- JennyMédiateur
D'un autre côté, si l'école commence à ramer pour assurer son rôle de "garderie", ça va commencer à poser un autre problème.
- PonocratesExpert spécialisé
Le décalage vient de ce que "formation" ne veut pas dire la même chose pour vous (et moi) et pour eux.Jenny a écrit:Pourtant, on est à bac+5 et année de stage. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
Certains attendent de nous que nous arrivions, avec nos petits bras, à faire en sorte que des gamins dont les parents sont paupérisés institutionnellement, ne savent plus comment élever les gamins ( de façon caricaturale, eux élevés à la schlague, devant éduquer leurs gosses de façon "bienveillante"), dans une société où les inégalités augmentent et où la massification du supérieur dévalorise les diplômes, pendant que l'incurie des pouvoirs publics laisse prospérer le deal, où le travail (voir nos salaires et ceux de l'hôpital) est moins valorisé que l'argent, se tiennent tranquilles.
Ils se moquent bien que nous aidions ces mômes à acquérir des connaissances, à développer leur esprit critique ( horreur!), à véritablement "vivre ensemble" ( ce qui ne revient pas à flatter les particularismes mais à faire faire des compromis et en comprenant ce qu'exige une société pacifiée conforme aux valeurs du pays): nous devons en faire de futurs chômeurs heureux de leur sort, qui n'iront pas défiler dans les rues, de futurs übertravailleurs fiers d'être "auto-entrepreneurs", et satisfaire leurs parents en délivrant sans broncher des diplômes pour rire, afin de laisser le réseau- déjà bien important- régner en maître.
Mais comme nous avons une tête de bois et que nous refusons d'abandonner la transmission et la formation, et bien il faut nous déformer et nous transformer en GO.
édit orth
_________________
"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- zigmag17Guide spirituel
Maellerp a écrit:Je comprends l'analogie avec la santé, il est vrai qu'ils n'ont rien obtenu et que la dégradation continue. Mais dans l'opinion, eux font quand même un vrai métier, utile, ils ont raison de se plaindre et je trouve qu'ils sont plutôt soutenus ( bon, OK, pour un bénéfice nul...). Mais je supporte de moins en moins qu'en plus de voir se dégrader nos conditions de travail on soit aussi méprisés et insultés, y compris et surtout par nos ministres successifs. Je rêve du jour où un ministre ira sur un plateau télé main dans la main avec les syndicats pour dire que cela suffit, qu'on n'a pas les moyens de rattraper tout ce qu'on nous doit d'un coup mais qu'on va tout faire pour essayer petit à petit, et que les chroniqueurs ( parce que des journalistes, des vrais, il n'y en a plus) doivent fermer leur bouche à insultes et mensonges sous peine de poursuites. Oui, je sais, je rêve.
Dans "service public " la plupart des gens comprennent " au service du public-roi". Il n'y a qu'à voir les réactions de certains aux urgences face aux personnels de santé, ces derniers ont bien du courage. Que d'agressivité, que d'incivilités ! Comme celles que l'on connait nous, cette fois-ci de la part d'adultes. De même aux guichets de la Poste.
Je ne suis pas sûre que dans le domaine de la santé les personnels soient plus soutenus que nous au quotidien. Oui on les a applaudis mais ça n'a pas duré.
Bon d'accord, nous on ne nous applaudit même pas de temps en temps ( je veux dire publiquement, officiellement).
Mais en effet il s'agit ici de discuter plutôt de notre revalorisation et le constat est amer: dégringolade depuis des décennies.
- zigmag17Guide spirituel
Ponocrates a écrit:Le décalage vient de ce que "formation" ne veut pas dire la même chose pour vous (et moi) et pour eux.Jenny a écrit:Pourtant, on est à bac+5 et année de stage. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
Certains attendent de nous que nous arrivions, avec nos petits bras, à faire en sorte que des gamins dont les parents sont paupérisés institutionnellement, ne savent plus comment élever les gamins ( de façon caricaturale, eux élevés à la schlague, devant éduquer leurs gosses de façon "bienveillante"), dans une société où les inégalités augmentent et où la massification du supérieur dévalorisent les diplômes, pendant que l'incurie des pouvoirs publics laisse prospérer le deal, où le travail (voir nos salaires et ceux de l'hôpital) est moins valorisé que l'argent, se tiennent tranquilles.
Ils se moquent bien que nous aidions ces mômes à acquérir des connaissances, à développer leur esprit critique ( horreur!), à véritablement "vivre ensemble" ( ce qui ne revient pas à flatter les particularismes mais à faire faire des compromis et en comprenant ce qu'exige une société pacifiée conforme aux valeurs du pays): nous devons en faire de futurs chômeurs heureux de leur sort, qui n'iront pas défiler dans les rues, de futurs übertravailleurs fiers d'être "auto-entrepreneurs", et satisfaire leurs parents en délivrant sans broncher des diplômes pour rire, afin de laisser le réseau- déjà bien important- régner en maître.
