- Guermantes729Neoprof expérimenté
KrilinXV3 a écrit:Je suis d'accord et je te souhaite bon courage, Elyas.Elyas a écrit:Je m'étonne (si ce n'est m'exaspère) que des collègues qui sont les premiers à bondir quand quelqu'un suggère qu'un bon cours aurait évité des soucis à Samuel soient aussi parmi les premiers à applaudir Fatiha Boudjahlat qui ne dit pas autre chose que ce qui fait bondir.
(...)
Si on ne comprend pas cela, on n'a rien compris et quand on ne comprend rien, on s'avise de ne rien dire ou écrire.
Que tout ce que compte la France d'idéologues opportunistes, essentiellement d'extrême droite -mais pas seulement-, ait lancé l'opération "récupération" quasiment à la minute où notre collègue est mort est déjà suffisamment pénible et indigne.
Que cette tentative de récupération trouve un écho significatif (évidemment pas comparable, Dieu merci) sur l'un des premiers réseaux enseignant de France, je ne me l'explique pas.
Personnellement, je suis encore trop triste et abattu pour sortir de ma réserve. Je comprends que d'autres voient les choses autrement, mais rappelons-nous que le forum est en accès libre et pensons un peu aux proches de Samuel, sa famille, ses amis, ses collègues, ses élèves.
Par respect pour lui et ce qu'il était, on aurait pu penser que chaque enseignant, quelles que soient ses conceptions politiques, se serait prioritairement opposé à toutes les formes d'instrumentalisation de ce drame, d'où qu'elles viennent. C'est probablement trop demander dans le marasme qu'est devenu internet en 2020.
en effet, et c'est bien parce qu'on y pense, que certains d'entre nous défendent certaines personnes. En tant que très proche d'autres assassinés par le terrorisme islamiste, j'apprécie beaucoup au contraire, la plupart (pas tous) des propos de Fatiha Boudjahlat, qui, en leur temps, m'ont beaucoup aidé à survivre, et beaucoup moins d'autres que je peux lire ici ou ailleurs. Maintenant ou par le passé. Donc je pense qu'on peut se garder tous, de parler aux noms des autres.
On n'a pas tous la même notion de la "récupération" et d'instrumentalisation, visiblement. C'est très bien ainsi, c'est ça aussi la liberté de s'exprimer.
- Thalia de GMédiateur
Et pourquoi ne pas renommer le collège de Conflans "Collège Samuel Paty" ? Je connais un précédent à Grenoble, le lycée André Argouges, assassiné en 1983
https://www.lemonde.fr/archives/article/1983/05/12/un-proviseur-grievement-blesse-par-un-lyceen_2835998_1819218.html" Tout le travail mené ces dernières années risque d'être anéanti ", affirmait un enseignant après l'agression commise en milieu d'après-midi par un élève. Armé d'un couteau, le garçon venait de poignarder le proviseur et le censeur du lycée qui lui avaient signifié son exclusion de l'internat.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- pseudo-intelloSage
C'est prévu.
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- Thalia de GMédiateur
Je pensais avoir eu l'idée du siècle, au temps pour moi.
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Le printemps a le parfum poignant de la nostalgie, et l'été un goût de cendres.
Soleil noir de mes mélancolies.
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Je ne saisis vraiment pas la logique d'une partie de ton intervention, notamment la contradiction terrible qu'il y a entre les deux parties que j'ai graissées. C'est justement pour ça qu'il existe une période de réserve qu'on appelle le deuil.Guermantes729 a écrit:
en effet, et c'est bien parce qu'on y pense, que certains d'entre nous défendent certaines personnes. En tant que très proche d'autres assassinés par le terrorisme islamiste, j'apprécie beaucoup au contraire, la plupart (pas tous) des propos de Fatiha Boudjahlat, qui, en leur temps, m'ont beaucoup aidé à survivre, et beaucoup moins d'autres que je peux lire ici ou ailleurs. Maintenant ou par le passé. Donc je pense qu'on peut se garder tous, de parler aux noms des autres.
On n'a pas tous la même notion de la "récupération" et d'instrumentalisation, visiblement. C'est très bien ainsi, c'est ça aussi la liberté de s'exprimer.
Pour le reste, je suis d'accord, bien évidemment. Là où je vois déjà du "politique", certains ne voient que du bon sens, je peux le comprendre.
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Asinus asinum fricat
- HalybelÉrudit
Tamerlan a écrit:Halybel a écrit:Le collège Versailles de Marseille, enfin quand il sera refait s'appellera Samuel Paty.
Source : Martine vassal en conseil départemental.
Ce n'est pas n'importe quel collège, Versailles. Un pailleron construit à la fin des années 60, en arrière du port et quasiment sous la voie rapide d'accès au centre de Marseille. Totalement entouré de grilles qui lui donnent un aspect de prison de haute sécurité. Et peut-être l'établissement le plus terrible de Marseille. Bernard Ravet le décrivait dans son livre "Principal de collège ou imam de la république" (le livre vaut mieux que son titre)
.
