- LefterisEsprit sacré
C'est déjà allé à très grande vitesse entre 2011 et maintenant, l'édifice est complètement ébranlé, il ne reste plus qu'à donner le dernier coup de pioche.CarmenLR a écrit:Lefteris a écrit:On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.
A noter que CAP2022 concerne toute la fonction publique et que le corps enseignant est particulièrement visé car représentant les gros bataillons.
L'Etat compte sur l'apathie des enseignants pour accélérer l'opération de saccage des statuts de la fonction publique en général.
Rappelons les grandes lignes de ce saccage (organisé par la technocratie, l'"Etat profond", qui prend ses instructions de Bercy, qui les prend de Bruxelles, qui les prend de la finance...) tous ministres confondus, qui ne font que mettre leur patte sur des aspects annexes :
- destruction de 80 000 postes sous Chatel ( Avec Blanquer à la manœuvre derrière, déjà)
- réforme du lycée n°1
- Acte I de la territorialisation avec Peillon. Saccage du LP
- coup de ciseau dans les statuts avec Hamon
-Saccage du collège avec NVB
- diminution des indemnités : tutorat, prime de 3 HS, (IMP payées au plus bas tarif par rapport aux HSE)
- PPCR qui ralentit globalement les carrières et introduit une forte dose de management pur contraindre les enseignants à faire de l'extra-disciplinaire
- suppression des CAP de mutation et d'avancement
et bien entendu le gel constant du point d'indice.
Il est vrai que les réformes visent essentiellement l'EN, qui représente la moitié des effectifs de la FPE, par exemple le gel du point d'indice ou le ralentissement global des carrières. Pour beaucoup d'autres corps, afin de ne pas les écoeurer et les mettre en grève parce qu'on a un besoin immédiat, il y a des compensations (réduction du nombre d'échelons, de leur durée, ajout d'un grade de débouché, régime indemnitaire). Mais là, ça va cogner très très dur, pour que l'EN soit une garderie moins coûteuse. Contractualisation maximale, augmentation des ORS et des tâches annexes, réforme des retraites, mutations discrétionnaires.
- postulatNiveau 7
Pour le comportement des élèves, il est bien difficile de répondre à la question car c'est la loterie ! On peut avoir la chance de tomber dans un collège/lycée tranquille ou alors tomber dans un établissement vraiment compliqué...Jean789 a écrit:
Qu'en serait-il du temps de travail et du comportement des élèves? Au lycée j'ose imaginer que ça serait meilleur niveau comportement mais les copies à corriger sont plus complexes, sans compter de la pression du bac en terminale...
Globalement, je suis assez d'accord pour dire que le lycée demande moins d'énergie niveau gestion de classe (et encore, les STMG à 35, ça peut être très sportif ) mais qu'en revanche, il y a plus de travail car il faut en effet préparer les élèves aux examens et les copies sont évidemment plus longues à corriger...
Pour le temps de travail, de toute façon, les premières années, on a la tête sous l'eau (mais n'est-ce pas un peu pareil dans tous les métiers) ? Une collègue m'a dit lorsque j'ai débuté qu'il fallait cinq ans pour être satisfait de ses cours. Ben, cela s'est bien vérifié dans mon cas : je termine ma cinquième année d'enseignement, ai beaucoup travaillé mes cours ces dernières années mais je ne compte plus trop y toucher à partir de l'année prochaine : j'ai vraiment l'intention de lever le pied .
Quoi qu'il en soit, le conseil donné par Sphinx me semble tout à fait pertinent. Rien ne vous empêche de venir vers l'enseignement une fois votre master de traduction en poche : il vous offrira de toute façon bien plus d'opportunités qu'un master meef...
Pour l'agrégation, il est certain que c'est un concours difficile (et là encore les matières ne sont pas toutes à égalité) mais il existe aussi l'agrégation interne que l'on peut passer après cinq ans d'enseignement et qui est peut-être plus accessible que l'externe.
- postulatNiveau 7
Il est évident que nous sommes très mal payés si on compare aux autres fonctionnaires de catégorie A.A Tuin a écrit:
C'est, intéressant.
