- Lowpow29Neoprof expérimenté
@Scalaire c'est sûrement que ta naïveté sur les horaires de travail s'apparente à du troll.
Mais une fois sur le terrain tu te feras ta propre idée !
Mais une fois sur le terrain tu te feras ta propre idée !
- ProvenceEnchanteur
Scalaire a écrit:Provence a écrit:Je ne pense pas que Scalaire soit un véritable candidat à la reconversion.
Pourquoi ? Je n'ai jamais travaillé dans ce milieu qui pourtant m'intéresse donc c'est normal que je pose des questions et que je m'informe...
Je peux comprendre que la profession est difficile avec manque de moyens, manque de reconnaissance etc... mais tu peux dans ce cas envisager toi aussi de changer de métier si c'est si pénible car à t'entendre on dirait que c'est l'enfer sur terre être prof et par conséquent tu me casses le moral
Tu as commencé par poser des questions pour y répondre toi-même. Si tu connais mieux que des professeurs expérimentés la réalité du métier, inutile de faire semblant de prendre des avis : fonce dans cette voie nouvelle et si douce!
Désolée de te casser le moral. Il va falloir t’endurcir si tu veux enseigner.
Quant à mes décisions personnelles et professionnelles, elles ne te concernent en rien.
- MitcindyNiveau 10
Scalaire a écrit:Bonjour à tous,
Je vous remercie pour vos commentaires et vos conseils qui sont d'une aide précieuse. Je savais les "inconvénients" du métier d'enseignant notamment celui de la rémunération très moyenne et le fait de devoir gérer des classes difficiles même jusqu'en Terminale S mais je ne connaissais pas tous les aspects négatifs que vous évoquez (manque de considération de la hiérarchie, mobilité très difficile, reprise de l'ancienneté très partielle etc...). Je ne sais pas si c'est spécifique à l'Education Nationale ou à la fonction publique entière. Je dois vous avouer que les commentaires que j'ai pu lire m'ont laissé un goût plutôt amer de la profession et que je pense candidater à l'académie de Lille pour être prof contractuel dans un premier temps. J'ai lu que certains enseignants sur cette discussion souhaitent faire exactement l'inverse de moi c'est à dire une carrière dans le privé, il y a aussi des aspects négatifs dans le privé (compétition féroce sur le marché de l'emploi, horaires de bureau 9h-18h, avoir un manager sur le dos, augmentations annuelle ridicule, métier parfois vide de sens uniquement pour faire du fric etc...).
Ce qui me plaisait chez le métier d'enseignant c'est la liberté d'organisation au niveau de son travail (avec pour seul impératif bien-sûr de couvrir tout le programme scolaire), le temps libre et les vacances scolaires, la sécurité de l'emploi, avoir un métier humain.
En tout cas le principal c'est qu'au final privé ou public enseignant ou ingénieur chacun y trouve son compte et que chacun trouve chaussure à son pied
Je viens également du privé (grosse boite) et j'enseigne depuis 6 ans en tant que contractuelle. Je l'ai fait pour "voir".
Mon avis :
Le positif :
J'adore enseigner, c'est une vraie passion !
J'adore être au contact des jeunes, c'est un bain énergétique, une cure de jouvence.
On est tranquilles, pas de chef pour vous dire que faire (surtout en tant que contractuel). Je n'ai eu qu'une inspection en 6 ans.
J'ai énormément de travail mais comme il me passionne, ça passe.
On est le "chef " de sa classe et la mission fait (pour moi) sens. Je ne travaille pas pour faire du profit.
Le négatif :
Le métier est TRES dur la première année. Il faut bâtir tous ses cours et on est littéralement jeté dans la cage aux fauves.
Bonjour les problèmes de discipline au début ! MAIS on apprend à se faire respecter au fur et à mesure. En aucun cas, il ne faut jeter l'éponge si on se fait bordéliser la première année. L'autorité, ça s'apprend !
La paie, qui est une honte. Personnellement, heureusement que j'ai des revenus à côté !
Le statut de contractuel. Tu risques d'en entendre des "vertes et des pas mûres" de tous les côtés, même si tu es compétent dans ta discipline et que tu assures aussi bien que les collègues. Bon, après, il faut se dire "laisse causer", surtout quand tu vois que les élèves progressent...
Depuis 6 ans, je suis baladée d'un collège ou d'un lycée à l'autre. Actuellement, je fais 100 km par jour.
Bon courage !
- LefterisEsprit sacré
Il est vrai que l'on a beau avoir pas mal de choses, on a du mal à imaginer tant qu'on n'y est pas, et pire tant qu'on n'est pas encore usé mentalement. Je ne me suis pas précipité la fleur au fusil, j'ai connu des enseignants dans ma famille, j'ai même renoncé au bénéfice d'un concours une fois. Au début, ça allait à peu près malgré le sentiment de déclassement et la perte matérielle, j'enseignais toutes mes matières, les DHG n'étaient pas encore à la portion congrue, c'était nouveau, et malgré la masse de travail, j'appréciais la liberté d'organisation. Mais peu à peu, l'usure s'installe (plus vite qu'on ne le croit) , et il ne faut surtout pas négliger un point crucial : la dégradation des conditions de travail, qui s'accélère d'année en année, et qui s'ajoute largement.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- frimoussette77Guide spirituel
Mais si voyons, on a chacun un joli bureau avec de jolis stylos offerts par notre employeur, un bel ordinateur ultra performant, un photocopieur avec du papier toujours à disposition sans qu'on ait besoin d'aller implorer la secrétaire de l'intendance pour avoir une ramette. Et puis notre bureau se trouve juste à côté de notre salle de classe et des toilettes pour que nous n'ayons pas tout l'établissement à retraverser. C'est aussi toujours très calme.MelanieSLB a écrit:On voit que tu n'as aucune idée des conditions matérielles dans la plupart des établissements scolaires.
Notre employeur est très généreux, c'est vrai, il nous a offert une boîte de masques chirurgicaux (presque périmés)depuis le début de la pandémie et quelques masques plus ou moins portables en tissus, parce qu'il tient à bien nous protéger.
