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- ZetitcheurHabitué du forum
Quand j’étais élève j’avais bien aimé “Jacques Le Fataliste et son Maître”, j’avais trouvé ça plutôt drôle.
- IphigénieProphète
Ah! oui: Diderot c’est super! ( mais pas toujours facile pour les élèves, cela dit!).
- NLM76Grand Maître
Tangleding a écrit:Je soutiens à mes élèves et à leurs parents qu'il vaut mieux regarder les nuages ou le feuillage des arbres que de perdre du temps à lire de mauvais livres
J'avoue que ce n'est pas une position très consensuelle, ni dans la profession ni dans mon entourage...
D'accord. Je peux te dire de mon côté que... je n'aime pas lire. En effet, ce n'est pas "lire" qui m'intéresse; c'est lire des livres géniaux.
@DesolationRow : mais non ça n'est pas triste ! C'est drôle, de même que c'est drôle de voir L'Avare. Mais oui, @Elaïna, Emma Bovary, c'est moi aussi ! Et à lire Flaubert, ce que je me bidonne du fait que je sois si risible !
En revanche, Jacques Le Fataliste, ça ne me fait pas rire; ça m'énerve. Sentiment que le n'importe quoi est érigé en suprême originalité : ça m'agace, ça m'agace, ça m'agace.
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Mon site : www.lettresclassiques.fr
«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Clecle78Bon génie
Moi j'adore Diderot et ce n'est pas du tout n'importe quoi ! Il se rattache à toute une tradition venue de Grande Bretagne J'ai beaucoup aimé travailler sur Jacques le fataliste en TL et la personnalité de Diderot est vraiment intéressante.
- TangledingGrand Maître
@nlm76 : j'imagine que ta formulation au sujet de la lecture et de la littérature doit faire sensation...
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- IphigénieProphète
Arghhh ! Non Nlm, là tu t'égares ! Diderot c'est génial!
- TangledingGrand Maître
Bons souvenirs du Neveu de Rameau de mon côté. A peu près ce que je vois de plus digeste dans ce satané XVIIIe siècle.
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- henrietteMédiateur
Comment ça ? Sous-entendrais-tu par hasard que La Nouvelle Héloïse ne serait pas d'une lecture totalement digeste ?Tangleding a écrit:Bons souvenirs du Neveu de Rameau de mon côté. A peu près ce que je vois de plus digeste dans ce satané XVIIIe siècle.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- TangledingGrand Maître
J'ai rien dit, spamoi qui ai insulté la nouvelle Héloïse, j'vous jure madame. J'y même pas pensé...
Le jury a été grand prince, ils m'ont donné une seconde année pour ingurgiter ce machin dans sa totalité...
Le jury a été grand prince, ils m'ont donné une seconde année pour ingurgiter ce machin dans sa totalité...
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- User9525Niveau 8
Flaubert est vraiment très très drôle, sauf dans ses contes à la rigueur, ( ah les comparaisons dans Madame Bovary ! "la conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue et les idées de tout le monde y défilaient...", c'est méchant mais on connaît tous des gens comme ça, on n'y échappe pas soi-même d'ailleurs) alors que dans Bouvard et Pécuchet, une sorte de lourdeur plombe l'horizon.NLM76 a écrit:Tangleding a écrit:Je soutiens à mes élèves et à leurs parents qu'il vaut mieux regarder les nuages ou le feuillage des arbres que de perdre du temps à lire de mauvais livres
J'avoue que ce n'est pas une position très consensuelle, ni dans la profession ni dans mon entourage...
D'accord. Je peux te dire de mon côté que... je n'aime pas lire. En effet, ce n'est pas "lire" qui m'intéresse; c'est lire des livres géniaux.
@DesolationRow : mais non ça n'est pas triste ! C'est drôle, de même que c'est drôle de voir L'Avare. Mais oui, @Elaïna, Emma Bovary, c'est moi aussi ! Et à lire Flaubert, ce que je me bidonne du fait que je sois si risible !
