Concertations salariales : le calendrier et les pistes annoncés par Pap NDiaye

Enna a écrit:En attendant, la SCNF se moque d' être impopulaire et annonce qu'elle fera grève pour les fêtes de fin d'année.
Peu de belles âmes chez eux

J'allais le dire. En plus ils sont égoïstes : ils ne parlent même pas de nous dans leurs revendications.

Clecle78 a écrit:Je m'en fous d'être populaire. Se faire marcher dessus n'a jamais rendu populaire en tout cas.

De toute manière qu'est-ce qui est populaire ? Quand ils n'ont plus d'enseignants -résultat du piétinement inouï de la profession, accéléré depuis dix ans, au pas de charge- les gens gueulent comme des veaux. J'ai été à une réunion publique récemment (j'aurais pas dû, je sais...) , et ça se plaignait dans tous les sens : pas de prof de machin affecté, un prof de truc pas remplacé, la section RASED fermée etc. On a l'impression d'assister à une grande liquidation.

J’ai lu une explication plus détaillée dans Ouest France https://www.ouest-france.fr/politique/gouvernement/declarations-de-patrimoine-qui-est-le-membre-du-gouvernement-le-plus-riche-ac95f380-7260-11ed-bd92-7d4ffff8f3b8. Pour des gens qui exercent des fonctions de cadre supérieur et habitent à Paris (où un achat immobilier force à certains sacrifices et donc à capitaliser dans l’immobilier, sans compter la prise de valeur aux cours des années), et ne sont pas tout jeunes non plus, ce n’est rien de très surprenant. Ce qui peut déranger, c’est moins que certains membres du gouvernement soient très aisés, mais qu’ils sont insuffisamment représentatifs de la population dans son ensemble, particulièrement quand ils sont héritiers et n’ont jamais connu de difficultés financières (ou pris les transports en commun). Je trouve que cela se ressent beaucoup dans leur communication, souvent arrogante et hors-sol. Je pense d’ailleurs que la retraite à 65 ans ça va très mal passer, et qu’ils ne réalisent pas le désespoir dans lequel ils vont plonger ceux qui savent qu’ils n’y arriveront qu’en morceaux, au mieux.
Concernant les grèves impopulaires, les médecins et les labos étaient en grève, sans que la population ne s’en émeuve particulièrement il me semble. Pourtant, leurs fonctions sont plus critiques que celles des enseignants ou même des cheminots. Lefteris a raison, les grèves enseignantes ne sont pas soutenues par la population car on estime qu’ils sont bien assez payés pour ce qu’ils valent (pour les cheminots, EDF ou France Télécom en leur temps, la propagande selon laquelle ils jouissaient de privilèges - bien sûr présentés comme indus - a aussi scellé leur sort - bon maintenant on n’a plus de trains, plus d’électricité et bientôt plus de téléphone non plus, mais au moins on n’a plus de privilégiés, c’est ce qui compte).

Lefteris a écrit:

Clecle78 a écrit:Je m'en fous d'être populaire. Se faire marcher dessus n'a jamais rendu populaire en tout cas.

De toute manière qu'est-ce qui est populaire ? Quand ils n'ont plus d'enseignants -résultat du piétinement inouï de la profession, accéléré depuis dix ans, au pas de charge-  les gens gueulent comme des veaux. J'ai été à une réunion publique récemment (j'aurais pas dû, je sais...) , et ça se plaignait dans tous les sens : pas de prof de machin affecté, un prof de truc pas remplacé, la section RASED fermée etc. On a l'impression d'assister à une grande  liquidation.

Qu'est-ce qui est populaire ou qui est populaire ? Car à ce que je viens de lire :

Un sondage YouGov pour Le HuffPost propulse pour la première fois le président du Rassemblement national sur le podium, après Edouard Philippe et Marine Le Pen.

Et moins ceux qui nous gouvernent seront populaires (ce dont ils n'ont cure), plus ces opposants là le seront.

Quant aux profs, l'idée même qu'ils devraient attendre d'être populaires pour pouvoir revendiquer quelque chose a de quoi faire rire (jaune). Ça devient un peu comme un concours de beauté pour être élu roi du bal de la promo. Et qu'ils fassent grève ou non (au fait c'était quand la dernière fois qu'il y a eu une grève dans l'EN avec un pourcentage significatif et sur une durée notable? lors de la réforme des retraites il y aura 20 ans dans quelques mois ?), je ne me souviens pas qu'ils aient été populaires…

zigmag17 a écrit:

Enna a écrit:En attendant, la SCNF se moque d' être impopulaire et annonce qu'elle fera grève pour les fêtes de fin d'année.
Peu de belles âmes chez eux

J'allais le dire. En plus ils sont égoïstes : ils ne parlent même pas de nous dans leurs revendications.