Mais j'avoue qu'à partir d'un certain âge, quand tu constates que ton salaire stagne, n'évolue guère avec les échelons, et que tu vois d'autres gens du même âge qui ont perçu une évolution salariale, ça gêne un peu je trouve.
Il faudrait vraiment une évolution visible du salaire avec le temps : avec le temps, on devient plus chevronné, il y des projets menés, un investissement conséquent. Considérant ces éléments, le salaire n'est pas satisfaisant au regard des actions menées.
- CitoyenNiveau 7
Lefteris a écrit:C'est déjà allé à très grande vitesse entre 2011 et maintenant, l'édifice est complètement ébranlé, il ne reste plus qu'à donner le dernier coup de pioche.CarmenLR a écrit:Lefteris a écrit:On peut ajouter à tout ça les réformes absolument terrifiantes (CAP 2022)qui sont dans les tuyaux, pour obliger les enseignants à accepter tout ça sans rechigner, en courbant l'échine, et même en faisant du zèle : fragilisation du statut, poids accru du localisme et des petits chefs, arbitraire dans les mutations et les avancements. Ca a commencé avec le PPCR, puis la fin des CAP, le recrutement type entretien d'embauche, qui sont les premières conditions pour atteindre cette mise au pas généralisée.
A noter que CAP2022 concerne toute la fonction publique et que le corps enseignant est particulièrement visé car représentant les gros bataillons.
L'Etat compte sur l'apathie des enseignants pour accélérer l'opération de saccage des statuts de la fonction publique en général.
Rappelons les grandes lignes de ce saccage (organisé par la technocratie, l'"Etat profond", qui prend ses instructions de Bercy, qui les prend de Bruxelles, qui les prend de la finance...) tous ministres confondus, qui ne font que mettre leur patte sur des aspects annexes :
- destruction de 80 000 postes sous Chatel ( Avec Blanquer à la manœuvre derrière, déjà)
- réforme du lycée n°1
- Acte I de la territorialisation avec Peillon. Saccage du LP
- coup de ciseau dans les statuts avec Hamon
-Saccage du collège avec NVB
- diminution des indemnités : tutorat, prime de 3 HS, (IMP payées au plus bas tarif par rapport aux HSE)
- PPCR qui ralentit globalement les carrières et introduit une forte dose de management pur contraindre les enseignants à faire de l'extra-disciplinaire
- suppression des CAP de mutation et d'avancement
et bien entendu le gel constant du point d'indice.
Il est vrai que les réformes visent essentiellement l'EN, qui représente la moitié des effectifs de la FPE, par exemple le gel du point d'indice ou le ralentissement global des carrières. Pour beaucoup d'autres corps, afin de ne pas les écoeurer et les mettre en grève parce qu'on a un besoin immédiat, il y a des compensations (réduction du nombre d'échelons, de leur durée, ajout d'un grade de débouché, régime indemnitaire). Mais là, ça va cogner très très dur, pour que l'EN soit une garderie moins coûteuse. Contractualisation maximale, augmentation des ORS et des tâches annexes, réforme des retraites, mutations discrétionnaires.
Disons que dans ce système, la motivation (réelle) de l'enseignant est devenue la dernière roue du charriot. Ceux qui ont des disciplines monnayables dans le privé vont fuir de plus en plus...
- LefterisEsprit sacré
Les disciplines monnayables se barrent déjà depuis un moment. Voir le manque de professeurs de mathématiques par exemple. Les disciplines non monnayables (littéraires) vont être fuies en masse, abandonnées par les étudiants potentiels, et ça a commencé aussi. Sans compter ceux qui bifurquent -intelligemment-après la licence vers des préparations aux concours de la FP, des masters différents, des doubles cursus. Poursuivre dans les lettres aujourd'hui, c'est de la pure folie, un cul de sac en forme de nasse.Citoyen a écrit:]
Disons que dans ce système, la motivation (réelle) de l'enseignant est devenue la dernière roue du charriot. Ceux qui ont des disciplines monnayables dans le privé vont fuir de plus en plus...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- Jean789Niveau 1
Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
- pseudo-intelloSage
Ca veut le coup d'essayer de bosser l'espagnol intensivement pendant ces vacances d'été, afin de voir à quel point tu peux progresser.
