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- KavalierNiveau 1
Bonjour,
J'ai 53 ans et en pleine réflexion de reconversion. De formation ingénieur, je suis actuellement directeur de filiale d'un groupe privé international dans l'industrie.
Le métier d'enseignant m'a toujours passionné : même en classes préparatoires, je donnais des cours de mathématiques à des élèves de terminale, ce que j'ai naturellement poursuivi après l'intégration en grande école, pas uniquement donc pour me faire de l'argent de poche. J'ai ainsi pu enseigner en "petits cours" mais également dans des établissements privés de soutien scolaire, à des classes d'une dizaine d'élèves lors de stages d'une ou deux semaines pendant les vacances.
J'adorais cela et j'envisageais une carrière dans l'enseignement mais mes parents, tous deux enseignants-chercheurs, m'avaient dissuadé de choisir cette voie professionnelle : dégradation des conditions pour exercer le métier (déjà à l'époque...), baisse de la qualité des programmes de leur point de vue, perte du bon sens (!), salaire...
En "bon élève", je les ai écoutés, j'ai subi les cours d'ingénierie qui m'ennuyaient profondément (y étaient exclues à ma grande surprise les mathématiques pures) puis "réussi" plusieurs entretiens d'embauche et plus tard pour mon évolution de carrière (mon employeur actuel est la septième société dans laquelle j'ai pu travailler).
Curieusement, mon parcours m'a plutôt permis de développer les compétences suivantes :
. capacités commerciales / ventes
. maitrise de langues étrangères : anglais et allemand
. gestion de projets internationaux
. management
. comptabilité
Toutefois dans mon quotidien professionnel, je garde pour moi certains calculs purement mathématiques quand ça se présente, à la surprise du bureau d'études, ainsi que les formations techniques à donner à nos clients (de façon indifférenciée en français, anglais ou allemand), qui me donnent soudain comme une bouffée d'oxygène et une grande satisfaction!
Aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus rien attendre de mon métier, il n'y a plus de surprises, même à former de jeunes ingénieurs; le salaire n'est pas une motivation, même si je suis conscient qu'il me permet bien des choses par ailleurs. Je ne me vois pas exercer pleinement cette profession 14 ans encore avec des regrets éternels.
Depuis le début d'année, j'ai repris avec plaisir la lecture des mathématiques, dans un premier temps avec des ouvrages consacrés à la préparation du CAPES, pour éventuellement passer le concours, mais il était programmé trop tôt pour moi (je n'ai pas encore revu les statistiques). Je ne compte pas me présenter pour échouer! Toutefois, je ne suis pas certain que la suite puisse me convenir.
Je réfléchis à une reconversion mixte en travaillant par exemple au 3/5ème, un collègue l'a déjà fait, en devant renoncer par conséquent à ma fonction de direction et en conservant ce qui me plait dans mon emploi actuel.
Dans mon entourage, beaucoup me comprennent mais essaient de me convaincre de plutôt valoriser mes compétences professionnelles, en dispensant des formations spécialisées bien rémunérées (en vente, commerce international, management, direction d'un centre de profit etc). Mais ce qui me plait ce sont les mathématiques, et je dirais même jusqu'au niveau terminal, pas forcément au delà!
L'idéal serait de pouvoir les enseigner avec des horaires aménagés, typiquement 2 jours par semaine mais je ne sais pas si un tel schéma peut exister (je pourrais adapter mes jours de travail pour ma société).
Merci par avance pour vos retours.
Cordialement,
Kavalier
J'ai 53 ans et en pleine réflexion de reconversion. De formation ingénieur, je suis actuellement directeur de filiale d'un groupe privé international dans l'industrie.
Le métier d'enseignant m'a toujours passionné : même en classes préparatoires, je donnais des cours de mathématiques à des élèves de terminale, ce que j'ai naturellement poursuivi après l'intégration en grande école, pas uniquement donc pour me faire de l'argent de poche. J'ai ainsi pu enseigner en "petits cours" mais également dans des établissements privés de soutien scolaire, à des classes d'une dizaine d'élèves lors de stages d'une ou deux semaines pendant les vacances.
J'adorais cela et j'envisageais une carrière dans l'enseignement mais mes parents, tous deux enseignants-chercheurs, m'avaient dissuadé de choisir cette voie professionnelle : dégradation des conditions pour exercer le métier (déjà à l'époque...), baisse de la qualité des programmes de leur point de vue, perte du bon sens (!), salaire...
En "bon élève", je les ai écoutés, j'ai subi les cours d'ingénierie qui m'ennuyaient profondément (y étaient exclues à ma grande surprise les mathématiques pures) puis "réussi" plusieurs entretiens d'embauche et plus tard pour mon évolution de carrière (mon employeur actuel est la septième société dans laquelle j'ai pu travailler).
Curieusement, mon parcours m'a plutôt permis de développer les compétences suivantes :
. capacités commerciales / ventes
. maitrise de langues étrangères : anglais et allemand
. gestion de projets internationaux
. management
. comptabilité
Toutefois dans mon quotidien professionnel, je garde pour moi certains calculs purement mathématiques quand ça se présente, à la surprise du bureau d'études, ainsi que les formations techniques à donner à nos clients (de façon indifférenciée en français, anglais ou allemand), qui me donnent soudain comme une bouffée d'oxygène et une grande satisfaction!
Aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus rien attendre de mon métier, il n'y a plus de surprises, même à former de jeunes ingénieurs; le salaire n'est pas une motivation, même si je suis conscient qu'il me permet bien des choses par ailleurs. Je ne me vois pas exercer pleinement cette profession 14 ans encore avec des regrets éternels.
Depuis le début d'année, j'ai repris avec plaisir la lecture des mathématiques, dans un premier temps avec des ouvrages consacrés à la préparation du CAPES, pour éventuellement passer le concours, mais il était programmé trop tôt pour moi (je n'ai pas encore revu les statistiques). Je ne compte pas me présenter pour échouer! Toutefois, je ne suis pas certain que la suite puisse me convenir.
Je réfléchis à une reconversion mixte en travaillant par exemple au 3/5ème, un collègue l'a déjà fait, en devant renoncer par conséquent à ma fonction de direction et en conservant ce qui me plait dans mon emploi actuel.
