- NLM76Grand Maître
J'aurais tendance à voir un complément du nom "mépris"; mais un complément indirect du verbe montrer, marquant le destinataire (complément d'attribution dans l'ancienne nomenclature, "objet indirect" dans la nouvelle et absurde) ne serait pas impossible. Cela dépend du sens : si elle montre ce visage à tous, ce visage qui exprime du mépris à l'égard de la nouvelle, CdN; si elle montre ce visage à l'employée, Complément du destinataire, pronominalisable en "lui".slynop a écrit:Bonjour à tous,
J'ai une petite question.
Comment analyseriez-vous "contre cette nouvelle employée " dans la proposition : son visage montra immédiatement du mépris contre cette nouvelle employée ?
Merci à vous d'avance pour l'éclairage.
- NLM76Grand Maître
Nature : nom; féminin, singulierShakti a écrit:J'ai une question concernant une tournure lue dans La Princesse de Clèves: " Madame de Clèves vécut d'une sorte qui ne laissa pas d'apparence qu'elle pût jamais revenir."
Comment analyseriez-vous "d'apparence" ? Comme faisant partie d'une périphrase verbale ?
Fonction : Complément d'objet indirect du verbe "laisser".
Quant à la proposition qui suit, c'est une conjonctive "pure", qu'on peut analyser à mon sens comme une apposition au nom "apparence", ou un complément de ce même nom.
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«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
- LédisséEsprit sacré
Objet direct, tu veux dire ? Le d' n'étant là qu'à cause de la négation. Que laissa-t-elle (ou non) ? L'apparence que... Comme dans "Elle ne laissa pas de pain."
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Life is what happens to you while you're making other plans. John Lennon
Life is not governed by will or intention. Life is a question of nerves, and fibres, and slowly built-up cells in which thought hides itself and passion has its dreams. Oscar Wilde
Bien que femme, je me suis permis_ / demandé_ / rendu_ compte / fait_ désirer... etc._
- User9525Niveau 8
Merci à vous, @NLM76 et @Lédissé!Lédissé a écrit:Objet direct, tu veux dire ? Le d' n'étant là qu'à cause de la négation. Que laissa-t-elle (ou non) ? L'apparence que... Comme dans "Elle ne laissa pas de pain."
Si on l'analyse comme COD ("elle (ne) laissa (pas) d'apparence"// elle laissa l'espoir qu'elle pût...), ça marche en effet (en apparence !) mais est-on sûr qu'avec le verbe "laisser" il n'y aurait pas une périphrase verbale possible ?
Et qui équivaudrait à "elle ne fit pas apparaître qu'elle pût jamais revenir" ? Une périphrase de vraisemblance ? Ce qui justifierait l'analyse de la complétive comme COD du groupe verbal et non comme apposition.
Et la présence du subjonctif dans la complétive ?
Grand merci aussi à @Ponocrates parce que l'Académie précise bien pour le coup que "d'apparence "renvoie à la vraisemblance.
- trompettemarineMonarque
Certains noms peuvent se construire avec une conjonction de subordination introduite par "que". Il est difficile pour des élèves de ne pas les confondre avec les relatives, même si pour nous il est facile de constater qu'il ne s'agit pas d'un pronom relatif : "l'espérance que...", la pensée que...,". Il s'agit souvent de noms dérivés de verbes de déclaration, de pensée et d'opinion, etc. Tu peux y ajouter les tournures impersonnelles : il est vraisemblabe que.
Dans la phrase que tu proposes extraite de la Princesse de Clèves, la subordonnée complète le nom comme cela a été dit par NLM, mais ne complète pas le verbe.
''Laisser'' a son sens plein, même si on n'emploie plus aussi souvent ainsi ce verbe aujourd'hui, je ne vois pas de périphrase avec ''apparence''.
ÉDIT : si "apparence " signifie "vraisemblance", il est logique d'un point de vue sémantique que le subjonctif soit utilisé.
Dans la phrase que tu proposes extraite de la Princesse de Clèves, la subordonnée complète le nom comme cela a été dit par NLM, mais ne complète pas le verbe.
''Laisser'' a son sens plein, même si on n'emploie plus aussi souvent ainsi ce verbe aujourd'hui, je ne vois pas de périphrase avec ''apparence''.
ÉDIT : si "apparence " signifie "vraisemblance", il est logique d'un point de vue sémantique que le subjonctif soit utilisé.
