et "formés" à la révolution, dans le but d'intégrer la guérilla en Colombie, c'est pour le moins atypique... Une bonne partie du roman se passe donc en Chine, ce qui aurait pu convenir pour le défi n°4, mais également en Espagne ou dans la jungle colombienne. Finalement, je me suis arrêtée sur cette idée que les personnages ont existé, existent toujours d'ailleurs pour certains, et comme dit quelque part dans le roman, qu'il est des vies qui ouvrent sur une histoire plus grande que la leur, d'où leur essence romanesque. Pour ce qui est de la narration, c'est à la fois sobre et complexe, d'une maîtrise impeccable et d'une grande intelligence, pour ce qui est d'explorer la matière de cette mémoire vive, avec nuance et sans juger. Il s'agit finalement aussi d'une histoire de désillusion et d'émancipation, par la voie du cinéma, et j'aurais bien envie maintenant de voir quelques-uns des films de Cabrera, mais pas sûr qu'il soit facile d'y avoir accès.

Bonsoir à tous
pour le défi n°31 "un visage en couverture" j'ai lu Portrait sépia d'Isabel Allende. Dans ce roman, la narratrice, Aurora del Valle, élevée par sa grand-mère, revient sur ses origines, et même les origines de sa famille avant sa naissance. C'est une belle galerie de portraits assez peu conventionnels à travers les décennies (de 1862 à 1910), tous reliés entre eux par des liens divers et entre lesquels les intrigues foisonnent, parfois même un peu trop. J'ai eu du mal à retenir les différents personnages au début, mais ensuite, la lecture est bien plus fluide et on se laisse entraîner à la suite de Paulina del Valle, la grand-mère d'Aurora, qui règne sur tout ce petit monde.
J'ai emprunté samedi le thriller coréen Bonne nuit maman qui a été conseillé ici. On verra si j'ose l'ouvrir

Item 12- Dans un endroit isolé : Histoires de la nuit, Laurent Mauvignier
Il s’agit d’un thriller. On en trouve tous les ingrédients : proies et prédateurs, montée de l’angoisse, piège qui se referme sur les personnages, suspense intense qui donne envie de sauter des pages pour arriver plus rapidement au fin mot de l’histoire. Ce qu’il ne faut pas faire : l’intérêt est ailleurs.
Car heureusement, ce n’est pas seulement un thriller (je n’aime pas trop ce genre : on les oublie aussi vite qu’on les a dévorés). Dans ce roman, l’auteur se révèle en portraitiste hors-pair utilisant une technique proche de la peinture (l’un des protagonistes est peintre, elle explique son processus qui est aussi celui de l’écrivain) : il commence par donner une première version de son personnage puis, par couches successives, lui apporte de l’épaisseur, de la nuance, jusqu’à ce que la version finale n’aie plus grand-chose à voir avec celle du début, même si toutes subsistent dans la mémoire du lecteur. On est amené ainsi à reconsidérer régulièrement son opinion sur les personnages, qui apparaissent tour à tour méprisables, inquiétants, dignes de pitié ou admirables, atteignant à la fin un degré supérieur d’humanité, avec leurs forces et leurs faiblesses, tout le poids de leur histoire.
J’ai beaucoup aimé lire ce roman d’une remarquable maîtrise, au scénario comme dans l’écriture. Je lirai certainement d’autres œuvres de Mauvignier que je ne connaissais que de réputation.
Merci à vous, j'ai eu envie de lire ce roman suite à vos retours !

Item 43- Influence celte ou 28- Fantasy historique  : Même pas mort, Tome 1 de la trilogie Rois du monde, J-Ph. Jaworski
L’histoire se passe dans la Gaule celtique. Bellovèse, fils de roi dépossédé de son héritage, doit prouver sa valeur dans un monde dominé par les croyances, la magie et les superstitions et par des guerres intestines entre clans. Au début de ma lecture, j’avoue avoir été sceptique : comment l’auteur allait-il réussir à m’intéresser au quotidien d’une bande de soudards vociférant et peinturlurés dont l’unique préoccupation est de se battre pour convaincre les autres de leur supériorité physique ? Mais le livre est très bien écrit, le souffle épique a fini par m’emporter et la dimension surnaturelle (le héros aurait dû mourir, il doit aller à la rencontre de puissances occultes pour sortir de cette malédiction qui fait de lui un paria parmi les siens) est très adroitement tissée. Elle imprègne le roman, lui donne une atmosphère trouble et mystérieuse, pleine d’incantations et de magie sans jamais tomber dans la caricature. C’est un peu Game of Thrones, en plus subtil, sans les dragons.

Même si ça n'a rien à voir et d'une qualité littéraire toute autre, cette lecture me donne envie de relire Les Dames du lac, que j'avais adoré dans ma jeunesse. Qui peut convenir aussi pour les deux items.

Item 32 - Un grand classique revisité : L'Etranger de Camus, adapté en BD par Ferrandez
Une adaptation qui colle à l'histoire, mais qui n'apporte rien de plus. A mon avis la mise en image affaiblit plutôt le roman de Camus.

Défi 9, Dieu(x) : Le Mahâbhârata

Anonyme a écrit:La Terre peut perdre son odeur de terre,
L’Eau son humidité, la Lumière sa clarté,
Le Vent peut égarer son souffle,

Le Soleil peut abandonner sa splendeur,
Le Feu sa chaleur, la Lune sa fraîcheur,
Le ciel peut se séparer de l’éther,

Indra, le roi des dieux,
Peut, s’il le veut, perdre sa vaillance,
Et Yama, le juste, sa justice,
Mais moi je ne romprai jamais mon serment.