Ils demandent une hausse du point d'indice?

Pas de salaires en dessous de 2000€, entre autres…

Donc ils veulent devenir profs ?

Ils ont bien raison de se battre pour leurs conditions de travail et leurs salaires. Les profs devraient faire de même...

Txia a écrit:Ils ont bien raison de se battre pour leurs conditions de travail et leurs salaires. Les profs devraient faire de même...

Ils sont bien au-dessus de ces mesquineries.

epekeina.tes.ousias a écrit:Tiens, un peu de chiffres : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/12/02/declarations-des-ministres-le-gouvernement-plus-riche-qu-en-2017-compte-19-millionnaires_6152749_4355770.html

Les revenus accumulés par Elisabeth Borne et ses ministres au cours des cinq dernières années les placent également très au-dessus du niveau de vie des Français, avec une moyenne de plus de 11 000 euros par mois, ou 135 000 euros par an (net).

En tête, le ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti, a totalisé plus de 3 millions d’euros de rémunération en cinq ans, notamment dans la période précédant son entrée au gouvernement (2020), grâce à ses activités d’avocat, les droits d’auteur de ses livres et ses prestations au théâtre. Il est suivi de près par Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des sports, qui a, elle aussi, cumulé près de 3 millions d’euros en cinq ans, grâce à ses postes de direction chez Axa, Carrefour et à la Fédération française de tennis.
Selon l’analyse du Monde, plus de la moitié du patrimoine des ministres (52 %) provient de l’immobilier. A trois exceptions près – Gabriel Attal (comptes publics), Charlotte Caubel et Hervé Berville (mer) –, tous les membres du gouvernement possèdent au moins un appartement ou une maison. Le record en la matière est détenu par Dominique Faure, la ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité, qui détient, avec sa famille, cinq maisons, deux appartements et des terres agricoles.

Avec 93 % de propriétaires, le gouvernement Borne se situe largement au-dessus de la moyenne des ménages français, qui sont seulement 60 % à détenir leur logement.

Les actifs financiers représentent 45 % du patrimoine des membres du gouvernement. Vingt ministres détiennent des placements (plan d’épargne en actions, comptes titres, actions de société, etc.) et vingt-cinq sont titulaires d’une assurance-vie.

Dommage que l'accès ne soit pas libre et que la liste des fortunes ne soit pas donnée dans l'article dans une image — on verrait clairement quel est le patrimoine de ceux qui nous dirigent : c'est édifiant.

Beaucoup d'héritiers, quelques beaux parcours dans la finance (Laurence Boone gagnait plus d'un demi-million d'euros chez Axa...) expliquent les patrimoines élevés. Et puis les beaux mariages: Charlotte Caubel est mariée avec le patron de Carrefour. Amélie Oudea-Castera vit avec l'ancien patron de la Société générale... Ca aide.

Je nuancerai un point: ils sont peu nombreux à détenir un PEA ou un compte-titres. Et quand ils en ont un, c'est presque toujours quelques milliers d'euros, parfois 100 euros.  
En revanche, les membres du gouvernements accumulent énormément d'immobilier. Ils ont aussi de l'assurance-vie et... des liquidités. Ils laissent des dizaines, voire des centaines de milliers d'euros sur leurs livrets et leurs comptes courants. C'est vertigineux.

46% des membres de ce gouvernement sont millionnaires, mais il est vrai qu'entre 2013 et maintenant, le nombre de millionnaires (en dollars) a augmenté, et qu'il devrait encore augmenter, de même que le nombre de ceux qui ont plus de 20 millions. Il ne s'agit donc que d'un gouvernement adapté aux évolutions les plus récentes de la société, et qui prend pour modèle la réussite et non l'échec, portant ainsi la nation vers son point d'excellence.
Être millionnaire est un avantage pour les ministres : en effet, cela leur permet de relativiser certaines difficultés là où le commun des mortels se sent immédiatement dépassé, car, lorsque l'on possède des centaines de milliers d'euros (en plus d'un revenu extrêmement confortable), on raisonne sans se laisser troubler par la question oiseuse de savoir s'il faut augmenter le RSA de 1,8% ou de 1,72%, ou s'il faut réduire le montant des allocations chômage de 25% ou de 24%. Et c'est au bénéfice de l'excellence que les décisions se prennent.

