Demander un poste en CPGE

Forster, sans vouloir répondre à la place de lene75, qui pensera peut-être différemment :
- Tu profites des sacrifices faits par ta femme pour mener ta carrière comme tu l'entends, en parlant de "choix de couple". Choix de l'un plutôt ?
- Ce n'est pas parce que lene75 a un enfant handicapé qu'elle doit abandonner toute idée d'épanouissement professionnel et se sacrifier toute sa vie en mère courage. C'est épuisant et sclérosant d'être essentiellement l'aidant qui doit jongler entre son enfant et le travail, que tu présentes finalement comme annexe. Inversement, avoir ses propres projets, sa propre vie peut devenir une nécessité absolue pour ne pas craquer (ou ne pas avoir envie de juste enfermer son enfant adoré chéri, mais usant néanmoins, dans la cave ou au grenier).
- Les enfants de lene75 ont également un père. Dirais-tu au père qu'il doit abandonner toute ambition ou évolution professionnelle stimulante parce qu'il doit s'occuper des enfants ?
- Concernant les "absences répétées", seule lene75 est capable d'évaluer son organisation. La formulation que tu utilises peut être mal interprétée. Idem pour le temps partiel.

Quand on parle de plafond de verre, ce n'est pas pour rien.

lene75, tous mes encouragements pour tes projets, j'espère que tu vas pouvoir les concrétiser.

Hm je n’ai jamais dit que Lene75 devait rester à la maison à faire la cuisine et s’occuper des enfants (ni que ma femme faisait ça…). Et a priori je suis aux premières loges pour savoir ce qu’il se passe dans ma propre vie et donc je parle bien d’un choix de couple. Je pense que tu surinterpretes mon message et j’espère que lene75 comprendra que je parle de problèmes très concrets posés par le passage du secondaire à la CPGE. Qu’on soit d’accord ou pas, ça existe.
Édit: elle est tout à fait libre de mener sa carrière comme elle l’entend, je n’ai exprimé aucun jugement. J’espère lene75 que tu ne penses pas que je juge ton choix, j’essayais simplement de transmettre la réalité d’un service en CPGE quand on a 3 enfants. Certains points que je mentionne, je les ai découvert après avoir accepté le poste en CPGE et j’aurais personnellement aimé être au courant de certaines choses.

Je comprends tout à fait le message de Forster, et c'est évidemment une question qu'on se pose / que je me pose. Mon mari me promet qu'il gérera, que je peux dormir 2 ou 3 nuits par semaine en province sans problème, mais je ne suis pas sûre qu'il mesure ce que signifie "gérer", ni qu'il le puisse vraiment. Je ne suis même pas sûre moi-même de bien vivre l'éloignement de façon prolongée et de ne pas avoir l'impression de passer à côté de ma vie en n'étant pas chez moi, même si actuellement pour moi les soirées de conseils de classe sont des soirées de fête. Pour les absences, actuellement, j'en ai très peu, beaucoup moins que la plupart des collègues, aucune durant cette année scolaire, par exemple, mais je ne peux pas présumer de l'avenir, et c'est aussi parce que j'ai un edt qui me le permet. Le problème, c'est qu'on est un peu dans l'impasse décrite par Randoschtroumf : en gros, à force de me sacrifier pour les enfants, je ne peux plus encadrer ni mon boulot, ni mes enfants... ni mon mari qui lui peut mener sa vie comme il l'entend ou presque. Je fais le boulot d'une femme au foyer sans l'être, parce qu'en plus de toute la charge d'une femme au foyer, j'ai quand même le boulot à 80% et que je dois jongler entre les deux. Tout ça pour entendre mes propres enfants dire à tout le monde que mon mari a un vrai travail, lui, mais que moi je n'en fiche pas une parce que je suis tout le temps à la maison. Je pourrais tenir encore 10 ans le temps que les enfants grandissent si je me disais que dans 10 ans je pourrai commencer une nouvelle vie. Ce serait même le plus facile pour moi : attendre que les enfants soient grands. Mais j'ai de plus en plus peur de me réveiller à 50 ans, avec encore 17 ans à tirer (merci la réforme des retraites), et de m'apercevoir que plus rien n'est possible parce qu'à 50 ans c'est trop tard.