Nous terminons toujours avant 18 heures sauf pendant la période des conseils de classe et des réunions parents-professeurs et des liaisons entre les différents niveaux. Nous n'avons jamais d'ESS en plus, ni de réunion éducative. Il n'y a pas de commission éducative, de conseils de discipline, de parents à appeler parce que nos élèves sont tous très gentils et tous très respectueux. Et dire que mon fils n'a toujours pas de prof de maths depuis le début de l'année. Je ne comprends vraiment pas ...
- valleExpert spécialisé
Voyons voir...
Je trouve ces "comparaisons" entre métiers asez peu enrichissantes. Il y a des emplois qui sont facilement comparables, d'autres moins. Les enjeux sont juste différents, et initier une compet' pour voir qui est plus stressé, qui a des deadlines plus pressants et qui a moins de vacances mais plus mobiles ou à l'inverse ne mène nulle part.
Cela dit, @Scalaire a eu une démarche fort logique : il a, comme tous, ses souvenirs d'école, où quelqu'un débarquait dans la classe, faisait cours et partait, et a aussi entendu le discours qui flotte dans la société qui rejoint ces souvenirs. Or il a constaté que la question du "mythe du temps libre" revenait souvent ici et a posé la question.
Cela dit, ce n'est pas par hasard que toutes les voix s'accordent : oui, en étant prof tu auras du travail à la maison; oui, ce sera tous les jours. C'est un fait que tu peux comprendre ou ne pas comprendre mais qui est comme ça.
(Au fait, le "manque de reconnaissance" dont tu parles se décline aussi ici, où tu balaies le constat unanime de tous les profs qui t'ont répondu parce que tu présupposes une forme de fainéantise ou des envies de râler généralisées).
Je comprends que c'est compliqué à voir, parce qu'il y a une énorme partie du temps de travail qui est vraiment invisible, formée de petites tâches qui, dans les conditions de travail qui sont les nôtres, deviennent extrêmement chronophages.
Si jamais tu deviens contractuel, pense aussi que tu auras moins de travail qu'un titulaire ou qu'un contractuel "stabilisé" et connu des équipes, notamment parce que :
- tu pourras prendre des décisions critiquables mais personne ne te le dira (du type avoir trop peu de notes dans un trimestre, ne pas remplir les bulletins selon les usages ou les nouvelles règles, etc),
- tu auras des collègues qui te fileront des cours,
- tu laisseras passer des incidents que, en tant qu'enseignant plus expérimenté, tu règlerais (donc temps de vérifications sur pronote, prise de contact avec cpe/pp, suivi...),
- sauf exception (mais je suis conscient qu'il y a pas mal d'exceptions), ton chef et tes collègues veilleront un peu sur toi, ils règleront des trucs sans t'en parler ou en t'en parlant après coup,
- tu ne seras (sauf exception, quoi que...) PP et, si tu l'es, cf. point précédent.
Je trouve ces "comparaisons" entre métiers asez peu enrichissantes. Il y a des emplois qui sont facilement comparables, d'autres moins. Les enjeux sont juste différents, et initier une compet' pour voir qui est plus stressé, qui a des deadlines plus pressants et qui a moins de vacances mais plus mobiles ou à l'inverse ne mène nulle part.
Cela dit, @Scalaire a eu une démarche fort logique : il a, comme tous, ses souvenirs d'école, où quelqu'un débarquait dans la classe, faisait cours et partait, et a aussi entendu le discours qui flotte dans la société qui rejoint ces souvenirs. Or il a constaté que la question du "mythe du temps libre" revenait souvent ici et a posé la question.
Cela dit, ce n'est pas par hasard que toutes les voix s'accordent : oui, en étant prof tu auras du travail à la maison; oui, ce sera tous les jours. C'est un fait que tu peux comprendre ou ne pas comprendre mais qui est comme ça.
(Au fait, le "manque de reconnaissance" dont tu parles se décline aussi ici, où tu balaies le constat unanime de tous les profs qui t'ont répondu parce que tu présupposes une forme de fainéantise ou des envies de râler généralisées).
Je comprends que c'est compliqué à voir, parce qu'il y a une énorme partie du temps de travail qui est vraiment invisible, formée de petites tâches qui, dans les conditions de travail qui sont les nôtres, deviennent extrêmement chronophages.
Si jamais tu deviens contractuel, pense aussi que tu auras moins de travail qu'un titulaire ou qu'un contractuel "stabilisé" et connu des équipes, notamment parce que :
- tu pourras prendre des décisions critiquables mais personne ne te le dira (du type avoir trop peu de notes dans un trimestre, ne pas remplir les bulletins selon les usages ou les nouvelles règles, etc),
- tu auras des collègues qui te fileront des cours,
- tu laisseras passer des incidents que, en tant qu'enseignant plus expérimenté, tu règlerais (donc temps de vérifications sur pronote, prise de contact avec cpe/pp, suivi...),
- sauf exception (mais je suis conscient qu'il y a pas mal d'exceptions), ton chef et tes collègues veilleront un peu sur toi, ils règleront des trucs sans t'en parler ou en t'en parlant après coup,
- tu ne seras (sauf exception, quoi que...) PP et, si tu l'es, cf. point précédent.
- zigmag17Guide spirituel
Aujourd'hui tant de professeurs souhaitent changer de voie que de multiples obstacles sont mis en travers du chemin pour les empêcher de quitter le navire.
Je fais partie de ces profs aguerris -par la force des choses dirais-je- qui connait son métier, peut en pratiquer les bases en pilotage automatique, mais qui est en butte à des heures de cours toujours différentes (car nous travaillons avec des groupes humains mouvants et imprévisibles), avec un public rétif (même chose), dans des conditions matérielles difficiles et un mépris permanent de ceux qui croient savoir mieux que nous de quoi il retourne (parents d'élèves, administration etc, ne parlons pas du ministère).
En ce qui me concerne le spectre de la reconversion reste nébuleux car partir sans aucune garantie est risqué.
Il est normal d'avoir des représentations faussées d'un métier que l'on ne pratique pas encore. Nous qui le vivons de l'intérieur sommes à même de mettre en garde les gens qui veulent s'y risquer.
