- CarmenLRNeoprof expérimenté
Sauf erreur, la bonification de 1000 points dont il est question porte sur l'académie (inter) et non sur l'établissement (intra).
- User20159Esprit éclairé
Lefteris a écrit:Parmi mes classes, j'ai une classe d'horribles, cette année, et sans exagérer deux tiers sont comme ça, bien pesé. Mais ce genre de réflexion, je l'ai entendu plusieurs fois, des collègues ont été traités de "clochards". Je peux en étaler une litanie, de ces réflexions, sur des années...
@Lefteris, des imbéciles qui nous traitaient de clochards, en REP, on en a tous eu. Et je ne parle même pas de certains entretiens d'orientation 3e ou le gamin/gamine à 6 de moyenne t'explique
Cassandrine a écrit:J'ai vu un certain nombre de vacataires ne rester que trois semaines et abandonner le poste qu'ils avaient mis sur un piédestal. Bien souvent, les personnes voient la classe comme à l'époque où ils étaient élèves. Ils ne connaissent pas le côté prof (la concentration , les décisions à prendre dans la seconde, la capacité de répartie à avoir, la patience... )
Il n'est pas question bien sûr d'idéaliser le métier, après les réponses que vous avez apportées sont assez complètes.
- Jean789Niveau 1
CarmenLR a écrit:Sauf erreur, la bonification de 1000 points dont il est question porte sur l'académie (inter) et non sur l'établissement (intra).
Si le cas médical est reconnu prioritaire par l’administration pour l’agent, son conjoint ou un enfant, alors la bonification médicale sera de 1000 points. Le plus souvent, cette bonification ne pourra concerner qu’un ou plusieurs vœux larges (commune, département). Cependant, exceptionnellement, elle peut porter sur un établissement précis ou une zone de remplacement.
Je ne peux pas poster la source étant nouvel utilisateur de neoprofs, mais c'est sgen-cfdt.
- Dadoo33Grand sage
Jean789 a écrit:CarmenLR a écrit:Sauf erreur, la bonification de 1000 points dont il est question porte sur l'académie (inter) et non sur l'établissement (intra).
Si le cas médical est reconnu prioritaire par l’administration pour l’agent, son conjoint ou un enfant, alors la bonification médicale sera de 1000 points. Le plus souvent, cette bonification ne pourra concerner qu’un ou plusieurs vœux larges (commune, département). Cependant, exceptionnellement, elle peut porter sur un établissement précis ou une zone de remplacement.
Je ne peux pas poster la source étant nouvel utilisateur de neoprofs, mais c'est sgen-cfdt.
Attention les 1000 points ne sont pas automatiques. Il faut que la demande soit validée par une commission... et ce n’est pas toujours gagné.
- Lisak40Expert spécialisé
Il est bien écrit "excpetionnellement" sur le texte que tu as posté @Jean789, et dans l'EN quand il est écrit exceptionnellement, j'aurais tendance à penser que cela veut plutôt dire "jamais". Et comme le dit @Dadoo33, il faut que cela soit validé par une commission, donc c'est loin d'être évident. En outre n'oublie pas que lors de ton année de stage tu ne bénéficieras pas à priori de ces points supplémentaires... Et aussi, j'ai le souvenir d'un co-stagiaire ayant un handicap : les conditions de travail l'ont fait abandonner : parce que même en supposant qu'il puisse bénéficier de points qui lui garantiraient un établissement peut-être plus facile en matière de gestion de classe (ou avec plus de moyens si en REP +) une fois titularisé, il s'est rendu compte que son handicap était incompatible avec la fonction justement lors de son stage. Je ne dis pas que c'est ton cas évidemment, mais il faut bien avoir cela à l'esprit : être prof est un métier physique, donc il faut être physiquement "apte".
- CitoyenNiveau 7
HORA a écrit:pseudo-intello a écrit:Ca veut le coup d'essayer de bosser l'espagnol intensivement pendant ces vacances d'été, afin de voir à quel point tu peux progresser.
