- zigmag17Guide spirituel
Tangleding: Je ne dispose pas de chiffres, mais ce serait bien, à un moment donné, de simplement signer un pacte de lecture de messages qui, à l'instar du pacte autobiographique, consisterait à admettre comme VRAI ce que l'on dit vivre/avoir vécu/et ce dont on a eu connaissance par des collègues de proximité, dans nos classes.
Je t'invite à venir faire un tour dans une classe de LP un peu "chaude" pour y travailler la liberté d'expression avec, en dépit de tes préventions quant à leur qualité, les caricatures de Charlie-Hebdo comme supports.
Dois-tu composer dans tes classes avec des élèves de 16/17ans qui en imposent, qui règnent en caïds sur les autres élèves, peuvent retourner une classe en deux secondes "au nom du prophète", et venir attendre un adulte à la sortie du lycée pour lui donner une leçon parce que le contenu du cours ne leur convient pas ? et j'en passe.
J'aurais aimé échanger une heure de cours avec toi, dans l'une de mes anciennes classes, je parie que mon heure de cours sur "La chanson de Roland" m'aurait semblé un doux rêve, à côté.
Regarder le soleil en face rend aveugle, mais nier la réalité des autres c'est ETRE aveugle.
On ne fait pas un concours de celui ou celle qui doit s'auto-censurer parfois pour avoir une paix relative en cours. Zut.
Comment le redire? Il s'agit d'une REALITE.
Je t'invite à venir faire un tour dans une classe de LP un peu "chaude" pour y travailler la liberté d'expression avec, en dépit de tes préventions quant à leur qualité, les caricatures de Charlie-Hebdo comme supports.
Dois-tu composer dans tes classes avec des élèves de 16/17ans qui en imposent, qui règnent en caïds sur les autres élèves, peuvent retourner une classe en deux secondes "au nom du prophète", et venir attendre un adulte à la sortie du lycée pour lui donner une leçon parce que le contenu du cours ne leur convient pas ? et j'en passe.
J'aurais aimé échanger une heure de cours avec toi, dans l'une de mes anciennes classes, je parie que mon heure de cours sur "La chanson de Roland" m'aurait semblé un doux rêve, à côté.
Regarder le soleil en face rend aveugle, mais nier la réalité des autres c'est ETRE aveugle.
On ne fait pas un concours de celui ou celle qui doit s'auto-censurer parfois pour avoir une paix relative en cours. Zut.
Comment le redire? Il s'agit d'une REALITE.
- TangledingGrand Maître
Ernya : le choix des oeuvres, ce n'est pas un secret au sein d'une équipe de lettres, même si nous sommes (moi le premier) assez individualistes en la matière. Donc franchement, sur ce sujet, je pense pouvoir dire que la Shoah n'a jamais été un sujet évité, on a même souvent choisi Inconnu à cette adresse en lecture commune (et au bout d'un moment j'ai trouvé que ce n'était pas d'un intérêt littéraire absolu, y a pire de ce point de vue, mais il y a aussi bien plus intéressant, y compris sur le même sujet). Je bosse dans un bahut tout à fait mixte socialement, près de Trappes.
En fait je ne comprends pas forcément la notion même d'auto-censure pédagogique. Je veux dire, notre obligation c'est de traiter le programme, pas de le traiter avec tel ou tel support. Donc il y aurait auto-censure si :
- des professeurs d'HG ne traitaient pas la Shoah en 3e
- des professeurs de SVT ne traitaient pas la reproduction humaine en 4e
- des professeurs de 6e n'abordaient pas la Genèse en 6e
Ca existe ça ? Vous l'avez rencontré ?
@Zigmag : mais je ne dis pas que le phénomène n'existe pas, je doute qu'il ait la proportion que prétend la presse. Ensuite sur la situation que tu évoques, j'ai l'impression d'un contexte d'établissement avec beaucoup d'agressions verbales et physiques à l'égard des enseignants, y compris sans lien avec les "questions vives" ou sujets religieux. Ce n'est pas alors un problème d'auto-censure en soi mais plus largement d'insécurité professionnelle. Et la question des attaques à la laïcité s'y ajoute. Mais ne doit pas être considérée comme l'alpha et l'oméga du fonctionnement de l'établissement et encore moins de l'EN. Je ne suis pas en train de nier ce que tu racontes. Encore que tu n'aies pas donné d'exemple d'autocensure, tu as plus évoqué une anxiété à aborder certains thèmes. Ce qui n'est pas normal non plus de mon point de vue. Mais ne me semble pas pouvoir grossir le taux de 40% à 50% de profs s'étant autocensurés (on se rend compte de l'énormité du chiffre ???)
