- JennyMédiateur
Si tu compares avec les arrondissements centraux de Paris, la différence est faible pour le loyer… (plutôt 2200/2300 en regardant rapidement).
- BalthazaardVénérable
La Suisse fait toujours rêver, surtout chez le limitrophes comme moi. J'ai vu une petite statistique, un retraité sur 5 sous le seuil de pauvreté en Suisse contre un sur 11 en France. Tout ne doit pas être si rose. Le Point, journal social comme tout le monde sait titrait " La Suisse, un pays où il fait bon vivre....si on est riche"
Pour les frontaliers, c'est une autre histoire...
Pour les frontaliers, c'est une autre histoire...
- zigmag17Guide spirituel
Enaeco a écrit:zigmag17 a écrit:Sapotille a écrit:Je n'ai pas lu vos échanges à propos d'une éventuelle hausse des salaires des enseignants, mais j'ai appris grâce à une amie suisse et professeur de Collège en visite chez nous que le salaire dans ce pays est de 7 000 FS par moi, ce qui équivaut à 7 000 euros en ce moment car l'Euro a un peu baissé !!
Je suis vraiment désolée pour vous tous !
Non mais Sapotille là je vais aller prendre un petit remontant ( et incidemment me renseigner pour obtenir la nationalité suisse parce que mon seuil d'acceptitude, de calmitude et de renoncitude est carrément dépassé, trop c'est trop !)
Il faut comparer ce 7 000 FS au salaire médian suisse si on veut se faire une idée.
Si c'est les gros chiffres qui vous attire, allez au Sénégal, vous dépasserez largement les 100 000 CFA
Moi ce qui m'attire c'est un salaire décent qui me permette un pouvoir d'achat à la hauteur du nombre des années d'études que j'ai faites, des diplômes et du concours que j'ai obtenus et du métier que j'exerce . Ca me suffira. Pas des miettes qui me donnent l'impression d'être un paillasson sur lequel tout le monde s'essuie les pieds en ricanant ( je parle des dirigeants, et de la société civile qui nous estime à hauteur de ce que nous représentons désormais , à savoir des guignols inutiles et interchangeables tout juste bons à faire de l'animation et à s'agiter devant des classes pour pas un rond ).
- SphinxProphète
Balthazaard a écrit:La Suisse fait toujours rêver, surtout chez le limitrophes comme moi. J'ai vu une petite statistique, un retraité sur 5 sous le seuil de pauvreté en Suisse contre un sur 11 en France. Tout ne doit pas être si rose. Le Point, journal social comme tout le monde sait titrait " La Suisse, ub pays où il fait bon vivre....si on est riche"
Semaine de travail de 45 à 50h (peut descendre à 42 avec une bonne convention collective), 4 semaines de congés payés (peut monter à 5), système de santé privé, taux de propriétaires immobiliers très bas, impôts conçus pour favoriser le couple marié où lui gagne bien sa vie et elle ne travaille pas (sans parler des congés paternité / maternité). C'est effectivement un beau pays où il vaut mieux ne pas être pauvre. Mais la question de départ, c'est si les professeurs y sont pauvres, et je n'en ai pas l'impression (mais Taillevent ou Stench sauraient dire mieux que moi vu que je ne travaille pas dans le secteur public).
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- BalthazaardVénérable
Les seuls que je connais sont frontaliers...donc pour eux le jackpot financier. Pour la qualité de vie c'est une autre histoire
- MaellerpÉrudit
Ce qui me sidère de plus en plus c'est le prof bashing de la " société " à notre égard quelles que soient nos revendications. Je ne comprends pas, ces personnes nous confient quand même une grande partie de la journée leurs enfants. Moi, pour mon enfant, j'ai toujours voulu le meilleur, j'ai toujours essayé de faire au mieux. Quand on me donne comme raison d'une grève le manque de moyens financiers, humains, matériels, et la souffrance liée à cela pour ceux à qui je confie mon enfant, j'ai juste envie de hurler et de demander à ce que mes impôts soient utilisés correctement très vite, plutôt que de pester parce qu'il faut trouver un moyen de garde pour le petit en urgence alors que ça fait trois mois que le grand n'a pas tous ses profs faute de remplaçants. L'effet confinement nous concernant a été bien vite oublié, et que tous ces gens ne pensent jamais à l'avenir de leurs enfants mais jugent que nous sommes des privilégiés qui chouinent constamment pour rien me révolte de plus en plus.
