- Jean789Niveau 1
Bonjour
Etudiant féru d'anglais en L3 LLCE l'an prochain, je souhaiterais obtenir des retours de la part d'enseignants sur ce forum. Ceci s'inscrit dans le cadre de mon orientation, car je devrai bientôt choisir entre master traducteur français <-> anglais et master MEEF 2nd degré. Ainsi j'ai quelques questions du fait des nombreuses idées reçues sur le métier, que je souhaiterais élucider afin de conforter mon choix.
Tout d'abord, qu'en est-il de la situation générale des cours face aux élèves de la génération actuelle?
Dans un bon établissement, les élèves sont-ils respectueux et travailleurs, sous la réserve de maintenir un certain niveau d'autorité ?
Comment se déroulent les relations avec les collègues et le/la supérieur(e) hiérarchique d'une part, les parents d'autre part?
Sommes-nous soumis à une supervision constante, ou une certaine liberté d'action nous est accordée dans nos méthodes d'enseignement?
Quelle est la charge réelle de travail en volume horaire hebdomadaire une fois que l'on a construit ses cours, soit après la première année?
Enfin, quel est le salaire net d'un enseignant certifié titulaire en première année, après l'année passée en fonctionnaire-stagiaire à 80%?
Comment le salaire d'enseignant certifié évolue, à quelle vitesse progresse-t-il ?
Merci beaucoup pour vos retours.
Etudiant féru d'anglais en L3 LLCE l'an prochain, je souhaiterais obtenir des retours de la part d'enseignants sur ce forum. Ceci s'inscrit dans le cadre de mon orientation, car je devrai bientôt choisir entre master traducteur français <-> anglais et master MEEF 2nd degré. Ainsi j'ai quelques questions du fait des nombreuses idées reçues sur le métier, que je souhaiterais élucider afin de conforter mon choix.
Tout d'abord, qu'en est-il de la situation générale des cours face aux élèves de la génération actuelle?
Dans un bon établissement, les élèves sont-ils respectueux et travailleurs, sous la réserve de maintenir un certain niveau d'autorité ?
Comment se déroulent les relations avec les collègues et le/la supérieur(e) hiérarchique d'une part, les parents d'autre part?
Sommes-nous soumis à une supervision constante, ou une certaine liberté d'action nous est accordée dans nos méthodes d'enseignement?
Quelle est la charge réelle de travail en volume horaire hebdomadaire une fois que l'on a construit ses cours, soit après la première année?
Enfin, quel est le salaire net d'un enseignant certifié titulaire en première année, après l'année passée en fonctionnaire-stagiaire à 80%?
Comment le salaire d'enseignant certifié évolue, à quelle vitesse progresse-t-il ?
Merci beaucoup pour vos retours.
- PofekkoNiveau 7
Jean789 a écrit:Bonjour
Etudiant féru d'anglais en L3 LLCE l'an prochain (L2 déjà validée avant cette année), je souhaiterais obtenir des retours de la part d'enseignants sur ce forum. Ceci s'inscrit dans le cadre de mon orientation, car je devrai bientôt choisir entre master traducteur français <-> anglais et master MEEF 2nd degré. Ainsi j'ai quelques questions du fait des nombreuses idées reçues sur le métier, que je souhaiterais élucider afin de conforter mon choix.
Tout d'abord, qu'en est-il de la situation générale des cours face aux élèves de la génération actuelle?
Il y a encore et heureusement des élèves très agréables et ayant un excellent niveau.
Dans un bon établissement, les élèves sont-ils respectueux et travailleurs, sous la réserve de maintenir un certain niveau d'autorité ?
Évidemment et heureusement.
Comment se déroulent les relations avec les collègues et le/la supérieur(e) hiérarchique d'une part, les parents d'autre part?
Les relations vont d'excellentes à inexistantes. La salle des profs est vaste. Et il y a de nombreux profils.
Sommes-nous soumis à une supervision constante, ou une certaine liberté d'action nous est accordée dans nos méthodes d'enseignement?
Tu seras seul au monde. Dans les bons moments comme dans les mauvais.
Quelle est la charge réelle de travail en volume horaire hebdomadaire une fois que l'on a construit ses cours, soit après la première année?
Cela dépendra de ton investissement personnel, de ta vitesse de travail...bref entre 35 et 65 h par semaine.
Enfin, quel est le salaire net d'un enseignant certifié titulaire en première année, après l'année passée en fonctionnaire-stagiaire à 80%?
Va sur le blog de Julien Delmas. Il y a un simulateur exceptionnel.
Comment le salaire d'enseignant certifié évolue, à quelle vitesse progresse-t-il ?
Il progresse très très lentement et globalement plus.vite sur la fin.
Merci beaucoup pour vos retours.
Je t'en prie!
- SwanNiveau 7
Bonjour Jean,
Comment te situes-tu en terme de résultats en licence LLCE anglais ? Es-tu travailleur et autonome, et as-tu un bon niveau en traduction, linguistique, civi et littérature ?
Si c'est le cas, je te conseillerais vivement le master de traducteur, si c'est un secteur qui t'intéresse également. Tu pourras toujours passer le CAPES en candidat libre après ton M2 traduction (en te préparant seul ou via le CNED), alors que le master MEEF ne t'ouvrira strictement aucune autre porte autre que l'enseignement.
Bien à toi,
Swan
Comment te situes-tu en terme de résultats en licence LLCE anglais ? Es-tu travailleur et autonome, et as-tu un bon niveau en traduction, linguistique, civi et littérature ?
Si c'est le cas, je te conseillerais vivement le master de traducteur, si c'est un secteur qui t'intéresse également. Tu pourras toujours passer le CAPES en candidat libre après ton M2 traduction (en te préparant seul ou via le CNED), alors que le master MEEF ne t'ouvrira strictement aucune autre porte autre que l'enseignement.
Bien à toi,
Swan
- Pat BÉrudit
En complément, bien que n'étant pas dans ta matière :
Oui, il existe encore des tas d'élèves sympathiques, motivés et travailleurs, mais davantage en lycée qu'en collège de mon humble avis, et davantage dans certains établissements que dans d'autres (l'effet de groupe jouant un rôle non négligeable pour transformer l'élève sympathique en élève pénible)
Les relations, l'autonomie, comment dire... Comme dit avant moi : tu es seul pour préparer ton cours, pour décider de la façon dont tu vas faire passer les notions, dont tu vas évaluer, tu es libre, enfin, dans le cadre du respect des programmes officiels... mais tu es (souvent) seul aussi pour faire face à parent mécontent, à l'élève récalcitrant, à la classe difficile (ça dépend des établissements et de leurs chefs, ça aussi).
L'ambiance entre collègues est souvent plutôt bonne, voire très bonne, même si, dans tout groupe d'humains, il peut y avoir des animosités et des incompatibilités de caractère... ben on se contente de ne pas trop discuter tout en étant capables de bosser ensemble pour l'essentiel.
La charge de travail... déjà, oublie le "après la première année". La première année, oui, tu vas construire tes cours sur les niveaux que tu auras cette année-là, cours que tu consolideras l'année suivante... mais c'est à refaire à chaque fois que tu passes de lycée à collège ou l'inverse, qu'au sein d'un même établissement tu changes de niveau, ou simplement que tu changes de manuel, ou parce que not'bon'ministre s décidé de faire une énième réforme de refaire tous les programmes... Idéalement, faut compter 2 ou 3 années sur un niveau pour avoir "fait" le programme et être à peu près satisfait de ses cours. Ensuite, effectivement, la charge de travail baisse jusqu'au prochain changement de niveau ou réforme... Et on oublie souvent, dans cette charge de travail, les réunions de parents, conseils de classe et autres, souvent tard le soir...
