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TrucOuBidule
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"Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 Empty Re: "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne

par TrucOuBidule Ven 24 Juil 2020 - 11:27
Danska a écrit:
Laverdure a écrit:Oui mais là encore il faut se méfier des comparaisons quand on cherche à évaluer l’évolution du pouvoir d’achat : même si on essaie de tenir compte de l’inflation, on oublie que les biens que l’on compare n’ont pas du tout les mêmes caractéristiques, ce qui joue évidemment sur l’évolution de leurs prix. Les petites voitures que vous évoquez dans les cas de vos parents ou grands-parents n’avaient aucun équipement, étaient produites en masse et peu personnalisées ; aujourd’hui les contraintes de sécurité, les exigences du consommateur de personnalisation, les équipements considérés comme absolument indispensables, etc. font que même les petites voitures sont plus chères. En d’autres termes, on a l’impression que le pouvoir d’achat a baissé mais on ne parle pas des mêmes biens ce qui rend la comparaison délicate.
C’est aussi pour cela que la mesure de l’inflation peut surprendre (entre l’inflation mesurée par l’Insee et l’inflation « ressentie »)

Tout à fait, et le problème est le même pour l'immobilier : la pression démographique a largement augmenté dans certaines villes, ce qui entraîne une hausse très forte des prix ; l'inflation joue également un rôle évidemment ; mais une part des prix (loyer ou prix d'achat) est aussi liée aux évolutions des techniques de construction qui font qu'une maison neuve coûte beaucoup plus chère qu'une maison ancienne.
Bonjour,
bien qu'en grande couronne à 35 bornes, le prix du bâti semble demeurer "correct" au regard du prix du foncier. On paie la localisation bien plus que le bien.
TrucOuBidule
Danska
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par Danska Ven 24 Juil 2020 - 11:42
TrucOuBidule a écrit:Bonjour,
bien qu'en grande couronne à 35 bornes, le prix du bâti semble demeurer "correct" au regard du prix du foncier. On paie la localisation bien plus que le bien.
TrucOuBidule

Je ne suis pas sûre qu'on parle de la même chose : dans le cas d'une maison neuve, le prix du terrain change beaucoup le coût total du projet et varie considérablement selon la localisation, mais le coût de la maison ne varie qu'à la marge selon son emplacement. En revanche, construire une maison aujourd'hui coûte beaucoup plus cher qu'il y a 30 ans, parce que les normes se sont durcies depuis notamment.


Mais on s'éloigne beaucoup du sujet de départ (enfin, s'il y a encore un sujet de départ vu les directions multiples que prend ce topic) Wink
HORA
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par HORA Ven 24 Juil 2020 - 11:47
Laverdure a écrit:Oui mais là encore il faut se méfier des comparaisons quand on cherche à évaluer l’évolution du pouvoir d’achat : même si on essaie de tenir compte de l’inflation, on oublie que les biens que l’on compare n’ont pas du tout les mêmes caractéristiques, ce qui joue évidemment sur l’évolution de leurs prix. Les petites voitures que vous évoquez dans les cas de vos parents ou grands-parents n’avaient aucun équipement, étaient produites en masse et peu personnalisées ; aujourd’hui les contraintes de sécurité, les exigences du consommateur de personnalisation, les équipements considérés comme absolument indispensables, etc. font que même les petites voitures sont plus chères. En d’autres termes, on a l’impression que le pouvoir d’achat a baissé mais on ne parle pas des mêmes biens ce qui rend la comparaison délicate.
C’est aussi pour cela que la mesure de l’inflation peut surprendre (entre l’inflation mesurée par l’Insee et l’inflation « ressentie »)