- NLM76Grand Maître
Je trouve l'analyse en objet direct tout à fait acceptable, quoique elle ne me convainque pas vraiment. Pour moi, quelle qu'en soit la raison, il y a une préposition, donc c'est indirect. En plus, le COI se pronominalise en "en".Lédissé a écrit:Objet direct, tu veux dire ? Le d' n'étant là qu'à cause de la négation. Que laissa-t-elle (ou non) ? L'apparence que... Comme dans "Elle ne laissa pas de pain."
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- IphigénieProphète
Mais le COd avec l'article partitif aussi, il me semble: je mange du chocolat, j'en mange. (du chocolat est mangé )
- User9525Niveau 8
Oui, certains mots "presque exclusivement* étiquetés "abstraits" d'après RPR comme "l'idée que/l'idée de", "la crainte que/ la crainte de"... sont complétés par une complétive CDN.trompettemarine a écrit:Certains noms peuvent se construire avec une conjonction de subordination introduite par "que". Il est difficile pour des élèves de ne pas les confondre avec les relatives, même si pour nous il est facile de constater qu'il ne s'agit pas d'un pronom relatif : "l'espérance que...", la pensée que...,". Il s'agit souvent de noms dérivés de verbes de déclaration, de pensée et d'opinion, etc. Tu peux y ajouter les tournures impersonnelles : il est vraisemblabe que.
Dans la phrase que tu proposes extraite de la Princesse de Clèves, la subordonnée complète le nom comme cela a été dit par NLM, mais ne complète pas le verbe.
''Laisser'' a son sens plein, même si on n'emploie plus aussi souvent ainsi ce verbe aujourd'hui, je ne vois pas de périphrase avec ''apparence''.
ÉDIT : si "apparence " signifie "vraisemblance", il est logique d'un point de vue sémantique que le subjonctif soit utilisé.
Mais justement comment concilier le sens plein de "laisser" + COD "une apparence" (donc "faire subsister après soi une trace/un signe visible") et cette complétive CDN d'un nom de sens non abstrait ?
Peut-être est-ce une exception *, mais je bloque sur le fait d'associer l'abstraction (en gros, il n'était pas vraisemblable qu'elle reviendrait jamais à la cour) et le sens plein (elle ne laisse rien comme preuve visible qu'elle reviendrait à la cour)...
Si je suis ton raisonnement, @trompettemarine, on pourrait donc pronominaliser et récrire: "cette apparence, elle ne la laissa pas qu'elle pût jamais revenir" ?
Mais je vous remercie de vos lumières; j'en ai bien besoin!
- NLM76Grand Maître
Vrai.Iphigénie a écrit:Mais le COd avec l'article partitif aussi, il me semble: je mange du chocolat, j'en mange. (du chocolat est mangé )
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- User9525Niveau 8
Eurêka (enfin peut-être...)
Je récapitule ce que je crois avoir compris: "d'apparence " est COD de "laisser" ( sens plein) et régit la complétive CDN- je laisse de côté le "d'/de" (partitif ? générée par la négation ? et donc préposition avec article zéro comme s'il n'y avait pas d'actualisation du nom ?) - et on a affaire à un trait d'écriture qu'on peut qualifier faute de mieux de "précieux" dans la mesure où il tend à faire penser à une abstraction là où en réalité la narratrice se réfère à des signes qu'elle n'explicite pas.
Est-ce que ça vous semble correct ?
Je récapitule ce que je crois avoir compris: "d'apparence " est COD de "laisser" ( sens plein) et régit la complétive CDN- je laisse de côté le "d'/de" (partitif ? générée par la négation ? et donc préposition avec article zéro comme s'il n'y avait pas d'actualisation du nom ?) - et on a affaire à un trait d'écriture qu'on peut qualifier faute de mieux de "précieux" dans la mesure où il tend à faire penser à une abstraction là où en réalité la narratrice se réfère à des signes qu'elle n'explicite pas.
Est-ce que ça vous semble correct ?
- NLM76Grand Maître
Où est le problème ? "Je n'ai pas l'ombre d'un doute à ce sujet", c'est pareil, non ?Shakti a écrit:Oui, certains mots "presque exclusivement* étiquetés "abstraits" d'après RPR comme "l'idée que/l'idée de", "la crainte que/ la crainte de"... sont complétés par une complétive CDN.trompettemarine a écrit:Certains noms peuvent se construire avec une conjonction de subordination introduite par "que". Il est difficile pour des élèves de ne pas les confondre avec les relatives, même si pour nous il est facile de constater qu'il ne s'agit pas d'un pronom relatif : "l'espérance que...", la pensée que...,". Il s'agit souvent de noms dérivés de verbes de déclaration, de pensée et d'opinion, etc. Tu peux y ajouter les tournures impersonnelles : il est vraisemblabe que.