Sinon, j'ai un copain qui est devenu prof, mais en Écosse (de français, donc). Il gagne sa vie bien mieux que moi ; il a davantage d'obligations "statutaires" (pour l'instant...), mais ça se passe bien en classe (il est dans un bahut privé, aussi).
Après, faut être prêt à faire sa vie dans un autre pays.
C'est ça que je finis par trouver étonnant. En France les enseignants sont piétinés (pouvoir d'achat, considération sociale). Bon. Mais est-ce seulement parce que nous nous laissons piétiner ? Les enseignants écossais réussissent-ils à créer un rapport de forces qui ne se limite pas à écrire sur des pancartes qu'ils sont pas contents ? Ou est-ce aussi parce que notre caste dirigeante a choisi de former au plus bas coût de la future main d'oeuvre épuisable au plus bas coût ?
Je ne suis pas sûr que dans les pays où les profs sont mieux payés (ils sont nombreux en Europe) que ce soit grâce à des luttes et à des grèves. C'est plutôt l'image qu'ont les citoyens de l'enseignement et des profs, et en France, elle est mauvaise. Bref, pour nos concitoyens (donc pour les électeurs) nous ne valons pas la peine d'être bien payés : nous avons trop de vacances, nous ne foutons pas grand chose et nous ne savons pas nous occuper correctement de leurs rejetons qui eux, valent de l'or. L'opinion voudrait plutôt qu'on travaille plus pour le même salaire...
- EuphémiaNiveau 10
D'autant qu'avec la maîtrise de plus en plus faible de la langue et de la lecture par les élèves, il n'y aura bientôt plus personne à recruter.Lefteris a écrit:Les disciplines non monnayables (littéraires) vont être fuies en masse, abandonnées par les étudiants potentiels, et ça a commencé aussi.
_________________
L’école est un lieu admirable. J’aime que les bruits extérieurs n’y entrent point. (Alain)
L'esprit critique, c'est, au minimum, un esprit qui n’a pas peur des mots. (Jean-Claude Michéa)
- CitoyenNiveau 7
Euphémia a écrit:D'autant qu'avec la maîtrise de plus en plus faible de la langue et de la lecture par les élèves, il n'y aura bientôt plus personne à recruter.Lefteris a écrit:Les disciplines non monnayables (littéraires) vont être fuies en masse, abandonnées par les étudiants potentiels, et ça a commencé aussi.
Si, il y aura ces élèves...et imaginez la suite.
- LadyOlennaModérateur
Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les gens ne nous croient pas quand on explique nos conditions de travail ? Mes amis qui ne sont pas profs faisaient mine de comprendre en me parlant des cours et des copies, mais je me tuais à leur expliquer que ce n'est pas tellement ça le problème (mais plutôt tout ce qui a été évoqué ici : les réunions, les croix dans les items, la paperasse...) : ils ne me comprenaient pas.
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
Un dernier exemple : ma coiffeuse l'autre jour se plaint de la situation et des conditions de travail de ses employées. Je l'écoute, la crois, compatis. J'enchaîne avec les professeurs de mon établissement, en expliquant qu'ils sont fatigués, certains à bout. Incrédule elle me demande "ben pourquoi ??". Je développe (port du masque, changements de salle, fatigue...). Elle me coupe la parole "oh ça va hein, ils travaillent moins que mes coiffeuses !" Je n'ai pas pu partir car j'avais des papillotes plein la tête, mais j'étais outrée.
C'est ça que je ne m'explique pas : pourquoi on ne nous croit pas ??
Même @Jean789, qui est au fait un peu de ce qui se passe, semble surpris de nos messages.