C'est ce qui est invoqué par l'Insee pour expliquer le décalage entre le ressenti individuel et les chiffres officiels. Soit. Mais en regard de la politique de déflation salariale, qui ne peut plus être niée, notamment pour les enseignants français, que pèse vraiment ce facteur explicatif ? Sans compter avec l'obsolescence programmée, qui elle aussi, même si ce n'est pas affiché dans le prix, accroît la cherté des produits.
TrucOuBidule
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par TrucOuBidule Ven 24 Juil 2020 - 11:58
Danska a écrit:
TrucOuBidule a écrit:Bonjour,
bien qu'en grande couronne à 35 bornes, le prix du bâti semble demeurer "correct" au regard du prix du foncier. On paie la localisation bien plus que le bien.
TrucOuBidule

Je ne suis pas sûre qu'on parle de la même chose : dans le cas d'une maison neuve, le prix du terrain change beaucoup le coût total du projet et varie considérablement selon la localisation, mais le coût de la maison ne varie qu'à la marge selon son emplacement. En revanche, construire une maison aujourd'hui coûte beaucoup plus cher qu'il y a 30 ans, parce que les normes se sont durcies depuis notamment.
En effet, mais c'est absolument la même chose que pour les voitures alors (en sécurité passive par exemple).
Rien à voir entre des normes de 2020 et celles ... de l'époque où l'AFNOR n'existait pas.

Danska a écrit:Mais on s'éloigne beaucoup du sujet de départ (enfin, s'il y a encore un sujet de départ vu les directions multiples que prend ce topic) Wink
Disons que je crois que ça a eu un rapport avec le fait que l'on vit globalement assez "mal", avec un traitement de prof, en RP en général en 2020...
Danska
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par Danska Ven 24 Juil 2020 - 12:04
TrucOuBidule a écrit:
Danska a écrit:
TrucOuBidule a écrit:Bonjour,
bien qu'en grande couronne à 35 bornes, le prix du bâti semble demeurer "correct" au regard du prix du foncier. On paie la localisation bien plus que le bien.
TrucOuBidule

Je ne suis pas sûre qu'on parle de la même chose : dans le cas d'une maison neuve, le prix du terrain change beaucoup le coût total du projet et varie considérablement selon la localisation, mais le coût de la maison ne varie qu'à la marge selon son emplacement. En revanche, construire une maison aujourd'hui coûte beaucoup plus cher qu'il y a 30 ans, parce que les normes se sont durcies depuis notamment.
En effet, mais c'est absolument la même chose que pour les voitures alors (en sécurité passive par exemple).
Rien à voir entre des normes de 2020 et celles ... de l'époque où l'AFNOR n'existait pas.


Ben oui, c'est exactement ce qu'on dit, non ? "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 3795679266

Les normes, la qualité, la technologie... Beaucoup d'éléments différencient les produits d'il y a quelques décennies de ceux qu'on a aujourd'hui, donc "traduire" un prix de l'époque en euros n'a pas forcément beaucoup de sens.


Si on veut comparer l'évolution de notre pouvoir d'achat, il faut le faire soit sur une période relativement courte (10 ou 20 ans au max), soit comparer avec l'évolution salariale des autres professions à long terme (et là, clairement, on est les dindons de la farce).
Pourquoi 3,14159
Pourquoi 3,14159
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par Pourquoi 3,14159 Ven 24 Juil 2020 - 12:05
Laverdure a écrit:Oui mais là encore il faut se méfier des comparaisons quand on cherche à évaluer l’évolution du pouvoir d’achat : même si on essaie de tenir compte de l’inflation, on oublie que les biens que l’on compare n’ont pas du tout les mêmes caractéristiques, ce qui joue évidemment sur l’évolution de leurs prix. Les petites voitures que vous évoquez dans les cas de vos parents ou grands-parents n’avaient aucun équipement, étaient produites en masse et peu personnalisées ; aujourd’hui les contraintes de sécurité, les exigences du consommateur de personnalisation, les équipements considérés comme absolument indispensables, etc. font que même les petites voitures sont plus chères. En d’autres termes, on a l’impression que le pouvoir d’achat a baissé mais on ne parle pas des mêmes biens ce qui rend la comparaison délicate.
C’est aussi pour cela que la mesure de l’inflation peut surprendre (entre l’inflation mesurée par l’Insee et l’inflation « ressentie »)
Il y a 3/4 ans, un ami qui travaille à l'INSEE m'avait expliqué que le prix corrigé du dernier aillefone bien que 2 fois plus cher que le premier 10 ans plus tôt était évalué 29% moins cher ! C'est un peu facile.