Dans la phrase que tu proposes extraite de la Princesse de Clèves, la subordonnée complète le nom comme cela a été dit par NLM, mais ne complète pas le verbe.
''Laisser'' a son sens plein, même si on n'emploie plus aussi souvent ainsi ce verbe aujourd'hui, je ne vois pas de périphrase avec ''apparence''.
ÉDIT : si "apparence " signifie "vraisemblance", il est logique d'un point de vue sémantique que le subjonctif soit utilisé.
Mais justement comment concilier le sens plein de "laisser" + COD "une apparence" (donc "faire subsister après soi une trace/un signe visible") et cette complétive CDN d'un nom de sens non abstrait ?
Peut-être est-ce une exception *, mais je bloque sur le fait d'associer l'abstraction (en gros, il n'était pas vraisemblable qu'elle reviendrait jamais à la cour) et le sens plein (elle ne laisse rien comme preuve visible qu'elle reviendrait à la cour)...
Si je suis ton raisonnement, @trompettemarine, on pourrait donc pronominaliser et récrire: "cette apparence, elle ne la laissa pas qu'elle pût jamais revenir" ?
Mais je vous remercie de vos lumières; j'en ai bien besoin!
"Elle m'a laissé un souvenir impérissable" → °"Ce souvenir, elle me l'a laissé" / "Ce qu'elle m'a laissé, c'est un souvenir impérissable" [?]. Ces affaires de transformation, ça ne marche pas bien. Mais "Cette apparence qu'elle pût jamais revenir, elle ne la laissa pas", ça ne marche pas trop mal, non ?
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- User9525Niveau 8
Oui, je suis d'accord, en fait, la pronominalisation avec "en" marche bien aussi: "elle n'en laissa pas qu'elle pût jamais revenir".
J'ai juste "réfléchi" en lançant parfois des "bêtises" heureusement rattrapées!
J'ai juste "réfléchi" en lançant parfois des "bêtises" heureusement rattrapées!
- trompettemarineMonarque
Shakty, tu as les connaissances mais je pense que tu te compliques la vie en mêlant analyse grammaticale et stylistique. Commence par la première et ensuite la seconde en l'intégrant dans l'ensemble de ton extrait.
- User9525Niveau 8
Oui, j'ai compliqué les choses, c'est un de mes travers; ça fait sens pour moi cependant.
- slynopHabitué du forum
Iphigénie a écrit:Mais le COd avec l'article partitif aussi, il me semble: je mange du chocolat, j'en mange. (du chocolat est mangé )
Article partitif ? C'est un pronom adverbial, plutôt, non ?
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- NLM76Grand Maître
Iphigénie parlait de l'article "du" dans "du chocolat". "En" ici serait plutôt employé comme un pronom partitif.slynop a écrit:Iphigénie a écrit:Mais le COd avec l'article partitif aussi, il me semble: je mange du chocolat, j'en mange. (du chocolat est mangé )
Article partitif ? C'est un pronom adverbial, plutôt, non ?
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- slynopHabitué du forum
NLM76 a écrit:Iphigénie parlait de l'article "du" dans "du chocolat". "En" ici serait plutôt employé comme un pronom partitif.slynop a écrit:Iphigénie a écrit:Mais le COd avec l'article partitif aussi, il me semble: je mange du chocolat, j'en mange. (du chocolat est mangé )
Article partitif ? C'est un pronom adverbial, plutôt, non ?
Je ne connaissais pas le pronom partitif, j'ai donc regardé et ça rejoint le pronom adverbial.
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- NLM76Grand Maître
Moi non plus ! Ce n'était pas pour moi une étiquette, mais simplement une façon d'expliquer ce qui se passe.
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- calistaNiveau 8
Bonsoir,
"Allons donc nous mettre à table, et qu’on fasse venir les musiciens."
Peut-on considérer le GNp "à table" comme complément essentiel de lieu ou non, "se mettre à table" étant une expression lexicalisée comme "avoir faim".
Merci pour votre aide.
"Allons donc nous mettre à table, et qu’on fasse venir les musiciens."
Peut-on considérer le GNp "à table" comme complément essentiel de lieu ou non, "se mettre à table" étant une expression lexicalisée comme "avoir faim".
Merci pour votre aide.
- *Ombre*Grand sage
NLM, j'ai pensé à toi cet aprèm en allant à la piscine. Je vois une affichette sur la porte d'entrée, mentionnant des horaires. Je tique parce que ça ne correspond pas aux horaires réels. J'arrive au bout de la phrase et je comprends.