Mais comme nous avons une tête de bois et que nous refusons d'abandonner la transmission et la formation, et bien il faut nous déformer et nous transformer en GO.
Voilà.
- JacqGuide spirituel
gemshorn a écrit:Jacq a écrit:
Pas tous les jeunes, l'élite s'en sort très bien... les fils et filles de ceux qui dirigent.
Pour le reste, retour aux années 50.
A certains égards, s'il s'agissait d'un retour à l'école des années 1950, avec des élèves qui sortaient de l'école primaire en sachant (en majorité) lire, écrire, compter, penser le monde et nantis de connaissances en histoire, géographie, sciences, même pour ceux qui ne poursuivaient pas leurs études au lycée ou dans l'Enseignement supérieur ; avec des instituteurs et professeurs respectés, considérés et qui gagnaient correctement leur vie, dans le monde des Trente-Glorieuses avec le plein emploi, des métiers parfois difficiles mais qui offraient la possibilité d'une évolution de carrière et d'un accomplissement, un ascenseur social performant, un rythme de vie plus calme ainsi que de la sécurité dans les rues, je dirais pourquoi pas... Mais comme dans l'esprit de nos dirigeants il s'agit de réserver la culture, le savoir (enfin, le minimum vital, disons) à leurs enfants et à ceux des copains, ce n'est pas la même chanson.
Ca oui, mais je parlais surtout du retour aux années 50 concernant le LP.
Les matières générales cela ne sert à rien, l'apprentissage à tout prix, les futures classes populaires n'ont plus besoin de culture générale. On se demande si l'histoire géo ne va pas disparaître et pour ce qu'il en reste on peut dire qu'elle a déjà disparue. Même le français était menacé. D'ici peu ils vont nous sortir que pour être à "égalité" avec le général on passera l'épreuve en première ce qui fait qu'ils pourront le faire disparaître en terminale pour gagner encore des heures. Il va bien falloir financer le point d'indice et les 2000 zeuros pour les petits débutants, et la solution sera encore de taper sur le LP et sur les classes populaires qui jusque dans les années 90 ont été tirées vers le haut.
Les pauvres et les travailleurs n'ont pas besoin de culture pour mettre en rayon dans les magasins, conduire un camion, faire la plomberie dans les belles maisons de l'élite.
- kazamasogetsuNiveau 5
Jenny a écrit:Pourtant, on est à bac+5 et année de stage. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
C'est un cheval de Troie des scientologues de l'éduc, c'est pour qu'on soit tous intoxiqués par leur idéologie
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2022/01/13012022Article637776519568636013.aspx
Ils ont déjà réussi à phagocyter tout l'encadrement de l'EN, à faire les nouveaux concours pour eux, à faire les master MEEF plus moins obligatoires. Ils sont responsables de la plupart des soucis ( en fait de tous à part la rémunération, ou ils n'ont fait qu'aider indirectement en nous transformant en animateurs plutôt qu'enseignants). Mais ils ne s'arrêteront jamais, ils en veulent toujours plus. Tant que l'Ecole est (encore à peu près) debout ils continueront leur travail de démolition. Et comme ils ont éliminé tout opposition, les politiques leur laissent les mains libres ( surtout ceux de gauche, merci NVB) ou font n'importe quoi (Blanquer)
- BaldredSage
Analyse contestable :
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
- MaellerpÉrudit
zigmag17 a écrit:
Je ne suis pas sûre que dans le domaine de la santé les personnels soient plus soutenus que nous au quotidien. Oui on les a applaudis mais ça n'a pas duré.
Bon d'accord, nous on ne nous applaudit même pas de temps en temps ( je veux dire publiquement, officiellement).
Mais en effet il s'agit ici de discuter plutôt de notre revalorisation et le constat est amer: dégringolade depuis des décennies.
Je suis désolée mais je persiste : je n'en ai rien à faire des applaudissements mais le nombre de sujets média où les mensonges sont légion, où les chiffres sont faux ou manipulés, le nombre de plateaux télés où les chroniqueurs s'en donnent à coeur-joie pour nous dénigrer, je ne suis pas sûre qu'un autre métier ait droit à ce traitement, et je ne crois pas l'avoir constaté concernant les soignants. Je veux juste que le péquin moyen arrête de se payer ma tête devant son écran parce que personne sur le plateau - ou très rarement et trop poliment, parce que nous sommes bien-élevés - ne vient dire STOP. S'il y avait un matraquage en notre faveur pour une fois, peut-être que l'opinion publique changerait un peu, et irait dans notre sens. Nous sommes sages, polis et peu visibles, et nous servons de paillasson à nos ministres et à leurs cabinets depuis des années. A droite comme à gauche.