Edit : je vois bien que je suis un peu aigrie sur les bords. Petite anecdote. Vendredi dernier j'étais en entretien avec un élève. Et là, je ne sais même plus comment c'est sorti, il me dit : "Ma mère devait faire une thèse, mais comme je suis né, elle a fait le choix de renoncer à sa thèse et de prendre un travail qui lui permette de s'occuper de moi". J'ai légèrement dérapé, je lui ai répondu : "Ce n'est pas un choix. Vous avez un père ?". Vous imaginez le pauvre, "euh, oui...". Je lui ai expliqué, en substance, qu'il avait un père et que comme par hasard c'était sa mère qui avait renoncé à sa thèse : sa mère est secrétaire, son père ingénieur. Je n'ai pas eu de nouvelles des parents... il n'a pas dû leur répéter mon dérapage... J'ai 3 filles. Plus ça va plus je me dis que je contribuerai plus à leur épanouissement en me battant pour exister qu'en supervisant leurs devoirs.

Je connais aussi un couple dont le mari a choisi de tout gérer tout à la maison, a pris un temps partiel, avec la femme mène sa carrière en CPGE (avec les sujétions que cela implique). Mais il est vrai que ce schéma est plus répandu en Allemagne et dans les pays du nord de l'Europe me semble-t-il qu'en France, où cela reste très minoritaire : malgré de beaux discours, le travail domestique (et la charge mentale afférente) est souvent invisibilisé et dévalorisé dans notre pays. Ou alors, les deux membres du couple font carrière, mais chacun frise le burn-out, ou on se ruine en frais de garde, et il faut avoir les moyens (et déléguer une partie de la vie de famille, ce qui comporte aussi une part de tristesse). Les questions posées ci-dessus sont en tout cas intéressantes et complexes.

Ah, j'oubliais un point important, qui est aussi une des incertitudes quand on demande un poste en prépa : c'est le délai pour l'obtenir. Pour ma collègue ça a pris 3 ans à compter de son inspection. D'un point de vue familial, avoir un poste demain ou dans 3 ans ou plus, ce n'est pas la même chose, les enfants grandissent. Mais ça peut aussi bien être demain. C'est la loterie. On m'avait dit qu'il fallait parfois attendre plusieurs années la visite de l'IG... il s'est manifesté auprès de mon lycée moins de 48h après mon mail et est venu me voir tout juste deux semaines après ce mail... dans lequel je ne lui demandais même pas de venir, juste de me dire ce qui était envisageable pour moi. Alors tout est possible.

Effectivement tout est possible sur les nominations en CPGE! Si tu as dit à l’IG que tu acceptes l’éloignement ça augmente fortement tes chances. Peut-être que changer d’air te fera du bien. Il y a aussi la possibilité de passer dans le corps d’inspection si tu es agrégé et que la CPGE se fait attendre (ou est moins dépaysante, car ça ne l’est pas vraiment). Le ressentiment envers ton mari se comprend tout à fait.

Forster a écrit:Lene75: les nominations avec des compléments de service en CPGE existent encore mais se font au mouvement intra de ce que j’ai pu observer.

Il est certain que la mobilité est un critère fondamental pour un poste en CPGE. Une inspection réussie reste quand même le critère numéro 1, sans ça inutile de postuler (quelques exceptions de candidats repérés aux concours).

Je me permets de rebondir sur ce qui est dit : en effet, il existe des postes à complément de service en CPGE, c'est mon cas.
J'ai obtenu ce poste spécifique académique (SPEA sur SIAM...) sur nomination, à l'intra, l'année dernière. C'était le seul poste vacant avec ce profil.

Cependant, je préfère mettre en garde ceux qui seraient tentés par ce type de postes comme solution intermédiaire avant un poste complet en CPGE... Tout d'abord, dans mon établissement PLV donc plutôt "difficile", les heures de lycée sont vraiment éreintantes. Il faut faire un sacré grand-écart pour enchaîner 4h en secondaire puis 2h en KH dans la même journée.

Ensuite, j'ai failli perdre les 2 seules heures que j'ai en khâgne suite à la modification de l'ORS des professeurs de CPGE (j'avais fait un post à part à ce sujet, fin janvier me semble-t-il)... J'ai dû batailler bec et ongles pour les conserver (et j'ai désormais une "ennemie", l'autre professeure de ma discipline qui effectue son service complet en CPGE et qui voulait récupérer ces 2h, qui faisaient autrefois partie de son service). Même si mon complément de service est assuré pour la rentrée prochaine, le problème risque de se poser à nouveau l'année suivante, donc je me sens sur un siège éjectable... On a vu plus agréable ! Si j'avais su qu'il en était ainsi, j'aurais demandé un bon lycée dans la banlieue proche (j'avais suffisamment de points) ou un lycée quelconque mais plus près de mon domicile.

