- ElaïnaDevin
Shajar, ça me serre le coeur de te lire. Mais vraiment.
Après je pense qu'il y a plusieurs choses à bien distinguer :
- le contenu qu'on veut/peut faire passer
- nos goûts/notre capacité de travail/notre organisation personnelle.
- les goûts et capacités de nos élèves
- les programmes.
Personnellement, j'adhère assez peu au discours "faut pas faire confiance aux manuels, y'a plein de trucs faux dedans". Oui bon. J'ai jamais vu de manuel qui disait que la première guerre mondiale commençait en 1913. Dans les comités qui font les manuels, il y a quand même des gens sérieux qui travaillent.
En outre, il y a les programmes et les capacités de nos élèves. Moi franchement j'ai arrêté de croire que je pouvais les mettre tous à la pointe de l'évolution historiographique. Cette année, je me suis moitié engueulée avec un collègue qui me reprochait de parler encore de camps de concentration/extermination aux élèves et que gnagnagna on dit plus ça, il a passé l'été à lire des ouvrages là-dessus. Franchement, ça m'agace (et, in petto, j'irais même jusqu'à dire que ça me fait un peu pitié, parce que je suis pisse-vinaigre). Honnêtement, qu'est-ce qui m'importe dans mon boulot au quotidien ? Moi, c'est que les élèves sachent ce qu'est Auschwitz/Treblinka/Mauthausen, ce qui s'y est passé vraiment.
La nomenclature, ça me faisait déjà suer quand je faisais ma thèse, ça me fait tout autant suer maintenant. Les mecs qui chicanent sur un mot au lieu de décrire une réalité, non, définitivement, c'est pas mon truc (et je me suis déjà engueulée en colloque avec une fille qui m'a alpaguée parce que j'avais parlé de "frange sociale" au lieu de je ne sais plus quel terme - si je me souviens bien, elle voulait que je me positionne entre catégorie sociale et catégorie socio professionnelle, elle n'a RIEN écouté de mon exposé mais a fait suer dix minutes sur UN terme et a estimé que TOUT mon travail était merdique à cause de ce terme). Ben là, le collègue qui me saoule sur "nan mais aujourd'hui il faut dire ça comme ça", objectivement, je m'en cogne. Je veux dire, c'est cool pour lui s'il a passé trois semaines sur des bouquins sur le sujet (qu'à titre personnel je fuis comme la peste), mais en termes de rentabilité pour le boulot, je pense qu'il a perdu son temps (j'ai bien dit je pense, mais je ne le dis pas, c'est son problème et je ne vais pas faire la maligne sur ce point).
Mes élèves se contrefoutent, objectivement, de la pointe de la science historique. Evidemment, je ne dis pas qu'il ne faut pas se mettre à jour régulièrement (sans blague). Et ça prend du temps. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue nos objectifs. Typiquement, dans le cas de la spé histoire géo, je pense par exemple au chapitre sur l'empire ottoman : moi, dans mon prétendu "lycée d'élite", si à la fin de l'année les élèves ont retenu qu'il ya eu un empire ottoman, où c'était et les dates en gros, bah je serais contente. L'historiographie de l'empire ottoman, c'est passionnant mais je ne vais pas rentrer là-dedans avec eux. Si je le travaille, ça sera pour moi (et pour l'élève qui aura la question intello pendant le cours), et je ne vais pas me prendre la tête dix heures pour faire rentrer un carré dans un cercle, et un point d'historiographie dans un cours pour des premières qui ont déjà du mal avec les dates et les lieux de la première guerre mondiale.
Je me rappelle il y a peu, Shajar, que tu étais découragée par ce que tu voyais comme injonctions sur les sites académiques sur la spé HG en terminale. Je te comprends. Et je me rappelle t'avoir exhortée à te faire confiance et à ne surtout pas te laisser bouffer par les injonctions des types qui n'ont pas vu une classe depuis vingt ans et qui la jouent "han les manuels ne suffisent pas", c'est hyper culpabilisant pour les profs, et ça sous-entend qu'il va falloir abattre un boulot comme si on avait un cours en fac à faire sur le sujet. On parle de lycéens, et de profs qui ont plus d'heures à assurer et d'élèves à évaluer que des profs de fac, zut quoi !
