- Ajonc35Sage
Au tout début de la réforme du bac pro 3 ans , avec des élèves de niveau correct, on faisait 2 EB ( gratos).Balthazaard a écrit:pseudo-intello a écrit:J'ai essayé de convaincre les collègues que le brevet blanc n'était pas une obligation statutaire, on pourrait s'en passer, au vu du travail supplémentaire gratuit, mais elles veulent pas.
Idem chez moi pour le bac blanc (qui ne veut plus rien dire, en plus vu la réforme)....on touche à un dogme de l’Éducation, heureusement que l'on ne brule plus les hérétiques.
Puis au vu de la dégringolade du niveau et de la multiplication des projets, nous étions passés à un seul.
2 ou 3 ans avant le covid, un responsable de filiere ( notre lep fonctionne par filière avec une personne, nommée, qui coordonne) et l'un d'entre eux à décidé du retour de 2 EB, tandis que dans les autres filières, la décision a été collective. Il le présente sous le nom " EB pedagogique" comme si le second ne l'était pas. La seule différence était que les jours n'étaient pas banalisés. Je l'ai fait une fois ( un devoir normal sur 1 heure de cours que j'ai présenté sous ce nom). Dernière pas de bilan, pas de bulletin spécial. Stop.
En 2019, dernier EB que j'ai pu faire. Des résultats lamentables ( et mes collègues aussi) , un nombre important d'élèves sortis au bout d'une heure, sans faire l'ensemble du travail. En fait, la majeure partie n'avait rien travaillé et beaucoup m'ont dit qu'ils allaient s'y mettre pour l'examen.
Il existe encore des collèges, des lycées où ces EB sont importants, des collégiens et des lycéens aussi. Mais ras le bol de se taper tout ce travail sans retour d'un nombre d'élèves conséquent. Combien de bouses à corriger sans qu'il y ait plus de 10 % qui soient intéressants et qui permettent de travailler les points faibles. Cela me fait penser à une salle de réanimation où toutes les machines clignotent, les alarmes hurlent. On ne peut plus rien faire. On débranché.
L'EB, si je travaillais encore, je le ferais ne serait- ce que pour un élève. Au MAAF, les élèves sont à 50 % en cccf, connaissent leurs notes donc l'EB pour les disciplines qui restent..... et puis " on s'y mettra.... la veille "
Je rajoute que je n'ai jamais connu d'EB mais nous savions que chaque leçon, chaque travail proposé ( en classe ou à la maison) était une préparation et les bons élèves ( bons = serieux) le savent.
- JacqGuide spirituel
Balthazaard a écrit:Clecle78 a écrit:C'est pareil que " Des profs n'ont rien fait pendant le confinement " en fait.
Pas tout à fait....il n'y a pas pour ce que je dis la volonté de stigmatiser qui que ce soit...
Il y a des titulaires dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Il y a des contractuels dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Mais si la moyenne des contractuels fournit un travail de qualité égale à celle des titulaires, comme la tonalité des messages abordant cette question laisse à penser, pourquoi avoir des titulaires qui coûtent largement plus cher?
Aucune volonté maligne, une évidence comptable ....non?
Bien sûr que la logique est purement comptable, elle est même affichée par le gouvernement actuel (augmenter le nombre de contractuels était un objectif du quinquennat), non remise en cause sous la précédente présidence et largement utilisé par celle d'avant (à qui l'on doit la CDIsation).
Dire que des contractuels font bien leur boulot ("des" ce n'est pas "tous") et des titulaires parfois mal ne revient pas à "consentir" à ce système.
Ce système est imposé, pas à nous, puisqu'on ne nous demande pas notre avis. La plupart des syndicats (j'écris la plupart car je ne connais pas tous leurs revendications) des ouvertures de postes plutôt qu'un recours aux contractuels. Certains demandent la titularisation de tous (ce à quoi je suis opposé même si je pense que la titularisation de certains devrait être favorisée).
Il y a de très bons contractuels, oui, et des totalement à la masse. Pire même est le recours, depuis longtemps dénoncé, à des contractuels qui ont échoué aux concours. La pénurie des candidats "valables" aux différents concours pose problème. Là, nous avions dans une discipline, un stagiaire totalement à la masse qui ne va pas être titularisé et il s'en fiche d'ailleurs totalement car il va retourner s'installer en IDF (il n'est pas stagiaire dans les académies d'IDF) où il sait qu'il sera sans problème embauché tellement la pénurie est grande dans sa matière.