Dans mon entourage, beaucoup me comprennent mais essaient de me convaincre de plutôt valoriser mes compétences professionnelles, en dispensant des formations spécialisées bien rémunérées (en vente, commerce international, management, direction d'un centre de profit etc). Mais ce qui me plait ce sont les mathématiques, et je dirais même jusqu'au niveau terminal, pas forcément au delà!
L'idéal serait de pouvoir les enseigner avec des horaires aménagés, typiquement 2 jours par semaine mais je ne sais pas si un tel schéma peut exister (je pourrais adapter mes jours de travail pour ma société).
Merci par avance pour vos retours.
Cordialement,
Kavalier
- dandelionVénérable
A Paris tu pourrais facilement donner des cours dans le supérieur qui ne seraient pas d’un niveau allant au delà de la terminale. Il doit être assez facile de faire des vacations à l’université, mais également pour des écoles d’enseignement supérieur privées, avec le statut d’auto-entrepreneur. Il est possible de n’enseigner qu’un jour par semaine. Peut-être aussi regarder du côté des remplacements dans l’enseignement secondaire privé?
Je suppose que tu t’es renseigné sur le salaire des enseignants?
Je suppose que tu t’es renseigné sur le salaire des enseignants?
- SisypheHabitué du forum
Dans les classes de collèges, les élèves ont besoin de répétition. Avoir un cours de mathématiques seulement deux fois dans la semaine n'est pas suffisant. Il vaut mieux 4 fois une heure que deux fois deux heures pour progresser. Il me semble donc difficile de travailler deux jours par semaine, même à temps partiel. Et dans le public, on ne choisit pas son emploi du temps.
- AnankéNiveau 9
Attention au mirage selon lequel enseigner consisterait à pratiquer pleinement et de manière satisfaisante sa discipline au quotidien : enseignant c'est aussi, voire surtout, avoir affaire à des enfants/adolescents qui ne partagent pas la passion que l'on a pour notre discipline. Par classe, il y a toujours quelques élèves très intéressés voire passionnés, une majorité molle qui peut suivre mais qui est intéressée au sens d'obtenir des bonnes notes sans chercher à comprendre plus avant de ce qu'on fait, puis une partie de réfractaires (plus ou moins franchement) ou d'élèves avec des lacunes telles que ce qu'on propose leur est inaccessible (il faudrait alors faire de la "différenciation pédagogique" ... quand on a un service à 200 élèves, la différentiation pédagogique fait, au mieux, rigoler).
Tout ça pour dire que ça peut être passionnant d'enseigner une matière qui nous anime mais très ponctuellement en réalité ; les fois où l'on écoeure des élèves de notre discipline bien malgré nous (car cela arrive et il faut alors passer une ou des années entières avec des élèves avec qui notre façon de faire et/ou leur façon de comprendre entrent en opposition), ou bien que les séances sont conflictuelles car les élèves présents se fichent royalement de ce qu'on leur propose (alors qu'on s'est cassé la tête à produire une approche différente, et quand on a passé des heures sur un travail, retrouver le poly dans la poubelle en fin d'heure, c'est plus que décourageant) ; ou bien avoir un bon feeling avec une classe mais que dès qu'il faut apprendre deux/trois notions ou s'entraîner vraiment, ça devient rébarbatif pour les élèves donc la montée en niveau est difficile ; ou bien encore n'avoir pas les moyens réels de pouvoir rendre accessible des raisonnements à des élèves parce qu'ils ont un handicap et qu'on a décrété que les élèves ayant des handicaps seraient intégrés dans les établissements classiques sans moyens supplémentaires, alors ce qu'on fait n'est pas atteignable, en l'état, à ces élèves et on les met dans des situations plus que problématiques - je repense à cet élève ayant un autisme qui ne lui permettait pas de saisir le second degré, à qui on demande de faire des analyses de texte ... - (et donc on surnote pour cacher la misère) ; il y a de quoi souffrir car, précisément, on aime notre matière et qu'on aimerait la partager !
Tout ça pour dire que ça peut être passionnant d'enseigner une matière qui nous anime mais très ponctuellement en réalité ; les fois où l'on écoeure des élèves de notre discipline bien malgré nous (car cela arrive et il faut alors passer une ou des années entières avec des élèves avec qui notre façon de faire et/ou leur façon de comprendre entrent en opposition), ou bien que les séances sont conflictuelles car les élèves présents se fichent royalement de ce qu'on leur propose (alors qu'on s'est cassé la tête à produire une approche différente, et quand on a passé des heures sur un travail, retrouver le poly dans la poubelle en fin d'heure, c'est plus que décourageant) ; ou bien avoir un bon feeling avec une classe mais que dès qu'il faut apprendre deux/trois notions ou s'entraîner vraiment, ça devient rébarbatif pour les élèves donc la montée en niveau est difficile ; ou bien encore n'avoir pas les moyens réels de pouvoir rendre accessible des raisonnements à des élèves parce qu'ils ont un handicap et qu'on a décrété que les élèves ayant des handicaps seraient intégrés dans les établissements classiques sans moyens supplémentaires, alors ce qu'on fait n'est pas atteignable, en l'état, à ces élèves et on les met dans des situations plus que problématiques - je repense à cet élève ayant un autisme qui ne lui permettait pas de saisir le second degré, à qui on demande de faire des analyses de texte ... - (et donc on surnote pour cacher la misère) ; il y a de quoi souffrir car, précisément, on aime notre matière et qu'on aimerait la partager !
- FlorentGDGNiveau 5
Bonjour,
Je vais surement te décevoir mais cumuler tes 2 fonctions ne sera pas possible.
Le fonctionnaire (même si tu es contractuel, tu le sera) ne peut pas cumuler d'emploi (sauf dans certains cas LIEN ICI). Ils peuvent faire une activité en auto-entrepreneur SI le rectorat l'accepte (il peut sans raison te dire non) et c'est une demande à refaire chaque année.
Autre point, le concours (CAPES, AGREG, ...) est national. Donc après ta première année de stage, tu pourra être envoyé n'importe où en France.
