- CasparProphète
edelweis62 a écrit:lagoulue a écrit:En fait ce défi est un drame... Au lieu de vider ma PAL, je rachète des livres, sur vos bons conseils. Incorrigible je suis.
Je me suis fait la même réflexion... En plus, les livres d'occasion sont sacrément soldés en ce moment sur le site Gibert... Je résiste...
Et voilà que Caspar change son image de profil et donne envie de relire Les Hauts de Hurle-Vent...
Merci pour tous ces partages en tout cas!
J'ai rechangé car je trouvais qu'on n'arrivait pas bien à lire (contrairement à l'ancienne formule du forum où les avatars étaient rectangulaires et on voyait bien les couvertures) mais si tu y es arrivée je vais peut-être me remettre aux couvertures de Penguin Classics, j'adore: ça fait un avatar facilement reconnaissable mais on peut quand même changer (œuvre, auteur...)
- edelweis62Niveau 5
Caspar a écrit:edelweis62 a écrit:lagoulue a écrit:En fait ce défi est un drame... Au lieu de vider ma PAL, je rachète des livres, sur vos bons conseils. Incorrigible je suis.
Je me suis fait la même réflexion... En plus, les livres d'occasion sont sacrément soldés en ce moment sur le site Gibert... Je résiste...
Et voilà que Caspar change son image de profil et donne envie de relire Les Hauts de Hurle-Vent...
Merci pour tous ces partages en tout cas!
J'ai rechangé car je trouvais qu'on n'arrivait pas bien à lire (contrairement à l'ancienne formule du forum où les avatars étaient rectangulaires et on voyait bien les couvertures) mais si tu y es arrivée je vais peut-être me remettre aux couvertures de Penguin Classics, j'adore: ça fait un avatar facilement reconnaissable mais on peut quand même changer (œuvre, auteur...)
Oui, c'est une bonne idée !
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"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- CasparProphète
edelweis62 a écrit:Caspar a écrit:edelweis62 a écrit:lagoulue a écrit:En fait ce défi est un drame... Au lieu de vider ma PAL, je rachète des livres, sur vos bons conseils. Incorrigible je suis.
Je me suis fait la même réflexion... En plus, les livres d'occasion sont sacrément soldés en ce moment sur le site Gibert... Je résiste...
Et voilà que Caspar change son image de profil et donne envie de relire Les Hauts de Hurle-Vent...
Merci pour tous ces partages en tout cas!
J'ai rechangé car je trouvais qu'on n'arrivait pas bien à lire (contrairement à l'ancienne formule du forum où les avatars étaient rectangulaires et on voyait bien les couvertures) mais si tu y es arrivée je vais peut-être me remettre aux couvertures de Penguin Classics, j'adore: ça fait un avatar facilement reconnaissable mais on peut quand même changer (œuvre, auteur...)
Oui, c'est une bonne idée !
Retour d'Emily Brontë imminent.
- edelweis62Niveau 5
Saloum a écrit:
Item 31, Un visage en couverture : L'amour au temps du choléra, G. G. Marqués :
Au début, j’ai été charmée et emballée par le style baroque teinté d’ironie de Marqués. Mais finalement, je me suis ennuyée dans ce livre. On suit trois personnages sur la durée d’une vie : Fermina Daza, jeune femme fière et ombrageuse, Juvenal Urbino, médecin aristocrate qui devient son mari et Florentino Ariza, un poète raté, séducteur et romantique, amoureux transi de Fermina qui attend patiemment, tout en collectionnant les conquêtes, que Fermina soit de nouveau libre. Le thème principal est bien sûr l’amour. Mais j’ai trouvé que le récit se réduisait finalement à une suite d’anecdotes répétitives et les personnages, dont la psychologie est très développée au départ, n’évoluent que très peu. Reste le style très esthétique de Marqués. Comme je l’ai dit déjà, nulle pandémie ni épidémie dans ce récit, à part quelques allusions ici et là au choléra, je fais donc correspondre ce roman à l’item « Un visage en couverture ».