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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
pseudo-intello
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par pseudo-intello Ven 24 Juil 2020 - 12:28
Oui, c'est le biais "qualité".

On évalue qu'il et 29% moins cher, parce que son prix est 2x plus élevé, mais qu'il est plus que 2x plus performant.

L'ordinateur est donc évalué à presque rien (parce, comparer aux PC d'il y a 20 ans, ses performances n'ont rien à voir), etc.

Il vaudrait mieux prendre en compte un moyenne, définie entre le "prix haut de gamme" et le "prix entrée de gamme", et comparer d'une période à l’autre.

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Forster
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Érudit

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par Forster Ven 24 Juil 2020 - 12:54
Veut-on encore que le métier soit possible? J'ai des stagiaires depuis des années, et ces dernières années, j'ai franchement l'impression qu'on met des bâtons dans les roues aux stagiaires (surtout aux agrégés... mais ce n'est qu'une impression basée sur mon expérience personnelle).
Lisak40
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Expert spécialisé

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par Lisak40 Ven 24 Juil 2020 - 13:08
@Foster En effet quand on voit que malgré les difficultés de recrutement, beaucoup de stagiaires se font licencier (je dis pas qu'il y a pas des cas où en effet la personne n'avait rien à faire dans une salle de classe, mais c'est pas la majorité), pour souvent se voir conseiller de devenir contractuels par la suite, on peut se poser la question (et j'imagine encore plus pour les agrégés ; nan mais qui en voudrait de ces fainéants qui non seulement travaillent moins que le prof lambda mais en outre sont encore plus payés que lui, non mais ? "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 1665347707 ).


Dernière édition par Lisak40 le Ven 24 Juil 2020 - 13:23, édité 1 fois
Elyas
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Esprit sacré

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par Elyas Ven 24 Juil 2020 - 13:16
J'aimerais revenir sur le sujet des stagiaires licenciés qui deviennent contractuels et de l'impression d'une chasse aux agrégés. Je ne vais donner que quelques éléments de réflexion :
- être professeur, c'est un vrai métier, complexe, riche et qui demande des compétences et des connaissances solides, on ne le fait pas comme ça (je sais, c'est malheureusement ce qui se passe dans la tête de beaucoup trop de monde hors du métier).
- ceux qui évaluent les stagiaires ne sont pas nécessairement ceux qui recrutent les contractuels, ce sont souvent les DPE qui gèrent ça. Après, on a des IA-IPR qui voient devant eux des stagiaires licenciés. Ils peuvent ne pas le savoir. C'est rare que l'IA-IPR qui fait l'entretien puisse être celui qui l'a visité (surtout en ce moment).
- de nombreuses personnes voulant travailler dans le supérieur se font conseiller/ordonner de d'abord avoir l'agrégation... et là, choc. Il y a chez certains de ces stagiaires un discours devant Formateurs et devant IA-IPR qui est tout simplement inacceptable (je peux en parler, j'ai eu droit à "Non mais ces racailles des quartiers, avec mon doctorat mention très bien, c'est pas de mon niveau !", chose dite avant que le collègue ait vu ses classes). Cela existe.

Tu mélanges tout ça avec le contexte délétère que connaît l'Education nationale à tous ses échelons, et tu as les horreurs ou impressions dont on parle.
beaverforever
beaverforever
Neoprof expérimenté

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par beaverforever Ven 24 Juil 2020 - 13:18
pseudo-intello a écrit:Oui, c'est le biais "qualité".