Le plus adapté à ta situation serait de te déclarer auto-entrepreneur et donner des cours particuliers (tu peux organiser des sessions à plusieurs élèves). Certains profs de Maths ont démissionnés de l'Educ Nat pour s'y consacrer à temps plein (EXEMPLE ICI)
Cordialement,
FlorentGDG
Je vais surement te décevoir mais cumuler tes 2 fonctions ne sera pas possible.
Le fonctionnaire (même si tu es contractuel, tu le sera) ne peut pas cumuler d'emploi (sauf dans certains cas LIEN ICI). Ils peuvent faire une activité en auto-entrepreneur SI le rectorat l'accepte (il peut sans raison te dire non) et c'est une demande à refaire chaque année.
Autre point, le concours (CAPES, AGREG, ...) est national. Donc après ta première année de stage, tu pourra être envoyé n'importe où en France.
Le plus adapté à ta situation serait de te déclarer auto-entrepreneur et donner des cours particuliers (tu peux organiser des sessions à plusieurs élèves). Certains profs de Maths ont démissionnés de l'Educ Nat pour s'y consacrer à temps plein (EXEMPLE ICI)
Cordialement,
FlorentGDG
- KavalierNiveau 1
Merci à tous pour vos premiers retours.
J'ai beaucoup lu depuis ce matin (j'ai pris ma journée) et les témoignages ici sont précieux!
Evidemment ton dernier post FlorentGDG remet directement les choses en place car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
Je vais donc m'orienter vers la piste des centres privés et des cours particuliers.
Merci pour les liens.
Je constate que certains ont passé et ont été reçus au CAPES notamment (j'ai une connaissance proche dans le même cas) : ça permet de se rassurer et de se remettre au niveau tout en pouvant afficher une ligne de plus sur son CV, pas inutile dans le cas présent. Toutefois, on m'a dit qu'en cas de désistement, la place n'était pas réaffectée (contrairement aux places d'admission dans les concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieurs) et ça me gênerait de priver l'EN ou un candidat d'une affectation. Si je passe le CAPES, j'espère être admissible après l'écrit et m'arrêter là au niveau du concours.
J'ai beaucoup lu depuis ce matin (j'ai pris ma journée) et les témoignages ici sont précieux!
Evidemment ton dernier post FlorentGDG remet directement les choses en place car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
Je vais donc m'orienter vers la piste des centres privés et des cours particuliers.
Merci pour les liens.
Je constate que certains ont passé et ont été reçus au CAPES notamment (j'ai une connaissance proche dans le même cas) : ça permet de se rassurer et de se remettre au niveau tout en pouvant afficher une ligne de plus sur son CV, pas inutile dans le cas présent. Toutefois, on m'a dit qu'en cas de désistement, la place n'était pas réaffectée (contrairement aux places d'admission dans les concours d'entrée aux grandes écoles d'ingénieurs) et ça me gênerait de priver l'EN ou un candidat d'une affectation. Si je passe le CAPES, j'espère être admissible après l'écrit et m'arrêter là au niveau du concours.
- mimiNiveau 9
Pour appuyer les dires de FlorenceGDG, j'ai effectivement croisé une néo certifiée de maths ex ingé qui pensait pouvoir mener de front les cours et une activité d'auto entrepreneur.
Le rectorat de Versailles a refusé. Elle a tenu 4 mois et a quitté " cette boite de fous ", id est l 'EN.
Le rectorat de Versailles a refusé. Elle a tenu 4 mois et a quitté " cette boite de fous ", id est l 'EN.
- Anne_68Habitué du forum
Je te conseillerais de trouver des heures de vacation dans le supérieur, et de ne surtout pas tout plaquer pour passer les concours de l'EN.
Je ne sais pas si les écoles d'ingénieur travaillent avec des vacataires, l'université le fait c'est certain. La mentalité des étudiants est très différente de celle de la plupart des élèves du secondaire, tout simplement parce que la plupart des étudiants a choisi de s'inscrire dans cette filière, alors que dans le secondaire la plupart des matières leur sont imposées. Ils sont déjà sortis de l'age bête. et les rares qui cherchent à rendre chèvre leurs enseignants (souvent le résultat d'une affectation par défaut) sont éliminés au plus tard après le 1er ou 2e semestre. Tu pourrais aussi avoir des contacts enrichissants - intellectuellement s'entend - avec des chercheurs.
Administrativement les universités recrutent pour des heures de vacation des personnes qui ont un emploi à temps complet ou partiel ailleurs, où elles cotisent pour les assurances retraite, maladie et chômage.
Il y a un double bémol en ce qui concerne la rémunération - une heure de vacation (TD) est payée 42E bruts, un CM vaut 1,5h TD. C'est la contrepartie du package conception de cours (souvent from scratch) - faire cours - concevoir les examens - les faire passer (surveiller des écrits et éventuellement faire passer des oraux - corriger- rendre les notes à l'administration. Autant dire que le temps passé à faire tout ça fait que l'on bosse pour un SMIC horaire ou moins au début. Selon mon expérience, cela s'améliore au bout de la première année puisqu'on a déjà une base pour l'année d'après, et au bout de 2-3 ans on peut avoir un stock de cours qu'il suffit d'adapter et de renouveler en partie. Il faut refuser les cours si on te dit que tu les aurais seulement pendant un semestre ou une année, ce n'est absolument pas rentable. Il y a suffisamment de fils ici qui évoquent la rémunération scandaleusement insuffisante des enseignants prisonniers de l'EN. Si la manière dont on te traite en tant que vacataire te déçoit, tu peux partir à la fin ton contrat. Et surtout, en restant ingénieur à temps partiel tu conserves la plus grande partie de ton salaire, le confort dans la vie qu'il permet, et tu aurais l'enseignement comme violon d'Ingres qui te donnerait certainement des satisfactions sur le plan personnel.