Sinon, j'ai un copain qui est devenu prof, mais en Écosse (de français, donc). Il gagne sa vie bien mieux que moi ; il a davantage d'obligations "statutaires" (pour l'instant...), mais ça se passe bien en classe (il est dans un bahut privé, aussi).
Après, faut être prêt à faire sa vie dans un autre pays.
Sinon, j'ai un copain qui est devenu prof, mais en Écosse (de français, donc). Il gagne sa vie bien mieux que moi ; il a davantage d'obligations "statutaires" (pour l'instant...), mais ça se passe bien en classe (il est dans un bahut privé, aussi).
Après, faut être prêt à faire sa vie dans un autre pays.
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- CitoyenNiveau 7
Jean789 a écrit:Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
Sauf coup de bol pour la première affectation, c'est difficile. Maintenant je ne vois pas que cela puisse durer éternellement comme cela, qu'en sera-t-il dans 20 ans, par exemple? Une carrière c'est long.
On peut aussi choisir de passer le concours du privé, mais là aussi, c'est difficile de décrocher un poste dans un bon établissement. Ensuite, il faut aimer l'orientation de ces établissements, qui n'hésitent pas non plus à "tirer sur la ficelle".
- HORAHabitué du forum
pseudo-intello a écrit:Ca veut le coup d'essayer de bosser l'espagnol intensivement pendant ces vacances d'été, afin de voir à quel point tu peux progresser.
Sinon, j'ai un copain qui est devenu prof, mais en Écosse (de français, donc). Il gagne sa vie bien mieux que moi ; il a davantage d'obligations "statutaires" (pour l'instant...), mais ça se passe bien en classe (il est dans un bahut privé, aussi).
Après, faut être prêt à faire sa vie dans un autre pays.
C'est ça que je finis par trouver étonnant. En France les enseignants sont piétinés (pouvoir d'achat, considération sociale). Bon. Mais est-ce seulement parce que nous nous laissons piétiner ? Les enseignants écossais réussissent-ils à créer un rapport de forces qui ne se limite pas à écrire sur des pancartes qu'ils sont pas contents ? Ou est-ce aussi parce que notre caste dirigeante a choisi de former au plus bas coût de la future main d'oeuvre épuisable au plus bas coût ?
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Jean789 a écrit:Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
Attention aux salaires et à l'avenir en traduction...
Et attention aussi à l'option qui consisterait à commencer par l'enseignement de l'anglais en se disant qu'on fera autre chose ensuite.
Personne ne t'attend sur le fameux marché de l'emploi après quelques années de collège et de lycée...
- Jean789Niveau 1
CarmenLR a écrit:Jean789 a écrit:Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
Attention aux salaires et à l'avenir en traduction...
Et attention aussi à l'option qui consisterait à commencer par l'enseignement de l'anglais en se disant qu'on fera autre chose ensuite.
Personne ne t'attend sur le fameux marché de l'emploi après quelques années de collège et de lycée...
J'ai de l'expérience en traduction freelance (ça a duré un an) et je sais pertinemment bien que c'est un métier où l'insertion professionnelle est difficile et le salaire débutant abyssal, car on doit s'aligner sur les taux au mot les plus bas. C'est pas pour rien que je compte reprendre mes études, après cette expérience infructueuse, afin de faire le master MEEF et devenir prof. Il n'y a aucune sécurité de l'emploi, les jobs en agence sont très compétitifs, ma paire est ultra concurrentielle...