En fait je ne comprends pas forcément la notion même d'auto-censure pédagogique. Je veux dire, notre obligation c'est de traiter le programme, pas de le traiter avec tel ou tel support. Donc il y aurait auto-censure si :
- des professeurs d'HG ne traitaient pas la Shoah en 3e
- des professeurs de SVT ne traitaient pas la reproduction humaine en 4e
- des professeurs de 6e n'abordaient pas la Genèse en 6e
Ca existe ça ? Vous l'avez rencontré ?
@Zigmag : mais je ne dis pas que le phénomène n'existe pas, je doute qu'il ait la proportion que prétend la presse. Ensuite sur la situation que tu évoques, j'ai l'impression d'un contexte d'établissement avec beaucoup d'agressions verbales et physiques à l'égard des enseignants, y compris sans lien avec les "questions vives" ou sujets religieux. Ce n'est pas alors un problème d'auto-censure en soi mais plus largement d'insécurité professionnelle. Et la question des attaques à la laïcité s'y ajoute. Mais ne doit pas être considérée comme l'alpha et l'oméga du fonctionnement de l'établissement et encore moins de l'EN. Je ne suis pas en train de nier ce que tu racontes. Encore que tu n'aies pas donné d'exemple d'autocensure, tu as plus évoqué une anxiété à aborder certains thèmes. Ce qui n'est pas normal non plus de mon point de vue. Mais ne me semble pas pouvoir grossir le taux de 40% à 50% de profs s'étant autocensurés (on se rend compte de l'énormité du chiffre ???)
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- zigmag17Guide spirituel
Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
Je sais distinguer la "violence ordinaire" de celle derrière laquelle se profile le spectre de l'intégrisme religieux.
Je pense que tu as du mal à admettre cette vérité, pourtant elle existe.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
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- Guermantes729Neoprof expérimenté
zigmag17 a écrit:Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
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Merci Zigmag
- PonocratesExpert spécialisé
+ 1Guermantes729 a écrit:zigmag17 a écrit:Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
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Merci Zigmag
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- TangledingGrand Maître
Merci de ne pas m'accuser de chercher à noyer le poisson.zigmag17 a écrit:Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
Je sais distinguer la "violence ordinaire" de celle derrière laquelle se profile le spectre de l'intégrisme religieux.
Je pense que tu as du mal à admettre cette vérité, pourtant elle existe.
Je ne pense pas avoir spécialement tenu un discours qui laisse penser que j'ignore ce genre de réalité :
" le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée."
Donc merci de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas.
Il n'est pas normal que les équipes se retrouvent dans de telles situations dans quelque établissement scolaire que ce soit.
Maintenant si tu penses que ça peut représenter 40 à 50% des établissements scolaires...
Par ailleurs le choix des oeuvres est libre pour le moment (sauf en 1re depuis peu), et je souhaite plutôt que cela perdure. Il est évident que le jour où j'aurai l'obligation d'aborder des oeuvres qui me sembleront de qualité contestable, je serai mis en difficulté par l'institution, effectivement. Et ça ne m'aidera pas spécialement à affronter des remises en cause par des élèves.
Donc je vais synthétiser ma position :
- Je condamne toute pression religieuse ou autre, islamiste ou autre, sur la légitimité de ce qu'enseigne tout collègue dans le cadre des programmes.
- Je suis tout disposé à admettre que des collègues s'autocensurent dans le choix des supports. Je n'en ai pas rencontré en 15 ans d'enseignement dans des communes comme Ivry sur Seine, Vitry sur Seine, le Kremlin-Bicêtre, Vincennes, et près de Trappes dans les Yvelines.
- Je doute que 40 à 50% des collègues s'autocensurent dans leur enseignement. Et il serait bon que le sondage en question distingue par ailleurs l'autocensure dans le choix des supports et le fait de ne pas traiter la totalité du programme. En bonus.
Cela te convient-il ?
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- Marie LaetitiaBon génie
Ponocrates a écrit:+ 1Guermantes729 a écrit:zigmag17 a écrit:Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
Je sais distinguer la "violence ordinaire" de celle derrière laquelle se profile le spectre de l'intégrisme religieux.
Je pense que tu as du mal à admettre cette vérité, pourtant elle existe.
Merci Zigmag
Je m'associe également...
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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- zigmag17Guide spirituel
Tangleding a écrit:Merci de ne pas m'accuser de chercher à noyer le poisson.zigmag17 a écrit:Comme je l'ai déjà expliqué auparavant, l'auto-censure c'est aussi faire un choix d'oeuvre plutôt qu'une autre, pas sur des critères pédagogiques mais par une anticipation de ce qui pourrait advenir en classe si telle oeuvre était étudiée (alors que l'on sait que l'autre sera acceptée avec un relatif consensus). Elle ne consiste pas nécessairement en une coupe franche dans les programmes, mais dans une manière biaisée d'aborder les programmes.