On évalue qu'il et 29% moins cher, parce que son prix est 2x plus élevé, mais qu'il est plus que 2x plus performant.

L'ordinateur est donc évalué à presque rien (parce, comparer aux PC d'il y a 20 ans, ses performances n'ont rien à voir), etc.

Il vaudrait mieux prendre en compte un moyenne, définie entre le "prix haut de gamme" et le "prix entrée de gamme", et comparer d'une période à l’autre.
Ou alors c'est qu'il est très difficile pour nous de nous représenter à quel point les Français des années 1910 étaient pauvres et à quel point nous sommes (en moyenne) riches.
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Graisse-Boulons
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par Graisse-Boulons Ven 24 Juil 2020 - 13:22
ProvençalLeGaulois a écrit:Tant mieux pour elles si leur mairie a été généreuse sur la prime, ce n'est pas parce qu'à l'EN, les décideurs sont des rats qu'il faut jalouser le voisin... et ça n'a rien d'indécent de parler de ses revenus avec une collègue...
Oui oui, tant mieux pour elles...mais enfin ce sont nos impôts...et quand on supprime la taxe d'habitation et u'on compense " à l'euro près " avec le budget de l'état, ce sont nos impôts sur le revenu....Nous avons tous travaillé pendant le confinement, avec notre matériel et nos factures internet et électrique et ce, tous les jours. Certains de nos collègues ont gardé les enfants de soignants a leurs propres risques puisqu'on c'est débrouillé pour parler de " volontaria" au niveau nationnal tout en mettant une grosse pression au niveau local ( des inspections ont demandé d'établir un tour de rôle en culpabilisant a mort ceux qui " laisent faire leurs collègues")....en suite il a ete décidé que seuls ceux qui sont venus au moins un certain nombre de jours aurraient une prime qui est loin des 1000 euros! Et bien sur, avec les tpurs de rôle, beaucoup n'ont pas atteint le nombre de jours....Ne pas regarder dans l'assiette de son voisin, je veux bien....mais au bout d'un moment il faut quand même se manifester juste pour montrer qu'on voit, qu'on est pas idiots non plus....
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User20159
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par User20159 Ven 24 Juil 2020 - 13:27
Elyas a écrit:J'aimerais revenir sur le sujet des stagiaires licenciés qui deviennent contractuels et de l'impression d'une chasse aux agrégés. Je ne vais donner que quelques éléments de réflexion :
- être professeur, c'est un vrai métier, complexe, riche et qui demande des compétences et des connaissances solides, on ne le fait pas comme ça (je sais, c'est malheureusement ce qui se passe dans la tête de beaucoup trop de monde hors du métier).
- ceux qui évaluent les stagiaires ne sont pas nécessairement ceux qui recrutent les contractuels, ce sont souvent les DPE qui gèrent ça. Après, on a des IA-IPR qui voient devant eux des stagiaires licenciés. Ils peuvent ne pas le savoir. C'est rare que l'IA-IPR qui fait l'entretien puisse être celui qui l'a visité (surtout en ce moment).
- de nombreuses personnes voulant travailler dans le supérieur se font conseiller/ordonner de d'abord avoir l'agrégation... et là, choc. Il y a chez certains de ces stagiaires un discours devant Formateurs et devant IA-IPR qui est tout simplement inacceptable (je peux en parler, j'ai eu droit à "Non mais ces racailles des quartiers, avec mon doctorat mention très bien, c'est pas de mon niveau !", chose dite avant que le collègue ait vu ses classes). Cela existe.

Tu mélanges tout ça avec le contexte délétère que connaît l'Education nationale à tous ses échelons, et tu as les horreurs ou impressions dont on parle.

Là c'est clairement la faute des profs de fac qui ont encadrés tes fameux docteurs mentions très bien, à part de rares matières et de rares spécialités, un poste en fac est rarement garanti, et un normalien/agrégé/docteur  peut se retrouver affecté du jour au lendemain dans un collège REP, à corriger des copies de 6e. Mais ça reste rare.

