- Lowpow29Fidèle du forum
valle a écrit:
- Contrairement ce que des millions de français pensent, être enseignant est un métier à temps plein.
J'adore
Moi-même j'avoue que je me disais tiens 18h de cours par semaine c'est niquel ça me laissera le temps de finir mes études de ceci et cela en parallèle.
Ben... non parce que dès que je rentrais du collège je devais aller dormir, je n'avais tout simplement plus de vie en dehors du travail ! Et en plus les mutations c'est le coup fatal pour bien te plomber dès le départ
- Dadoo33Grand sage
Danska a écrit:mimi a écrit:Comme je l'ai déjà dit, je connais un jeune ingénieur ex reconverti prof qui s'est "rereconverti "ingénieur après juste 4 ans chez nous.
Pareil, surtout en maths d'ailleurs. Après ce n'est pas un sondage représentatif, juste une tendance que je constate autour de moi.
Personnellement, ce qui m'énerve surtout, ce n'est pas le discours cliché "le prof bosse 15h par semaine six mois par an, quand il n'est pas en grève" - parce qu'il ne faut vraiment pas être bien malin pour imaginer que c'est seulement possible.
En revanche les topics sur Néo créés par des gens a priori intelligents mais bourrés de clichés et surtout qui refusent d'en démordre quand on leur dit qu'ils rêvent tout éveillés, ça oui, c'est agaçant. L'argument "le prof a plein de temps libre" également. L'enseignement, c'est un métier avec ses avantages et ses inconvénients, ni mieux ni pire que beaucoup d'autres professions, mais qui dans tous les cas demande un travail conséquent si on veut exercer correctement son métier (le prof qui recycle les mêmes cours depuis vingt ans, remplit ses bulletins par monosyllabes et sèche les réunions obligatoires a certes peu de boulot, mais des glandeurs qui bâclent leur travail on en trouve dans tous les corps de métier). Cette charge de travail n'est pas forcément un obstacle, on a le droit d'aimer son travail - c'est mon cas -, mais entendre des gens m'expliquer que non, faut pas exagérer, il n'y a pas tant de boulot que ça dans ce métier, ça revient précisément à déconsidérer le travail fourni et à me dire que je perds mon temps ou que je suis mal organisée. Et c'est pénible, surtout venant de personnes qui n'ont jamais enseigné de leur vie.
Édit : on peut avoir envie d'être enseignant, les arguments malgré tout ne manquent pas. Très peu de pression hiérarchique, une grande liberté dans l'organisation de son travail, des tâches très variées et peu de risque de s'ennuyer, pas besoin de faire du présentéisme à outrance, la sécurité de l'emploi (à défaut de la sécurité du poste), des relations qui peuvent être agréable avec certaines classes ou certains élèves, le plaisir d'avoir été utile quand un élève comprend une idée, etc. Mais l'argument "temps libre + vacances", ça, non, ce n'est clairement pas une bonne raison pour vouloir exercer ce métier.
Danska, je pense que Roxane comme Elaïna et moi sommes d’accord avec tes propos plein de nuances. En tout cas, pour ma part, je le suis.
- LefterisEsprit sacré
C'est à peu près la durée où j'ai pensé à me reconvertir. Hélas, pas de qualification "rentable", que des trucs "inutiles" (et totalement méprisés comme on le voit aujourd'hui) , je ne suis pas ingénieur, pas matheux et j'ai donc passé l'agreg pour assurer, tout en cherchant dans de nombreuses pistes : retour dans mon administration, autres administration par détachement, intégration par 3e concours. J'ai continué même après l'agreg, j'ai même constitué un gros dossier à la réforme du collège, tout ça en vain. Même encore, sans trop y croire... Pourtant vu de l'extérieur, beaucoup m'envieraient, dernier grade, assuré d'une retraite à taux plein, proximité du lieu de travail (et tant mieux, parce qu'impossibilité de bouger désormais, c'est extrêmement risqué dans ma discipline -en autres). Mais le vide sidéral de ce boulot, le mépris orchestré par l'employeur, la vision affligeante d'une dégradation constante dans le négationnisme institutionnel, ça ne fait aller au boulot que pour l'écuelle.mimi a écrit:Comme je l'ai déjà dit, je connais un jeune ingénieur ex reconverti prof qui s'est "rereconverti "ingénieur après juste 4 ans chez nous.
Et j'ai croisé pas mal de cadres ayant passé CAPES voire AGREG sur le tard, qui, effarés par la réalité du terrain ,sont repartis ailleurs très rapidement.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- lene75Prophète
Adri a écrit:Une passante a écrit:LadyOlenna a écrit:@roxanne Juste un exemple récent : il y a 15 jours, je râle auprès de ma secrétaire contre quelques professeurs qui n'ont pas rempli les bulletins pour le soir même. La secrétaire râle aussi, et me lance "c'est pas comme s'ils bossaient 35h par semaine !". Je lui réponds en lui expliquant que ce n'est pas la question, que même en bossant 40h par semaine, quand il faut remplir les bulletins, tu remplis les bulletins, quitte à faire 43h cette semaine-là. Elle me regarde ahurie, en me répétant que les professeurs ne bossent jamais autant. J'aurais pu lâcher l'affaire, mais ça m'énerve : je lui ai dit qu'en tant qu'ex prof de lettres durant 19 ans, je savais quand même un peu de quoi je parlais... Mais elle ne me croyait toujours pas, me disant que ce n'était pas comme ça toutes les semaines, que je n'avais pas tout le temps des copies (comme l'écrivait plus haut l'initiateur de ce fil), que j'exagérais. Oui, ça m'énerve ; ça ne devrait pas, je sais, mais ça m'énerve.