Je connais très bien Versailles. Les propos du principal dans son livre sont exagérée au passage.
Le collège va être refait mais les conditions dans lesquelles il va l'être sont une grande source de polémique et manifeste encore une fois le mépris des institutions.
Je pense que le symbole que Vassal veut choisir se fait au mépris de la réalité du terrain.
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- CondorcetOracle
Guermantes729 a écrit:KrilinXV3 a écrit:Je suis d'accord et je te souhaite bon courage, Elyas.Elyas a écrit:Je m'étonne (si ce n'est m'exaspère) que des collègues qui sont les premiers à bondir quand quelqu'un suggère qu'un bon cours aurait évité des soucis à Samuel soient aussi parmi les premiers à applaudir Fatiha Boudjahlat qui ne dit pas autre chose que ce qui fait bondir.
(...)
Si on ne comprend pas cela, on n'a rien compris et quand on ne comprend rien, on s'avise de ne rien dire ou écrire.
Que tout ce que compte la France d'idéologues opportunistes, essentiellement d'extrême droite -mais pas seulement-, ait lancé l'opération "récupération" quasiment à la minute où notre collègue est mort est déjà suffisamment pénible et indigne.
Que cette tentative de récupération trouve un écho significatif (évidemment pas comparable, Dieu merci) sur l'un des premiers réseaux enseignant de France, je ne me l'explique pas.
Personnellement, je suis encore trop triste et abattu pour sortir de ma réserve. Je comprends que d'autres voient les choses autrement, mais rappelons-nous que le forum est en accès libre et pensons un peu aux proches de Samuel, sa famille, ses amis, ses collègues, ses élèves.
Par respect pour lui et ce qu'il était, on aurait pu penser que chaque enseignant, quelles que soient ses conceptions politiques, se serait prioritairement opposé à toutes les formes d'instrumentalisation de ce drame, d'où qu'elles viennent. C'est probablement trop demander dans le marasme qu'est devenu internet en 2020.
en effet, et c'est bien parce qu'on y pense, que certains d'entre nous défendent certaines personnes. En tant que très proche d'autres assassinés par le terrorisme islamiste, j'apprécie beaucoup au contraire, la plupart (pas tous) des propos de Fatiha Boudjahlat, qui, en leur temps, m'ont beaucoup aidé à survivre, et beaucoup moins d'autres que je peux lire ici ou ailleurs. Maintenant ou par le passé. Donc je pense qu'on peut se garder tous, de parler aux noms des autres.
On n'a pas tous la même notion de la "récupération" et d'instrumentalisation, visiblement. C'est très bien ainsi, c'est ça aussi la liberté de s'exprimer.
Tout dépend effectivement de ce qu'on met derrière les termes de "récupération" et "d'instrumentalisation". Pour ma part, j'estime que c'est un minimum requis que d'attendre de l'Etat qu'il accorde à ses agents plein soutien dans l'exercice de ses soutiens si tant est qu'ils respectent les lois en vigueur et entre autres qu'il reconnaisse leur compétence disciplinaire assise non seulement sur des diplômes et concours organisés par lui voire leur liberté pédagogique. Je ne sais pas si mes propos offensent la mémoire de Samuel Paty, espère bien que non mais continuerai à les tenir ici ou ailleurs.
- Guermantes729Neoprof expérimenté
KrilinXV3 a écrit:Je ne saisis vraiment pas la logique d'une partie de ton intervention, notamment la contradiction terrible qu'il y a entre les deux parties que j'ai graissées. C'est justement pour ça qu'il existe une période de réserve qu'on appelle le deuil.Guermantes729 a écrit:
en effet, et c'est bien parce qu'on y pense, que certains d'entre nous défendent certaines personnes. En tant que très proche d'autres assassinés par le terrorisme islamiste, j'apprécie beaucoup au contraire, la plupart (pas tous) des propos de Fatiha Boudjahlat, qui, en leur temps, m'ont beaucoup aidé à survivre, et beaucoup moins d'autres que je peux lire ici ou ailleurs. Maintenant ou par le passé. Donc je pense qu'on peut se garder tous, de parler aux noms des autres.
On n'a pas tous la même notion de la "récupération" et d'instrumentalisation, visiblement. C'est très bien ainsi, c'est ça aussi la liberté de s'exprimer.
Pour le reste, je suis d'accord, bien évidemment. Là où je vois déjà du "politique", certains ne voient que du bon sens, je peux le comprendre.
Pardon si je me suis mal exprimée (ce qui malheureusement n'est pas rare :/), ce que je voulais dire c'est que l'argument "par respect pour les proches, ne pas dire çi ou ne pas dire ça" ne tient pas, parce qu'aucun d'entre nous ne sait ce que les proches des victimes ont "besoin" d'entendre et de ne pas entendre.
Ce que je voulais dire c'est qu'ici du moins,où personne ne peut être accusé d'être d'extreme-droite, tout le monde a du respect pour Samuel Paty et ses proches (ce fait me paraît indiscutable), et que juste, chacun ne le manifeste pas de la même manière, en ne relayant pas les mêmes propos.