Si je m'oriente, c'est soit vers l'un ou vers l'autre, et pour de bon. Quand on s'engage dans l'éducation nationale, on peut pas faire grand chose à part des cours particuliers, et encore, on a manifestement plus trop le temps d'en faire. Mais je suis quand même surpris par le nombre d'avis négatifs sur le métier, parce que je m'attendais à quelque chose de plutôt positif. Là à part quelques avis qui nuancent ça a l'air infernal. Au fait, je suis reconnu travailleur handicapé, donc j'ai une bonification de 1000 points sur le barême qui devrait me permettre d'éviter les REP/REP+ et de choisir plus ou moins l'établissement dans lequel je souhaite enseigner.
- pseudo-intelloSage
HORA a écrit:pseudo-intello a écrit:Ca veut le coup d'essayer de bosser l'espagnol intensivement pendant ces vacances d'été, afin de voir à quel point tu peux progresser.
Sinon, j'ai un copain qui est devenu prof, mais en Écosse (de français, donc). Il gagne sa vie bien mieux que moi ; il a davantage d'obligations "statutaires" (pour l'instant...), mais ça se passe bien en classe (il est dans un bahut privé, aussi).
Après, faut être prêt à faire sa vie dans un autre pays.
C'est ça que je finis par trouver étonnant. En France les enseignants sont piétinés (pouvoir d'achat, considération sociale). Bon. Mais est-ce seulement parce que nous nous laissons piétiner ? Les enseignants écossais réussissent-ils à créer un rapport de forces qui ne se limite pas à écrire sur des pancartes qu'ils sont pas contents ? Ou est-ce aussi parce que notre caste dirigeante a choisi de former au plus bas coût de la future main d'oeuvre épuisable au plus bas coût ?
Il y a probablement des pays qui ont mieux compris que d'autes l'avantage d'investir dans l'Education (et surtout l'instruction).
Les enseignants français ont fait de longues et de nombreuses grèves, et s'ils en font moins, c'est parce que :
- certains ont des souvenirs longs et douloureux de grèves longues et/ou nombreuses qui n'ont mené à rien sauf à quelques mois de vache très maigre
- à force d'entendre que "de toutes façons, vous les profs / vous les Français vous faites grève pour rien, vous ne faites que vous plaindre et en plus vous avez les vacances et la sécurité de l'emploi, et si vous connaissiez le monde de l'entreprise vous apprendriez la vie", ça finit par infuser chez certains
- plus le pouvoir d'achat diminue, plus il devient difficile, pour certains, d'assumer ne serait-ce qu'un jour de grève
- accessoirement, nombre de jenes collègues sont bien moins politisés - les conseils syndicaux et a fortiori les manifs sont pleins de prof en milieu et fin de carrière
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- A TuinVénérable
Jean789 a écrit:CarmenLR a écrit:Jean789 a écrit:Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
Attention aux salaires et à l'avenir en traduction...
Et attention aussi à l'option qui consisterait à commencer par l'enseignement de l'anglais en se disant qu'on fera autre chose ensuite.
Personne ne t'attend sur le fameux marché de l'emploi après quelques années de collège et de lycée...
J'ai de l'expérience en traduction freelance (ça a duré un an) et je sais pertinemment bien que c'est un métier où l'insertion professionnelle est difficile et le salaire débutant abyssal, car on doit s'aligner sur les taux au mot les plus bas. C'est pas pour rien que je compte reprendre mes études, après cette expérience infructueuse, afin de faire le master MEEF et devenir prof. Il n'y a aucune sécurité de l'emploi, les jobs en agence sont très compétitifs, ma paire est ultra concurrentielle...
Si je m'oriente, c'est soit vers l'un ou vers l'autre, et pour de bon. Quand on s'engage dans l'éducation nationale, on peut pas faire grand chose à part des cours particuliers, et encore, on a manifestement plus trop le temps d'en faire. Mais je suis quand même surpris par le nombre d'avis négatifs sur le métier, parce que je m'attendais à quelque chose de plutôt positif. Là à part quelques avis qui nuancent ça a l'air infernal. Au fait, je suis reconnu travailleur handicapé, donc j'ai une bonification de 1000 points sur le barême qui devrait me permettre d'éviter les REP/REP+ et de choisir plus ou moins l'établissement dans lequel je souhaite enseigner.
