- MoonchildSage
Matteo a écrit:Personnellement j’interprète le prof bashing de base comme un sentiment de ressentiment face à la culture...
Il n'y a pas que ça : avec la massification et le passage systématique dans la classe supérieure sans réelle sélection jusqu'à un âge avancé (parfois après 18 ans dans certains BTS) tandis que le discours politique a depuis longtemps présenté l'Ecole comme une institution avant tout sociale dont le rôle principal serait de réduire les inégalités, le tout conjugué à la gratuité, la scolarité est perçue à la fois comme un dû et comme quelque chose qui n'a pas de réelle valeur. Dans ce contexte, les enseignants sont considérés comme des animateurs/accompagnateurs sociaux de base, comme de simples larbins dont la fonction est de faciliter la vraie vie des vrais gens en s'occupant de leur progéniture.
- FifilegeNiveau 1
Je n'ai pas vu le reportage, mais moi aussi, comme Durande&Déruchette je suis en reconversion professionnelle et je termine mon année de stage. Peut-être qu'il y a des gens qui ne sont pas préparés, mais des imbéciles il y en a partout. En ce qui me concerne je me suis renseignée avant notamment sur les possibilités d'exercer dans ma ville, j'ai interviewé des professeurs, certains reconvertis d'autres non. Et oui c'est vrai je vais lâcher le gros mot j'avais envie de me sentir utile... une vieille idée qui m'avait fait passer le concours de la magistrature lorsque j'étais jeune diplômée en droit (mais je l'ai raté...). Et quand vous divisez votre salaire par 3 il vaut mieux savoir pourquoi vous le faites !
Ce qui est sûr c'est que rien ne pouvait me préparer à cette première année de stage où on m'a jetée à l'eau sans se soucier de savoir si je savais nager. Avant j'étais notaire, je bossais jusque tard, mais j'ai toujours refusé de bosser le week-end. Cette année j'ai travaillé comme jamais je n'ai travaillé (y compris les week-end et les prétendues vacances) en étant seulement à 9heures de cours. Je n'ose pas calculer mon salaire horaire ! Mes 4 enfants et mon mari s'en souviendront de cette année, les pauvres!
Je ne vous parle pas de la gestion de classe : en même temps quand on consacre 6 heures de cours en INSPE à la gestion de classe et 16 heures au numérique et quand votre tuteur qui vous dit qu'il faut attendre le silence pour faire cours, ben on peut pas faire de miracles ! Surtout j'en suis venue à la conclusion que personne ne sait pourquoi cela marche une gestion de classe, en France on en est encore à se demander si l'autorité est naturelle ou non et vous dire que vous devez avoir une posture d'enseignant. Lamentable ! Aux moins aux EU ils ont l'air d'être plus pragmatiques sur la gestion de classe et donner des recettes (procédures à suivre et à mettre en œuvre dans sa classe) je ne sais pas si ça marche, j'ai envie d'essayer pour l'année prochaine. Au moins cela fait plus sérieux que de dire la gestion de classe cela ne s'explique pas !
Quant à vous professeurs d'anglais je vous trouve un chouia condescendants avec ce professeur d'anglais certes sa phrase, ne casse peut-être pas 3 pattes à un canard pédagogique, mais il aura quand même fallu plusieurs relances de nos collègues non anglicistes pour que vous finissiez (enfin!) par avouer que ce n'était pas fautif mais pas authentique ! Bon ! Je le prends peut-être mal car ayant passé le 3ème concours du CAPES et n'ayant pas fait d'études supérieures d'anglais je me sens visée indirectement par vos commentaires : du genre il ne suffit pas d'avoir fait du globish dans sa vie professionnelle pour être professeur d'anglais... Non, moi cela fait juste 20 ans que je ne lis qu'en anglais et écoute des films en vo non sous titrée par plaisir et toujours avec l'envie de progresser. Mon rêve depuis que je suis jeune devenir bilingue!
Il faut maintenant que je le voie ce reportage ! Malheureusement je vous crois sur parole quand vous parlez de propagande.
J'ai l'impression que cette vision "monde des bisounours" va m'écœurer au regard de mon expérience du métier !
Attention, je ne regrette pas mon choix et n'ai pas l'intention de démissionner mais il faudra vraiment que je trouve une solution à la gestion de classe car ce que je vis là maintenant en toute fin d'année c'est bien plus horrible qu'au début: les élèves sont déchainés et je ne peux pas les tenir. Je vois toutes mes erreurs de l'année me revenir comme un boomerang au milieu de la figure, c'est dur mais sans doute formateur !
Ce qui est sûr c'est que rien ne pouvait me préparer à cette première année de stage où on m'a jetée à l'eau sans se soucier de savoir si je savais nager. Avant j'étais notaire, je bossais jusque tard, mais j'ai toujours refusé de bosser le week-end. Cette année j'ai travaillé comme jamais je n'ai travaillé (y compris les week-end et les prétendues vacances) en étant seulement à 9heures de cours. Je n'ose pas calculer mon salaire horaire ! Mes 4 enfants et mon mari s'en souviendront de cette année, les pauvres!
Je ne vous parle pas de la gestion de classe : en même temps quand on consacre 6 heures de cours en INSPE à la gestion de classe et 16 heures au numérique et quand votre tuteur qui vous dit qu'il faut attendre le silence pour faire cours, ben on peut pas faire de miracles ! Surtout j'en suis venue à la conclusion que personne ne sait pourquoi cela marche une gestion de classe, en France on en est encore à se demander si l'autorité est naturelle ou non et vous dire que vous devez avoir une posture d'enseignant. Lamentable ! Aux moins aux EU ils ont l'air d'être plus pragmatiques sur la gestion de classe et donner des recettes (procédures à suivre et à mettre en œuvre dans sa classe) je ne sais pas si ça marche, j'ai envie d'essayer pour l'année prochaine. Au moins cela fait plus sérieux que de dire la gestion de classe cela ne s'explique pas !
