- Flo44Érudit
Et si on refuse d'assister au temps d'échange, on risque quelque chose? Je serai présente au collège, mais vu la situation sanitaire, hors de question que je me réunisse avec les collègues : ça ne le fera pas revenir... et pour moi ça n'a aucun intérêt, même si je comprends que certains collègues puissent en sentir le besoin.
Tout cela (les réactions dans les médias, les réactions des politiques...) me donne envie de vomir, littéralement.
Par contre, je vais essayer d'écrire un petit mot à la mère de Samuel, il se trouve que je l'aie eue comme institutrice.
Tout cela (les réactions dans les médias, les réactions des politiques...) me donne envie de vomir, littéralement.
Par contre, je vais essayer d'écrire un petit mot à la mère de Samuel, il se trouve que je l'aie eue comme institutrice.
- uneodysséeNeoprof expérimenté
Condorcet a écrit:https://lmsi.net/Je-suis-prof
Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un enseignant qui croyait en l’éducation, en la raison humaine et en la liberté d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.
Merci beaucoup Condorcet pour cette lecture. J'ai l'impression que c'est ce que j'ai lu de plus sain et de plus sensé sur le sujet.
- CeladonDemi-dieu
Très bonne conclusion.Je suis prof, et cette vraie laïcité, ce goût de la pensée et de la parole libre, je souhaite continuer de les promouvoir. Et je souhaite pour cela rester en vie. Et je souhaite pour cela rester libre, maître de mes choix pédagogiques, dans des conditions matérielles qui permettent de travailler. Et je refuse donc de devenir l’otage d’un costume de héros ou de martyr taillé pour moi par des aventuriers de la politique sans jugeote, sans cœur et sans principes – ces faux amis qui ne savent qu’encenser des profs morts et mépriser les profs vivants.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
On a des statistiques un peu sérieuses sur le fait que ça arrive et dans quelle mesure c'est représentatif ? Parce que je n'ai jamais croisé, ni entendu parlé de collègues faisant ce choix (peut-être en Lycée ou dans d'autres disciplines ?). Par contre, oui, j'ai vu cette caricature de Plantu qui m'avait exaspérée à l'époque:pseudo-intello a écrit:
Samuel aurait très bien pu, comme le font certains collègues que je n'irai jamais blâmer, sauter quelques paragraphes sensibles du programme pour ne pas s'attirer d'ennuis et pour préserver un légitime confort.
https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/03/les-enseignants-nont-pas-apprecie-le-dessin-de-plantu-sur-lenseignement-de-la-shoah_a_23266075/
Intitulé "L'antisémitisme au quotidien", le dessin de Plantu montre un professeur légèrement embarrassé qui affirme: "Moi ça fait longtemps que je ne parle plus de la Shoah dans ma classe." Une façon d'illustrer la difficulté à aborder le sujet aujourd'hui, en particulier dans un contexte scolaire. (...)
J'ai découvert à cette occasion qu'une bonne partie de la presse et de l'opinion était persuadée de ça.
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Asinus asinum fricat
- TangledingGrand Maître
Comme toi Krilin, jamais entendu un collègue évoquer une forme d'auto censure.
Quand on voit le succès éditorial scolaire d Inconnu à cette adresse, par exemple, alors que rien ne nous oblige en français à aborder une oeuvre sur la shoah.
Pour moi c'est un délire médiatique, ni plus ni moins.
Ça me fatigue d'entendre ça à longueur de temps.
Quand on voit le succès éditorial scolaire d Inconnu à cette adresse, par exemple, alors que rien ne nous oblige en français à aborder une oeuvre sur la shoah.
Pour moi c'est un délire médiatique, ni plus ni moins.
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- IphigénieProphète
Il me semble me souvenir que Primo Levi au programme des TL dans les années 2000 et quelques avait, ici ou là posé des problèmes . Sur deux ans l’œuvre n’est d’ailleurs jamais tombée à l’examen en métropole .
Mais je n’ai pas de références précises: peut-être n’était en qu’une rumeur.