Quand j'ai dû me battre pour conserver ces heures, j'ai écrit à deux IG (ne sachant pas lequel s'occupait de mon académie), je n'ai reçu qu'une réponse (de celui qui n'est pas en charge de mon académie). L'autre, n'a pas daigné me répondre, mais il semblerait qu'il ou qu'une IPR/secrétaire/que sais-je a appelé la proviseure : j'ai donc conservé mes 2h.

J'en viens à ma question : comment faire pour solliciter une visite de l'IG ou du moins établir un contact avec lui (en vue d'une nomination sur un poste complet en CPGE, ou ne serait-ce que pour un remplacement/ATP) ?
Je n'ai jamais été inspectée (j'ai commencé ma carrière par 6 ans dans le supérieur), et si le passage à l'échelon 6 implique le PPCR, je doute que ce-dernier ait une quelconque utilité pour une nomination en CPGE...
Je comptais écrire à nouveau à l'IG pour lui proposer mes services pour un remplacement à la rentrée prochaine, ou tout complément en CPGE, mais n'ayant pas reçu de réponse auparavant, je me questionne sur le bien-fondé de cette démarche.
Certes, cela ne fait qu'un an que je suis sur ce poste, mais le temps file (et si j'ai bien compris, passé un certain âge, pour les IG on est "périmé"...), j'ai déjà fait plusieurs demandes au mouvement spécifique national (avec des voeux relativement larges, sûrement pas assez) et je risque de perdre ces 2h à la rentrée 2024/2025.

Tout conseil est le bienvenu !

J'ai l'impression que tu te sous-vends, Lene75. Si tu as eu la visite de l'IG, c'est que tu es une des plus brillantes professeur de philosophie de ta génération. S'ils sont venus aussi vite c'est peut être qu'ils ont peur de te perdre.. Alors que des ingénieurs en France tu tapes dans un arbre il y en a 5 qui tombent.

Matteo a écrit:J'ai l'impression que tu te sous-vends, Lene75. Si tu as eu la visite de l'IG, c'est que tu es une des plus brillantes professeur de philosophie de ta génération. S'ils sont venus aussi vite c'est peut être qu'ils ont peur de te perdre.. Alors que des ingénieurs en France tu tapes dans un arbre il y en a 5 qui tombent.

Disons que j'ai eu de très bons classements aux concours, que j'ai rappelés en introduction de mon mail, et qu'en effet mon mail devait pouvoir être interprété comme l'appel au secours qu'il était. Après je ne suis pas normalienne ou ce genre de chose.

Pour répondre à L. Lacarra, pour ma part, je me suis contentée, sur les conseils de ma collègue, d'envoyer un mail à l'IG, pour la première fois de ma vie, pour lui expliquer brièvement ma situation, y compris personnelle, les démarches déjà entreprises pour bouger professionnellement, et mes aspirations, avec mon CV et mon dernier compte-rendu de PPCR en pièces jointes. Peut-être que Matteo a raison et peut-être aussi que le timing était bon : j'ai 40 ans, comme le dit ma collègue, je rends service à l'institution depuis 15 ans en enseignant à des classes pas toujours faciles d'un lycée de banlieue, mon envie de passer à autre chose est peut-être plus entendable que de la part de quelqu'un de plus jeune. Et puis mon IG est quelqu'un de très humain et respectueux, ce sont des choses qui jouent aussi.

Postuler sur des postes en CPGE ou au mouvement national sans avoir été au préalable inspecté par un IG me semble voué à l'échec, sauf profil très particulier, dans la mesure où ces affectations dépendent de l'IG. Je ne pense pas qu'un PPCR avec inspection par un IA-IPR puisse faire l'affaire, d'ailleurs l'IG ne s'est pas contenté du rapport de PPCR que je lui ai envoyé, même s'il connaît l'IPR et, je pense, lui fait confiance. J'ignore si un PPCR peut être réalisé par un IG pour faire d'une pierre deux coup. Peut-être que quelqu'un d'autre saura.

Edit : d'autres me corrigeront peut-être, mais je crois que proposer tes services à l'IG pour des heures ou un remplacement en CPGE serait mettre la charrue avant les boeufs. Ce qu'il faut lui demander, c'est une inspection, en lui indiquant ton souhait (et non ta proposition) d'enseigner en classes préparatoires, qui motive cette demande d'inspection. Ensuite c'est lui qui décide de ce qu'il juge opportun de te proposer ou pas avant ou après cette inspection. Je ne sais pas si je suis claire, c'est peut-être moi qui ai une vision un peu rigide des relations hiérarchiques, mais j'ai l'impression que tu inverses la relation et que ça pourrait être mal pris par certains IG.