Quant à vous professeurs d'anglais je vous trouve un chouia condescendants avec ce professeur d'anglais certes sa phrase, ne casse peut-être pas 3 pattes à un canard pédagogique, mais il aura quand même fallu plusieurs relances de nos collègues non anglicistes pour que vous finissiez (enfin!) par avouer que ce n'était pas fautif mais pas authentique ! Bon ! Je le prends peut-être mal car ayant passé le 3ème concours du CAPES et n'ayant pas fait d'études supérieures d'anglais je me sens visée indirectement par vos commentaires : du genre il ne suffit pas d'avoir fait du globish dans sa vie professionnelle pour être professeur d'anglais... Non, moi cela fait juste 20 ans que je ne lis qu'en anglais et écoute des films en vo non sous titrée par plaisir et toujours avec l'envie de progresser. Mon rêve depuis que je suis jeune devenir bilingue!
Il faut maintenant que je le voie ce reportage ! Malheureusement je vous crois sur parole quand vous parlez de propagande.
J'ai l'impression que cette vision "monde des bisounours" va m'écœurer au regard de mon expérience du métier !
Attention, je ne regrette pas mon choix et n'ai pas l'intention de démissionner mais il faudra vraiment que je trouve une solution à la gestion de classe car ce que je vis là maintenant en toute fin d'année c'est bien plus horrible qu'au début: les élèves sont déchainés et je ne peux pas les tenir. Je vois toutes mes erreurs de l'année me revenir comme un boomerang au milieu de la figure, c'est dur mais sans doute formateur !
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Don't let the fear of the time it will take to accomplish something stand in the way of your doing it. The time will pass anyway. Earl Nightingale
- FifilegeNiveau 1
Si cela peut vous consoler, au sujet de la "vraie vie", sachez que les professeurs ne sont pas les seuls visés : combien de fois ai-je entendu dans mon ancien métier, rapporté par des collègues ou entendu directement de clients à qui je proposais des rendez-vous à 15h, "Ah non c'est pas possible, je travaille " et moi j'enfile des perles ? Alors vous leur proposez 18h30 moyennant quoi ils arrivent à 19h sans s'excuser. Vous ne le faites pas 2 fois ! Parce que les heures supp à la nounou c'est pas eux qui les payent, sans compter qu'elle a le droit de partir à l'heure. Je vous parle d'un métier a priori plus "reconnu" (on va dire moins "bashé") que celui de professeur, quoi que sérieusement cela se détériore aussi et les clients sont de plus en plus exigeants et odieux.
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- Lowpow29Fidèle du forum
Ça m'arrive de répondre "je ne peux pas, je travaille" à la secrétaire d'un médecin quand on me propose un RDV, sans que je sois méprisante et veuille lui signifier qu'elle ne travaille pas... Seulement, si je ne travaille pas, je ne suis pas payée puisque je suis indépendante, donc pour moi "je travaille" veut dire "je ne peux pas me libérer".
Bref je peux comprendre que tu trouves ça maladroit mais il ne faut pas non plus surinterpréter... Quand je propose un créneau à mes élèves et qu'ils me disent "ah non là je travaille", je ne vois pas pourquoi je devrais avoir l'impression que ça veut dire que je ne travaille pas !!
Bref je peux comprendre que tu trouves ça maladroit mais il ne faut pas non plus surinterpréter... Quand je propose un créneau à mes élèves et qu'ils me disent "ah non là je travaille", je ne vois pas pourquoi je devrais avoir l'impression que ça veut dire que je ne travaille pas !!
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- tAoKHabitué du forum
Fifilege a écrit:Je n'ai pas vu le reportage, mais moi aussi, comme Durande&Déruchette je suis en reconversion professionnelle et je termine mon année de stage. Peut-être qu'il y a des gens qui ne sont pas préparés, mais des imbéciles il y en a partout. En ce qui me concerne je me suis renseignée avant notamment sur les possibilités d'exercer dans ma ville, j'ai interviewé des professeurs, certains reconvertis d'autres non. Et oui c'est vrai je vais lâcher le gros mot j'avais envie de me sentir utile... une vieille idée qui m'avait fait passer le concours de la magistrature lorsque j'étais jeune diplômée en droit (mais je l'ai raté...). Et quand vous divisez votre salaire par 3 il vaut mieux savoir pourquoi vous le faites !
Ce qui est sûr c'est que rien ne pouvait me préparer à cette première année de stage où on m'a jetée à l'eau sans se soucier de savoir si je savais nager. Avant j'étais notaire, je bossais jusque tard, mais j'ai toujours refusé de bosser le week-end. Cette année j'ai travaillé comme jamais je n'ai travaillé (y compris les week-end et les prétendues vacances) en étant seulement à 9heures de cours. Je n'ose pas calculer mon salaire horaire ! Mes 4 enfants et mon mari s'en souviendront de cette année, les pauvres!
(...)
Attention, je ne regrette pas mon choix et n'ai pas l'intention de démissionner mais il faudra vraiment que je trouve une solution à la gestion de classe car ce que je vis là maintenant en toute fin d'année c'est bien plus horrible qu'au début: les élèves sont déchainés et je ne peux pas les tenir. Je vois toutes mes erreurs de l'année me revenir comme un boomerang au milieu de la figure, c'est dur mais sans doute formateur !
Je tiens à réagir à ton message qui me touche, et qui fait écho à mon parcours. J'ai également entamé une reconversion dans le but de me sentir utile et d'exercer un métier qui m'avait toujours attiré.