En bref : retiens que tu n'auras pas de week-end et/ou pas de soirée, en fonction de la façon dont tu t'organises. On a l'avantage de placer cette charge de travail quand on veut, par contre. Personnellement, en lycée je bosse souvent le soir jusqu'à 22h (mais aussi parce que j'ai une famille à charge en début de soirée), et je bosse plusieurs heures le WE, mais je ne m'avance pas autant que certains pendant les vacances... en collège c'était plus léger mais je rentrais beaucoup trop épuisée après une journée de cours (élèves récalcitrants) pour pouvoir travailler.
Bonne réflexion !
Oui, il existe encore des tas d'élèves sympathiques, motivés et travailleurs, mais davantage en lycée qu'en collège de mon humble avis, et davantage dans certains établissements que dans d'autres (l'effet de groupe jouant un rôle non négligeable pour transformer l'élève sympathique en élève pénible)
Les relations, l'autonomie, comment dire... Comme dit avant moi : tu es seul pour préparer ton cours, pour décider de la façon dont tu vas faire passer les notions, dont tu vas évaluer, tu es libre, enfin, dans le cadre du respect des programmes officiels... mais tu es (souvent) seul aussi pour faire face à parent mécontent, à l'élève récalcitrant, à la classe difficile (ça dépend des établissements et de leurs chefs, ça aussi).
L'ambiance entre collègues est souvent plutôt bonne, voire très bonne, même si, dans tout groupe d'humains, il peut y avoir des animosités et des incompatibilités de caractère... ben on se contente de ne pas trop discuter tout en étant capables de bosser ensemble pour l'essentiel.
La charge de travail... déjà, oublie le "après la première année". La première année, oui, tu vas construire tes cours sur les niveaux que tu auras cette année-là, cours que tu consolideras l'année suivante... mais c'est à refaire à chaque fois que tu passes de lycée à collège ou l'inverse, qu'au sein d'un même établissement tu changes de niveau, ou simplement que tu changes de manuel, ou parce que not'bon'ministre s décidé de faire une énième réforme de refaire tous les programmes... Idéalement, faut compter 2 ou 3 années sur un niveau pour avoir "fait" le programme et être à peu près satisfait de ses cours. Ensuite, effectivement, la charge de travail baisse jusqu'au prochain changement de niveau ou réforme... Et on oublie souvent, dans cette charge de travail, les réunions de parents, conseils de classe et autres, souvent tard le soir...
En bref : retiens que tu n'auras pas de week-end et/ou pas de soirée, en fonction de la façon dont tu t'organises. On a l'avantage de placer cette charge de travail quand on veut, par contre. Personnellement, en lycée je bosse souvent le soir jusqu'à 22h (mais aussi parce que j'ai une famille à charge en début de soirée), et je bosse plusieurs heures le WE, mais je ne m'avance pas autant que certains pendant les vacances... en collège c'était plus léger mais je rentrais beaucoup trop épuisée après une journée de cours (élèves récalcitrants) pour pouvoir travailler.
Bonne réflexion !
- Jean789Niveau 1
Je suis bluffé par la vitesse et la qualité de vos réponses! Chapeau!
Pofekko: Merci beaucoup! c'était précis et concis sur tous les points. Je vais consulter le blog de Julien Delmas de ce pas.
Pat B: Je vous remercie profondément pour votre retour sans concessions, notamment sur la charge de travail. C'est ce qui me préoccupait le plus, car je me retrouve continuellement confronté à l'image du professeur qui ne travaille pas, tandis que la réalité semble complètement pencher vers un rythme particulièrement ardu et bien au delà des 40h hebdomadaires, du fait des différentes tâches qui incombent à l'enseignant.
Swan: Voici mes résultats L2: 14.5 en traduction, civilisation 12, littérature 12, linguistique 10 et espagnol 13.5. Je suis un travailleur régulier, et les enseignants universitaires sont généralement très satisfaits de mes interventions au tableau en contrôle continu, qui sont bien meilleures que mes résultats en partiels, sauf en linguistique où je multiplie les erreurs d'analyse à un rythme alarmant. La grammaire explicative de l'anglais, référence de linguistique en licence, reste mon obstacle le plus ardu. En effet j'ai appris l'anglais grâce à l'immersion: pratique orale, culture anglophone, voyage... Pour le reste, j'avais rédigé trois paragraphes que j'ai par la suite jugés hors-sujet (ils relèvent de l'orientation, sujet que vous avez abordé), donc je les partage avec vous par MP.
Pofekko: Merci beaucoup! c'était précis et concis sur tous les points. Je vais consulter le blog de Julien Delmas de ce pas.
Pat B: Je vous remercie profondément pour votre retour sans concessions, notamment sur la charge de travail. C'est ce qui me préoccupait le plus, car je me retrouve continuellement confronté à l'image du professeur qui ne travaille pas, tandis que la réalité semble complètement pencher vers un rythme particulièrement ardu et bien au delà des 40h hebdomadaires, du fait des différentes tâches qui incombent à l'enseignant.
Swan: Voici mes résultats L2: 14.5 en traduction, civilisation 12, littérature 12, linguistique 10 et espagnol 13.5. Je suis un travailleur régulier, et les enseignants universitaires sont généralement très satisfaits de mes interventions au tableau en contrôle continu, qui sont bien meilleures que mes résultats en partiels, sauf en linguistique où je multiplie les erreurs d'analyse à un rythme alarmant. La grammaire explicative de l'anglais, référence de linguistique en licence, reste mon obstacle le plus ardu. En effet j'ai appris l'anglais grâce à l'immersion: pratique orale, culture anglophone, voyage... Pour le reste, j'avais rédigé trois paragraphes que j'ai par la suite jugés hors-sujet (ils relèvent de l'orientation, sujet que vous avez abordé), donc je les partage avec vous par MP.
- trompettemarineMonarque
Fuis l'EN. C'est devenu une machine à broyer les professeurs. Reste plutôt dans la traduction.
Il existe encore des classes avec des élèves respectueux et travailleurs. Mais il y a aussi des établissements très difficiles et quand on débute...
Avec les collègues, cela dépend de toi. C'est comme dans tout milieu professionnel : il y a des affinités ou pas.
Les CDE changent tous les trois à neuf ans : le pire et le meilleur existent.
Nous sommes libres dans nos classes (mais quand tu es stagiaire, c'est la supervision constante). Nous avons aussi une tendance à la servitude volontaire assez forte dont il faut parvenir à se défaire.
La charge de travail est très lourde et les cours devant les élèves sont épuisants (même avec les sages, même au lycée). Fais une croix sur tes soirées et tes week-end et considère que l'on travaille aussi pendant les vacances (les cours ont besoin d'être préparés à l'avance et les copies corrigées)
Pour gagner plus, il faut passer l'agrégation : et encore, si tu es célibataire dans une région très chère, tu comptes tes sous.
Bref, on gagne peu pour le travail fourni.