Mais je n’ai pas de références précises: peut-être n’était en qu’une rumeur.
- GourgNiveau 4
Sphinx a écrit:Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
4) Les procédures en vigueur dans l'Education Nationale, qui traite les situations de menace de mort contre un professeur de la même façon que les autres dénonciations virulentes de prétendus méfaits d'un professeur. En s'occupant de gérer la crise dans l'établissement, sans qu'il soit prévu de déclencher l'action des services de lutte anti-terroriste à même de protéger le professeur.
5) La mauvaise organisation des services anti-terroristes, qui reçoivent et recherchent toutes informations relatives aux personnes en cours de radicalisation, que ces services repèrent fréquemment sur internet. Pour ensuite, parait-il, les classer "non urgent" quand il s'agit d'un jeune jusque là inconnu des services ! Bien sûr les nouveaux radicalisés sont ceux qui sont encore non surveillés, c'est parmi eux que naîtront les menaces nouvelles. Ces jeunes devraient donc être aussitôt mis à l'étude, en priorité.
Remarques :
Pour 5), la radicalisation de l'assassin a été mise en scène par lui sur internet, et repérée.
Pour 4) la malheureuse Principale du collège doit s'en vouloir, de n'avoir pensé qu'à suggérer à Samuel Paty de venir en voiture - pour éviter de rester longtemps exposé aux environs du collège. Ce n'était pas elle qui avait compétence pour déclencher la demande de protection de M. Paty. C'étaient les policiers du commissariat voisin, le Renseignement Territorial, le secrétariat du Recteur d'Académie - on aurait donc dû voir arriver trois demandes urgentes de protection.
- TangledingGrand Maître
Le problème majeur d'auto censure à l'école en français/lettres porte sur :
- la difficulté des oeuvres (réelle ou supposée)
- la longueur des oeuvres
Encore une fois je le redis, le professeur de lettres est libre du choix des oeuvres en collège et en seconde.
Et des oeuvres comme Inconnu à cette adresse, plus anciennement Si c'est un homme, ou le journal d'Anne Frank sont très largement étudiées en 3e alors que rien n'oblige le professeur de lettres à aborder la Shoah.
Et les professeurs de lettres ne sont pas plus courageux ou kamikazes que les autres.
Si le phénomène d'auto censure par rapport aux craintes de réaction des élèves embrigadés par des intégristes islamistes existe, il doit être extrêmement marginal. Et peut relever aussi de représentations de collègues.
Nous ne sommes pas parfaits. Mais les problèmes structurels sont autres.
- la difficulté des oeuvres (réelle ou supposée)
- la longueur des oeuvres
Encore une fois je le redis, le professeur de lettres est libre du choix des oeuvres en collège et en seconde.
Et des oeuvres comme Inconnu à cette adresse, plus anciennement Si c'est un homme, ou le journal d'Anne Frank sont très largement étudiées en 3e alors que rien n'oblige le professeur de lettres à aborder la Shoah.
Et les professeurs de lettres ne sont pas plus courageux ou kamikazes que les autres.
Si le phénomène d'auto censure par rapport aux craintes de réaction des élèves embrigadés par des intégristes islamistes existe, il doit être extrêmement marginal. Et peut relever aussi de représentations de collègues.
Nous ne sommes pas parfaits. Mais les problèmes structurels sont autres.
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- trompettemarineMonarque
uneodyssée a écrit:Condorcet a écrit:https://lmsi.net/Je-suis-prof
Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un enseignant qui croyait en l’éducation, en la raison humaine et en la liberté d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.
Merci beaucoup Condorcet pour cette lecture. J'ai l'impression que c'est ce que j'ai lu de plus sain et de plus sensé sur le sujet.
Ne m'en veux pas Condorcet, car je suis souvent d'accord avec toi, mais il y a certains points de l'article qui me mettent mal à l'aise. Mais il faut que je prenne le temps de le lire à froid.