Je garde un très beau souvenir de la lecture de ce roman, tant pour le livre en lui-même que pour le contexte dans lequel je l'ai lu. Commencé dans un bus de nuit dévalant la Cordillère, filant dans les plaines chaudes jusqu'au fleuve Magdalena... Lu sur un banc sur la promenade de Mompox la belle endormie, sur les rives du Magdalena, dans la touffeur de l'air, au milieu des iguanes... Terminé dans un hamac face à la mer caraïbe dans un village de pêcheurs à quelques lieues de Cartagena de las Indias... Dans ce contexte, et avec les mots ensorcelants de Marquez, lecture plus que savoureuse! Je suis d'accord, il y a un passage éprouvant au milieu, des longueurs, des longueurs, mais on peut se dire que ça va bien à la torpeur envoûtante de la vie caribéenne colombienne, finalement... J'enjolive ^^ En tout cas, je ne sais pas ce que tu en penses, mais j'avais trouvé que la fin était belle et qu'elle valait bien l'attente.
- Spoiler:
- Je l'ai vu, si, si, glisser sur le fleuve Magdalena, ce radeau - ou bateau je ne sais plus - de Fernandina et Florentino, dans leur échappée hors du temps.
Je partage avec vous ce souvenir, tiens! Merci pour la madeleine, Saloum!
Et je conseille Cent ans de solitude pour la saga familiale, tant qu'on y est. Marquez fait partie de ces auteurs que j'ai vraiment compris et aimé après avoir passé quelque temps dans les lieux qui ont servi de décor et d'inspiration à ses romans. La lecture alors prend une ampleur et une densité nouvelles. A Mompox, on est à Macondo.
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"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- CasparProphète
J'ai toujours eu un peu peur de m'attaquer à Cent ans de solitude, j'aime bien les choses claires et nettes et là ce n'est pas vraiment le cas (et je ne suis pas super fan de réalisme magique), mais je m'y mettrai peut-être un jour...
- edelweis62Niveau 5
Caspar a écrit:J'ai toujours eu un peu peur de m'attaquer à Cent ans de solitude, j'aime bien les choses claires et nettes et là ce n'est pas vraiment le cas .
Ah oui, en effet, ce n'est pas du tout le cas
L'intérêt est ailleurs. Un jour peut-être!
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"Il y a un autre monde, mais il est dans celui-ci." Paul Eluard
- SaloumHabitué du forum
Oh là là, j'ai laissé plein de coquilles...
J'avais vraiment beaucoup d'attentes concernant Marquez et ce "réalisme magique" qui me faisait rêver d'avance. Je suis déçue de ne l'avoir pas rencontré. Au fait, à quoi correspond donc ce "réalisme magique" (je m'attendais à une dimension fantastique...).
J'aime beaucoup le style de Marquez, en revanche, et les ambiances que tu évoques, Edelweiss62. Une véritable invitation au voyage, en effet !
Bon, je file corriger mes fautes !
J'avais vraiment beaucoup d'attentes concernant Marquez et ce "réalisme magique" qui me faisait rêver d'avance. Je suis déçue de ne l'avoir pas rencontré. Au fait, à quoi correspond donc ce "réalisme magique" (je m'attendais à une dimension fantastique...).
J'aime beaucoup le style de Marquez, en revanche, et les ambiances que tu évoques, Edelweiss62. Une véritable invitation au voyage, en effet !
Bon, je file corriger mes fautes !
- SaloumHabitué du forum
@Froz : super, tu me diras ! Oui, j'ai vu qu'il y avait eu un film. J'aimerais bien voir comment cette fin énigmatique a été traitée à l'image.
- cannelle21Grand Maître
Saloum a écrit:Oh là là, j'ai laissé plein de coquilles...
J'avais vraiment beaucoup d'attentes concernant Marquez et ce "réalisme magique" qui me faisait rêver d'avance. Je suis déçue de ne l'avoir pas rencontré. Au fait, à quoi correspond donc ce "réalisme magique" (je m'attendais à une dimension fantastique...).
J'aime beaucoup le style de Marquez, en revanche, et les ambiances que tu évoques, Edelweiss62. Une véritable invitation au voyage, en effet !
Bon, je file corriger mes fautes !
Je trouve que Cent ans de solitude correspond mieux au concept de "réel merveilleux" (et non pas réalisme magique si on est précis) que L'amour au temps du choléra. Je suis une grande amoureuse de ce roman.
Si cela t'intéresse, je te mets en spoiler quelques passages de mon mémoire de maîtrise, consacré à l'influence du surréalisme sur le réel merveilleux hispano-américain. Tout cela date un peu et quand je le relis, je ne vois que des maladresses, mais ça peut aider à comprendre (enfin j'espère).