Penser que les profs travaillent 18h/semaine et que c'est tranquille, que les préparations et les corrections se font facilement (quand on débute je veux dire: il faut tout, tout, tout préparer), que les vacances sont géniales car on peut s'y reposer... c'est ce que les gens croient, mais ce n'est pas vrai. C'est comme si l'on disait qu'un épicier est bien cool de rester assis toute la journée devant sa caisse enregistreuse à lire des magazines entre deux ventes de mandarines à des petites mamies, ou qu'un présentateur tv ne fait son boulot qu'une demi-heure par jour et que c'est une grosse feignasse.
Pour ma part il ne s'agit pas de te décourager, mais juste de remettre tes légitimes attentes en perspective.
L'un de mes dictons favoris est "Les conseilleurs ne sont pas les payeurs": c'est bien ce que je pense. Et je crois que si c'est vraiment ce que tu veux faire, il faut foncer, mais en ayant bien en tête que ce ne sera pas aussi riant que tu peux l'imaginer.
Je fais partie de ces profs aguerris -par la force des choses dirais-je- qui connait son métier, peut en pratiquer les bases en pilotage automatique, mais qui est en butte à des heures de cours toujours différentes (car nous travaillons avec des groupes humains mouvants et imprévisibles), avec un public rétif (même chose), dans des conditions matérielles difficiles et un mépris permanent de ceux qui croient savoir mieux que nous de quoi il retourne (parents d'élèves, administration etc, ne parlons pas du ministère).
En ce qui me concerne le spectre de la reconversion reste nébuleux car partir sans aucune garantie est risqué.
Il est normal d'avoir des représentations faussées d'un métier que l'on ne pratique pas encore. Nous qui le vivons de l'intérieur sommes à même de mettre en garde les gens qui veulent s'y risquer.
Penser que les profs travaillent 18h/semaine et que c'est tranquille, que les préparations et les corrections se font facilement (quand on débute je veux dire: il faut tout, tout, tout préparer), que les vacances sont géniales car on peut s'y reposer... c'est ce que les gens croient, mais ce n'est pas vrai. C'est comme si l'on disait qu'un épicier est bien cool de rester assis toute la journée devant sa caisse enregistreuse à lire des magazines entre deux ventes de mandarines à des petites mamies, ou qu'un présentateur tv ne fait son boulot qu'une demi-heure par jour et que c'est une grosse feignasse.
Pour ma part il ne s'agit pas de te décourager, mais juste de remettre tes légitimes attentes en perspective.
L'un de mes dictons favoris est "Les conseilleurs ne sont pas les payeurs": c'est bien ce que je pense. Et je crois que si c'est vraiment ce que tu veux faire, il faut foncer, mais en ayant bien en tête que ce ne sera pas aussi riant que tu peux l'imaginer.
- CasparProphète
frimoussette77 a écrit:Mais si voyons, on a chacun un joli bureau avec de jolis stylos offerts par notre employeur, un bel ordinateur ultra performant, un photocopieur avec du papier toujours à disposition sans qu'on ait besoin d'aller implorer la secrétaire de l'intendance pour avoir une ramette. Et puis notre bureau se trouve juste à côté de notre salle de classe et des toilettes pour que nous n'ayons pas tout l'établissement à retraverser. C'est aussi toujours très calme.MelanieSLB a écrit:On voit que tu n'as aucune idée des conditions matérielles dans la plupart des établissements scolaires.
Notre employeur est très généreux, c'est vrai, il nous a offert une boîte de masques chirurgicaux (presque périmés)depuis le début de la pandémie et quelques masques plus ou moins portables en tissus, parce qu'il tient à bien nous protéger.
Nous terminons toujours avant 18 heures sauf pendant la période des conseils de classe et des réunions parents-professeurs et des liaisons entre les différents niveaux. Nous n'avons jamais d'ESS en plus, ni de réunion éducative. Il n'y a pas de commission éducative, de conseils de discipline, de parents à appeler parce que nos élèves sont tous très gentils et tous très respectueux. Et dire que mon fils n'a toujours pas de prof de maths depuis le début de l'année. Je ne comprends vraiment pas ...
Dans certains lycées les cours finissent à 18 heures.
- Calypso64Niveau 10
@Scalaire, je ne vais pas revenir sur les conditions d'exercice de notre métier, les collègues ont déjà tout dit. Je suis professeur d'Histoire-Géographie, j'aime vraiment enseigner, le contact avec les jeunes et je ne me vois pas faire autre chose. Il se trouve que je partage ma vie avec un ingénieur depuis un sacré bout de temps et qu'il connait en tant que conjoint l'envers du décor. Et bien pour rien au monde malgré la pression du taff, les dossiers parfois rapportés à la maison en période de rush etc, il ne voudrait être enseignant. J'ai souvent droit à "je t'admire, je ne sais pas comment tu fais !" et parfois sur un ton agacé pendant les vacances scolaires où en général il arrive à prendre une semaine sur les deux grâce aux rtt : "Encore des copies à corriger !" Sans parler de la différence de payes entre nous ! Les superbes voyages que nous faisons c'est grâce à son 13è mois d'ingénieur, pas grâce à mon salaire !
Mais le mieux est effectivement que tu te fasses ta propre opinion en tant que vacataire pour voir si tu t'épanouis mieux que dans ton métier actuel
Mais le mieux est effectivement que tu te fasses ta propre opinion en tant que vacataire pour voir si tu t'épanouis mieux que dans ton métier actuel
- DedaleNiveau 9
Prof c'est le même job, sauf que les clients sont tes élèves.Scalaire a écrit:Ce n'est pas tant les horaires 9h-18h que j'ai évoqué qui sont les horaires classiques d'un ingénieur on va dire qui est souligné ici mais surtout ta remarque concernant une fois de retour à la maison on passe en mode brain-off. Ingénieur c'est un métier très stimulant et usant intellectuellement avec beaucoup d'heures supp non payées un stress et une pression constante (deadline short, livraison d'un gros projet, problème avec un client, urgences à traiter rapidement etc...).
- ScalaireNiveau 1
Merci beaucoup pour vos messages, j'ai une meilleure idée du métier d'enseignant avec vos témoignages. C'est un réel plaisir de lire des commentaires bienveillants, avertis et dont on peut ressentir la profonde sincérité et qui ne tombent pas comme certain dans la lamentation ou l'ironie. Merci !