Si on compte la résidence principale dans le million, il faut quand même se rendre compte que beaucoup de biens dans les grandes villes ou les régions convoitées s’approchent de ce chiffre. A Paris, une chambre de bonne dans un état un peu correct se vend déjà plus de 75000 euros.
En moyenne cependant, ils ne sont pas très différents de la population des cadres supérieurs. Parmi les cadre supérieurs que je connais, la plupart ont commencé dans la vie avec un capital, puis ont acheté leur résidence principale (qui a gagné en valeur au cours des années) et achètent maintenant des logements pour leurs enfants étudiants. Parmi les enseignants lambda, c’est une situation plus rare, mais un enseignant de prépa ou un professeur dans l’enseignement supérieur peuvent aussi être dans une situation financière confortable en approchant de la cinquantaine, surtout s’ils ont acheté leur résidence principale il y a longtemps et que sa valeur est aujourd’hui très élevée.
Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas la richesse de certains des membres du gouvernement (rien de très disruptif là dedans), mais le fait que certains autres ont très peu d’économies compte-tenu de leur âge et de leurs fonctions.

Et pendant ce temps les professeurs sont à 2000 et des poussières après 25 ans que carrière. Mais qu'est ce qu'on attend pour les empêcher de dormir nos ministres ?

Charles-Maurice a écrit:Et pendant ce temps les professeurs sont à 2000 et des poussières après 25 ans que carrière. Mais qu'est ce qu'on attend pour les empêcher de dormir nos ministres ?

C'est uniquement parce qu'ils refusent de demander leur mutation comme cadre sup dans une grande ville : sans quoi, ils verraient leurs revenus et leur patrimoine augmenter, parce qu'ils seraient contraints (les pauvres! car c'est bien du souci!) de thésauriser et d'acquérir des maisons, appartements, et de stocker l'argent sur des comptes rémunérés et d'acheter des actions.
Et ce, alors qu'il leur suffirait de traverser la rue…

dandelion a écrit:Si on compte la résidence principale dans le million, il faut quand même se rendre compte que beaucoup de biens dans les grandes villes ou les régions convoitées s’approchent de ce chiffre. A Paris, une chambre de bonne dans un état un peu correct se vend déjà plus de 75000 euros.
En moyenne cependant, ils ne sont pas très différents de la population des cadres supérieurs. Parmi les cadre supérieurs que je connais, la plupart ont commencé dans la vie avec un capital, puis ont acheté leur résidence principale (qui a gagné en valeur au cours des années) et achètent maintenant des logements pour leurs enfants étudiants. Parmi les enseignants lambda, c’est une situation plus rare, mais un enseignant de prépa ou un professeur dans l’enseignement supérieur peuvent aussi être dans une situation financière confortable en approchant de la cinquantaine, surtout s’ils ont acheté leur résidence principale il y a longtemps et que sa valeur est aujourd’hui très élevée.
Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas la richesse de certains des membres du gouvernement (rien de très disruptif là dedans), mais le fait que certains autres ont très peu d’économies compte-tenu de leur âge et de leurs fonctions.

Les grosses différences s'expliquent par l'âge, l'héritage, le parcours professionnel et... le statut social du conjoint. On ne peut pas comparer Marlène Schiappa et Elisabeth Borne.
En moyenne, ils sont représentatifs des cadres supérieurs. Oui et non. Par la résidence principale sûrement. En revanche, l'accumulation forcenée d'immobilier me semble spécifique à ceux qui font carrière dans la politique. C'est parfois trois, quatre ou cinq logements.. La preuve en est que ceux qui sont passés précisément par le privé ont des stocks options ou des parts d'entreprise contrairement aux autres.
Je pense qu'il ne faut pas banaliser ce patrimoine très au-dessus de la moyenne des Français. Il influence leur façon de prendre des décisions (voir le message E.T.O) et leur perception des problèmes. Travailler jusqu'à 65 ans ? ajuster les salaires au niveau de l'inflation alimentaire et énergétique ?