- Spoiler:
Pour moi, rien de surprenant donc à ce que le lecteur occidental soit souvent déconcerté et frappé par l’apparente luxuriance désordonnée de l’écriture et la diversité tumultueuse des visions qui se succèdent dans les romans hispano-américains. Il se trouve perdu dans une forêt fascinante et multiple dans laquelle il aimerait errer sans danger. C’est pourquoi, devant ces productions de l’imaginaire littéraire hispano-américain, il a souvent recours, pour s’orienter, à des critères de définition qui correspondent à des genres répertoriés par la critique occidentale, comme le « surréalisme », le « fantastique » ou le « merveilleux ». Mais cette littérature est si singulière que notre faculté d’appréhension, se heurte à la réalité des textes. Pour rendre compte de la spécificité d’une telle production, le lecteur, critique ou amateur, se trouve donc obligé de mobiliser d’autres concepts mieux adaptés à la réalité de ces oeuvres, concepts dont le plus fécond est celui de « real maravilloso ».
Pour mieux cerner la spécificité d’une notion comme le réel merveilleux, il convient avant tout de revenir à une définition du surréalisme, mouvement par rapport auquel le réel merveilleux a réclamé son autonomie ; et à une définition du réalisme magique, mouvement antérieur au réel merveilleux mais ayant de nombreux liens de parenté avec lui.
André Breton définit en 1924 le surréalisme dans son Manifeste du surréalisme.
« Surréalisme, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. »
« Encyclopédie. Philosophie. Le surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d’associations négligées jusqu’à lui, à la toute-puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. »
On peut ainsi, à partir des écrits de Breton, retenir certaines caractéristiques du surréalisme :
- l’identité entre le beau et le merveilleux : « Le merveilleux est toujours beau, n’importe quel merveilleux est beau, il n’y a même que le merveilleux qui soit beau. »
- l’existence d’une sur-réalité qui est le point de rencontre du rêve et de la réalité.
- l’art comme expression de la liberté de l’esprit.
Pour résumer, nous pouvons dire que le surréalisme découvre le merveilleux dans une sur-réalité distincte du « réel quotidien », une « réalité absolue », dira Breton, obtenue par la fusion des contraires, du haut et du bas…du rêve et de la réalité.
Le réalisme magique apparaît presque en même temps que le surréalisme. On trouve l’expression pour la première fois dans la revue Occidente que dirigeaient Ortega et Gasset ; c’était pour la traduction d’un livre allemand publié en 1925 et qui s’intitulait « Nach expressionisme : Magischen Realisme », ce qui devint en espagnol : « Realismo-mágico : post expresionismo ». Ce terme désignait au départ la peinture expressionniste et post expressionniste : Picasso, Chagall, Klee…. Il s’agissait d’une peinture où se combinaient des formes réelles mais d’une manière non conforme à la réalité : des éléments de réalité portés dans une atmosphère de rêve. Puis le terme s’étendit au roman et devint le qualificatif d’une création artistique qui partait d’une réalité concrète, et qui, à l’aide de la fantaisie et de l’imagination, arrivait à une nouvelle réalité. Comme le notera Leal Luis :
« L’écrivain magico réaliste n’essaie pas de copier la réalité comme les réalistes ou de la transgresser à plaisir comme les surréalistes, mais il tente de capter le mystère palpitant dans les choses. »
Les deux notions de surréalisme et de réalisme magique ont fortement contribué à l’émergence d’un genre nouveau. En effet, lorsqu’il publie en 1949 El Reino de este mundo, Carpentier lance la première attaque claire contre le surréalisme et aboutit à une prise de position que l’on connaît sous le nom de théorie du « réel merveilleux » ; réel merveilleux dont il a la révélation lors d’un séjour à Haïti en 1943.