Le plus difficile à vivre, c'est ce qui prend de plus en plus la place du coeur de notre métier : réunions à gogo tard le soir, réformes presque tous les mois maintenant (certaines sont très violentes quand le but est de supprimer des postes), projets qui tombent de partout, formations non demandées, dévalorisation fréquente de notre travail, incompréhension de notre métier par le monde extérieur (voire haine), profbashing usant, remplissage de papiers (une folie), les mails par centaines, le numérique, cochage de croix, modes pédagogiques imposées, ingérence de certains parents, concurrence entre les disciplines pour ne pas perdre des heures ou son poste, heures sup imposées mal payées, trajets, emploi du temps qui change chaque année, difficulté à muter, quelques ipr et formateurs hors sol (d'autres très bien), difficulté dans l'évaluation constante imposée au lycée, année très longue (31 août -10 juillet au lycée), instabilité et absence de sérénité (tu ne sais jamais ce qui va te tomber sur la tête), conditions indécentes dans certains bahuts (pas d'hygiène, pas de papier, pas de savon, crasse, pas de chauffage, photocopieuses en panne, fuites d'eau, chaises cassées, ordinateurs peu nombreux et hors d'âge), des tonnes de démarches pour une sortie scolaire ou faire venir un intervenant, destruction à venir du statut, le seul ministère depuis Allègre qui ne défend pas ses fonctionnaires et ment éhontément... c'est un peu en vrac, désolée.
Ce métier use, démoralise si on le prend trop à coeur.
Bon, je fais partie du personnel fatigué, d'autres ont certainement encore la flamme et, je l'espère, te donneront une vision plus belle du métier.
Préparer ses cours, lire, transmettre aux élèves, c'est ce qui fait tenir et encore aimer ce métier. Mais cette part si précieuse est dévorée peu à peu par le reste.
Surtout, ne pas idéaliser ce métier même si tout peut très bien se passer pour toi. Il faut tâcher actuellement d'avoir des moments heureux en dehors de ce travail où l'on en trouve de moins en moins.
Il existe encore des classes avec des élèves respectueux et travailleurs. Mais il y a aussi des établissements très difficiles et quand on débute...
Avec les collègues, cela dépend de toi. C'est comme dans tout milieu professionnel : il y a des affinités ou pas.
Les CDE changent tous les trois à neuf ans : le pire et le meilleur existent.
Nous sommes libres dans nos classes (mais quand tu es stagiaire, c'est la supervision constante). Nous avons aussi une tendance à la servitude volontaire assez forte dont il faut parvenir à se défaire.
La charge de travail est très lourde et les cours devant les élèves sont épuisants (même avec les sages, même au lycée). Fais une croix sur tes soirées et tes week-end et considère que l'on travaille aussi pendant les vacances (les cours ont besoin d'être préparés à l'avance et les copies corrigées)
Pour gagner plus, il faut passer l'agrégation : et encore, si tu es célibataire dans une région très chère, tu comptes tes sous.
Bref, on gagne peu pour le travail fourni.
Le plus difficile à vivre, c'est ce qui prend de plus en plus la place du coeur de notre métier : réunions à gogo tard le soir, réformes presque tous les mois maintenant (certaines sont très violentes quand le but est de supprimer des postes), projets qui tombent de partout, formations non demandées, dévalorisation fréquente de notre travail, incompréhension de notre métier par le monde extérieur (voire haine), profbashing usant, remplissage de papiers (une folie), les mails par centaines, le numérique, cochage de croix, modes pédagogiques imposées, ingérence de certains parents, concurrence entre les disciplines pour ne pas perdre des heures ou son poste, heures sup imposées mal payées, trajets, emploi du temps qui change chaque année, difficulté à muter, quelques ipr et formateurs hors sol (d'autres très bien), difficulté dans l'évaluation constante imposée au lycée, année très longue (31 août -10 juillet au lycée), instabilité et absence de sérénité (tu ne sais jamais ce qui va te tomber sur la tête), conditions indécentes dans certains bahuts (pas d'hygiène, pas de papier, pas de savon, crasse, pas de chauffage, photocopieuses en panne, fuites d'eau, chaises cassées, ordinateurs peu nombreux et hors d'âge), des tonnes de démarches pour une sortie scolaire ou faire venir un intervenant, destruction à venir du statut, le seul ministère depuis Allègre qui ne défend pas ses fonctionnaires et ment éhontément... c'est un peu en vrac, désolée.
Ce métier use, démoralise si on le prend trop à coeur.
Bon, je fais partie du personnel fatigué, d'autres ont certainement encore la flamme et, je l'espère, te donneront une vision plus belle du métier.
Préparer ses cours, lire, transmettre aux élèves, c'est ce qui fait tenir et encore aimer ce métier. Mais cette part si précieuse est dévorée peu à peu par le reste.
Surtout, ne pas idéaliser ce métier même si tout peut très bien se passer pour toi. Il faut tâcher actuellement d'avoir des moments heureux en dehors de ce travail où l'on en trouve de moins en moins.
- pseudo-intelloSage
Trompettemarine a raison.
Cependant, la croix sur soirées ET week-end ET vacances, je trouve ça un peu rude , ou alors, ça fait aprtie de la servitude volontaire, que d'ailleurs il mentionne aussi. Sauf, sans doute, pour les profs à "longues copies" (type lettre ou philo, sans doute HG aussi) en lycée ; clairement : les postes de matières littéraires au lycée, ça passe pour un agrégé, mais pour un certifié, c'est une charge de travail énorme.
Les classes agréables et travailleuses (ou plutôt : pas ouvertement fainéantes et en tout cas moins fainéantes que les autres) existent, c'est sûr ; mais ça ne veut pas dire que le niveau y et bon. J'ai eu quelques classes que j'aimais beaucoup, mais malgré le sérieux en classe et les devoirs globalement faits en temps et en heure, on ne peut pas dire que les classes étaient travailleuses au sens où je l'ai connu élève, il y a 20 ans. D'ailleurs, parfois, ça fend encore plus le cœur de voir de gentils enfants faire docilement ce qu'on leur dit, mais tellement embourbés dans leur lacunes qu'on ne peut plus rien faire aprce qu'on et en fin de collège et que la notion sur laquelle on travaille nécessite des acquis de CE2 qu'ils n'ont pas, ou que le texte nécessite des mots dont mes enfants de CP et GS vont connaître le sens, mais pas mes élèves qui ont 8ans de plus. On ne peut pas tout reprendre à zéro, et quand bien même on prendrait le parti de le faire et phoque le programme,; l'hétérogénéité est telle qu'il existe aussi de bons élèves dans la classe qui ne sont pas là pour refaire le programme de CM1 (sachant que ça ne suffirait pas pour les quelques uns qui ne savent pas distinguer "avoir" et "être"). Sans compte que s'ils en sont là, c'est que leur rigueur est plus qu'émoussée faute d'avoir été vraiment aiguisée jusque là, leur logique à l'avenant et leur capacité de mémorisation piètre, ne serait-ce que faute d'entraînement. Donc parfois, je passe de bons moment certes, parce que je cause, je pose des questions, je réponds à des question, j'encourage, je remets en place en taquinant parce que je me trouve face à une classe de gentils et qu'être en compagnie de personnes gentilles a toujours un côté agréable, mais si je prends du recul, je suis affligée tout de même.
Nous sommes nombreux à devoir énormément à l'école publique pour noter parcours personnel, ce qui rend douloureux notre tâche de replanter un clou par-ci par-là sur la béance de la coque du Titanic (surtout que les chefs de chantier, au lieu de nous aider à réparer, élargissent gaiement la brèche qui n'en avait clairement pas besoin).