Deux points diffèrent dans nos parcours respectifs :
- le premier est que j'avais déjà une (petite) expérience de contractuel dans l'enseignement, je savais donc un peu où je mettais les pieds, mais cela ne m'a pas empêché de me prendre une bonne douche froide lors de ma première année de stage (l'an dernier). Je n'ai pas été titularisé pour un certain nombre de motifs (dont je ne vais pas faire étalage ici - trop long) mais l'EN n'a pas fait grand chose pour m'aider, considérant en plus que je devais certainement être un bon professeur vu que j'avais déjà été contractuel. Cela s'est sournoisement retourné contre moi au final. J'ai mis les choses à plat dès mon année de renouvellement, expliquant que certes j'avais déjà enseigné, mais que je voulais être considéré comme un stagiaire débutant (avec en plus un capital confiance en moi descendu dans des profondeurs abyssales suite à la non-titularisation), ma seconde année de stage s'est bien mieux passée et se termine dans quelques semaines. Mais au final j'ai ce même ressenti d'avoir été jeté dans le grand bain.
- le second point est celui de la rémunération avant EN. J'étais dans le secteur social, donc malgré un poste en responsabilité, mon salaire n'étais pas mirobolant. Je n'ai pas divisé par 3 ma rémunération, mais plutôt multiplié par 1,1 (grâce au reclassement 3ème concours et à un bon SFT).
Au final, je me rends compte que mon gain salarial est dérisoire vu ce que j'ai traversé. Contrairement à toi, j'envisage très sérieusement de quitter l'EN. Le métier est loin de ce que j'imaginais, je pense l'avoir bien trop idéalisé, cette école n'est pas celle que j'ai connue en tant qu'élève, l'aspect "éducation" est en train de phagocyter l'aspect "instruction", et non seulement ce n'est pas ce que je souhaite, mais même si je suis encore très loin de la retraite, je sais que je ne tiendrai pas jusque-là.
Je vois plein de collègues (expérimentés) se plaindre sans cesse du comportement des élèves, des relations avec la hiérarchie et/ou les parents. Je ne veux pas continuer une carrière que me rendra à coup sûr aigri. Attention, je ne dis pas que tous les enseignants deviennent aigris, je pense juste que, personnellement, je le deviendrai probablement. D'ailleurs je tire mon chapeau à tous ceux qui continuent de faire un travail formidable malgré des conditions difficiles.
Tout ceci pour dire qu'une personne qui entre dans l'Education nationale en divisant par 2 ou 3 sa rémunération suite à une reconversion doit impérativement avoir une réelle envie d'exercer, sinon je ne comprends pas comment on pourrait ne pas avoir envie de prendre ses jambes à son cou.
A titre personnel, ma reconversion est un échec. J'ose espérer que beaucoup de reconvertis sont épanouis dans ce métier, mais je suis certain que beaucoup se sont pris un bonne claque. Et quand j'imagine les pauvres contractuels recrutés à la va-vite pour la rentrée prochaine (qui vont en plus diviser leur salaire par 2 ou 3), je me dis "ouille ouille ouille "
On a beau croire que l'on va aimer enseigner (c'était mon cas), tant qu'on ne l'a pas expérimenté, on ne peut pas en être convaincu.
Bon courage à tous les futurs reconvertis.
Bon courage à tous ceux qui continuent de faire leur métier malgré les difficultés.
Bon courage à tous.
- valleExpert spécialisé
Fifilege a écrit: Je le prends peut-être mal car ayant passé le 3ème concours du CAPES et n'ayant pas fait d'études supérieures d'anglais je me sens visée indirectement par vos commentaires : du genre il ne suffit pas d'avoir fait du globish dans sa vie professionnelle pour être professeur d'anglais... Non, moi cela fait juste 20 ans que je ne lis qu'en anglais et écoute des films en vo non sous titrée par plaisir et toujours avec l'envie de progresser. Mon rêve depuis que je suis jeune devenir bilingue!
Je ne pense pas que ce soit à prendre comme ça : précisément en LV, il est assez courant qu'il y ait des enseignants avec des parcours "autres", indépendamment de leur voie d'accès (interne, externe, 3e concours).
Mais précisément, il y a le concours pour qu'un jury "valide" leur recrutement.
Cela dit, je suis un peu étonné de ton message : en principe, un enseignant de langue ne met pas en avant que sa maîtrise en tant qu'usager de la langue enseignée. C'est au contraire toi qui sembles dire ce que tu reproches aux autres de dire : qu'il suffit de manier la langue, de lire et de regarder des vidéos en VO sans sous-titrage.
(Mais je je ne dis pas non plus le contraire, je répète qu'il y a des profils très variés).
- FifilegeNiveau 1
"Ça m'arrive de répondre "je ne peux pas, je travaille" à la secrétaire d'un médecin quand on me propose un RDV, sans que je sois méprisante et veuille lui signifier qu'elle ne travaille pas... Seulement, si je ne travaille pas, je ne suis pas payée puisque je suis indépendante, donc pour moi "je travaille" veut dire "je ne peux pas me libérer"."
@Lowpow29 : oui, je suis d'accord avec toi, mais 1) il y a le ton sur lequel on le dit que je n'ai pas pu retranscrire ici. C'est juste que tu le sens parce que le client tu l'as déjà eu plusieurs fois au téléphone avant de donner rdv, c'est pas comme chez le médecin et 2) le fait que tu vas moins souvent chez le notaire que chez le médecin, et que pour l'achat de ta résidence principale tu peux faire cet effort... surtout quand il y a plusieurs personnes à réunir et ce à une époque où les salariés du privé ont la possibilité de poser facilement 1/2 journée de RTT ou de congé, je ne parle pas des enseignants qui sont coincés par leur emploi du temps!