« Lo maravilloso comienza a serlo de manera inequívoca cuando surge de una inesperada alteración de la realidad el milagro »
L’expression « réel merveilleux » s’avère contradictoire dans la mesure où elle associe le réel banal, connu, au merveilleux qui est unique, extraordinaire. Mais cette contradiction n’est qu’apparente car le réel n’est pas le contraire du merveilleux, ni ne peut en être dissocié, parce qu’il n’y a de merveilleux que comme enveloppe du réel. Le merveilleux véritable pour Alejo Carpentier s’intègre spontanément dans la réalité : la magie est considérée comme une donnée actuelle et indiscutable et ne peut donc constituer le but d’une quête ou d’une stratégie esthétique. Le merveilleux jaillit d’un dérèglement inattendu de la réalité (el milagro), d’une révélation privilégiée de la réalité, d’un élargissement des échelles et des catégories de la réalité, perçues de façon particulièrement intense en vertu d’une exaltation de l’esprit qui le mène à une sorte d’état limite. De plus, pour l’auteur cubain, le « real maravilloso » diffère du surréalisme, en ce qu’il privilégie le dynamisme, la métamorphose, la puissance tellurique et un lien étroit avec les grands mythes indigènes. En cela le « real maravilloso » est caractéristique du continent américain. On peut relever deux citations d’A. Carpentier :
« Si el surrealismo perseguía lo maravilloso, hay que decir que muy rara vez lo buscaba en la realidad. »
« Lo real maravilloso que yo defiende es el que encontramos en estado bruto, latente, omnipresente, en todo latino-americano. Aquí lo insólito es cotidiano, siempre lo fue. »
On le voit, le maniement de ces notions est risqué car leurs spécificités sont subtiles. Si déjà il fallait différencier le « real maravilloso » du « realismo mágico » nous pourrions dire que le réalisme magique fait allusion à un mode de représentation de l’objet, qu’il renvoie à une esthétique, tandis que le réel merveilleux renvoie à l’objet, le monde en soi merveilleux, en instituant un rapport original au monde. L’identification entre les deux dénominations montre que la féerie et le miracle ne constituent plus un univers complètement séparé du monde réel, et peuvent être envisagés comme immanents à la réalité.
Au-delà des nuances contenues dans chacun des concepts, ce qui unit ces trois notions ( surréalisme, réalisme magique et réel merveilleux) et qui est en définitive le véritable objet de notre analyse, c’est la notion de merveilleux : l’insolite cesse d’être au-delà pour s’incorporer au réel. Les éléments merveilleux ne se posent pas comme un paradoxe mais comme une focalisation autre de la réalité.
- Dans le surréalisme, le merveilleux intervient pour construire une supra réalité, opposée à la réalité quotidienne. Il vise à élucider, voire à reconstruire artistiquement un monde considéré comme hypothétique. L’œuvre n’est pas la copie de la réalité, mais sa transsubstantiation ; c’est à dire une face cachée de la réalité, la réalité en proie aux métamorphoses produites par le langage, les images et l’imagination.
- Dans le réalisme magique, l’artiste élabore un univers magique à partir de la réalité qui l’entoure. Il y a transposition de la réalité dans un monde merveilleux.
- Au contraire, le réel merveilleux implique que le merveilleux ne soit pas une construction sur la réalité, mais partie intégrante du concret. « De modo pues, que antes de un procedimiento estetico, lo real maravilloso es mas bien un modo de ser, una caracterización de cierto typo de realidad. » Le merveilleux est donc envisagé comme immanent à la réalité : l’écrivain est confronté à une réalité et essaie de la dé-faire, afin de découvrir ce qu’il y a de mystérieux sous les choses.
Le réel merveilleux a donc des traits communs avec le surréalisme dans la mesure où tous deux tentent de dévoiler l’inconnu pour saisir la réalité avec plus d’acuité ; où tous deux s’appuient sur la réalité pour nous emmener au-delà du miroir mimétique. Leur but est de « toucher à une serrure de l’univers », d’entrer dans « le château de la merveille », de réveiller ces hommes qui « vivent les yeux fermés au milieu des précipices magiques » .
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- CarabasVénérable
Cannelle21, puisque tu as l'air de bien maîtriser le sujet , peut-on classer les Versets Sataniques dans le réalisme magique ? Et le Maître et Marguerite ? Je sais qu'on n'est pas dans le monde hispanophone, mais je me pose la question. Merci, en tout cas, pour ton spoiler.
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Les chances uniques sur un million se réalisent neuf fois sur dix.
Terry Pratchett
- cannelle21Grand Maître
Carabas a écrit:Cannelle21, puisque tu as l'air de bien maîtriser le sujet , peut-on classer les Versets Sataniques dans le réalisme magique ? Et le Maître et Marguerite ? Je sais qu'on n'est pas dans le monde hispanophone, mais je me pose la question. Merci, en tout cas, pour ton spoiler.