- BoubouleDoyen
Balthazaard a écrit:IL y a des matières chez moi, où il n'y a quasiment plus que des contractuels...certaines ont tourné à UN titulaire, et je crois qu'en philo, cette année il n'y a plus de titulaire.
Si tout le monde est content, pas de souci.
En physique-chimie, les contractuels capables de gérer de A à Z un TP dans le cycle terminal doivent tenir de la licorne. Mais on peut décider de se passer des TPs.
- CeladonDemi-dieu
- WeirdanNiveau 7
- BoubouleDoyen
Celadon a écrit:J'ai du mal à comprendre que seule l'idéologie néo-libérale commande des actions mortifères de cet ordre sur des millions de gens. Les décideurs doivent bien y avoir un intérêt autre, non ?
Ce n'est pas une idéologie néo-libérale, ceux qui se sont cooptés s'entretiennent en proposant autre chose que ce que le bon sens commande : il se trouve que c'est plus que médiocre.
- CasparProphète
Ta logique est malheureusement imparable, et en plus les contractuels sont déplaçables selon les besoins (seul petit hic, ils peuvent aussi démissionner plus facilement ou refuser un poste).Balthazaard a écrit:Clecle78 a écrit:C'est pareil que " Des profs n'ont rien fait pendant le confinement " en fait.
Pas tout à fait....il n'y a pas pour ce que je dis la volonté de stigmatiser qui que ce soit...
Il y a des titulaires dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Il y a des contractuels dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Mais si la moyenne des contractuels fournit un travail de qualité égale à celle des titulaires, comme la tonalité des messages abordant cette question laisse à penser, pourquoi avoir des titulaires qui coûtent largement plus cher?
Aucune volonté maligne, une évidence comptable ....non?
- elsassfreiNiveau 7
Oublier cette base c'est se mentir et surtout se tirer une balle dans le pied. Le scandale c'est d'essayer de payer moins les contractuels.
Nous sommes dans une économie de marché : quand on veut disposer des gens, il faut les payer, et c'est vrai AUSSI pour les enseignants.
[EDIT]:
J'ajoute : et jusqu'à preuve du contraire, c'est surtout dans les bureaux que, à catégorie égale, on gagne plus. J'ai entendu parler d'une différence allant jusqu'à 23% pour les fonctionnaires de catégorie A. Merci de me corriger si j'ai écrit quelque chose de faux.
- dandelionVénérable
Pour quoi est-on prêt à se saigner aux quatre veines voire à s’endetter? La santé et l’éducation. En France il y avait peu de marché de l’éducation, alors on en crée un. Quant aux personnes trop défavorisées, et qui doivent s’acheter leur pain à crédit, on leur laisse une coquille vide avec écrit école dessus.
Aux Etats-Unis, les écoles des quartiers riches ont des profs capables d’enseigner le calculus et la physique qui va avec (un remplaçant qui a un niveau suffisant pour enseigner à ce niveau, cela ne se trouve pas sous les sabots d’un cheval). Dans les quartiers les plus pauvres ou les écoles les plus rurales, il n’y a parfois pas de cours de maths du tout. Et comme c’est un critère de sélection pour entrer à l’université et avoir une bourse...
- JacqGuide spirituel
Caspar a écrit:Ta logique est malheureusement imparable, et en plus les contractuels sont déplaçables selon les besoins (seul petit hic, ils peuvent aussi démissionner plus facilement ou refuser un poste).Balthazaard a écrit:Clecle78 a écrit:C'est pareil que " Des profs n'ont rien fait pendant le confinement " en fait.
Pas tout à fait....il n'y a pas pour ce que je dis la volonté de stigmatiser qui que ce soit...
Il y a des titulaires dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Il y a des contractuels dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Mais si la moyenne des contractuels fournit un travail de qualité égale à celle des titulaires, comme la tonalité des messages abordant cette question laisse à penser, pourquoi avoir des titulaires qui coûtent largement plus cher?
Aucune volonté maligne, une évidence comptable ....non?