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
Un dernier exemple : ma coiffeuse l'autre jour se plaint de la situation et des conditions de travail de ses employées. Je l'écoute, la crois, compatis. J'enchaîne avec les professeurs de mon établissement, en expliquant qu'ils sont fatigués, certains à bout. Incrédule elle me demande "ben pourquoi ??". Je développe (port du masque, changements de salle, fatigue...). Elle me coupe la parole "oh ça va hein, ils travaillent moins que mes coiffeuses !" Je n'ai pas pu partir car j'avais des papillotes plein la tête, mais j'étais outrée.
C'est ça que je ne m'explique pas : pourquoi on ne nous croit pas ??
Même @Jean789, qui est au fait un peu de ce qui se passe, semble surpris de nos messages.
- Isis39Enchanteur
LadyOlenna a écrit:Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les gens ne nous croient pas quand on explique nos conditions de travail ? Mes amis qui ne sont pas profs faisaient mine de comprendre en me parlant des cours et des copies, mais je me tuais à leur expliquer que ce n'est pas tellement ça le problème (mais plutôt tout ce qui a été évoqué ici : les réunions, les croix dans les items, la paperasse...) : ils ne me comprenaient pas.
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
Un dernier exemple : ma coiffeuse l'autre jour se plaint de la situation et des conditions de travail de ses employées. Je l'écoute, la crois, compatis. J'enchaîne avec les professeurs de mon établissement, en expliquant qu'ils sont fatigués, certains à bout. Incrédule elle me demande "ben pourquoi ??". Je développe (port du masque, changements de salle, fatigue...). Elle me coupe la parole "oh ça va hein, ils travaillent moins que mes coiffeuses !" Je n'ai pas pu partir car j'avais des papillotes plein la tête, mais j'étais outrée.
C'est ça que je ne m'explique pas : pourquoi on ne nous croit pas ??
Même @Jean789, qui est au fait un peu de ce qui se passe, semble surpris de nos messages.
Les seuls qui nous croient sont ceux qui vivent avec nous, ou qui sont très proches. J'ai une voisine dont la fille est prof aussi. Quand elle me croise : "Cela doit être dur en ce moment, vous avez les conseils de classe" ou "Les vacances arrivent, vous allez pouvoir vous reposer" ou "Je vous plains de faire cours toute la journée avec un masque". Cela change des remarques à la con "Encore les vacances ?".
La plupart des gens sont fixés sur le nombre d'heures de cours et ne voient pas le reste. Ils s'imaginent qu'on exagère.
- zigmag17Guide spirituel
Si nous travaillions dans une vitrine au vu et au su de tous les passants, il y aurait moins d'incrédules. N'importe quel commerçant est vu "en action". Nous sommes dans nos salles de classe, loin des bruits du monde (je n'ai pas dit "loin des bruits que nous apportent les élèves qui en viennent, de ce monde"). Pour la plupart des gens, invisibilité + vagues souvenirs de leurs années de collège/lycée = c'est suffisant pour se forger une opinion, définitive et objective, bien sûr Sans compter l'arrière-boutique, savamment mise en scène par exemple ici dans la boucherie-charcuterie du coin, ouverte pour que les clients voient bien qu'à l'arrière on s'active à débiter; on pourrait faire la même chose et proposer une arrière-salle visible de la rue, où l'on verrait les profs masqués attablés devant des copies et des manuels.LadyOlenna a écrit:Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les gens ne nous croient pas quand on explique nos conditions de travail ? Mes amis qui ne sont pas profs faisaient mine de comprendre en me parlant des cours et des copies, mais je me tuais à leur expliquer que ce n'est pas tellement ça le problème (mais plutôt tout ce qui a été évoqué ici : les réunions, les croix dans les items, la paperasse...) : ils ne me comprenaient pas.
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
Un dernier exemple : ma coiffeuse l'autre jour se plaint de la situation et des conditions de travail de ses employées. Je l'écoute, la crois, compatis. J'enchaîne avec les professeurs de mon établissement, en expliquant qu'ils sont fatigués, certains à bout. Incrédule elle me demande "ben pourquoi ??". Je développe (port du masque, changements de salle, fatigue...). Elle me coupe la parole "oh ça va hein, ils travaillent moins que mes coiffeuses !" Je n'ai pas pu partir car j'avais des papillotes plein la tête, mais j'étais outrée.