- Melyne5Fidèle du forum
KrilinXV3 a écrit:On a des statistiques un peu sérieuses sur le fait que ça arrive et dans quelle mesure c'est représentatif ? Parce que je n'ai jamais croisé, ni entendu parlé de collègues faisant ce choix (peut-être en Lycée ou dans d'autres disciplines ?). Par contre, oui, j'ai vu cette caricature de Plantu qui m'avait exaspérée à l'époque:pseudo-intello a écrit:
Samuel aurait très bien pu, comme le font certains collègues que je n'irai jamais blâmer, sauter quelques paragraphes sensibles du programme pour ne pas s'attirer d'ennuis et pour préserver un légitime confort.
https://www.huffingtonpost.fr/2017/11/03/les-enseignants-nont-pas-apprecie-le-dessin-de-plantu-sur-lenseignement-de-la-shoah_a_23266075/
Intitulé "L'antisémitisme au quotidien", le dessin de Plantu montre un professeur légèrement embarrassé qui affirme: "Moi ça fait longtemps que je ne parle plus de la Shoah dans ma classe." Une façon d'illustrer la difficulté à aborder le sujet aujourd'hui, en particulier dans un contexte scolaire. (...)
J'ai découvert à cette occasion qu'une bonne partie de la presse et de l'opinion était persuadée de ça.
Heureusement que j' ai eu la curiosité d’aller lire l’intégralité du message de pseudo-intello car ta citation tronquée m’a fait bondir ! Sans doute vaudrait-il mieux graisser le passage que risquer de déformer les propos en ne citant qu’une phrase !
- zigmag17Guide spirituel
Tangleding a écrit:Le problème majeur d'auto censure à l'école en français/lettres porte sur :
- la difficulté des oeuvres (réelle ou supposée)
- la longueur des oeuvres
Encore une fois je le redis, le professeur de lettres est libre du choix des oeuvres en collège et en seconde.
Et des oeuvres comme Inconnu à cette adresse, plus anciennement Si c'est un homme, ou le journal d'Anne Frank sont très largement étudiées en 3e alors que rien n'oblige le professeur de lettres à aborder la Shoah.
Et les professeurs de lettres ne sont pas plus courageux ou kamikazes que les autres.
Si le phénomène d'auto censure par rapport aux craintes de réaction des élèves embrigadés par des intégristes islamistes existe, il doit être extrêmement marginal. Et peut relever aussi de représentations de collègues.
Nous ne sommes pas parfaits. Mais les problèmes structurels sont autres.
Nous n'exerçons pas le même métier selon le lieu où nous enseignons, le prisme socio-culturel à travers lequel les élèves perçoivent l'école a priori avant d'y mettre un pied, les matières que nous dispensons, les établissements eux-mêmes, l'âge des élèves...
Je m'insurge absolument contre l'expression "les représentations des collègues". Il y a des vérités. Et une réalité. Oui l'auto-censure existe, elle n'est pas bâtie sur des fantasmes, des peurs infondées ou que sais-je, elle ne sort pas de nulle part. Et je ne crois pas que ce soit marginal, ne serait-ce qu'avec les échanges que nous avons pu avoir avec des collègues dans mes précédents établissements.
Par ailleurs, si les Lettres et l'Histoire sont au premier chef des matières concernées, que dire de toutes les autres matières? (Art, musique, philo, géo, math, SVT, EPS...), toutes peuvent être sujettes à caution par des esprits qui cherchent à en découdre voire à en finir avec elles et ceux qui les dispensent.
Je ne me répèterai pas sur des exemples que j'ai déjà donnés, de première main puisque vécus, plus haut sur ce fil.
Ce qui me gêne, c'est de me dire que parmi les collègues certains remettent en cause une parole, au motif que cela paraît inimaginable, merci d'essayer de ne pas mettre en doute des témoignages quand ils sont livrés. Ils sont vérifiables par qui le souhaite.
Et oui, être empêché de faire cours de A à Z ça existe, par des "élèves embrigadés par des extrémistes islamistes".
- TangledingGrand Maître
Zigmag je n'ai pas dit que les représentations mais cela existe aussi et je peux donner des exemples, aussi.