Le hic aussi c'est qu'ils (outre le cas que je citais plus haut) ne vont pas être mutés dans les académies déficitaires (on le recrutera sur place, augmentant le faible niveau de recrutement ensuite dans ces zones), bloquant du coup les mutations de retour vers les académies où veut retourner le titulaire. Et c'est là où le serpent se mord la queue puisque certains contractuels préfèrent rester contractuels pour éviter la mutation nationale (je parle donc du secondaire).
Personne ne défend ici le système de contractualisation, enfin je pense, mais condamner ce système ne veut pas dire non plus rejeter le travail et la qualité des "bons" contractuels.
- dandelionVénérable
- HémisphèreNiveau 2
Jacq a écrit:Caspar a écrit:Ta logique est malheureusement imparable, et en plus les contractuels sont déplaçables selon les besoins (seul petit hic, ils peuvent aussi démissionner plus facilement ou refuser un poste).Balthazaard a écrit:Clecle78 a écrit:C'est pareil que " Des profs n'ont rien fait pendant le confinement " en fait.
Pas tout à fait....il n'y a pas pour ce que je dis la volonté de stigmatiser qui que ce soit...
Il y a des titulaires dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Il y a des contractuels dont le travail peut prêter à critique, c'est sûr quelles qu'en soient les raisons..
Mais si la moyenne des contractuels fournit un travail de qualité égale à celle des titulaires, comme la tonalité des messages abordant cette question laisse à penser, pourquoi avoir des titulaires qui coûtent largement plus cher?
Aucune volonté maligne, une évidence comptable ....non?
Le hic aussi c'est qu'ils (outre le cas que je citais plus haut) ne vont pas être mutés dans les académies déficitaires (on le recrutera sur place, augmentant le faible niveau de recrutement ensuite dans ces zones), bloquant du coup les mutations de retour vers les académies où veut retourner le titulaire. Et c'est là où le serpent se mord la queue puisque certains contractuels préfèrent rester contractuels pour éviter la mutation nationale (je parle donc du secondaire).
Personne ne défend ici le système de contractualisation, enfin je pense, mais condamner ce système ne veut pas dire non plus rejeter le travail et la qualité des "bons" contractuels.
Complètement d'accord avec toi, Jacq. Le corollaire de la contractualisation qui recrute sur place, c'est aussi le coup dur, sur le plan personnel plus que professionnel, pour tous les titulaires mutés à 600 km de chez eux et espérant rentrer un jour.
- CasparProphète
- User3296Niveau 7
Ananké a écrit:Pour répondre à Nixe nixette sur les moyens pour se "payer en temps libre", au niveau des notes je procède ainsi maintenant :
- une note d'oral obtenue en interrogeant les élèves en début de cours sur ce qui a été fait la/les fois précédentes (= 1 note sans avoir de copies, force les élèves à réviser régulièrement) notée sur 5 (5 q° de cours quoi) ; ça prend 10mn au début du cours ;
- un petit devoir sur 10 où l'on fait seulement une partie d'explication de texte ou de dissertation (conseillé par les inspecteurs eux-mêmes - !!! - tellement nos conditions de travail se sont dégradées)
- et un seul type bac complet par trimestre.
Pas de devoir supplémentaires ou à la marge pour les élèves qui demandent, et encore.
Parfois je culpabilise, puis je vois ma fiche de paie ou bien je reconsidère les cours où j'ai voulu faire des choses un peu exigeantes : la majeure partie des classes n'y arrive pas, donc aucun regret.
Avec les classes techno c'est le naufrage : il n'y a même pas vraiment besoin de préparer les cours puisque la compréhension d'un texte peut mettre 4h tellement leur niveau de langue française est bas. Je ne bourrine plus, ça ne sert à rien. Si en une heure on a fait deux définitions et vu la thèse d'un auteur, c'est qu'on a bien travaillé ...
Edit : se servir aussi beaucoup des manuels, certains sont très bien faits, j'ai passé parfois des heures à construire un document dont il y avait une version similaire et plus belle dans un manuel ... On nous fait croire que travailler comme ça c'est pour les flemmards, je ne pense pas.
Merci Ananké pour ce partage.
Pour repartir sur le sujet :
Le problème c'est que dans certains lycées (remarquez je l'ai observé / supporté dans plusieurs lycées de style différent) les élèves ne faisaient que demander des "devoirs de rattrapages", une pression dingue que j'ai vu augmenter depuis Parcoursup et la réforme.