Objectivement, si tu peux obtenir un établissement placé au mieux par rapport à ce que tu évoques, en l'état tu ne devrais pas être malheureux. En revanche après 20 ans de ce métier, tu trouverais sans doute dérangeant d'avoir un salaire qui stagne et qui n'est pas en cohérence avec l'investissement que tu mets dans ton métier. Et dans 20 ans de là j'ignore à quoi ressembleront encore nos conditions de travail. Elles se sont dégradées depuis une dizaine d'années à grande vitesse, et cela pose question à tous pour la suite.
- adumbrateNiveau 10
[quote="Jean789"]
Les avis négatifs sont liés aux perspectives sombres qui sont évidentes pour quiconque est enseignant depuis quelque temps.
Personnellement, actuellement, je n'ai pas trop à me plaindre. Mes conditions d'enseignement ne sont pas idylliques mais sont convenables : établissement lambda de campagne, avec des élèves mignons, mais des pénibles aussi, un niveau général plutôt faible à cause d'un manque de travail de la plupart... en bref, ce qu'on trouve dans beaucoup d'établissements.
J'ai passé les premières années où on est débordé de travail et j'ai un service d'agrégé, ce qui change la vie.
Cependant, ce qui arrive et va nous tomber dessus prochainement me fait vraiment peur. Et il est effectivement compliqué de songer à une reconversion ailleurs quand on est entré dans la vie active par la porte de l'enseignement.
CarmenLR a écrit:Jean789 a écrit:Est-ce vraiment si difficile que ça ? Même dans le cas d'un prof d'anglais? Le problème que j'ai avec la traduction, c'est que mon niveau en Espagnol (ma deuxième langue vivante) n'est pas suffisant pour poursuivre des études dans la plupart des masters.
Mais je suis quand même surpris par le nombre d'avis négatifs sur le métier, parce que je m'attendais à quelque chose de plutôt positif. Là à part quelques avis qui nuancent ça a l'air infernal.
Les avis négatifs sont liés aux perspectives sombres qui sont évidentes pour quiconque est enseignant depuis quelque temps.
Personnellement, actuellement, je n'ai pas trop à me plaindre. Mes conditions d'enseignement ne sont pas idylliques mais sont convenables : établissement lambda de campagne, avec des élèves mignons, mais des pénibles aussi, un niveau général plutôt faible à cause d'un manque de travail de la plupart... en bref, ce qu'on trouve dans beaucoup d'établissements.
J'ai passé les premières années où on est débordé de travail et j'ai un service d'agrégé, ce qui change la vie.
Cependant, ce qui arrive et va nous tomber dessus prochainement me fait vraiment peur. Et il est effectivement compliqué de songer à une reconversion ailleurs quand on est entré dans la vie active par la porte de l'enseignement.
- User20159Esprit éclairé
Jean789 a écrit:Si je m'oriente, c'est soit vers l'un ou vers l'autre, et pour de bon. Quand on s'engage dans l'éducation nationale, on peut pas faire grand chose à part des cours particuliers, et encore, on a manifestement plus trop le temps d'en faire. Mais je suis quand même surpris par le nombre d'avis négatifs sur le métier, parce que je m'attendais à quelque chose de plutôt positif. Là à part quelques avis qui nuancent ça a l'air infernal. Au fait, je suis reconnu travailleur handicapé, donc j'ai une bonification de 1000 points sur le barême qui devrait me permettre d'éviter les REP/REP+ et de choisir plus ou moins l'établissement dans lequel je souhaite enseigner.
Quand je pense que dans mon cas de prof en mutation, je prie tous les soirs pour avoir du REP ou du REP+ dans mon académie d’atterrissage, je ne peux m'empêcher de sourire à ce passage, même si je défend la proposition suivante : les REP/REP+ devraient être interdites aux stagiaires et néo-entrants.
Sinon il est normal qu'une majorité d'avis soient négatifs. Nous connaissons la maison de l'intérieur, et tout a déjà été dit...