J'ai évoqué la discipline car elle permet d'illustrer le fait que la profession est loin de s'auto censurer. Au contraire des oeuvres de qualité littéraire faible et parfois inexistantes ont connu le succès grâce à la prescription scolaire (franchement, Inconnu à cette adresse, ça ne cadre pas 3 pattes à un canard, et ne parlons pas de matin brun).
Eu égard à l'écho médiatique de ce problème d'auto censure supposé, je pense pouvoir affirmer que c'est assez secondaire sur le plan quantitatif et surtout structurel.
J'ai évoqué la discipline car elle permet d'illustrer le fait que la profession est loin de s'auto censurer. Au contraire des oeuvres de qualité littéraire faible et parfois inexistantes ont connu le succès grâce à la prescription scolaire (franchement, Inconnu à cette adresse, ça ne cadre pas 3 pattes à un canard, et ne parlons pas de matin brun).
Eu égard à l'écho médiatique de ce problème d'auto censure supposé, je pense pouvoir affirmer que c'est assez secondaire sur le plan quantitatif et surtout structurel.
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- LeodaganFidèle du forum
Quand on parle d'autocensure, ça touche divers sujets, ou plus largement certains chapitres. Par exemple je me rappelle avoir vu quelques collègues de lettres traiter les mythes fondateurs très, très vite, parce qu'elles se disaient gênées de ne pas pouvoir répondre à "certaines questions". Du coup, par crainte de susceptibilité, et connaissant le risque de situations qui s'enveniment, le chapitre passait vite.
- zigmag17Guide spirituel
Tangleding: Je ne suis toujours pas d'accord. Ce n'est pas "secondaire sur le plan quantitatif". Pourquoi? Très simplement pour nous en LP: choix total des oeuvres littéraires. "Matin brun," "Inconnu à cette adresse", on les étudie. Mais parfois il faut y aller avec des pincettes, et certains font le choix de ne pas les traiter (forme d'auto-censure qui ne dit pas son nom, insidieuse mais réelle). Contre-exemple: l'année dernière j'ai étudié la pièce "Je marche dans la nuit par un chemin mauvais", dans laquelle il est question de la guerre d'Algérie: aucun problème. C'est beaucoup plus aigu en histoire-géo ou en EMC car les thèmes d'actualité sont passés à la moulinette des "théories du complot" par les élèves, avec remise en question systématique, voire affrontements et pire, de la parole de l'enseignant. En cela le travail est épuisant, c'est un combat permanent, et l'auto-censure pour moi commence déjà par les questions que l'on se pose en préparant le cours, et qui ne devraient même pas nous traverser l'esprit, du genre "OK je vais travailler sur ce point aujourd'hui; quelle pourra être la réaction de X, de Y? Quelles conséquences? Quels retours éventuels y aura-t-il dans la famille? Je le fais ou pas?". Ce qui n'est pas normal.
Cette année je me suis surprise, oui surprise, à mener un cours sur les droits des femmes en toute sérénité, avec des discussions apaisées, contradictoires et intéressantes. Dans mon ancien établissement les invectives auraient pu éclater au bout de cinq minutes, et peut-être que la fois suivante j'aurais réfléchi à un traitement différent de la question, en essayant de chercher des stratégies pour ne pas "froisser" tel ou tel. Or mon boulot n'est pas de chercher à ne pas froisser, c'est de faire mon boulot!! (i.e. : transmettre des connaissances à de futurs citoyens en formant leur esprit critique).
Je ne demande qu'une chose justement : c'est que la parole se libère suffisamment pour que chaque fois que l'on nous empêche dans les classes de faire notre travail sereinement, la hiérarchie nous soutienne, ce qui changerait énormément de choses.
Mais ça n'a toujours pas l'air d'en prendre le chemin.