Bien sûr que je suis d'accord pour ne faire que ce qui est "obligatoire", mais il y a tellement de pressions diverses et variées... Chez les professeurs eux-mêmes... ("mais madame un tel ou une telle ils font ça eux"... etc)
Il faut avoir les reins solides. Surtout quand de nombreux collègues proposent tout un tas de petits devoirs de rattrapage à côté... plein de notes, (en particulier sous forme de QCM : alors les QCM, peut-être que c'est pertinent de temps en temps, chacun ses goûts, mais pour former les élèves à composer un commentaire et une dissertation sur oeuvre... bof) et encore, je ne parle que du lycée, où je ne suis plus affectée pour l'instant.
Mon idée directrice c'était : ok, faire "seulement" ce qui est règlementairement attendu de nous (et c'est bien mon intention), mais, est-ce que le salaire suffira ? (notez bien que je m'oppose totalement au nouveau statut, en cas de doute à la lecture de mon message).
Refuser le nouveau statut, d'accord, mais, comment allons-nous finir le mois ? C'est tout simplement ma question, ma crainte.
Edit : désolée pour la piètre qualité de mon style, je n'arrive pas à exprimer clairement et de manière concise mon idée.
Cf. le fil "Aujourd'hui je suis fier de moi parce que", c'est apparemment encore trop tôt pour rédiger, les idées ne sont pas encore claires... (enfin ce qui est clair c'est mon opposition au nouveau statut et ma crainte des fins de mois)
Je vous laisse faire le débat...
- JacqGuide spirituel
Caspar a écrit:Oui, il vont aussi vouloir réformer le système des mutations sans aucun doute.
Suppression du statut tel que nous le connaissons, suppression du concours, un statut nouveau où vous acceptez tout, comme nos collègues contractuels qui sont corvéables à merci, avec à la clef une modification du système des mutations que nous connaissons (avec ses défauts).
Et notre système, son principal défaut est lié à son absence de fluidité du mouvement du fait de la restriction des postes dans toutes les académies ce qui bloque les collègues dans les académies déficitaires alors qu'il y a des postes dans leur académie d'origine, pourvus par des contractuels.
- Pontorson50Fidèle du forum
Celadon a écrit:J'ai du mal à comprendre que seule l'idéologie néo-libérale commande des actions mortifères de cet ordre sur des millions de gens. Les décideurs doivent bien y avoir un intérêt autre, non ?
Les budgets liés au vieillissement les effraient sans doute personnellement. S'intéresser à une institution que on n'a plus par construction à fréquenter est plus difficile que s'intéresser à une institution où l'on risque fortement d'aller avec l'âge.
Pour moi, c'est cela qui explique que l'on rogne sur l'Educ Nat, parce que les risques santé et dépendance sont à l'os alors que les besoins vont immensément croître avec une croissance économique par habitant nulle. Et là nul dirigeant ne peut se dire "bof c'est pas grave, les enfants finissent bien par grandir quand même". Et nul électeur non plus.
Et quand je dis "on", c'est nous en tant qu'adultes. Dépenser pour des gens d'âge inférieur au nôtre n'est pas un réflexe. Se rappeler enfin :
-de la faible fécondité relative des dirigeants (mener une vie de famille en étant dirigeant relevant du sport de compétition, et puis ce sont plus souvent des hommes), ils ont moins d'enfants que les autres, à commencer par notre chef bien aimé. Et la fécondité est de toutes façons en baisse durable en Europe. Il est logique que la passion pour l'école dans les budgets date des années 60 et 70 : les enfants arrivant en masse, il n'y avait pas le choix, et le mur de fin de vie du baby boom c'était pour plus tard.
-de l'âge moyen des votants : il est déjà de 50 ans! ces électeurs sont donc de plus en plus nombreux à ne plus avoir d'enfants à scolariser, il se sentent moins concernés que les jeunes, lesquels votent de moins en moins.
En revanche je ne crois pas au cynisme dans un phénomène aussi massif de désintérêt financier pour l'Educ Nat. Les cyniques ne sont pas la majorité, en politique ni ailleurs, mais je suis peut-être optimiste.
- AnankéNiveau 9
Nixe nicette a écrit: Le problème c'est que dans certains lycées (remarquez je l'ai observé / supporté dans plusieurs lycées de style différent) les élèves ne faisaient que demander des "devoirs de rattrapages", une pression dingue que j'ai vu augmenter depuis Parcoursup et la réforme.