Et encore je ne suis pas sûr que la classe de 6e de REP soit pire qu'une première S beaucoup trop décontractée dans un établissement hyper favorisé.

Et pour en revenir aux stagiaires, tous, sont maltraités par l'institution, agrégés ou pas.
Forster
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Érudit

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par Forster Ven 24 Juil 2020 - 13:29
Je ne pensais pas au licenciement. Les contractuels que je connais ne sont pas d'anciens stagiaires aussi donc je n'ai pas d'avis sur tout ça.

Je pensais surtout au fait que l'année de stage est sacrément rude sur de nombreux points maintenant. On leur demande tellement de tâches pendant cette année. Ils doivent sans cesse faire des écrits, des rapports sur leur pratique dans des quantités qui sont déraisonnables. Ils sont souvent noyés sous les injonctions, qui sont parfois contradictoires. Certains sont complètement tétanisés pendant la construction d'un cours alors qu'ils sont brillants et bien instruits dans leur matière, tellement on leur met la pression. On ne leur laisse pas le temps de grandir et de faire des erreurs. Depuis quelques années, j'ai l'impression de faire principalement du soutien psychologique. Ce n'était pas le cas avant. Et je sais que je ne suis pas le seul tuteur dans ce cas.

Subir tout ça pour un salaire de stagiaire, franchement, il faut être très motivé. Débuter comme ça, dans des conditions si difficiles, doit nécessairement avoir un impact profond sur la manière dont on envisage son métier - je suis curieux de voir ce que cela va donner dans 10 ans quand tous ces stagiaires devenus collègues représenteront une partie plus importante de la salle des profs.

Elyas: il peut y avoir ce type de profil parmi les stagiaires agrégés c'est vrai. Il existe aussi des formateurs qui ont du mal avec des profils autres que le master MEEF.
Leclochard
Leclochard
Empereur

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par Leclochard Ven 24 Juil 2020 - 13:30
olive-in-oil a écrit:C'est vrai qu'il est difficile de comparer les biens selon les époques. Malgré cela, ma cousine qui à la retraite depuis 10 ans, me disait tout ce qu'elle pouvait se permettre en début de carrière et qu'elle ne pouvait finalement plus s'offrir en fin, c'est édifiant. Elle allait tous les mois chez le coiffeur, habillait sa fille en boutique, restaurants régulièrement... elle a vraiment constaté la fonte de son pouvoir d'achat.
Personnellement, je fais partie de ceux qui n'ont pas à se plaindre, mon mari gagne bien sa vie (mieux qu'un prof agrégé quoi !). Et pourtant, c'est parfois compliqué financièrement. Ma voiture a 15 ans, la sienne 18. On ne fait pas de folies, nous partons en vacances pas plus de deux semaines par an. Je pense beaucoup à ceux qui sont moins bien lotis en me demandant comment ils font, et surtout comment ils vont faire avec la récession qui s'annonce. Cela m'inquiète sincèrement. Etre prof nous met seulement à l'abris du chômage.

Là, y a une contradiction qui s'explique probablement par votre mode de vie. Je le dis sans porter de jugement, attention. Simplement, parce que sans aller loin, nous devons (beaucoup) moins gagner que vous et nous avons le sentiment de vivre bien. Je précise que je suis certifié et que ma femme est employée; que nous ne faisons pas de folies, que nous avons deux voitures, qu'on part peu en vacances.. etc. Je crois que si on comparait les situations des uns et des autres, on serait très surpris des différences dans la façon de vivre.
Pour répondre précisément à ton message précédent et compléter celui de Laverdure: la voiture pas chère d'autrefois, c'est plus ou moins la Logan Dacia actuelle pour son niveau d'équipement minimal. J'ai vérifié: son prix de vente débute à 8000 euros. Il faut plus d'un mois de traitement pour se l'offrir mais on n'est pas loin des trois mois de référence donnés par Liska, je crois.

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Elyas
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par Elyas Ven 24 Juil 2020 - 13:33
Je te rejoins Leclochard. Les modes de vie sont très différents. Je connais un couple de médecin qui a facilement deux-trois fois les revenus de mon foyer... et ils sont à découvert tous les mois.

De même, chez moi, le budget nourriture est gros. On mange bien et confortablement. Cependant, je fais attention aux gros achats. Je préfère avoir un quotidien agréable que de me faire plaisir avec des trucs chers fréquemment.
Elyas
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par Elyas Ven 24 Juil 2020 - 13:39
@Hal@x : être stagiaire aujourd'hui est tout simplement horrible et je suis en désaccord avec certains de mes collègues FA sur leurs méthodes d'encadrement.

@Foster : oui, ce sera intéressant de voir comment est la salle des professeurs dans 10 ans. Après, oui, je connais des FA (agrégés, n'oublions pas que l'immense majorité des FA est d'origine agrégée sans parler des IA-IPR) qui n'aiment pas les agrégés.
Leclochard
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par Leclochard Ven 24 Juil 2020 - 13:44
Danska a écrit:
TrucOuBidule a écrit:Bonjour,
bien qu'en grande couronne à 35 bornes, le prix du bâti semble demeurer "correct" au regard du prix du foncier. On paie la localisation bien plus que le bien.
TrucOuBidule

Je ne suis pas sûre qu'on parle de la même chose : dans le cas d'une maison neuve, le prix du terrain change beaucoup le coût total du projet et varie considérablement selon la localisation, mais le coût de la maison ne varie qu'à la marge selon son emplacement. En revanche, construire une maison aujourd'hui coûte beaucoup plus cher qu'il y a 30 ans, parce que les normes se sont durcies depuis notamment.


Mais on s'éloigne beaucoup du sujet de départ (enfin, s'il y a encore un sujet de départ vu les directions multiples que prend ce topic) Wink

Danska, tu as raison de parler du coût de la construction neuve.
Mais n'oublie pas que l'essentiel des gens se logent dans de l'ancien. Et là, tu payes d'abord l'emplacement. C'est le premier facteur qui détermine le prix. Cela veut dire aussi quand on achète, on paye en premier le droit d'habiter à un endroit avant le bien lui-même. Les conséquences sociales sont terribles pour les plus modestes.
Ce processus est encore plus net pour les terrains car il n'y a pas à proprement parler de coût de construction (quelques dépenses pour le viabiliser). La comparaison est plus aisée. En rase campagne, on peut tomber à quelques euros le m2. En ville ou au bord de la mer, le prix s'envole.
L'accroissement démographique (nombre de ménages et population), la chute des taux, le désir de posséder son chez-soi etc... expliquent la montée des prix.

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par HORA Ven 24 Juil 2020 - 13:45
La question des modes de vie est importante mais atomisante ; sur le plan individuel, chacun adapte plus ou moins harmonieusement ses "besoins" aux moyens qui lui sont alloués. Mais sur un plan collectif, le groupe social des enseignants est déclassé, et ce n'est pas près de s'arranger. L'agression inouïe contre leur pension de retraite montre bien que les décideurs n'ont plus aucune crainte d'une réaction chez les profs. Pour reprendre le titre du fil, le métier d'enseignant devient une impasse. A un point tel que c'en est presque burlesque.
Monsieur_Tesla
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par Monsieur_Tesla Ven 24 Juil 2020 - 13:48
Effectivement, cela dépends du mode de vie de chacun.

J'ai un iPhone, un macbook pro, je voyage peu, je consomme local (si possible, région parisienne)

Pas de voitures, peu de vêtements, peu de meubles. Je suis propriétaire de mon 42 m2.

C'est toujours difficile en fin de mois !