Condorcet a écrit:Guermantes729 a écrit:KrilinXV3 a écrit:Je suis d'accord et je te souhaite bon courage, Elyas.Elyas a écrit:Je m'étonne (si ce n'est m'exaspère) que des collègues qui sont les premiers à bondir quand quelqu'un suggère qu'un bon cours aurait évité des soucis à Samuel soient aussi parmi les premiers à applaudir Fatiha Boudjahlat qui ne dit pas autre chose que ce qui fait bondir.
(...)
Si on ne comprend pas cela, on n'a rien compris et quand on ne comprend rien, on s'avise de ne rien dire ou écrire.
Que tout ce que compte la France d'idéologues opportunistes, essentiellement d'extrême droite -mais pas seulement-, ait lancé l'opération "récupération" quasiment à la minute où notre collègue est mort est déjà suffisamment pénible et indigne.
Que cette tentative de récupération trouve un écho significatif (évidemment pas comparable, Dieu merci) sur l'un des premiers réseaux enseignant de France, je ne me l'explique pas.
Personnellement, je suis encore trop triste et abattu pour sortir de ma réserve. Je comprends que d'autres voient les choses autrement, mais rappelons-nous que le forum est en accès libre et pensons un peu aux proches de Samuel, sa famille, ses amis, ses collègues, ses élèves.
Par respect pour lui et ce qu'il était, on aurait pu penser que chaque enseignant, quelles que soient ses conceptions politiques, se serait prioritairement opposé à toutes les formes d'instrumentalisation de ce drame, d'où qu'elles viennent. C'est probablement trop demander dans le marasme qu'est devenu internet en 2020.
en effet, et c'est bien parce qu'on y pense, que certains d'entre nous défendent certaines personnes. En tant que très proche d'autres assassinés par le terrorisme islamiste, j'apprécie beaucoup au contraire, la plupart (pas tous) des propos de Fatiha Boudjahlat, qui, en leur temps, m'ont beaucoup aidé à survivre, et beaucoup moins d'autres que je peux lire ici ou ailleurs. Maintenant ou par le passé. Donc je pense qu'on peut se garder tous, de parler aux noms des autres.
On n'a pas tous la même notion de la "récupération" et d'instrumentalisation, visiblement. C'est très bien ainsi, c'est ça aussi la liberté de s'exprimer.
Tout dépend effectivement de ce qu'on met derrière les termes de "récupération" et "d'instrumentalisation". Pour ma part, j'estime que c'est un minimum requis que d'attendre de l'Etat qu'il accorde à ses agents plein soutien dans l'exercice de ses soutiens si tant est qu'ils respectent les lois en vigueur et entre autres qu'il reconnaisse leur compétence disciplinaire assise non seulement sur des diplômes et concours organisés par lui voire leur liberté pédagogique. Je ne sais pas si mes propos offensent la mémoire de Samuel Paty, espère bien que non mais continuerai à les tenir ici ou ailleurs.
je partage ton avis, et je trouve que cet avis n'est ni une récupération ni une instrumentalisation mais au contraire, une marque de respect envers Samuel Paty. Ce qui rejoint mon propos précédent (sur les différentes perceptions du "respect ")
- Spoiler:
- Un exemple sûrement idiot et personnel: je m'astreins, tous les jours à lire ce punaise de compte-rendu du procès Charlie. En versant des torrents de larme. Par masochisme? non, parce que j'ai l'impression,ainsi, de marquer ainsi mon respect envers Philippe. Je me dis que c'est mon devoir de m'endurer le pourquoi du comment de ce qu'il a enduré, lui.
Hélène, sa fille, a assuré la journée où elle devait témoigner, puis n'y a plus remis les pieds.
Personne ne songerait pourtant à dire que sa fille, ainsi, manque de respect à son père ou que moi, je suis voyeuriste... non, on fait, juste, tous comme on peut, pour traverser l’indicible. Et je pense qu'à des échelles plus ou moins différentes, c'est le cas de tous les néos qui postent sur ce fil...Voilà, j'espère avoir été plus claire
- PonocratesExpert spécialisé
Nous sommes nombreux à avoir été lâchés, à un moment ou à un autre, alors que nous faisions notre travail parce qu'il gênait, nous sommes nombreux à avoir dû recadrer des élèves dont les propos étaient insoutenables et en rupture avec les principes de la République.
Quand ce n'est pas nous, ce sont nos collègues. Et ce depuis maintenant de longues années.
Alors quand l'un des nôtres devient la victime ultime, est assassiné dans de telles circonstances, notre cri s'élève parce que d'une certaine façon nous nous identifions à Samuel Paty, parce que nous avons conscience que cela pourrait nous arriver. Cette sidération ou cette colère, amènent certains d'entre nous à réclamer que nous n'ayons plus à vivre cette angoisse. Ce n'est pas de la "récupération", c'est juste une tentative de survie. Personnellement je suis en colère depuis vendredi dernier, en colère contre tout ce que l'on a laissé faire depuis de nombreuses années et qui ont mené logiquement, implacablement à ce crime atroce, et j'ignore quand je cesserai d'être aussi enragée.