Bien sûr que je suis d'accord pour ne faire que ce qui est "obligatoire", mais il y a tellement de pressions diverses et variées... Chez les professeurs eux-mêmes... ("mais madame un tel ou une telle ils font ça eux"... etc)
Il faut avoir les reins solides. Surtout quand de nombreux collègues proposent tout un tas de petits devoirs de rattrapage à côté... plein de notes, (en particulier sous forme de QCM : alors les QCM, peut-être que c'est pertinent de temps en temps, chacun ses goûts, mais pour former les élèves à composer un commentaire et une dissertation sur oeuvre... bof) et encore, je ne parle que du lycée, où je ne suis plus affectée pour l'instant.
C'est la véritable plaie ces devoirs de rattrapages à l'infini, en nette multiplication depuis la réforme, oui. Au point qu'une collègue m'a dit qu'en plein contrôle, un élève (qui, probablement, n'vaita pas révisé) a demandé s'il y aurait un devoir de rattrapage pour le contrôle ... en cours ... ! Je pense que refuser des contrôles de rattrapage se justifie pédagogiquement : ça maintient les élèves dans une attitude de non travail, donc non ! Facile à dire, moins à faire. Parfois je fais des séances d'auto-correction, où les élèves se corrigent eux-mêmes (je re-corrige après... mais c'est très rapide, plus que faire des devoirs de rattrapage pour des matières où il faut rédiger).
Je suis aussi d'accord que certain collègues (ou nous-mêmes parfois) sont nos pires ennemis : je vois des collègues de SVT avec les Quizzinières et compagnie avoir une douzaine de notes par trimestre (puisque QCM qui s'autocorrigent). Ok, chaque matière à ses spécificités et peut-être que chaque TP doit être noté, mais nous à côté avec 3 notes obtenues laborieusement, on fait pâle figure et il faut ensuite expliquer aussi cela aux parents/hiérarchies/
Bref, il faut tenir la pression en ayant des arguments pédagogiques à retourner à ceux qui posent des questions : si un parent venait à me demander pourquoi il n'y a pas de devoir de rattrapage, j'expliquerai bien qu'on ne travaille pas la veille d'un examen, qu'accessoirement il y a déjà un devoir que j'attends (souvent les élèves en question sont ceux qui ne rendent même pas les travaux obligatoire, alors bon ....), que c'est valider une attitude paresseuse qui ne permet pas d'acquérir compétences et savoir-faire qui exigent répétition; rigueur et apprentissage régulier et que j'imagine qu'en tant que parent ce n'est pas une telle attitude que vous attendez de votre enfant.
- IlonaHabitué du forum
Pontorson50 a écrit: En revanche je ne crois pas au cynisme dans un phénomène aussi massif de désintérêt financier pour l'Educ Nat. Les cyniques ne sont pas la majorité, en politique ni ailleurs, mais je suis peut-être optimiste.
Vous êtes optimiste, pour moi, la politique est un filtre qui sélectionne les individus les moins recommandables.
- VicomteDeValmontGrand sage
Grand Oral @SNESFSU@SVenetitay : « Pourquoi vous n'augmentez pas TOUS les enseignants au regard du déclassement salarial ? »
— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) March 24, 2022
Représentante Macron : « Blabla.. Mieux reconnaître les missions qu'un prof accepte d'assumer au-delà de sa mission d'enseignement »
Toute honte bue ! pic.twitter.com/EW0sWaiXFQ
_________________
Cette insigne faveur que votre coeur réclame
Nuit à ma renommée et répugne à mon âme.
- zigmag17Guide spirituel
- ProflambdadaHabitué du forum
Tout à fait d'accord... Dans mon collège, le prof de techno qui a les élèves une heure par semaine a plus de notes que moi qui les ai 3 ou 4 h par semaine.. Pourtant j'en corrige des évaluations, j'en fais des cours, on en corrige des exercices.. Mais entre ses notes de TP, notes de QCM (sans correction pour le prof), note évaluation autre, note exposés etc. Je me demande quand il fait cours.. Et de ce que j'entends, jamais.. Découverte en activité, bilan, éval...Ananké a écrit:Nixe nicette a écrit: Le problème c'est que dans certains lycées (remarquez je l'ai observé / supporté dans plusieurs lycées de style différent) les élèves ne faisaient que demander des "devoirs de rattrapages", une pression dingue que j'ai vu augmenter depuis Parcoursup et la réforme.