En revanche, Jacques Le Fataliste, ça ne me fait pas rire; ça m'énerve. Sentiment que le n'importe quoi est érigé en suprême originalité : ça m'agace, ça m'agace, ça m'agace.
En même temps (hum), Emma, c'est un de mes pires souvenirs de TL parce que c'est un auteur qui réclame en effet une certaine maturité.
Quant à Jacques Le Fataliste et le Diderot du Supplément c'est pour moi d'un ennui...un très mauvais souvenir encore mais comme élève de première; ça m'a fait longtemps détesté le XVIII°...
Evidemment depuis j'ai lu Marivaux !
@Tangleding, conseil dangereux de "regarder les nuages ou le feuillage des arbres", ça donne des rêveurs, — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !...
- NLM76Grand Maître
Euh bah euh... qu'il se rattache à une tradition britannique m'indiffère complètement ! Il n'y a pas de doute que je n'ai pas su lire Jacques le Fataliste ; mais quand même... ça n'est pas un argument ! Bon d'accord, quel argument opposer à ma mauvaise foi ?Clecle78 a écrit:Moi j'adore Diderot et ce n'est pas du tout n'importe quoi ! Il se rattache à toute une tradition venue de Grande Bretagne J'ai beaucoup aimé travailler sur Jacques le fataliste en TL et la personnalité de Diderot est vraiment intéressante.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- Clecle78Bon génie
Tu dis que c'est n'importe quoi ce que je trouve bien pauvre côté argumentation si on va par là . Donc je te réponds que non, et je précise, il se rattache à Laurence Sterne et son génial Tristam Shandy. Mais on va pas épiloguer 107 ans. Tu as le droit de ne pas aimer mais tu pourrais avoir un jugement plus nuancé au moins.
- Thierry75Niveau 10
C'est Sade le plus drôle et celui qui écrit le mieux. Mais cela fait des années que je ne l'ai pas lu, je crois que je ne pourrais plus. Il y a deux versions de Justine, et celle où c'est Justine la narratrice est incroyablement dr^le (à cause du décalage entre elle et ce qu'elle raconte, et la manière de le raconter, c'est purement jouissif).
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Le moi est haïssable.
- CasparProphète
Je n'ai pas encore lu La Religieuse mais c'est plutôt drôle non ?
- henrietteMédiateur
Justine en classe de 2nde, je ne suis pas sûre sûre...Thierry75 a écrit:C'est Sade le plus drôle et celui qui écrit le mieux. Mais cela fait des années que je ne l'ai pas lu, je crois que je ne pourrais plus. Il y a deux versions de Justine, et celle où c'est Justine la narratrice est incroyablement dr^le (à cause du décalage entre elle et ce qu'elle raconte, et la manière de le raconter, c'est purement jouissif).
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- TangledingGrand Maître
Ça dépend : si tu as envie de rencontrer régulièrement les parents de tes élèves dans le bureau du chef d'établissement ou de découvrir divers services du rectorat...
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- NLM76Grand Maître
Plus sérieusement, Clecle78. Bien sûr, pour commencer, mon jugement négatif sur Diderot est, à coup sûr, un jugement erroné, voire imbécile et prétentieux. J'enverrais vertement promener un élève qui m'assénerait une sottise telle que ce que j'ai affirmé plus haut.Clecle78 a écrit:Tu dis que c'est n'importe quoi ce que je trouve bien pauvre côté argumentation si on va par là . Donc je te réponds que non, et je précise, il se rattache à Laurence Sterne et son génial Tristam Shandy. Mais on va pas épiloguer 107 ans. Tu as le droit de ne pas aimer mais tu pourrais avoir un jugement plus nuancé au moins.
Mais franchement, et il s'agit d'une question esthétique qui me paraît essentielle, tu penses qu'une œuvre est intéressante du fait qu'elle s'inscrit dans une tradition? C'est un raisonnement qui m'est assez étranger.