Je n'ai pas lu Les Versets. Pour le Maître et Marguerite, je pense qu'on tend plutôt vers le fantastique. Le merveilleux est nié à plusieurs reprises dans le roman, notamment parce que l'un des personnages est en hôpital psy. Mais mes souvenirs remontent du livre remontent à mes 18 ans.
C'est dans la littérature indienne que j'ai retrouvé ce qui se rapproche le plus du réel merveilleux, par exemple dans Le Dieu des petits riens.
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Il y a des gens si bêtes que si une idée apparaissait à la surface de leur cerveau, elle se suiciderait, terrifiée de solitude.
- SaloumHabitué du forum
Merci Canelle21, c'est plus clair et très intéressant. Toutes ces notions qui tournent autour de ce qui rapproche réel et merveilleux, ou de ce qui piste le merveilleux dans le réel m'attirent car c'est ce que je recherche dans la fiction. J'avais adoré Le Dieu des petits riens.
- CarabasVénérable
Merci Cannelle21. C'est curieux, pour moi, Le Maître et Marguerite n'était pas vraiment du fantastique, mais mes souvenirs sont lointains aussi. Je n'arrive pas à savoir si j'aime ou non. Autant j'adore le fantastique type Maupassant ou Poe, autant j'ai plus de mal avec ces univers (j'ai abandonné les Versets, j'ai eu du mal à accrocher au Maître et Marguerite, j'ai du mal avec l'Ecume des jours... où classer ce dernier, d'ailleurs ?)
Or, je lis volontiers de la fantasy, donc j'aime le merveilleux, la magie, mais c'est encore autre chose.
Et je n'ose pas essayer Garcia Marquez, j'ai peur d'être perdue...
Or, je lis volontiers de la fantasy, donc j'aime le merveilleux, la magie, mais c'est encore autre chose.
Et je n'ose pas essayer Garcia Marquez, j'ai peur d'être perdue...
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Terry Pratchett
- SaloumHabitué du forum
Tiens, justement Caracas, L'écume des jours est pour moi emblématique de ce type de merveilleux que j'apprécie. Et il me semble en effet que Le maître et Marguerite s'en approche, mais ça fait longtemps que je l'ai lu.
- lagoulueNiveau 8
6e lecture : item 21 (titre contenant un mot qui renvoie au calendrier) Octobre, de Søren Sveistrup
Après la lecture du livre de Mona Ozouf (finalement très exigeant dans sa dernière partie qui tourne à l'essai (très intéressant) sur les origines révolutionnaires du rejet en France d'une forme de diversité) et dans une période de fatigue au travail (notamment due aux calculs autour de la DGH!), je me suis dit qu'il me fallait un livre qui ne me demanderait pas trop d'efforts.
J'ai donc opté pour ce livre présenté comme un thriller.
Dès les premières pages (et après), c'est effectivement très glauque et violent, l'histoire tournant autour de plusieurs meurtres de femmes précédés de torture et mutilations...
C'est pas la fête du style ou de la construction (récit au présent ; beaucoup de « en train de » - oui c'est un truc qui m'agace ; chapitres courts - ce qui fait … 130 chapitres) mais évidemment, ça tient en haleine, on a envie de savoir qui fait ça et pourquoi. Et finalement, on finit par trouver ça efficace, malgré l'impression de petites incohérences (dont certains personnages de flics plutôt défaitistes, peu enclins à se poser des questions, à fouiller - alors même que l'un d'eux est un des deux personnages principaux ! Si on l'avait suivi, l'histoire aurait vite tourné court).
Je pense que c'est un livre que je vais vite oublier. Il a rempli sa fonction de ne pas être complexe... Mais au final, je me demande si je n'ai pas perdu mon temps, et si je n'aurais pas dû, plutôt, me lancer dans un prometteur Avril enchanté d'Elizabeth von Arnim, qui attendait aussi sagement dans ma PAL.
Après la lecture du livre de Mona Ozouf (finalement très exigeant dans sa dernière partie qui tourne à l'essai (très intéressant) sur les origines révolutionnaires du rejet en France d'une forme de diversité) et dans une période de fatigue au travail (notamment due aux calculs autour de la DGH!), je me suis dit qu'il me fallait un livre qui ne me demanderait pas trop d'efforts.
J'ai donc opté pour ce livre présenté comme un thriller.
Dès les premières pages (et après), c'est effectivement très glauque et violent, l'histoire tournant autour de plusieurs meurtres de femmes précédés de torture et mutilations...