On te paye les heures réellement faites, en cas d'empêchement (maladie ...) soit tu rattrapes, soit ce n'est pas payé. En fonction des filières et de la nécessité de recruter tel profil de vacataire, certaines universités déroulent le tapis rouge concernant l'emploi du temps et éventuellement la prise en charge de frais de déplacement. Concrètement, dans mon département, on place d'abord les heures de certains vacataires aux compétences rares qui risqueraient sinon de ne pas venir, et les enseignants permanents prennent les créneaux horaires qui restent. Deuxième inconvénient, les heures sont payées à la fin d'un semestre ou d'une année universitaire. Certaines universités sont mauvais payeur et font attendre encore plus longtemps, il convient donc de se renseigner avant de s'engager, et de tenir scrupuleusement sa comptabilité des heures effectuées.
Dans le secondaire tu ne maîtriserais quasiment rien concernant tes classes, le programme à enseigner, ton EDT. Et les salaires des vacataires EN et des jeunes enseignants après concours sont un scandale.
Puisque tu as des compétences en maths - et vu ton parcours, en sciences de l'ingénieur et commerce - et en langues vivantes, ton profil intéresse probablement les filières LEA, et d'autres que d'autres néos pourront te conseiller.
Bonne réflexion
Je ne sais pas si les écoles d'ingénieur travaillent avec des vacataires, l'université le fait c'est certain. La mentalité des étudiants est très différente de celle de la plupart des élèves du secondaire, tout simplement parce que la plupart des étudiants a choisi de s'inscrire dans cette filière, alors que dans le secondaire la plupart des matières leur sont imposées. Ils sont déjà sortis de l'age bête. et les rares qui cherchent à rendre chèvre leurs enseignants (souvent le résultat d'une affectation par défaut) sont éliminés au plus tard après le 1er ou 2e semestre. Tu pourrais aussi avoir des contacts enrichissants - intellectuellement s'entend - avec des chercheurs.
Administrativement les universités recrutent pour des heures de vacation des personnes qui ont un emploi à temps complet ou partiel ailleurs, où elles cotisent pour les assurances retraite, maladie et chômage.
Il y a un double bémol en ce qui concerne la rémunération - une heure de vacation (TD) est payée 42E bruts, un CM vaut 1,5h TD. C'est la contrepartie du package conception de cours (souvent from scratch) - faire cours - concevoir les examens - les faire passer (surveiller des écrits et éventuellement faire passer des oraux - corriger- rendre les notes à l'administration. Autant dire que le temps passé à faire tout ça fait que l'on bosse pour un SMIC horaire ou moins au début. Selon mon expérience, cela s'améliore au bout de la première année puisqu'on a déjà une base pour l'année d'après, et au bout de 2-3 ans on peut avoir un stock de cours qu'il suffit d'adapter et de renouveler en partie. Il faut refuser les cours si on te dit que tu les aurais seulement pendant un semestre ou une année, ce n'est absolument pas rentable. Il y a suffisamment de fils ici qui évoquent la rémunération scandaleusement insuffisante des enseignants prisonniers de l'EN. Si la manière dont on te traite en tant que vacataire te déçoit, tu peux partir à la fin ton contrat. Et surtout, en restant ingénieur à temps partiel tu conserves la plus grande partie de ton salaire, le confort dans la vie qu'il permet, et tu aurais l'enseignement comme violon d'Ingres qui te donnerait certainement des satisfactions sur le plan personnel.
On te paye les heures réellement faites, en cas d'empêchement (maladie ...) soit tu rattrapes, soit ce n'est pas payé. En fonction des filières et de la nécessité de recruter tel profil de vacataire, certaines universités déroulent le tapis rouge concernant l'emploi du temps et éventuellement la prise en charge de frais de déplacement. Concrètement, dans mon département, on place d'abord les heures de certains vacataires aux compétences rares qui risqueraient sinon de ne pas venir, et les enseignants permanents prennent les créneaux horaires qui restent. Deuxième inconvénient, les heures sont payées à la fin d'un semestre ou d'une année universitaire. Certaines universités sont mauvais payeur et font attendre encore plus longtemps, il convient donc de se renseigner avant de s'engager, et de tenir scrupuleusement sa comptabilité des heures effectuées.
Dans le secondaire tu ne maîtriserais quasiment rien concernant tes classes, le programme à enseigner, ton EDT. Et les salaires des vacataires EN et des jeunes enseignants après concours sont un scandale.
Puisque tu as des compétences en maths - et vu ton parcours, en sciences de l'ingénieur et commerce - et en langues vivantes, ton profil intéresse probablement les filières LEA, et d'autres que d'autres néos pourront te conseiller.
Bonne réflexion
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- "Wo alles dunkel ist, macht Licht !" :
Was keiner wagt, das sollt ihr wagen // Was keiner sagt, das sagt heraus
Was keiner denkt, das wagt zu denken // Was keiner anfängt, das führt aus
Wenn keiner ja sagt, sollt ihr′s sagen // Wenn keiner nein sagt, sagt doch nein
Wenn alle zweifeln, wagt zu glauben // Wenn alle mittun, steht allein
Wo alle loben, habt Bedenken // Wo alle spotten, spottet nicht
Wo alle geizen, wagt zu schenken // Wo alles dunkel ist, macht Licht
Lothar Zenetti
https://lyricstranslate.com/de/was-keiner-wagt-what-no-one-dares.html
- LeDucNiveau 3
La messe est dite. Monsieur le ministre, si vous nous lisez……Kavalier a écrit:…… car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
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- dandelionVénérable
Il y a beaucoup d’écoles d’enseignement supérieur privées à Paris et en région parisienne. Ces écoles recrutent des publics très variés, et emploient des intervenants extérieurs sous le statut d’auto-entrepreneur le plus souvent. Tu peux envoyer des candidatures spontanées ou regarder les offres sur LinkedIn.
- KavalierNiveau 1
Merci beaucoup je vais aussi explorer cette piste.
- RogerMartinBon génie
Info à connaître : en anglais (et j'imagine dans toutes les autres matières) Dauphine surpaie ses vacataires de TD de 30%, soit 55,70 euros au lieu de 42,85, le taux officiel. Ce n'est pas le Pérou, mais cela fait passer la rémunération de l'heure de travail (si on compte 3h de préparation/corrections par heure enseignée) au dessus du SMIC... C'est à ma connaissance la seule fac qui pratique cela. Ils ont de gros volumes d'enseignement de maths pour leurs différentes L d'éco, éco-fi, etc.