Et au quotidien, ce dénigrement constant du professeur par la secrétaire de direction, la secrétaire de gestion, la gestionnaire, c'est pesant je trouve.
Merci LadyOlenna, c'est exactement cela, c'est énervant ces préjugés sur notre métier !!!
J'aimerais parvenir, comme Roxane, à n'en avoir rien à faire, mais je n'y parviens pas, cela me touche, voire me blesse, et je ne supporte plus non plus ce petit sourire en coin qui veut dire "mais bien sûr, tu dis n'importe quoi et tu exagères, ces profs, jamais contents !" quand je tente d'expliquer la réalité du métier.
C'est usant de savoir qu'on fait un métier si mal reconnu.
J'ai mis en gras ce qui me fait réagir. Je ne suis pas d'accord avec cela.
A force de laisser couler, de ne pas réagir, eh bien on se retrouve avec des gens qui gobent sans arrière-pensée le discours du ministère qui nous déconsidère.
C'est plus que cela. Le fait que tout le monde soit persuadé que nous ne fichons rien a des conséquences concrètes : on peut charger la barque tant et plus, il reste de la marge, rajouter donc, plus de classes, plus d'élèves, plus d'obligations, et allez hop, 2h sup obligatoires, ça fera 20h de boulot par semaine, ils vont quand même pas se plaindre quand les autres en font 35. Je vous rappelle que le "on essaiera de payer un peu plus les enseignants (dans la mesure du possible ), mais c'est donnant-donnant, pour ça il faudra qu'ils travaillent plus (puisqu'il est bien entendu qu'ils n'en foutent pas une et que c'est pour ça qu'ils sont mal payés)" est la proposition politique qui revient le plus souvent ces derniers temps. Et c'est bien ça la conséquence concrète du dénigrement permanent du travail des enseignants.
On fait comment, pour travailler plus, quand la moyenne est déjà de 42h, 45h dans les disciplines littéraires ? la moyenne, donc bien plus dans certains cas. Or chaque année la barque est de plus en plus chargée : j'ai actuellement, agrégée à temps partiel, autant de classes, et donc de boulot, que certifiée à temps complet au début de ma carrière il y a à peine plus de 10 ans, et mes classes étant plus chargées, j'ai en réalité plus d'élèves. Au rythme où les choses vont, ça n'est pas fini. Je vois de plus en plus de collègues prendre des temps partiels juste pour pouvoir faire leur boulot correctement sans y laisser leur santé. Enfin, quand je dis "autant de boulot", non, parce que quand on doit faire le même programme et arriver au même résultat avec moins d'heures et des élèves qui ont un niveau plus faible, en réalité, il faut bosser beaucoup plus. Quand on se retrouve à enseigner plusieurs matières, avec des programmes et des épreuves différents à chaque fois, là où avant, pour le même nombre d'heures, on n'en avait qu'un, la charge est d'autant plus lourde.
Je retourne donc rédiger le cours que je vais envoyer à mes élèves en plus de ceux que je prépare pour mes heures de cours pour compléter mon programme parce que mes heures de cours ne me suffisent pas à le faire. Et quand j'aurai fini, après avoir corrigé les paquets de copies qui remplacent les exercices qu'on n'a plus le temps de faire en classe, j'écouterai les audios que mes élèves m'ont envoyés sur les conseils de mon inspectrice pour éviter de "perdre" du temps de cours à les faire passer à l'oral, parce qu'à 35 par classe, sans plus aucune heure en demi-groupe, 5 min d'oral chacun, ça prend trop de temps, donc ce temps, c'est sur mon temps "libre" qu'il faut le prendre, pas sur mes heures de cours. Les inspecteurs n'ont plus que ça en tête : comment "optimiser" les heures de cours réduites à peau de chagrin pour continuer à faire quelque chose d'à peu près potable dans des conditions dégradées.
Alors oui, tout ça, c'est de ma faute, personne ne m'y contraint, ce sont juste des injonctions, parfois même implicites. Je pourrais, comme certains de mes collègues, assurer 2 temps pleins, 36h de cours par semaine, sans être débordée. Mais pour ça, il faudrait que je n'aie rien à faire de mes élèves, il faudrait que je renonce à ce que mon métier ait ce fameux sens que beaucoup de reconvertis recherchent. Remarquez que je commence à m'y faire : je refuse désormais de consacrer mes samedis à surveiller des DST en plus de mes heures de cours. Donc oui, mes élèves passeront une épreuve de bac de 4h en fin d'année, avec choix entre 2 types de sujets différents en n'ayant eu en tout et pour tout, et dans toute leur scolarité, que 2 entraînements à cette épreuve, un pour chaque type de sujet, avec un peu de chance. Et non, je ne les aurai pas bien préparés, tandis que d'autres, qui ont plus le sens du sacrifice, auront mieux préparé les leurs, ce qu'on ne manquera pas de me faire savoir. Je suis étonnée que certains puissent dire qu'on ne subit pas de pressions. Il y a la pression qui ne vient de personne en particulier, celle des programmes infaisables, des injonctions intenables, des épreuves inadaptées au niveau des élèves, celle qui vient des élèves, des parents, de la direction, des corps d'inspection, et même des collègues. Alors certes, il n'ont pas d'autre pouvoir que de nous pourrir la vie au quotidien, mais quand on veut bien faire son boulot, cette pression est réelle. Et maintenant, ô merveilleux progrès, carrément la menace de suppression de ta spécialité, et donc potentiellement de ton poste, et toutes ces tentatives, Plan local d'évaluation, etc., pour inscrire dans le marbre l'obligation de ces charges supplémentaires, parce qu'il faut bien mettre au pas et au boulot ces fainéants de profs qui ne bossent que 18h par semaine. Puisque les profs rechignent de plus en plus à faire des DST bénévolement en plus de leurs heures, et encore plus à organiser une 2e session pour les élèves absents, il faut, au nom du travail en équipe, du projet d'établissement, du PLE, enfin de tout ce qu'on pourra, essayer par tous les moyens de les y contraindre. Et tiens, et si on faisait passer les épreuves de bac en cours d'année sans décharger les enseignants ? Ils peuvent bien faire ça en plus de leurs 18h.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- celitianSage
Je dois être très vénale mais supporter certains points négatifs serait possible avec un meilleur salaire.