C'est ça que je ne m'explique pas : pourquoi on ne nous croit pas ??
Même @Jean789, qui est au fait un peu de ce qui se passe, semble surpris de nos messages.
Dans le même ordre d'idées, l'exemple est souvent donné du présentateur du JT qui n'apparaît que comme un débiteur de prompteur: on pourrait lui dire facilement "Oh ben c'est cool, lire vingt minutes par jour trois lignes et lancer deux interviews, tu te biles pas trop mon gars hein!"
- LadyOlennaModérateur
Pourtant personne ne remet en cause la parole des employés d'Orange qui ont subi un management qui en ont amené certains au suicide. Même les employés de La Poste ou les cheminots (eux aussi longtemps vus comme des fainéants) sont crus maintenant quand ils parlent de dégradation de leur statut et de leurs conditions de travail. Pourquoi pas nous ?
Je sais pas, pour reprendre mon exemple de ma coiffeuse, je me serais jamais permis de lui répondre "oh ça va, elles font que discuter avec les clientes en coupant des cheveux hein !"
Je sais pas, pour reprendre mon exemple de ma coiffeuse, je me serais jamais permis de lui répondre "oh ça va, elles font que discuter avec les clientes en coupant des cheveux hein !"
- pseudo-intelloSage
Les gens ont passé 15-20 ans de leur vie à ne voir qu, toujours, la mêmme aprtie émergée de l'iceberg. Ils comprennent mal qu'il y en a en-dessous.
Et puis ils envient nos sacro-saintes vacances, surtout qu'ils galèrent parfois à faire garder leurs enfants pendant ces périodes. Bon, je les comprends ; ce qui me fait reter dans le boulot, là, tout de suite, ce sont les vacances aussi. Sinon, j'aurais déjà candidaté à d'autres concours depuis quelques années.
... car par définition, le travail invisible... il n’est pas vu. C'est un peu la même chose, en réalité, que quand j'essaie de faire comprendre à mon mari à quel point j'en fais beaucopu plus que lui à la maison ; la charge mentale, les micro-taches qui prennent 21 secondes mais qui vont gripper les rouages si elles ne sont pas faites (et qui s'accumulent), ça compte, et ça ne se voit pas. Ni l'enchaînement de tâches et d'étapes juste pour amener le môme chez l'ophtalmo : (appeler 3 fois pour prendre RDV, prévenir la maîtresse, voir ce qui l'arrange le mieu comme heure pour chercher son môme sans lui caser son cours en deux, aller chercher les gouttes à la pharmacie, rédiger le mot sur les gouttes pour nounou, prévenir nounou, re-prévenir la maîtresse la veille car elle a autre chose à penser, préparer les gouttes sur la tables pour ne pas les oublier, réfléchir à où les ranger pour qu'elles ne soient pas oubliées à l’école, re-prévenir nounou d'où trouver les gouttes parce que t'es pas sûre que le môme va y penser. Techniquement, tu as amené ton môme chez l’ophtalmo. Le reste, ce sont que des petits trucs annexes vit-faits. Ben pour le prof, c'est pareil : il a ses 18h, et le reste est perçu comme des micro-trucs annexes vite-fait.
Oui, c'est navrant.
Et puis ils envient nos sacro-saintes vacances, surtout qu'ils galèrent parfois à faire garder leurs enfants pendant ces périodes. Bon, je les comprends ; ce qui me fait reter dans le boulot, là, tout de suite, ce sont les vacances aussi. Sinon, j'aurais déjà candidaté à d'autres concours depuis quelques années.