Maintenant je vais être claire: l'insécurité professionnelle existe, a beaucoup existé dans mes anciens établissements, dans celui où je travaille maintenant c'est beaucoup plus calme.
Je répète (après j'arrête) parce que je ne comprends pas cette volonté de noyer le poisson: j'ai connu dans mes cours des tentatives de faire arrêter le cours assorties d' insultes, d' invectives en arabe "sur le Coran" (que je me suis fait traduire par d'autres élèves), des diatribes antisémites lorsqu'il s'agissait d'évoquer la Shoah justement, des refus de lire des textes etc..., le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée.
Je sais distinguer la "violence ordinaire" de celle derrière laquelle se profile le spectre de l'intégrisme religieux.
Je pense que tu as du mal à admettre cette vérité, pourtant elle existe.
Je ne pense pas avoir spécialement tenu un discours qui laisse penser que j'ignore ce genre de réalité :
" le tout toujours sous des prétextes religieux enrobés de références à un imam intégriste qui officiait non loin à l'extérieur et déstructurait systématiquement le soir les savoirs que nous avions essayé de transmettre aux élèves pendant la journée."
Donc merci de ne pas me faire dire ce que je ne dis pas.
Il n'est pas normal que les équipes se retrouvent dans de telles situations dans quelque établissement scolaire que ce soit.
Maintenant si tu penses que ça peut représenter 40 à 50% des établissements scolaires...
Par ailleurs le choix des oeuvres est libre pour le moment (sauf en 1re depuis peu), et je souhaite plutôt que cela perdure. Il est évident que le jour où j'aurai l'obligation d'aborder des oeuvres qui me sembleront de qualité contestable, je serai mis en difficulté par l'institution, effectivement. Et ça ne m'aidera pas spécialement à affronter des remises en cause par des élèves.
Donc je vais synthétiser ma position :
- Je condamne toute pression religieuse ou autre, islamiste ou autre, sur la légitimité de ce qu'enseigne tout collègue dans le cadre des programmes.
- Je suis tout disposé à admettre que des collègues s'autocensurent dans le choix des supports. Je n'en ai pas rencontré en 15 ans d'enseignement dans des communes comme Ivry sur Seine, Vitry sur Seine, le Kremlin-Bicêtre, Vincennes, et près de Trappes dans les Yvelines.
- Je doute que 40 à 50% des collègues s'autocensurent dans leur enseignement. Et il serait bon que le sondage en question distingue par ailleurs l'autocensure dans le choix des supports et le fait de ne pas traiter la totalité du programme. En bonus.
Cela te convient-il ?
Cela me convient mieux dans la mesure ou c'est un avis davantage nuancé.
Tes propos dans un message précédent par contre m'interrogent beaucoup:
"Qu'il y ait des bahuts où ces sujets sont prétextes à contester l'autorité du professeur et l'institution, je n'en doute pas. Mais vraiment davantage qu'une punition "injuste" ou un un "contrôle trop difficile" ? Ca resterait sans doute à démontrer."
La contestation de certains élèves va beaucoup plus loin que cela. Je l'ai déjà dit, je ne recommence pas.
Pour finir:
- j'ai dit que je ne disposais d'aucun chiffre
- tu parles "qualité" d'une oeuvre alors que je parle "contenu".
- slynopHabitué du forum
https://fr.yahoo.com/news/menaces-morts-enseignants-ran%C3%A7on-samuel-paty-153711945.html
Un même email glaçant a été reçu par plusieurs établissements scolaires français en début de semaine, menaçant les enseignants de mort si la direction ne verse pas une importante rançon en bitcoins.
Un même email glaçant a été reçu par plusieurs établissements scolaires français en début de semaine, menaçant les enseignants de mort si la direction ne verse pas une importante rançon en bitcoins.
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"C'est pas moi qu'explique mal, c'est les autres qui sont cons !", Perceval dans Kaamelot.
- TangledingGrand Maître
Pourtant le raisonnement est simple :zigmag17 a écrit:
Cela me convient mieux dans la mesure ou c'est un avis davantage nuancé.
Tes propos dans un message précédent par contre m'interrogent beaucoup:
"Qu'il y ait des bahuts où ces sujets sont prétextes à contester l'autorité du professeur et l'institution, je n'en doute pas. Mais vraiment davantage qu'une punition "injuste" ou un un "contrôle trop difficile" ? Ca resterait sans doute à démontrer."