Bien sûr que je suis d'accord pour ne faire que ce qui est "obligatoire", mais il y a tellement de pressions diverses et variées... Chez les professeurs eux-mêmes... ("mais madame un tel ou une telle ils font ça eux"... etc)
Il faut avoir les reins solides. Surtout quand de nombreux collègues proposent tout un tas de petits devoirs de rattrapage à côté... plein de notes, (en particulier sous forme de QCM : alors les QCM, peut-être que c'est pertinent de temps en temps, chacun ses goûts, mais pour former les élèves à composer un commentaire et une dissertation sur oeuvre... bof) et encore, je ne parle que du lycée, où je ne suis plus affectée pour l'instant.
C'est la véritable plaie ces devoirs de rattrapages à l'infini, en nette multiplication depuis la réforme, oui. Au point qu'une collègue m'a dit qu'en plein contrôle, un élève (qui, probablement, n'vaita pas révisé) a demandé s'il y aurait un devoir de rattrapage pour le contrôle ... en cours ... ! Je pense que refuser des contrôles de rattrapage se justifie pédagogiquement : ça maintient les élèves dans une attitude de non travail, donc non ! Facile à dire, moins à faire. Parfois je fais des séances d'auto-correction, où les élèves se corrigent eux-mêmes (je re-corrige après... mais c'est très rapide, plus que faire des devoirs de rattrapage pour des matières où il faut rédiger).
Je suis aussi d'accord que certain collègues (ou nous-mêmes parfois) sont nos pires ennemis : je vois des collègues de SVT avec les Quizzinières et compagnie avoir une douzaine de notes par trimestre (puisque QCM qui s'autocorrigent). Ok, chaque matière à ses spécificités et peut-être que chaque TP doit être noté, mais nous à côté avec 3 notes obtenues laborieusement, on fait pâle figure et il faut ensuite expliquer aussi cela aux parents/hiérarchies/gens relous.
Bref, il faut tenir la pression en ayant des arguments pédagogiques à retourner à ceux qui posent des questions : si un parent venait à me demander pourquoi il n'y a pas de devoir de rattrapage, j'expliquerai bien qu'on ne travaille pas la veille d'un examen, qu'accessoirement il y a déjà un devoir que j'attends (souvent les élèves en question sont ceux qui ne rendent même pas les travaux obligatoire, alors bon ....), que c'est valider une attitude paresseuse qui ne permet pas d'acquérir compétences et savoir-faire qui exigent répétition; rigueur et apprentissage régulier et que j'imagine qu'en tant que parent ce n'est pas une telle attitude que vous attendez de votre enfant.
- pseudo-intelloSage
VicomteDeValmont a écrit:Grand Oral @SNESFSU@SVenetitay : « Pourquoi vous n'augmentez pas TOUS les enseignants au regard du déclassement salarial ? »
— Du pognon pour les profs! (@Ithyphallique) March 24, 2022
Représentante Macron : « Blabla.. Mieux reconnaître les missions qu'un prof accepte d'assumer au-delà de sa mission d'enseignement »
Toute honte bue ! pic.twitter.com/EW0sWaiXFQ
Oh, c'est le grand retour du "vous l'faites déjà" !
Chapitre 1, l'histoire des arts : ben en fat, ils vont passer un oral en présentant des œuvres d'art mais ne vous affolez pas, il n'y aura pas de travail supplémentaire, parce que des œuvres d'art en classe, vous le faites déjà, c'est au programme de français / HG musique / arts pla ! (bon, c'est sûr qu'il faudra que la trace écrite soit un peu fouillée, voire même que vous leur balanciez un dossier costaud pour qu'ils puissent recracher plus facilement à l'épreuve ais, oh, hein, c'est peanuts).
Chapitre 2 : le statut Hamon 2014 : bon, on va rajouter des missions dans votre statut en sus des heures de cours, mais vous n'allez quand même pas râler, c'est juste des trucs que vous faites déjà, c'est juste qu'on les écrits surle papier comme ça, vous êtes mieux reconnue, tout le monde voit bien qu'un prof ça fait tout ça (OK, on vire des garde-fous et on ajoute des tâches dont certains se dispensaient, mais chut).