La chute de mon pouvoir d'achat combinée avec le reste rend ce métier totalement déprimant.
J'ai quand même l'impression, sur le forum comme dans mon établissement, que les collègues n'ayant pas le seul ou meilleur salaire du ménage supportent mieux les évolutions subies.
La chute de mon pouvoir d'achat combinée avec le reste rend ce métier totalement déprimant.
J'ai quand même l'impression, sur le forum comme dans mon établissement, que les collègues n'ayant pas le seul ou meilleur salaire du ménage supportent mieux les évolutions subies.
- LefterisEsprit sacré
Totalement d'accord avec toi, moi-même je supporte pour les raisons évoquées plus haut. Si j'étais resté certifié, qui plus est avec 20 ans devant moi (mais je n'aurai pas fait 20 ans en tout le jour de mon départ, ouf... ) , j'aurais bifurqué sur autre chose coûte-que-coûte. Là je me dis que je m'ennuie certes ferme, que j'ai un boulot purement alimentaire, que je méprise ou exècre tout aussi ferme la quasi totalité de l'institution, mais que j'ai autre chose à côté, et qu'il vaut mieux ça que crever la dalle. Après tout, la plupart des gens que je connais n'aiment pas non plus leur travail, leur employeur... Nous sommes peut-être trop difficiles, les enseignants.celitian a écrit:Je dois être très vénale mais supporter certains points négatifs serait possible avec un meilleur salaire.
La chute de mon pouvoir d'achat combinée avec le reste rend ce métier totalement déprimant.
J'ai quand même l'impression, sur le forum comme dans mon établissement, que les collègues n'ayant pas le seul ou meilleur salaire du ménage supportent mieux les évolutions subies.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- zigmag17Guide spirituel
Ce n'est pas vénal c'est légitime.
- MarxouHabitué du forum
roxanne a écrit:Tu as décrit une journée apocalyptique en disant que c’était le quotidien. Bien sûr qu’il y a à dire, on peut aussi nuancer.
Et bien, on peut alors considérer que notre quotidien est apocalyptique, même si je ne vais pas discutailler avec l'intendant tous les matins.
Tu n'es donc jamais confrontée à ça? Elèves gueulant dans les couloirs, pause ultra-courte et minutée? bourrage des photocopieuses, manque de ramettes, problèmes d'imprimante, d'ordinateurs, de vidéoprojecteurs? Pluie dans les classes, etc Je ne suis pas dans le pire des bahuts, mais je t'assure que ces problèmes sont quotidiens ou presque. Les jours où tout roule relèvent de l'exception, du miracle.
Remarque, je connais ces problèmes matériels depuis mes débuts, dans pratiquement tous les établissements que j'ai fréquentés. Pendant longtemps, j'ai pratiqué avec les collègues l'humour du "désespoir". "Ah, l'imprimante n'a toujours pas été réparée, ça fait une semaine que ça dure". Ouarf, pauvres de nous, mieux vaut en rire
Maintenant, je ne le supporte plus, car ce serait entériner le fait que nous ne méritons même pas des conditions matérielles décentes et que nous devons accepter tous ces dysfonctionnements, répétitifs, usants. Et encore une fois, je n'évoque ici que l'aspect strictement matériel du boulot. (pas des classes surchargées à 35).
Après, qui est responsable de ces manquements? Comme le dit plus haut, @LadyOlenna, c'est très complexe, les responsabilités sont diluées..
Mais c'est devenu insupportable et intenable, surtout quand la charge de travail augmente lourdement par ailleurs comme le décrit très bien @Lene plus haut.
- CasparProphète
Il y a quelques années une stagiaire a demandé si l'imprimante de la salle des profs allait être réparé dans la journée: grand éclat de rire général de tous les collègues présents.
- bobdomNiveau 8
Marxou a écrit:
Mais ce que tu me décris m'étonne un tantinet; j'ai connu pas mal d'établissements car TZR pendant longtemps, des plus cossus aux plus pourris. Je n'y ai jamais connu de" pièces secrètes" ou de "petits bureaux" dans les sdp?? Et par ailleurs, mon lycée est blindé, absolument aucune salle de libre pendant mes heures de trou.
Mais où enseignes-tu donc Roxanne? Au lycée français de Genève?
À Poudlard !
Bref, je n'ai jamais connu non plus de pièces secrètes ou de petits bureaux... Juste une vague salle de travail attentante à la salle des profs, où les collègues qui se croisent ont l'habitude de causer à haute voix, si bien qu'il est impossible de travailler.