C'est pas la fête du style ou de la construction (récit au présent ; beaucoup de « en train de » - oui c'est un truc qui m'agace ; chapitres courts - ce qui fait … 130 chapitres) mais évidemment, ça tient en haleine, on a envie de savoir qui fait ça et pourquoi. Et finalement, on finit par trouver ça efficace, malgré l'impression de petites incohérences (dont certains personnages de flics plutôt défaitistes, peu enclins à se poser des questions, à fouiller - alors même que l'un d'eux est un des deux personnages principaux ! Si on l'avait suivi, l'histoire aurait vite tourné court).
Je pense que c'est un livre que je vais vite oublier. Il a rempli sa fonction de ne pas être complexe... Mais au final, je me demande si je n'ai pas perdu mon temps, et si je n'aurais pas dû, plutôt, me lancer dans un prometteur Avril enchanté d'Elizabeth von Arnim, qui attendait aussi sagement dans ma PAL.
- DanskaProphète
Tiens, j'ai le même à lire depuis un moment, pour le défi "calendrier" !
Je ne vais pas m'y attaquer tout de suite, tu auras le temps de le lire avant moi
Je ne vais pas m'y attaquer tout de suite, tu auras le temps de le lire avant moi
- lagoulueNiveau 8
Oui mais là j'ai grillé ma cartouche "calendrier" avec cet Octobre (et impossible de le mettre dans les 2 O, déjà fait) A moins de réussir à faire entrer l' Avril enchanté dans un autre item ? A voir. (C'est que ça met la pression ce défi, pas de temps à perdre, pas de risque à prendre ! )
- DanskaProphète
Ah oui, en effet... Aucun des deux n'est édité chez Acte Sud ? Pas de couverture jaune ou de visage en couverture ?
Sinon dans le défi "un livre qui attend depuis plus de 6 mois", peut-être (quitte à attendre juin pour faire rentrer Avril enchanté dedans ).
Sinon dans le défi "un livre qui attend depuis plus de 6 mois", peut-être (quitte à attendre juin pour faire rentrer Avril enchanté dedans ).
- CasparProphète
Danska a écrit:Ah oui, en effet... Aucun des deux n'est édité chez Acte Sud ? Pas de couverture jaune ou de visage en couverture ?
Sinon dans le défi "un livre qui attend depuis plus de 6 mois", peut-être (quitte à attendre juin pour faire rentrer Avril enchanté dedans ).
Ou alors, "belle couverture", c'est très subjectif de toute façon.
- SatelliteNiveau 9
Je viens de lire d'une traite À la ligne de Joseph Ponthus (4h de surveillance de bac blanc plus une petite partie de mon après-midi y ont été consacrées) et je valide l'item 39 Machine(s)
Un grand coup de coeur pour ce livre multi récompensé qui relate l'expérience d'intérimaire de l'auteur en Bretagne, en vers libres.
Ponthus convoque, au fil de ses expériences et réflexions les auteurs, chanteurs, cinéastes (Apollinaire, Beckett, La Bruyère, Pérec, Proust, Trénet... pour ne citer qu'eux) qui lui semblent avoir un écho avec son expérience douloureuse du travail en usine, travail abrutissant, difficile, qui fait de l'homme une machine lui-même. Douleur des corps, de l'esprit mais ce n'est pas un texte de lamentation.
Sinon j'ai terminé Des Fleurs pour Algernon, très bien, et que je suis contente d'avoir enfin lu. La question du génie y est en effet centrale.
Un grand coup de coeur pour ce livre multi récompensé qui relate l'expérience d'intérimaire de l'auteur en Bretagne, en vers libres.
Ponthus convoque, au fil de ses expériences et réflexions les auteurs, chanteurs, cinéastes (Apollinaire, Beckett, La Bruyère, Pérec, Proust, Trénet... pour ne citer qu'eux) qui lui semblent avoir un écho avec son expérience douloureuse du travail en usine, travail abrutissant, difficile, qui fait de l'homme une machine lui-même. Douleur des corps, de l'esprit mais ce n'est pas un texte de lamentation.