... car par définition, le travail invisible... il n’est pas vu. C'est un peu la même chose, en réalité, que quand j'essaie de faire comprendre à mon mari à quel point j'en fais beaucopu plus que lui à la maison ; la charge mentale, les micro-taches qui prennent 21 secondes mais qui vont gripper les rouages si elles ne sont pas faites (et qui s'accumulent), ça compte, et ça ne se voit pas. Ni l'enchaînement de tâches et d'étapes juste pour amener le môme chez l'ophtalmo : (appeler 3 fois pour prendre RDV, prévenir la maîtresse, voir ce qui l'arrange le mieu comme heure pour chercher son môme sans lui caser son cours en deux, aller chercher les gouttes à la pharmacie, rédiger le mot sur les gouttes pour nounou, prévenir nounou, re-prévenir la maîtresse la veille car elle a autre chose à penser, préparer les gouttes sur la tables pour ne pas les oublier, réfléchir à où les ranger pour qu'elles ne soient pas oubliées à l’école, re-prévenir nounou d'où trouver les gouttes parce que t'es pas sûre que le môme va y penser. Techniquement, tu as amené ton môme chez l’ophtalmo. Le reste, ce sont que des petits trucs annexes vit-faits. Ben pour le prof, c'est pareil : il a ses 18h, et le reste est perçu comme des micro-trucs annexes vite-fait.
Oui, c'est navrant.
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- InvitéInvité
Il y a un déni énorme sur l'école de la part de la société toute entière, que j'analyse comme un évitement face à la catastrophe pour les nouvelles générations. Elle est là, on le sait, mais quand on est parent de surcroi, on rejette la faute sur les autres, les profs étant en première ligne. Récemment, je racontais, je ne le fais jamais d'habitude, à mes beaux-parents, que j'étais venue au secours d'une collègue dont l'élève menaçait un autre avec une machette. Ils ont rigolé, me disant qu'on ne s'ennuyait pas dans mon bahut. J'étais estomaquée, je le raconte ensuite à une infirmière qui me fait un soin , qui me dit que les profs se plaignent sans cesse et que j'aurai toutes les vacances pour m'en remettre. Bref, je ne dis plus rien, car entre ceux qui vous jalousent et ceux à qui vous faites pitié, c'est perdu d'avance.
- A TuinVénérable
LadyOlenna a écrit:
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
J'adore.
Le pire c'est vrai, les gens mesquins envers les professeurs sont aussi les plus envieux de leurs vacances, c'est un constat.
Les fameuses. Pourtant j'en profite quand je peux pour m'avancer de mon travail en effet, donc ce n'est pas juste du temps disponible pour garder les enfants.
En revanche, heureusement il y a aussi des gens qui sont pleinement conscients des difficultés liées à ce métier.
Concernant les coiffeuses, je dois avoir les mêmes que Lady Olenna. Chaque fois que j'y vais et qu'il est question de la crise sanitaire, leur credo c'est "rien à battre, je continue à vivre et je fais mes soirées entre copines, et mon prochain voyage, et zut je vais pas pouvoir aller à Londres, quelle détresse". Et elles croient qu'on est bien planqués et qu'on a peu d'élèves et de travail.
Du coup, j'en ai aussi déduit qu'elles doivent toucher une meilleure paye que moi, parce que mes considérations quotidiennes en temps habituel ne sont pas de savoir si je vais pouvoir aller à Londres pour me promener .... Juste l'impression que nous vivons sur des sphères différentes.