J'ai commencé en 2006, et les collègues nos avaient dit, à nous stagiaire, qu'on arrivait au mauvais moment.
En effet, si les débuts ont été difficiles... parce que je débutais = postes pourris avec peu de bouteille, je dois dire que la mouise a commencé vers 2009 réforme du lycée, approche insidieuse des compétences, gel des salaires... et puis premiers oraux [modéré] en 3e, compétences, réforme des retraites, et tout un tas de trucs qui font qu'en 10ans pile, le pouvoir d'achat s'est sacrément restreint, l’âge de la retraite a reculé (une seule fois grâce aux manifs de l'an dernier mais ça va revenir sur le tapis), la caporalisation n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était auparavant, et la charge de travail a augmenté, un peu ou beaucoup selon la propension de chacun, à l'échelle individuelle et/ou à celle de l'établissement, à se défausser de certaines foutaises via une solide résistance active ou passive. etc.
Cependant, la croix sur soirées ET week-end ET vacances, je trouve ça un peu rude , ou alors, ça fait aprtie de la servitude volontaire, que d'ailleurs il mentionne aussi. Sauf, sans doute, pour les profs à "longues copies" (type lettre ou philo, sans doute HG aussi) en lycée ; clairement : les postes de matières littéraires au lycée, ça passe pour un agrégé, mais pour un certifié, c'est une charge de travail énorme.
Les classes agréables et travailleuses (ou plutôt : pas ouvertement fainéantes et en tout cas moins fainéantes que les autres) existent, c'est sûr ; mais ça ne veut pas dire que le niveau y et bon. J'ai eu quelques classes que j'aimais beaucoup, mais malgré le sérieux en classe et les devoirs globalement faits en temps et en heure, on ne peut pas dire que les classes étaient travailleuses au sens où je l'ai connu élève, il y a 20 ans. D'ailleurs, parfois, ça fend encore plus le cœur de voir de gentils enfants faire docilement ce qu'on leur dit, mais tellement embourbés dans leur lacunes qu'on ne peut plus rien faire aprce qu'on et en fin de collège et que la notion sur laquelle on travaille nécessite des acquis de CE2 qu'ils n'ont pas, ou que le texte nécessite des mots dont mes enfants de CP et GS vont connaître le sens, mais pas mes élèves qui ont 8ans de plus. On ne peut pas tout reprendre à zéro, et quand bien même on prendrait le parti de le faire et phoque le programme,; l'hétérogénéité est telle qu'il existe aussi de bons élèves dans la classe qui ne sont pas là pour refaire le programme de CM1 (sachant que ça ne suffirait pas pour les quelques uns qui ne savent pas distinguer "avoir" et "être"). Sans compte que s'ils en sont là, c'est que leur rigueur est plus qu'émoussée faute d'avoir été vraiment aiguisée jusque là, leur logique à l'avenant et leur capacité de mémorisation piètre, ne serait-ce que faute d'entraînement. Donc parfois, je passe de bons moment certes, parce que je cause, je pose des questions, je réponds à des question, j'encourage, je remets en place en taquinant parce que je me trouve face à une classe de gentils et qu'être en compagnie de personnes gentilles a toujours un côté agréable, mais si je prends du recul, je suis affligée tout de même.
Nous sommes nombreux à devoir énormément à l'école publique pour noter parcours personnel, ce qui rend douloureux notre tâche de replanter un clou par-ci par-là sur la béance de la coque du Titanic (surtout que les chefs de chantier, au lieu de nous aider à réparer, élargissent gaiement la brèche qui n'en avait clairement pas besoin).
J'ai commencé en 2006, et les collègues nos avaient dit, à nous stagiaire, qu'on arrivait au mauvais moment.
En effet, si les débuts ont été difficiles... parce que je débutais = postes pourris avec peu de bouteille, je dois dire que la mouise a commencé vers 2009 réforme du lycée, approche insidieuse des compétences, gel des salaires... et puis premiers oraux [modéré] en 3e, compétences, réforme des retraites, et tout un tas de trucs qui font qu'en 10ans pile, le pouvoir d'achat s'est sacrément restreint, l’âge de la retraite a reculé (une seule fois grâce aux manifs de l'an dernier mais ça va revenir sur le tapis), la caporalisation n'a plus rien à voir avec ce qu'elle était auparavant, et la charge de travail a augmenté, un peu ou beaucoup selon la propension de chacun, à l'échelle individuelle et/ou à celle de l'établissement, à se défausser de certaines foutaises via une solide résistance active ou passive. etc.
_________________
- Publicité:
Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
Mamusique sur Bandcamp
Ecoutez mes chansons sur Soundcloud
- CitoyenNiveau 7
Même si on peut en tirer encore quelques satisfactions, le métier est de plus en plus difficile. Certes la charge de travail est bien au dessus que ce qu'en croit l'opinion, mais c'est un aspect qui est assez bien accepté, malgré un salaire qui peine à être en rapport. Cependant il y a dans cette charge de travail des aspects qui sont de plus en plus difficiles à accepter : multiplication de réunions le soir qui ne sont pas bien efficaces, multiplication de projets et de sorties à préparer, multiplication de tâches administratives pas toujours utiles.
Ensuite, s'il existe des classes encore sympathiques, d'autres, de plus en plus nombreuses, sont devenues rebelles : l'enseignant y est contredit, l'insolence y est de mise, les notes sont contestées, le travail n'est pas fait (mais c'est la "faute" du prof), les parents sont de plus en plus nombreux à prendre le parti de leur rejeton. Ne parlons pas des chahuts et de l'indiscipline généralisée dans certains cas. Même des profs expérimentés commencent à avoir du mal avec ce type de public élève, alors les débutants...
Dans beaucoup de cas il y a une direction et une administration un peu "autiste" face aux problèmes : l'important c'est qu'on ne parle pas en mal de l'établissement, que les parents soient satisfaits,...il faut une belle "vitrine" sur le site internet, où les sorties et autres activités sont mises en valeur, alors que le véritable enseignement (les cours) sont relégués au second plan, voire inexistants dans la communication. J'appelle cela un établissement "club med", où les distractions sont les plus plus mises en valeur et où le travail, qui fait peur à ce public, devient l'accessoire.
L'enseignant doit devenir un animateur, pour ne pas dire un "GO", il ne doit plus faire son métier traditionnel, alors que l'essentiel de son temps le reste : 18 heures de cours, où il est impossible de ne faire que du ludique...parce qu'ils leur est quand même imposé de respecter les programmes et de préparer leurs élèves aux examens : il y a là le côté schizophrène de l'institution.
Dans beaucoup d'établissements les enseignants se retrouvent bien seuls face aux problèmes, les élèves les pires ne sont que peu sanctionnés et rarement exclus ("il faut faire avec", "c'est à vous d'évoluer"), ils ne reconnaissent plus leur métier.
Voilà, Jean789, si vous avez l'âme d'un "GO" qui s'adapte à ces élèves qui ne veulent plus apprendre en travaillant, à qui il faut donner le sentiment qu'ils sont des "clients rois", alors choisissez notre beau métier...
Ensuite, s'il existe des classes encore sympathiques, d'autres, de plus en plus nombreuses, sont devenues rebelles : l'enseignant y est contredit, l'insolence y est de mise, les notes sont contestées, le travail n'est pas fait (mais c'est la "faute" du prof), les parents sont de plus en plus nombreux à prendre le parti de leur rejeton. Ne parlons pas des chahuts et de l'indiscipline généralisée dans certains cas. Même des profs expérimentés commencent à avoir du mal avec ce type de public élève, alors les débutants...
