EAF 2021

Après moi, j'ai une suggestion : on met 20/20 à tout le monde, écrit ou oral d'office et pendant l'année, on fait de la littérature, comme on veut, on s'éclate en cours.

Spoiler:

Une passante a écrit:

trompettemarine a écrit:

Écusette de Noireuil a écrit:En ce qui concerne la notation les inspecteurs ici nous ont dit d'appliquer le principe de compensation : autrement dit si l'explication est excellente,  ça rattrape les points de grammaire...
Et on peut aussi les "guider ".
Je pense que c'est implicitement une façon de résister à cette ineptie..

Oui, mais c'est le BO qui prime sur une telle parole. Selon moi, cette recommandation est illégale.

Tout à fait d'accord, une excellente prestation, qui n'obtient aucun point en grammaire ne doit pas pouvoir obtenir plus de 18/20.
Cette parole des IPR a-t-elle été mise par écrit ?

Bien sûr que non!

Vous comptez vraiment vous écharper sur un tel sujet ? La conception de la question de grammaire est absurde ; à quoi bon s'échiner pour que son évaluation fût rigoureuse ? Le problème est ailleurs.

C'est pour cela que personnellement je n'ai aucun problème à mettre 20 à un candidat qui se serait planté en grammaire si le reste est très bien.
( bon cela dit, la seule candidate à qui j'ai mis 20 pour le moment, était également très précise dans sa réponse  sur la grammaire !)

Ben non, pas moi. Enfin, on dirait que ce qu'on leur demande en grammaire c'est l'Everest. La grammaire, ils en font quand même depuis le CE1 (pour l'anecdote, mon fils est rentré l'autre jour avec comme devoirs en CE2 de mettre 3 phrases à la forme négative..). J'ai eu une bonne classe de seconde cette année, vraiment. Ils ont avalé sans problème Racine, la méthode du commentaire, de la dissertation, les figures de style et le reste, m'ont fait des dossiers excellents en confinement sur des thématiques, avaient même pour certain(es) une vraie culture personnelle et littéraire. Mais il suffisait que je prononce le mot grammaire pour que d'un coup , comme par mauvais sort, ils se transforment en quasi-analphabètes incapables de repérer un adjectif, de repérer le temps d'un verbe et écrivent des âneries totales sauf quelques-uns, pas les meilleurs forcément (je pense à un surtout plutôt médiocre par ailleurs )qui avaient les bases . Et bien ceux-là ils auront leurs deux points et puis les autres, ils ne les auront pas. Et ce n'est pas grave, c'est juste.

Je suis d'accord avec toi, roxane. je n'ai pas l'intention de demander des choses compliquées, mais je ne mettrai pas 20 si l'élève ne sait pas répondre à la grammaire.

Voilà, c'est juste.
Je trouve qu'il y a déjà suffisamment d'inégalités de traitement selon le correcteur, pour ne pas en ajouter en plus en ne pénalisant (ou récompensant) pas la grammaire. On ne leur demande pas la lune, mais de bosser quelque chose qu'ils ont déjà travaillé bien avant d'arriver en première.
Ceux qui font le travail auront les points, les autres ne les auront pas, quand bien même ils seraient excellents.

Rappelons tout de même qu'il ne s'agit que de deux points ... ils ne les ont pas parce qu'ils sont indigents en grammaire ? La belle affaire ! En tant qu'ancienne prof de collège, je sais qu'ils en ont mangé pendant 4 ans, sans parler de la primaire. Alors franchement, décrire une négation, ce n'est pas la mort.
Au brevet, ils avaient déjà des transformations, des analyses... et parfois autrement plus difficiles que ce qu'on leur demande maintenant.
Pour ma part, je serai tolérante (quelqu'un qui me décrit bien les notions demandées, sans forcément posséder les termes techniques, aura les points), mais pas non plus laxiste.

Ma nièce qui est dans le privé et super bosseuse n'a appris que la veille de la sortie qu'il y avait une question de grammaire. Son prof a carrément oublié d'en parler mais a noté sur le descriptif que tous les points avaient été traités (j'imagine qu'il n'a pas osé noter qu'il n'en avait vu aucun). Elle n'est sûrement pas seule dans ce cas... Certes elle avait fait de la grammaire au collège mais tout a été plus ou moins oublié et déjà en seconde elle n'en a absolument pas fait.

Exactement.  N'oublions pas les conditions  dans lesquelles ils ont bossé...d'ailleurs, je  ne parle pas forcément de mettre des points à quelqu'un qui ne répond rien, mais quand il y a un effort de réponse même imparfait je ne coupe pas les cheveux en 4!
Redisons le, cette question et ce programme ainsi conçus  n'ont d'autre intérêt que la com :" voyez,  nous avons remis de la grammaire au bac"!
Et en plus à lire ce fil on en mesure encore plus l'absurdité.