- zigmag17Guide spirituel
Je ne vois pas comment quelqu'un qui n'a jamais enseigné pourrait deviner tous les dysfonctionnements et désagréments que tu pointes et que nous subissons tous les jours. De l'extérieur ce n'est pas visible, ce n'est même pas envisageable. Même sur ce forum nous découvrons ou témoignons souvent de situations ubuesques à peine croyables, pourtant nous sommes "du sérail". Je perçois évidemment ton agacement et l'ironie amère-que j'aime pratiquer plus souvent qu'à mon tour entre pairs- qui l' accompagne mais je trouve que c'est faire un mauvais procès à quelqu'un qui vient se renseigner.frimoussette77 a écrit:Mais si voyons, on a chacun un joli bureau avec de jolis stylos offerts par notre employeur, un bel ordinateur ultra performant, un photocopieur avec du papier toujours à disposition sans qu'on ait besoin d'aller implorer la secrétaire de l'intendance pour avoir une ramette. Et puis notre bureau se trouve juste à côté de notre salle de classe et des toilettes pour que nous n'ayons pas tout l'établissement à retraverser. C'est aussi toujours très calme.MelanieSLB a écrit:On voit que tu n'as aucune idée des conditions matérielles dans la plupart des établissements scolaires.
Notre employeur est très généreux, c'est vrai, il nous a offert une boîte de masques chirurgicaux (presque périmés)depuis le début de la pandémie et quelques masques plus ou moins portables en tissus, parce qu'il tient à bien nous protéger.
Nous terminons toujours avant 18 heures sauf pendant la période des conseils de classe et des réunions parents-professeurs et des liaisons entre les différents niveaux. Nous n'avons jamais d'ESS en plus, ni de réunion éducative. Il n'y a pas de commission éducative, de conseils de discipline, de parents à appeler parce que nos élèves sont tous très gentils et tous très respectueux. Et dire que mon fils n'a toujours pas de prof de maths depuis le début de l'année. Je ne comprends vraiment pas ...
- valleExpert spécialisé
C'est un mot à éviter quand on parle entre profs : du fait de l'abus qu'en fait notre administration, il a été vidé de sens dans notre contexte professionnel et n'est utilisé que par plaisanterie.Scalaire a écrit:Merci beaucoup pour vos messages, j'ai une meilleure idée du métier d'enseignant avec vos témoignages. C'est un réel plaisir de lire des commentaires bienveillants, avertis et dont on peut ressentir la profonde sincérité et qui ne tombent pas comme certain dans la lamentation ou l'ironie. Merci !
- ProvenceEnchanteur
Scalaire a écrit:Merci beaucoup pour vos messages, j'ai une meilleure idée du métier d'enseignant avec vos témoignages. C'est un réel plaisir de lire des commentaires bienveillants, avertis et dont on peut ressentir la profonde sincérité et qui ne tombent pas comme certain dans la lamentation ou l'ironie. Merci !
Les propos dont tu juges (sans aucune bienveillance d'ailleurs) qu'ils sombrent dans la lamentation n'en sont pas moins sincères.
C'est curieux de ne retenir que les témoignages qui t'arrangent.
- MarxouHabitué du forum
Bardamu a écrit:Scalaire a écrit:J'ai 29 ans et je suis ingénieur dans le privé dans un grand groupe depuis 6 ans, j'ai un salaire de 2500 euros net (en province). Pour des raisons multiples je souhaite faire une reconversion professionnelle et le métier de prof de maths m'intéresse particulièrement. J'ai un parcours classique Bac S + CPGE maths sup/spé + école d'ingénieurs
Est-ce l'enseignement ou simplement la fonction publique qui t'attire(nt) ?
Petit tutoriel pour devenir contractuel :
C'est hallucinant!
La conclusion de la principale est édifiante: "le pire pour nous est qu'il n'y ait personne devant les classes" un minimum compétent ou pas, on s'en fout... ce qui confirme puissance 10000 la simple fonction de garderie désormais dévolue à l'EN.
Et dire que dans le même temps, l'institution passe son temps à martyriser, maltraiter, effrayer, faire redoubler/licencier des stagiaires qui ont eu le concours et qui ont le niveau. On marche sur la tête.
L'EN est devenue une institution monstrueuse, schizophrène, folle et in fine, absolument maltraitante à tous les niveaux.
- MarxouHabitué du forum
@Scalaire.
Je comprends que ce ne doit pas être très jouasse dans le privé: on voit beaucoup d'intervenants, notamment ingénieurs, désirant se reconvertir dans l'enseignement, pour trouver du sens à leur boulot.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui t'a été dit auparavant (enfin si , j'y reviens ,) j'y souscris complètement: salaire minable, conditions matérielles difficiles, le fait surtout que (selon moi), 18-20h de cours face à 35 gamins ou ados valent nerveusement et en terme de fatigue plus de 40 heures de boulot dans un bureau. Ce n'est d'ailleurs même pas comparable. Comme beaucoup l'ont signifié ici, personne ne s'imagine l'énergie dantesque, la tension nerveuse dingue qu'implique une simple heure de cours.
Passons sur l'horreur des copies, les tâches annexes démultipliées, réunions par-ci,par-là, l'impossibilité de travailler tranquillement et sereinement dans une salle de profs pleine à craquer avec deux tables et deux photocopieuses la plupart du temps en panne. Bref tout a été dit.
En fait, j'aimerais surtout revenir sur la question du sens, que beaucoup s'imaginent trouver dans l'enseignement.
Pour ma part, il n'y en a plus, et c'est ça le plus terrible et dévastateur, bien au-delà des conditions de travail dégradées.
Quand on donne le brevet ou le bac à la quasi-totalité des élèves, quand nos évaluations sont sans cesse remises en cause par l'inspection, les chefs, les élèves, familles, quand la pression est devenue dingue en raison du contrôle continu et de parcoursup, quand on envoie en masse des élèves n'ayant pas bossé et n'ayant pas le niveau dans le supérieur: tout est devenu fake, tout est faux, c'est une sinistre farce à laquelle on doit participer malgré nous, et dont presque plus personne n'est dupe.
Mais on fait "comme si", puisque le ministère et son staff de com l'ont décidé ainsi.
Perso, je ne veux (peux) plus cautionner cette fumisterie. Pour résumer, il n'y a plus de sens non plus dans la fonction publique (à tout le moins dans l'EN).