- Extrait:
Quelle poésie trouver dans la machine la cadence et l'abrutissement répétitif
Dans des machines qui ne fonctionnent jamais ou qui vont trop vite
Dans cette nuit sans fin éclairée de néons blafards sur les carreaux blancs des murs les inox des tables de travail les tapis mécaniques et le sol marronnasse
Dans des animaux morts qu'on travaille à longueur de nuit puis de matin
Aucun oiseau ne vient jamais par une ouverture dérobée s'introduire dans nos ateliers
Les seuls animaux vivants sont les rats qu'on combat près des poubelles extérieures
On ne voit jamais les vaches vivantes
Nos gueules sont au mieux des portraits d'Otto Dix
Nos corps des atlas de troubles musculo-squelettiques
Nos joies des petits riens
Des bouts d'insignifiance qui prennent sens et beauté dans le grand tout le grand rien de l'usine
Un collègue qui aide juste en devinant ton regard
Un geste qui devient efficace
Une panne de machine de dix minutes et les muscles qui se relâchent
Le week-end qui ne tardera pas
La journée qui se finit enfin
L'attente de l'apéro
Manger à sa fin
Dormir de tout son soûl
La paie qui tombe enfin
Avoir bien travaillé
Avoir retrouvé une chanson oubliée qui fera tenir encore deux heures
Avoir retrouvé un couplet
Sourire
"Ne plus parler de poésie
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance"
Finir sur ce qu'on dirait un haïku d'automne ou de printemps
Plus de poésie
Juste des fleurs sauvages
La transparence
De printemps
Sinon j'ai terminé Des Fleurs pour Algernon, très bien, et que je suis contente d'avoir enfin lu. La question du génie y est en effet centrale.
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Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- lagoulueNiveau 8
Caspar a écrit:Danska a écrit:Ah oui, en effet... Aucun des deux n'est édité chez Acte Sud ? Pas de couverture jaune ou de visage en couverture ?
Sinon dans le défi "un livre qui attend depuis plus de 6 mois", peut-être (quitte à attendre juin pour faire rentrer Avril enchanté dedans ).
Ou alors, "belle couverture", c'est très subjectif de toute façon.
Oui, finalement il y aura des solutions si je me décide à le lire !
- CasparProphète
Satellite a écrit:Je viens de lire d'une traite À la ligne de Joseph Ponthus (4h de surveillance de bac blanc plus une petite partie de mon après-midi y ont été consacrées) et je valide l'item 39 Machine(s)
Un grand coup de coeur pour ce livre multi récompensé qui relate l'expérience d'intérimaire de l'auteur en Bretagne, en vers libres.
Ponthus convoque, au fil de ses expériences et réflexions les auteurs, chanteurs, cinéastes qui lui semblent avoir un écho avec son expérience douloureuse du travail en usine, travail abrutissant, difficile, qui fait de l'homme une machine lui-même. Douleur des corps, de l'esprit mais ce n'est pas un texte de lamentation. Apollinaire, Beckett, La Bruyère, Pérec, Proust, Trénet... pour ne citer qu'eux.
- Extrait:
Quelle poésie trouver dans la machine la cadence et l'abrutissement répétitif
Dans des machines qui ne fonctionnent jamais ou qui vont trop vite
Dans cette nuit sans fin éclairée de néons blafards sur les carreaux blancs des murs les inox des tables de travail les tapis mécaniques et le sol marronnasse
Dans des animaux morts qu'on travaille à longueur de nuit puis de matin
Aucun oiseau ne vient jamais par une ouverture dérobée s'introduire dans nos ateliers
Les seuls animaux vivants sont les rats qu'on combat près des poubelles extérieures
On ne voit jamais les vaches vivantes
Nos gueules sont au mieux des portraits d'Otto Dix
Nos corps des atlas de troubles musculo-squelettiques
Nos joies des petits riens
Des bouts d'insignifiance qui prennent sens et beauté dans le grand tout le grand rien de l'usine
Un collègue qui aide juste en devinant ton regard
Un geste qui devient efficace
Une panne de machine de dix minutes et les muscles qui se relâchent
Le week-end qui ne tardera pas
La journée qui se finit enfin
L'attente de l'apéro
Manger à sa fin
Dormir de tout son soûl
La paie qui tombe enfin
Avoir bien travaillé
Avoir retrouvé une chanson oubliée qui fera tenir encore deux heures
Avoir retrouvé un couplet
Sourire
"Ne plus parler de poésie
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance"
Finir sur ce qu'on dirait un haïku d'automne ou de printemps
Plus de poésie
Juste des fleurs sauvages
La transparence
De printemps
Sinon j'ai terminé Des Fleurs pour Algernon, très bien, et que je suis contente d'avoir enfin lu. La question du génie y est en effet centrale.