Dans beaucoup de cas il y a une direction et une administration un peu "autiste" face aux problèmes : l'important c'est qu'on ne parle pas en mal de l'établissement, que les parents soient satisfaits,...il faut une belle "vitrine" sur le site internet, où les sorties et autres activités sont mises en valeur, alors que le véritable enseignement (les cours) sont relégués au second plan, voire inexistants dans la communication. J'appelle cela un établissement "club med", où les distractions sont les plus plus mises en valeur et où le travail, qui fait peur à ce public, devient l'accessoire.
L'enseignant doit devenir un animateur, pour ne pas dire un "GO", il ne doit plus faire son métier traditionnel, alors que l'essentiel de son temps le reste : 18 heures de cours, où il est impossible de ne faire que du ludique...parce qu'ils leur est quand même imposé de respecter les programmes et de préparer leurs élèves aux examens : il y a là le côté schizophrène de l'institution.
Dans beaucoup d'établissements les enseignants se retrouvent bien seuls face aux problèmes, les élèves les pires ne sont que peu sanctionnés et rarement exclus ("il faut faire avec", "c'est à vous d'évoluer"), ils ne reconnaissent plus leur métier.
Voilà, Jean789, si vous avez l'âme d'un "GO" qui s'adapte à ces élèves qui ne veulent plus apprendre en travaillant, à qui il faut donner le sentiment qu'ils sont des "clients rois", alors choisissez notre beau métier...
- angelxxxÉrudit
Je dirai que c'est très aléatoire, et que ça va énormément dépendre des mutations et du poste que tu vas obtenir.
Moi j'ai eu de la chance : j'ai pu assez rapidement revenir près de chez moi, même si je suis dans un collège classé rep+.
J'aime bien mon métier, mais il faut effectivement être lucide : je limite mon travail à donner aux élèves le goût des sciences et du raisonnement juste, en essayant de leur donner un peu d'esprit critique. Et je prépare quelques élèves au lycée.
J'ai les mêmes niveaux depuis trois ans, je ne travaille ni le soir, ni les weekends, et rarement en vacances. Je bosse efficacement au boulot, pendant les trous et notamment entre midi et deux. Au lycée ma charge de travail serait incroyablement plus lourde, et c'est bien pour ça que je ne veux pas y aller.
Ce qui est positif aussi dans mon bahut c'est que je peux monter les projets que je veux, l'argent est encore disponible en quantité raisonnable (mais que de papiers !).
Je ne vais jamais aux réunions non obligatoires, soit la grande majorité.
Bref, ça dépend vraiment de ton état d'esprit et de tes projets de vie, de ta mobilité... C'est risqué, tu peux te retrouver isolé loin de chez toi sans possibilité de revenir rapidement, et si la vie est chère dans ta région, le salaire te paraîtra plus que minable.
Moi j'ai eu de la chance : j'ai pu assez rapidement revenir près de chez moi, même si je suis dans un collège classé rep+.
J'aime bien mon métier, mais il faut effectivement être lucide : je limite mon travail à donner aux élèves le goût des sciences et du raisonnement juste, en essayant de leur donner un peu d'esprit critique. Et je prépare quelques élèves au lycée.
J'ai les mêmes niveaux depuis trois ans, je ne travaille ni le soir, ni les weekends, et rarement en vacances. Je bosse efficacement au boulot, pendant les trous et notamment entre midi et deux. Au lycée ma charge de travail serait incroyablement plus lourde, et c'est bien pour ça que je ne veux pas y aller.
Ce qui est positif aussi dans mon bahut c'est que je peux monter les projets que je veux, l'argent est encore disponible en quantité raisonnable (mais que de papiers !).
Je ne vais jamais aux réunions non obligatoires, soit la grande majorité.
Bref, ça dépend vraiment de ton état d'esprit et de tes projets de vie, de ta mobilité... C'est risqué, tu peux te retrouver isolé loin de chez toi sans possibilité de revenir rapidement, et si la vie est chère dans ta région, le salaire te paraîtra plus que minable.
_________________
"La lumière pense voyager plus vite que quoi que ce soit d'autre, mais c'est faux. Peu importe à quelle vitesse voyage la lumière, l'obscurité arrive toujours la première, et elle l'attend. Terry Pratchett."
- LefterisEsprit sacré
Bon résumé. On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.Citoyen a écrit:Même si on peut en tirer encore quelques satisfactions, le métier est de plus en plus difficile. Certes la charge de travail est bien au dessus que ce qu'en croit l'opinion, mais c'est un aspect qui est assez bien accepté, malgré un salaire qui peine à être en rapport. Cependant il y a dans cette charge de travail des aspects qui sont de plus en plus difficiles à accepter : multiplication de réunions le soir qui ne sont pas bien efficaces, multiplication de projets et de sorties à préparer, multiplication de tâches administratives pas toujours utiles.
Ensuite, s'il existe des classes encore sympathiques, d'autres, de plus en plus nombreuses, sont devenues rebelles : l'enseignant y est contredit, l'insolence y est de mise, les notes sont contestées, le travail n'est pas fait (mais c'est la "faute" du prof), les parents sont de plus en plus nombreux à prendre le parti de leur rejeton. Ne parlons pas des chahuts et de l'indiscipline généralisée dans certains cas. Même des profs expérimentés commencent à avoir du mal avec ce type de public élève, alors les débutants...
Dans beaucoup de cas il y a une direction et une administration un peu "autiste" face aux problèmes : l'important c'est qu'on ne parle pas en mal de l'établissement, que les parents soient satisfaits,...il faut une belle "vitrine" sur le site internet, où les sorties et autres activités sont mises en valeur, alors que le véritable enseignement (les cours) sont relégués au second plan, voire inexistants dans la communication. J'appelle cela un établissement "club med", où les distractions sont les plus plus mises en valeur et où le travail, qui fait peur à ce public, devient l'accessoire.
L'enseignant doit devenir un animateur, pour ne pas dire un "GO", il ne doit plus faire son métier traditionnel, alors que l'essentiel de son temps le reste : 18 heures de cours, où il est impossible de ne faire que du ludique...parce qu'ils leur est quand même imposé de respecter les programmes et de préparer leurs élèves aux examens : il y a là le côté schizophrène de l'institution.
Dans beaucoup d'établissements les enseignants se retrouvent bien seuls face aux problèmes, les élèves les pires ne sont que peu sanctionnés et rarement exclus ("il faut faire avec", "c'est à vous d'évoluer"), ils ne reconnaissent plus leur métier.
Voilà, Jean789, si vous avez l'âme d'un "GO" qui s'adapte à ces élèves qui ne veulent plus apprendre en travaillant, à qui il faut donner le sentiment qu'ils sont des "clients rois", alors choisissez notre beau métier...
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- TailleventFidèle du forum
Je vais donner une réponse limitée par le fait que je n'exerce pas en France, je me limiterai donc aux aspects qui semblent comparables.
Même si les conditions évoluent, cela reste un métier très agréable, dans lequel on rencontre de nombreuses personnes intéressantes (que ce soit des élèves ou des collègues). Il y a vraiment quelque chose d'enrichissant à voir des jeunes progresser (souvent malgré eux ) et aller vers l'âge adulte, même si parfois il semble encore très loin.