Pour la question des heures non faites (jours fériés, blocages, etc.) non payées, cela dépend des universités. Chez nous on considère que le TD confié à un vacataire est un tout, et on paie le volume horaire global, car le travail d'enseignement/évaluation est réputé fait. Les services administratifs le savent et ne cherchent pas la petite bête, mais je sais qu'il y a des facs où les heures tombant un jour férié ne sont pas non plus comptées dans les services des titulaires.
Je ne connais pas les taux de rémunération en école d'ingénieur.
Pour la question des heures non faites (jours fériés, blocages, etc.) non payées, cela dépend des universités. Chez nous on considère que le TD confié à un vacataire est un tout, et on paie le volume horaire global, car le travail d'enseignement/évaluation est réputé fait. Les services administratifs le savent et ne cherchent pas la petite bête, mais je sais qu'il y a des facs où les heures tombant un jour férié ne sont pas non plus comptées dans les services des titulaires.
Je ne connais pas les taux de rémunération en école d'ingénieur.
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Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- InvitéInvité
Ce sujet a été abordé de nombreuses fois, en particulier en science de lhingénieur sii. Je suis (re)venu a l'enseignement il y a 5 ans, les conditions de travail et la rémunération ont tellement baissé que je te déconseille cette voie. Le pire étant les vacations, on se retrouve vite en dessous de 5 euro l'heure passée.
La seule filiere encore assez prévervée c'est cpge.
La seule filiere encore assez prévervée c'est cpge.
- angelxxxÉrudit
RogerMartin a écrit:Info à connaître : en anglais (et j'imagine dans toutes les autres matières) Dauphine surpaie ses vacataires de TD de 30%, soit 55,70 euros au lieu de 42,85, le taux officiel. Ce n'est pas le Pérou, mais cela fait passer la rémunération de l'heure de travail (si on compte 3h de préparation/corrections par heure enseignée) au dessus du SMIC... C'est à ma connaissance la seule fac qui pratique cela. Ils ont de gros volumes d'enseignement de maths pour leurs différentes L d'éco, éco-fi, etc.
Pour la question des heures non faites (jours fériés, blocages, etc.) non payées, cela dépend des universités. Chez nous on considère que le TD confié à un vacataire est un tout, et on paie le volume horaire global, car le travail d'enseignement/évaluation est réputé fait. Les services administratifs le savent et ne cherchent pas la petite bête, mais je sais qu'il y a des facs où les heures tombant un jour férié ne sont pas non plus comptées dans les services des titulaires.
Je ne connais pas les taux de rémunération en école d'ingénieur.
Les écoles privées n'hésitent pas à payer largement plus : de 60€ à 90€ l'heure sans aucun problème, hors Paris.
Certaines n'arrivent pas à recruter des gens fiables à ce tarif !
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- InvitéInvité
angelxxx a écrit:RogerMartin a écrit:Info à connaître : en anglais (et j'imagine dans toutes les autres matières) Dauphine surpaie ses vacataires de TD de 30%, soit 55,70 euros au lieu de 42,85, le taux officiel. Ce n'est pas le Pérou, mais cela fait passer la rémunération de l'heure de travail (si on compte 3h de préparation/corrections par heure enseignée) au dessus du SMIC... C'est à ma connaissance la seule fac qui pratique cela. Ils ont de gros volumes d'enseignement de maths pour leurs différentes L d'éco, éco-fi, etc.
Pour la question des heures non faites (jours fériés, blocages, etc.) non payées, cela dépend des universités. Chez nous on considère que le TD confié à un vacataire est un tout, et on paie le volume horaire global, car le travail d'enseignement/évaluation est réputé fait. Les services administratifs le savent et ne cherchent pas la petite bête, mais je sais qu'il y a des facs où les heures tombant un jour férié ne sont pas non plus comptées dans les services des titulaires.
Je ne connais pas les taux de rémunération en école d'ingénieur.
Les écoles privées n'hésitent pas à payer largement plus : de 60€ à 90€ l'heure sans aucun problème, hors Paris.
Certaines n'arrivent pas à recruter des gens fiables à ce tarif !
Vivement que des écoles privées s’installent dans mon secteur,…
- Flo44Érudit
Bonjour,
En effet te lancer dans l'enseignement avec ton parcours me semble bien hasardeux.
Moi-même j'étais ingénieur, mais bien moins payée que toi (car j'étais simple ingénieur en SSII), et mes revenus ont quand même légèrement baissé en rentrant dans l'enseignement. J'ai gagné un peu d'autonomie, mais on ne peut pas dire qu'on s'éclate en faisant des mathématiques, même en lycée...
Et d'autre part, j'ai changé à 40 ans, ce qui était déjà extrêmement difficile (moralement et physiquement). Je n'ose imaginer à 50 ans (dans la promo de l'ESPE on avait un ingénieur de presque 50 ans et un autre de presque 60, ils n'ont pas tenu le coup).
Pour les vacations à l'université, attention en effet au délai : mon conjoint a donné 3 jours de formation, il a mis à chaque fois près un an à être payé...
En effet te lancer dans l'enseignement avec ton parcours me semble bien hasardeux.
Moi-même j'étais ingénieur, mais bien moins payée que toi (car j'étais simple ingénieur en SSII), et mes revenus ont quand même légèrement baissé en rentrant dans l'enseignement. J'ai gagné un peu d'autonomie, mais on ne peut pas dire qu'on s'éclate en faisant des mathématiques, même en lycée...
Et d'autre part, j'ai changé à 40 ans, ce qui était déjà extrêmement difficile (moralement et physiquement). Je n'ose imaginer à 50 ans (dans la promo de l'ESPE on avait un ingénieur de presque 50 ans et un autre de presque 60, ils n'ont pas tenu le coup).
Pour les vacations à l'université, attention en effet au délai : mon conjoint a donné 3 jours de formation, il a mis à chaque fois près un an à être payé...
- angelxxxÉrudit
@youpeka : peux tu être explicite ? Que reproches tu aux écoles du supérieurs dans le privé ?