Cette année je me suis surprise, oui surprise, à mener un cours sur les droits des femmes en toute sérénité, avec des discussions apaisées, contradictoires et intéressantes. Dans mon ancien établissement les invectives auraient pu éclater au bout de cinq minutes, et peut-être que la fois suivante j'aurais réfléchi à un traitement différent de la question, en essayant de chercher des stratégies pour ne pas "froisser" tel ou tel. Or mon boulot n'est pas de chercher à ne pas froisser, c'est de faire mon boulot!! (i.e. : transmettre des connaissances à de futurs citoyens en formant leur esprit critique).
Je ne demande qu'une chose justement : c'est que la parole se libère suffisamment pour que chaque fois que l'on nous empêche dans les classes de faire notre travail sereinement, la hiérarchie nous soutienne, ce qui changerait énormément de choses.
Mais ça n'a toujours pas l'air d'en prendre le chemin.
- CondorcetOracle
trompettemarine a écrit:uneodyssée a écrit:Condorcet a écrit:https://lmsi.net/Je-suis-prof
Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un enseignant qui croyait en l’éducation, en la raison humaine et en la liberté d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.
Merci beaucoup Condorcet pour cette lecture. J'ai l'impression que c'est ce que j'ai lu de plus sain et de plus sensé sur le sujet.
Ne m'en veux pas Condorcet, car je suis souvent d'accord avec toi, mais il y a certains points de l'article qui me mettent mal à l'aise. Mais il faut que je prenne le temps de le lire à froid.
Peut-être devrais-je relire l'article à tête plus reposée également pour l'analyser plus finement.
- ernyaFidèle du forum
Je ne suis pas d'accord avec toi. La forme d'auto-censure existe et les réalités sont différentes d'un établissement à un autre. En lettres, personnellement, aborder la Shoah n'est pas un problème dans l'établissement où j'enseigne. Aborder la question des textes sacrés en sixième est un poil plus complexe (notamment dès lors que j'attache mon étude sur un extrait du Coran) même si pour l'instant je n'ai pas eu de discussions trop houleuses.Tangleding a écrit:Le problème majeur d'auto censure à l'école en français/lettres porte sur :
- la difficulté des oeuvres (réelle ou supposée)
- la longueur des oeuvres
Encore une fois je le redis, le professeur de lettres est libre du choix des oeuvres en collège et en seconde.
Et des oeuvres comme Inconnu à cette adresse, plus anciennement Si c'est un homme, ou le journal d'Anne Frank sont très largement étudiées en 3e alors que rien n'oblige le professeur de lettres à aborder la Shoah.
Et les professeurs de lettres ne sont pas plus courageux ou kamikazes que les autres.
Si le phénomène d'auto censure par rapport aux craintes de réaction des élèves embrigadés par des intégristes islamistes existe, il doit être extrêmement marginal. Et peut relever aussi de représentations de collègues.
Nous ne sommes pas parfaits. Mais les problèmes structurels sont autres.
Et vu là où j'enseigne, je ne me hasarderai pas à montrer des caricatures représentant le prophète Mahomet parce que clairement je ne suis pas sûre de comment ça pourrait finir vu comment la question religieuse est complexe là-bas (ce que l'on constate tous les ans notamment lors de la période du ramadan).
- OlympiasProphète
Je l'ai lu intégralement. Et il y a effectivement des passages problématiques.trompettemarine a écrit:uneodyssée a écrit:Condorcet a écrit:https://lmsi.net/Je-suis-prof
Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un enseignant qui croyait en l’éducation, en la raison humaine et en la liberté d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.
Merci beaucoup Condorcet pour cette lecture. J'ai l'impression que c'est ce que j'ai lu de plus sain et de plus sensé sur le sujet.
Ne m'en veux pas Condorcet, car je suis souvent d'accord avec toi, mais il y a certains points de l'article qui me mettent mal à l'aise. Mais il faut que je prenne le temps de le lire à froid.
- InvitéInvité
Ben c'est du Tevenian quoi... Au milieu de plein de choses qui font plaisir à entendre il glisse son positionnement très particulier qui nie tout problème réel de communautarisme.