À titre purement personnel, c'est un métier qui me fatigue beaucoup mais en même temps qui me donne de l’énergie : je ne compte plus le nombre de fois où j'arrive au travail sans envie et où cette dernière apparaît à la seconde où j'entre en classe. Cela n'empêche naturellement pas des cours parfois pénible où il faut "traîner" les élèves mais en toute honnêteté, j'ai aussi régulièrement des occasions où c'est le contraire qui se produit...
La charge de travail est effectivement un aspect à ne pas négliger mais tu sembles en avoir bien conscience. La préparation des cours est loin d'être négligeable et les corrections peuvent prendre un temps considérable. Il ne me semble donc pas faut de dire que, surtout en début de parcours, les soirées et les vacances sont souvent bien occupées... Ceci dit, je connais un certain nombre d'enseignants plus expérimentés qui ont réussi à avoir un programme assez stable (aux réformes près), sont efficaces dans leurs corrections et peuvent donc se laisser un certain temps libre.
D'un point de vue purement extérieur, j'ajouterais, puisque tu le demandes, que le salaire des enseignants en France m’apparaît effectivement, vu les études exigées et la charge de travail, comme bien peu attractif.
Même si les conditions évoluent, cela reste un métier très agréable, dans lequel on rencontre de nombreuses personnes intéressantes (que ce soit des élèves ou des collègues). Il y a vraiment quelque chose d'enrichissant à voir des jeunes progresser (souvent malgré eux ) et aller vers l'âge adulte, même si parfois il semble encore très loin.
À titre purement personnel, c'est un métier qui me fatigue beaucoup mais en même temps qui me donne de l’énergie : je ne compte plus le nombre de fois où j'arrive au travail sans envie et où cette dernière apparaît à la seconde où j'entre en classe. Cela n'empêche naturellement pas des cours parfois pénible où il faut "traîner" les élèves mais en toute honnêteté, j'ai aussi régulièrement des occasions où c'est le contraire qui se produit...
La charge de travail est effectivement un aspect à ne pas négliger mais tu sembles en avoir bien conscience. La préparation des cours est loin d'être négligeable et les corrections peuvent prendre un temps considérable. Il ne me semble donc pas faut de dire que, surtout en début de parcours, les soirées et les vacances sont souvent bien occupées... Ceci dit, je connais un certain nombre d'enseignants plus expérimentés qui ont réussi à avoir un programme assez stable (aux réformes près), sont efficaces dans leurs corrections et peuvent donc se laisser un certain temps libre.
D'un point de vue purement extérieur, j'ajouterais, puisque tu le demandes, que le salaire des enseignants en France m’apparaît effectivement, vu les études exigées et la charge de travail, comme bien peu attractif.
- pseudo-intelloSage
Il y a quelques années, on entendait la critique (justifiée) : "aujourd'hui, l'Etat veut gérer l'Education nationale comme une entreprise".
En réalité, c'est encore pire ; dans une entreprise saine, on sait qu'il faut parfois investir sur du long terme, on a compris l'importance de donner des conditions de travail décente à des employés qui defait, seront en meilleure santé(moins absents), plus motivés et plus loyaux. A aprt quelques enreprises rachetées jsute pour être revendues au plus vite, on donne le temps au temps (nombre de startups en vue ne deviennent financièrement rentables qu'au bout d'un petit paquet d'années), et il y a même des boîtes où les réunions powerpoint ont niterdites ! De plus en plus de boîtes comprennent que ça ne sert à rien de gaspiller le temps de l'employer en lui demandant de cocher des cases et de justifier son boulot plutôt que de faire des choses plus intéressantes et productives... dans l'EN, non.
En réalité, c'est encore pire ; dans une entreprise saine, on sait qu'il faut parfois investir sur du long terme, on a compris l'importance de donner des conditions de travail décente à des employés qui defait, seront en meilleure santé(moins absents), plus motivés et plus loyaux. A aprt quelques enreprises rachetées jsute pour être revendues au plus vite, on donne le temps au temps (nombre de startups en vue ne deviennent financièrement rentables qu'au bout d'un petit paquet d'années), et il y a même des boîtes où les réunions powerpoint ont niterdites ! De plus en plus de boîtes comprennent que ça ne sert à rien de gaspiller le temps de l'employer en lui demandant de cocher des cases et de justifier son boulot plutôt que de faire des choses plus intéressantes et productives... dans l'EN, non.
_________________
- Publicité:
Mots croisés d'apprentissage - lecture et orthographe
Mamusique sur Bandcamp
Ecoutez mes chansons sur Soundcloud
- Lisak40Expert spécialisé
Je suis d'accord avec tout ce qui a été dit ! Et @pseudo-intello, je pense que tu as parfaitement raison : l'EN ressemble de plus en plus à une PME gérée par un novice qui n'y connait rien ni en matière d'enseignement, ni en matière d'enfants / d'ados /parents / familles ni en matière de gestion des ressources humaines, qui n'a aucune conscience du contexte économique et social dans lequel il se trouve, et espère faire du chiffre immédiatement à n'importe quel prix, et qui souvent y réussit mais pour genre 6 mois. En fait on a l'impression que l'EN est gérée comme ces restaurants de l'émission "Cauchemar en cuisine" où des gens lambda qui parce qu'ils aiment manger ou aiment faire la cuisine (le samedi soir ou le dimanche pour la famille / les amis -comme tout le monde quoi-) pensent que du jour au lendemain ils peuvent ouvrir un restaurant et en faire une affaire florissante. Et souvent au bout de 6 mois ils se cassent la figure, leurs enfants / conjoint(e) / famille les déteste, la nourriture est dégueulasse et périmée, la cuisine est repoussante de saleté, mais ils continuent à servir des plats limite avariés aux clients, plus personne ne vient mais ils pensent toujours que tout ce qu'ils font est très bien. La seule différence c'est qu'au moins ils appellent Etchebest à la resousse, preuve qu'ils ont senti qu'il y avait un problème... Nous, si Etchebest venait voir de près le fonctionnement de l'EN, il serait atterré je crois !
- CitoyenNiveau 7
pseudo-intello a écrit:Il y a quelques années, on entendait la critique (justifiée) : "aujourd'hui, l'Etat veut gérer l'Education nationale comme une entreprise".
En réalité, c'est encore pire ; dans une entreprise saine, on sait qu'il faut parfois investir sur du long terme, on a compris l'importance de donner des conditions de travail décente à des employés qui defait, seront en meilleure santé(moins absents), plus motivés et plus loyaux. A aprt quelques enreprises rachetées jsute pour être revendues au plus vite, on donne le temps au temps (nombre de startups en vue ne deviennent financièrement rentables qu'au bout d'un petit paquet d'années), et il y a même des boîtes où les réunions powerpoint ont niterdites ! De plus en plus de boîtes comprennent que ça ne sert à rien de gaspiller le temps de l'employer en lui demandant de cocher des cases et de justifier son boulot plutôt que de faire des choses plus intéressantes et productives... dans l'EN, non.
Le problème, c'est que le temps de "l'employé" professeur de l'Education Nationale est gratuit...Au delà des cours, les obligations de service sont parfois floues, et le temps n'est pas compté...On en profite donc, mais il me semble que cette gratuité nuit beaucoup à l'efficience.
- trompettemarineMonarque
Après, Jean, ce n'est ici que l'avis de professeurs dans un forum.
Si tu hésites, peut-être peux-tu demander l'autorisation d'assister à certains cours des établissements différents (certains CDE acceptent, même si la période covid n'est peut-être pas la meilleure.)