- Ajonc35Sage
Tu oublies le souvenir du prof qui n'en foutait pas une. Perso je n'ai qu'un seul nom, mais ma fille en a eu, comme elle en a eu qui passaient leur temps à bosser.zigmag17 a écrit:Si nous travaillions dans une vitrine au vu et au su de tous les passants, il y aurait moins d'incrédules. N'importe quel commerçant est vu "en action". Nous sommes dans nos salles de classe, loin des bruits du monde (je n'ai pas dit "loin des bruits que nous apportent les élèves qui en viennent, de ce monde"). Pour la plupart des gens, invisibilité + vagues souvenirs de leurs années de collège/lycée = c'est suffisant pour se forger une opinion, définitive et objective, bien sûr Sans compter l'arrière-boutique, savamment mise en scène par exemple ici dans la boucherie-charcuterie du coin, ouverte pour que les clients voient bien qu'à l'arrière on s'active à débiter; on pourrait faire la même chose et proposer une arrière-salle visible de la rue, où l'on verrait les profs masqués attablés devant des copies et des manuels.LadyOlenna a écrit:Moi ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi les gens ne nous croient pas quand on explique nos conditions de travail ? Mes amis qui ne sont pas profs faisaient mine de comprendre en me parlant des cours et des copies, mais je me tuais à leur expliquer que ce n'est pas tellement ça le problème (mais plutôt tout ce qui a été évoqué ici : les réunions, les croix dans les items, la paperasse...) : ils ne me comprenaient pas.
Ma tante m'a appelée ce matin, elle me demande si j'ai du boulot pendant ces vacances. Je lui réponds un peu, deux journées environ. Elle compatit et me plaint : mais Tatie, quand j'étais prof je bossais beaucoup plus que deux jours pendant mes vacances, et tu ne t'en es jamais inquiétée
Un dernier exemple : ma coiffeuse l'autre jour se plaint de la situation et des conditions de travail de ses employées. Je l'écoute, la crois, compatis. J'enchaîne avec les professeurs de mon établissement, en expliquant qu'ils sont fatigués, certains à bout. Incrédule elle me demande "ben pourquoi ??". Je développe (port du masque, changements de salle, fatigue...). Elle me coupe la parole "oh ça va hein, ils travaillent moins que mes coiffeuses !" Je n'ai pas pu partir car j'avais des papillotes plein la tête, mais j'étais outrée.
C'est ça que je ne m'explique pas : pourquoi on ne nous croit pas ??
Même @Jean789, qui est au fait un peu de ce qui se passe, semble surpris de nos messages.
Dans le même ordre d'idées, l'exemple est souvent donné du présentateur du JT qui n'apparaît que comme un débiteur de prompteur: on pourrait lui dire facilement "Oh ben c'est cool, lire vingt minutes par jour trois lignes et lancer deux interviews, tu te biles pas trop mon gars hein!"
- joebar69Fidèle du forum
Vous vous faites du mal à essayer de convaincre ces gens !
En France (en particulier), il y a une jalousie maladive entre salariés du privé et du public.
Y'a qu'à voir les discussions sur la réforme des retraites. Certain-e-s salarié-e-s du privé sont prêt-e-s à perdre des avantages tant que les fonctionnaires en perdent plus !!
A partir de là ...
En France (en particulier), il y a une jalousie maladive entre salariés du privé et du public.
Y'a qu'à voir les discussions sur la réforme des retraites. Certain-e-s salarié-e-s du privé sont prêt-e-s à perdre des avantages tant que les fonctionnaires en perdent plus !!
A partir de là ...
- Clecle78Bon génie
Ma kiné m'a expliqué l'autre jour que son fils avait hâte d'aller au collège "pour ne rien foutre' vu que les profs sont toujours absents, surtout ceux qui ont eu le mauvais goût d'attraper le covid et de ne pas s'en être remis. Quelle tristesse ....
- A TuinVénérable
En même temps pour tenir ce discours, elle ne doit pas être bien nette non plus la dame. Oh punaise.
- Clecle78Bon génie
Justement si. Elle est très sympa, c'est ça le pire. Cette image du prof feignant est complètement rentrée dans les moeurs et c'est impossible à déconstruire.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Comme tout cela est savamment orchestré par l'Etat à coup de fraises et autres fredaines, je dirais qu'il s'agit d'un cas de discrimination systémique à l'égard d'une communauté, ici professionnelle.