Forster a écrit:Hm je n’ai jamais dit que Lene75 devait rester à la maison à faire la cuisine et s’occuper des enfants (ni que ma femme faisait ça…). Et a priori je suis aux premières loges pour savoir ce qu’il se passe dans ma propre vie et donc je parle bien d’un choix de couple. Je pense que tu surinterpretes mon message et j’espère que lene75 comprendra que je parle de problèmes très concrets posés par le passage du secondaire à la CPGE. Qu’on soit d’accord ou pas, ça existe.
Édit: elle est tout à fait libre de mener sa carrière comme elle l’entend, je n’ai exprimé aucun jugement. J’espère lene75 que tu ne penses pas que je juge ton choix, j’essayais simplement de transmettre la réalité d’un service en CPGE quand on a 3 enfants. Certains points que je mentionne, je les ai découvert après avoir accepté le poste en CPGE et j’aurais personnellement aimé être au courant de certaines choses.

Tant mieux si tu vois les choses comme cela.
Quand tu écris "le situation de ta deuxième fille te permet-elle d'envisager un poste en CPGE?", tu n'écris pas "l'intention d'un poste en CPGE engendre telle ou telle contrainte, qui nécessitera de réorganiser la répartition des tâches ou des accompagnements" ou toute autre formulation équivalente, mais bien que le handicap de sa fille ta semble incompatible avec un poste plus exigeant en temps pour sa mère, même si je prends note que ce n'était pas du tout ton intention !

Tu as voulu témoigner de l'impact de ton changement de poste sur ta vie de famille (et, je suis totalement d'accord avec toi sur le fait d'alerter les collègues sur ce sujet).

Lene75, je rentre dans les frais pour le complément de l'AEEH les salaires et charges que je dépense pour les étudiants en psycho qui viennent aider mon fils à domicile (c'est bien une charge supplémentaire par rapport à un enfant du même âge). Embaucher peut vous aider à réaliser ton projet en ayant du relais (pas en PCH, incompatible avec la prestation ASIA, ni en tierce personne, car il faut beaucoup d'heures, mais dans le tableau de frais).

Merci Randoschtroumf. Oui, une partie du plan serait de convertir mes 20% de temps partiel en financement de frais de garde / accompagnement. La notification indique les deux, donc je pense qu'il n'y a même pas à refaire un dossier si on embauche quelqu'un pour au moins 8h par semaine. Enfin si c'est renouvelé, puisque là on arrive en fin de droits. Si toutefois c'est nécessaire en fonction de la date à laquelle on me propose quelque chose si on me propose quelque chose un jour. Parce qu'à un moment elle pourra peut-être se gérer seule en dehors des RV. Il y a aussi que, c'est bête, mais on est pris plus au sérieux dans les centres de soins et même par les orthophonistes libérales quand on a un poste "important". J'ai plus de chances d'obtenir par exemple que la psychologue du SESSAD se déplace à l'école au lieu de me faire venir le mercredi. Elle le fait pour certains enfants, même si ce n'est pas idéal non plus de perdre du temps d'école, mais bon.

J'ai une autre question. Savez-vous comment se passe une éventuelle réintégration dans le secondaire ? On se retrouve au mouvement en ayant perdu tous ses points et on repart à 0 ou il y a quelque chose de prévu ? J'ai cru comprendre aussi de ce que m'a dit mon IG qu’accepter un poste dans le public ou dans le privé (il m'a dit qu'il me proposerait indifféremment les deux) n'avait pas les mêmes conséquences. Il n'était pas très sûr de lui mais il avait l'air de penser que si je voulais quitter un poste en prépa dans le privé, qui suppose un détachement, il me faudrait réintégrer mon académie dans le public dans le secondaire avant de pouvoir à nouveau postuler au mouvement des CPGE. C'est comme ça que ça se passe ? Parce que si c'est ça ça change pas mal la donne.

Lene, je pense que pour mener la vie que tu mènes, tu dois être très organisée.

Je comprends qu'il soit peu motivant d'envisager de passer deux ou trois nuits par semaine loin de ses enfants, et je ne pense pas que je le ferais personnellement (mais les miens sont un peu plus petits, et de toutes manières, je ne juge pas). Cependant, je pense que ces soirées très dégagées de toute tâche familiale te permettront sans doute de beaucoup avancer dans ton travail, et de te dégager ainsi du temps pour ta famille quand tu rentres auprès des tiens.