Ils devraient tous être dans la rue avec nous pour que ça bouge, et vite !
Ils devraient tous être dans la rue avec nous pour que ça bouge, et vite !
- zigmag17Guide spirituel
Maellerp a écrit:Ce qui me sidère de plus en plus c'est le prof bashing de la " société " à notre égard quelles que soient nos revendications. Je ne comprends pas, ces personnes nous confient quand même une grande partie de la journée leurs enfants. Moi, pour mon enfant, j'ai toujours voulu le meilleur, j'ai toujours essayé de faire au mieux. Quand on me donne comme raison d'une grève le manque de moyens financiers, humains, matériels, et la souffrance liée à cela pour ceux à qui je confie mon enfant, j'ai juste envie de hurler et de demander à ce que mes impôts soient utilisés correctement très vite, plutôt que de pester parce qu'il faut trouver un moyen de garde pour le petit en urgence alors que ça fait trois mois que le grand n'a pas tous ses profs faute de remplaçants. L'effet confinement nous concernant a été bien vite oublié, et que tous ces gens ne pensent jamais à l'avenir de leurs enfants mais jugent que nous sommes des privilégiés qui chouinent constamment pour rien me révolte de plus en plus.
Ils devraient tous être dans la rue avec nous pour que ça bouge, et vite !
Je suis bien d'accord.
Je tente quelques explications (bon tout le monde les connaît mais je ne vois que ça, sinon comment expliquer ce mépris que l'on génère? Lié à de l'envie aussi):
- le statut de fonctionnaire (salaire assuré à la fin du mois, sécurité de l'emploi)
- les vacances, le "temps libre"
- le "peu de travail"
Ca, c'est ce que les gens voient à travers leur prisme à eux, qui génère jalousie etc
Ensuite:
- l'impression que si l'on a des enfants (même si l'on en n'a pas), on peut aussi encadrer des élèves; corrélation : tout le monde peut faire ce métier pas si compliqué
- un passé houleux avec l'école en général et l'idée que les PE ou les profs sont là pour "casser les élèves"; un passif, avec des comptes à régler
- tout le monde est allé à l'école, tout le monde croit savoir comment ça marche
A quoi s'ajoutent :
- le consumérisme à tout crin (clientélisme, le savoir devient un produit marchand, le prof est le vendeur et doit toute satisfaction au client)
- l'enfant-roi, dont la parole égale celle de l'adulte, qui a toujours quelque chose à dire -le Professeur Rollin en moins bien, en moins fin et en moins drôle- et à qui il ferait beau voir qu'on ne lui passe pas toutes ses volontés.
Tout ça mélangé avec le job dating, on voit dans quelle estime nous sommes tenus.
Il existe certainement d'autres critères mais je pense qu'il était bon de rappeler ceux-là.
- EnaecoVénérable
Les gens ne bougent pas plus pour un secteur de la santé lui aussi en crise avec des urgences qui ferment.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
- JacqGuide spirituel
Enaeco a écrit:Les gens ne bougent pas plus pour un secteur de la santé lui aussi en crise avec des urgences qui ferment.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
Ils applaudissent le soir au balcon, pendant un mois... et puis c'est tout.
- zigmag17Guide spirituel
C'est vrai. Et les analogies avec le secteur de la santé sont de plus en plus prégnantes.Enaeco a écrit:Les gens ne bougent pas plus pour un secteur de la santé lui aussi en crise avec des urgences qui ferment.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
- JennyMédiateur
Ce sont aussi deux secteurs qui ne créent pas de richesse et coûtent de l'argent.
- gemshornNiveau 10
Jacq a écrit:
Pas tous les jeunes, l'élite s'en sort très bien... les fils et filles de ceux qui dirigent.
Pour le reste, retour aux années 50.