J'ai récemment signalé un commentaire Facebook pour incitation à la haine "C****** de profs". Refusé, car jugé commenon discriminatoire. Je pense que "C******* de journalistes" génèrerait immédiatement les foudres.
J'ai récemment signalé un commentaire Facebook pour incitation à la haine "C****** de profs". Refusé, car jugé commenon discriminatoire. Je pense que "C******* de journalistes" génèrerait immédiatement les foudres.
- Ajonc35Sage
Tu oublies que la charge de travail qui se renouvelle d'année en année va croissante. Plus de 40 ans d'enseignement. A mes débuts préparations, corrections, réunions ( le plus souvent intéressantes, pas de la reunionite) , réunions avec les parents mais plus faciles, conseils de classe. Point.Pat B a écrit:En complément, bien que n'étant pas dans ta matière :
Oui, il existe encore des tas d'élèves sympathiques, motivés et travailleurs, mais davantage en lycée qu'en collège de mon humble avis, et davantage dans certains établissements que dans d'autres (l'effet de groupe jouant un rôle non négligeable pour transformer l'élève sympathique en élève pénible)
Les relations, l'autonomie, comment dire... Comme dit avant moi : tu es seul pour préparer ton cours, pour décider de la façon dont tu vas faire passer les notions, dont tu vas évaluer, tu es libre, enfin, dans le cadre du respect des programmes officiels... mais tu es (souvent) seul aussi pour faire face à parent mécontent, à l'élève récalcitrant, à la classe difficile (ça dépend des établissements et de leurs chefs, ça aussi).
L'ambiance entre collègues est souvent plutôt bonne, voire très bonne, même si, dans tout groupe d'humains, il peut y avoir des animosités et des incompatibilités de caractère... ben on se contente de ne pas trop discuter tout en étant capables de bosser ensemble pour l'essentiel.
La charge de travail... déjà, oublie le "après la première année". La première année, oui, tu vas construire tes cours sur les niveaux que tu auras cette année-là, cours que tu consolideras l'année suivante... mais c'est à refaire à chaque fois que tu passes de lycée à collège ou l'inverse, qu'au sein d'un même établissement tu changes de niveau, ou simplement que tu changes de manuel, ou parce que not'bon'ministre s décidé de faire une énième réforme de refaire tous les programmes... Idéalement, faut compter 2 ou 3 années sur un niveau pour avoir "fait" le programme et être à peu près satisfait de ses cours. Ensuite, effectivement, la charge de travail baisse jusqu'au prochain changement de niveau ou réforme... Et on oublie souvent, dans cette charge de travail, les réunions de parents, conseils de classe et autres, souvent tard le soir...
En bref : retiens que tu n'auras pas de week-end et/ou pas de soirée, en fonction de la façon dont tu t'organises. On a l'avantage de placer cette charge de travail quand on veut, par contre. Personnellement, en lycée je bosse souvent le soir jusqu'à 22h (mais aussi parce que j'ai une famille à charge en début de soirée), et je bosse plusieurs heures le WE, mais je ne m'avance pas autant que certains pendant les vacances... en collège c'était plus léger mais je rentrais beaucoup trop épuisée après une journée de cours (élèves récalcitrants) pour pouvoir travailler.
Bonne réflexion !
Depuis réunionites, corrections plus longues car les élèves ont plus de difficultés, corrigés plus nombreux à taper car les horaires se sont réduits et avec des élèves plus lents, moins autonomes, photocopies particulières, compétences et réunions qui vont avec... sans compter que pour la discipline, autrefois surtout des évaluations de connaissance, aujourd'hui que sur documents et trouver le bon document adapté au niveau, au niveau moyen de nos élèves c'est fastidieux, sans compter s'il faut trouver de plus en plus de diversité dans les activités sinon on les perd....