La contestation de certains élèves va beaucoup plus loin que cela. Je l'ai déjà dit, je ne recommence pas.
- dans un bahut où la poussière n'est pas mise sous le tapis par la direction, il y a moins de grabuge sur tous les sujets, et de ce fait le grabuge lié à des pressions idéologiques est moins difficile à contenir et traiter
- dans un bahut où au contraire on ne traite pas les problèmes, il y a beaucoup de grabuge sur tous les sujets, et les sujets rendus inflammables par des idéologues sont de nature à devenir explosifs en moins de 2.
C'était d'ailleurs le raisonnement tenu par Fatiha Agag-Boudjahlat et qui ne suscitaient alors pas trop de polémiques...
Si cela t'interroge toujours, je vais en rester là car je n'aime pas trop tes sous-entendus.
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- TangledingGrand Maître
S'il n'y avait pas de sous-entendus, il y avait alors une certaine maladresse (noyer le poisson, du mal à admettre cette vérité). Je suis militant syndical, je poste ici sous un pseudonyme transparent, et j'assume parfaitement mes convictions et idées. Donc merci de ne pas être condescendant, on débat, on discute, mais on ne range pas l'autre dans une case.
Pour la distinction entre qualité d'une oeuvre et contenu je ne comprends pas trop.
Si on m'impose un contenu que je juge de qualité médiocre je vais être très ennuyé pour enseigner, c'est tout. Que ce "contenu" soit Matin brun, Meurtre à la cathédrale ou des caricatures sans grand intérêt (à part pour des intégristes sanguinaires, hélas).
Pour moi les élèves ont le droit au meilleur. Et Charlie pour moi c'est de la daube.
Je me battrai pour que cette daube puisse paraître, que les journalistes qui en sont l'auteur puissent continuer à la produire.
Mais pour autant je n'ai jamais acheté Charlie, ni avant ni après l'attentat de 2015 et j'ai bien plus intéressant à faire étudier à mes élèves dans le cadre des programmes d'enseignement de ma discipline avec les classes qui me sont confiées.
C'est tout.
Pour la distinction entre qualité d'une oeuvre et contenu je ne comprends pas trop.
Si on m'impose un contenu que je juge de qualité médiocre je vais être très ennuyé pour enseigner, c'est tout. Que ce "contenu" soit Matin brun, Meurtre à la cathédrale ou des caricatures sans grand intérêt (à part pour des intégristes sanguinaires, hélas).
Pour moi les élèves ont le droit au meilleur. Et Charlie pour moi c'est de la daube.
Je me battrai pour que cette daube puisse paraître, que les journalistes qui en sont l'auteur puissent continuer à la produire.
Mais pour autant je n'ai jamais acheté Charlie, ni avant ni après l'attentat de 2015 et j'ai bien plus intéressant à faire étudier à mes élèves dans le cadre des programmes d'enseignement de ma discipline avec les classes qui me sont confiées.
C'est tout.
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- zigmag17Guide spirituel
Je ne pense pas être condescendante quand je m'exprime.
Ensuite, nous parlons d'auto-censure: en général la qualité intrinsèque de l'oeuvre n'a rien à y voir, par contre le contenu oui, c'est lui qui est attaqué par des détracteurs, c'est donc cela qui m'intéressait ici.
Ensuite, nous parlons d'auto-censure: en général la qualité intrinsèque de l'oeuvre n'a rien à y voir, par contre le contenu oui, c'est lui qui est attaqué par des détracteurs, c'est donc cela qui m'intéressait ici.
- TangledingGrand Maître
Mais ce ne sont pas mes élèves, leurs parents ou l'imam du quartier qui choisissent les oeuvres que je fais étudier aux élèves, c'est leur professeur et personne d'autre. J'entends que tu estimes que des collègues choisissent les oeuvres sur d'autres critères que la qualité. Je le regrette et condamne sans réserve l'administration qui ne leur permet pas d'accomplir leurs choix pédagogiques librement.zigmag17 a écrit:Je ne pense pas être condescendante quand je m'exprime.
Ensuite, nous parlons d'auto-censure: en général la qualité intrinsèque de l'oeuvre n'a rien à y voir, par contre le contenu oui, c'est lui qui est attaqué par des détracteurs, c'est donc cela qui m'intéressait ici.
J'ose espérer que cela concerne moins que 40% de collègues.
Par ailleurs mes choix d'oeuvres ont déjà été contestés par des parents, y compris en plénière de rentrée, mais pas pour des raisons religieuses (trop dur, trop sombre, etc.) Ce qui ne veut pas dire que des contestations ne peuvent pas naître d'un terreau intégriste et qu'évidemment c'est plus compliqué à surmonter, surtout si l'administration se bouche les oreilles.