- zigmag17Guide spirituel
Euh oui... Moi aussi... Les applaudissements je m'en fous si rien n'est suivi d'effets.
Tu avais compris que c'était primordial pour moi et que c'était le point central de ma réponse ?🧐
Je suis d'accord avec ce que tu dis.
Tu avais compris que c'était primordial pour moi et que c'était le point central de ma réponse ?🧐
Je suis d'accord avec ce que tu dis.
- MathadorEmpereur
Gauche ou droite, désormais tout le monde trouve son compte dans l'extension des parcours IUFMesques.Baldred a écrit:Analyse contestable :
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
La gauche parce que cela lui permet de prétendre qu'elle améliore la formation des enseignants, la droite parce qu'elle forme ainsi des « bac+5 » qui n'intéressent que l'enseignement scolaire, et en particulier son employeur en situation de quasi-monopole qui en profite pour moins rémunérer.
Et pour ce qui est de l'idée de la formation en 3 ans: il y a des corps de catégorie A où la formation se fait en 3 ans.
Mais il s'agit alors de 3 ans rémunérés en école d'ingénieurs après un concours de niveau CPGE, et la paye à la sortie est au-dessus de celle des agrégés.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- BaldredSage
Mathador a écrit:Gauche ou droite, désormais tout le monde trouve son compte dans l'extension des parcours IUFMesques.Baldred a écrit:Analyse contestable :
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
La gauche parce que cela lui permet de prétendre qu'elle améliore la formation des enseignants, la droite parce qu'elle forme ainsi des « bac+5 » qui n'intéressent que l'enseignement scolaire et son employeur en situation de quasi-monopole qui en profite pour moins rémunérer.
Il convient donc d'être prudent en parlant d'idéologie et d'attribuer à des "ils", à la gauche ou à la droite ( Blanquer n'a pas fait " n'importe quoi" mais un programme concerté) la mise en oeuvre de ce que nous considérons comme une destruction.
- JacqGuide spirituel
Baldred a écrit:Analyse contestable :
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
Oui mais justement ces "démolisseurs" de "droite" s’appuient sur les théories fumeuses de gauche, de certains syndicats, de la FCPE (nous n'entendons plus la PEEP d'ailleurs, tellement elle doit être contente, sauf pour le remplacement, mais son orientation politique peut lui enjoindre de se taire puisque de droite donc pour la suppression des postes de fonctionnaires).
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
Mais ce serait facile pour la droite macroniste ou pire d'imposer cela. Depuis des années des collègues (et syndicats) sincères demandent d'avoir des temps de concertation à l'EDT, mais dans leur esprit ces temps seraient déduits de nos heures imposées. Sauf que tout cela ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Ca va venir : vous voulez des heures de concertation, d'aide aux élèves, et bien on va vous les ajouter à vos heures dues !
Autre exemple, venu de la gauche.
Des syndicats et collègues se plaignent qu'en LP les élèves ne seraient pas intéressés par les matières générales (je ne veux pas être méchant, mais au lycée général il y a aussi des élèves qui se font ch__ dans les matières générales). Blanquer a très bien entendu. On a supprimé la moitié des heures de lettres en CAP pour les remplacer par des heures de co-animation (qu'ils ont aussitôt renommé "co-intervention" tellement le terme "d'animation" avait provoqué un tollé) et des heures de chefs d'ordure ridicules et inutiles (car ce que nous y faisons nous le faisions déjà).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
Revendication de gauche. Ah ben oui, on peut donc supprimer des heures, surtout en LP !
Les défunts EPI, cela vient de qui ? La gauche. Au détriment de quoi ? Les heures disciplinaires !
La droite libérale utilise en fait systématiquement les arguments de la gauche bobo que l'on connaît, que l'on retrouve à la FCPE, à la CFDT (SGEN-CFDT pour le LP, SGEN qui critique la réfome Blanquer en considérant qu'elle ne va pas assez loin !!!!!!), au SNUEP-FSU (LP, même s'ils ont commencé à réagir), au SNETAA (LP, qui commence à réagir le SNETAA a été obligé de s'associer avec FO qui se laisse moins marcher sur la gueule, mais à l'origine le SNETAA approuvait la réforme du LP), à l'UNSA (qui est très utile dans d'autres corps de métiers, mais alors dans l'éducation c'est une catastrophe !