- CassandrineNiveau 10
J'aborde un sujet qui n'a pas été réellement abordé et j'en parle car j'ai un ami qui a difficilement vécu l'expérience: il y a une très grande différence entre faire de la traduction et enseigner une langue étrangère (encore plus au collège). D'ailleurs je peux dire la même chose pour aimer l'Histoire et enseigner l'histoire-géographie au collège.
- Jean789Niveau 1
Cassandrine a écrit:J'aborde un sujet qui n'a pas été réellement abordé et j'en parle car j'ai un ami qui a difficilement vécu l'expérience: il y a une très grande différence entre faire de la traduction et enseigner une langue étrangère (encore plus au collège). D'ailleurs je peux dire la même chose pour aimer l'Histoire et enseigner l'histoire-géographie au collège.
Peux-tu en dire plus sur cette différence et le vécu de ton ami s'il te plaît?
- User20159Esprit éclairé
@Cassandrine
Notre futur impétrant hésite entre un master en traduction et un master meef.
Même si ce n'est pas une grande nouveauté d'écrire que ce n'est pas en INSPE que l'on apprend à enseigner, les questions posées sont finalement assez saines.
Après, beaucoup de collègues écrivent qu'il faut fuir le métier, j'aurais tendance à écrire la même chose. Quand j'ai enseigné chez les bourgeois, personne, vraiment personne ne voulait faire prof (et beaucoup d'enfants de profs).
Les derniers élèves qui veulent faire prof (ou infirmier\ère, ou sauver le monde), je les croise dans mon collège de REP+.
Eux je ne le décourage pas, ils me font la journée, j'ai même envie de leur faire des calins, mais ce serait pas très professionnel, ni très gestes barrières... :sourit:
Notre futur impétrant hésite entre un master en traduction et un master meef.
Même si ce n'est pas une grande nouveauté d'écrire que ce n'est pas en INSPE que l'on apprend à enseigner, les questions posées sont finalement assez saines.
Après, beaucoup de collègues écrivent qu'il faut fuir le métier, j'aurais tendance à écrire la même chose. Quand j'ai enseigné chez les bourgeois, personne, vraiment personne ne voulait faire prof (et beaucoup d'enfants de profs).
Les derniers élèves qui veulent faire prof (ou infirmier\ère, ou sauver le monde), je les croise dans mon collège de REP+.
Eux je ne le décourage pas, ils me font la journée, j'ai même envie de leur faire des calins, mais ce serait pas très professionnel, ni très gestes barrières... :sourit:
- CassandrineNiveau 10
Jean789 a écrit:Cassandrine a écrit:J'aborde un sujet qui n'a pas été réellement abordé et j'en parle car j'ai un ami qui a difficilement vécu l'expérience: il y a une très grande différence entre faire de la traduction et enseigner une langue étrangère (encore plus au collège). D'ailleurs je peux dire la même chose pour aimer l'Histoire et enseigner l'histoire-géographie au collège.
Peux-tu en dire plus sur cette différence et le vécu de ton ami s'il te plaît?
Pour mon amie , prof d'anglais, la chute a été très rude: enseigner l'anglais en 6ème ce n'est pas vraiment la même chose que traduire plusieurs pages de textes . Elle pensait leur transmettre le goût de la langue et sa passion pour l'anglais. Je ne veux pas caricaturer mais parfois enseigner les jours, les couleurs, le verbe to be à des élèves pas toujours volontaires ou sympathiques , cela ne cadrait pas avec sa vision de l'enseignement de l'anglais.
Je peux dire la même chose d'un ami qui a eu le CAPES en même temps que moi et qui a abandonné au bout de quelques années (3ans je crois) car il était passionné d'Histoire et n'arrivait pas à enseigner cette matière
- LefterisEsprit sacré
Ben moi je suis en REP, et les élèves - dont un certain nombre qui n'auront même pas le brevet malgré la triche institutionnelle - nous méprisent parce qu'ils ont appris qu'on a fait des études et qu'on finit quand même "prof". Pour eux, nous sommes des ratés, et ils le disent.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- A TuinVénérable
Il est vrai qu'ils ne comprennent pas qu'on puisse dire avoir choisi ce métier, lors qu'on avait d'autres choix possibles. Ce n'est pas du mépris mais de l'incompréhension je pense.