Enfin, il y a nos goûts et notre formation. Ben là, c'est personnel. Si préparer un cours sur l'absolutisme me prend vingt minutes chrono (au hasard parce que ça fait partie de ma spécialité), me mettre à jour sur l'empire ottoman ou Clausewitz (berk) voire Benjamin Constant (beuh), c'est pas la même chanson. Et on n'est pas tous égaux face à la capacité à ingérer des infos (je suis bien loin d'être un modèle d'organisation, alors je compatis avec tous ceux qui pataugent dans la préparation de cours de spé et tous les nouveaux trucs foireux de la spé HG par exemple).
Ce qui me révolte aujourd'hui, ce n'est pas mon métier, ce sont en effet ces injonctions à bosser comme des tarés (gnagna les manuels ne suffisent pas, gnagna mettez vous à jour sur tous les sujets foireux qu'on a nouvellement fumés mais on ne fera pas de formation hein démerdez-vous, on préfère faire des formations sur évaluer par l'escape game) alors qu'on a quand même des objectifs à appréhender avec une certaine humilité : on n'est pas là pour faire des cours de fac, on est là pour donner une culture et une ouverture à des élèves qui ont au plus 18 ans, pas forcément des capacités d'abstraction délirante et des repères (sociaux, chronologiques, langagiers, spatiaux) généralement partis aux fraises depuis longtemps si tant est qu'ils aient été présents un jour.
Bon bref, je suis de mauvaise humeur, voilà.
(et je retourne à mon bouquin sur l'empire ottoman, parce que moi aussi je culpabilise d'avoir une culture sur le sujet qui se limite essentiellement à avoir binge-watché Magnificent Century sur Youtube).
Après je pense qu'il y a plusieurs choses à bien distinguer :
- le contenu qu'on veut/peut faire passer
- nos goûts/notre capacité de travail/notre organisation personnelle.
- les goûts et capacités de nos élèves
- les programmes.
Personnellement, j'adhère assez peu au discours "faut pas faire confiance aux manuels, y'a plein de trucs faux dedans". Oui bon. J'ai jamais vu de manuel qui disait que la première guerre mondiale commençait en 1913. Dans les comités qui font les manuels, il y a quand même des gens sérieux qui travaillent.
En outre, il y a les programmes et les capacités de nos élèves. Moi franchement j'ai arrêté de croire que je pouvais les mettre tous à la pointe de l'évolution historiographique. Cette année, je me suis moitié engueulée avec un collègue qui me reprochait de parler encore de camps de concentration/extermination aux élèves et que gnagnagna on dit plus ça, il a passé l'été à lire des ouvrages là-dessus. Franchement, ça m'agace (et, in petto, j'irais même jusqu'à dire que ça me fait un peu pitié, parce que je suis pisse-vinaigre). Honnêtement, qu'est-ce qui m'importe dans mon boulot au quotidien ? Moi, c'est que les élèves sachent ce qu'est Auschwitz/Treblinka/Mauthausen, ce qui s'y est passé vraiment.
La nomenclature, ça me faisait déjà suer quand je faisais ma thèse, ça me fait tout autant suer maintenant. Les mecs qui chicanent sur un mot au lieu de décrire une réalité, non, définitivement, c'est pas mon truc (et je me suis déjà engueulée en colloque avec une fille qui m'a alpaguée parce que j'avais parlé de "frange sociale" au lieu de je ne sais plus quel terme - si je me souviens bien, elle voulait que je me positionne entre catégorie sociale et catégorie socio professionnelle, elle n'a RIEN écouté de mon exposé mais a fait suer dix minutes sur UN terme et a estimé que TOUT mon travail était merdique à cause de ce terme). Ben là, le collègue qui me saoule sur "nan mais aujourd'hui il faut dire ça comme ça", objectivement, je m'en cogne. Je veux dire, c'est cool pour lui s'il a passé trois semaines sur des bouquins sur le sujet (qu'à titre personnel je fuis comme la peste), mais en termes de rentabilité pour le boulot, je pense qu'il a perdu son temps (j'ai bien dit je pense, mais je ne le dis pas, c'est son problème et je ne vais pas faire la maligne sur ce point).