Tous les ans il fallait que je me batte avec une collègue et amie du SNUEP qui demandait sincèrement que des heures de concertation soient prévues dans les EDT (donc, des "trous" dans les EDT) pour que l'on puisse se concerter. Je n'arrêtais pas de lui dire "mais arrête ils vont nous imposer des heures obligatoires alors qu'on arrive très bien à se voir lorsqu'on le souhaite". Mais non, dans sa tête cela ne rentrait pas. C'était une collègue sincère, syndicalement impliquée, mais qui ne comprenait pas que ce que nous faisons volontairement, donc quand nous le souhaitons, allait devenir obligatoire et à horaires fixes. Ca arrive... ça va arriver.
Je te rassure, c'est la gauche bobo qui fournit tous les arguments à la droite pour nous écraser.
- User9525Niveau 8
Pontorson50 a écrit:Enaeco a écrit:Les gens ne bougent pas plus pour un secteur de la santé lui aussi en crise avec des urgences qui ferment.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
Je ne crois pas ce discours sur les caprices majoritaires, mais en revanche, le parallélisme avec la santé va nous coûter très cher : entre un infirmier et un prof, si j'avais pas assez de sous à l'année "t" pour augmenter les deux, soyons clair, je choisirais l'infirmier, il peut sauver ma vie ou celle de mes proches, pas mon prof d'histoire géo. Alors c'est idiot, il faut bien que l'infirmier ait eu des cours pour pouvoir être apte à l'exercice de sa profession, mais dans une vision court-termiste, un budget dans la Constitution c'est annuel, et même dans de la programmation pluriannuelle, prendre des décisions engageant au delà de sa mandature (5 ans), c'est un peu hasardeux. Et c'est ce raisonnement là que je crois majoritaire et qui nous dessert.
Le fil se centre de plus en plus sur la revalorisation comparative avec telle ou telle utilité de chaque métier comparé. Je comprends que cela passionne, mais c'est le plus sûr moyen d'être toujours mal payés, tout simplement parce que nous sommes un million peu ou prou, (et avec la charge des pensions derrière). Ce n'est pas que des gens nous jalousent le problème, il y en a de moins en moins (en tout cas bien moins que quand nous étions plus haut dans l'échelle des salaires!), c'est qu'ils ne voient pas comment ils vont pouvoir conserver leur pouvoir d'achat s'il faut nous payer comme nous le demandons, et avec les véritables catastrophes en cours dans les prisons et à l'hôpital, qui sont largement budgétaires, nous passerons en dernier. Pour la santé, si demain les soignants sont augmentés fortement, il y aura beaucoup moins de protestations que si c'est nous. La crise de recrutement à l'hôpital est d'ailleurs bien plus étendue que chez nous, c'est en train cet été de virer de plus en plus à des mises en danger des malades.
Je persiste, pardon de lasser, il n'est pas question de "revaloriser", il est question d'un "dû" maintenir nos salaires avec effet rétroactif : l'opinion peut comprendre que nous demandons une indexation des salaires sur le PIB par tête ou les prix, parce que dans le privé, ce rattrapage n'est pas la règle, mais est très fréquent, en tout cas dans les entreprises qui gagnent de l'argent (augmentation) ou n'en perdent pas (indexation) :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwj9yoG_sL75AhWG04UKHUChCVwQFnoECAQQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fstatistiques%2F5351312&usg=AOvVaw3UvBDc7rv-wYg9zpZk_lBC
Entre 1996 et 2018, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 13,1 %, en euros constants, soit de 0,6 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles.
Ou alors on fait des comparaisons avec les profs étrangers, mais elles sont toujours à risque quand même car il y a forcément aussi chez les autres des contraintes que nous ne voudrions pas. Mais n'engageons pas des débats comparatifs sur les autres métiers et comment ils sont traités, cela nous est budgétairement défavorable dans le contexte.
La revalorisation,elle, est nécessairement une question plus politique que syndicale, parce qu'elle suppose, à croissance faible ou nulle, de déshabiller Pierre pour habiller Paul, et ce changement dans la répartition des richesses ne peut être un combat fondamentalement syndical. Pire, il nous dresserait syndicalement métier contre métier. Et puis, chacun de nous a sa vision de ce que serait une répartition autre des richesses, ou alors c'est que tous les profs seraient politiquement semblables, et ça ce serait une anormalité dans une institution publique qui nous serait renvoyée à juste titre comme un reproche.
Face à la communication ministérielle à partir du mot "revalorisation"- on revalorise les débuts, et un peu le milieu de carrières, les autres ont eu des promotions et c'est une revalorisation - je ne vois que comme seul contre-argument valable le retard sur les prix, à tous les échelons, alors que le PIB net par habitant n'a pas baissé. (J'accepterais parfaitement que mon salaire retarde sur les prix si, dans l'intervalle, la richesse par habitant de mon pays avait baissé : je ne peux évidemment pas réclamer autant à un contribuable - moi inclus, ce que le discours anti-fonctionnaire oublie souvent - qui aurait gagné moins en moyenne).