Je comprends que ce ne doit pas être très jouasse dans le privé: on voit beaucoup d'intervenants, notamment ingénieurs, désirant se reconvertir dans l'enseignement, pour trouver du sens à leur boulot.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui t'a été dit auparavant (enfin si , j'y reviens ,) j'y souscris complètement: salaire minable, conditions matérielles difficiles, le fait surtout que (selon moi), 18-20h de cours face à 35 gamins ou ados valent nerveusement et en terme de fatigue plus de 40 heures de boulot dans un bureau. Ce n'est d'ailleurs même pas comparable. Comme beaucoup l'ont signifié ici, personne ne s'imagine l'énergie dantesque, la tension nerveuse dingue qu'implique une simple heure de cours.
Passons sur l'horreur des copies, les tâches annexes démultipliées, réunions par-ci,par-là, l'impossibilité de travailler tranquillement et sereinement dans une salle de profs pleine à craquer avec deux tables et deux photocopieuses la plupart du temps en panne. Bref tout a été dit.
En fait, j'aimerais surtout revenir sur la question du sens, que beaucoup s'imaginent trouver dans l'enseignement.
Pour ma part, il n'y en a plus, et c'est ça le plus terrible et dévastateur, bien au-delà des conditions de travail dégradées.
Quand on donne le brevet ou le bac à la quasi-totalité des élèves, quand nos évaluations sont sans cesse remises en cause par l'inspection, les chefs, les élèves, familles, quand la pression est devenue dingue en raison du contrôle continu et de parcoursup, quand on envoie en masse des élèves n'ayant pas bossé et n'ayant pas le niveau dans le supérieur: tout est devenu fake, tout est faux, c'est une sinistre farce à laquelle on doit participer malgré nous, et dont presque plus personne n'est dupe.
Mais on fait "comme si", puisque le ministère et son staff de com l'ont décidé ainsi.
Perso, je ne veux (peux) plus cautionner cette fumisterie. Pour résumer, il n'y a plus de sens non plus dans la fonction publique (à tout le moins dans l'EN).
- beloteHabitué du forum
@scalaire Bienvenue parmi nous.
Je ne vais pas être utile dans ma réponse parce que je pense que beaucoup de choses très intéressantes ont été dites. Je voudrais simplement expliquer certaines réactions.
Nous sommes nombreux sur ce forum a avoir participé à des fils de personnes souhaitant se reconvertir. Les arguments, qui s'entendent très bien, sont toujours les mêmes : sécurité de l'emploi, donner du sens à son métier, avoir du temps. Nous comprenons tous que travailler dans le privé n'est pas une sinécure. Cependant, même si nous aimons nous plaindre, nos lamentations ne sont pas infondées : le salaire médiocre, le manque de considération, une charge de travail extrêmement importante et qui n'est jamais reconnue (bah oui, quand je ne suis pas en vacances, je suis en grève et quand je daigne travailler, c'est 15 heures par semaine selon mon beau-père). Donc tous les apprentis profs qui arrivent en disant vouloir du temps participent in fine de cette idée d'enseignants qui travaillent bien moins que les autres et qui n'ont pas trop à se plaindre parce qu'ils ont du temps en échange.
Un autre point important à mes yeux est l'idée que les enseignants ne cherchent pas à fuir l'éducation nationale. Je suis en recherche de reconversion depuis quelques mois, épuisée par mon travail. Malheureusement, les entreprises ne se bousculent pas pour employer un enseignant. Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes un des rares métiers où on peut refuser notre demande de démission. Le métier a tellement perdu de sens que ceux qui ont eu le courage de s'y lancer ne sont plus autorisés à en partir.
Enfin, pour reprendre une idée évoquée plus haut, nous avons tous vu des volontaires qui venaient la fleur au fusil et qui repartaient au bout de quelques heures, quelques jours ou quelques mois car la réalité est loin de l'enseignement à la Pagnol.
Bilan de tout cela, enseigner est un beau métier avec souvent de très bon moments mais c'est un travail qui épuise et pour lequel les heures de cours ne sont qu'une infime partie émergée de l'iceberg. Les pressions ressemblent de plus en plus à celles exercées dans le privé. Si tu en as l'occasion, inscris-toi comme contractuel. Avec un profil comme le tien, tu auras un remplacement tout de suite (donc tu auras sans doute le choix géographique, ce qu'un titulaire n'a pas). Cela te permettra de tester les différents publics et de voir si le métier te plaît. Plutôt que de passer le CAPES, passe l'agrégation : le décrochage salarial est moindre et il y a moins d'heures.
Bon courage.
Je ne vais pas être utile dans ma réponse parce que je pense que beaucoup de choses très intéressantes ont été dites. Je voudrais simplement expliquer certaines réactions.
Nous sommes nombreux sur ce forum a avoir participé à des fils de personnes souhaitant se reconvertir. Les arguments, qui s'entendent très bien, sont toujours les mêmes : sécurité de l'emploi, donner du sens à son métier, avoir du temps. Nous comprenons tous que travailler dans le privé n'est pas une sinécure. Cependant, même si nous aimons nous plaindre, nos lamentations ne sont pas infondées : le salaire médiocre, le manque de considération, une charge de travail extrêmement importante et qui n'est jamais reconnue (bah oui, quand je ne suis pas en vacances, je suis en grève et quand je daigne travailler, c'est 15 heures par semaine selon mon beau-père). Donc tous les apprentis profs qui arrivent en disant vouloir du temps participent in fine de cette idée d'enseignants qui travaillent bien moins que les autres et qui n'ont pas trop à se plaindre parce qu'ils ont du temps en échange.
Un autre point important à mes yeux est l'idée que les enseignants ne cherchent pas à fuir l'éducation nationale. Je suis en recherche de reconversion depuis quelques mois, épuisée par mon travail. Malheureusement, les entreprises ne se bousculent pas pour employer un enseignant. Il ne faut pas oublier non plus que nous sommes un des rares métiers où on peut refuser notre demande de démission. Le métier a tellement perdu de sens que ceux qui ont eu le courage de s'y lancer ne sont plus autorisés à en partir.
Enfin, pour reprendre une idée évoquée plus haut, nous avons tous vu des volontaires qui venaient la fleur au fusil et qui repartaient au bout de quelques heures, quelques jours ou quelques mois car la réalité est loin de l'enseignement à la Pagnol.