As-tu pensé à contacter des stagiaires de ta discipline ?
Fais attention aussi au nouveau CAPES et à la nouvelle façon d'entrer à l'EN (je ne suis pas sûre de moi, mais je crois que vous serez payés comme contractuels au lieu de stagiaire, mais je ne sais si c'est en M1 ou M2, ou les deux : j'avoue ne pas avoir lu les textes : ah oui, on apprend vite à lire les textes de lois et circulaires pour tenir dans ce métier.)
Si tu hésites, peut-être peux-tu demander l'autorisation d'assister à certains cours des établissements différents (certains CDE acceptent, même si la période covid n'est peut-être pas la meilleure.)
As-tu pensé à contacter des stagiaires de ta discipline ?
Fais attention aussi au nouveau CAPES et à la nouvelle façon d'entrer à l'EN (je ne suis pas sûre de moi, mais je crois que vous serez payés comme contractuels au lieu de stagiaire, mais je ne sais si c'est en M1 ou M2, ou les deux : j'avoue ne pas avoir lu les textes : ah oui, on apprend vite à lire les textes de lois et circulaires pour tenir dans ce métier.)
- SphinxProphète
Je suis d'accord avec Swan : avec un diplôme de traducteur, si tu souhaites bifurquer vers l'enseignement, ce sera possible de passer le concours (avec un peu de travail sur la partie didactique et sur le programme précis du concours, certes, mais enfin tu auras le niveau et personne ne t'empêchera de t'inscrire). Tu seras aussi accueilli à bras ouverts comme contractuel.
À l'inverse, avec un master MEEF, je doute très fortement qu'on veuille t'embaucher ailleurs que dans l'EN, et en tout cas certainement pas comme traducteur, où il me semble que les places sont chères.
À l'inverse, avec un master MEEF, je doute très fortement qu'on veuille t'embaucher ailleurs que dans l'EN, et en tout cas certainement pas comme traducteur, où il me semble que les places sont chères.
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- A TuinVénérable
Je suis étonnée que personne n'évoque le système de mutations avec les points. Jean789, je ne sais pas dans quelle région tu habites, mais il faut aussi que tu te renseignes sur les mutations. En obtenant le concours, tu ne seras pas forcément où tu le souhaites pour enseigner.
Il y a les informations et barèmes ici : https://www.snes.edu/carriere/mutations/mutations-2021-les-publications-du-snes-fsu/
Il y a les informations et barèmes ici : https://www.snes.edu/carriere/mutations/mutations-2021-les-publications-du-snes-fsu/
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Lefteris a écrit:On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.
A noter que CAP2022 concerne toute la fonction publique et que le corps enseignant est particulièrement visé car représentant les gros bataillons.
L'Etat compte sur l'apathie des enseignants pour accélérer l'opération de saccage des statuts de la fonction publique en général.
- CitoyenNiveau 7
Il est possible que la crise sanitaire ait montré que l'enseignement à distance marche pas si mal que cela, et qu'on l'utilise en partie pour économiser le nombre d'enseignants.CarmenLR a écrit:A noter que CAP2022 concerne toute la fonction publique et que le corps enseignant est particulièrement visé car représentant les gros bataillons.Lefteris a écrit:On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.
L'Etat compte sur l'apathie des enseignants pour accélérer l'opération de saccage des statuts de la fonction publique en général.
Dans les tuyaux il y a aussi l'idée d'embaucher plus en statut contractuel qu'en titulaires.
A suivre donc...
- Jean789Niveau 1
J'ai pris contact avec un enseignant stagiaire pour mieux m'orienter et me renseigner sur la réalité du terrain du métier de prof. Pour ce qui est de la traduction, le problème est que je maîtrise l'anglais à un haut niveau (2 ans à l'étranger, bonnes notes à l'université) mais j'ai un espagnol moins avancé (enfin, 15/20 en compréhension et 14/20 en expression quand même), et on demande deux langues étrangères en master traduction là où je suis. A Paris, il existe un master en traduction anglaise spécialisée: ce serait parfait pour moi. De plus, je bénéficie d'une expérience de création d'entreprise et de 3 mois de traduction multimédia, ce qui coïncide avec le master que je vise là où je suis; ainsi, je remplis les critères d'admission, sous réserve d'améliorer mon espagnol le temps de ma L3 à grands renforts de travail supplémentaire. En gros, j'ai déjà de l'expérience en tant que traducteur (logiciels de traduction inclus), ce qui peut beaucoup m'aider à la sélection des masters de traduction, et le métier me plaît.
Je suis bien au courant des réformes, et elles me déçoivent dans leur ensemble. Le gouvernement semble vouloir saper le statut de fonctionnaire, qui protégeait les employés et garantissait une contrepartie positive aux faibles salaires comparé au privé. De plus, les épreuves ne sont plus disciplinaires, elles sont équilibrées avec la didactique, et on a effectivement, je confirme, le statut de contractuel en stage de M1 et M2 MEEF. Par contre, les avis postés ici me dissuadent fortement de devenir enseignant. A vrai dire, j'ai du mal à me voir enseigner la grammaire anglaise et la phonétique à longueur de temps face à des élèves qui sont là par obligation et ne souhaitent pas forcément étudier. Je n'ai jamais personnellement assisté à un cours en collège ou en lycée, mais tous les avis se rejoignent à l'unanimité: c'est devenu un métier particulièrement ingrat où on est respecté ni par les jeunes, ni par les adultes, avec une charge de travail absolument énorme qui offrirait une bien meilleure rémunération dans la traduction. Sans parler de la mobilité nationale forcée et des REP/REP+ de Paris (académies de Créteil/Versailles) où sont placés la vaste majorité des néo-titulaires...
Selon les chiffres des études sérieuses (Insee) un enseignant certifié fait en moyenne 43h par semaine, voire bien plus en début de carrière ou en cas de changement de programme ou pendant les périodes soit de réunion (souvent selon les enseignants), soit d'examen, avec de plus en plus de missions. C'est très simple: si on fait 50h de traduction par semaine en première année en tant que traducteur, on touche aisément le double du salaire débutant d'un fonctionnaire-stagiaire, en travaillant avec des adultes, sans avoir à faire aucune discipline pour se faire respecter et écouter... Compte tenu de tous ces éléments, et de vos retours très précieux, j'ai pris rendez-vous avec un conseiller d'orientation psychologue pour me renseigner sur l'insertion professionnelle des traducteurs diplômés EMT (European Master of Translation) pour avoir une idée précise de mes perspectives d'emploi à l'issue de l'obtention du diplôme.
Je suis bien au courant des réformes, et elles me déçoivent dans leur ensemble. Le gouvernement semble vouloir saper le statut de fonctionnaire, qui protégeait les employés et garantissait une contrepartie positive aux faibles salaires comparé au privé. De plus, les épreuves ne sont plus disciplinaires, elles sont équilibrées avec la didactique, et on a effectivement, je confirme, le statut de contractuel en stage de M1 et M2 MEEF. Par contre, les avis postés ici me dissuadent fortement de devenir enseignant. A vrai dire, j'ai du mal à me voir enseigner la grammaire anglaise et la phonétique à longueur de temps face à des élèves qui sont là par obligation et ne souhaitent pas forcément étudier. Je n'ai jamais personnellement assisté à un cours en collège ou en lycée, mais tous les avis se rejoignent à l'unanimité: c'est devenu un métier particulièrement ingrat où on est respecté ni par les jeunes, ni par les adultes, avec une charge de travail absolument énorme qui offrirait une bien meilleure rémunération dans la traduction. Sans parler de la mobilité nationale forcée et des REP/REP+ de Paris (académies de Créteil/Versailles) où sont placés la vaste majorité des néo-titulaires...