Je crains que tu n'aies entièrement raison; l'analyse est très juste, dans le mot "revalorisation" du reste, il y a l'idée qu'on devrait prouver notre valeur ou que cet argent dû, tout simplement dû, devrait nous redonner une valeur plus grande que celle qui nous est reconnue actuellement. Je rejoins le message de @Maellerp sur le dénigrement systémique ou l'insupportable condescendance qu'on subit de la part de beaucoup dont des médias, mais pas seulement ( ce dédain, on le voit au sein même de l'institution avec la récurrence de l'idée de "formation", à tout problème, la réponse semble celle-ci!) là encore, désolée de "jouer sur les mots", les causes sont pécuniaires et aussi politiques.
- gemshornNiveau 10
Jacq a écrit:
Ca oui, mais je parlais surtout du retour aux années 50 concernant le LP.
Les matières générales cela ne sert à rien, l'apprentissage à tout prix, les futures classes populaires n'ont plus besoin de culture générale. On se demande si l'histoire géo ne va pas disparaître et pour ce qu'il en reste on peut dire qu'elle a déjà disparue. Même le français était menacé. D'ici peu ils vont nous sortir que pour être à "égalité" avec le général on passera l'épreuve en première ce qui fait qu'ils pourront le faire disparaître en terminale pour gagner encore des heures. Il va bien falloir financer le point d'indice et les 2000 zeuros pour les petits débutants, et la solution sera encore de taper sur le LP et sur les classes populaires qui jusque dans les années 90 ont été tirées vers le haut.
Les pauvres et les travailleurs n'ont pas besoin de culture pour mettre en rayon dans les magasins, conduire un camion, faire la plomberie dans les belles maisons de l'élite.
D'accord. Triste constat pour l'avenir du LP. Je compatis. La culture générale permettrait aux travailleurs de vivre mieux, en comprenant mieux le monde qui les entoure et en étant capables d'esprit critique, et de s'exprimer avec un lexique plus riche que limité à 250 mots.
Cela dit, la culture générale et plus encore la culture classique disparaissent peu à peu dans le général aussi, en dépit des efforts des professeurs (groupes de langues anciennes de plus en plus réduits, injonction à ne plus transmettre ni évaluer le savoir, au profit de l'approche et de l'évaluation par compétences). De nombreux parents de collégiens et de lycéens de filière générale ne cachent désormais plus leur mépris pour la culture, la littérature, les arts lors des réunions de rentrée, car "ça ne sert à rien", persuadés qu'ils sont que l'école est là non pas pour préparer à une vie d'adulte épanouie par le savoir et la confrontation d'idées mais à former à la vie professionnelle (dont l'avenir ne nous est pas connu, qui aura de multiples avatars, de toute façon) vue comme l'horizon ultime qui permet la consommation.
D'ailleurs, les médias ne s'y trompent pas, de même que les commerçants qui parlent de "leurs consommateurs" plutôt que de "leurs clients". A cet égard, le "pouvoir d'achat" est une expression consumériste. Si l'on voulait être moins dans la logique libérale, on parlerait de "niveau de vie" (qui ne se résume pas à l'achat permanent).
Les demandes légitimes de hausses de salaire pour les professeurs devraient se faire pour maintenir et améliorer leur niveau de vie et non leur pouvoir d'achat.
- gemshornNiveau 10
Jacq a écrit:
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
+ 100
Et sans oublier l'approche par compétences qui nous vient de la stratégie de Lisbonne et de l'OCDE.
Quant au travail en équipe, je connais de nombreux collègues qui sont très et même plus efficaces en travaillant entre guillemets "tout seuls dans leur coin" plutôt qu'en équipe. D'autant que bien souvent, en équipe (peut-être est-ce là l'objectif) c'est le moins-disant en terme d'exigences disciplinaires ou intellectuelles qui l'emporte.
- JennyMédiateur
Le prof TGV, c'est le TZR sur plusieurs établissements, affecté en dépit du bon sens sur des établissements éloignés pour éviter à tout prix qu'il ne fasse une heure ou deux de moins que son ORS.
Mais on s'éloigne du sujet. Je ne suis pas sûre qu'on serait augmentés si on acceptait plus de formations.
Mais on s'éloigne du sujet. Je ne suis pas sûre qu'on serait augmentés si on acceptait plus de formations.
- MaellerpÉrudit
zigmag17 a écrit:Euh oui... Moi aussi... Les applaudissements je m'en fous si rien n'est suivi d'effets.
Tu avais compris que c'était primordial pour moi et que c'était le point central de ma réponse ?🧐
Je suis d'accord avec ce que tu dis.