@tAoK : je suis désolée que tu aies cette impression d'échec. Mais tu sais dans mon ancien milieu (où j'étais salariée et pas notaire en titre) j'en ai rencontré des gens aigris, à toujours se plaindre des patrons et des clients, de leur charge de travail. A tel point que je ne déjeunais plus avec eux pour faire une vraie pause. Je pense que cela tient plus à la nature humaine : on est jamais content de ce que l'on a par principe.
Je ne sais pas si mon envie est très rationnelle. J'ai eu cette envie d'enseigner en 2012 mais ce n'était financièrement pas possible à ce moment là. Je ne l'ai donc concrétisée que 10 ans plus tard.
Je me laisse un peu de temps pour voir si je suis "faite pour ce métier" même si je n'aime pas l'expression(y a-t-il vraiment des métiers pour lesquels on est fait?). Moi qui déteste parler en public, je me sens à ma place dans une salle de classe, c'est tout ce que je peux dire. Je sais que cette année et l'année prochaine (je serai probablement renouvelée car mon inspection s'est mal passée) ne sont pas représentatives du métier d'enseignant. Je me laisse le temps de voir, ce que je sais c'est que même avec ce que j'ai vécu, même si je n'ai pris aucun plaisir à faire cours dans ces conditions (gestion de classe ou pédagogie extra-terrestre) je ne me vois pas revenir dans une étude notariale. Parce que malgré tout j'y ai trouvé quelque chose, même si j'ai encore du mal à le définir : peut-être parce qu'intellectuellement cela me plaît d'essayer de trouver la meilleure façon de leur faire apprendre quelque chose, d'expérimenter, parce que c'est de l'anglais et que j'adore cela... je ne sais pas.
Ce que je peux reprocher au reportage, mais c'est rarement abordé, c'est que la vie de stagiaire telle qu'on la voit avec l'institutrice ne correspond absolument pas à ce que j'ai vécu cette année, et que l'autre professeur, Fabienne qui a passé le concours n'en parle pas. Et c'est en cela que je trouve ce reportage mensonger (simple mensonge par omission?). Parce que j'imagine que les personnes que ce reportage va encourager à sauter le pas vont vraiment déchanter. Cette année, pour la première fois je me suis tournée vers des médicaments pour gérer mon stress, s'il n'y avait pas eu le groupe Whatsapp de notre promotion je ne sais pas ce que je serai devenue, car cela a été essentiel pour le soutien moral (que je n'ai trouvé nulle part ailleurs sauf de mes enfants et mon mari). On ne parle pas de la pression que l'on subit, moi je croyais sincèrement que la titularisation était en quelque sorte une formalité (du moment qu'on est sérieux, qu'on prépare ses cours, qu'on arrive à l'heure...) mais ce n'est pas le cas les efforts ne suffisent pas il faut des résultats alors que ce métier s'apprend sur le tas. Je n'ose pas imaginer ce qu'a été cette année pour ceux qui ont été à 1/3 temps en poste,+ le concours à préparer + le M2 à valider : je n'ai pas compris comment ils peuvent faire en 1 an ce que j'ai fait avec difficulté en 2 ans.
@Lowpow29 : oui, je suis d'accord avec toi, mais 1) il y a le ton sur lequel on le dit que je n'ai pas pu retranscrire ici. C'est juste que tu le sens parce que le client tu l'as déjà eu plusieurs fois au téléphone avant de donner rdv, c'est pas comme chez le médecin et 2) le fait que tu vas moins souvent chez le notaire que chez le médecin, et que pour l'achat de ta résidence principale tu peux faire cet effort... surtout quand il y a plusieurs personnes à réunir et ce à une époque où les salariés du privé ont la possibilité de poser facilement 1/2 journée de RTT ou de congé, je ne parle pas des enseignants qui sont coincés par leur emploi du temps!
@tAoK : je suis désolée que tu aies cette impression d'échec. Mais tu sais dans mon ancien milieu (où j'étais salariée et pas notaire en titre) j'en ai rencontré des gens aigris, à toujours se plaindre des patrons et des clients, de leur charge de travail. A tel point que je ne déjeunais plus avec eux pour faire une vraie pause. Je pense que cela tient plus à la nature humaine : on est jamais content de ce que l'on a par principe.
Je ne sais pas si mon envie est très rationnelle. J'ai eu cette envie d'enseigner en 2012 mais ce n'était financièrement pas possible à ce moment là. Je ne l'ai donc concrétisée que 10 ans plus tard.
Je me laisse un peu de temps pour voir si je suis "faite pour ce métier" même si je n'aime pas l'expression(y a-t-il vraiment des métiers pour lesquels on est fait?). Moi qui déteste parler en public, je me sens à ma place dans une salle de classe, c'est tout ce que je peux dire. Je sais que cette année et l'année prochaine (je serai probablement renouvelée car mon inspection s'est mal passée) ne sont pas représentatives du métier d'enseignant. Je me laisse le temps de voir, ce que je sais c'est que même avec ce que j'ai vécu, même si je n'ai pris aucun plaisir à faire cours dans ces conditions (gestion de classe ou pédagogie extra-terrestre) je ne me vois pas revenir dans une étude notariale. Parce que malgré tout j'y ai trouvé quelque chose, même si j'ai encore du mal à le définir : peut-être parce qu'intellectuellement cela me plaît d'essayer de trouver la meilleure façon de leur faire apprendre quelque chose, d'expérimenter, parce que c'est de l'anglais et que j'adore cela... je ne sais pas.