Je confirme que la journée que décrit Marxou est tout à fait représentative du quotidien que j'ai connu dans divers établissement. C'est même criant de vérité.
- mimiNiveau 9
J'ai la chance de travailler dans un établissement où globalement il y a du papier, des imprimantes, des ordis et même de micro salles où je peux travailler quand la mienne est prise.
Joie...
Mais, bon sang, quand j'ai commencé en ZEP, il y a un siècle, PP de troisième, je refilais les bébés de l orientation à une conseillère ad hoc, je ne croulais pas sous les PAP divers, je ne passais pas une heure le soir à traiter les courriers pro notes des gamins, de leurs parents, des collègues, du chef, je ne me noyais pas dans diverses réunions d 'un vide intersidéral et j'avais des classes à 25, qui, même en ZEP, le cap passé de la 5ème,( et de l orientation en CAP) pouvaient être diablement intéressantes.
Je suis quasi à la retraite. J ai l'impression non seulement d être noyée sous des monceaux de machins improductifs, mais surtout de ne plus savoir enseigner tant je ne sais plus par quel bout prendre les problèmes pour arriver à transmettre un peu sans tomber dans le " plaisir, bonheur, ludique", bref sans faire de la démagogie.
J' ai adoré ce job dans lequel j'étais tombée un peu par hasard.
Là ,je compte les mois.
Joie...
Mais, bon sang, quand j'ai commencé en ZEP, il y a un siècle, PP de troisième, je refilais les bébés de l orientation à une conseillère ad hoc, je ne croulais pas sous les PAP divers, je ne passais pas une heure le soir à traiter les courriers pro notes des gamins, de leurs parents, des collègues, du chef, je ne me noyais pas dans diverses réunions d 'un vide intersidéral et j'avais des classes à 25, qui, même en ZEP, le cap passé de la 5ème,( et de l orientation en CAP) pouvaient être diablement intéressantes.
Je suis quasi à la retraite. J ai l'impression non seulement d être noyée sous des monceaux de machins improductifs, mais surtout de ne plus savoir enseigner tant je ne sais plus par quel bout prendre les problèmes pour arriver à transmettre un peu sans tomber dans le " plaisir, bonheur, ludique", bref sans faire de la démagogie.
J' ai adoré ce job dans lequel j'étais tombée un peu par hasard.
Là ,je compte les mois.
- AdriGrand Maître
@lene75 : Je souscris complètement à ce que tu dis.
Le discours sert à faire passer des réformes, à nous faire passer pour des fainéants toujours insatisfaits...
Je souscris à ce que tu écris, mais, les enregistrements audio, non, lene75, épargne-toi (je suis prof de LV, je connais, j'ai pratiqué, et puis j'ai arrêté : ce n'est pas à moi de tout faire pour colmater les brèches du navire que l'EN s'emploie à couler...).
En tant que prof d'une matière à la dérive, rare, souvent montrée du doigt, prof responsable de sa faillite (pas assez de ceci, il faudrait faire cela...), rarement de sa réussite, j'ai déployé beaucoup d'énergie, j'en déploie encore, mais quand j'ai vu (je vois) ceux qui écrasent mon travail d'un coup de talon méprisant, je ne les laisse pas m'écraser d'un même geste.
Le discours sert à faire passer des réformes, à nous faire passer pour des fainéants toujours insatisfaits...
Je souscris à ce que tu écris, mais, les enregistrements audio, non, lene75, épargne-toi (je suis prof de LV, je connais, j'ai pratiqué, et puis j'ai arrêté : ce n'est pas à moi de tout faire pour colmater les brèches du navire que l'EN s'emploie à couler...).
En tant que prof d'une matière à la dérive, rare, souvent montrée du doigt, prof responsable de sa faillite (pas assez de ceci, il faudrait faire cela...), rarement de sa réussite, j'ai déployé beaucoup d'énergie, j'en déploie encore, mais quand j'ai vu (je vois) ceux qui écrasent mon travail d'un coup de talon méprisant, je ne les laisse pas m'écraser d'un même geste.
- ElaïnaDevin
Comme Roxanne, je n'enseigne pas au lycée français de Genève, et pourtant, j'ai aussi des jours potables quand même.
Après tout est question de choix : personnellement, je refuse de dire que je n'ai rien à f* de mes élèves. Par contre, pour le salaire que j'ai, non, je ne passe pas 45h à bosser chaque semaine. C'est un non négatif comme dit le philosophe (Elie Semoun, donc). Alors oui je mets deux semaines à corriger les copies (jusqu'à présent aucun élève n'en est décédé sur place). Non, ils n'ont pas des documents et des powerpoints super funkies. Oui, j'utilise le manuel et oui (horresco referens) je recycle des cours. Et en effet, je ne fais "que cours", pas de projets, pas de sorties. Je bosserai 45h quand on me donnera le salaire de mon mari. Quant à bosser pendant les arrêts maladie, c'est évidemment non (et tant pis s'il y a "du retard"). Pour autant, les élèves ont des cours que j'ai la faiblesse de trouver corrects sur le plan disciplinaires, ce n'est pas le souk dans mes classes, ils ont trois quatre notes par trimestre, des copies corrigées.