Oui, oui, je m'énerve seule dans mon coin
Je soulignais juste que je ne vois pas d'autre métier qui a aussi mauvaise presse.
Les policiers ? Il me semble que leurs ministres les défendent, et qu'au final ils obtiennent ce qu'ils demandent...
Qui d'autre ? Les cheminots ? Bah en général ils obtiennent ce qu'ils réclament, et assez rapidement...
Cette rentrée sera ma 32ème, et ils ont réussi : j'y vais sans plaisir et je vais en faire le moins possible à côté. Pour les élèves cela ne changera rien, j'aime ça et je veux continuer à pouvoir me regarder dans une glace. Mais toutes les tâches annexes seront écartées, avec un NON poli et un grand sourire. Et j'attends de pied ferme que l'on m'en fasse le moindre reproche. Mais je sais que c'est un privilège de pouvoir au moins faire cela, parmi nous beaucoup ne peuvent pas se le permettre, pour différentes raisons. Je vais effectivement me payer en temps libre en attendant déjà de voir la couleur des "10% inconditionnels" du mois d'avril. La grosse blague.
- LokomazoutNiveau 9
Droite ou gauche, au final, aucun pose (même pas eu cette possibilité de souffler un peu !), aucune amélioration.
La gauche forcément a déçu, la fameuse "réforme" du collège, le controversé PPCR, tout ceci étant toujours d'actualité...
La droite trompant rarement son monde sur ses intentions, on savait à quoi s'attendre... Blanquer, DGESCO sous Sarko, puis ministre sous Macron, s'en est donné à coeur joie pendant ces cinq longues années avant d'être désavoué par le président comme par les électeurs. Mais ce désaveu - hélas ! - est plus dû à la personnalité devenue encombrante de l'ancien ministre qu'à sa politique... Et malgré la majorité relative qui laissait entrevoir un peu d'espoir (du fait qu'elle soit seulement relative, on est bien d'accord), rien de bien nouveau, du moins pour l'instant !
Espérons que ça bouge à la rentrée !
La gauche forcément a déçu, la fameuse "réforme" du collège, le controversé PPCR, tout ceci étant toujours d'actualité...
La droite trompant rarement son monde sur ses intentions, on savait à quoi s'attendre... Blanquer, DGESCO sous Sarko, puis ministre sous Macron, s'en est donné à coeur joie pendant ces cinq longues années avant d'être désavoué par le président comme par les électeurs. Mais ce désaveu - hélas ! - est plus dû à la personnalité devenue encombrante de l'ancien ministre qu'à sa politique... Et malgré la majorité relative qui laissait entrevoir un peu d'espoir (du fait qu'elle soit seulement relative, on est bien d'accord), rien de bien nouveau, du moins pour l'instant !
Espérons que ça bouge à la rentrée !
- OlympiasProphète
Et la gauche n'annule jamais une réforme de droite tout comme la droite ne supprime guère une réforme de gauche car les deux ont le même but : des économies derrière un paravent pédagogique prétendument mélioratif. Les heures perdues ne sont jamais récupérées.Jacq a écrit:Baldred a écrit:Analyse contestable :
Qui sont ces 'scientologues" les directeurs d'Inspé?
NVB n'est qu'une courte parenthèse ( pas des plus heureuses, c'est vrai) mais les " démolisseurs " sont bien à droite depuis au moins de Robien, Blanquer était d'ailleurs pas loin. Il va falloir que tu trouves autre chose.
Oui mais justement ces "démolisseurs" de "droite" s’appuient sur les théories fumeuses de gauche, de certains syndicats, de la FCPE (nous n'entendons plus la PEEP d'ailleurs, tellement elle doit être contente, sauf pour le remplacement, mais son orientation politique peut lui enjoindre de se taire puisque de droite donc pour la suppression des postes de fonctionnaires).
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
Mais ce serait facile pour la droite macroniste ou pire d'imposer cela. Depuis des années des collègues (et syndicats) sincères demandent d'avoir des temps de concertation à l'EDT, mais dans leur esprit ces temps seraient déduits de nos heures imposées. Sauf que tout cela ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd. Ca va venir : vous voulez des heures de concertation, d'aide aux élèves, et bien on va vous les ajouter à vos heures dues !
Autre exemple, venu de la gauche.
Des syndicats et collègues se plaignent qu'en LP les élèves ne seraient pas intéressés par les matières générales (je ne veux pas être méchant, mais au lycée général il y a aussi des élèves qui se font ch__ dans les matières générales). Blanquer a très bien entendu. On a supprimé la moitié des heures de lettres en CAP pour les remplacer par des heures de co-animation (qu'ils ont aussitôt renommé "co-intervention" tellement le terme "d'animation" avait provoqué un tollé) et des heures de chefs d'ordure ridicules et inutiles (car ce que nous y faisons nous le faisions déjà).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
Revendication de gauche. Ah ben oui, on peut donc supprimer des heures, surtout en LP !