Mais le plus souvent le programme change quand on pense être au top, si ce n'est pas le programme, c'est le livre. J'aime bien changé mais changer pour changer. 🤨
Et c'est sans compter l'actualité, on ne peut passer à côté, surtout pas. Je ne parle pas d'un hommage minute mais d'une vraie situation. C'est une exposition, c'est un attentat, le décès d'une personne de premier plan. Donc être reactit, adaptable et cela demande du temps.
J'oublie aussi la charge mentale et quand tu as beaucoup de classes, des niveaux différents, des classes de niveau différent, des heures annexes et pour moi dans l'agriculture, la pluridisciplinarité avec des thèmes choisis en équipe et que nous aimons varier chaque année. Donc réunion, séquences préparées à 2 voire plus. C'est mon vécu il y en a beaucoup d'autres.
- DanskaProphète
LadyOlenna a écrit:Pourtant personne ne remet en cause la parole des employés d'Orange qui ont subi un management qui en ont amené certains au suicide. Même les employés de La Poste ou les cheminots (eux aussi longtemps vus comme des fainéants) sont crus maintenant quand ils parlent de dégradation de leur statut et de leurs conditions de travail. Pourquoi pas nous ?
Je sais pas, pour reprendre mon exemple de ma coiffeuse, je me serais jamais permis de lui répondre "oh ça va, elles font que discuter avec les clientes en coupant des cheveux hein !"
Parfois on devrait peut-être, justement (je finis par manquer sérieusement de diplomatie quand j'entends des discours pareils, ça me saoule, et c'est tellement répandu !).
- A TuinVénérable
Tout-à-fait. Pareil pour les projets, à une époque certaines choses donnaient lieu à des heures supplémentaires payées pour compenser le temps passé, depuis quelques années, il faut se brosser car rien ne tombe. L'an dernier j'ai râlé. A un moment ça va bien le bénévolat aussi. Ca prend du temps, c'est du temps qui ne revient pas, la paye ne bouge pas, à un moment stop. Ils n'ont qu'à payer quand il y a des projets de faits, c'est la moindre des choses. Ou alors il vaut mieux se payer en temps libre !
- Mr ZedNiveau 4
Lefteris a écrit:Ils voient comment ils nous font ch.. , ce qu'ils sont, et n'imaginent pas qu'il puisse en être autrement. En plus ils savent qu'on ne gagne pas grand-chose, et ça, c'est un des plus grands objets de leur mépris. Ils ne parlent que d'argent, ne vénèrent que le fric. Quand on leur parle d'un auteur, le premier mot c'est : "il était riche ?".
Et ? L'argent est ton moteur ? Si non je ne vois pas en quoi ça peut te gêner qu'ils pensent ça.
Un élève me dirait ça, je lui dirais que l'argent ne fait pas tout dans la vie. Si tu démarres au quart de tour quand ils disent un truc comme ça, alors ils continueront, juste pour rire.
Mes élèves (et certains profs) peuvent bien penser ce qu'ils veulent, pour moi la fonction de prof reste quelque chose à la fois de prestigieux ET de valeureux. On est au plus près du terrain, on ne se planque pas nous. On est les descendants d'une riche histoire de l'école républicaine. Libre à vous de vous voir déclassés, moi je suis fier d'être prof (et enfant de prof et frère de prof).
Si les élèves ressentent qu'on est à notre place et heureux d'être là, ils ne nous attaqueront pas là-dessus. Quand bien même ça glisserait sur moi.
Ils peuvent finir millionnaires, si ce sont des *** finis, ce seront des *** finis.
En tous cas REP ou pas, on ne m'a jamais tenu ce discours-là dans une classe.
_________________
Capes / PLP 2009
En poste fixe Collège
- [Privé] Appel à témoignages : quelles sont vos conditions de travail dans l'enseignement privé ?
- conditions de travail dans les salles de cours
- L'enseignement privé offre-t-il de meilleures conditions de vie aux professeurs ?
- conditions de travail des non-titulaires à temps partiel dans le privé
- conditions d'entrée dans le métier après une carrière dans le privé
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