Et oui, la colère fait aussi partie du deuil. Si vous êtes déjà à l'étape résignation ou reconstruction tant mieux pour vous.
Quand ce n'est pas nous, ce sont nos collègues. Et ce depuis maintenant de longues années.
Alors quand l'un des nôtres devient la victime ultime, est assassiné dans de telles circonstances, notre cri s'élève parce que d'une certaine façon nous nous identifions à Samuel Paty, parce que nous avons conscience que cela pourrait nous arriver. Cette sidération ou cette colère, amènent certains d'entre nous à réclamer que nous n'ayons plus à vivre cette angoisse. Ce n'est pas de la "récupération", c'est juste une tentative de survie. Personnellement je suis en colère depuis vendredi dernier, en colère contre tout ce que l'on a laissé faire depuis de nombreuses années et qui ont mené logiquement, implacablement à ce crime atroce, et j'ignore quand je cesserai d'être aussi enragée.
Et oui, la colère fait aussi partie du deuil. Si vous êtes déjà à l'étape résignation ou reconstruction tant mieux pour vous.
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- VanGogh59Expert spécialisé
Ponocrates a écrit:Nous sommes nombreux à avoir été lâchés, à un moment ou à un autre, alors que nous faisions notre travail parce qu'il gênait, nous sommes nombreux à avoir dû recadrer des élèves dont les propos étaient insoutenables et en rupture avec les principes de la République.
Quand ce n'est pas nous, ce sont nos collègues. Et ce depuis maintenant de longues années.
Alors quand l'un des nôtres devient la victime ultime, est assassiné dans de telles circonstances, notre cri s'élève parce que d'une certaine façon nous nous identifions à Samuel Paty, parce que nous avons conscience que cela pourrait nous arriver. Cette sidération ou cette colère, amènent certains d'entre nous à réclamer que nous n'ayons plus à vivre cette angoisse. Ce n'est pas de la "récupération", c'est juste une tentative de survie. Personnellement je suis en colère depuis vendredi dernier, en colère contre tout ce que l'on a laissé faire depuis de nombreuses années et qui ont mené logiquement, implacablement à ce crime atroce, et j'ignore quand je cesserai d'être aussi enragée.
Et oui, la colère fait aussi partie du deuil. Si vous êtes déjà à l'étape résignation ou reconstruction tant mieux pour vous.
+1000
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
Quand je parlais de récupération, je ne me référais pas du tout à ce dont tu parles, merci.Condorcet a écrit:
Tout dépend effectivement de ce qu'on met derrière les termes de "récupération" et "d'instrumentalisation". Pour ma part, j'estime que c'est un minimum requis que d'attendre de l'Etat qu'il accorde à ses agents plein soutien dans l'exercice de ses soutiens si tant est qu'ils respectent les lois en vigueur et entre autres qu'il reconnaisse leur compétence disciplinaire assise non seulement sur des diplômes et concours organisés par lui voire leur liberté pédagogique. Je ne sais pas si mes propos offensent la mémoire de Samuel Paty, espère bien que non mais continuerai à les tenir ici ou ailleurs.
Plutôt ça: https://www.telerama.fr/ecrans/apres-le-meurtre-de-samuel-paty-le-concours-lepine-des-idees-dextreme-droite-6717846.php?fbclid=IwAR2ozYTR7ZhOikfYEJ5eFeMpeFFtBRk_Hk8JtGMz30M3yY0Y2IMrBSiSAps
Dimanche midi, sur BFMTV, Christophe Barbier lance une autre idée frappée au coin du non-sens. « On peut agir très rapidement, il faut relancer la loi Avia censurée par le Conseil constitutionnel, qu’on peut très bien remettre sur l’établi en changeant la Constitution. » D’abord en supprimant son outrancier préambule — la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. « Profitons de cette tragédie… » Providentielle, cette tragédie. « … Pour faire une loi Avia validée constitutionnellement, les grands opérateurs des réseaux sociaux auraient entre une heure et vingt-quatre heures pour faire disparaître les contenus haineux. » On ne va tout de même pas s’embarrasser de l’avis des juges, les Gafam peuvent très bien les suppléer. « Cette loi a été invalidée par le Conseil constitutionnel au nom de la liberté d’expression. » Ce Conseil est un nid d’islamo-gauchistes. Il faudrait le supprimer, le problème sera réglé, on pourrait abolir la liberté d’expression.