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- LefterisEsprit sacré
Bien sûr qu'on s'auto-censure toujours un peu, qu'on marche sur des oeufs ,quand on sait qu'on a face à soi certains bigots confits en dévotion , contestaires systématiques et haineux. Par lassitude autant que par peur, pour éviter d'avoir à se justifier, quand on a déjà eu à le faire pour d'autres choses, suite à des mensonges de petites frappes en devenir, et adeptes de la chicane permanente.zigmag17 a écrit:Je ne pense pas être condescendante quand je m'exprime.
Ensuite, nous parlons d'auto-censure: en général la qualité intrinsèque de l'oeuvre n'a rien à y voir, par contre le contenu oui, c'est lui qui est attaqué par des détracteurs, c'est donc cela qui m'intéressait ici.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- PabloPEExpert
Même sans parler des bigots je vous avoue que dans mes plans secrets si je gagne au loto je finis l'année scolaire mais enlève pas mal de filtres...Lefteris a écrit:
Bien sûr qu'on s'auto-censure toujours un peu, qu'on marche sur des oeufs ,quand on sait qu'on a face à soi certains bigots confits en dévotion , contestaires systématiques et haineux. Par lassitude autant que par peur, pour éviter d'avoir à se justifier, quand on a déjà eu à le faire pour d'autres choses, suite à des mensonges de petites frappes en devenir, et adeptes de la chicane permanente.
En maternelle il peut suffire d'empêcher une gamine de tomber en la retenant par le bras pour ensuite devoir expliquer aux parents pendant des heures pourquoi elle est rentrée en disant "la maîtresse m'a fait mal au bras". Alors pour des choses tellement sensibles difficile d'en vouloir à ceux qui développent des stratégies d'évitement.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- mgb35Érudit
Ce qui est surprenant, c'est de voir certains collègues qui disent qu'ils ne s'auto censurent pas... C'est d'une naïveté incroyable. L'être humain passe son temps à s'auto censurer. Il agit en fonction du regard des autres.
Plus le regard est lourd, plus il le fait et très souvent sans même sans rendre compte.
Plus le regard est lourd, plus il le fait et très souvent sans même sans rendre compte.
- LefterisEsprit sacré
Quel courage ! moi, je ne finis pas l'année... même pas la journée (hypothèse d'école, j'ai pas pris un ticket depuis ddes lustres)PabloPE a écrit:Même sans parler des bigots je vous avoue que dans mes plans secrets si je gagne au loto je finis l'année scolaire mais enlève pas mal de filtres...Lefteris a écrit:
Bien sûr qu'on s'auto-censure toujours un peu, qu'on marche sur des oeufs ,quand on sait qu'on a face à soi certains bigots confits en dévotion , contestaires systématiques et haineux. Par lassitude autant que par peur, pour éviter d'avoir à se justifier, quand on a déjà eu à le faire pour d'autres choses, suite à des mensonges de petites frappes en devenir, et adeptes de la chicane permanente.
En maternelle il peut suffire d'empêcher une gamine de tomber en la retenant par le bras pour ensuite devoir expliquer aux parents pendant des heures pourquoi elle est rentrée en disant "la maîtresse m'a fait mal au bras". Alors pour des choses tellement sensibles difficile d'en vouloir à ceux qui développent des stratégies d'évitement.
C'est surtout une question de tranquillité administrative, plus que de regard. Globalement, je me moque de l'opinion de la plupart des gens , a fortiori d'ados , et à titre personnel, je suis contre toute censure, quel que soit le sujet, estimant que l'on a un libre arbitre, qu'on fait des choix, et qu'on peut tout voir et tout entendre, et évacuer ce qui nous déplaît si vraiment on trouve ça insupportable. Mais après atout ce que nous avons subi et subissons depuis quelques temps, niés, insultés, dépouillés de nos disciplines, managés, fouaillés, diffamés, paupérisés, j'estime de plus en plus qu'il ne vaut pas la peine de faire de son métier un sacerdoce qui peut coûter la vie, et au moins la santé par des conflits permanents qu'on sera in fine, accusé d'avoir provoqués ou mal gérés.mgb35 a écrit:Ce qui est surprenant, c'est de voir certains collègues qui disent qu'ils ne s'auto censurent pas... C'est d'une naïveté incroyable. L'être humain passe son temps à s'auto censurer. Il agit en fonction du regard des autres.
Plus le regard est lourd, plus il le fait et très souvent sans même sans rendre compte.