Oui mais ce n'est pas parce qu'il y a des profs totalement incompétents ( oublier la question de grammaire, sérieusement ???) qu on ne doit plus rien exiger.

Je suis d'accord pour dire que ce programme de grammaire est totalement idiot. Les points ne sont pas reliés entre eux (pourquoi négation et interrogation et pas "types et formes de phrases" ? Pourquoi éliminer les subordonnées circonstancielles de temps ? ).
Ceci dit, décrire une négation ou une interrogation, c'est quand même à la portée de quiconque a des yeux et un minimum de logique, non ?

Question : les deux textes proposés doivent être tirés de deux séquences différentes ? Ou le professeur peut-il proposer deux textes de la même séquence ?

Hypermnestre a écrit:Question : les deux textes proposés doivent être tirés de deux séquences différentes ? Ou le professeur peut-il proposer deux textes de la même séquence ?

Les textes doivent être issus de deux chapitres différents. C'est pourquoi de nombreux lycéens font l'impasse sur les textes d'une œuvre.

De nombreux pour ne pas dire tous...

Merci !

Oui, deux objets d'étude différents pour les deux textes à proposer.

Parfois, c'est vraiment compliqué (surtout lorsqu'on est bien aidé par certains collègues, groumph) quand on veut respecter la préconisation de choisir dans un objet d'étude différent aussi de celui auquel appartient l’œuvre présentée en seconde partie: le super descriptif de la mort qui tue dont j'ai parlé ici, avec 10 textes mais avertissement du professeur que les élèves en auront d'eux-mêmes sélectionnés 7, m'a ainsi bien soûlée ce matin.

Le candidat avait gardé les 7 premiers textes, répartis dans les deux premiers objets d'étude traités, donc exit le roman, alors que j'avais a priori proposé un extrait de La Princesse de Clèves, présent dans le descriptif envoyé, mais supprimé de celui de l'élève, et, le théâtre n'ayant pas été traité, il ne restait plus que deux objets d'étude en magasin, l'argumentation et la poésie: ok (enfin, pas trop ok, mais bon...), mais il avait par ailleurs choisi Les Fleurs du mal pour l'entretien...

Pour ne pas proposer deux textes pris dans la séquence sur l'argumentation, j'ai dû accepter qu'il passe en LA sur un texte des Fleurs du mal (il n'y avait que ça dans le chapitre Poésie puisqu'il en avait éliminé le seul poème de Rimbaud ), qu'il a ensuite présentées en seconde partie.

J'ai encore six candidats avec ce descriptif demain, ça m'agace d'avance. J'ai noté "descriptif non conforme, obligeant à proposer un troisième choix" sur le bordereau, ça ne servira à rien, mais ça m'a un peu défoulée :diable:

Ma pauvre, heureusement qu'ici on ne nous a pas demandé de tenir compte de la contrainte de l'œuvre proposée en deuxième partie...
Par contre c'est vrai que ça complique, pour que ce soit fluide je note d'avance sur une fiche les deux que je vais proposer en essayant d'alterner au maximum. Les derniers jours j'ai 10 élèves de la même classe à suivre, je pense que je vais m'ennuyer copieusement .Surtout que d'après ce que j'ai perçu en interrogeant  déjà  des élèves de cette classe, ils présentent tous plus ou moins la même œuvre en deuxième partie, je sais bien qu'on n'est pas supposés "vérifier des connaissances académiques" (on est sensés faire salon de thé, quoi...) mais enfin il y a quand même des limites au nombre de questions qu'on peut poser sur le même ouvrage

Je suis super énervée contre l'examinateur de mes élèves: en + des questions du programme de seconde qu'il poursuit, il interroge hors oeuvre d'entretien et de manière biaisée sur l'oeuvre (peut-être non lue), genre sur la littérature d'idées en général au lieu de cette oeuvre et de l'expérience de lecteur...

Écusette de Noireuil a écrit:Ma pauvre, heureusement qu'ici on ne nous a pas demandé de tenir compte de la contrainte de l'œuvre proposée en deuxième partie...
Par contre c'est vrai que ça complique, pour que ce soit fluide je note d'avance sur une fiche les deux que je vais proposer en essayant d'alterner au maximum. Les derniers jours j'ai 10 élèves de la même classe à suivre, je pense que je vais m'ennuyer copieusement .Surtout que d'après ce que j'ai perçu en interrogeant  déjà  des élèves de cette classe, ils présentent tous plus ou moins la même œuvre en deuxième partie, je sais bien qu'on n'est pas supposés "vérifier des connaissances académiques" (on est sensés faire salon de thé, quoi...) mais enfin il y a quand même des limites au nombre de questions qu'on peut poser sur le même ouvrage