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Asinus asinum fricat
- SphinxProphète
Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Et j'ai l'impression, pardonnez-moi si je me trompe, que depuis de nombreuses pages des messages qui se focalisent sur le 1 répondent à des messages qui se focalisent sur le 2, et inversement, et ainsi l'incompréhension et les tensions augmentent, parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas reconnu que 1, 2 et 3 sont des problèmes distincts mais qui dans cette affaire en particulier se sont tragiquement noués et avivés l'un l'autre, on n'avancera pas. On ne peut pas choisir de traiter l'un des problèmes ou de faire de l'un des problèmes la cause directe du meurtre en ignorant les deux autres. C'est un peu l'attitude prise par le ministère - là aussi, je peux me tromper, mais c'est une impression que j'ai. Et par "traiter", je n'entends pas parler de l'enquête actuelle et des coupables, ça c'est le travail de la justice qui est en train de se faire, mais traiter le mal - les maux - plus à la racine pour éviter que ça ne recommence. Idéalement, le 1 (l'intégrisme) devrait être traité par le Ministère de l'Intérieur et le Renseignement, le 2 (la position des parents face aux enseignants et à l'école) par le Ministère de l'Education Nationale, et quant au 3 je ne sais pas trop, je dirais que ça appelle une prise de conscience de la société dans son ensemble. Sauf que l'Education Nationale semble avoir décidé qu'il n'existait que le 1, d'où formations à la laïcité. Donc le brouillage vient d'en haut et ça ne peut pas amener à régler les problèmes, dans la mesure où on a quand même souvent des fêlés qui menacent ou frappent les profs sans que ça ait à voir avec la religion, et des extrémistes qui menacent les enseignants français depuis des années sans être pour autant des parents d'élèves.
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Et j'ai l'impression, pardonnez-moi si je me trompe, que depuis de nombreuses pages des messages qui se focalisent sur le 1 répondent à des messages qui se focalisent sur le 2, et inversement, et ainsi l'incompréhension et les tensions augmentent, parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas reconnu que 1, 2 et 3 sont des problèmes distincts mais qui dans cette affaire en particulier se sont tragiquement noués et avivés l'un l'autre, on n'avancera pas. On ne peut pas choisir de traiter l'un des problèmes ou de faire de l'un des problèmes la cause directe du meurtre en ignorant les deux autres. C'est un peu l'attitude prise par le ministère - là aussi, je peux me tromper, mais c'est une impression que j'ai. Et par "traiter", je n'entends pas parler de l'enquête actuelle et des coupables, ça c'est le travail de la justice qui est en train de se faire, mais traiter le mal - les maux - plus à la racine pour éviter que ça ne recommence. Idéalement, le 1 (l'intégrisme) devrait être traité par le Ministère de l'Intérieur et le Renseignement, le 2 (la position des parents face aux enseignants et à l'école) par le Ministère de l'Education Nationale, et quant au 3 je ne sais pas trop, je dirais que ça appelle une prise de conscience de la société dans son ensemble. Sauf que l'Education Nationale semble avoir décidé qu'il n'existait que le 1, d'où formations à la laïcité. Donc le brouillage vient d'en haut et ça ne peut pas amener à régler les problèmes, dans la mesure où on a quand même souvent des fêlés qui menacent ou frappent les profs sans que ça ait à voir avec la religion, et des extrémistes qui menacent les enseignants français depuis des années sans être pour autant des parents d'élèves.
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An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- CeladonDemi-dieu
Lamentable Barbier, égal à lui-même hélas.
Mais il va bien falloir trouver le moyen de se décorseter de tout ce qui nous empêche de réagir aux agressions islamistes, avérées ou rampantes, sans pour autant en faire souffrir nos libertés constitutionnelles... Les politiques sont un peu payés pour réfléchir, non ? Il faut encore que nous leur balisions le terrain ? On l'a fait. Depuis longtemps. Et réactions ? Zéro.
Mais il va bien falloir trouver le moyen de se décorseter de tout ce qui nous empêche de réagir aux agressions islamistes, avérées ou rampantes, sans pour autant en faire souffrir nos libertés constitutionnelles... Les politiques sont un peu payés pour réfléchir, non ? Il faut encore que nous leur balisions le terrain ? On l'a fait. Depuis longtemps. Et réactions ? Zéro.
- zigmag17Guide spirituel
Sphinx a écrit:Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Et j'ai l'impression, pardonnez-moi si je me trompe, que depuis de nombreuses pages des messages qui se focalisent sur le 1 répondent à des messages qui se focalisent sur le 2, et inversement, et ainsi l'incompréhension et les tensions augmentent, parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas reconnu que 1, 2 et 3 sont des problèmes distincts mais qui dans cette affaire en particulier se sont tragiquement noués et avivés l'un l'autre, on n'avancera pas. On ne peut pas choisir de traiter l'un des problèmes ou de faire de l'un des problèmes la cause directe du meurtre en ignorant les deux autres. C'est un peu l'attitude prise par le ministère - là aussi, je peux me tromper, mais c'est une impression que j'ai. Et par "traiter", je n'entends pas parler de l'enquête actuelle et des coupables, ça c'est le travail de la justice qui est en train de se faire, mais traiter le mal - les maux - plus à la racine pour éviter que ça ne recommence. Idéalement, le 1 (l'intégrisme) devrait être traité par le Ministère de l'Intérieur et le Renseignement, le 2 (la position des parents face aux enseignants et à l'école) par le Ministère de l'Education Nationale, et quant au 3 je ne sais pas trop, je dirais que ça appelle une prise de conscience de la société dans son ensemble. Sauf que l'Education Nationale semble avoir décidé qu'il n'existait que le 1, d'où formations à la laïcité. Donc le brouillage vient d'en haut et ça ne peut pas amener à régler les problèmes, dans la mesure où on a quand même souvent des fêlés qui menacent ou frappent les profs sans que ça ait à voir avec la religion, et des extrémistes qui menacent les enseignants français depuis des années sans être pour autant des parents d'élèves.