Randschtroumpf: je comprends ce que tu veux dire, je t'assure que j'aurais fait la même remarque si lene75 était le père de ses filles.

Lene75: pour la réintégration dans le secondaire, j'ai un collègue qui est en plein dedans (il n'arrive pas à muter donc il choisit de repartir dans le secondaire pour se rapprocher de ses enfants qu'il ne voit pas grandir): il est repassé par le mouvement inter avec des points classiques d'ancienneté sur son poste. Et là il a fait des voeux à l'intra. Il n'y a rien de prévu de plus (pas de bonification en venant de CPGE), c'est comme s'il avait passé 5 ans dans un poste secondaire classique. Il est dans le public et reste dans le public.

J'ai également connu le cas d'un collège en ATP dans une autre académie qui n'a finalement pas eu le poste, il a dû repasser par l'intra de sa nouvelle académie. Il était en poste dans l'académie de Strasbourg en venant de Paris. Il a dû rester sur Strasbourg un an de plus mais en repassant dans le secondaire et recommencer le mouvement inter un an après pour rentrer sur Paris (en ayant perdu ses points d'ancienneté de poste). Il a ensuite repostuler sur Paris pour obtenir un poste en CPGE l'année suivante. Donc attention si on te propose un poste hors de ton académie en ATP.

Je ne connais pas le cas du passage public => privé => public qui doit être rare. Cela étant, il me semble (sans certitude) qu'une fois détaché, il faut repasser par l'inter pour revenir dans le circuit normal.

Ah oui... ce n'est pas vraiment ce que m'a dit mon IG, qui m'a dit qu'en étant en CPGE dans le public, on retrouvait automatiquement son académie (mais pas son poste) d'origine en cas de retour dans le secondaire... parce que se retrouver dans le secondaire dans la nouvelle académie, pour le coup c'est vraiment la loose totale.

Édit : c'est bizarre parce que le site du ministère concernant le mouvement inter indique que, contrairement au mouvement POP, le mouvement CPGE affecte sur un poste et non une académie, ce qui laisse entendre qu'on ne devient pas titulaire de la nouvelle académie. Je vais essayer de creuser la question.

Je ne vois pas comment c’est possible quand tu es affecté sur un poste CPGE dans une nouvelle académie, tu dépends de la nouvelle académie (iprof, messagerie, salaire, etc tout passe dans la nouvelle académie). Personnellement pour tous les postes spécifiques que j’ai eu impliquant un changement d’académie, je n’existais plus dans l’ancienne.

Édit suite à ton édit: oui tu es affecté sur un poste spécifique mais tu dépends administrativement de ta nouvelle académie. Donc si tu veux la quitter soit tu demandes un autre poste spécifique soit tu repasses par l’inter.

Pour l'instant je ne trouve rien de plus pour le public, mais p. 45 du guide du mouvement inter de l'académie de Créteil (on fait ce qu'on peut...) est indiqué qu'après avoir été "désigné" dans un établissement privé d'enseignement sous contrat, si on veut réintégrer l'enseignement public classique, on bénéficie de 1000 points sur son académie d'origine. Tout le mystère reposant sur la signification de "désigné". Une affectation en CPGE en fait-elle partie ?

Je ne sais pas. Je ne connais personne en CPGE dans le privé. Pour tes recherches, il faudrait peut-être différencier les ATP et l’obtention d’un poste. Il est probable que les deux soient traitées différemment.

J'ai lu toute la circulaire du mouvement inter. Je sais tout pour Mayotte, tout pour les ATER (eux restent en effet dans l'académie d’arrivée), mais rien pour les CPGE, juste que ce sont des nominations par le ministère. Les CPGE ne sont jamais listées dans les affections dans le supérieur : c'est considéré comme des postes du secondaire ? Il est indiqué que les ATP doivent obligatoirement participer à l’intra mais je pense que ça ne concerne pas ce type d'ATP mais les ATP académiques pour handicap et ce genre de choses. Bref. Mystère. Finalement on en sait plus pour le privé que pour le public.