Cela ne me dérange pas spécialement, cela fait pression sur les salaires : vous voulez des enseignants aussi bons dans le public ? Il faut payer pareil ! Et cela montre à la population que oui, il faut bien payer les profs si on veut qu'ils soient bons.
Le problème c'est si on obtient une école à deux vitesses...
Cela ne me dérange pas spécialement, cela fait pression sur les salaires : vous voulez des enseignants aussi bons dans le public ? Il faut payer pareil ! Et cela montre à la population que oui, il faut bien payer les profs si on veut qu'ils soient bons.
Le problème c'est si on obtient une école à deux vitesses...
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- Djedje_BzhNiveau 6
Kavalier a écrit:Bonjour,
J'ai 53 ans et en pleine réflexion de reconversion. De formation ingénieur, je suis actuellement directeur de filiale d'un groupe privé international dans l'industrie.
Le métier d'enseignant m'a toujours passionné : même en classes préparatoires, je donnais des cours de mathématiques à des élèves de terminale, ce que j'ai naturellement poursuivi après l'intégration en grande école, pas uniquement donc pour me faire de l'argent de poche. J'ai ainsi pu enseigner en "petits cours" mais également dans des établissements privés de soutien scolaire, à des classes d'une dizaine d'élèves lors de stages d'une ou deux semaines pendant les vacances.
J'adorais cela et j'envisageais une carrière dans l'enseignement mais mes parents, tous deux enseignants-chercheurs, m'avaient dissuadé de choisir cette voie professionnelle : dégradation des conditions pour exercer le métier (déjà à l'époque...), baisse de la qualité des programmes de leur point de vue, perte du bon sens (!), salaire...
En "bon élève", je les ai écoutés, j'ai subi les cours d'ingénierie qui m'ennuyaient profondément (y étaient exclues à ma grande surprise les mathématiques pures) puis "réussi" plusieurs entretiens d'embauche et plus tard pour mon évolution de carrière (mon employeur actuel est la septième société dans laquelle j'ai pu travailler).
Curieusement, mon parcours m'a plutôt permis de développer les compétences suivantes :
. capacités commerciales / ventes
. maitrise de langues étrangères : anglais et allemand
. gestion de projets internationaux
. management
. comptabilité
Toutefois dans mon quotidien professionnel, je garde pour moi certains calculs purement mathématiques quand ça se présente, à la surprise du bureau d'études, ainsi que les formations techniques à donner à nos clients (de façon indifférenciée en français, anglais ou allemand), qui me donnent soudain comme une bouffée d'oxygène et une grande satisfaction!
Aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus rien attendre de mon métier, il n'y a plus de surprises, même à former de jeunes ingénieurs; le salaire n'est pas une motivation, même si je suis conscient qu'il me permet bien des choses par ailleurs. Je ne me vois pas exercer pleinement cette profession 14 ans encore avec des regrets éternels.
Depuis le début d'année, j'ai repris avec plaisir la lecture des mathématiques, dans un premier temps avec des ouvrages consacrés à la préparation du CAPES, pour éventuellement passer le concours, mais il était programmé trop tôt pour moi (je n'ai pas encore revu les statistiques). Je ne compte pas me présenter pour échouer! Toutefois, je ne suis pas certain que la suite puisse me convenir.
Je réfléchis à une reconversion mixte en travaillant par exemple au 3/5ème, un collègue l'a déjà fait, en devant renoncer par conséquent à ma fonction de direction et en conservant ce qui me plait dans mon emploi actuel.
Dans mon entourage, beaucoup me comprennent mais essaient de me convaincre de plutôt valoriser mes compétences professionnelles, en dispensant des formations spécialisées bien rémunérées (en vente, commerce international, management, direction d'un centre de profit etc). Mais ce qui me plait ce sont les mathématiques, et je dirais même jusqu'au niveau terminal, pas forcément au delà!
L'idéal serait de pouvoir les enseigner avec des horaires aménagés, typiquement 2 jours par semaine mais je ne sais pas si un tel schéma peut exister (je pourrais adapter mes jours de travail pour ma société).
Merci par avance pour vos retours.
Cordialement,
Kavalier
Attention : il me semble que tu confonds « faire des mathématiques » et « enseigner des mathématiques ».
Entre Réfléchir sur un sujet de CAPES et enseigner la différence de nombres relatifs en 5ème…il y a un pas…
J’ai passé et obtenu l’agrégation après 12 ans dans le privé. Je suis passé d’exercices sur les corps finis et les polynômes cyclotoliques à devoir gérer X qui n’a pas de trousse et de chaussure tout en faisant en sorte que Y arrive à lire l’énoncé (car il ne maîtrise pas la lecture) tout en faisant en sorte que les autres sachent me donner la définition d’une somme…(je suis TZR et j’ai des petits 6eme cette année…
Réfléchis bien à cette différence et si tu es prêt à l’accepter. Si oui, vas y…mais en connaissance de cause…
- InvitéInvité
Djedje_Bzh a écrit:Kavalier a écrit:Bonjour,
J'ai 53 ans et en pleine réflexion de reconversion. De formation ingénieur, je suis actuellement directeur de filiale d'un groupe privé international dans l'industrie.
Le métier d'enseignant m'a toujours passionné : même en classes préparatoires, je donnais des cours de mathématiques à des élèves de terminale, ce que j'ai naturellement poursuivi après l'intégration en grande école, pas uniquement donc pour me faire de l'argent de poche. J'ai ainsi pu enseigner en "petits cours" mais également dans des établissements privés de soutien scolaire, à des classes d'une dizaine d'élèves lors de stages d'une ou deux semaines pendant les vacances.
J'adorais cela et j'envisageais une carrière dans l'enseignement mais mes parents, tous deux enseignants-chercheurs, m'avaient dissuadé de choisir cette voie professionnelle : dégradation des conditions pour exercer le métier (déjà à l'époque...), baisse de la qualité des programmes de leur point de vue, perte du bon sens (!), salaire...
En "bon élève", je les ai écoutés, j'ai subi les cours d'ingénierie qui m'ennuyaient profondément (y étaient exclues à ma grande surprise les mathématiques pures) puis "réussi" plusieurs entretiens d'embauche et plus tard pour mon évolution de carrière (mon employeur actuel est la septième société dans laquelle j'ai pu travailler).