- User20159Esprit éclairé
Lefteris a écrit:Ben moi je suis en REP, et les élèves - dont un certain nombre qui n'auront même pas le brevet malgré la triche institutionnelle - nous méprisent parce qu'ils ont appris qu'on a fait des études et qu'on finit quand même "prof". Pour eux, nous sommes des ratés, et ils le disent.
Dire à son prof' de REP qu'il est un raté, quand soi-même on va rater lamentablement son brevet ça existe certainement, et j'en ai croisés. De là à en faire une généralité...
J'ai pourtant lu un @Lefteris un petit peu plus nuancé....
- LefterisEsprit sacré
Ils voient comment ils nous font ch.. , ce qu'ils sont, et n'imaginent pas qu'il puisse en être autrement. En plus ils savent qu'on ne gagne pas grand-chose, et ça, c'est un des plus grands objets de leur mépris. Ils ne parlent que d'argent, ne vénèrent que le fric. Quand on leur parle d'un auteur, le premier mot c'est : "il était riche ?".
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
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- LefterisEsprit sacré
Parmi mes classes, j'ai une classe d'horribles, cette année, et sans exagérer deux tiers sont comme ça, bien pesé. Mais ce genre de réflexion, je l'ai entendu plusieurs fois, des collègues ont été traités de "clochards". Je peux en étaler une litanie, de ces réflexions, sur des années...Ha@_x a écrit:Lefteris a écrit:Ben moi je suis en REP, et les élèves - dont un certain nombre qui n'auront même pas le brevet malgré la triche institutionnelle - nous méprisent parce qu'ils ont appris qu'on a fait des études et qu'on finit quand même "prof". Pour eux, nous sommes des ratés, et ils le disent.
Dire à son prof' de REP qu'il est un raté, quand soi-même on va rater lamentablement son brevet ça existe certainement, et j'en ai croisés. De là à en faire une généralité...
J'ai pourtant lu un @Lefteris un petit peu plus nuancé....
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- CassandrineNiveau 10
Ha@_x a écrit:@Cassandrine
Notre futur impétrant hésite entre un master en traduction et un master meef.
Même si ce n'est pas une grande nouveauté d'écrire que ce n'est pas en INSPE que l'on apprend à enseigner, les questions posées sont finalement assez saines.
Après, beaucoup de collègues écrivent qu'il faut fuir le métier, j'aurais tendance à écrire la même chose. Quand j'ai enseigné chez les bourgeois, personne, vraiment personne ne voulait faire prof (et beaucoup d'enfants de profs).
Les derniers élèves qui veulent faire prof (ou infirmier\ère, ou sauver le monde), je les croise dans mon collège de REP+.
Eux je ne le décourage pas, ils me font la journée, j'ai même envie de leur faire des calins, mais ce serait pas très professionnel, ni très gestes barrières... :sourit:
@Ha@_x ,
Je n'avais pas vu ta réponse. Je ne veux ni encourager ni décourager Jean mais beaucoup de personnes voit l'enseignement comme le monde des Bisounours ou comme un job pépère tranquille avec que 18 heures.
J'ai vu un certain nombre de vacataires ne rester que trois semaines et abandonner le poste qu'ils avaient mis sur un piédestal. Bien souvent, les personnes voient la classe comme à l'époque où ils étaient élèves. Ils ne connaissent pas le côté prof (la concentration , les décisions à prendre dans la seconde, la capacité de répartie à avoir, la patience... )
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Sauf erreur, la bonification de 1000 points dont il est question porte sur l'académie (inter) et non sur l'établissement (intra).
- [Privé] Appel à témoignages : quelles sont vos conditions de travail dans l'enseignement privé ?
- conditions de travail dans les salles de cours
- L'enseignement privé offre-t-il de meilleures conditions de vie aux professeurs ?
- conditions de travail des non-titulaires à temps partiel dans le privé
- conditions d'entrée dans le métier après une carrière dans le privé
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