Mais Lene tu t'y verrais, toi, faire les 2h30 de TGV, passer la nuit au-dehors etc ?
Franchement moi faire le turbo prof je trouve ça totalement épuisant. Déjà l'an dernier pendant mon remplacement j'ai cru devenir maboule à faire l'heure et demie de bagnole (bon, après, la grossesse n'a pas aidé c'est sûr). Quand je vais faire un cours loin "en région" comme on dit, ça m'amuse toujours de prendre le train (ah, les joies du POLT cette année) mais je ne le ferais pas à l'année.

Elaïna a écrit:Mais Lene tu t'y verrais, toi, faire les 2h30 de TGV, passer la nuit au-dehors etc ?
Franchement moi faire le turbo prof je trouve ça totalement épuisant. Déjà l'an dernier pendant mon remplacement j'ai cru devenir maboule à faire l'heure et demie de bagnole (bon, après, la grossesse n'a pas aidé c'est sûr). Quand je vais faire un cours loin "en région" comme on dit, ça m'amuse toujours de prendre le train (ah, les joies du POLT cette année) mais je ne le ferais pas à l'année.

Pas que ça me réjouisse, je m'en passerais bien, ça me fait peur, même, en fait, avec à côté le boulot qu’implique la prépa, mais je suis en train de mourir à petit feu avec mes technos et ça pèse sur toute la famille. Je ne sais pas lequel des deux est pire.

Visiblement mon conjoint a son avis sur la question puisqu'il en est à me dire que j'aurais peut-être plus de chances en demandant Clermont-Ferrand ou Périgueux, et qu'après tout, 5h de trajet, si je dors sur place, ça peut se faire. Là j'ai dit non, c'est sûr. 2h30 je ne sais pas. Il n'y a quasiment rien de plus près hors IDF depuis chez moi, vu qu'en plus j'ai le bon goût d'habiter au milieu de nulle part. Seulement Orléans (1h40 de voiture) et le Mans (1h30 de train), que je ne serai sûrement pas seule à demander et où j'ai peu de chances d'être prioritaire vu que ce ne sont même pas les académies de mon IG. Même Tours c'est 2h30. Je pourrais aussi aller chez mon frère au Havre. Mais il n'est pas au Havre même, il est à 30 min en voiture, donc il me faudrait une voiture, donc 2h30 de voiture avec la rocade de Rouen et tout, deux fois par semaine pour aller jusque chez lui, je ne me sens pas.

Oui c'est un peu le même topo pour moi même si je suis un peu moins au milieu de nulle part.
Ici clairement pour moi c'est vraiment hors de question d'aller passer la nuit ailleurs, entre le coût, le temps perdu en transports etc. Et niveau urgences familiales, même si mon mari est beaucoup en télétravail (mais il ne le sera peut-être pas éternellement surtout s'il change de taf), ça m'embête d'être à plusieurs heures de train. J'ai testé une fois alors que j'étais en jury de concours, "je vois l'école qui m'appelle douze fois, je ne pouvais pas décrocher, comme ça s'obstinait je décroche : "Allô Madame Elaïna, votre fils s'est ouvert l'arcade sourcillière, vous pouvez venir le chercher rapidement ? - Bah, je suis à 2h de TGV, ça fait rapidement pour vous ou pas ? - il faudrait venir rapidement madame. - Appelez mon mari, il est à la maison. - Oui mais on avait pensé vous appeler vous d'abord, parce que le papa travaille loin d'habitude non ?" (NDLR : le papa travaille à 20 minutes de RER quand il ne télétravaille pas... et non ça ne leur était pas venu à l'idée d'appeler mon mari en voyant que je ne répondais pas...).
Mais après mes conditions actuelles d'enseignement sont meilleures que les tiennes (pas de technos, c'est vrai que c'est LE gros plus du lycée même si dans la pratique on a des premières et des terminales qui sont clairement de niveau inférieur à une STMG, car on y regroupe des élèves refusés des séries technos).