Curieusement, mon parcours m'a plutôt permis de développer les compétences suivantes :
. capacités commerciales / ventes
. maitrise de langues étrangères : anglais et allemand
. gestion de projets internationaux
. management
. comptabilité
Toutefois dans mon quotidien professionnel, je garde pour moi certains calculs purement mathématiques quand ça se présente, à la surprise du bureau d'études, ainsi que les formations techniques à donner à nos clients (de façon indifférenciée en français, anglais ou allemand), qui me donnent soudain comme une bouffée d'oxygène et une grande satisfaction!
Aujourd'hui, j'ai l'impression de ne plus rien attendre de mon métier, il n'y a plus de surprises, même à former de jeunes ingénieurs; le salaire n'est pas une motivation, même si je suis conscient qu'il me permet bien des choses par ailleurs. Je ne me vois pas exercer pleinement cette profession 14 ans encore avec des regrets éternels.
Depuis le début d'année, j'ai repris avec plaisir la lecture des mathématiques, dans un premier temps avec des ouvrages consacrés à la préparation du CAPES, pour éventuellement passer le concours, mais il était programmé trop tôt pour moi (je n'ai pas encore revu les statistiques). Je ne compte pas me présenter pour échouer! Toutefois, je ne suis pas certain que la suite puisse me convenir.
Je réfléchis à une reconversion mixte en travaillant par exemple au 3/5ème, un collègue l'a déjà fait, en devant renoncer par conséquent à ma fonction de direction et en conservant ce qui me plait dans mon emploi actuel.
Dans mon entourage, beaucoup me comprennent mais essaient de me convaincre de plutôt valoriser mes compétences professionnelles, en dispensant des formations spécialisées bien rémunérées (en vente, commerce international, management, direction d'un centre de profit etc). Mais ce qui me plait ce sont les mathématiques, et je dirais même jusqu'au niveau terminal, pas forcément au delà!
L'idéal serait de pouvoir les enseigner avec des horaires aménagés, typiquement 2 jours par semaine mais je ne sais pas si un tel schéma peut exister (je pourrais adapter mes jours de travail pour ma société).
Merci par avance pour vos retours.
Cordialement,
Kavalier
Attention : il me semble que tu confonds « faire des mathématiques » et « enseigner des mathématiques ».
Entre Réfléchir sur un sujet de CAPES et enseigner la différence de nombres relatifs en 5ème…il y a un pas…
J’ai passé et obtenu l’agrégation après 12 ans dans le privé. Je suis passé d’exercices sur les corps finis et les polynômes cyclotoliques à devoir gérer X qui n’a pas de trousse et de chaussure tout en faisant en sorte que Y arrive à lire l’énoncé (car il ne maîtrise pas la lecture) tout en faisant en sorte que les autres sachent me donner la définition d’une somme…(je suis TZR et j’ai des petits 6eme cette année…
Réfléchis bien à cette différence et si tu es prêt à l’accepter. Si oui, vas y…mais en connaissance de cause…
Ah oui, très important: viens quelques jours observer ce qui se passe dans un établissement.
- KavalierNiveau 1
Peut-être que je n'ai pas été suffisamment convaincant dans ma présentation pour exposer mon désir d'enseigner les mathématiques et non "en faire". Préparer le CAPES me permet de réapprendre et me remettre dans le bain avec un objectif. Pour l'instant je lis dans le métro, le train et l'avion. Je fais aussi des exercices en reprenant ma plume. A mon âge, on a tout oublié et c'est un plaisir de lire à nouveau des mathématiques. Je me rends compte à quel point les classes préparatoires m'en avaient fait perdre le sens en me transformant en machine à
concours sans vraiment les apprécier. C'est pourquoi j'ai plus en mémoire le programme de terminale.
A vous lire tous, je pense m'orienter vers le privé et des cours de soutien, sans renoncer intégralement à mon poste actuel en l'aménageant. Je n'ai pas envie de cours particuliers, je souhaite enseigner en petits groupes pas à un seul élève.
Mon gros avantage c'est le temps, je n'ai pas d'échéance réelle et je peux investiguer toutes les pistes sans risques.
concours sans vraiment les apprécier. C'est pourquoi j'ai plus en mémoire le programme de terminale.
A vous lire tous, je pense m'orienter vers le privé et des cours de soutien, sans renoncer intégralement à mon poste actuel en l'aménageant. Je n'ai pas envie de cours particuliers, je souhaite enseigner en petits groupes pas à un seul élève.
Mon gros avantage c'est le temps, je n'ai pas d'échéance réelle et je peux investiguer toutes les pistes sans risques.
- KavalierNiveau 1
LeDuc a écrit:La messe est dite. Monsieur le ministre, si vous nous lisez……Kavalier a écrit:…… car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
.
Bien entendu je suis conscient des avantages que j'ai avec mon poste actuel de direction générale : primes exceptionnelles, stock options, surcomplémentaire de mutuelle sante, surcomplémentaire pour les cotisations retraites, voiture de fonction (catégorie supérieure garantie et contractuelle, véhicule renouvelé tous les 3 ans, tous frais pris en charge, maintenance mais aussi essence, péages, parkings même dans le cadre de déplacements personnels, week-ends et congés).
Mais au quotidien, je ne fais même plus des règles de trois!
PS : au passage je trouve les jeunes ingénieurs plutôt bien formés pour être directement fonctionnels même si parfois je suis surpris qu'un système de 2 équations linéaires du premier degré à 2 inconnues puisse poser problème à certains... mais maintenant, on s'en fout, on a chatGPT!
- dandelionVénérable
Je pense que tu serais accueilli à bras ouverts dans une école privée d’enseignement supérieur ou dans une école d’ingénieurs publique. On peut y pratiquer une pédagogie qui s’apparente beaucoup à ce que l’on fait dans le secondaire, mais dans des groupes moins chargés qu’en lycée, et avec des élèves peut-être généralement plus volontaires. Il arrive que l’on fournisse des cours clés en main (en tout cas en anglais) ce qui peut être intéressant pour un débutant. Tu peux regarder du côté des écoles d’ingénieurs mais aussi des écoles de commerce.