Bilan de tout cela, enseigner est un beau métier avec souvent de très bon moments mais c'est un travail qui épuise et pour lequel les heures de cours ne sont qu'une infime partie émergée de l'iceberg. Les pressions ressemblent de plus en plus à celles exercées dans le privé. Si tu en as l'occasion, inscris-toi comme contractuel. Avec un profil comme le tien, tu auras un remplacement tout de suite (donc tu auras sans doute le choix géographique, ce qu'un titulaire n'a pas). Cela te permettra de tester les différents publics et de voir si le métier te plaît. Plutôt que de passer le CAPES, passe l'agrégation : le décrochage salarial est moindre et il y a moins d'heures.
Bon courage.
- ScalaireNiveau 1
Marxou a écrit:@Scalaire.
Je comprends que ce ne doit pas être très jouasse dans le privé: on voit beaucoup d'intervenants, notamment ingénieurs, désirant se reconvertir dans l'enseignement, pour trouver du sens à leur boulot.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui t'a été dit auparavant (enfin si , j'y reviens ,) j'y souscris complètement: salaire minable, conditions matérielles difficiles, le fait surtout que (selon moi), 18-20h de cours face à 35 gamins ou ados vaut nerveusement et en terme de fatigue plus de 40 heures de boulot dans un bureau. Ce n'est d'ailleurs même pas comparable. Comme beaucoup l'ont signifié ici, personne ne s'imagine l'énergie dantesque, la tension nerveuse qu'exige une simple heure de cours.
Passons sur l'horreur des copies, les tâches annexes démultipliées, réunions par-ci,par-là, l'impossibilité de travailler tranquillement et sereinement dans une salle de profs pleine à craquer avec deux tables et deux photocopieuses la plupart du temps en panne. Bref tout a été dit.
En fait, j'aimerais surtout revenir sur la question du sens, que beaucoup s'imaginent trouver dans l'enseignement.
Pour ma part, il n'y en a plus, et c'est ça le plus terrible et dévastateur, bien au-delà des conditions de travail dégradées.
Quand on donne le brevet ou le bac à la quasi-totalité des élèves, quand nos évaluations sont sans cesse remises en cause par l'inspection, les chefs, les élèves, familles, quand la pression est devenue dingue en raison du contrôle continu et de parcoursup, quand on envoie en masse des élèves n'ayant pas bossé et n'ayant pas le niveau dans le supérieur: tout est devenu fake, tout est faux, c'est une sinistre farce à laquelle on doit participer malgré nous, et dont presque plus personne n'est dupe.
Mais on fait "comme si", puisque le ministère et son staff de com l'ont décidé ainsi.
Perso, je ne veux (peux) plus cautionner cette fumisterie. Pour résumer, il n'y a plus de sens non plus dans la fonction publique (à tout le moins dans l'EN).
Merci pour ton commentaire. J'imagine bien que c'est quasi-impossible d'y changer quoique ce soit dans la politique éducative du pays qui est vaste fumisterie selon tes termes. Peut être le vote aux élections présidentielles une fois tous les 5 ans ou un mouvement de grève nationale des enseignants et encore j'y crois même pas. Mais concernant les conditions matérielles comment est-ce possible ? Que foutent les intendants, informaticiens, chef d'établissement des collèges/lycées ? Je suis ingé dans le privé, demain mon pc ou imprimante se casse j:envoi un email au manager expliquant que je ne peux pas travailler, je suis bloqué, le lendemain j'ai un matériel tout neuf, bon j'exagere disons 3 ou 4 jours le temps de passer commande et on me fil un truc pour dépanner en attendant. Comment faites vous avec des photocopieurs en panne, des pc hors du temps, manque d'espace pour travailler en salle des profs etc... ? Avez-vous déjà fait remonté au chef d'etablissement ? Quelle est sa réponse ? Plus d'argent ? On verra ça plus tard ?
- HélipsProphète
Bien sûr qu'on fait remonter, tout le monde fait remonter, mais c'est assez simple : pas de sous, pas de maintenance.
_________________
Un jour, je serai prof, comme ça je serai toujours en vacances.
- Calypso64Niveau 10
Moi j'y dis les profs devraient être polygames avec des non-enseignants bien sûr pour qu'il y ait une réelle prise de conscience dans la société de la réalité du métier avec ses avantages (car il y en a) et ses inconvénients bien nombreux. Sur ce, mon paquet de 6è est fini, il vaut mieux que j'aille me coucher
- ProvenceEnchanteur
Scalaire a écrit:
Que foutent les intendants, informaticiens, chef d'établissement des collèges/lycées ?
L'intendant, le chef d'établissement, ils font remonter. Une partie du matériel est géré par le conseil départemental (pour les collèges). Par exemple, en ce moment, plus d'ampoules à vidéoprojecteur. On attend. On attend. Et pendant qu'on attend (un mois, plusieurs mois?), ça ne fonctionne pas.
Nous sommes parfois équipés pour des sommes folles en matériel médiocre (comme des tablettes) que nous n'avons pas choisi et dont nous n'avons pas toujours l'usage.
L'informaticien, il n'existe pas. C'est un pauvre collègue qui gère le réseau en échange d'une aumône minable.
- zigmag17Guide spirituel
J'ajouterai que ce qui est pire c'est ça: il y a des sous, mais les établissements scolaires n'en voient pas la couleur. Tous ces millions remis au budget de l' Etat par Blanquer...
Dans mon ancien établissement le gestionnaire en était à fermer à clef la salle où se trouvaient les chemises cartonnées dont nous avions besoin pour y insérer les sujets d'examen des élèves de CAP, de peur qu'on en prenne trop. Je ne parle même pas du combat pour les marqueurs de tableaux... On en est là.
(en ce qui concerne la crise sanitaire je laisse un(e) volontaire expliquer dans quelles circonstances nous devons l'affronter, je n'en ai pas la force)
Dans mon ancien établissement le gestionnaire en était à fermer à clef la salle où se trouvaient les chemises cartonnées dont nous avions besoin pour y insérer les sujets d'examen des élèves de CAP, de peur qu'on en prenne trop. Je ne parle même pas du combat pour les marqueurs de tableaux... On en est là.