Même chose pour moi, et livre d'autant plus poignant que l'auteur est mort depuis la parution, beaucoup trop jeune.
- nicole 86Expert spécialisé
Je n'ai pas lu Avril enchanté mais la date de parution permet peut-être de cocher "montée des périls".
- SatelliteNiveau 9
Caspar a écrit:Satellite a écrit:Je viens de lire d'une traite À la ligne de Joseph Ponthus (4h de surveillance de bac blanc plus une petite partie de mon après-midi y ont été consacrées) et je valide l'item 39 Machine(s)
Un grand coup de coeur pour ce livre multi récompensé qui relate l'expérience d'intérimaire de l'auteur en Bretagne, en vers libres.
Ponthus convoque, au fil de ses expériences et réflexions les auteurs, chanteurs, cinéastes qui lui semblent avoir un écho avec son expérience douloureuse du travail en usine, travail abrutissant, difficile, qui fait de l'homme une machine lui-même. Douleur des corps, de l'esprit mais ce n'est pas un texte de lamentation. Apollinaire, Beckett, La Bruyère, Pérec, Proust, Trénet... pour ne citer qu'eux.
- Extrait:
Quelle poésie trouver dans la machine la cadence et l'abrutissement répétitif
Dans des machines qui ne fonctionnent jamais ou qui vont trop vite
Dans cette nuit sans fin éclairée de néons blafards sur les carreaux blancs des murs les inox des tables de travail les tapis mécaniques et le sol marronnasse
Dans des animaux morts qu'on travaille à longueur de nuit puis de matin
Aucun oiseau ne vient jamais par une ouverture dérobée s'introduire dans nos ateliers
Les seuls animaux vivants sont les rats qu'on combat près des poubelles extérieures
On ne voit jamais les vaches vivantes
Nos gueules sont au mieux des portraits d'Otto Dix
Nos corps des atlas de troubles musculo-squelettiques
Nos joies des petits riens
Des bouts d'insignifiance qui prennent sens et beauté dans le grand tout le grand rien de l'usine
Un collègue qui aide juste en devinant ton regard
Un geste qui devient efficace
Une panne de machine de dix minutes et les muscles qui se relâchent
Le week-end qui ne tardera pas
La journée qui se finit enfin
L'attente de l'apéro
Manger à sa fin
Dormir de tout son soûl
La paie qui tombe enfin
Avoir bien travaillé
Avoir retrouvé une chanson oubliée qui fera tenir encore deux heures
Avoir retrouvé un couplet
Sourire
"Ne plus parler de poésie
Ne plus parler de poésie
Mais laisser vivre les fleurs sauvages
Et faire jouer la transparence
Au fond d'une cour aux murs gris
Où l'aube aurait enfin sa chance"
Finir sur ce qu'on dirait un haïku d'automne ou de printemps
Plus de poésie
Juste des fleurs sauvages
La transparence
De printemps
Sinon j'ai terminé Des Fleurs pour Algernon, très bien, et que je suis contente d'avoir enfin lu. La question du génie y est en effet centrale.
Même chose pour moi, et livre d'autant plus poignant que l'auteur est mort depuis la parution, beaucoup trop jeune.
En effet, et ce alors que les dernières pages évoquent la maladie de sa mère, maladie dont il mourra deux ans plus tard...
Je m'avance un peu mais cette lecture rentrera sans conteste dans mon top 5 du défi.
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Notre âme est transitive. Il lui faut un objet, qui l'affecte, comme son complément direct, aussitôt. [Francis Ponge]
- CasparProphète
nicole 86 a écrit:Je n'ai pas lu le Avril enchanté mais la date de parution permet peut-être de cocher "montée des périls".
Celui de Ponthus ? Je ne suis pas sûr, c'est plutôt un livre sur la condition ouvrière et le travail intérimaire.
- nicole 86Expert spécialisé
Je répondais à la question du défi à cocher pour le livre d'Élizabeth von Armin.Caspar a écrit:nicole 86 a écrit:Je n'ai pas lu le Avril enchanté mais la date de parution permet peut-être de cocher "montée des périls".
Celui de Ponthus ? Je ne suis pas sûr, c'est plutôt un livre sur la condition ouvrière et le travail intérimaire.
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