- TangledingGrand Maître
Non mais il n'y a pas encore d'obligation de montrer les (on se comprend quand je dis "les") caricatures de Charlie hebdo, hein. Je ne les ai jamais utilisées en classe, tout simplement parce que je les trouve nulles et les élèves ont le droit au meilleur. Point.ernya a écrit:Je ne suis pas d'accord avec toi. La forme d'auto-censure existe et les réalités sont différentes d'un établissement à un autre. En lettres, personnellement, aborder la Shoah n'est pas un problème dans l'établissement où j'enseigne. Aborder la question des textes sacrés en sixième est un poil plus complexe (notamment dès lors que j'attache mon étude sur un extrait du Coran) même si pour l'instant je n'ai pas eu de discussions trop houleuses.Tangleding a écrit:Le problème majeur d'auto censure à l'école en français/lettres porte sur :
- la difficulté des oeuvres (réelle ou supposée)
- la longueur des oeuvres
Encore une fois je le redis, le professeur de lettres est libre du choix des oeuvres en collège et en seconde.
Et des oeuvres comme Inconnu à cette adresse, plus anciennement Si c'est un homme, ou le journal d'Anne Frank sont très largement étudiées en 3e alors que rien n'oblige le professeur de lettres à aborder la Shoah.
Et les professeurs de lettres ne sont pas plus courageux ou kamikazes que les autres.
Si le phénomène d'auto censure par rapport aux craintes de réaction des élèves embrigadés par des intégristes islamistes existe, il doit être extrêmement marginal. Et peut relever aussi de représentations de collègues.
Nous ne sommes pas parfaits. Mais les problèmes structurels sont autres.
Et vu là où j'enseigne, je ne me hasarderai pas à montrer des caricatures représentant le prophète Mahomet parce que clairement je ne suis pas sûre de comment ça pourrait finir vu comment la question religieuse est complexe là-bas (ce que l'on constate tous les ans notamment lors de la période du ramadan).
Mais la Chanson de Roland, je vais encore l'étudier cette année, comme je l'ai fait déjà plusieurs années en 5e. Quels problèmes ai-je rencontrés ? Un élève d'une famille musulmane très pieuse m'a expliqué qu'il avait trouvé ça bien mais qu'il avait préféré la fin parce que Roland mourait. L'élève avait un peu du mal à garder la distance critique avec le récit, il était un peu hyper-sensible au contexte historique et à l'arrière plan idéologique du récit. Tout à fait. Est-ce que ça constituait une atteinte à la laïcité ? Non, je ne pense pas.
Est-ce que je me suis senti menacé ? Non plus. Est-ce que j'ai cessé de faire étudier la Chanson de Roland, toujours pas.
Et je vais redire que je suis un professeur assez mal noté, très loin d'un demi-dieu de la pédagogie.
En 15 ans jamais aucun collègue n'a évoqué d'autocensure dans mon entourage professionnel. Et j'ai au contraire toujours constaté que les sujets censés être sensibles étaient largement abordés par tous les collègues de lettres.
Ou alors auto censure de thèmes que les collègues trouvent ennuyeux (Les récits de grandes découvertes, par exemple).
Qu'il y ait des bahuts où ces sujets sont prétextes à contester l'autorité du professeur et l'institution, je n'en doute pas. Mais vraiment davantage qu'une punition "injuste" ou un un "contrôle trop difficile" ? Ca resterait sans doute à démontrer.
S'il y a un problème structurel, je doute que ce soit l'auto-censure. Par contre le manque de soutien hiérarchique qui inquiète quand on aborde ces thèmes dans certains bahuts, ça je veux bien croire que cela existe.
Mais les journalistes parlent surtout de l'auto-censure supposée de la profession. Et j'ai toujours un peu de mal à entendre parler non stop les journalistes de choses que je n'ai jamais rencontrées en 15 ans d'enseignement et dans des bahuts assez divers.
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- OlympiasProphète
Voilà.Tamerlan a écrit:Ben c'est du Tevenian quoi... Au milieu de plein de choses qui font plaisir à entendre il glisse son positionnement très particulier qui nie tout problème réel de communautarisme.