Celui qui me fera remarquer que je ne bosse pas tant que ça ira se faire voir bien comme il faut. Remarquez, j'y ai déjà eu droit de la part de quelques personnes : "han, vous êtes prof, vous avez du temps libre/des vacances/rien à f* de vos journées" . Réponse : "oui, c'est ça le privilège d'avoir fait des études, mais vous savez le concours est ouvert à tous, après c'est une question de niveau intellectuel cher Monsieur/chère Madame". Je mords plus fort que celui d'en face, au risque de passer pour la snob de service (mais alors peu me chaut de passer pour telle). Je ne vois absolument pas l'intérêt de discuter de notre temps de travail, ça sera du même niveau que parler immigration avec Zemmour. Autant rentrer dans le lard et clouer le bec des gens.
Bref le bilan de tout ça c'est que comme Roxanne j'estime qu'on n'a rien à prouver ni à justifier ni dans un sens ni dans l'autre. Et bien sûr que des tas de professions font l'objet de clichés : les avocats tous des voleurs hypocrites, les notaires que des fils à papa qui n'ont fait qu'hériter de l'étude et remplir des documents à trous, les banquiers tous des voleurs incompétents, les fonctionnaires municipaux tous des glandus (bah oui la mairie ferme à 17h c'est une honte quand même que les employées sous payées à mi temps à la mairie veuillent aller chercher leurs mioches à la sortie de l'école), les policiers tous des racailles violentes...
Le métier de professeur, ma foi, c'est ce qu'on voudra bien en faire et on ne sera pas révoqué parce qu'on aura mis une fois trois semaines à corriger les copies parce qu'on était trop fatigués, pas plus qu'on ne finira pendu et écartelé parce que de temps en temps un cours est préparé à l'arrache par manque de temps. C'est un métier avec ses avantages fort bien résumés par Danska, et ses inconvénients. Une fois qu'on en a fait le tour, j'ai du mal à comprendre pourquoi démolir le collègue qui vient demander des informations sur le métier en lui disant de fuir, qu'il est naïf, qu'il ne peut pas avoir envie de faire ce métier et que s'il en a envie c'est qu'il est bien c*.
Après tout est question de choix : personnellement, je refuse de dire que je n'ai rien à f* de mes élèves. Par contre, pour le salaire que j'ai, non, je ne passe pas 45h à bosser chaque semaine. C'est un non négatif comme dit le philosophe (Elie Semoun, donc). Alors oui je mets deux semaines à corriger les copies (jusqu'à présent aucun élève n'en est décédé sur place). Non, ils n'ont pas des documents et des powerpoints super funkies. Oui, j'utilise le manuel et oui (horresco referens) je recycle des cours. Et en effet, je ne fais "que cours", pas de projets, pas de sorties. Je bosserai 45h quand on me donnera le salaire de mon mari. Quant à bosser pendant les arrêts maladie, c'est évidemment non (et tant pis s'il y a "du retard"). Pour autant, les élèves ont des cours que j'ai la faiblesse de trouver corrects sur le plan disciplinaires, ce n'est pas le souk dans mes classes, ils ont trois quatre notes par trimestre, des copies corrigées.
Celui qui me fera remarquer que je ne bosse pas tant que ça ira se faire voir bien comme il faut. Remarquez, j'y ai déjà eu droit de la part de quelques personnes : "han, vous êtes prof, vous avez du temps libre/des vacances/rien à f* de vos journées" . Réponse : "oui, c'est ça le privilège d'avoir fait des études, mais vous savez le concours est ouvert à tous, après c'est une question de niveau intellectuel cher Monsieur/chère Madame". Je mords plus fort que celui d'en face, au risque de passer pour la snob de service (mais alors peu me chaut de passer pour telle). Je ne vois absolument pas l'intérêt de discuter de notre temps de travail, ça sera du même niveau que parler immigration avec Zemmour. Autant rentrer dans le lard et clouer le bec des gens.
Bref le bilan de tout ça c'est que comme Roxanne j'estime qu'on n'a rien à prouver ni à justifier ni dans un sens ni dans l'autre. Et bien sûr que des tas de professions font l'objet de clichés : les avocats tous des voleurs hypocrites, les notaires que des fils à papa qui n'ont fait qu'hériter de l'étude et remplir des documents à trous, les banquiers tous des voleurs incompétents, les fonctionnaires municipaux tous des glandus (bah oui la mairie ferme à 17h c'est une honte quand même que les employées sous payées à mi temps à la mairie veuillent aller chercher leurs mioches à la sortie de l'école), les policiers tous des racailles violentes...
Le métier de professeur, ma foi, c'est ce qu'on voudra bien en faire et on ne sera pas révoqué parce qu'on aura mis une fois trois semaines à corriger les copies parce qu'on était trop fatigués, pas plus qu'on ne finira pendu et écartelé parce que de temps en temps un cours est préparé à l'arrache par manque de temps. C'est un métier avec ses avantages fort bien résumés par Danska, et ses inconvénients. Une fois qu'on en a fait le tour, j'ai du mal à comprendre pourquoi démolir le collègue qui vient demander des informations sur le métier en lui disant de fuir, qu'il est naïf, qu'il ne peut pas avoir envie de faire ce métier et que s'il en a envie c'est qu'il est bien c*.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- celitianSage
Le problème n'est pas de fournir trop d'heures de travail par rapport à son salaire mais d'avoir un salaire qui n'évolue pas ou peu, et d'avoir un pouvoir d'achat qui a perdu entre 15 et 25% en 20 ans.
C'est bien ce que j'écrivais plus haut, tu peux te permettre de relativiser les points négatifs car tu n'es pas celle qui a le plus gros salaire dans ton foyer.