C'est ça.
Je suis d'accord avec Ponocrates aussi.
Le problème c'est que la réponse de l'institution continue d'aller dans le sens de notre culpabilisation -car nous serions a priori insuffisants dans notre enseignement- et ce n'est évidemment pas la bonne réponse.
- HalybelÉrudit
zigmag17 a écrit:Sphinx a écrit:Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Et j'ai l'impression, pardonnez-moi si je me trompe, que depuis de nombreuses pages des messages qui se focalisent sur le 1 répondent à des messages qui se focalisent sur le 2, et inversement, et ainsi l'incompréhension et les tensions augmentent, parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas reconnu que 1, 2 et 3 sont des problèmes distincts mais qui dans cette affaire en particulier se sont tragiquement noués et avivés l'un l'autre, on n'avancera pas. On ne peut pas choisir de traiter l'un des problèmes ou de faire de l'un des problèmes la cause directe du meurtre en ignorant les deux autres. C'est un peu l'attitude prise par le ministère - là aussi, je peux me tromper, mais c'est une impression que j'ai. Et par "traiter", je n'entends pas parler de l'enquête actuelle et des coupables, ça c'est le travail de la justice qui est en train de se faire, mais traiter le mal - les maux - plus à la racine pour éviter que ça ne recommence. Idéalement, le 1 (l'intégrisme) devrait être traité par le Ministère de l'Intérieur et le Renseignement, le 2 (la position des parents face aux enseignants et à l'école) par le Ministère de l'Education Nationale, et quant au 3 je ne sais pas trop, je dirais que ça appelle une prise de conscience de la société dans son ensemble. Sauf que l'Education Nationale semble avoir décidé qu'il n'existait que le 1, d'où formations à la laïcité. Donc le brouillage vient d'en haut et ça ne peut pas amener à régler les problèmes, dans la mesure où on a quand même souvent des fêlés qui menacent ou frappent les profs sans que ça ait à voir avec la religion, et des extrémistes qui menacent les enseignants français depuis des années sans être pour autant des parents d'élèves.
C'est ça.
Je suis d'accord avec Ponocrates aussi.
Le problème c'est que la réponse de l'institution continue d'aller dans le sens de notre culpabilisation -car nous serions a priori insuffisants dans notre enseignement- et ce n'est pas la bonne réponse.
Nous culpabiliser et proposer des formations : coût zéro euros.
Faire ce qu'il faut c'est à dire renforcer l'éducation nationale protéger ses profs etc : coût élevé.
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Je soigne ma dyslexie pardon si elle ressort trop parfois.
Le téléphone ne m’aide pas.
- zigmag17Guide spirituel
C'est aussi une manière facile pour eux de ne pas se remettre en question - ce n'est pas nouveau. A tel point que c'est devenu un mode de pensée quasiment en pilotage automatique, que même un drame atroce ne parvient pas à enrayer.
Aucun espoir.
Aucun espoir.
- vyneilNiveau 5
Je peine à voir l'écho des messages des idéologues opportunistes d'extrême droite sur ce forum. Je vois plutôt des personnes en désaccord total sur le fond.KrilinXV3 a écrit:Que tout ce que compte la France d'idéologues opportunistes, essentiellement d'extrême droite -mais pas seulement-, ait lancé l'opération "récupération" quasiment à la minute où notre collègue est mort est déjà suffisamment pénible et indigne.
Que cette tentative de récupération trouve un écho significatif (évidemment pas comparable, Dieu merci) sur l'un des premiers réseaux enseignant de France, je ne me l'explique pas.
C'est tellement ça.Ponocrates a écrit:Nous sommes nombreux à avoir été lâchés, à un moment ou à un autre, alors que nous faisions notre travail parce qu'il gênait, nous sommes nombreux à avoir dû recadrer des élèves dont les propos étaient insoutenables et en rupture avec les principes de la République.
Quand ce n'est pas nous, ce sont nos collègues. Et ce depuis maintenant de longues années.