Ce que je peux reprocher au reportage, mais c'est rarement abordé, c'est que la vie de stagiaire telle qu'on la voit avec l'institutrice ne correspond absolument pas à ce que j'ai vécu cette année, et que l'autre professeur, Fabienne qui a passé le concours n'en parle pas. Et c'est en cela que je trouve ce reportage mensonger (simple mensonge par omission?). Parce que j'imagine que les personnes que ce reportage va encourager à sauter le pas vont vraiment déchanter. Cette année, pour la première fois je me suis tournée vers des médicaments pour gérer mon stress, s'il n'y avait pas eu le groupe Whatsapp de notre promotion je ne sais pas ce que je serai devenue, car cela a été essentiel pour le soutien moral (que je n'ai trouvé nulle part ailleurs sauf de mes enfants et mon mari). On ne parle pas de la pression que l'on subit, moi je croyais sincèrement que la titularisation était en quelque sorte une formalité (du moment qu'on est sérieux, qu'on prépare ses cours, qu'on arrive à l'heure...) mais ce n'est pas le cas les efforts ne suffisent pas il faut des résultats alors que ce métier s'apprend sur le tas. Je n'ose pas imaginer ce qu'a été cette année pour ceux qui ont été à 1/3 temps en poste,+ le concours à préparer + le M2 à valider : je n'ai pas compris comment ils peuvent faire en 1 an ce que j'ai fait avec difficulté en 2 ans.
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- CasparProphète
Le reportage ment sans doute par omission car le journaliste a choisi un "angle" bien précis et assez classique, "le plus beau métier du monde" ou "le professeur passionné par son métier", assez répandu dans ce type de reportage (sinon c'est "le prof en grève qui réclame des moyens").
Pour moi, se plaindre à la récré n'est pas forcément de l'aigreur, c'est plutôt thérapeutique, pour se débarrasser des ondes négatives disons.
Pour moi, se plaindre à la récré n'est pas forcément de l'aigreur, c'est plutôt thérapeutique, pour se débarrasser des ondes négatives disons.
- CochonouNiveau 9
Fifilege a écrit: Quant à vous professeurs d'anglais je vous trouve un chouia condescendants avec ce professeur d'anglais certes sa phrase, ne casse peut-être pas 3 pattes à un canard pédagogique, mais il aura quand même fallu plusieurs relances de nos collègues non anglicistes pour que vous finissiez (enfin!) par avouer que ce n'était pas fautif mais pas authentique
C'est aussi mon point de vue.
- FifilegeNiveau 1
valle a écrit:Fifilege a écrit: Je le prends peut-être mal car ayant passé le 3ème concours du CAPES et n'ayant pas fait d'études supérieures d'anglais je me sens visée indirectement par vos commentaires : du genre il ne suffit pas d'avoir fait du globish dans sa vie professionnelle pour être professeur d'anglais... Non, moi cela fait juste 20 ans que je ne lis qu'en anglais et écoute des films en vo non sous titrée par plaisir et toujours avec l'envie de progresser. Mon rêve depuis que je suis jeune devenir bilingue!
Je ne pense pas que ce soit à prendre comme ça : précisément en LV, il est assez courant qu'il y ait des enseignants avec des parcours "autres", indépendamment de leur voie d'accès (interne, externe, 3e concours).
Mais précisément, il y a le concours pour qu'un jury "valide" leur recrutement.
Cela dit, je suis un peu étonné de ton message : en principe, un enseignant de langue ne met pas en avant que sa maîtrise en tant qu'usager de la langue enseignée. C'est au contraire toi qui sembles dire ce que tu reproches aux autres de dire : qu'il suffit de manier la langue, de lire et de regarder des vidéos en VO sans sous-titrage.
(Mais je je ne dis pas non plus le contraire, je répète qu'il y a des profils très variés).
Je ne pensais pas me mettre en avant en disant cela, au contraire j'ai plutôt du mal à me sentir légitime. Je passe un temps fou à vérifier ce que j'écris pour ne pas faire de faute, c'est ma hantise. Indubitablement cela rajoute à la pression. En me relisant je comprends ce que tu veux dire, ma formulation était maladroite.
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- lene75Prophète
Fifilege a écrit:Je n'ose pas imaginer ce qu'a été cette année pour ceux qui ont été à 1/3 temps en poste,+ le concours à préparer + le M2 à valider : je n'ai pas compris comment ils peuvent faire en 1 an ce que j'ai fait avec difficulté en 2 ans.
Je me pose aussi la question. Même avec un solide bagage dans ma discipline (8 ans d'études après le bac), mon année de stage avec un mi-temps devant élèves / mi-temps en formation a été vraiment rude, et je dépassais les 60h de boulot par semaine. Je ne sais pas comment font les nouveaux recrutés et j'ai encore plus de mal à imaginer comment les contractuels recrutés par job dating sans avoir fait d'études dans la discipline qu'ils vont enseigner vont pouvoir du jour au lendemain assumer un plein temps tout en se mettant à jour au niveau disciplinaire.
Outre la souffrance que ça génère pour les personnes concernées, je vois mal comment ça peut se faire autrement qu'en rognant sur la qualité, parce qu'il faut bien rogner sur quelque chose. Est-ce sur le temps de lecture / recherche documentaire / mise à jour des connaissances, indispensable même quand on a derrière soi plusieurs années d'études dans la discipline ? Sur le temps de conception des cours ? Même encore maintenant avec 14 ans d'expérience, quand je dois préparer un nouveau programme à l'arrache, je vois bien que c'est beaucoup moins bon que ce que j'ai pu faire / peux faire quand j'avais / ai du temps, alors tout préparer depuis 0 à l'arrache... Sur le temps passé à échanger avec les collègues ? Je me souviens que je restais souvent au lycée, alors que j'aurais pu rentrer chez moi, pour échanger avec les collègues, la vie scolaire, assister aux cours de ma tutrice, etc., et c'est quelque chose de précieux dans la formation du nouveau prof. Sur le temps passé à échanger avec les pairs ? Idem, nos jours de formations étaient essentiellement utiles pour ça : les échanges entre nous pendant la pause midi , et nous avons constitué des groupes qui 14 ans après fonctionnent toujours et nous sont encore précieux dans l'exercice de notre métier et pour nous maintenir à niveau dans notre discipline. Les échanges ne se sont pas arrêtés à l'année de stage. D'ailleurs dans mon groupe de stagiaires, ceux qui avaient été contractuels avant l'année de stage et avaient bricolé des trucs à l'arrache pendant leurs années comme contractuels ont tous refait intégralement leurs cours durant l'année de stage.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- tAoKHabitué du forum
Je vois qu'on est sur la même longueur d'ondes sur pas mal de points Fifilege.