Chapitre 3, Macron 2022 : signez le pacte, ça indique que vous ne faites pas qu'enseigner, mais que vous maintenez le lien avec les familles, que vous vous intéressez à vos élèves, que des trucs que vous faites déjà, donc allez, signez ! (mais ne lisez pas trop les petits caractères avant de signer, je préfère).
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Proflambdada a écrit:Tout à fait d'accord... Dans mon collège, le prof de techno qui a les élèves une heure par semaine a plus de notes que moi qui les ai 3 ou 4 h par semaine.. Pourtant j'en corrige des évaluations, j'en fais des cours, on en corrige des exercices.. Mais entre ses notes de TP, notes de QCM (sans correction pour le prof), note évaluation autre, note exposés etc. Je me demande quand il fait cours.. Et de ce que j'entends, jamais.. Découverte en activité, bilan, éval...Ananké a écrit:Nixe nicette a écrit: Le problème c'est que dans certains lycées (remarquez je l'ai observé / supporté dans plusieurs lycées de style différent) les élèves ne faisaient que demander des "devoirs de rattrapages", une pression dingue que j'ai vu augmenter depuis Parcoursup et la réforme.
Bien sûr que je suis d'accord pour ne faire que ce qui est "obligatoire", mais il y a tellement de pressions diverses et variées... Chez les professeurs eux-mêmes... ("mais madame un tel ou une telle ils font ça eux"... etc)
Il faut avoir les reins solides. Surtout quand de nombreux collègues proposent tout un tas de petits devoirs de rattrapage à côté... plein de notes, (en particulier sous forme de QCM : alors les QCM, peut-être que c'est pertinent de temps en temps, chacun ses goûts, mais pour former les élèves à composer un commentaire et une dissertation sur oeuvre... bof) et encore, je ne parle que du lycée, où je ne suis plus affectée pour l'instant.
C'est la véritable plaie ces devoirs de rattrapages à l'infini, en nette multiplication depuis la réforme, oui. Au point qu'une collègue m'a dit qu'en plein contrôle, un élève (qui, probablement, n'vaita pas révisé) a demandé s'il y aurait un devoir de rattrapage pour le contrôle ... en cours ... ! Je pense que refuser des contrôles de rattrapage se justifie pédagogiquement : ça maintient les élèves dans une attitude de non travail, donc non ! Facile à dire, moins à faire. Parfois je fais des séances d'auto-correction, où les élèves se corrigent eux-mêmes (je re-corrige après... mais c'est très rapide, plus que faire des devoirs de rattrapage pour des matières où il faut rédiger).
Je suis aussi d'accord que certain collègues (ou nous-mêmes parfois) sont nos pires ennemis : je vois des collègues de SVT avec les Quizzinières et compagnie avoir une douzaine de notes par trimestre (puisque QCM qui s'autocorrigent). Ok, chaque matière à ses spécificités et peut-être que chaque TP doit être noté, mais nous à côté avec 3 notes obtenues laborieusement, on fait pâle figure et il faut ensuite expliquer aussi cela aux parents/hiérarchies/gens relous.
Bref, il faut tenir la pression en ayant des arguments pédagogiques à retourner à ceux qui posent des questions : si un parent venait à me demander pourquoi il n'y a pas de devoir de rattrapage, j'expliquerai bien qu'on ne travaille pas la veille d'un examen, qu'accessoirement il y a déjà un devoir que j'attends (souvent les élèves en question sont ceux qui ne rendent même pas les travaux obligatoire, alors bon ....), que c'est valider une attitude paresseuse qui ne permet pas d'acquérir compétences et savoir-faire qui exigent répétition; rigueur et apprentissage régulier et que j'imagine qu'en tant que parent ce n'est pas une telle attitude que vous attendez de votre enfant.
oui, les profs de SVT et de techno, c'est les pires.
- ysabelDevin
Cath a écrit:Bien sûr. Parce que ces tâches on les fait tous, donc pourquoi ne pas augmenter tout le monde.
Je me disais la même chose... C'es bien la preuve qu'ils se foutent de nous ! Mais qu'attendre de LREM ?
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IncalNiveau 2
Celadon a écrit:J'ai du mal à comprendre que seule l'idéologie néo-libérale commande des actions mortifères de cet ordre sur des millions de gens. Les décideurs doivent bien y avoir un intérêt autre, non ?
Je pense que l'on s'illusionne un peu en projetant sur les décideurs la responsabilité et/ou le bénéfice des transformations de l'Ecole.