Je constate quand même avec effroi la montée de la bigoterie, de la pudibonderie (têtes sous les tables à la vue d'un nu antique), du politiquement correct ("c'est pas bien l'auteur se moque")...
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
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Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- TangledingGrand Maître
Je crois qu'il faudrait définir précisément ce que nous nommons "autocensure" car cela semble recouvrir des choses très différentes et ça explique sans doute que le sondage soit sujet à caution :
- ne pas aborder une partie du programme ? -> je pense que c'est rarissime, un enseignant s'exposerait fortement...
- présenter une partie du programme en déformant un point clef -> idem, si c'est le cas ça risque plus d'être une erreur involontaire (guère excusable, certes)
- éviter de choisir une oeuvre ou un support que l'on juge pertinent en raison d'une expérience passée -> je pense que ça peut être fréquent dès lors que l'enseignant est dans un contexte insécurisant professionnellement et a déjà subi des pressions/agressions
- éviter de choisir une oeuvre ou un support que l'on juge pertinent en raison d'une crainte sans expérience passée -> dans ce cas ça peut relever de représentations, justes ou erronées.
- réagir à une situation pédagogique qui fait obstacle à la transmission pour revenir par la bande -> ça me semble plutôt un geste professionnel dès lors que l'obstacle est surmonté in fine, pour moi ce n'est pas de l'autocensure
Il faut aussi distinguer la pression immédiate d'élèves durant le cours (contestation, etc) et la pression hors la classe (élève qui reporte le discours, réel ou ou non de ses parents, parents qui envoient un mot au collègue, c'est rare ; ou un appel ou courrier au CdE ; ou à l'Inspection / au rectorat). La pression hiérarchique également (ça peut concerner une notation jugée trop sévère, etc.) peut amener diverses formes d'autocensures.
Bref j'ai l'impression que le terme autocensure agrège beaucoup de choses qui sont parfois de nature différentes. Il y a une interaction dans l'acte d'enseigner, nous ne déversons pas notre savoir sur des statues de pierres.
Ce qui est sûr c'est que dans les médias, le terme autocensure est strictement présenté comme l'autocensure d'une partie des programmes (ne pas aborder la Shoah en histoire). Et j'ai l'impression que clairement ça ne doit pas être, dans la réalité du terrain, ce qui se produit le plus souvent.
- ne pas aborder une partie du programme ? -> je pense que c'est rarissime, un enseignant s'exposerait fortement...
- présenter une partie du programme en déformant un point clef -> idem, si c'est le cas ça risque plus d'être une erreur involontaire (guère excusable, certes)
- éviter de choisir une oeuvre ou un support que l'on juge pertinent en raison d'une expérience passée -> je pense que ça peut être fréquent dès lors que l'enseignant est dans un contexte insécurisant professionnellement et a déjà subi des pressions/agressions
- éviter de choisir une oeuvre ou un support que l'on juge pertinent en raison d'une crainte sans expérience passée -> dans ce cas ça peut relever de représentations, justes ou erronées.
- réagir à une situation pédagogique qui fait obstacle à la transmission pour revenir par la bande -> ça me semble plutôt un geste professionnel dès lors que l'obstacle est surmonté in fine, pour moi ce n'est pas de l'autocensure
Il faut aussi distinguer la pression immédiate d'élèves durant le cours (contestation, etc) et la pression hors la classe (élève qui reporte le discours, réel ou ou non de ses parents, parents qui envoient un mot au collègue, c'est rare ; ou un appel ou courrier au CdE ; ou à l'Inspection / au rectorat). La pression hiérarchique également (ça peut concerner une notation jugée trop sévère, etc.) peut amener diverses formes d'autocensures.
Bref j'ai l'impression que le terme autocensure agrège beaucoup de choses qui sont parfois de nature différentes. Il y a une interaction dans l'acte d'enseigner, nous ne déversons pas notre savoir sur des statues de pierres.
Ce qui est sûr c'est que dans les médias, le terme autocensure est strictement présenté comme l'autocensure d'une partie des programmes (ne pas aborder la Shoah en histoire). Et j'ai l'impression que clairement ça ne doit pas être, dans la réalité du terrain, ce qui se produit le plus souvent.