dandelion a écrit:Si on compte la résidence principale dans le million, il faut quand même se rendre compte que beaucoup de biens dans les grandes villes ou les régions convoitées s’approchent de ce chiffre. A Paris, une chambre de bonne dans un état un peu correct se vend déjà plus de 75000 euros.
En moyenne cependant, ils ne sont pas très différents de la population des cadres supérieurs. Parmi les cadre supérieurs que je connais, la plupart ont commencé dans la vie avec un capital, puis ont acheté leur résidence principale (qui a gagné en valeur au cours des années) et achètent maintenant des logements pour leurs enfants étudiants. Parmi les enseignants lambda, c’est une situation plus rare, mais un enseignant de prépa ou un professeur dans l’enseignement supérieur peuvent aussi être dans une situation financière confortable en approchant de la cinquantaine, surtout s’ils ont acheté leur résidence principale il y a longtemps et que sa valeur est aujourd’hui très élevée.
Ce qui m’étonne le plus ce n’est pas la richesse de certains des membres du gouvernement (rien de très disruptif là dedans), mais le fait que certains autres ont très peu d’économies compte-tenu de leur âge et de leurs fonctions.

Qu'appelles tu "économies", avoir un patrimoine sous forme immobilière ou AV pour moi ce sont des économies placées...si c'est de l'argent de poche, nul n'est besoin d'accumuler une fortune.

Dans le genre lâche et menteur, on demande notre ministre :

https://twitter.com/SVenetitay/status/1610543113897926656?t=1s20kD24MYpsZf89L9oFpg&s=19

Message du tweet (alt texte):

Les yeux dans les yeux, comme disait l'autre.

Ils osent tout !

Comme prévu il révèle peu à peu sa vraie nature et il est du même acabit que son prédécesseur.

Pardon, c'est nerveux, mais j'adore ce genre de bêtisier.

M'enfin ! Il dit la vérité : le président n'a jamais dit “+10% en janvier” — il a dit : “autour de 10%” et sans dire quand. Donc il y a deux questions : quand ? Réponse : dans l'avenir. Ça, c'est très clair. Mais qui aurait pu prévoir que l'avenir serait situé dans le futur ?
Et : l'“autour” fera-t-il un effort ? Là, c'est moins net. Mais qui aurait pu prévoir que l'autour pourrait souffrir du réchauffement climatique ?

"Revalorisation",  "10%", "pas conditionnée".  Pour qui ? "Autour du 10 janvier" !!!!!!!!!!
Nous avons maintenant la réponse... réforme des retraites !

epekeina.tes.ousias a écrit:M'enfin ! Il dit la vérité : le président n'a jamais dit “+10% en janvier” — il a dit : “autour de 10%” et sans dire quand. Donc il y a deux questions : quand ? Réponse : dans l'avenir. Ça, c'est très clair. Mais qui aurait pu prévoir que l'avenir serait situé dans le futur ?
Et : l'“autour” fera-t-il un effort ? Là, c'est moins net. Mais qui aurait pu prévoir que l'autour pourrait souffrir du réchauffement climatique ?

Chacun a compris ce qu’il voulait entendre. Il est fort, Macron. Et puis 3,5%, c’est pas loin de 10%, comme janvier, c’est pas si loin de juillet.

Et la réforme des retraites va tellement faire parler d'elle que la revalorisation des profs, on en entendra peu parler... Enfin si, on va annoncer que les profs sont bien augmentés de 10% en septembre (en omettant de dire que peut être les primes grenelles vont s'envoler. etc..) et beaucoup cracheront sur ces nantis de profs. En plus, désert médical et hôpital en crise, on est bien le dernier des soucis des Français... Et comme on ne sait pas se mobiliser, rien ne changera... Ou si peu. Ah si ! Je suis bête, on travaillera plus !

Leclochard a écrit:

epekeina.tes.ousias a écrit:M'enfin ! Il dit la vérité : le président n'a jamais dit “+10% en janvier” — il a dit : “autour de 10%” et sans dire quand. Donc il y a deux questions : quand ? Réponse : dans l'avenir. Ça, c'est très clair. Mais qui aurait pu prévoir que l'avenir serait situé dans le futur ?
Et : l'“autour” fera-t-il un effort ? Là, c'est moins net. Mais qui aurait pu prévoir que l'autour pourrait souffrir du réchauffement climatique ?

Chacun a compris ce qu’il voulait entendre. Il est fort, Macron. Et puis 3,5%, c’est pas loin de 10%, comme janvier, c’est pas si loin de juillet.

Mais qui aurait pu prévoir que janvier arriverait ?