(en ce qui concerne la crise sanitaire je laisse un(e) volontaire expliquer dans quelles circonstances nous devons l'affronter, je n'en ai pas la force)
- valleExpert spécialisé
Parce que pour nous, ce n'est pas le cas.Scalaire a écrit:
Merci pour ton commentaire. J'imagine bien que c'est quasi-impossible d'y changer quoique ce soit dans la politique éducative du pays qui est vaste fumisterie selon tes termes. Peut être le vote aux élections présidentielles une fois tous les 5 ans ou un mouvement de grève nationale des enseignants et encore j'y crois même pas. Mais concernant les conditions matérielles comment est-ce possible ? Que foutent les intendants, informaticiens, chef d'établissement des collèges/lycées ? Je suis ingé dans le privé, demain mon pc ou imprimante se casse j:envoi un email au manager expliquant que je ne peux pas travailler, je suis bloqué, le lendemain j'ai un matériel tout neuf, bon j'exagere disons 3 ou 4 jours le temps de passer commande et on me fil un truc pour dépanner en attendant. Comment faites vous avec des photocopieurs en panne, des pc hors du temps, manque d'espace pour travailler en salle des profs etc... ? Avez-vous déjà fait remonté au chef d'etablissement ? Quelle est sa réponse ? Plus d'argent ? On verra ça plus tard ?
Si un ordi est en panne, on fait avec ; si c'est le réseau internet qui ne marche pas, on fait avec et on travaille avec notre matos à nous ; si le serveur ne marche pas, on fait l'appel sur une feuille de papier et remplissons le cahier de textes depuis chez nous ; si la photocopieuse ne marche pas, ou que le chef décide qu'on fait trop de photocopies, on râle mais on fait avec ou on imprime ailleurs ; etc.
Ta remarque sur le manque d'espace montre que tu n'as toujours pas compris le principe : le temps devant élèves n'est pas l'ensemble de notre service, et le lycée ou le collège sont les lieux où les élèves ont cours, et non les lieux de travail des enseignants.
Les établissements sont là pour accueillir les cours, ce ne sont pas nos bureaux. Les travaux de préparation ou de correction peuvent se faire dans l'etablissement, ce n'est pas interdit bien entendu, mais l'établissement n'a aucune obligation de s'assurer qu'ils puissent y être faits.
Les intendants et chefs foutent, comme toi, comme moi, comme la plupart des travailleurs du monde, ce qu'ils peuvent. Il n'y a aucun intérêt à en parler ainsi, avec le sous-entendu que là, puisque tu as compris que les profs ne sont pas des fainéants, il faut trouver les vrais glandeurs.,
- DedaleNiveau 9
Dans l'ordre :Scalaire a écrit:Comment faites vous avec des photocopieurs en panne, des pc hors du temps, manque d'espace pour travailler en salle des profs etc... ? Avez-vous déjà fait remonté au chef d'etablissement ? Quelle est sa réponse ? Plus d'argent ? On verra ça plus tard ?
1) La plupart des bahuts ont plusieurs photocopieurs / imprimantes. Les cas de figure ou plus rien ne marche sont quand même assez rares. Mais clairement, vieux vaut avoir inventorié tout matériel pouvant imprimer au cas où (genre les imprimantes des labos ... petite pensée pour les collègues de SI m'ayant déjà sauvé par le passé).
2) PC hors du temps : tu rentres dans ta salle, tu allumes le PC direct, et tu fais du remplissage le temps que ça marche (appel, présentation de la séance, un peu de calcul mental ou une activité ne nécessitant pas de vidéoprojection). Si le réseau couille, tu saisis tes identifiants et tu débranches le câble ethernet comme un bourrin avant que l'identification soit rejetée. Ca ouvre une session admin local. Comme ça tu peux bosser avec ta clé USB.
3) Tu bosses chez toi.
4) Ouais. Sa réponse en général : je ne peux rien faire.
- DanskaProphète
Scalaire a écrit:Marxou a écrit:@Scalaire.
Je comprends que ce ne doit pas être très jouasse dans le privé: on voit beaucoup d'intervenants, notamment ingénieurs, désirant se reconvertir dans l'enseignement, pour trouver du sens à leur boulot.
Je ne vais pas revenir sur tout ce qui t'a été dit auparavant (enfin si , j'y reviens ,) j'y souscris complètement: salaire minable, conditions matérielles difficiles, le fait surtout que (selon moi), 18-20h de cours face à 35 gamins ou ados vaut nerveusement et en terme de fatigue plus de 40 heures de boulot dans un bureau. Ce n'est d'ailleurs même pas comparable. Comme beaucoup l'ont signifié ici, personne ne s'imagine l'énergie dantesque, la tension nerveuse qu'exige une simple heure de cours.
Passons sur l'horreur des copies, les tâches annexes démultipliées, réunions par-ci,par-là, l'impossibilité de travailler tranquillement et sereinement dans une salle de profs pleine à craquer avec deux tables et deux photocopieuses la plupart du temps en panne. Bref tout a été dit.
En fait, j'aimerais surtout revenir sur la question du sens, que beaucoup s'imaginent trouver dans l'enseignement.
Pour ma part, il n'y en a plus, et c'est ça le plus terrible et dévastateur, bien au-delà des conditions de travail dégradées.
Quand on donne le brevet ou le bac à la quasi-totalité des élèves, quand nos évaluations sont sans cesse remises en cause par l'inspection, les chefs, les élèves, familles, quand la pression est devenue dingue en raison du contrôle continu et de parcoursup, quand on envoie en masse des élèves n'ayant pas bossé et n'ayant pas le niveau dans le supérieur: tout est devenu fake, tout est faux, c'est une sinistre farce à laquelle on doit participer malgré nous, et dont presque plus personne n'est dupe.
Mais on fait "comme si", puisque le ministère et son staff de com l'ont décidé ainsi.
Perso, je ne veux (peux) plus cautionner cette fumisterie. Pour résumer, il n'y a plus de sens non plus dans la fonction publique (à tout le moins dans l'EN).