Selon les chiffres des études sérieuses (Insee) un enseignant certifié fait en moyenne 43h par semaine, voire bien plus en début de carrière ou en cas de changement de programme ou pendant les périodes soit de réunion (souvent selon les enseignants), soit d'examen, avec de plus en plus de missions. C'est très simple: si on fait 50h de traduction par semaine en première année en tant que traducteur, on touche aisément le double du salaire débutant d'un fonctionnaire-stagiaire, en travaillant avec des adultes, sans avoir à faire aucune discipline pour se faire respecter et écouter... Compte tenu de tous ces éléments, et de vos retours très précieux, j'ai pris rendez-vous avec un conseiller d'orientation psychologue pour me renseigner sur l'insertion professionnelle des traducteurs diplômés EMT (European Master of Translation) pour avoir une idée précise de mes perspectives d'emploi à l'issue de l'obtention du diplôme.
- postulatNiveau 7
Pour tempérer un peu les avis négatifs donnés précédemment du métier... Je pense que c'est un métier qui vaut le coup si :
- on a l'agrégation qui donne un salaire correct ;
- on a affaire à un public pas trop compliqué ;
- on enseigne une matière pas trop chronophage (niveau correction de copies, on n'est pas tous à égalité) ;
- on n'a pas peur de s'exiler un certain temps loin de ses attaches ;
- et surtout si on ne prend pas trop les choses à cœur...
Ca fait quand même quelques "si" mais c'est un métier qui peut être intéressant !
- on a l'agrégation qui donne un salaire correct ;
- on a affaire à un public pas trop compliqué ;
- on enseigne une matière pas trop chronophage (niveau correction de copies, on n'est pas tous à égalité) ;
- on n'a pas peur de s'exiler un certain temps loin de ses attaches ;
- et surtout si on ne prend pas trop les choses à cœur...
Ca fait quand même quelques "si" mais c'est un métier qui peut être intéressant !
- VinZTDoyen
postulat a écrit:Pour tempérer un peu les avis négatifs donnés précédemment du métier... Je pense que c'est un métier qui vaut le coup si :
- on a l'agrégation qui donne un salaire correct ;
- on a affaire à un public pas trop compliqué ;
- on enseigne une matière pas trop chronophage (niveau correction de copies, on n'est pas tous à égalité) ;
- on n'a pas peur de s'exiler un certain temps loin de ses attaches ;
- et surtout si on ne prend pas trop les choses à cœur...
Ca fait quand même quelques "si" mais c'est un métier qui peut être intéressant !
Bref, être prof agrégé d'EPS en DROM ça peut valoir le coup, si t'aimes la mer.
_________________
« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- Jean789Niveau 1
postulat a écrit:Pour tempérer un peu les avis négatifs donnés précédemment du métier... Je pense que c'est un métier qui vaut le coup si :
- on a l'agrégation qui donne un salaire correct ;
- on a affaire à un public pas trop compliqué ;
- on enseigne une matière pas trop chronophage (niveau correction de copies, on n'est pas tous à égalité) ;
- on n'a pas peur de s'exiler un certain temps loin de ses attaches ;
- et surtout si on ne prend pas trop les choses à cœur...
Ca fait quand même quelques "si" mais c'est un métier qui peut être intéressant !
L'agrégation est bien trop difficile pour moi, j'ai déjà consulté le programme et les épreuves. Je vise donc enseignant certifié en anglais, de préférence en collège. Qu'en serait-il du temps de travail et du comportement des élèves? Au lycée j'ose imaginer que ça serait meilleur niveau comportement mais les copies à corriger sont plus complexes, sans compter de la pression du bac en terminale...
- A TuinVénérable
postulat a écrit:Pour tempérer un peu les avis négatifs donnés précédemment du métier... Je pense que c'est un métier qui vaut le coup si :
- on a l'agrégation qui donne un salaire correct ;
- on a affaire à un public pas trop compliqué ;
- on enseigne une matière pas trop chronophage (niveau correction de copies, on n'est pas tous à égalité) ;
- on n'a pas peur de s'exiler un certain temps loin de ses attaches ;
- et surtout si on ne prend pas trop les choses à cœur...
Ca fait quand même quelques "si" mais c'est un métier qui peut être intéressant !
C'est, intéressant.
Mais j'avoue qu'à partir d'un certain âge, quand tu constates que ton salaire stagne, n'évolue guère avec les échelons, et que tu vois d'autres gens du même âge qui ont perçu une évolution salariale, ça gêne un peu je trouve.
Il faudrait vraiment une évolution visible du salaire avec le temps : avec le temps, on devient plus chevronné, il y des projets menés, un investissement conséquent. Considérant ces éléments, le salaire n'est pas satisfaisant au regard des actions menées.
- LefterisEsprit sacré
C'est déjà allé à très grande vitesse entre 2011 et maintenant, l'édifice est complètement ébranlé, il ne reste plus qu'à donner le dernier coup de pioche.CarmenLR a écrit:Lefteris a écrit:On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.
A noter que CAP2022 concerne toute la fonction publique et que le corps enseignant est particulièrement visé car représentant les gros bataillons.
L'Etat compte sur l'apathie des enseignants pour accélérer l'opération de saccage des statuts de la fonction publique en général.
Rappelons les grandes lignes de ce saccage (organisé par la technocratie, l'"Etat profond", qui prend ses instructions de Bercy, qui les prend de Bruxelles, qui les prend de la finance...) tous ministres confondus, qui ne font que mettre leur patte sur des aspects annexes :
- destruction de 80 000 postes sous Chatel ( Avec Blanquer à la manœuvre derrière, déjà)
- réforme du lycée n°1
- Acte I de la territorialisation avec Peillon. Saccage du LP
- coup de ciseau dans les statuts avec Hamon
-Saccage du collège avec NVB
- diminution des indemnités : tutorat, prime de 3 HS, (IMP payées au plus bas tarif par rapport aux HSE)
- PPCR qui ralentit globalement les carrières et introduit une forte dose de management pur contraindre les enseignants à faire de l'extra-disciplinaire
- suppression des CAP de mutation et d'avancement
et bien entendu le gel constant du point d'indice.
Il est vrai que les réformes visent essentiellement l'EN, qui représente la moitié des effectifs de la FPE, par exemple le gel du point d'indice ou le ralentissement global des carrières. Pour beaucoup d'autres corps, afin de ne pas les écoeurer et les mettre en grève parce qu'on a un besoin immédiat, il y a des compensations (réduction du nombre d'échelons, de leur durée, ajout d'un grade de débouché, régime indemnitaire). Mais là, ça va cogner très très dur, pour que l'EN soit une garderie moins coûteuse. Contractualisation maximale, augmentation des ORS et des tâches annexes, réforme des retraites, mutations discrétionnaires.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- conditions de travail dans les salles de cours
- [Privé] Appel à témoignages : quelles sont vos conditions de travail dans l'enseignement privé ?
- L'enseignement privé offre-t-il de meilleures conditions de vie aux professeurs ?
- conditions de travail des non-titulaires à temps partiel dans le privé
- conditions d'entrée dans le métier après une carrière dans le privé
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum