- Euterpe03Niveau 5
Bonjour à tous et toutes;
Corbière paraissant, pour plusieurs d'entre nous, un gros morceau, je me permets d'ouvrir ce fil pour discuter de nos problèmes.
Le sujet de grammaire sur le poète et la cigale a fait émerger des problèmes de compréhension. J'ai pour l'instant fait une première lecture avec des annotations que je suis en train de reprendre.
Donc, dans ce poème, comment comprenez-vous, par exemple, IMPRIME, mot seul, en majuscules, décalé ?
Faut-il y voir simplement une volonté de rompre le rythme, la police d'écriture et la syntaxe ? Faut -il chercher à jouer sur la polysémie due à un possible flottement de classe grammaticale (la question de grammaire étant sur la présence et absence de déterminant, je me suis dit pourquoi ce ne serait pas un nom commun "un imprimé", qui casse la syntaxe certes, mais qui serait logique)?
Je m'interroge aussi sur le rôle de la marraine : bonne fée, allusion religieuse pervertie ?
Corbière paraissant, pour plusieurs d'entre nous, un gros morceau, je me permets d'ouvrir ce fil pour discuter de nos problèmes.
Le sujet de grammaire sur le poète et la cigale a fait émerger des problèmes de compréhension. J'ai pour l'instant fait une première lecture avec des annotations que je suis en train de reprendre.
Donc, dans ce poème, comment comprenez-vous, par exemple, IMPRIME, mot seul, en majuscules, décalé ?
Faut-il y voir simplement une volonté de rompre le rythme, la police d'écriture et la syntaxe ? Faut -il chercher à jouer sur la polysémie due à un possible flottement de classe grammaticale (la question de grammaire étant sur la présence et absence de déterminant, je me suis dit pourquoi ce ne serait pas un nom commun "un imprimé", qui casse la syntaxe certes, mais qui serait logique)?
Je m'interroge aussi sur le rôle de la marraine : bonne fée, allusion religieuse pervertie ?
- SanNiveau 3
Bonjour, personnellement je comprends le début du poème de cette façon : "Un poète ayant rimé / (ayant) IMPRIME /"
Corbière viendrait d'achever et d'imprimer son oeuvre et rechercherait une marraine pour la lui dédicacer.
Voilà ce qu'écrivent Aragon et Bonnin à propos de ce trisyllabe : "spectaculaire mise en valeur d'"IMPRIME" constituant le vers 2, unique trisyllabe du poème, décalé, présenté en capitales : il faut y voir au premier degré la fierté puérile de l'écrivain, au second degré l'ironie projetée sur cette fierté par le poète lucide et caustique."
Je ne pense pas qu'il puisse s'agir d'un nom commun sans déterminant.
Bonne lecture à tous
Sandrine
Corbière viendrait d'achever et d'imprimer son oeuvre et rechercherait une marraine pour la lui dédicacer.
Voilà ce qu'écrivent Aragon et Bonnin à propos de ce trisyllabe : "spectaculaire mise en valeur d'"IMPRIME" constituant le vers 2, unique trisyllabe du poème, décalé, présenté en capitales : il faut y voir au premier degré la fierté puérile de l'écrivain, au second degré l'ironie projetée sur cette fierté par le poète lucide et caustique."
Je ne pense pas qu'il puisse s'agir d'un nom commun sans déterminant.
Bonne lecture à tous
Sandrine
- eneasNiveau 1
Hello, je m'intéresse aussi au programme et rejoins San dans son explication. Je ne vois pas d'autre interprétation grammaticale possible : Corbière n'en est pas à briser la syntaxe au point de jeter un nom sans déterminant au milieu d'une phrase, sans lien syntaxique avec le reste de la phrase...
Cela ne lève pas tous les problèmes logiques cependant : comment Corbière pourrait-il chercher une "marraine" à sa poésie alors qu'elle est déjà "imprimée" ? On trouve un dédicataire avant d'avoir imprimé un recueil ! A moins qu'il évoque les quelques poèmes qu'il avait déjà "imprimé" en revue avant le recueil, mais du coup ça marche moins bien de voir les majuscules comme faisant référence (comme par une auto-référence) à leur propre situation de poésie imprimée dans le livre.
Du coup pas d'interprétation totalement éclairante possible, il me semble.
Cela ne lève pas tous les problèmes logiques cependant : comment Corbière pourrait-il chercher une "marraine" à sa poésie alors qu'elle est déjà "imprimée" ? On trouve un dédicataire avant d'avoir imprimé un recueil ! A moins qu'il évoque les quelques poèmes qu'il avait déjà "imprimé" en revue avant le recueil, mais du coup ça marche moins bien de voir les majuscules comme faisant référence (comme par une auto-référence) à leur propre situation de poésie imprimée dans le livre.
Du coup pas d'interprétation totalement éclairante possible, il me semble.
- SaloumHabitué du forum
Je rejoins San pour l'explication d'"IMPRIME" (fierté et ironie). Le manque de logique que tu relèves, Eneas, m'a aussi interpellée mais je soupçonne Corbière d'être un peu léger avec la logique. Pour moi, son recueil terminé, il se met en quête d'une dédicataire et d'une femme à qui dédier son recueil, manière de s'inscrire dans la tradition courtoise, mais comme il prend aussi ses distances avec cette tradition, il fait tout à l'envers (ce n'est pas une femme qui lui a inspiré ses poèmes, il s'inquiète de ce "marrainage" après l'impression du recueil).
Une autre question de logique à propos de ce poème : dans la fable de La Fontaine, c'est la cigale qui chante. Peut-on en faire une figure du poète ? Comment expliquez-vous que Corbière attribue ce personnage à la muse et non à lui-même, alors que l'injonction qui termine le texte ("chantez maintenant"), elle, s'adresse bien à lui (le poète) ?
Une autre question de logique à propos de ce poème : dans la fable de La Fontaine, c'est la cigale qui chante. Peut-on en faire une figure du poète ? Comment expliquez-vous que Corbière attribue ce personnage à la muse et non à lui-même, alors que l'injonction qui termine le texte ("chantez maintenant"), elle, s'adresse bien à lui (le poète) ?
- HélanneNiveau 1
Bonjour,
Vite fait (désolée pour le style un peu télégraphique) une piste donnée, je crois, par Aragon-Bonnin :
Pas de marraine : impossibilité donner un nom à l’oeuvre (d’où « Ça »), œuvre indéfinissable.
Pour la cigale qui ne figure pas ici le poète, je me demandais si l’on ne pouvait pas mettre ça sur le compte du « déchant » revendiqué par TC.
Vite fait (désolée pour le style un peu télégraphique) une piste donnée, je crois, par Aragon-Bonnin :
Pas de marraine : impossibilité donner un nom à l’oeuvre (d’où « Ça »), œuvre indéfinissable.
Pour la cigale qui ne figure pas ici le poète, je me demandais si l’on ne pouvait pas mettre ça sur le compte du « déchant » revendiqué par TC.
- calistaNiveau 8
Bonsoir,
Et pour rebondir: à la base pourquoi souhaitait-il une marraine?
J'ai bien le degrés 0: pour tenter une approche avec Marcelle????
Et on remarque que Muse, Marcelle et Marraine commencent par la même initiale: est-ce du coup la même personne qui se confond en une?
Et pour rebondir: à la base pourquoi souhaitait-il une marraine?
J'ai bien le degrés 0: pour tenter une approche avec Marcelle????
Et on remarque que Muse, Marcelle et Marraine commencent par la même initiale: est-ce du coup la même personne qui se confond en une?
- SaloumHabitué du forum
Oui, j'ai confondu La muse et Marcelle dans mon message précédent. Mais je corrige : il semble que Corbière fasse bien la différence entre la marraine, Marcelle, et la muse (l'inspiration poétique ?) dans la suite du recueil.
Dans "Bohème de chic" : faites-vous comme moi un lien entre la couleur jaune de la première strophe et le dandysme ?
Et comment comprenez-vous "A moi tout seul je fris" ?
Dans "Bohème de chic" : faites-vous comme moi un lien entre la couleur jaune de la première strophe et le dandysme ?
Et comment comprenez-vous "A moi tout seul je fris" ?
- ElodieNiveau 5
Saloum a écrit:Oui, j'ai confondu La muse et Marcelle dans mon message précédent. Mais je corrige : il semble que Corbière fasse bien la différence entre la marraine, Marcelle, et la muse (l'inspiration poétique ?) dans la suite du recueil.
Dans "Bohème de chic" : faites-vous comme moi un lien entre la couleur jaune de la première strophe et le dandysme ?
Et comment comprenez-vous "A moi tout seul je fris" ?
Voilà ce que disent Bonnin et Aragon (désolée pour les abréviations) : v2 à 4 - ambivalence créée par le titre se rtv ici : « je fris … en ma sauce » (v2-3) = situation humiliée, misérable / bientôt le bohème sera « frit » cad « perdu, compromis … atteint d’une maladie mortelle » (Delvau) ms orgueil (« À moi tt seul » v2) + mépris (v4) qui entourent ce vb frire font aussi penser à une métaphore argotique proche, flamber, qui signifie « jouer gros jeu », dc, « faire impression » + « drôle » pt désigner aussi bien le vaurien méprisable que le psg facétieux et plaisant que le « flambard »
J'ai l'impression qu'il revendique sa situation humiliante et isolée. Mais pas encore sûre de mon interprétation.
- SanNiveau 3
Bonsoir,
Je pense que Corbière joue sur la polysémie du verbe "frire" (comme il le fait toujours ce qui rend ses poèmes très intéressants, mais tellement compliqués !) ; pour Aragon et Bonnin "fris" peut signifier à la fois "perdu, compromis ... atteint d'une malade mortelle" (Delvau) et "flamber, jouer gros jeu donc faire impression". Corbière revendique ici son mépris d'un trône, et son orgueil "A moi tout seul", tout en se dévalorisant. On retrouve donc cette ambivalence constante de la figure du poète : entre l'impression d'être un poète de valeur, original, capable d'écrire peut être un chef d'oeuvre ("ça ?") et la dépréciation permanente.
Je vois également une métaphore culinaire avec l'association de "fris" et "sauce" ... à voir ...
Au niveau du dandysme, c'est un dandysme de la misère ici, donc la bohème, bohème caractérisée par le "chic" (provocation, facilité) mais aussi par le "mépris" des conventions, du conformisme. Seules la marginalité, les apparences tapageuses comptent. D'où la présence de "jaune" peut être, qui s'opposerait ici à la pureté du blanc ?
Je ne suis pas certaine d'être claire ni intéressante en ce dimanche soir ... mais je tente.
Bonne lecture !
Je pense que Corbière joue sur la polysémie du verbe "frire" (comme il le fait toujours ce qui rend ses poèmes très intéressants, mais tellement compliqués !) ; pour Aragon et Bonnin "fris" peut signifier à la fois "perdu, compromis ... atteint d'une malade mortelle" (Delvau) et "flamber, jouer gros jeu donc faire impression". Corbière revendique ici son mépris d'un trône, et son orgueil "A moi tout seul", tout en se dévalorisant. On retrouve donc cette ambivalence constante de la figure du poète : entre l'impression d'être un poète de valeur, original, capable d'écrire peut être un chef d'oeuvre ("ça ?") et la dépréciation permanente.
Je vois également une métaphore culinaire avec l'association de "fris" et "sauce" ... à voir ...
Au niveau du dandysme, c'est un dandysme de la misère ici, donc la bohème, bohème caractérisée par le "chic" (provocation, facilité) mais aussi par le "mépris" des conventions, du conformisme. Seules la marginalité, les apparences tapageuses comptent. D'où la présence de "jaune" peut être, qui s'opposerait ici à la pureté du blanc ?
Je ne suis pas certaine d'être claire ni intéressante en ce dimanche soir ... mais je tente.
Bonne lecture !
- SaloumHabitué du forum
Merci pour ces précisions. Je voyais dans ce poème une posture de dandy renversée, comme tu le dis, San, mais de dandy quand même (mépris, excentricité, désir d'être remarqué par l'apparence) et, dans mes souvenirs, le dandysme était lié à la couleur jaune (une histoire de gants jaunes, je crois, qu'aurait portés un dandy célèbre. Brummell ?). Mais je ne suis pas sûre de mon fait, ni si ce détail suffit à rendre la couleur jaune emblématique du dandysme.
- SanNiveau 3
Tu as tout raison, Saloum, je n'ai pas trouvé beaucoup d'infos mais elles confirment qu'un "gant-jaune" désigne péjorativement un dandy, et que Brummel est un pionnier du dandysme. Est-ce qu'on peut associer le jeune à la notion de dandysme dans "Bohème de chic" ? ça ne me paraît pas du tout indécent ...
Bonne lecture !
Bonne lecture !
- SisypheHabitué du forum
Et le sujet sur Corbière :
Dans son étude des Poètes maudits consacrée à Corbière, Verlaine insiste « sur le Dédaigneux et le Railleur de tout et de tous, y compris lui-même ».
Confirmez-vous cette lecture des amours jaunes?
Dans son étude des Poètes maudits consacrée à Corbière, Verlaine insiste « sur le Dédaigneux et le Railleur de tout et de tous, y compris lui-même ».
Confirmez-vous cette lecture des amours jaunes?
- Tessa103Niveau 6
Je finis Garnier et me mets à la lecture de Corbière... Cela me paraît complexe d'envisager une lecture active car un recueil ne se lit pas comme un roman ou une pièce de théâtre. D'autant que sa poésie est assez hermétique. Y aurait-il des oeuvres qui pourraient aider à la compréhension et à la lecture tout simplement de ces " Amours jaunes" ?
_________________
" “Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.” Jean d'Ormesson
Mon blog :https://lepavillondediane.wordpress.com/
- ElodieNiveau 5
Tessa103 a écrit:Je finis Garnier et me mets à la lecture de Corbière... Cela me paraît complexe d'envisager une lecture active car un recueil ne se lit pas comme un roman ou une pièce de théâtre. D'autant que sa poésie est assez hermétique. Y aurait-il des oeuvres qui pourraient aider à la compréhension et à la lecture tout simplement de ces " Amours jaunes" ?
L'édition avec les commentaires d'Elisabeth Aragon et Claude Bonnin m'a bien aidée pour la compréhension du recueil.
- Tessa103Niveau 6
Elodie a écrit:Tessa103 a écrit:Je finis Garnier et me mets à la lecture de Corbière... Cela me paraît complexe d'envisager une lecture active car un recueil ne se lit pas comme un roman ou une pièce de théâtre. D'autant que sa poésie est assez hermétique. Y aurait-il des oeuvres qui pourraient aider à la compréhension et à la lecture tout simplement de ces " Amours jaunes" ?
L'édition avec les commentaires d'Elisabeth Aragon et Claude Bonnin m'a bien aidée pour la compréhension du recueil.
Merci. Je vais y être attentive.
_________________
" “Il y a des jours, des mois, des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde.” Jean d'Ormesson
Mon blog :https://lepavillondediane.wordpress.com/
- AsterNiveau 6
Bonjour à tous,
J'ai suivi vos échanges avec intérêt et me voici donc parmi vous
je suis en train de lire "A une camarade" et butte sur le sens à donner à un passage... Le poème semble développer l'idée que l'acte sexuel tue l'amour. Dans ce contexte comment comprendre les vers 25 à 28 ?
" [...]. _ Et toi sois bien sûre
Que c'est encor moi le plus attrapé :
Car si, par erreur, ou par aventure,
Tu ne me trompais... je serais trompé !"
"Je" serait "le plus attrapé" d'avoir préjugé de l'inconstance féminine si jamais -"par erreur, ou par aventure"- la femme à laquelle il s'adresse ne le trompait pas ? Le "je" inverserait ici le topos de l'inconstance masculine (en lien avec le sadomasochisme qui caractérise certains poèmes). La femme est une nouvelle Eve, tentatrice, vorace. Le "je" est plutôt du côté de l'absence de désir (variante du spleen ?) et de l'impuissance ?
Mais seule une négation totale faisant l'ellipse du second élément "pas" peut autoriser cette lecture. J'ai du mal cependant à analyser "ne" comme une négation explétive...
Il me tarde de vous lire !
J'ai suivi vos échanges avec intérêt et me voici donc parmi vous
je suis en train de lire "A une camarade" et butte sur le sens à donner à un passage... Le poème semble développer l'idée que l'acte sexuel tue l'amour. Dans ce contexte comment comprendre les vers 25 à 28 ?
" [...]. _ Et toi sois bien sûre
Que c'est encor moi le plus attrapé :
Car si, par erreur, ou par aventure,
Tu ne me trompais... je serais trompé !"
"Je" serait "le plus attrapé" d'avoir préjugé de l'inconstance féminine si jamais -"par erreur, ou par aventure"- la femme à laquelle il s'adresse ne le trompait pas ? Le "je" inverserait ici le topos de l'inconstance masculine (en lien avec le sadomasochisme qui caractérise certains poèmes). La femme est une nouvelle Eve, tentatrice, vorace. Le "je" est plutôt du côté de l'absence de désir (variante du spleen ?) et de l'impuissance ?
Mais seule une négation totale faisant l'ellipse du second élément "pas" peut autoriser cette lecture. J'ai du mal cependant à analyser "ne" comme une négation explétive...
Il me tarde de vous lire !
- HélanneNiveau 1
Bonjour,
Je ne pense pas qu’on puisse l’analyser comme un ne explétif et ta lecture me semble correcte. Pour moi, il refuse l’amour de cette femme par une sorte de défaitisme. Il sait qu’un amour ne peut que mal se terminer. La méchanceté, l’insensibilité et l’infidélité féminines sont des constantes chez Corbière... Bref, il se préserve et préfère « l’amitié calmée ». Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait absence de désir.
Je ne sais pas si j’ai répondu à tes questions...
Je ne pense pas qu’on puisse l’analyser comme un ne explétif et ta lecture me semble correcte. Pour moi, il refuse l’amour de cette femme par une sorte de défaitisme. Il sait qu’un amour ne peut que mal se terminer. La méchanceté, l’insensibilité et l’infidélité féminines sont des constantes chez Corbière... Bref, il se préserve et préfère « l’amitié calmée ». Pour autant, je ne pense pas qu’il y ait absence de désir.
Je ne sais pas si j’ai répondu à tes questions...
- AsterNiveau 6
A propos de "Femme" :
1. Angelet note que le dernier vers du poème - "_ Une nuit blanche... un jour sali..." - fait entendre la voix de l'homme. Mais je ne vois rien qui indique cela, si ce n'est -je ne suis sûre de rien- une modalité nouvelle de l'énonciation, plus amère ?
2. Je repère le calembour blanc / sale qui redouble l'opposition nuit / jour. Il met à mal, dénonce la parole humaine dans ce qu'elle a d'arbitraire et de stéréotypé -"une nuit blanche"- mais le jeu de mots ne nous éloigne-t-il pas trop d'un sens ?
Il nous est par ailleurs indiqué que le poète a retouché cet ultime vers en "un drap sali", segment qui a le mérite de clarifier le sens du vers, mais l'inconvénient de ne plus exhiber le cliché "nuit blanche"...
Qu'en pensez-vous ?
1. Angelet note que le dernier vers du poème - "_ Une nuit blanche... un jour sali..." - fait entendre la voix de l'homme. Mais je ne vois rien qui indique cela, si ce n'est -je ne suis sûre de rien- une modalité nouvelle de l'énonciation, plus amère ?
2. Je repère le calembour blanc / sale qui redouble l'opposition nuit / jour. Il met à mal, dénonce la parole humaine dans ce qu'elle a d'arbitraire et de stéréotypé -"une nuit blanche"- mais le jeu de mots ne nous éloigne-t-il pas trop d'un sens ?
Il nous est par ailleurs indiqué que le poète a retouché cet ultime vers en "un drap sali", segment qui a le mérite de clarifier le sens du vers, mais l'inconvénient de ne plus exhiber le cliché "nuit blanche"...
Qu'en pensez-vous ?
- AsterNiveau 6
Elodie a écrit:Tessa103 a écrit:Je finis Garnier et me mets à la lecture de Corbière... Cela me paraît complexe d'envisager une lecture active car un recueil ne se lit pas comme un roman ou une pièce de théâtre. D'autant que sa poésie est assez hermétique. Y aurait-il des oeuvres qui pourraient aider à la compréhension et à la lecture tout simplement de ces " Amours jaunes" ?
L'édition avec les commentaires d'Elisabeth Aragon et Claude Bonnin m'a bien aidée pour la compréhension du recueil.
Bonjour à tous,
Je n'ai pas accès à l'édition de Bonnin et Aragon, mais celle du Livre de Poche (Angelet) est elle aussi intéressante.
Il me tarde d'échanger avec vous,
- AsterNiveau 6
Bonjour,
J'aimerais échanger avec vous autour du "Bossu Bitor"...
1. Je comprends que ce personnage de plus de quarante est toujours puceau, qu'il se rend une fois l'an au bordel, en vain (?).