Merci pour ton commentaire. J'imagine bien que c'est quasi-impossible d'y changer quoique ce soit dans la politique éducative du pays qui est vaste fumisterie selon tes termes. Peut être le vote aux élections présidentielles une fois tous les 5 ans ou un mouvement de grève nationale des enseignants et encore j'y crois même pas. Mais concernant les conditions matérielles comment est-ce possible ? Que foutent les intendants, informaticiens, chef d'établissement des collèges/lycées ? Je suis ingé dans le privé, demain mon pc ou imprimante se casse j:envoi un email au manager expliquant que je ne peux pas travailler, je suis bloqué, le lendemain j'ai un matériel tout neuf, bon j'exagere disons 3 ou 4 jours le temps de passer commande et on me fil un truc pour dépanner en attendant. Comment faites vous avec des photocopieurs en panne, des pc hors du temps, manque d'espace pour travailler en salle des profs etc... ? Avez-vous déjà fait remonté au chef d'etablissement ? Quelle est sa réponse ? Plus d'argent ? On verra ça plus tard ?
Un autre point que tu n'as pas l'air d'avoir compris, c'est qu'on bosse avec notre propre matériel. Si demain l'ordi de mon conjoint, ingénieur, tombe en panne, il envoie effectivement un mail à son manager qui lui trouve une solution en attendant que l'ordi qu'il a choisi sur le catalogue d'entreprise arrive. Si c'est mon ordi qui tombe en panne, je pioche sur mon livret A pour m'en payer un autre...
Alors tout n'est pas rose dans le privé, je ne lui envie certainement pas ses clients pénibles ni les réorganisations de service régulières ; en revanche lui ne m'envie pas mes copies ni mes vacances que je passe en partie à travailler, comme la majorité d'entre nous.
Et surtout il hallucine complètement de voir la radinerie absolue de l'EN, qui ne fournit pas les masques, pas les ordis, pas le matériel de travail, rembourse les frais de déplacements ou paye les oraux avec six mois de retard, etc.
Autre chose : tu parlais d'une augmentation de salaire annuelle ridicule ? Mais dans l'EN le concept même d'une augmentation annuelle n'existe pas !
- MarxouHabitué du forum
Je crois que personne, vraiment personne n'a idée de notre situation et de nos conditions matérielles de boulot.
Journée type: t'arrives avant 8h, déjà crevé: une queue de 10 collègues devant la seule photocopieuse qui marche. AH, merde, elle ne marche plus, il n'y a plus de toner ou bourrage. Puis la sonnerie (ah, ces sonneries, je ne peux plus ). Tu vas donc en cours sans tes photocops, les couloirs sont bondés, les gamins hurlent, t'empêchent de passer. T'arrives dans ta classe: pas de chauffage ou de l'eau qui suinte du plafond; l'ordi met des plombes à s'allumer, quand il veut bien s'allumer. T'as prévu un cours avec le vidéo-projecteur:et reremerde, y a pas le son; t'as pourtant bien signalé le truc à l'intendant, ça fait 2 semaines au moins.
Récré: t'as 15 minutes, montre en main pour jouer des coudes entre les bandes d'ados qui squattent les couloirs. Tu arrives haletant à la machine à café, cours comme un dératé à l'entrée du lycée pour fumer ta clope. Re sonnerie, même scénario...stress.
A un moment, t'as une heure de libre: tu mets 20 minutes pour aller voir l'intendant (son bureau est à 3 kms) , et lui signaler le problème du toner, des ramettes et des feutres manquants. Il t'envoie bouler parce qu'il a autre chose de plus important à faire, et il te signifie qu'il faut y aller mollo sur les photocops, et que, dixit le chef, à force il faudra les rationner, parce que là, tous autant qu'on est, on abuse sérieusement. Pareil pour les feutres.
Tu sors de là en culpabilisant comme un malade
En attendant, aucune photocopieuse qui fonctionne pendant 3 jours.
Etc, etc, etc.
Voilà la journée type, je n'exagère pas. Je ne parle même pas des élèves, parents pénibles, des injonctions, tâches multiples et variées, des demi-journées "libres" bousillées par des réunions à 17h. Et j'oublie tout un tas de trucs qui rendent ce boulot intenable et éminemment stressant.
Et enfin, puisque c'était ta question initiale: il est quasiment impossible de travailler sur place, à corriger des copies ou autre, comme tu l'auras compris.
Journée type: t'arrives avant 8h, déjà crevé: une queue de 10 collègues devant la seule photocopieuse qui marche. AH, merde, elle ne marche plus, il n'y a plus de toner ou bourrage. Puis la sonnerie (ah, ces sonneries, je ne peux plus ). Tu vas donc en cours sans tes photocops, les couloirs sont bondés, les gamins hurlent, t'empêchent de passer. T'arrives dans ta classe: pas de chauffage ou de l'eau qui suinte du plafond; l'ordi met des plombes à s'allumer, quand il veut bien s'allumer. T'as prévu un cours avec le vidéo-projecteur:et reremerde, y a pas le son; t'as pourtant bien signalé le truc à l'intendant, ça fait 2 semaines au moins.
Récré: t'as 15 minutes, montre en main pour jouer des coudes entre les bandes d'ados qui squattent les couloirs. Tu arrives haletant à la machine à café, cours comme un dératé à l'entrée du lycée pour fumer ta clope. Re sonnerie, même scénario...stress.
A un moment, t'as une heure de libre: tu mets 20 minutes pour aller voir l'intendant (son bureau est à 3 kms) , et lui signaler le problème du toner, des ramettes et des feutres manquants. Il t'envoie bouler parce qu'il a autre chose de plus important à faire, et il te signifie qu'il faut y aller mollo sur les photocops, et que, dixit le chef, à force il faudra les rationner, parce que là, tous autant qu'on est, on abuse sérieusement. Pareil pour les feutres.
Tu sors de là en culpabilisant comme un malade
En attendant, aucune photocopieuse qui fonctionne pendant 3 jours.
Etc, etc, etc.
Voilà la journée type, je n'exagère pas. Je ne parle même pas des élèves, parents pénibles, des injonctions, tâches multiples et variées, des demi-journées "libres" bousillées par des réunions à 17h. Et j'oublie tout un tas de trucs qui rendent ce boulot intenable et éminemment stressant.
Et enfin, puisque c'était ta question initiale: il est quasiment impossible de travailler sur place, à corriger des copies ou autre, comme tu l'auras compris.
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