- ErgoDevin
Eh bien tant mieux pour toi.Tangleding a écrit:
Non mais il n'y a pas encore d'obligation de montrer les (on se comprend quand je dis "les") caricatures de Charlie hebdo, hein. Je ne les ai jamais utilisées en classe, tout simplement parce que je les trouve nulles et les élèves ont le droit au meilleur. Point.
Mais la Chanson de Roland, je vais encore l'étudier cette année, comme je l'ai fait déjà plusieurs années en 5e. Quels problèmes ai-je rencontrés ? Un élève d'une famille musulmane très pieuse m'a expliqué qu'il avait trouvé ça bien mais qu'il avait préféré la fin parce que Roland mourait. L'élève avait un peu du mal à garder la distance critique avec le récit, il était un peu hyper-sensible au contexte historique et à l'arrière plan idéologique du récit. Tout à fait. Est-ce que ça constituait une atteinte à la laïcité ? Non, je ne pense pas.
Est-ce que je me suis senti menacé ? Non plus. Est-ce que j'ai cessé de faire étudier la Chanson de Roland, toujours pas.
Et je vais redire que je suis un professeur assez mal noté, très loin d'un demi-dieu de la pédagogie.
En 15 ans jamais aucun collègue n'a évoqué d'autocensure dans mon entourage professionnel. Et j'ai au contraire toujours constaté que les sujets censés être sensibles étaient largement abordés par tous les collègues de lettres.
Ou alors auto censure de thèmes que les collègues trouvent ennuyeux (Les récits de grandes découvertes, par exemple).
Qu'il y ait des bahuts où ces sujets sont prétextes à contester l'autorité du professeur et l'institution, je n'en doute pas. Mais vraiment davantage qu'une punition "injuste" ou un un "contrôle trop difficile" ? Ca resterait sans doute à démontrer.
S'il y a un problème structurel, je doute que ce soit l'auto-censure. Par contre le manque de soutien hiérarchique qui inquiète quand on aborde ces thèmes dans certains bahuts, ça je veux bien croire que cela existe.
Mais les journalistes parlent surtout de l'auto-censure supposée de la profession. Et j'ai toujours un peu de mal à entendre parler non stop les journalistes de choses que je n'ai jamais rencontrées en 15 ans d'enseignement et dans des bahuts assez divers.
Ça se trouve, les journalistes ont rencontré comme par hasard des collègues qui, eux, se sont censurés sur des sujets. Mais comme sur ces sujets, ce sont exemples/contre exemples, ça n'a pas grand intérêt.
- TangledingGrand Maître
Je n'ai pas parlé que de ma petite personne. Je veux bien qu'en lettres on ne travaille pas assez en équipe, mais c'est tout de même surprenant que ce problème tellement structurel n'ait jamais croisé ma route en 15 ans.Ergo a écrit:Eh bien tant mieux pour toi.
Ça se trouve, les journalistes ont rencontré comme par hasard des collègues qui, eux, se sont censurés sur des sujets. Mais comme sur ces sujets, ce sont exemples/contre exemples, ça n'a pas grand intérêt.
Alors que des problèmes de soutien mou (pour ne pas dire pire) par l'équipe de direction, de volonté d'étouffer les problèmes de violence, etc. Ca par contre je l'ai rencontré très souvent, personnellement ou dans le cadre de mes petites fonctions syndicales.
Mais on nous balance des 40% d'auto-censure chez les profs. Et curieusement je peine à distinguer d'où sort ce chiffre colossal.
Je cause aussi pas mal avec les collègues d'HG, et je n'ai pas non plus l'impression que la Shoah ait disparu de leurs cours.
_________________
"Never complain, just fight."
- Plutôt que de se battre pour des miettes et des contraintes:
Point et grille.
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- ErgoDevin
Tant mieux pour toi, bis.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- TangledingGrand Maître
Pourquoi tant mieux ? Les problèmes de soutien mou ne sont donc pas des problèmes ? De violence physique mise sous le manteau non plus ?