Alors quand l'un des nôtres devient la victime ultime, est assassiné dans de telles circonstances, notre cri s'élève parce que d'une certaine façon nous nous identifions à Samuel Paty, parce que nous avons conscience que cela pourrait nous arriver. Cette sidération ou cette colère, amènent certains d'entre nous à réclamer que nous n'ayons plus à vivre cette angoisse. Ce n'est pas de la "récupération", c'est juste une tentative de survie. Personnellement je suis en colère depuis vendredi dernier, en colère contre tout ce que l'on a laissé faire depuis de nombreuses années et qui ont mené logiquement, implacablement à ce crime atroce, et j'ignore quand je cesserai d'être aussi enragée.
Et oui, la colère fait aussi partie du deuil. Si vous êtes déjà à l'étape résignation ou reconstruction tant mieux pour vous.
- chmarmottineGuide spirituel
Vendredi 22 octobre, le Ministère a réunion les organisations syndicales pour présenter les premières pistes d’organisation du 2 novembre : 3 temps se dégagent.
Un premier temps d’accueil des personnels pour échanger (la très grande majorité des établissements n’étaient pas ouverts le lendemain de l’attentat qui a coûté la vie à notre collègue) et préparer le retour des élèves. Mais le Ministère reste encore assez flou sur la possible banalisation dans tous les établissements de plusieurs heures en début de matinée : des contraintes de transports scolaires ou d’organisation d’accueil des élèves peuvent se poser. La question est toujours en cours de réflexion.
L’accueil des élèves dans la classe pourrait être fait par deux adultes, dont le professeur principal. Des propositions d’actions ont été présentées : lecture d’un texte ou visionnage d’une vidéo donnant lieu à un échange avec les élèves, puis un temps de réflexion et de travail. Pour le SNES-FSU, ces premiers éléments relèvent d’une forme d’injonction qui pourraient s’avérer contre productive. Ce sont davantage des outils, des propositions, dont pourraient se saisir les enseignants, en fonction de leur classe, qui sont attendus.
Enfin, un temps de recueillement collectif pourrait avoir lieu sous la forme d’une minute de silence collective qui pourrait être précédé de la lecture d’un texte.
Le Snes, avec la FSU, est également intervenu pour pointer le caractère inapproprié de la présence d’élus le 2 novembre dans les établissements scolaires
Une deuxième réunion aura lieu dans la semaine du 26 au 30 octobre. Le Snes-FSU a demandé qu’elle ait lieu le plus rapidement possible afin que l’organisation de cette journée puisse être anticipée.
Cet article sera régulièrement mis à jour d’ici le 2 novembre (organisation de la journée, actions etc…)
https://www.snes.edu/article/apres-l-attentat-preparer-le-retour-en-classe/
- Isis39Enchanteur
Je ne comprends pas bien cette obsession du "travail éducatif" le 2 novembre. Qu'est-ce qu'il y a à travailler ?
Un recueillement collectif, oui, mais travailler à quoi dans les classes ?
- si c'est la laïcité, je le fais dans le cadre de mon programme.
- si c'est la liberté d'expression, je le fais aussi dans le cadre de mon programme.
Un recueillement collectif, oui, mais travailler à quoi dans les classes ?
- si c'est la laïcité, je le fais dans le cadre de mon programme.
- si c'est la liberté d'expression, je le fais aussi dans le cadre de mon programme.
- ShajarVénérable
Encore des heures perdues pour une grand-messe qui n'aura aucun sens pour personne.
Ce n'est pas avec des célébrations laïques qu'on va faire avancer le schmilblick. La meilleure manière de rendre hommage à notre collègue, c'est de continuer à enseigner l'histoire-géo.
Ce n'est pas avec des célébrations laïques qu'on va faire avancer le schmilblick. La meilleure manière de rendre hommage à notre collègue, c'est de continuer à enseigner l'histoire-géo.
- titus06Habitué du forum
Isis39 a écrit:Je ne comprends pas bien cette obsession du "travail éducatif" le 2 novembre. Qu'est-ce qu'il y a à travailler ?
Un recueillement collectif, oui, mais travailler à quoi dans les classes ?
- si c'est la laïcité, je le fais dans le cadre de mon programme.
- si c'est la liberté d'expression, je le fais aussi dans le cadre de mon programme.
Exactement. Je pense que ce "travail éducatif", c'est juste pour marquer le coup. Mais , effectivement, notre programme permet de faire ce travail.
- CondorcetOracle
https://lmsi.net/Je-suis-prof
Les lignes qui suivent ont été inspirées par la nouvelle atroce de la mise à mort de mon collègue, Samuel Paty, et par la difficile semaine qui s’en est suivie. En hommage à un enseignant qui croyait en l’éducation, en la raison humaine et en la liberté d’expression, elles proposent une quinzaine de réflexions appelant, malgré l’émotion, à penser le présent, et en débattre, avec raison. Ces réflexions ne prétendent évidemment pas incarner la pensée de Samuel Paty, mais elles sont écrites pour lui, au sens où l’effort de pensée, de discernement, de nuances, de raison, a été fait en pensant à lui, et pour lui rendre hommage. Continuer de penser librement, d’exprimer, d’échanger les arguments, me parait le meilleur des hommages.