EDIT : 11 éme échelon CN


Dernière édition par Monsieur_Tesla le Ven 24 Juil 2020 - 13:50, édité 1 fois

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Ce que j'entends je l'oublie.
Ce que le lis je le retiens.
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Tchuang Tseu
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par Pourquoi 3,14159 Ven 24 Juil 2020 - 13:49
Forster a écrit:Veut-on encore que le métier soit possible? J'ai des stagiaires depuis des années, et ces dernières années, j'ai franchement l'impression qu'on met des bâtons dans les roues aux stagiaires (surtout aux agrégés... mais ce n'est qu'une impression basée sur mon expérience personnelle).
Mon expérience va aussi vers ton interrogation. J'ai eu un excellent collègue contractuel qui a passé le concours et fini dans les 5 premiers sur une cinquantaine de candidats. Il n'a pas été validé lors de sa première année. Ecœuré il a quitté l'EN. On a perdu un vrai enseignant, efficace.
Là je suis avec un contractuel adulé par l'IPR, mais qui n'est même pas capable de décrocher l'écrit alors qu'ils étaient 15 inscrits pour 22 places ! Il est chahuté par les élèves mais fait tout ce que lui dicte l'IPR... un mec bien "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 1665347707

La différence entre les deux : la servilité !


Dernière édition par Pourquoi 3,14159 le Ven 24 Juil 2020 - 13:51, édité 1 fois

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par User20159 Ven 24 Juil 2020 - 13:50
Forster a écrit:Débuter comme ça, dans des conditions si difficiles, doit nécessairement avoir un impact profond sur la manière dont on envisage son métier - je suis curieux de voir ce que cela va donner dans 10 ans quand tous ces stagiaires devenus collègues représenteront une partie plus importante de la salle des profs.

Les INSPE comme les ESPE et l'IUFM, ne sont heureusement pas capables de formater tous les collègues.

Par contre ce qui est en train de s'installer et qui est déjà audible dans pas mal de salle de profs (et je le constate dans la mienne qui accueille tous les ans des néo-tits), c'est qu'un stagiaire doit morfler (la pensée rapide : moi j'ai morflé pourquoi pas eux "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 1665347707 ) et le mépris pour le stagiaire en difficulté, devient la norme, et ça c'est franchement inacceptable.

Mon expérience va aussi vers ton interrogation. J'ai eu un excellent collègue contractuel qui a passé le concours et fini dans les 5 premiers sur une cinquantaine de candidats. Il n'a pas été validé lors de sa première année. Ecœuré il a quitté l'EN. On a perdu un vrai enseignant, efficace.
Là je suis avec un contractuel adulé par l'IPR, mais qui n'est même pas capable de décrocher l'écrit alors qu'ils étaient 15 inscrit pour 22 places ! Il est chahuté par les élèves mais fait tout ce que lui dicte l'IPR... un mec bien  "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 1665347707

La différence entre les deux : la servilité !

J'ai le même ! "Le métier de prof est-il encore possible ?" interview d'une prof qui démissionne - Page 11 4105177660 , t'es sûr qu'on bosse pas dans le même établissement ?
Leclochard
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par Leclochard Ven 24 Juil 2020 - 13:54
Elyas a écrit:Je te rejoins Leclochard. Les modes de vie sont très différents. Je connais un couple de médecin qui a facilement deux-trois fois les revenus de mon foyer... et ils sont à découvert tous les mois.

De même, chez moi, le budget nourriture est gros. On mange bien et confortablement. Cependant, je fais attention aux gros achats. Je préfère avoir un quotidien agréable que de me faire plaisir avec des trucs chers fréquemment.

Pareil. Quand on achète quelque chose qui est chère, c'est utile à toute la famille et de qualité pour durer -le poêle ou la voiture.
J'ai réduit les abonnements à l'indispensable et je raisonne pour limiter les frais de ce qui me semble futile (mon portable, c'est un premier prix à 10 euros).
L'alimentation, le confort, le plaisir de faire des activités ensemble, c'est la priorité.