Les défunts EPI, cela vient de qui ? La gauche. Au détriment de quoi ? Les heures disciplinaires !
La droite libérale utilise en fait systématiquement les arguments de la gauche bobo que l'on connaît, que l'on retrouve à la FCPE, à la CFDT (SGEN-CFDT pour le LP, SGEN qui critique la réfome Blanquer en considérant qu'elle ne va pas assez loin !!!!!!), au SNUEP-FSU (LP, même s'ils ont commencé à réagir), au SNETAA (LP, qui commence à réagir le SNETAA a été obligé de s'associer avec FO qui se laisse moins marcher sur la gueule, mais à l'origine le SNETAA approuvait la réforme du LP), à l'UNSA (qui est très utile dans d'autres corps de métiers, mais alors dans l'éducation c'est une catastrophe !
Tous les ans il fallait que je me batte avec une collègue et amie du SNUEP qui demandait sincèrement que des heures de concertation soient prévues dans les EDT (donc, des "trous" dans les EDT) pour que l'on puisse se concerter. Je n'arrêtais pas de lui dire "mais arrête ils vont nous imposer des heures obligatoires alors qu'on arrive très bien à se voir lorsqu'on le souhaite". Mais non, dans sa tête cela ne rentrait pas. C'était une collègue sincère, syndicalement impliquée, mais qui ne comprenait pas que ce que nous faisons volontairement, donc quand nous le souhaitons, allait devenir obligatoire et à horaires fixes. Ca arrive... ça va arriver.
Je te rassure, c'est la gauche bobo qui fournit tous les arguments à la droite pour nous écraser.
- BalthazaardVénérable
Jacq, je t'applaudis des deux mains pour ce constat lucide. Certains ne voudront jamais l'admettre.
- BalthazaardVénérable
Et le temps perdu en parlottes sur une virgule d'énoncé, sur un demi point ici ou là dans les devoirs communs pour à la fin remonter tout le monde de deux points tant les résultats sont nulsgemshorn a écrit:Jacq a écrit:
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
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Et sans oublier l'approche par compétences qui nous vient de la stratégie de Lisbonne et de l'OCDE.
Quant au travail en équipe, je connais de nombreux collègues qui sont très et même plus efficaces en travaillant entre guillemets "tout seuls dans leur coin" plutôt qu'en équipe. D'autant que bien souvent, en équipe (peut-être est-ce là l'objectif) c'est le moins-disant en terme d'exigences disciplinaires ou intellectuelles qui l'emporte.
- JacqGuide spirituel
gemshorn a écrit:Jacq a écrit:
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
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Et sans oublier l'approche par compétences qui nous vient de la stratégie de Lisbonne et de l'OCDE.
Quant au travail en équipe, je connais de nombreux collègues qui sont très et même plus efficaces en travaillant entre guillemets "tout seuls dans leur coin" plutôt qu'en équipe. D'autant que bien souvent, en équipe (peut-être est-ce là l'objectif) c'est le moins-disant en terme d'exigences disciplinaires ou intellectuelles qui l'emporte.
Je l'avais oubliée celle-là.
Comment supprimer le disciplinaire alors que le disciplinaire nécessite des compétences mais que le vent tourne en faveur du "les compétences remplacent le disciplinaire". Bonne excuse. Là encore, je comprends l'approche par compétences lorsqu'elle est volontaire et qu'un enseignant s'en saisi. Mais là encore, on prend une approche de gauche louable et volontaire pour l'imposer et à terme masquer l'inculture. Parce qu'il faut rappeler qu'une compétence, telle qu'appliquée actuellement de manière autoritaire n'est qu'une multiplication de notes, de 1 à 4 ou de 1 à 5 et que finalement nous noyons le bébé dans l''étang. Bon principe de gauche, enfin, moi je ne suis pas pour, utilisé par le pouvoir pour masquer la baisse de niveau.
- User9525Niveau 8
gemshorn a écrit:Jacq a écrit:
Un exemple ? Des exemples ?
Dans l'exposé de Pap NDiaye (prendre à 1h00) il nous annonce que pour renforcer l'attractivité (moment où il évoque la rémunération) du métier il faudrait que les enseignants soient plus en situation de travailler en équipe plutôt que de se retrouver tout le temps seuls face à leur classe et à ne se croiser que lors des pauses ou le matin avant d'aller en classe. Image colportée du "prof TGV", caricaturale lorsque je vois le temps que je passe au lycée, plus de 30h. On sent poindre derrière l'idée, n'est-ce pas Ségolène (c'est bien la gauche, non ?), du temps de présence obligatoire dans l'établissement scolaire (alors que le télétravail à domicile s'est développé, mais bon).