J'ai eu aussi toute une série de candidats de la même classe, qui présentaient la même œuvre: pas passionnant en effet, mais par ailleurs, comme ils préparent dans la même salle, ça n'est pas très réglo comme système.
Du coup, j'ai eu droit au petit malin, et pas très bon camarade, qui me déclare: "Contrairement à mon camarade Machin, je ne pense pas que Marivaux ait pour objectif ..."bla bla bla" Il avait bien écouté l'entretien et repéré les failles chez le précédent. Il faut dire qu'il n'a pas eu de mal à faire mieux, l'autre ayant été incapable de me parler -mal- d'autre chose que de la première scène de L'Ile des esclaves.

J'ai quand même entendu quelques bonnes présentations d’œuvres, même si c'était très bateau, mais globalement, qu'est-ce que je m'ennuie effectivement!

Il y a un autre couac de cet eaf qui, me semble-t-il, n'a pas encore été signalé : le commentaire sur le poème de Larbaud, eh bien il était déjà tombé au bac 2017 (série techno).

gregforever a écrit:Je suis super énervée contre l'examinateur de mes élèves: en + des questions du programme de seconde qu'il poursuit, il interroge hors oeuvre d'entretien et de manière biaisée sur l'oeuvre (peut-être non lue), genre sur la littérature d'idées en général au lieu de cette oeuvre et de l'expérience de lecteur...

On a eu un message des IPR rappelant que la 2ème partie n'était pas une interrogation sur ce qui avait été fait durant l'année. A priori, beaucoup de collègues semblent faire comme si rien n'avait changé et il y a eu pas mal de remontées.

Aujourd'hui, j'ai fait passer 13 candidats de 1ère générale sur un descriptif avec moins de 10 textes et seulement un point de grammaire traité. Tout le monde a présenté la même œuvre. J'ai eu l'impression d'être prise dans une boucle temporelle.
Chez moi aussi les élèves préparent dans la salle où leurs camarades passent.

J'interroge depuis vendredi des élèves de seulement trois classes différentes... Pas de loge ici, celui qui prépare entend le candidat précédent faire sa prestation, et ce sont les mêmes oeuvres qui tournent en boucle toute la journée. Quel ennui...
Je me suis déjà trouvée deux fois face à un candidat incapable de dire quoi que ce soit sur le texte de l'étude linéaire (choisi par lui parmi deux textes d'OE différents!), j'entends plusieurs fois par jour des candidats me dire qu'ils ne se souviennent pas bien de l'oeuvre choisie pour la deuxième partie de l'épreuve...
Quant à la grammaire, c'est une catastrophe, même en reprenant avec eux pour essayer de les débloquer.

Spoiler:

Pour ma part cet après-midi, un élève (qui a choisi Les Fleurs du Mal et l'a lu, et a "tout compris" grâce aux cours du prof "après sa propre lecture") incapable de donner un exemple de poème traitant du Spleen dans l'oeuvre, aucun autre traitant de l'Idéal, un seul nom de femme ayant inspiré Baudelaire (Mme Sabatier) et rien à part 2 références de poèmes (dont un traité en linéaire)... Ses réponses se sont cantonnées à : "C'est dur", "C'est quand même difficile à comprendre"... Pourquoi avoir choisi cette oeuvre ? Un autre ayant choisi Candide répond à ma question sur les idées des Lumières présentes dans l'oeuvre : "La Liberté" (je pense au Nègre de Surinam, j'attends la chute, pleine d'espoir). Explication : "parce qu'il peut voyager partout quand même"... Je n'en peux plus !

ysabel a écrit:

gregforever a écrit:Je suis super énervée contre l'examinateur de mes élèves: en + des questions du programme de seconde qu'il poursuit, il interroge hors oeuvre d'entretien et de manière biaisée sur l'oeuvre (peut-être non lue), genre sur la littérature d'idées en général au lieu de cette oeuvre et de l'expérience de lecteur...

On a eu un message des IPR rappelant que la 2ème partie n'était pas une interrogation sur ce qui avait été fait durant l'année. A priori, beaucoup de collègues semblent faire comme si rien n'avait changé et il y a eu pas mal de remontées.

Je ne sais pas ce qu'il en est de ces collègues, mais c'est quand même très difficile de tenir 8 minutes alors que le candidat est incapable de répéter autre chose que des généralités (du genre "Alcools j'aime parce que c'est moderne, il n'y a pas de ponctuation et il parle de la ville"...) J'avoue qu'il m'est un peu arrivé d'élargir à la séquence, mais c'est une certitude que j'ai regretté de nombreuses fois l'ancienne épreuve.