1) La grande majorité des milieux professionnels ne s'intéresse plus autant qu'avant aux diplômes théoriques (beaucoup moins même). Un diplôme court et précis, un certain nombre de stages, et une bonne présentation de soi ("soft skills", capacité à bien présenter, à persuader, etc...) sont perçus comme bien plus cruciaux. Or l'école secondaire reste quand même sacrément cramponnée à des enseignements théoriques.
Pour les milieux professionnels plus exigeants intellectuellement (médecin, ingénieur, enseignant-chercheur, etc...), la part d'auto-formation de la part de l'apprenant est énorme en fait. Et une grande partie du cursus secondaire est dispensable selon vers quoi on s'oriente. C'est plus la méthodologie de travail (qui peut s'apprendre en tant que telle) que les contenus qui sont importants. Je suis personnellement partisan d'un entraînement plus précoce et spécialisé des élèves qui veulent s'engager dans des filières à haut niveau intellectuel.
2) Evidemment, il n'y a pas que le milieu professionnel qui est l'objectif de l'enseignement. Mais ce serait vraiment se voiler la face que de nier que les choses ont beaucoup évolué dans les soirées de Monsieur Durand : l'étalage de culture intellectuelle ou d'analyse du monde est perçu au mieux comme barbant, au pire comme suspect et condescendant. Il y a 20 ou 30 ans, la culture était un marqueur social, et il était très pertinent d'essayer d'homogénéiser le niveau des futurs adultes pour qu'ils n'en pâtissent pas. En 2020, autour d'un whisky japonais, d'une bière ipa ou d'un vin rouge servi dans un grand verre pour faire comme les New-Yorkais dans les sitcoms, on cause plutôt séries, enfants, travaux dans la maison, camping-car, maison secondaire, mariage du deuxième enfant oh la la on a eu un souci avec le traiteur (sujet variant selon la génération) ...
Je ne ferai pas l'unanimité en le pointant, mais j'ai de plus en plus l'impression que les profs sont des gens qui voudraient que leurs élèves leur ressemblent, dans leur façon "critique" de penser, ou dans leur amour de Flaubert, de Pythagore, ou de l'Empire Byzantin. L'expression d'une solitude sociale ? Ce n'est pas quelque chose que j'imagine, mais que j'entends. On déplore beaucoup, en salle des profs, on regrette, etc...
3) Il y a maintenant pas mal d'études (malheureusement payantes d'accès si on n'a pas un code d'universitaire) qui montrent de façon cohérente et consistante le profil de l'élève qui a le plus de chances de réussir. C'est brut mais c'est comme ça : un bon qi, un projet (qui peut être assez général, mais en tout cas pas "boh je vais voir"), et peu de sollicitations des profs. En gros : l'intello autonome.
En fin d'année dernière est sortie une étude portant sur plus de 2000 étudiants. Les élèves avec un bon qi ont leur réussite qui augmente avec leur travail. Les élèves avec un bas qi n'ont que peu de différences de résultats avec leur travail.
Bref, l'école ne joue qu'un rôle mineur par rapport à ce qu'elle prétend parfois avoir, dans le destin des élèves qui sont ensuite envoyés dans le supérieur. On sait tous qu'on le sait au fond de nous, on se raccroche au cas particulier de tel élève qui s'en est sorti grâce à, mais bon, la réalité est là. L'autonomie de l'élève nous précède, comme d'autres facteurs déterminants.
Alors tout ça, c'est peut-être moi qui débloque, mais malgré mon désamour total pour nos dirigeants, je reconnais un principe de réalité plus général : au-delà de l'apprentissage des "fondamentaux" (lire, écrire, compter), l'école défendue par beaucoup de profs - si j'en crois ce que j'entends en salle des profs - me semble plus tenir de l'idéologie et de l'anxiété face au changement du monde, que du sens pratique.
L'idéologie néo-libérale est profondément injuste dans le traitement des enseignants qui ont quand même été dans l'ensemble des employés loyaux et consciencieux. Mais ils n'ont par ailleurs peut-être pas tort dans leur volonté de transformer l'école, même s'ils s'y prennent assez mal (chaos total des réformes) et de manière antipathique.
Bon, j'ai peut-être été un peu bourrin en écrivant tout ça... Tant pis, je laisse...
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