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- Clecle78Bon génie
Non ce n'est pas ce que j'ai dit. Je répondais à ton " n'importe quoi ". Si quelqu'un doit justifier c'est plutôt toi il me semble, mais tu peux aussi juste reconnaître qu'il n'était pas approprié, ce n'importe quoi, et cesser de me faire de mauvais procès.Je n'ai pas la tête à argumenter plus avant sur le sujet ce soir et je crois que ce n'est pas le topic pour ça. Nous pourrons reprendre éventuellement ce débat à un autre moment. .
- ysabelDevin
Clecle78 a écrit:Moi j'adore Diderot et ce n'est pas du tout n'importe quoi ! Il se rattache à toute une tradition venue de Grande Bretagne J'ai beaucoup aimé travailler sur Jacques le fataliste en TL et la personnalité de Diderot est vraiment intéressante.
J'ai fait plusieurs années Supplément au voyage de Bougainville en 1e ; franchement, un succès ! c'est très drôle.
Faut que je l'envisage avec les secondes.
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Caspar a écrit:Je n'ai pas encore lu La Religieuse mais c'est plutôt drôle non ?
Pas tellement non! On est plutôt révolté de ce qui arrive à l'héroïne.
Par ailleurs pour des secondes, c'est un peu compliqué.
J'ai fait Supplément au Voyage...plusieurs fois.
Voltaire a-t-il été cité ? Candide est amusant une fois que les élèves ont perçu l'ironie.
Je leur passais l'adaptation méconnue de Norbert Carbonneaux
https://m.youtube.com/watch?v=0xwOiV81Pmg&feature=youtu.be
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- NLM76Grand Maître
- Pour plus tard:
- Clecle78 a écrit:Non ce n'est pas ce que j'ai dit. Je répondais à ton " n'importe quoi ". Si quelqu'un doit justifier c'est plutôt toi il me semble, mais tu peux aussi juste reconnaître qu'il n'était pas approprié, ce n'importe quoi, et cesser de me faire de mauvais procès.Je n'ai pas la tête à argumenter plus avant sur le sujet ce soir et je crois que ce n'est pas le topic pour ça. Nous pourrons reprendre éventuellement ce débat à un autre moment.
Je vous propose encore une (mauvaise) idée qui, à mon avis, ne peut pas tenir en 2de : Witold Gombrowicz. Comme Diderot, à la lecture, ça m'énerve, ça m'énerve, ça m'énerve. Mais au bout de quelques dizaines de pages, bien malgré moi, je suis tout le temps mort de rire. Je suis obligé de reconnaître que WG a mis la pâtée à NLM76. Je ne comprends pas bien comment il m'a eu, mais il m'a eu.
Mais au fond, ce qui tient au lycée, c'est la sainte Trinité Molière - La Fontaine - Hugo. Avec eux, je ne vois pas comment on peut encourir le reproche d'un cours de français dépressiogène.