Actuellement, il est de plus en plus difficile d'avoir une vie agréable/correcte avec un seul salaire de professeur (le logement, les vacances, la nourriture...), ce n'était absolument pas le cas lorsque j'ai commencé dans les années 90.
C'est bien ce que j'écrivais plus haut, tu peux te permettre de relativiser les points négatifs car tu n'es pas celle qui a le plus gros salaire dans ton foyer.
Actuellement, il est de plus en plus difficile d'avoir une vie agréable/correcte avec un seul salaire de professeur (le logement, les vacances, la nourriture...), ce n'était absolument pas le cas lorsque j'ai commencé dans les années 90.
- Une passanteEsprit éclairé
Sans compter les collègues qui n'ont pas d'autre choix que de faire des heures supplémentaires pour ne pas finir dans le rouge tous les mois... Comment ne pas être débordé par le travail quand on a ainsi une charge encore plus importante ?
Je crois aussi que le travail que nous effectuons passerait mieux avec une meilleure reconnaissance salariale, de celle qui ne donne pas honte de d'avouer son salaire, de celle qui permet de ne pas compter le moindre euro dépensé, et de prendre un peu des vacances.
Je crois aussi que le travail que nous effectuons passerait mieux avec une meilleure reconnaissance salariale, de celle qui ne donne pas honte de d'avouer son salaire, de celle qui permet de ne pas compter le moindre euro dépensé, et de prendre un peu des vacances.
- lene75Prophète
Le problème, ce n'est pas que quelqu'un vienne demander des informations sur le métier, c'est qu'il affirme, comme on l'entend partout, donc ce n'est pas forcément de sa faute, que 18h, en préparant un peu vite fait des cours la veille et en corrigeant rapidos quelques copies, ça doit pas aller chercher bien loin en termes de temps de travail. Il ne me paraît pas honnête de ne pas le prévenir que c'est faux d'une part, et d'autre part, cautionner ce genre de discours et ne pas rétablir la vérité, c'est prêter le flan à ce qui est en train de nous arriver en termes d'alourdissement de la charge de travail. En 10 ans, en moyenne, dans ma matière, on est passé de 4 classes à 6-7 classes pour un temps complet, alors oui, la différence se fait sacrément sentir, même quand on en fait moins qu'avant pour chaque classe (ce qui n'est pas très satisfaisant). Et ce qui est vrai pour nous est plus ou moins vrai pour tout le monde : les DHG fondent comme neige au soleil, les enseignements sont éclatés, les tâches annexes explosent. Si on ne le dit pas, il n'y a aucune chance pour que la dégringolade s'arrête.
- Spoiler:
Élaïna, tu es quand même dans un établissement hyper privilégié, je ne suis pas sûre que ce soit très représentatif.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ProvenceEnchanteur
Elaïna, tu es agrégée, je ne me trompe pas ?
- DanskaProphète
valle a écrit:
-Il faut faire attention avec les points de vue trop personnels ET sur le métier de prof (moi j'ai connu un bahut où...) ET sur la fonction publique en général (alors que les administratifs...) ET sur les salariés du privé (mon conjoint/voisin est X et ...).
Il existe quantité d'études objectives sur le temps de travail des enseignants (même s'il est difficile à évaluer) comme des autres professions, sur les salaires des uns et des autres, sur l'existence des syndicats, des CE, etc. Ça donne une idée des conditions de travail des uns et des autres, les exemples personnels n'en sont guère qu'une illustration ensuite.
- zigmag17Guide spirituel
bobdom a écrit:Marxou a écrit:
Mais ce que tu me décris m'étonne un tantinet; j'ai connu pas mal d'établissements car TZR pendant longtemps, des plus cossus aux plus pourris. Je n'y ai jamais connu de" pièces secrètes" ou de "petits bureaux" dans les sdp?? Et par ailleurs, mon lycée est blindé, absolument aucune salle de libre pendant mes heures de trou.
Mais où enseignes-tu donc Roxanne? Au lycée français de Genève?
À Poudlard !
Bref, je n'ai jamais connu non plus de pièces secrètes ou de petits bureaux... Juste une vague salle de travail attentante à la salle des profs, où les collègues qui se croisent ont l'habitude de causer à haute voix, si bien qu'il est impossible de travailler.
Je confirme que la journée que décrit Marxou est tout à fait représentative du quotidien que j'ai connu dans divers établissement. C'est même criant de vérité.
Il existe une pièce secrète dans mon lycée vétuste. En fait elle a été aménagée l'année dernière pour y déposer des dictionnaires, de vieilles séries d'ouvrages que l'on peut utiliser de loin en loin bien que légèrement obsolètes. On y trouve aussi une cafetière, un ordi, des tables. Salle de travail. Je n'y vais que rarement, parce que j'ai la chance de pouvoir travailler dans une sdp assez spacieuse et pas forcément bruyante, mais je reconnais que le lieu (la cellule) a été plutôt bien pensée.
Je souscris aussi à tout ce qui a été décrit, à quoi j'ajoute (c'est ainsi dans mon lp actuellement): des seaux (deux) dans un couloir pour cause de fuite dans la toîture non réparée depuis septembre, et les phases d'"initialisation du parc informatique" qui rendent les ordis inopérationnels pendant des jours (responsable informatique pas toujours dispo, edt non prof-compatible): comme l'appel se fait sur pronote, c'est hyper pratique.