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"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
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- pseudo-intelloSage
Puisque j'ai bien fichu la pagaille sans le vouloir avec mon dernier post (surtout avec une phrase d'icelui), je la joue apaisement en vous copiant ce que Magyd Cherfi a écrit sur son Fessebouc, en spoiler parce que c'est long :
- Ce que Magyd Cherfi a écrit sur son Fessebouc:
- La trahison - J’ai été d’une école où on aimait ses profs, où après être passé dans une classe supérieure on passait leur rendre visite, ça épinglait un orgueil de moineau sur nos maigres poitrines. J’ai été d’une école où le nom de « prof » faisait tinter la rétine et briller l’envie d’en être. Moi j’allais à l’école comme on se blottit dans un nid attendant la becquée quotidienne. J’étais ce privilégié-là, cet engourdi docile aussi. Je guettais l’attention qu’on allait me porter, la parole qu’on allait me donner, la note aussi. C’était une école où j’oubliais que j’étais arabe, pauvre et frustre. Elle me protégeait de la méchanceté du monde, un monde dur qui voulait pas de mes parents. Elle me sortait de l’obscurité dans laquelle ils pataugeaient. J’étais d’une école où je n’avais plus d’origine mais l’espoir d’en trouver une sans frontière ni couleur ni rang social, où les professeurs ressemblaient à des parents. Les uns les autres se passaient le relais sûrs de divulguer un même message empreint du respect le plus strict. Les quatre se souciaient qu’on s’intéresse, nous existions comme un prolongement d’eux-mêmes. J’étais d’une école qui admirait ses profs et je rêvais moi de les accompagner au-delà des heures de scolarité indues tout ça pour m’infuser du plaisir qu’ils avaient à nous avoir comme élèves. Me rappelle, je voulais même qu’on m’adopte car hors du sanctuaire me sentais comme un fantôme privé de lumière, presque un demi-orphelin à qui il manquait deux de ses quatre parents. Privé de cette attention supplémentaire, me sentais vivre dans un cachot putride, comme privé d’une pièce aux larges baies vitrées. Dans cette école, en échange de leur bienveillance je rassemblais tout ce qui me contenait « d’intelligent ». Jamais ma mère ne m’a vu chez elle aussi docile ou attentif et dieu sait (si j’ose dire) qu’elle sacrifia tout pour que je réussisse, qu’elle ruina jusqu’à épuisement toutes ses réserves de mère. Elle aussi chérissait cette école et trouvait ahurissant que les détenteurs de tous les savoirs ne portent pas la main sur moi quand je faiblissais. Ça la sidérait qu’on ait pas cours à Pâques, Noël, juin et juillet. Sans cette école que l’on dit gratuite, laïque et obligatoire la vie lui serait apparue insensée. Quant à moi je l’avoue, je me suis plus aimé en élève qu’en enfant de la rue car à dix sept heures sur le trottoir d’en face j’entendais : « rentre chez toi bougnoule ! »
À l’aune de tous ces défis nouveaux, je dis que cette école existe encore et elle raconte toujours l’histoire des hommes, offre encore une famille, une terre, des valeurs et enfin notre libre arbitre.
Alors je peux le dire, moi Magyd jamais j’aurai tendu mon doigt à un salaud pour désigner comme victime mon prof d’histoire-géo.
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- PabloPEExpert
Moi je n'aborde plus une partie du programme depuis mars 2019
je n'aborde plus cette partie
Depuis que j'ai lu le tollé dans la presse
https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/01/un-exercice-sur-les-bienfaits-de-la-colonisation-en-cm2-indigne_a_23681884/
Oui je sais je suis faible mais je ne suis pas photogénique donc je préfère éviter toute médiatisation.
je n'aborde plus cette partie
sourceL’observation de cartes affichées dans les classes sous la IIIe République peut introduire le thème de la question coloniale. Cette question est liée à la problématique d’ensemble parce qu’elle s’est forgée autour de l’idéal républicain d’une grande nation civilisatrice. Les élèves observent que l’empire colonial français au tournant du siècle est vingt fois plus vaste que le territoire national (le deuxième du monde par l’étendue et sa population). On peut montrer ainsi que la présence française et la francophonie sur les continents africain et asiatique sont le résultat d’une nouvelle entreprise coloniale depuis la fin du XIXe
siècle.
Depuis que j'ai lu le tollé dans la presse
https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/01/un-exercice-sur-les-bienfaits-de-la-colonisation-en-cm2-indigne_a_23681884/
Oui je sais je suis faible mais je ne suis pas photogénique donc je préfère éviter toute médiatisation.
Ghyslain Vedeux le président du CRAN, « La mise en place d’actions de formation pour les enseignants et futurs enseignants est urgente et des sanctions doivent aussi être appliquées à celles et ceux qui continueront à promouvoir ce crime contre l’humanité. »
Cette classe de CM2 a étudié la colonisation à travers plusieurs séances, "en insistant sur les aspects négatifs autour de la domination, la privation de libertés, l'emprise territoriale" et une sortie scolaire au mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes, a expliqué le rectorat de l'académie de Nantes.