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- e-WandererGrand sage
Flaubert est effectivement très très drôle, avec son habitude d'insérer des éléments discordants dans les grandes scènes de duos amoureux ratés : Emma qui rêve au clair de lune alors que Rodolphe ne pense qu'à la quitter, avec en surimpression une symbolique sexuelle hénaurme ("et cette lueur d'argent semblait s'y tordre jusqu'au fond, à la manière d'un serpent sans tête couvert d'écailles lumineuses. Cela ressemblait aussi à quelque monstrueux candélabre, d'où ruisselaient, tout du long, des gouttes de diamant en fusion") et en conclusion la pêche trop mûre qui s'écrase sur le perron. Le gamin qui joue avec sa "pelle à feu" dans les allées de la fabrique de M. Arnoux et dont la présence enterre les velléités amoureuses de Frédéric. Ou la chaîne rouillé d'un puits qui grince dans le lointain quand il conte fleurette à Rosanette… Mais c'est souvent d'une difficulté technique terrible pour des élèves de lycée, avec un jeu sur les discours rapportés très virtuose et qui transgresse volontiers les règles (des emplois étonnants de futur au beau milieu d'un passage de discours indirect libre, ou inversement des éléments de DIL qui apparaissent de façon anarchique dans le discours direct), un contexte historique et politique très complexe dans L'Éducation Sentimentale, un regard qui appelle une certaine maturité…Shakti a écrit:Flaubert est vraiment très très drôle, sauf dans ses contes à la rigueur, ( ah les comparaisons dans Madame Bovary ! "la conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue et les idées de tout le monde y défilaient...", c'est méchant mais on connaît tous des gens comme ça, on n'y échappe pas soi-même d'ailleurs) alors que dans Bouvard et Pécuchet, une sorte de lourdeur plombe l'horizon.NLM76 a écrit:Tangleding a écrit:Je soutiens à mes élèves et à leurs parents qu'il vaut mieux regarder les nuages ou le feuillage des arbres que de perdre du temps à lire de mauvais livres
J'avoue que ce n'est pas une position très consensuelle, ni dans la profession ni dans mon entourage...
D'accord. Je peux te dire de mon côté que... je n'aime pas lire. En effet, ce n'est pas "lire" qui m'intéresse; c'est lire des livres géniaux.
@DesolationRow : mais non ça n'est pas triste ! C'est drôle, de même que c'est drôle de voir L'Avare. Mais oui, @Elaïna, Emma Bovary, c'est moi aussi ! Et à lire Flaubert, ce que je me bidonne du fait que je sois si risible !
En revanche, Jacques Le Fataliste, ça ne me fait pas rire; ça m'énerve. Sentiment que le n'importe quoi est érigé en suprême originalité : ça m'agace, ça m'agace, ça m'agace.
En même temps (hum), Emma, c'est un de mes pires souvenirs de TL parce que c'est un auteur qui réclame en effet une certaine maturité.
Quant à Jacques Le Fataliste et le Diderot du Supplément c'est pour moi d'un ennui...un très mauvais souvenir encore mais comme élève de première; ça m'a fait longtemps détesté le XVIII°...
Evidemment depuis j'ai lu Marivaux !
@Tangleding, conseil dangereux de "regarder les nuages ou le feuillage des arbres", ça donne des rêveurs, — J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages !...
Huysmans est aussi très drôle, en tout cas dans À Rebours, Sac au dos, les Croquis parisiens ou dans certains opuscules (le texte sur le coiffeur, par exemple) :
- Spoiler:
- L’on s’assied devant une psyché d’acajou qui contient, sur sa plaque de marbre, des lotions en fioles, des boîtes à poudre de riz en verre bleu, des brosses à tête aux crins gras, des peignes chevelus et sales, un pot de pommade ouvert et montrant la marque d’un index imprimé dans de la pâte jaune.
Alors l’odieux supplice commence.
Le corps enveloppé d’un peignoir, une serviette tassée en bourrelet entre la chair du cou et le col de la chemise, sentant poindre aux tempes la petite sueur de l’étouffement, l’on reçoit la poussée d’une main qui vous couche le crâne à droite, et le froid des ciseaux commence à vous faire frissonner le derme.
Au bruyant cliquetis de fer que le tondeur agite, les cheveux s’éparpillent en pluie, tombent dans les yeux, se logent dans les cils, s’attachent aux ailes du nez, se collent aux coins des lèvres qu’ils chatouillent et piquent, tandis qu’une nouvelle poussée de main vous couche subitement le crâne à gauche.
Tête à droite, tête à gauche, fixe, et ce va-et-vient de Guignol continue, aggravé par le galop des cisailles qui manœuvrent autour des oreilles, courent sur les joues, entament la peau, cheminent le long des tempes, barrent l’œil qui louche, ébloui par ces lueurs claires.
- Monsieur, veut-il lire le journal ?
- Non, merci.
- Un beau temps, n’est-ce pas, monsieur ?