La pédagogie de projet ?
Une revendication de gauche. Il faut faire des projets. Il faudrait des heures pour mieux rémunérer ou motiver ceux qui veulent monter des projets. Demande de gauche, des "pédagogistes". Une revendication très bien entendue par la droite : on supprime des heures disciplinaires pour imposer à tous des projets.
Il faut sortir du tout disciplinaire !
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Et sans oublier l'approche par compétences qui nous vient de la stratégie de Lisbonne et de l'OCDE.
Quant au travail en équipe, je connais de nombreux collègues qui sont très et même plus efficaces en travaillant entre guillemets "tout seuls dans leur coin" plutôt qu'en équipe. D'autant que bien souvent, en équipe (peut-être est-ce là l'objectif) c'est le moins-disant en terme d'exigences disciplinaires ou intellectuelles qui l'emporte.
C'est bizarre, et je ne m'explique pas ce phénomène , mais pourquoi toutes ces "innovations" qui devraient consolider notre professionnalisation, qui sont souvent promues comme telles, n'ont pas du tout d'effet sur nos salaires ?
- Isis39Enchanteur
Jenny a écrit:Le prof TGV, c'est le TZR sur plusieurs établissements, affecté en dépit du bon sens sur des établissements éloignés pour éviter à tout prix qu'il ne fasse une heure ou deux de moins que son ORS.
Mais on s'éloigne du sujet. Je ne suis pas sûre qu'on serait augmentés si on acceptait plus de formations.
A une époque c’était bien différent. Quand j’ai obtenu mon poste, une collègue TZR est arrivée pour faire 9h (d’une collègue en CPA) et c’est tout ce qu’elle a fait de l’année. J’ai quand même obtenu qu’elle s’occupe de l’ASSR car j’avais les 3 troisièmes et des heures sup.
- Pontorson50Fidèle du forum
Je me joins totalement à cette approbation du constat fait par Jacq, le pillage par les gestionnaires d'idées parties de la gauche ou de syndicats à des fins d'économie et non pour une réelle amélioration ou diversification des pratiques est une constante depuis trois décennies au moins. Ce constat doit interroger chacun de nous dans ses demandes, par ailleurs intéressantes dans un autre contexte, de souplesse et d'initiative locale.Balthazaard a écrit:Jacq, je t'applaudis des deux mains pour ce constat lucide. Certains ne voudront jamais l'admettre.
- EnaecoVénérable
Maellerp a écrit:zigmag17 a écrit:
Je ne suis pas sûre que dans le domaine de la santé les personnels soient plus soutenus que nous au quotidien. Oui on les a applaudis mais ça n'a pas duré.
Bon d'accord, nous on ne nous applaudit même pas de temps en temps ( je veux dire publiquement, officiellement).
Mais en effet il s'agit ici de discuter plutôt de notre revalorisation et le constat est amer: dégringolade depuis des décennies.
Je suis désolée mais je persiste : je n'en ai rien à faire des applaudissements mais le nombre de sujets média où les mensonges sont légion, où les chiffres sont faux ou manipulés, le nombre de plateaux télés où les chroniqueurs s'en donnent à coeur-joie pour nous dénigrer, je ne suis pas sûre qu'un autre métier ait droit à ce traitement, et je ne crois pas l'avoir constaté concernant les soignants. Je veux juste que le péquin moyen arrête de se payer ma tête devant son écran parce que personne sur le plateau - ou très rarement et trop poliment, parce que nous sommes bien-élevés - ne vient dire STOP. S'il y avait un matraquage en notre faveur pour une fois, peut-être que l'opinion publique changerait un peu, et irait dans notre sens. Nous sommes sages, polis et peu visibles, et nous servons de paillasson à nos ministres et à leurs cabinets depuis des années. A droite comme à gauche.
Vous n'enleverez pas de l'esprit des gens qu'on a :
- 4 mois de vacances
- peu d'heures de cours
- un salaire que plus d'un français sur 2 n'a pas
Les préjugés sont coriaces (et parfois alimentés par certains collègues qui recyclent des cours kartable, limitent les evals et s'en sortent sous les 30h et confirment l'idée reçue que c'est bel et bien possible)
Je le vois bien chez des proches qui sont toujours surpris après plus de 10ans quand je leur annonce encore que j'ai du boulot ce weekend, j'ai du boulot ces vacances.
Et pourtant on a longuement discuté du métier. Mais visiblement ça ne rentre pas.
Même si on était au SMIC, on trouverait encore à dire que ramené au travail qu'on fait, il n'y a pas trop de quoi la ramener.
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