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- ernyaFidèle du forum
Comme la plupart des chiffres donnés dans les sondages, on est en droit de se méfier.Tangleding a écrit:Je n'ai pas parlé que de ma petite personne. Je veux bien qu'en lettres on ne travaille pas assez en équipe, mais c'est tout de même surprenant que ce problème tellement structurel n'ait jamais croisé ma route en 15 ans.Ergo a écrit:Eh bien tant mieux pour toi.
Ça se trouve, les journalistes ont rencontré comme par hasard des collègues qui, eux, se sont censurés sur des sujets. Mais comme sur ces sujets, ce sont exemples/contre exemples, ça n'a pas grand intérêt.
Alors que des problèmes de soutien mou (pour ne pas dire pire) par l'équipe de direction, de volonté d'étouffer les problèmes de violence, etc. Ca par contre je l'ai rencontré très souvent, personnellement ou dans le cadre de mes petites fonctions syndicales.
Mais on nous balance des 40% d'auto-censure chez les profs. Et curieusement je peine à distinguer d'où sort ce chiffre colossal.
Je cause aussi pas mal avec les collègues d'HG, et je n'ai pas non plus l'impression que la Shoah ait disparu de leurs cours.
Ceci posé, je ne suis pas sûre que justement on parle beaucoup, entre collègues, du fait qu'on s'autocensure donc ton expérience ne me semble pas si étonnante que cela. Il y a quand même pas mal de sujets qu'on ose pas forcément aborder avec nos collègues dès lors que ça touche à notre pratique en classe et qu'on se sent responsable/coupable (genre la gestion de classe problématique). Ca me semble donc guère étonnant que peu de collègues t'aient dit qu'ils s'autocensuraient.
- zigmag17Guide spirituel
Tangleding: Je ne dispose pas de chiffres, mais ce serait bien, à un moment donné, de simplement signer un pacte de lecture de messages qui, à l'instar du pacte autobiographique, consisterait à admettre comme VRAI ce que l'on dit vivre/avoir vécu/et ce dont on a eu connaissance par des collègues de proximité, dans nos classes.
Je t'invite à venir faire un tour dans une classe de LP un peu "chaude" pour y travailler la liberté d'expression avec, en dépit de tes préventions quant à leur qualité, les caricatures de Charlie-Hebdo comme supports.
Dois-tu composer dans tes classes avec des élèves de 16/17ans qui en imposent, qui règnent en caïds sur les autres élèves, peuvent retourner une classe en deux secondes "au nom du prophète", et venir attendre un adulte à la sortie du lycée pour lui donner une leçon parce que le contenu du cours ne leur convient pas ? et j'en passe.
J'aurais aimé échanger une heure de cours avec toi, dans l'une de mes anciennes classes, je parie que mon heure de cours sur "La chanson de Roland" m'aurait semblé un doux rêve, à côté.
Regarder le soleil en face rend aveugle, mais nier la réalité des autres c'est ETRE aveugle.
On ne fait pas un concours de celui ou celle qui doit s'auto-censurer parfois pour avoir une paix relative en cours. Zut.
Comment le redire? Il s'agit d'une REALITE.
Je t'invite à venir faire un tour dans une classe de LP un peu "chaude" pour y travailler la liberté d'expression avec, en dépit de tes préventions quant à leur qualité, les caricatures de Charlie-Hebdo comme supports.
Dois-tu composer dans tes classes avec des élèves de 16/17ans qui en imposent, qui règnent en caïds sur les autres élèves, peuvent retourner une classe en deux secondes "au nom du prophète", et venir attendre un adulte à la sortie du lycée pour lui donner une leçon parce que le contenu du cours ne leur convient pas ? et j'en passe.
J'aurais aimé échanger une heure de cours avec toi, dans l'une de mes anciennes classes, je parie que mon heure de cours sur "La chanson de Roland" m'aurait semblé un doux rêve, à côté.
Regarder le soleil en face rend aveugle, mais nier la réalité des autres c'est ETRE aveugle.
On ne fait pas un concours de celui ou celle qui doit s'auto-censurer parfois pour avoir une paix relative en cours. Zut.
Comment le redire? Il s'agit d'une REALITE.
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