- Oui.
- Il y a des années que nous n’avons eu un hiver aussi doux.
- Oui.
Puis, un temps d’arrêt ; le funèbre jardinier s’est tu. Il vous tient maintenant l’occiput entre ses deux poings, et le voilà qui, au mépris des plus simples règles de l’hygiène, vous le balance, en haut, en bas, très vite, penchant sa barbe sur votre front, haleinant sur votre figure, examinant dans la glace de la psyché si les crins tondus sont bien de longueur égale ; le voilà qui émonde, par-ci, par-là, encore, et qui recommence à faire cache-cache avec votre tête qu’il tente, en appuyant dessus, de vous rentrer dans l’estomac, pour mieux juger de l’effet de sa coupe. La souffrance devient intolérable.
Ah ! où sont-ils donc, les bienfaits de la science, les anesthésiques vantés, les doux chloroformes, les apaisants éthers ?
Mais le coiffeur halète, épuisé par ses efforts. Il souffle comme un bœuf, puis se rue de nouveau sur votre caboche, qu’il ratisse maintenant avec un petit peigne et rabote sans trêve avec deux brosses.
Un soupir de détresse vous échappe tandis que, déposant ses étrilles, il secoue votre peignoir.
- Monsieur veut-il une friction ?
- Non.
- Un shampooing alors ?
- Pas davantage.
- Monsieur a tort, cela rafraîchit le cuir chevelu et détruit les pellicules.
D’une voix mourante, l’on finit par accepter le shampooing, las, vaincu, n’espérant plus s’échapper intact de cet antre.
Alors une rosée coule goutte à goutte, sur votre tignasse que l’homme, les manches troussées, récure ; puis tantôt cette rosée qui sue se change en mousse, et, stupéfié, l’on s’aperçoit dans la glace, coiffé d’un plat d’œufs à la neige que de gras doigts crèvent. Le moment est venu où le supplice va atteindre son acuité suprême. Brutalement, votre tête voltige comme sur des raquettes entre les bras du pommadin qui rugit et se démène ; votre cou craque, vos yeux jaillissent, la congestion commence, la folie menace. Dans une dernière lueur de bon sens, dans une dernière prière, l’on implore le ciel, le suppliant de vous accorder un genou, une tête de veau, de vous rendre chauve. L’opération touche à sa fin pourtant. L’on se lève, chancelant, pâle comme sortant d’une longue maladie, guidé par le bourreau qui vous jette la tête dans une cuvette, vous la saisit à la nuque, l’asperge à grands flots d’eau froide, puis la comprime fortement à l’aide d’une serviette et la reporte dans le fauteuil où, pareille à une viande échaudée, elle gît sans mouvement, très blanche.
Il ne reste plus, après les cruelles souffrances endurées, qu’à subir le dégoût des manipulations finales, l’enduit de poix rance, écrasée dans les paumes et plaquée sur le crâne écorché de nouveau par les dents des peignes.
C’est fait, on est dégarrotté, debout, libre. L’on écarte les offres de savon et de lubin qui vous sont faites ; l’on paye et l’on fuit, à toutes jambes, de l’odieuse boutique, mais au grand air, l’égarement s’efface, l’équilibre revient, les pensées reprennent tranquillement leur marche.
On se trouve rajeuni. En même temps qu’il vous sarclait le poil, le merlan vous a, comme par miracle, allégé de dix ans ; des fraîcheurs d’âme, des idées folichonnes éclosent, mais elles se fanent presque aussitôt, car les démangeaisons que procurent les cheveux coupés, tombés sous la chemise, se font sentir. Et lentement, couvant un rhume, l’on retourne chez-soi, admirant l’héroïsme des religieux dont les chairs sont, nuit et jour, volontairement grattées par l’âpre crin des durs cilices.