Que les mondes périssent, je resterai fidèle ;
Jamais je ne manquerai à ma promesse,
Pas même pour la souveraineté sur les Trois Mondes
Pas même pour l’Immortalité.

La grande épopée indienne, qui raconte les miracles et les exploits guerriers de plusieurs hauts personnages, en particulier de cinq frères, les Pandava, en guerre contre leurs cousins les Kaurava.
La première chose à noter, c’est qu’il y a beaucoup trop de noms propres, avec beaucoup trop de h et de a à mon goût (« Vasudeva, de la famille des Yâdava, une des deux branches de la dynastie lunaire, était un ministre du roi Ugrasena, dans le pays de Mathurâ qu’arrose le fleuve Yamunâ. Le fils aîné d’Ugrasena, Kamsa, avait épousé la fille du roi Jarâsandha. »)
La deuxième chose, c’est qu’il faut se calmer sur les hyperboles là (« Karna saute de son char, empoigne la roue et entreprend de l’arracher. Si prodigieuse est sa force que la Terre, avec ses montagnes, ses forêts, ses océans, se hausse de quatre pouces. »)
Sinon, c’était très chouette. Les aventures sont variées et, malgré les noms impossibles à mémoriser on arrive sans peine à reconnaître les personnages. Le Mahâbhârata, ce sont aussi des poèmes, des leçons de vie et de sagesse, des préceptes religieux. Tout cela forme une œuvre très dense et très riche. C’était beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais, et j’ai passé un très bon moment à le lire.

Verdict : très recommandable

Ryuzaki a écrit:Défi 9, Dieu(x) : Le Mahâbhârata

La grande épopée indienne, qui raconte les miracles et les exploits guerriers de plusieurs hauts personnages, en particulier de cinq frères, les Pandava, en guerre contre leurs cousins les Kaurava.
La première chose à noter, c’est qu’il y a beaucoup trop de noms propres, avec beaucoup trop de h et de a à mon goût (« Vasudeva, de la famille des Yâdava, une des deux branches de la dynastie lunaire, était un ministre du roi Ugrasena, dans le pays de Mathurâ qu’arrose le fleuve Yamunâ. Le fils aîné d’Ugrasena, Kamsa, avait épousé la fille du roi Jarâsandha. »)
La deuxième chose, c’est qu’il faut se calmer sur les hyperboles là (« Karna saute de son char, empoigne la roue et entreprend de l’arracher. Si prodigieuse est sa force que la Terre, avec ses montagnes, ses forêts, ses océans, se hausse de quatre pouces. »)
Sinon, c’était très chouette. Les aventures sont variées et, malgré les noms impossibles à mémoriser on arrive sans peine à reconnaître les personnages. Le Mahâbhârata, ce sont aussi des poèmes, des leçons de vie et de sagesse, des préceptes religieux. Tout cela forme une œuvre très dense et très riche. C’était beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais, et j’ai passé un très bon moment à le lire.

Verdict : très recommandable

Quelle édition avais-tu choisie ?

14e lecture : item 44 : Epidémies et pandémies : La Peste écarlate, Jack London
    Une nouvelle sombre et pessimiste de Jack London, dans laquelle on se retrouve en 2073, à l'ouest des Etats-Unis, en compagnie de trois jeunes garçons plutôt sauvages et d'un grand-père de 87 ans. Le grand-père est le dernier survivant d'une peste ravageuse survenue 60 ans auparavant. Il tente d'expliquer cette histoire et le monde d'avant aux enfants, ce qui est difficile parce que ceux-ci sont de petits « sauvageons », comprenant mal le grand-père car ils n'ont pas appris le langage riche qui était celui de la civilisation d'avant. La transmission ne s'est pas faite...  Le grand-père pleure souvent face à ces gamins qui le pensent sénile à cause de sa façon de parler...
    L'ensauvagement des hommes une fois que les structures qui l'encadrent s'effondrent est bien montré dans cette nouvelle (ensauvagement qui touche également les bêtes, la végétation, …), qui est un texte intéressant, certes, mais le format de la nouvelle n'est pas ce qui me plaît le plus.

Alors pour Nomade ou sédentaire j'ai lu Bilbo le Hobbit de JRR Tolkien. Je l'avais lu ado, je pense, vers 15 ans peut-être, et n'en gardais que de vagues souvenirs.
Bilbo, un paisible hobbit parfaitement sédentaire (mais qui possède des ascendants aventureux dans sa généalogie) et n'aimant pas du tout les aventures, comme tout hobbit qui se respecte, reçoit un jour la visite du magicien Gandalf. Il l'invite à prendre le thé le lendemain mais en plus de Gandalf, se présentent 13 nains montant une expédition très aventureuse et très dangereuse dont le but est de récupérer la montagne solitaire, qui leur appartenait avant d'avoir été envahie par le dragon Smaug.
Ce livre est un bijou. Non seulement les aventures sont passionnante et on tourne les pages avec avidité, mais en plus il est très drôle, avec les petites remarques du narrateur. On y trouve tout ce qui fait le succès du Seigneur des Anneaux, les nains, les rois déchus, les elfes, les trésors, Sauron (qui est évoqué), les longs voyages, Gandalf etc. mais exit les passages un peu ennuyeux et on ajoute beaucoup d'humour.
Bref, j'ai adoré, je le relirai sûrement dans quelques années avec la même délectation. Je m'essaierai peut-être à l'anglais d'ailleurs.