- Marie LaetitiaBon génie
zigmag17 a écrit:Sphinx a écrit:Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Et j'ai l'impression, pardonnez-moi si je me trompe, que depuis de nombreuses pages des messages qui se focalisent sur le 1 répondent à des messages qui se focalisent sur le 2, et inversement, et ainsi l'incompréhension et les tensions augmentent, parce que tout le monde ne parle pas de la même chose. Le problème, c'est que tant qu'on n'aura pas reconnu que 1, 2 et 3 sont des problèmes distincts mais qui dans cette affaire en particulier se sont tragiquement noués et avivés l'un l'autre, on n'avancera pas. On ne peut pas choisir de traiter l'un des problèmes ou de faire de l'un des problèmes la cause directe du meurtre en ignorant les deux autres. C'est un peu l'attitude prise par le ministère - là aussi, je peux me tromper, mais c'est une impression que j'ai. Et par "traiter", je n'entends pas parler de l'enquête actuelle et des coupables, ça c'est le travail de la justice qui est en train de se faire, mais traiter le mal - les maux - plus à la racine pour éviter que ça ne recommence. Idéalement, le 1 (l'intégrisme) devrait être traité par le Ministère de l'Intérieur et le Renseignement, le 2 (la position des parents face aux enseignants et à l'école) par le Ministère de l'Education Nationale, et quant au 3 je ne sais pas trop, je dirais que ça appelle une prise de conscience de la société dans son ensemble. Sauf que l'Education Nationale semble avoir décidé qu'il n'existait que le 1, d'où formations à la laïcité. Donc le brouillage vient d'en haut et ça ne peut pas amener à régler les problèmes, dans la mesure où on a quand même souvent des fêlés qui menacent ou frappent les profs sans que ça ait à voir avec la religion, et des extrémistes qui menacent les enseignants français depuis des années sans être pour autant des parents d'élèves.
C'est ça.
Je suis d'accord avec Ponocrates aussi.
Le problème c'est que la réponse de l'institution continue d'aller dans le sens de notre culpabilisation -car nous serions a priori insuffisants dans notre enseignement- et ce n'est évidemment pas la bonne réponse.
De même. Animée de la même colère que celle de Ponocrates, une colère qui ne passe pas.
_________________
Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)
Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...
Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
- pseudo-intelloSage
Sphinx a écrit:Il y a plusieurs éléments distincts qui ont mené à cet assassinat :
1) l'intégrisme islamiste
2) l'attitude des parents face à l'école (mon enfant a toujours raison, le prof a toujours tort et je peux expliquer son métier au prof), largement encouragée par l'institution et la société
3) la diffamation et la divulgation des informations personnelles sur les réseaux sociaux.
(J'en oublie peut-être ?)
Un point commun : la démesure de l’ego :
1- moi ma religion elle dit qu'il faut faire ci et pas ça alors ça doit prévaloir sur le reste
2- moi mon enfant il a forcément raison parce que quand même, je le connais je l'ai bien éduqué, donc le prof a tort
3- moi j'expose toute ma vie sur le réseaux aprce que ma vie et mes problèmes sont forcément intéressants
La conjonction de ces égos (ma religion, ma fille, mon ambition djihadiste, mon petit enrichissement qui vaut bien de désigner mon prof) s'est déchaînée sur un altruisme, celui de Samuel.
Samuel aurait très bien pu, comme le font certains collègues que je n'irai jamais blâmer, sauter quelques paragraphes sensibles du programme pour ne pas s'attirer d'ennuis et pour préserver un légitime confort. Mais il a estimé que faire bien son travail était le plus important. Il préféré le bien commune (travailler à une société avec des citoyens ouverts et éduqués), le bien des élèves (les sortir de leurs éventuels préjugés haineux), ce qui lui a été fatal.
Samuel Paty est mort d'avoir bien fait son travail.
Comme Philippe Monguillot, qui aurait très bien pu ne rien dire aux passagers probablement déjà un tantinet patibulaires.
Comme Arnaud Beltrame, qui n'était vraiment pas obligé d'aller s'échanger contre une otage.
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Non, elle ne passe pas elle dure, perdure et prend un peu plus d'ampleur à chaque fois
D'accord avec vous tous (et pas avec Barbier, bien sûr :/)
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- Flo44Érudit
Et si on refuse d'assister au temps d'échange, on risque quelque chose? Je serai présente au collège, mais vu la situation sanitaire, hors de question que je me réunisse avec les collègues : ça ne le fera pas revenir... et pour moi ça n'a aucun intérêt, même si je comprends que certains collègues puissent en sentir le besoin.
Tout cela (les réactions dans les médias, les réactions des politiques...) me donne envie de vomir, littéralement.
Par contre, je vais essayer d'écrire un petit mot à la mère de Samuel, il se trouve que je l'aie eue comme institutrice.
Tout cela (les réactions dans les médias, les réactions des politiques...) me donne envie de vomir, littéralement.
Par contre, je vais essayer d'écrire un petit mot à la mère de Samuel, il se trouve que je l'aie eue comme institutrice.
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