J'ai connu aussi (pas dans le même lycée) la plaque qui se détache du plafond et atterrit tout près d'un élève qui a juste le temps de se pencher pour ne pas la recevoir sur la tête. Cela pour les bâtiments vétustes. Dans un tout neuf, problèmes d'infiltration aussi (salle d' EPS), et fenêtres anti-suicide qui ne peuvent s'ouvrir (38° en juin dans les classes), sans compter la non-ventilation en ces temps de covid.
Nous composons avec des manques, au lieu de nous concentrer sur notre métier qui devrait s'exercer dans des conditions décentes.
Alors bienheureux ceux qui travaillent dans de bonnes conditions matérielles, ou peuvent s'en passer, à tout point de vue.
- CasparProphète
J'enseigne dans le même lycée que Roxane - BREAKING NEWS: oui il y a de petits bureaux en salle des profs dont on peut fermer la porte pour travailler tranquille (évidemment il n'y en a pas 150 non plus) et une salle de repro pas si secrète mais un peu moins fréquentée où on peut en général faire ses photocopies tranquille et les machines tombent moins en panne parce qu'elles sont moins utilisées, et c'est un lycée public lambda, pas Poudlard.
- zigmag17Guide spirituel
On présente à quelqu'un qui se projette dans une fonction, les inconvénients qu'il risque d'y trouver. Cela, loin d'être une marque de mépris ou de condescendance, me semble à tout le moins honnête. Et encore on n'a pas fait le tour de la question.Elaïna a écrit:Comme Roxanne, je n'enseigne pas au lycée français de Genève, et pourtant, j'ai aussi des jours potables quand même.
Après tout est question de choix : personnellement, je refuse de dire que je n'ai rien à f* de mes élèves. Par contre, pour le salaire que j'ai, non, je ne passe pas 45h à bosser chaque semaine. C'est un non négatif comme dit le philosophe (Elie Semoun, donc). Alors oui je mets deux semaines à corriger les copies (jusqu'à présent aucun élève n'en est décédé sur place). Non, ils n'ont pas des documents et des powerpoints super funkies. Oui, j'utilise le manuel et oui (horresco referens) je recycle des cours. Et en effet, je ne fais "que cours", pas de projets, pas de sorties. Je bosserai 45h quand on me donnera le salaire de mon mari. Quant à bosser pendant les arrêts maladie, c'est évidemment non (et tant pis s'il y a "du retard"). Pour autant, les élèves ont des cours que j'ai la faiblesse de trouver corrects sur le plan disciplinaires, ce n'est pas le souk dans mes classes, ils ont trois quatre notes par trimestre, des copies corrigées.
Celui qui me fera remarquer que je ne bosse pas tant que ça ira se faire voir bien comme il faut. Remarquez, j'y ai déjà eu droit de la part de quelques personnes : "han, vous êtes prof, vous avez du temps libre/des vacances/rien à f* de vos journées" . Réponse : "oui, c'est ça le privilège d'avoir fait des études, mais vous savez le concours est ouvert à tous, après c'est une question de niveau intellectuel cher Monsieur/chère Madame". Je mords plus fort que celui d'en face, au risque de passer pour la snob de service (mais alors peu me chaut de passer pour telle). Je ne vois absolument pas l'intérêt de discuter de notre temps de travail, ça sera du même niveau que parler immigration avec Zemmour. Autant rentrer dans le lard et clouer le bec des gens.
Bref le bilan de tout ça c'est que comme Roxanne j'estime qu'on n'a rien à prouver ni à justifier ni dans un sens ni dans l'autre. Et bien sûr que des tas de professions font l'objet de clichés : les avocats tous des voleurs hypocrites, les notaires que des fils à papa qui n'ont fait qu'hériter de l'étude et remplir des documents à trous, les banquiers tous des voleurs incompétents, les fonctionnaires municipaux tous des glandus (bah oui la mairie ferme à 17h c'est une honte quand même que les employées sous payées à mi temps à la mairie veuillent aller chercher leurs mioches à la sortie de l'école), les policiers tous des racailles violentes...
Le métier de professeur, ma foi, c'est ce qu'on voudra bien en faire et on ne sera pas révoqué parce qu'on aura mis une fois trois semaines à corriger les copies parce qu'on était trop fatigués, pas plus qu'on ne finira pendu et écartelé parce que de temps en temps un cours est préparé à l'arrache par manque de temps. C'est un métier avec ses avantages fort bien résumés par Danska, et ses inconvénients. Une fois qu'on en a fait le tour, j'ai du mal à comprendre pourquoi démolir le collègue qui vient demander des informations sur le métier en lui disant de fuir, qu'il est naïf, qu'il ne peut pas avoir envie de faire ce métier et que s'il en a envie c'est qu'il est bien c*.
Par ailleurs, où a-t-il été dit que les autres professions ne faisaient pas l'objet de clichés? La différence, c'est qu'on ne les brandit pas comme des étendards à la face de chaque représentant des autres professions qu'on croise. Si je vais à la banque ou autre, je ne vais pas brancher la personne en face de moi sur les supposés avantages qu'elle retire de sa fonction. Je vais la laisser travailler, sans commentaire malvenu.
Quant à répliquer à des personnes malveillantes qui nous cherchent en argumentant sur le terrain du niveau intellectuel, si ça peut te soulager c'est super, mais je ne vois pas le rapport (leur proposer de passer le concours est bien sûr une option).