lene75 a écrit:Je comprends tout à fait le message de Forster, et c'est évidemment une question qu'on se pose / que je me pose. Mon mari me promet qu'il gérera, que je peux dormir 2 ou 3 nuits par semaine en province sans problème, mais je ne suis pas sûre qu'il mesure ce que signifie "gérer", ni qu'il le puisse vraiment. Je ne suis même pas sûre moi-même de bien vivre l'éloignement de façon prolongée et de ne pas avoir l'impression de passer à côté de ma vie en n'étant pas chez moi, même si actuellement pour moi les soirées de conseils de classe sont des soirées de fête. Pour les absences, actuellement, j'en ai très peu, beaucoup moins que la plupart des collègues, aucune durant cette année scolaire, par exemple, mais je ne peux pas présumer de l'avenir, et c'est aussi parce que j'ai un edt qui me le permet. Le problème, c'est qu'on est un peu dans l'impasse décrite par Randoschtroumf : en gros, à force de me sacrifier pour les enfants, je ne peux plus encadrer ni mon boulot, ni mes enfants... ni mon mari qui lui peut mener sa vie comme il l'entend ou presque. Je fais le boulot d'une femme au foyer sans l'être, parce qu'en plus de toute la charge d'une femme au foyer, j'ai quand même le boulot à 80% et que je dois jongler entre les deux. Tout ça pour entendre mes propres enfants dire à tout le monde que mon mari a un vrai travail, lui, mais que moi je n'en fiche pas une parce que je suis tout le temps à la maison. Je pourrais tenir encore 10 ans le temps que les enfants grandissent si je me disais que dans 10 ans je pourrai commencer une nouvelle vie. Ce serait même le plus facile pour moi : attendre que les enfants soient grands. Mais j'ai de plus en plus peur de me réveiller à 50 ans, avec encore 17 ans à tirer (merci la réforme des retraites), et de m'apercevoir que plus rien n'est possible parce qu'à 50 ans c'est trop tard.

Edit : je vois bien que je suis un peu aigrie sur les bords. Petite anecdote. Vendredi dernier j'étais en entretien avec un élève. Et là, je ne sais même plus comment c'est sorti, il me dit : "Ma mère devait faire une thèse, mais comme je suis né, elle a fait le choix de renoncer à sa thèse et de prendre un travail qui lui permette de s'occuper de moi". J'ai légèrement dérapé, je lui ai répondu : "Ce n'est pas un choix. Vous avez un père ?". Vous imaginez le pauvre, "euh, oui...". Je lui ai expliqué, en substance, qu'il avait un père et que comme par hasard c'était sa mère qui avait renoncé à sa thèse : sa mère est secrétaire, son père ingénieur. Je n'ai pas eu de nouvelles des parents... il n'a pas dû leur répéter mon dérapage... J'ai 3 filles. Plus ça va plus je me dis que je contribuerai plus à leur épanouissement en me battant pour exister qu'en supervisant leurs devoirs.

Je me permets d'intervenir là-dessus : si tu en as parlé à ton mari, qu'il accepte le principe et qu'il te dit qu'il gérera, il...gérera. peut-être pas exactement comme toi, peut-être pas aussi bien que toi, mais quand il faudra bien assurer il trouvera des solutions. Peut-être même que ça lui remettra les pieds sur terre.

La seule question à te poser, c'est si toi tu serais prête à assumer ce mode de vie ou si tu préfères renoncer pour te garder plus de temps pour toi et ta famille, mais renoncer sera plus facile à accepter si c'est un choix conscient plutôt qu'un choix fait par mauvaise conscience et regretté ensuite.

Par ailleurs, tu le dis, si on te propose quelque chose, tu ne sais pas ce qu'on te proposera, ni quand, ni dans quel lycée tu seras à ce moment là. Il me semble qu'il est possible de te dire intéressée et de réfléchir en attendant à ce que tu est prête à accepter ou non, quitte à refuser un poste si finalement il ne te convient pas (en sachant qu'on ne t'en proposera probablement pas d'autres dans ce cas).

Lene, je ne suis pas dans ta situation, mais je te comprends tout à fait. Je candidate depuis trois ans sur des postes de MCF et chaque fois j’envoie des dossiers un peu partout où il y a des postes (il y en a tellement peu), y compris à des endroits inaccessibles où je ne me vois a priori pas vivre, ou bien des endroits plus ou moins accessibles mais peu pratiques en « turbo prof ». Certes je n’ai pas d’enfants, je reconnais que c’est plus simple, mais j’ai un conjoint, une famille avec des personnes en difficulté (parents vieillissants, une personne avec une maladie mentale très invalidante…) donc j’hésite toujours beaucoup. D’un autre côté, je sais que c’est ce que je veux faire et je ne peux pas me permettre de ne pas mettre toutes les chances de mon côté. Comme je n’arrive pas à choisir, j’ai fini par accepter le sort et par arrêter d’essayer de tout anticiper : et comment ça se passera si je suis nommée là, et comment on va faire etc… je me dis : attendons d’y être et on verra, on trouvera les moyens de gérer. Finalement, il y a dans ces nominations (c’est encore plus vrai pour la prepa) une grosse part de chance, on ne peut rien prévoir à l’avance. Dans ta situation (que je ne connais forcément pas dans le détail car je ne suis pas dans ta tête), je te dirais de foncer pour « tout poste France » ou quasi (évidemment il y a sûrement des limites à fixer): si ça se trouve tu t’en sortiras très bien, et tu n’auras pas de regrets. Et puis, peut être, ça se passera mal ou pas comme tu l’espères. Et dans ce cas (que je ne te souhaite pas) il faudra aviser. Mais là, tes messages laissent transparaître une forme de détresse et d’enlisement : à mon avis il faut saisir la chance qui te sera éventuellement donnée de changer une part de ta vie!