Tu marques un point. Ayant aussi connu plusieurs entreprises, j'ai pu constater ceci, mais je reste fermement convaincu que la proportion de personnes "aigris" est plutôt forte dans le corps professoral. Mais il y a des raisons à ceci, il n'y a pas de fumée sans feu.
Sans vouloir généraliser, beaucoup d'enseignants ont suivi un cursus "classique" et n'ont connu que ce métier, et pensent qu'ils ne pourront pas faire autre chose, que le métier d'enseignant est noble et qu'on ne doit pas le quitter, ou encore que l'EN ne les laissera de toute façon jamais partir.
C'est tellement dommage.
Tu es désolée Fifilege, mais ne le sois pas. J'ai pu me faire ma propre idée de ce qu'est ce métier, et j'ai suffisamment d'expérience dans le monde professionnel pour savoir ce que je souhaite et ce que je ne souhaite pas.
Il y a une sorte de contradiction dans ce message, que je comprends puisque je l'ai également vécue.
J'attends d'avoir confirmation de ma titularisation et de connaître mon affectation pour la rentrée. Je vais me laisser le temps de l'année prochaine pour confirmer (ou non) mes choix. Si le plaisir ne revient pas, je n'insisterai pas, je ne bâtirai pas une carrière d'enseignant sur des fondations instables, puisque ce serait le meilleur moyen d'être malheureux professionnellement.
Cela revient à ce que je disais plus haut : beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices, et au final on obtient le précieux sésame. Mais au final un jeune enseignant qui ne se sent pas à sa place abandonnera t-il tout ce qu'il a mis autant de temps à construire ? Peu probable.
Fifilege a écrit:
@tAoK : je suis désolée que tu aies cette impression d'échec. Mais tu sais dans mon ancien milieu (où j'étais salariée et pas notaire en titre) j'en ai rencontré des gens aigris, à toujours se plaindre des patrons et des clients, de leur charge de travail. A tel point que je ne déjeunais plus avec eux pour faire une vraie pause. Je pense que cela tient plus à la nature humaine : on est jamais content de ce que l'on a par principe.
Tu marques un point. Ayant aussi connu plusieurs entreprises, j'ai pu constater ceci, mais je reste fermement convaincu que la proportion de personnes "aigris" est plutôt forte dans le corps professoral. Mais il y a des raisons à ceci, il n'y a pas de fumée sans feu.
Sans vouloir généraliser, beaucoup d'enseignants ont suivi un cursus "classique" et n'ont connu que ce métier, et pensent qu'ils ne pourront pas faire autre chose, que le métier d'enseignant est noble et qu'on ne doit pas le quitter, ou encore que l'EN ne les laissera de toute façon jamais partir.
C'est tellement dommage.
Tu es désolée Fifilege, mais ne le sois pas. J'ai pu me faire ma propre idée de ce qu'est ce métier, et j'ai suffisamment d'expérience dans le monde professionnel pour savoir ce que je souhaite et ce que je ne souhaite pas.
Fifilege a écrit:
Je me laisse un peu de temps pour voir si je suis "faite pour ce métier" même si je n'aime pas l'expression(y a-t-il vraiment des métiers pour lesquels on est fait?). Moi qui déteste parler en public, je me sens à ma place dans une salle de classe, c'est tout ce que je peux dire. Je sais que cette année et l'année prochaine (je serai probablement renouvelée car mon inspection s'est mal passée) ne sont pas représentatives du métier d'enseignant. Je me laisse le temps de voir, ce que je sais c'est que même avec ce que j'ai vécu, même si je n'ai pris aucun plaisir à faire cours dans ces conditions (gestion de classe ou pédagogie extra-terrestre) je ne me vois pas revenir dans une étude notariale.
Il y a une sorte de contradiction dans ce message, que je comprends puisque je l'ai également vécue.
J'attends d'avoir confirmation de ma titularisation et de connaître mon affectation pour la rentrée. Je vais me laisser le temps de l'année prochaine pour confirmer (ou non) mes choix. Si le plaisir ne revient pas, je n'insisterai pas, je ne bâtirai pas une carrière d'enseignant sur des fondations instables, puisque ce serait le meilleur moyen d'être malheureux professionnellement.
Fifilege a écrit:
Je n'ose pas imaginer ce qu'a été cette année pour ceux qui ont été à 1/3 temps en poste,+ le concours à préparer + le M2 à valider : je n'ai pas compris comment ils peuvent faire en 1 an ce que j'ai fait avec difficulté en 2 ans.
Cela revient à ce que je disais plus haut : beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices, et au final on obtient le précieux sésame. Mais au final un jeune enseignant qui ne se sent pas à sa place abandonnera t-il tout ce qu'il a mis autant de temps à construire ? Peu probable.
- berzekoNiveau 8
tAoK a écrit:Fifilege a écrit:Je n'ai pas vu le reportage, mais moi aussi, comme Durande&Déruchette je suis en reconversion professionnelle et je termine mon année de stage. Peut-être qu'il y a des gens qui ne sont pas préparés, mais des imbéciles il y en a partout. En ce qui me concerne je me suis renseignée avant notamment sur les possibilités d'exercer dans ma ville, j'ai interviewé des professeurs, certains reconvertis d'autres non. Et oui c'est vrai je vais lâcher le gros mot j'avais envie de me sentir utile... une vieille idée qui m'avait fait passer le concours de la magistrature lorsque j'étais jeune diplômée en droit (mais je l'ai raté...). Et quand vous divisez votre salaire par 3 il vaut mieux savoir pourquoi vous le faites !