A certains égards, s'il s'agissait d'un retour à l'école des années 1950, avec des élèves qui sortaient de l'école primaire en sachant (en majorité) lire, écrire, compter, penser le monde et nantis de connaissances en histoire, géographie, sciences, même pour ceux qui ne poursuivaient pas leurs études au lycée ou dans l'Enseignement supérieur ; avec des instituteurs et professeurs respectés, considérés et qui gagnaient correctement leur vie, dans le monde des Trente-Glorieuses avec le plein emploi, des métiers parfois difficiles mais qui offraient la possibilité d'une évolution de carrière et d'un accomplissement, un ascenseur social performant, un rythme de vie plus calme ainsi que de la sécurité dans les rues, je dirais pourquoi pas... Mais comme dans l'esprit de nos dirigeants il s'agit de réserver la culture, le savoir (enfin, le minimum vital, disons) à leurs enfants et à ceux des copains, ce n'est pas la même chanson.
- EnnaNiveau 10
Education/ santé : soins individuels, physiques, mentaux.
J' ai de plus en plus l'impression de devoir soigner et rassurer, soulager les angoisses alors que je suis censée transmettre un savoir. Lycée hôpital, pas vous?
J' ai de plus en plus l'impression de devoir soigner et rassurer, soulager les angoisses alors que je suis censée transmettre un savoir. Lycée hôpital, pas vous?
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Enna
- zigmag17Guide spirituel
Jenny a écrit:Ce sont aussi deux secteurs qui ne créent pas de richesse et coûtent de l'argent.
Oui. Ce sont des secteurs pour lesquels l'investissement doit être vu à long terme: former des têtes pensantes permet à un pays de vivre mieux pendant plusieurs décennies ( recherche, compétitivité industrielle, enseignement à la pointe, rayonnement culturel...) et investir dans le médical à court terme permet ensuite de générer moins de dépenses ( par exemple des maladies soignées à temps dans un parcours de soins logique permettrait les dépistages et les traitements plus sûrement que si l'on préfère fermer des lits d'hôpitaux).
L'État libéral le sait bien, mais préfère penser profits à court terme ( pour lui) et enrichissement plutôt que "humain ".
- EnnaNiveau 10
Giraudoux disait dans les années 30 'Une société qui n'aime pas ses professeurs est une société qui ne s'aime pas'.
Pour moi, tout est dit en quelques mots et j'utilise souvent cette citation en classe: les élèves de lycée approuvent et saisissent fort bien l'enjeu.
Pour moi, tout est dit en quelques mots et j'utilise souvent cette citation en classe: les élèves de lycée approuvent et saisissent fort bien l'enjeu.
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Enna
- EnaecoVénérable
En plus de coûter, il est très dur de mesurer l'efficacité d'une décision.
- zigmag17Guide spirituel
Enna a écrit: Education/ santé : soins individuels, physiques, mentaux.
J' ai de plus en plus l'impression de devoir soigner et rassurer, soulager les angoisses alors que je suis censée transmettre un savoir. Lycée hôpital, pas vous?
Tout à fait.
Je m'en suis déjà fait l'écho sur le forum. Je ne veux pas te désespérer complètement Enna, mais la réalité que je vis est celle-ci: dans l'une de mes classes de CAP cette année, plusieurs élèves avec des pathologies mentales lourdes ont du cohabiter alors qu'à l'hôpital ils ne se seraient jamais croisés ( incompatibilité totale ). Nous les avons accueillis car leurs IME n'avaient plus de place.
Entre eux et les profils dits "classiques" de nos élèves ( dans cette même classe il y a eu scarifications, hyperactivité, plus le mal-être habituel et les incivilités habituelles aussi qu'il nous faut juguler en début de cycle), ce fut sportif.
Et nous les profs sortions de nos cours avec eux, selon les heures, soit en n'ayant plus de cheveux, soit en n'ayant plus de jambes, soit les deux.
A l'arrivée ce sont des élèves épuisants mais attachants et je retrouverai la classe à la rentrée avec plaisir finalement.