Bonjour,
Une petite remarque en lisant les messages précédents : je ne suis pas sûr que ce soit tenable d'être turbo prof en CPGE.
La quantité de travail (cours très denses avec parfois des questions tournantes chaque année, copies très lourdes, khôlles même si on peut déléguer - en partie - ces dernières) et les nombreuses réunions d'équipe, les entretiens avec les étudiants (surtout dans les petites prépas où l'encadrement des étudiants est important), les à-cotés imprévisibles... me paraissent peu compatibles avec des temps de trajet importants et d'inévitables indisponibilités dues à une présence partielle.
Mon expérience en CPGE me laisse un peu dubitatif : à titre personnel, je ne pourrais pas faire ça tant le travail est prenant.

Élaïna, le niveau je crois que je pourrais m'en accommoder, même si ce n'est pas très stimulant. Mes STI cette année étaient plus mauvais que mes STMG, je crois (enfin "sont", l'année n'est pas finie ), mais comme ils sont sympas, ça va. Mais ça commence à me gonfler sérieusement, pour ne pas dire à me miner le moral, d'aller faire cours la boule au ventre, à des gens qui font comme si vous n'étiez pas là et vous hurlent dessus ("Wesh, ça va, on a le droit de rien faire ici, elle est trop bizarre cette prof !") à chaque fois que vous osez leur adresser la parole, qui se penchent pour continuer leur conversation quand vous vous mettez entre les deux interlocuteurs (il paraît que c'est pareil avec les BTS : je n'ai pas hâte de me payer ceux-là aussi, mais vu que les profs de Lettres saturent, je vois venir le moment où on va nous les refiler en plus des autres), qui font tout au ralenti en se tournant dans tous les sens en souriant pour avoir l'approbation de leur claque quand vous leur demandez de se déplacer (et qui bien sûr vont systématiquement ailleurs que là où vous leur avez demandé pour pouvoir faire durer le plaisir), ou pire vous insultent (pour l'instant je n'ai eu le droit qu'à "bouffonne", je suis petite joueuse, ma collègue "sale ***" a plus de galon que moi) ou vous menacent de faire un rapport sur vous (LOL), ou qui au mieux pioncent et que vous finissez par laisser pioncer (2/3 de la classe la dernière fois...), parce qu'au moins pendant ce temps-là ils la ferment et que de toute façon ils viennent en cours sans stylo et avec un sac à main dans lequel il ne rentre pas une feuille A4 ("Je rattrape chez moi après"... ouais, c'est ça...). Ça va bien 4 ou 5 ans, mais là j'arrive à saturation, d'autant qu'ils sont de plus en plus nombreux et de plus en plus irrespectueux. Mes collègues leurs fournissent les feuilles et les stylos, maintenant. C'est au-dessus de mes forces. J'ai pas fait des études de philo et passé des concours pour ça. Personne, d'ailleurs, ne mérite d'être enfermé pendant 2h dans une salle avec 30 énergumènes qui lui font subir ça. Mes TG, je les aime bien, même s'ils ne sont pas très bons, mais ça ne suffit plus à compenser.

Je plussoie le message de Prof. Je trouve ça surhumain mais vu ce que lene est capable de gérer déjà, ce ne serait peut-être pas très différent. Il y en a qui le font mais c’est plutôt en fac. En CPGE c’est rare et ça peut créer des tensions dans l’équipe. J’ai l’exemple cette année d’un collègue qui a réclamé à être sur 2 jours pour faire les aller retours avec son lieu de résidence… ce qui a contraint les EDT de tous les autres. Grosse grosse tension lors de la constitution des EDT. Certains lycées ne laissent plus les collègues de CPGE faire leur emploi du temps d’ailleurs pour éviter ces tensions.

Cela étant, pour le cas spécifique de lene, ça peut aussi être un moyen de se sortir de son lycée avec des technos. As-tu pensé à PRAG lene? Ou à passer dans l’inspection?