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par Leclochard Ven 24 Juil 2020 - 13:56
Monsieur_Tesla a écrit:Effectivement, cela dépends du mode de vie de chacun.

J'ai un iPhone, un macbook pro, je voyage peu, je consomme local (si possible, région parisienne)

Pas de voitures, peu de vêtements, peu de meubles. Je suis propriétaire de mon 42 m2.

C'est toujours difficile en fin de mois !

EDIT : 11 éme échelon CN

Ce sont les dépenses récurrentes, parfois anodines (le paquet de cigarettes par semaine, c'est l'exemple type) qui plombent un budget. Evidemment, a priori, ce sera toujours plus compliqué pour un célibataire que pour un couple.

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par Solga Ven 24 Juil 2020 - 14:04
HORA a écrit:La question des modes de vie est importante mais atomisante ; sur le plan individuel, chacun adapte plus ou moins harmonieusement ses "besoins" aux moyens qui lui sont alloués. Mais sur un plan collectif, le groupe social des enseignants est déclassé, et ce n'est pas près de s'arranger. L'agression inouïe contre leur pension de retraite montre bien que les décideurs n'ont plus aucune crainte d'une réaction chez les profs. Pour reprendre le titre du fil, le métier d'enseignant devient une impasse. A un point tel que c'en est presque burlesque.
Je suis d'accord, la "réponse" doit être là. Au final, tout le monde est juste en fin de mois.
Je ne sais pas si vous avez déjà rentré votre salaire ici https://www.inegalites.fr/Salaire-etes-vous-riche-ou-pauvre mais personnellement ça me plonge dans un abîme de perplexité...Je me demande aussi souvent comment font les autres salariés.


Dernière édition par Solga le Ven 24 Juil 2020 - 14:09, édité 1 fois
Lisak40
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Expert spécialisé

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par Lisak40 Ven 24 Juil 2020 - 14:06
En effet, par rapport à tout ce qui a été dit, je veux quand même expliquer que mon mode de vie est loin d'être misérable : j'ai un toit plus que confortable sur la tête, je ne me pose pas la question de savoir si je vais finir le mois (dès le 15) aux pâtes ou au riz, et mes vêtements ne sont ni vieux ni abîmés (sauf mes manteaux mais c'est juste que vu mon format ça devient compliqué d'en acheter qui me vont !). Toujours est-il que j'ai décidé de retarder le changement de lunettes d'un an (ma vue n'a pas tellement changé je pense) parce que je dois changer mon téléphone, ma machine à laver et que j'ai encore de gros frais dentaires prévus pour cet automne, et je pourrais donner beaucoup d'exemples comme ça ! Donc, malgré tout je dois faire attention, et pas seulement pour des trucs futiles.

Sinon @Forster, je trouve en effet que l'année de stage est difficile : il y a beaucoup de pression sur les stagiaires, surtout au point de vue moral je trouve ! Le travail honnêtement c'est gérable (enfin selon moi), je pense que c'est bien pire en Angleterre (l'année où j'y ai passé mon diplôme de professorat je me suis rendue physiquement malade de stress et de travail : une seule nuit complète par semaine entre septembre et mi-juillet !), mais moralement j'ai moi aussi trouvé ça très dur, très infantilisant, difficile à supporter !!

PS je repense aussi à mon année de "stage" en Angleterre : on a une amie et moi reçu exactement la même bourse et le même prêt étudiant, on avait à peu près les mêmes dépenses de loyer et de transports en commun, et évidemment les mêmes frais universitaires ! Toujours est-il que moi j'ai terminé l'année avec suffisamment d'argent pour mettre du beurre dans les épinards pendant les 4 années suivantes de vie à Londres, elle, sans rien du tout ! Donc oui, avec une même somme, on peut vivre très différemment.


Dernière édition par Lisak40 le Ven 24 Juil 2020 - 16:28, édité 3 fois
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