Mais tout cela est le résultat d'une politique de fermeture d'établissements d'accueil adaptés, et aussi en parallèle de la suppression des copsy, de la portion congrue des assistantes sociales etc.
- ConcelhautNiveau 5
Jenny a écrit:Ce sont aussi deux secteurs qui ne créent pas de richesse et coûtent de l'argent.
Et dans les deux, les professionnels sont assez dociles et ne font pas grève.
- LokomazoutNiveau 9
zigmag17 a écrit:
Il existe certainement d'autres critères mais je pense qu'il était bon de rappeler ceux-là.
Tout à fait.
Et le cynisme des politiques ces quarante dernières années, suffisamment malins pour avoir su distiller au compte-gouttes leurs différents poisons, parce que tout d'un coup, évidemment, ça ne serait pas passé. Pour les plus anciens, quand on regarde dans le rétroviseur et quand on en fait l'addition, on se dit : "Mais comment a-t-on pu en arriver là ?"
- MaellerpÉrudit
Je comprends l'analogie avec la santé, il est vrai qu'ils n'ont rien obtenu et que la dégradation continue. Mais dans l'opinion, eux font quand même un vrai métier, utile, ils ont raison de se plaindre et je trouve qu'ils sont plutôt soutenus ( bon, OK, pour un bénéfice nul...). Mais je supporte de moins en moins qu'en plus de voir se dégrader nos conditions de travail on soit aussi méprisés et insultés, y compris et surtout par nos ministres successifs. Je rêve du jour où un ministre ira sur un plateau télé main dans la main avec les syndicats pour dire que cela suffit, qu'on n'a pas les moyens de rattraper tout ce qu'on nous doit d'un coup mais qu'on va tout faire pour essayer petit à petit, et que les chroniqueurs ( parce que des journalistes, des vrais, il n'y en a plus) doivent fermer leur bouche à insultes et mensonges sous peine de poursuites. Oui, je sais, je rêve.
- JennyMédiateur
Bof, ma soeur est infirmière, elle enlève son caducée quand elle sort de la voiture dans certains quartiers. Pneus crevés régulièrement... Il y a aussi des articles charmants de ce style : https://www.lefigaro.fr/social/a-l-hopital-il-y-a-beaucoup-plus-de-tire-au-flanc-qu-avant-20220701
- Clecle78Bon génie
Encore ce matin sur France Inter une chronique sur la formation des professeurs insuffisante qui serait la cause de tous les maux de l'école. Avec un sous entendu de contrepartie pour la revalorisation. C'est gros comme une maison et c'est vraiment insupportable.
- JennyMédiateur
Pourtant, on est à bac+5 et année de stage. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
- piescoModérateur
Jenny a écrit:Pourtant, on est à bac+5 et année de stage. Qu'est ce qu'ils veulent de plus ?
Je pense qu'on est nombreux à aller en formation au PAF et à s'auto-former.
Je ne comprends pas ce reproche qui revient régulièrement.
Qu'on travaille gratos.
- Pontorson50Fidèle du forum
Enaeco a écrit:Les gens ne bougent pas plus pour un secteur de la santé lui aussi en crise avec des urgences qui ferment.
Le prof a, en plus, le désavantage d'avoir une partie de son travail en dehors de la classe et qui est incompris et sous-estimé par les autres.
Concrètement aux yeux de beaucoup, un prof c'est quelqu'un qui bosse entre 20 et 30 heures par semaine avec 4 mois de vacances par an et un salaire au dessus de plus d'un francais sur deux.
Son seul mérite étant d'être assez résistant pour se farcir une grosse trentaine de gamins toute la journée.
Je pense que notre message reste perçu comme une petite crise d'enfant gâté comme on peut l'entendre pour les cheminots.
Je ne crois pas ce discours sur les caprices majoritaires, mais en revanche, le parallélisme avec la santé va nous coûter très cher : entre un infirmier et un prof, si j'avais pas assez de sous à l'année "t" pour augmenter les deux, soyons clair, je choisirais l'infirmier, il peut sauver ma vie ou celle de mes proches, pas mon prof d'histoire géo. Alors c'est idiot, il faut bien que l'infirmier ait eu des cours pour pouvoir être apte à l'exercice de sa profession, mais dans une vision court-termiste, un budget dans la Constitution c'est annuel, et même dans de la programmation pluriannuelle, prendre des décisions engageant au delà de sa mandature (5 ans), c'est un peu hasardeux. Et c'est ce raisonnement là que je crois majoritaire et qui nous dessert.