Sinon, sans forcément chercher ce qui est drôle (encore que), mais plutôt du côté du lumineux, j'ai une tendresse particulière pour Supervielle, par exemple Premier pas de l'univers (excellente voie d'accès aux grands mythes antiques, de surcroît) ou Patrice de la Tour du Pin. Et Giono, Naissance de l'Odyssée, qui est une pure merveille.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- IphigénieProphète
Ah! Pour le coup Giono, c’est la limite à moi: son lyrisme et son rapport à la nature me font vraiment flipper…
- AphrodissiaMonarque
Ah! Naissance de l'Odyssée: c'est beau et drôle ! Mais j'ai voulu le faire lire à mes élèves de 1e HLP la première année, et les pauvres étaient complètement largués : la langue était trop difficile et leur connaissance de l'épopée trop limitée pour bien comprendre. Pourtant ils ont été assez sensibles aux pages étudiées en classe.
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Hominis mens discendo alitur et cogitando. (Cicéron)
Et puis les steaks ? Ça se rate toujours comme la tragédie. Mais à des degrés différents. (M. Duras)
- User9525Niveau 8
Giono n'est pas toujours pesamment lyrique, il me semble (j'ai beaucoup de mal avec Regain par exemple); le Giono d'Un roi ou d'Angelo, des Âmes fortes, des nouvelles aussi est au contraire assez âpre.
@e-Wanderer Merci pour la séance chez le "merlan"! Je ne connaissais pas, c'est méchamment drôle.
Pour en revenir aux lectures de seconde...il me semble qu'ils ne sont pas à l'âge de la subtilité, de l'écart, du pas de côté, alors Hugo, ça marche, Zola, Balzac aussi mais ça leur paraît parfois bien trop sombre; il faut dire que dans La Bête humaine, on cumule viol, meurtres, suicide...c'est du lourd. Fait une fois et on ne peut pas dire que ça marche aussi bien que Le Colonel Chabert qui recèle plus de sensibilité.
@NLM76 Quant à Gombrowicz, en effet, ça me fait à peu près le même effet que Diderot mais impossible d'aller au bout. Essayé une fois, pas retenté.
@e-Wanderer Merci pour la séance chez le "merlan"! Je ne connaissais pas, c'est méchamment drôle.
Pour en revenir aux lectures de seconde...il me semble qu'ils ne sont pas à l'âge de la subtilité, de l'écart, du pas de côté, alors Hugo, ça marche, Zola, Balzac aussi mais ça leur paraît parfois bien trop sombre; il faut dire que dans La Bête humaine, on cumule viol, meurtres, suicide...c'est du lourd. Fait une fois et on ne peut pas dire que ça marche aussi bien que Le Colonel Chabert qui recèle plus de sensibilité.
@NLM76 Quant à Gombrowicz, en effet, ça me fait à peu près le même effet que Diderot mais impossible d'aller au bout. Essayé une fois, pas retenté.
- IphigénieProphète
ça tombe bien il est au programme de L.A (grec ) spé terminale l'an prochain si je ne m'abuse (Odyssée d'Homère (chants XIX et XXIII + Giono... Homère seul en grec, ce serait trop court, comme programme...: comme ils disent, programme "limitatif", en jargon EN )Aphrodissia a écrit:Ah! Naissance de l'Odyssée: c'est beau et drôle ! Mais j'ai voulu le faire lire à mes élèves de 1e HLP la première année, et les pauvres étaient complètement largués : la langue était trop difficile et leur connaissance de l'épopée trop limitée pour bien comprendre. Pourtant ils ont été assez sensibles aux pages étudiées en classe.
Je pensais surtout au Chant du monde dans le lyrisme, mais même dans le Roi, ça dépend des passages. Et si on ajoute l'âpreté, on n'est plus trop dans le comique, ni même le moins sombre...iono n'est pas toujours pesamment lyrique, il me semble (j'ai beaucoup de mal avec Regain par exemple); le Giono d'Un roi ou d'Angelo, des Âmes fortes, des nouvelles aussi est au contraire assez âpre.
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