Je comprends surtout que la phrase est bancale, peu naturelle, parce que le complément circonstanciel est mal placé.
Ben oui.
Regardez.
En bonne logique, si on veut donner une information, la progression thématique voudrait qu'on mette le complément circonstanciel en tête de phrase, histoire qu'on comprenne tout de suite de quoi on parle : Dimanche 8 mai, votre piscine sera ouverte de telle heure telle heure.
Bougez-le, ce complément circonstanciel, au motif qu'il serait forcément mobile, et la phrase devient bizarre, mal construite.
Donc mobile, si on veut, enfin, surtout si on veut parler un français incongru.
Je comprends surtout que la phrase est bancale, peu naturelle, parce que le complément circonstanciel est mal placé.
Ben oui.
Regardez.
En bonne logique, si on veut donner une information, la progression thématique voudrait qu'on mette le complément circonstanciel en tête de phrase, histoire qu'on comprenne tout de suite de quoi on parle : Dimanche 8 mai, votre piscine sera ouverte de telle heure telle heure.
Bougez-le, ce complément circonstanciel, au motif qu'il serait forcément mobile, et la phrase devient bizarre, mal construite.
Donc mobile, si on veut, enfin, surtout si on veut parler un français incongru.
- NLM76Grand Maître
Tiens au fait, une question : à part TdL, est-ce qu'il y a d'autres manuels utilisés dans les collèges qui échappent au dogme de le déplaçabilité ?
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- sinanNiveau 9
Chers collègues
Dans la phrase suivante : «Je vous en ai trop dit pour vous cacher que vous me l'avez fait connaître, et que je souffris de si cruelles peines le soir que la reine me donna cette lettre de madame de Thémines, que l'on disait qui s'adressait à vous, qu'il m'en est demeuré une idée qui me fait croire que c'est le plus grand de tous les maux. »
comment analysez-vous la proposition "qui s'adressait à vous" ? Je sèche un peu....
Dans la phrase suivante : «Je vous en ai trop dit pour vous cacher que vous me l'avez fait connaître, et que je souffris de si cruelles peines le soir que la reine me donna cette lettre de madame de Thémines, que l'on disait qui s'adressait à vous, qu'il m'en est demeuré une idée qui me fait croire que c'est le plus grand de tous les maux. »
comment analysez-vous la proposition "qui s'adressait à vous" ? Je sèche un peu....
- *Ombre*Grand sage
Je dirais relative, complément de l'antécédent "lettre" (la lettre de Mme de Thémine qui s'adressait à vous - d'après ce que l'on disait).
édit : NLM, je viens de voir ta question. Personnellement, je n'en connais pas d'autre, mais je ne prétends pas avoir passé en revue tous les manuels existants.
édit : NLM, je viens de voir ta question. Personnellement, je n'en connais pas d'autre, mais je ne prétends pas avoir passé en revue tous les manuels existants.
- InvitéInvité
sinan a écrit:Chers collègues
Dans la phrase suivante : «Je vous en ai trop dit pour vous cacher que vous me l'avez fait connaître, et que je souffris de si cruelles peines le soir que la reine me donna cette lettre de madame de Thémines, que l'on disait qui s'adressait à vous, qu'il m'en est demeuré une idée qui me fait croire que c'est le plus grand de tous les maux. »
comment analysez-vous la proposition "qui s'adressait à vous" ? Je sèche un peu....
La syntaxe du verbe "dire" est ici très lâche ; on a presque l'impression qu'il a un C.O.D. (que) et un attribut du C.O.D. (qui s'adressait à vous), comme on écrirait "l'homme que l'on disait étranger".
Sinon, il faut un peu déformer la phrase, qui est un équivalent de "cette lettre de madame de Thémines, qui, disait-on / à ce que l'on disait, s'adressait à vous" ; dans ce cas, relative complément de l'antécédent "lettre". Mais la syntaxe n'est plus exactement la même.
- *Ombre*Grand sage
J'ai du mal à voir dans "que" un COD de dire, si "que" est censé reprendre "une lettre". Dire une lettre ?
J'y vois soit un usage de "que" pour "dont", fréquent dans la langue classique (c'est Sévigné ?) (une lettre qui s'adressait à vous, disait-on à son sujet), soit quelque chose de proche de la construction infinitive : que l'on disait s'adresser à vous, mais mâtiné de relative.
J'y vois soit un usage de "que" pour "dont", fréquent dans la langue classique (c'est Sévigné ?) (une lettre qui s'adressait à vous, disait-on à son sujet), soit quelque chose de proche de la construction infinitive : que l'on disait s'adresser à vous, mais mâtiné de relative.
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