Le fil se centre de plus en plus sur la revalorisation comparative avec telle ou telle utilité de chaque métier comparé. Je comprends que cela passionne, mais c'est le plus sûr moyen d'être toujours mal payés, tout simplement parce que nous sommes un million peu ou prou, (et avec la charge des pensions derrière). Ce n'est pas que des gens nous jalousent le problème, il y en a de moins en moins (en tout cas bien moins que quand nous étions plus haut dans l'échelle des salaires!), c'est qu'ils ne voient pas comment ils vont pouvoir conserver leur pouvoir d'achat s'il faut nous payer comme nous le demandons, et avec les véritables catastrophes en cours dans les prisons et à l'hôpital, qui sont largement budgétaires, nous passerons en dernier. Pour la santé, si demain les soignants sont augmentés fortement, il y aura beaucoup moins de protestations que si c'est nous. La crise de recrutement à l'hôpital est d'ailleurs bien plus étendue que chez nous, c'est en train cet été de virer de plus en plus à des mises en danger des malades.
Je persiste, pardon de lasser, il n'est pas question de "revaloriser", il est question d'un "dû" maintenir nos salaires avec effet rétroactif : l'opinion peut comprendre que nous demandons une indexation des salaires sur le PIB par tête ou les prix, parce que dans le privé, ce rattrapage n'est pas la règle, mais est très fréquent, en tout cas dans les entreprises qui gagnent de l'argent (augmentation) ou n'en perdent pas (indexation) :
https://www.google.com/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=&ved=2ahUKEwj9yoG_sL75AhWG04UKHUChCVwQFnoECAQQAw&url=https%3A%2F%2Fwww.insee.fr%2Ffr%2Fstatistiques%2F5351312&usg=AOvVaw3UvBDc7rv-wYg9zpZk_lBC
Entre 1996 et 2018, le salaire net moyen en équivalent temps plein des salariés du secteur privé a augmenté de 13,1 %, en euros constants, soit de 0,6 % par an en moyenne. Le salaire des ouvriers a progressé plus rapidement que celui des autres catégories socioprofessionnelles.
Ou alors on fait des comparaisons avec les profs étrangers, mais elles sont toujours à risque quand même car il y a forcément aussi chez les autres des contraintes que nous ne voudrions pas. Mais n'engageons pas des débats comparatifs sur les autres métiers et comment ils sont traités, cela nous est budgétairement défavorable dans le contexte.
La revalorisation,elle, est nécessairement une question plus politique que syndicale, parce qu'elle suppose, à croissance faible ou nulle, de déshabiller Pierre pour habiller Paul, et ce changement dans la répartition des richesses ne peut être un combat fondamentalement syndical. Pire, il nous dresserait syndicalement métier contre métier. Et puis, chacun de nous a sa vision de ce que serait une répartition autre des richesses, ou alors c'est que tous les profs seraient politiquement semblables, et ça ce serait une anormalité dans une institution publique qui nous serait renvoyée à juste titre comme un reproche.
Face à la communication ministérielle à partir du mot "revalorisation"- on revalorise les débuts, et un peu le milieu de carrières, les autres ont eu des promotions et c'est une revalorisation - je ne vois que comme seul contre-argument valable le retard sur les prix, à tous les échelons, alors que le PIB net par habitant n'a pas baissé. (J'accepterais parfaitement que mon salaire retarde sur les prix si, dans l'intervalle, la richesse par habitant de mon pays avait baissé : je ne peux évidemment pas réclamer autant à un contribuable - moi inclus, ce que le discours anti-fonctionnaire oublie souvent - qui aurait gagné moins en moyenne).
- JennyMédiateur
D'un autre côté, si l'école commence à ramer pour assurer son rôle de "garderie", ça va commencer à poser un autre problème.
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