2. Vient ensuite l'anecdote grotesque et tragique de sa visite aux filles du Cap Horn :
2.1. Que signifient les mots de Mary-Saloppe "J'ai ma pente" (vers 186) ?
2.2. Mary-Saloppe l'a rejoint dans la cuisine : le vers 193 et les suivants décrivent une sorte d'attaque-surprise des filles de la maison, un "charivari", mais ne sont-elles pas montées avec les autres clients observés par Bitor vers 123 à 165 ? ou bien, où sont les clients ? Ils laissent faire, patientent ?
2.3. Forme que prend le "charivari" (que le cnrtl définit comme une bruyante manifestation de protestation contre un mariage mal assorti) : les filles l'ont traîné "dans la salle" allumée, le battent, puis le font sauter sur une couverture, le fouettent, enfin lui jettent des coups de couteaux ?
2.4. Qui prononce " - Quelle ronde infernale, / Quel paquet crevé roule en hurlant dans la salle ?... " Le narrateur, qui semble transporté dans son récit ? Vous ne trouvez pas que ce passage en cadence majeure a des accents hugoliens ?
2.5. Je comprends que le "paquet crevé" est Bitor, êtes-vous d'accord ? Comment expliquer cette image ?
2.6. Pourquoi le traite-t-on de "peau de cervelas" ? Quel est le sens de cette expression ?
D'avance merci de vos lumières !
J'aimerais échanger avec vous autour du "Bossu Bitor"...
1. Je comprends que ce personnage de plus de quarante est toujours puceau, qu'il se rend une fois l'an au bordel, en vain (?).
2. Vient ensuite l'anecdote grotesque et tragique de sa visite aux filles du Cap Horn :
2.1. Que signifient les mots de Mary-Saloppe "J'ai ma pente" (vers 186) ?
2.2. Mary-Saloppe l'a rejoint dans la cuisine : le vers 193 et les suivants décrivent une sorte d'attaque-surprise des filles de la maison, un "charivari", mais ne sont-elles pas montées avec les autres clients observés par Bitor vers 123 à 165 ? ou bien, où sont les clients ? Ils laissent faire, patientent ?
2.3. Forme que prend le "charivari" (que le cnrtl définit comme une bruyante manifestation de protestation contre un mariage mal assorti) : les filles l'ont traîné "dans la salle" allumée, le battent, puis le font sauter sur une couverture, le fouettent, enfin lui jettent des coups de couteaux ?
2.4. Qui prononce " - Quelle ronde infernale, / Quel paquet crevé roule en hurlant dans la salle ?... " Le narrateur, qui semble transporté dans son récit ? Vous ne trouvez pas que ce passage en cadence majeure a des accents hugoliens ?
2.5. Je comprends que le "paquet crevé" est Bitor, êtes-vous d'accord ? Comment expliquer cette image ?
2.6. Pourquoi le traite-t-on de "peau de cervelas" ? Quel est le sens de cette expression ?
D'avance merci de vos lumières !
- AsterNiveau 6
1. Bitor est puceau, cf. dernier vers du poème.
2.1. : "Avoir sa pente" : être ivre.
2.1. : "Avoir sa pente" : être ivre.
- calistaNiveau 8
Bonsoir Aster,
La peau de cervelas = le déchet, ce qu'on ne mange pas.
La peau de cervelas = le déchet, ce qu'on ne mange pas.
- AsterNiveau 6
Merci Calista (je ne mange pas de cervelas),
pauvre Bitor..
pauvre Bitor..
- AsterNiveau 6
Bonjour,
A propos du "Novice en partance et sentimental"...
Pourriez-vous me dire comment vous comprenez les vers suivants ?
- vers 17 - 18 : " Elle donnait la main à manger mon décompte / Et mes avances à manger." >>> Elle m'aidait à dépenser mon argent, et à m'endetter (?)
- vers 112 : " Une autre fois mieux ! "
Merci pour votre aide.
A propos du "Novice en partance et sentimental"...
Pourriez-vous me dire comment vous comprenez les vers suivants ?
- vers 17 - 18 : " Elle donnait la main à manger mon décompte / Et mes avances à manger." >>> Elle m'aidait à dépenser mon argent, et à m'endetter (?)
- vers 112 : " Une autre fois mieux ! "
Merci pour votre aide.
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