Ce qui est sûr c'est que rien ne pouvait me préparer à cette première année de stage où on m'a jetée à l'eau sans se soucier de savoir si je savais nager. Avant j'étais notaire, je bossais jusque tard, mais j'ai toujours refusé de bosser le week-end. Cette année j'ai travaillé comme jamais je n'ai travaillé (y compris les week-end et les prétendues vacances) en étant seulement à 9heures de cours. Je n'ose pas calculer mon salaire horaire ! Mes 4 enfants et mon mari s'en souviendront de cette année, les pauvres!
(...)
Attention, je ne regrette pas mon choix et n'ai pas l'intention de démissionner mais il faudra vraiment que je trouve une solution à la gestion de classe car ce que je vis là maintenant en toute fin d'année c'est bien plus horrible qu'au début: les élèves sont déchainés et je ne peux pas les tenir. Je vois toutes mes erreurs de l'année me revenir comme un boomerang au milieu de la figure, c'est dur mais sans doute formateur !
Je tiens à réagir à ton message qui me touche, et qui fait écho à mon parcours. J'ai également entamé une reconversion dans le but de me sentir utile et d'exercer un métier qui m'avait toujours attiré.
Deux points diffèrent dans nos parcours respectifs :
- le premier est que j'avais déjà une (petite) expérience de contractuel dans l'enseignement, je savais donc un peu où je mettais les pieds, mais cela ne m'a pas empêché de me prendre une bonne douche froide lors de ma première année de stage (l'an dernier). Je n'ai pas été titularisé pour un certain nombre de motifs (dont je ne vais pas faire étalage ici - trop long) mais l'EN n'a pas fait grand chose pour m'aider, considérant en plus que je devais certainement être un bon professeur vu que j'avais déjà été contractuel. Cela s'est sournoisement retourné contre moi au final. J'ai mis les choses à plat dès mon année de renouvellement, expliquant que certes j'avais déjà enseigné, mais que je voulais être considéré comme un stagiaire débutant (avec en plus un capital confiance en moi descendu dans des profondeurs abyssales suite à la non-titularisation), ma seconde année de stage s'est bien mieux passée et se termine dans quelques semaines. Mais au final j'ai ce même ressenti d'avoir été jeté dans le grand bain.
- le second point est celui de la rémunération avant EN. J'étais dans le secteur social, donc malgré un poste en responsabilité, mon salaire n'étais pas mirobolant. Je n'ai pas divisé par 3 ma rémunération, mais plutôt multiplié par 1,1 (grâce au reclassement 3ème concours et à un bon SFT).
Au final, je me rends compte que mon gain salarial est dérisoire vu ce que j'ai traversé. Contrairement à toi, j'envisage très sérieusement de quitter l'EN. Le métier est loin de ce que j'imaginais, je pense l'avoir bien trop idéalisé, cette école n'est pas celle que j'ai connue en tant qu'élève, l'aspect "éducation" est en train de phagocyter l'aspect "instruction", et non seulement ce n'est pas ce que je souhaite, mais même si je suis encore très loin de la retraite, je sais que je ne tiendrai pas jusque-là.
Je vois plein de collègues (expérimentés) se plaindre sans cesse du comportement des élèves, des relations avec la hiérarchie et/ou les parents. Je ne veux pas continuer une carrière que me rendra à coup sûr aigri. Attention, je ne dis pas que tous les enseignants deviennent aigris, je pense juste que, personnellement, je le deviendrai probablement. D'ailleurs je tire mon chapeau à tous ceux qui continuent de faire un travail formidable malgré des conditions difficiles.
Tout ceci pour dire qu'une personne qui entre dans l'Education nationale en divisant par 2 ou 3 sa rémunération suite à une reconversion doit impérativement avoir une réelle envie d'exercer, sinon je ne comprends pas comment on pourrait ne pas avoir envie de prendre ses jambes à son cou.
A titre personnel, ma reconversion est un échec. J'ose espérer que beaucoup de reconvertis sont épanouis dans ce métier, mais je suis certain que beaucoup se sont pris un bonne claque. Et quand j'imagine les pauvres contractuels recrutés à la va-vite pour la rentrée prochaine (qui vont en plus diviser leur salaire par 2 ou 3), je me dis "ouille ouille ouille "
On a beau croire que l'on va aimer enseigner (c'était mon cas), tant qu'on ne l'a pas expérimenté, on ne peut pas en être convaincu.
Bon courage à tous les futurs reconvertis.
Bon courage à tous ceux qui continuent de faire leur métier malgré les difficultés.
Bon courage à tous.
C'est une vraie réflexion je me la pose aussi. A quoi bon continuer dans un système aussi infantilisant (les collègues n'aident pas pour ça) aléatoire (selon la filière, le bahut, le proviseur ... tout peut être un enfer) et mal payé avec un système de mutation totalement dépassé. Rien ne donne envie de continuer et ça sera pire dans les années à venir.
@fifi je vais vous dire les reconvertis que je connais en stage sont TOUS renouvelés ou licenciés cette année comme de par hasard. Ceux qui ont fait le parcours classique M1 meef et M2 aucun souci alors qu'ils sont loin d'être performant. Une année de prolongation pour eux = pas d'avancement d'échelon pendant un an (économie), vous êtes sous leur joug encore un an et surtout vos vœux sont réinitialisés (allez hop encore un an dans un coin paumé). Ils n'admettent jamais leur tort, puisque par défaut ils représentent l’État et ses défaillances monstrueuses. Mais la prolongation est pour eux du pain béni, même des contractuels avec X années d'expérience y passent.