- Lowpow29Fidèle du forum
Concernant le spoiler de @lene75, effectivement on ne fait pas le même métier selon le type d'établissement et les matières. Certains ont énormément de copies à corriger, moi j'en ai moins, mais quand je sors de mon "cours de musique" (qui n'en est pas un) avec des élèves fous furieux qui n'ont fait que se rouler à terre et crier, et qu'on a rien pu faire, c'est un autre type d'épuisement physique et psychique qu'une charge de travail car il y a des choses à faire.
Les problèmes de comportement type bruits/cris, élèves avec de grosses grosses difficultés scolaires, sont des charges mentales épuisantes.
Je lisais un rapport d'incident ce midi qui traînait en salle des profs, c'était marqué qu'un élève avait d'abord mis le feu à du gel désinfectant sur sa table puis avait sauté par la fenêtre pour courir après quelqu'un dans la rue... Et il était en 10ème (équivalent de la 2de)... Vous imaginez... Les élèves reviennent de pause shootés à la nouvelle drogue du moment.
Et on est en Allemagne ce qui signifie qu'il n'y a jamais de sanctions (même quand tous les professeurs ont décidé en conseil de discipline de virer des filles qui en avaient tabassé une au point de l'emmener à l'hôpital, le Rectorat local a refusé car je cite - et traduis - "l'école ne doit pas être le lieu de la punition" )
Bref il y a des conditions de travail plus extrêmes que d'autres, je suis volontairement où je suis mais je fais davantage du socio-éducatif que de l'enseignement donc selon les établissements et l'âge des élèves il peut quand même y avoir un fossé.
Les problèmes de comportement type bruits/cris, élèves avec de grosses grosses difficultés scolaires, sont des charges mentales épuisantes.
Je lisais un rapport d'incident ce midi qui traînait en salle des profs, c'était marqué qu'un élève avait d'abord mis le feu à du gel désinfectant sur sa table puis avait sauté par la fenêtre pour courir après quelqu'un dans la rue... Et il était en 10ème (équivalent de la 2de)... Vous imaginez... Les élèves reviennent de pause shootés à la nouvelle drogue du moment.
Et on est en Allemagne ce qui signifie qu'il n'y a jamais de sanctions (même quand tous les professeurs ont décidé en conseil de discipline de virer des filles qui en avaient tabassé une au point de l'emmener à l'hôpital, le Rectorat local a refusé car je cite - et traduis - "l'école ne doit pas être le lieu de la punition" )
Bref il y a des conditions de travail plus extrêmes que d'autres, je suis volontairement où je suis mais je fais davantage du socio-éducatif que de l'enseignement donc selon les établissements et l'âge des élèves il peut quand même y avoir un fossé.
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La vie est courte, l'art est long, l'occasion fugitive, l'expérience trompeuse, le jugement difficile. Hippocrate
- frimoussette77Guide spirituel
Il y a aussi les périodes travaux dans les établissements : faire cours dans des préfabriqués, ne plus avoir de parking, subir les insultes des riverains le matin en allant travailler, retrouver sa voiture rayée le soir ou avec des crachats.
- zigmag17Guide spirituel
Exactement.Lowpow29 a écrit:Concernant le spoiler de @lene75, effectivement on ne fait pas le même métier selon le type d'établissement et les matières. Certains ont énormément de copies à corriger, moi j'en ai moins, mais quand je sors de mon "cours de musique" (qui n'en est pas un) avec des élèves fous furieux qui n'ont fait que se rouler à terre et crier, et qu'on a rien pu faire, c'est un autre type d'épuisement physique et psychique qu'une charge de travail car il y a des choses à faire.
Les problèmes de comportement type bruits/cris, élèves avec de grosses grosses difficultés scolaires, sont des charges mentales épuisantes.
Je lisais un rapport d'incident ce midi qui traînait en salle des profs, c'était marqué qu'un élève avait d'abord mis le feu à du gel désinfectant sur sa table puis avait sauté par la fenêtre pour courir après quelqu'un dans la rue... Et il était en 10ème (équivalent de la 2de)... Vous imaginez... Les élèves reviennent de pause shootés à la nouvelle drogue du moment.
Et on est en Allemagne ce qui signifie qu'il n'y a jamais de sanctions (même quand tous les professeurs ont décidé en conseil de discipline de virer des filles qui en avaient tabassé une au point de l'emmener à l'hôpital, le Rectorat local a refusé car je cite - et traduis - "l'école ne doit pas être le lieu de la punition" )
Bref il y a des conditions de travail plus extrêmes que d'autres, je suis volontairement où je suis mais je fais davantage du socio-éducatif que de l'enseignement donc selon les établissements et l'âge des élèves il peut quand même y avoir un fossé.
En même temps je me rends compte que je travaille en Allemagne sans le savoir (pas de punitions non plus dans mon bahut qui vogue à vau-l'eau!!! )
- zigmag17Guide spirituel
Des insultes des riverains? Mais pourquoi?!frimoussette77 a écrit:Il y a aussi les périodes travaux dans les établissements : faire cours dans des préfabriqués, ne plus avoir de parking, subir les insultes des riverains le matin en allant travailler, retrouver sa voiture rayée le soir ou avec des crachats.
Edit: parce que vous prenez les places de parking?
- frimoussette77Guide spirituel
Oui, enfin les places matérialisées dans la rue.zigmag17 a écrit:Des insultes des riverains? Mais pourquoi?!frimoussette77 a écrit:Il y a aussi les périodes travaux dans les établissements : faire cours dans des préfabriqués, ne plus avoir de parking, subir les insultes des riverains le matin en allant travailler, retrouver sa voiture rayée le soir ou avec des crachats.
Edit: parce que vous prenez les places de parking?
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