Les écoles d’ingénieurs publiques recrutent des vacataires qui sont rémunérés selon la même grille que les vacataires employés par les universités, et les conditions de recevabilité des candidatures sont identiques (exercer un emploi salarié à temps plein ou pouvoir justifier d’un certain niveau de revenu sur les trois dernières années si on est indépendant). Dans le privé, on exige en général d’avoir le statut d’auto-entrepreneur.
Le bénévolat pourrait être une autre option, mais ce n’est pas forcément le plus facile pour un débutant. Sur LinkedIn ou Tous bénévoles on recrute régulièrement des enseignants (chevronnés ou débutants) pour des structures très diverses.
Les écoles d’ingénieurs publiques recrutent des vacataires qui sont rémunérés selon la même grille que les vacataires employés par les universités, et les conditions de recevabilité des candidatures sont identiques (exercer un emploi salarié à temps plein ou pouvoir justifier d’un certain niveau de revenu sur les trois dernières années si on est indépendant). Dans le privé, on exige en général d’avoir le statut d’auto-entrepreneur.
Le bénévolat pourrait être une autre option, mais ce n’est pas forcément le plus facile pour un débutant. Sur LinkedIn ou Tous bénévoles on recrute régulièrement des enseignants (chevronnés ou débutants) pour des structures très diverses.
- Carrie7Niveau 9
LeDuc a écrit:La messe est dite. Monsieur le ministre, si vous nous lisez……Kavalier a écrit:…… car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
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Pour ce qui est de la flexibilité, le problème est avant tout que vous ne souhaitez enseigner que 2 jours par semaine, à mon avis. Car les élèves, eux, ne sont pas flexibles... J'ai une classe de secondes deux fois par semaine cette année, et c'est l'enfer, elle progresse beaucoup moins que mes promotions précédentes. Je ne vois pas de niveau en collège/lycée où tous les cours de maths sur 2 jours seraient un bon choix.
- angelxxxÉrudit
dandelion a écrit:Je pense que tu serais accueilli à bras ouverts dans une école privée d’enseignement supérieur ou dans une école d’ingénieurs publique. On peut y pratiquer une pédagogie qui s’apparente beaucoup à ce que l’on fait dans le secondaire, mais dans des groupes moins chargés qu’en lycée, et avec des élèves peut-être généralement plus volontaires. Il arrive que l’on fournisse des cours clés en main (en tout cas en anglais) ce qui peut être intéressant pour un débutant. Tu peux regarder du côté des écoles d’ingénieurs mais aussi des écoles de commerce.
Les écoles d’ingénieurs publiques recrutent des vacataires qui sont rémunérés selon la même grille que les vacataires employés par les universités, et les conditions de recevabilité des candidatures sont identiques (exercer un emploi salarié à temps plein ou pouvoir justifier d’un certain niveau de revenu sur les trois dernières années si on est indépendant). Dans le privé, on exige en général d’avoir le statut d’auto-entrepreneur.
Le bénévolat pourrait être une autre option, mais ce n’est pas forcément le plus facile pour un débutant. Sur LinkedIn ou Tous bénévoles on recrute régulièrement des enseignants (chevronnés ou débutants) pour des structures très diverses.
J'ai souvent des groupes de 35 à 45 étudiants, allant parfois jusqu'à 60 ! C'est peut être parce que ta matière est différente
Pour le statut, toutes les écoles privées que j'ai fréquenté voudraient plutôt m'avoir en CDI : c'est un signe de stabilité, alors que tant qu'auto-entrepreneur, tu risques de partir du jour au lendemain ! D'ailleurs, ce statut a des avantages mais aussi des désavantages.
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- LeDucNiveau 3
Kavalier a écrit:LeDuc a écrit:La messe est dite. Monsieur le ministre, si vous nous lisez……Kavalier a écrit:…… car je ne compte pas renoncer aux 3/5ème de mon salaire actuel (ce qui resterait par ailleurs toujours bien supérieur au temps plein d'un agrégé après 20 ans de carrière à ce que j'ai pu comprendre et calculer...).
Dommage quand-même que l'Education Nationale ne soit pas plus flexible a priori alors qu'elle est en quête d'enseignants.
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Bien entendu je suis conscient des avantages que j'ai avec mon poste actuel de direction générale : primes exceptionnelles, stock options, surcomplémentaire de mutuelle sante, surcomplémentaire pour les cotisations retraites, voiture de fonction (catégorie supérieure garantie et contractuelle, véhicule renouvelé tous les 3 ans, tous frais pris en charge, maintenance mais aussi essence, péages, parkings même dans le cadre de déplacements personnels, week-ends et congés).
Mais au quotidien, je ne fais même plus des règles de trois!
PS : au passage je trouve les jeunes ingénieurs plutôt bien formés pour être directement fonctionnels même si parfois je suis surpris qu'un système de 2 équations linéaires du premier degré à 2 inconnues puisse poser problème à certains... mais maintenant, on s'en fout, on a chatGPT!
Ahhh chatGpt, un sacré défi, surtout pour les enseignants en informatique comme moi. Mais c’est un autre sujet. Comme toi je me suis reconverti sur le tard, à la cinquantaine, mais j’ai fait le grand saut : concours et titularisation. Je n’avais pas un poste de directeur, mais simplement de chef de projet dans l’informatique.
Je me sens à nouveau utile aujourd’hui, même si quelques fois le niveau de mes étudiants me chagrine, mais enfin, ce que j’aime c’est essayer encore et encore de les faire progresser.
J’ai des BTS SIO.
Pour ce qui est de la flexibilité, il y a effectivement des formations privées un peu partout qui se montent, notamment des bachelors dans lesquels les intervenants extérieurs sont nombreux (plus que les profs titulaires).
Mon salaire a été divisé par 2. Mais je le savais et j’avais tout calculé avant de me la lancer. Précision importante: dans l’enseignement technique l’ancienneté est reprise au 2/3. Pas dans le général (ce qui est lamentable…). Mais peut être cela va-t-il changer,@ suivre.
Bon courage.
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