- FifilegeNiveau 1
@Berzeko : Je pense qu'il y a un peu de cela et que les "reconvertis" sont plus mal lotis : dans ma "promotion" il y avait 7 personnes reconverties renouvelées contre 2 qui étaient en M2 (à cause du Covid apparemment), ou alors c'est qu'objectivement on est moins bons et peut-être aussi un peu moins malléables ?
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Don't let the fear of the time it will take to accomplish something stand in the way of your doing it. The time will pass anyway. Earl Nightingale
- berzekoNiveau 8
Fifilege a écrit:@Berzeko : Je pense qu'il y a un peu de cela et que les "reconvertis" sont plus mal lotis : dans ma "promotion" il y avait 7 personnes reconverties renouvelées contre 2 qui étaient en M2 (à cause du Covid apparemment), ou alors c'est qu'objectivement on est moins bons et peut-être aussi un peu moins malléables ?
Surtout moins malléables et avec un "vrai" diplôme ils n'aiment pas trop ça visiblement. Les gens qui ont pris un M1 + M2 sont souvent jeunes et beaucoup plus influençables sur les méthodes et idées qui sont enseignés comme une prophétie. Voilà comment je l'explique :| .
- HocamSage
Ben non, en fait. Il suffit d'aller page 6 pour voir que le tout premier message sur ce point dit justement « ne sonne pas très authentique », et aucun angliciste n'a parlé de faute.Fifilege a écrit:
Quant à vous professeurs d'anglais je vous trouve un chouia condescendants avec ce professeur d'anglais certes sa phrase, ne casse peut-être pas 3 pattes à un canard pédagogique, mais il aura quand même fallu plusieurs relances de nos collègues non anglicistes pour que vous finissiez (enfin!) par avouer que ce n'était pas fautif mais pas authentique !
Nous n'avons rien à « avouer », nous sommes plusieurs à avoir explicité assez clairement je pense. On peut peut-être passer à autre chose plutôt que de continuer à faire tout un foin là-dessus ?
- MoyenCrocoNiveau 10
berzeko a écrit:Fifilege a écrit:@Berzeko : Je pense qu'il y a un peu de cela et que les "reconvertis" sont plus mal lotis : dans ma "promotion" il y avait 7 personnes reconverties renouvelées contre 2 qui étaient en M2 (à cause du Covid apparemment), ou alors c'est qu'objectivement on est moins bons et peut-être aussi un peu moins malléables ?
Surtout moins malléables et avec un "vrai" diplôme ils n'aiment pas trop ça visiblement. Les gens qui ont pris un M1 + M2 sont souvent jeunes et beaucoup plus influençables sur les méthodes et idées qui sont enseignés comme une prophétie. Voilà comment je l'explique :| .
Parce qu'une personne qui vient de l'extérieur doit subir un bizutage afin de s'assurer qu'elle restera dans l'EN après y avoir été titularisé.
Une personne en M2 MEEF à déjà subit ça pendant 2 ans, donc a moins d'être maso et de supporter une 3eme année en cas de renouvellement (ou vraiment d'avoir la fibre), il est plus facile de formater un M2 MEEF que quelqu'un en reconversion (qui a déjà vécu)
- A TuinVénérable
Ce qui est bien absurde et contre-productif...MoyenCroco a écrit:berzeko a écrit:Fifilege a écrit:@Berzeko : Je pense qu'il y a un peu de cela et que les "reconvertis" sont plus mal lotis : dans ma "promotion" il y avait 7 personnes reconverties renouvelées contre 2 qui étaient en M2 (à cause du Covid apparemment), ou alors c'est qu'objectivement on est moins bons et peut-être aussi un peu moins malléables ?
Surtout moins malléables et avec un "vrai" diplôme ils n'aiment pas trop ça visiblement. Les gens qui ont pris un M1 + M2 sont souvent jeunes et beaucoup plus influençables sur les méthodes et idées qui sont enseignés comme une prophétie. Voilà comment je l'explique :| .
Parce qu'une personne qui vient de l'extérieur doit subir un bizutage afin de s'assurer qu'elle restera dans l'EN après y avoir été titularisé.
Une personne en M2 MEEF à déjà subit ça pendant 2 ans, donc a moins d'être maso et de supporter une 3eme année en cas de renouvellement (ou vraiment d'avoir la fibre), il est plus facile de formater un M2 MEEF que quelqu'un en reconversion (qui a déjà vécu)
- MoyenCrocoNiveau 10
C'est la signature de l'EN non ?
- LefterisEsprit sacré
Suis pas venu sur Néo depuis l'ouverture du fil, mais heureusement qu'ils ne 'mont pas interviewé. Le politiquement et journalistiquement corrects en auraient pris un coup...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Lord StevenExpert
Fifilege a écrit:
Quant à vous professeurs d'anglais je vous trouve un chouia condescendants avec ce professeur d'anglais certes sa phrase, ne casse peut-être pas 3 pattes à un canard pédagogique, mais il aura quand même fallu plusieurs relances de nos collègues non anglicistes pour que vous finissiez (enfin!) par avouer que ce n'était pas fautif mais pas authentique ! Bon ! Je le prends peut-être mal car ayant passé le 3ème concours du CAPES et n'ayant pas fait d'études supérieures d'anglais je me sens visée indirectement par vos commentaires : du genre il ne suffit pas d'avoir fait du globish dans sa vie professionnelle pour être professeur d'anglais... Non, moi cela fait juste 20 ans que je ne lis qu'en anglais et écoute des films en vo non sous titrée par plaisir et toujours avec l'envie de progresser. Mon rêve depuis que je suis jeune devenir bilingue!
Oui nous sommes tous d'affreux réacs agrégés qui avons tous fait de brillantes études classiques et fustigeons tout collègue n'ayant pas réalisé notre brillant parcours, forcément indigne de notre considération....
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