L'inspecteur d'académie a "aussitôt dépêché dans l'école l'inspecteur et le conseiller pédagogique de la circonscription qui assureront un suivi très attentif de cette situation et lui remettront leurs conclusions", a ajouté cette source.
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"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Lefteris a écrit:
Je constate quand même avec effroi la montée de la bigoterie, de la pudibonderie (têtes sous les tables à la vue d'un nu antique), du politiquement correct ("c'est pas bien l'auteur se moque")...
Tout à fait d’accord.
Lassée de devoir me “justifier” (le mot est un peu fort mais vous comprenez l’idée), j’ai fini par concevoir à ma 8e année d’enseignement, un document élève sur la nudité dans l’Histoire de l’Art que je dégaine dès qu’un élève joue le choqué de voir un nu antique, une scène mythologique ou biblique. Sachant que j’ai 18 classes minimum par an et que cette question revient plusieurs fois par an et ce, dans chaque classe, désormais je sors mon doc.
Et c’est vrai qu’au début de ma carrière, je n’avais jamais ce type de posture de rejet. C’est arrivé plus tard, vers 2012 je dirai.
Ce qui m’étonne le plus c’est de constater que certains élèves n’ont aucun complexe à raconter qu’ils regardent des pornos, ils matent des séries de tv réalité où les participants sont bien souvent quasi dénudés mais ils s’offusquent devant la poitrine de la Vénus de Milo.
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Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Melyne5 a écrit:
Heureusement que j' ai eu la curiosité d’aller lire l’intégralité du message de pseudo-intello car ta citation tronquée m’a fait bondir ! Sans doute vaudrait-il mieux graisser le passage que risquer de déformer les propos en ne citant qu’une phrase !
Rien de malveillant dans ma démarche, je cherchais simplement à ne pas alourdir la lecture du fil. La citation est partielle, mais pas tronquée, j'ai notamment pris soin de maintenir la partie où Pseudo-Intello précise qu'il ne cherche de poux à personne. Cela me paraissait assez clair.
Par ailleurs, ma question était tout à fait à lire au premier degré. C'est quelque chose qu'on entend tellement que je me demandais s'il y avait des preuves statistiques (que j'ai cherchées depuis longtemps mais jamais trouvées).
Je te présente mes excuse @Pseudo-Intello, pour t'avoir mis dans l'embarras.
Par ailleurs, ma question ne portait pas sur l'auto-censure (qui est un vaste débat, puisqu'on peut y mettre les considérations pédagogiques), mais bien sur le fait d'être contraint à aller jusqu'à ne pas traiter certains points du programme (ce qui est très différent de s'auto-censurer au niveau des supports par exemple).
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Asinus asinum fricat
- BalthazaardVénérable
PabloPE a écrit:Moi je n'aborde plus une partie du programme depuis mars 2019
je n'aborde plus cette partie
sourceL’observation de cartes affichées dans les classes sous la IIIe République peut introduire le
thème de la question coloniale. Cette question est liée à la problématique d’ensemble parce
qu’elle s’est forgée autour de l’idéal républicain d’une grande nation civilisatrice. Les élèves
observent que l’empire colonial français au tournant du siècle est vingt fois plus vaste que le
territoire national (le deuxième du monde par l’étendue et sa population). On peut montrer
ainsi que la présence française et la francophonie sur les continents africain et asiatique sont
le résultat d’une nouvelle entreprise coloniale depuis la fin du XIXe
siècle.
Depuis que j'ai lu le tollé dans la presse
https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/01/un-exercice-sur-les-bienfaits-de-la-colonisation-en-cm2-indigne_a_23681884/
Oui je sais je suis faible mais je ne suis pas photogénique donc je préfère éviter toute médiatisation.
Ghyslain Vedeux le président du CRAN, « La mise en place d’actions de formation pour les enseignants et futurs enseignants est urgente et des sanctions doivent aussi être appliquées à celles et ceux qui continueront à promouvoir ce crime contre l’humanité. »Cette classe de CM2 a étudié la colonisation à travers plusieurs séances, "en insistant sur les aspects négatifs autour de la domination, la privation de libertés, l'emprise territoriale" et une sortie scolaire au mémorial de l'abolition de l'esclavage à Nantes, a expliqué le rectorat de l'académie de Nantes.
L'inspecteur d'académie a "aussitôt dépêché dans l'école l'inspecteur et le conseiller pédagogique de la circonscription qui assureront un suivi très attentif de cette situation et lui remettront leurs conclusions", a ajouté cette source.
- pseudo-intelloSage
KrilinXV3 a écrit:Je te présente mes excuse @Pseudo-Intello, pour t'avoir mis dans l'embarras.
T'inquiète.
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