Mes élèves se contrefoutent, objectivement, de la pointe de la science historique. Evidemment, je ne dis pas qu'il ne faut pas se mettre à jour régulièrement (sans blague). Et ça prend du temps. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue nos objectifs. Typiquement, dans le cas de la spé histoire géo, je pense par exemple au chapitre sur l'empire ottoman : moi, dans mon prétendu "lycée d'élite", si à la fin de l'année les élèves ont retenu qu'il ya eu un empire ottoman, où c'était et les dates en gros, bah je serais contente. L'historiographie de l'empire ottoman, c'est passionnant mais je ne vais pas rentrer là-dedans avec eux. Si je le travaille, ça sera pour moi (et pour l'élève qui aura la question intello pendant le cours), et je ne vais pas me prendre la tête dix heures pour faire rentrer un carré dans un cercle, et un point d'historiographie dans un cours pour des premières qui ont déjà du mal avec les dates et les lieux de la première guerre mondiale.
Je me rappelle il y a peu, Shajar, que tu étais découragée par ce que tu voyais comme injonctions sur les sites académiques sur la spé HG en terminale. Je te comprends. Et je me rappelle t'avoir exhortée à te faire confiance et à ne surtout pas te laisser bouffer par les injonctions des types qui n'ont pas vu une classe depuis vingt ans et qui la jouent "han les manuels ne suffisent pas", c'est hyper culpabilisant pour les profs, et ça sous-entend qu'il va falloir abattre un boulot comme si on avait un cours en fac à faire sur le sujet. On parle de lycéens, et de profs qui ont plus d'heures à assurer et d'élèves à évaluer que des profs de fac, zut quoi !
Enfin, il y a nos goûts et notre formation. Ben là, c'est personnel. Si préparer un cours sur l'absolutisme me prend vingt minutes chrono (au hasard parce que ça fait partie de ma spécialité), me mettre à jour sur l'empire ottoman ou Clausewitz (berk) voire Benjamin Constant (beuh), c'est pas la même chanson. Et on n'est pas tous égaux face à la capacité à ingérer des infos (je suis bien loin d'être un modèle d'organisation, alors je compatis avec tous ceux qui pataugent dans la préparation de cours de spé et tous les nouveaux trucs foireux de la spé HG par exemple).
Ce qui me révolte aujourd'hui, ce n'est pas mon métier, ce sont en effet ces injonctions à bosser comme des tarés (gnagna les manuels ne suffisent pas, gnagna mettez vous à jour sur tous les sujets foireux qu'on a nouvellement fumés mais on ne fera pas de formation hein démerdez-vous, on préfère faire des formations sur évaluer par l'escape game) alors qu'on a quand même des objectifs à appréhender avec une certaine humilité : on n'est pas là pour faire des cours de fac, on est là pour donner une culture et une ouverture à des élèves qui ont au plus 18 ans, pas forcément des capacités d'abstraction délirante et des repères (sociaux, chronologiques, langagiers, spatiaux) généralement partis aux fraises depuis longtemps si tant est qu'ils aient été présents un jour.
Bon bref, je suis de mauvaise humeur, voilà.
(et je retourne à mon bouquin sur l'empire ottoman, parce que moi aussi je culpabilise d'avoir une culture sur le sujet qui se limite essentiellement à avoir binge-watché Magnificent Century sur Youtube).
- User20159Esprit éclairé
Shajar a écrit:Non. Je déteste mon métier. Je cherche à le fuir par tous les moyens possibles, mais avec un doctorat en histoire de l'art, trouver du boulot, c'est mission impossible. Un salaire d'agrégé n'a rien de négligeable, il est meilleur que celui d'autres cadres A dans la culture, et il donne à manger tous les jours et une sécurité de l'emploi. Donc je reste et j'écris des lettres de motiv et des CV qui seront refusés partout.
Je déteste mon métier non pas en raison de sa nature : enseigner et transmettre, c'est un plaisir, je l'ai fait dans des cadres divers avec beaucoup de bonheur.
Asséner, je déteste mon métier, et passer un pavé entier à déclarer son amour pour son métier c'est quand même peu commun. , j'ai d'ailleurs souligné en gras ce qui l'illustre le mieux en début de texte.
Quand on aime enseigner et transmettre, on ne déteste pas son métier, on ne déteste pas les élèves, et ton discours le montre. Mais on déteste les processus à l'oeuvre et l'évolution du métier, et le catalogue fait est assez exhaustif.
J'aimerai tant avoir plus de collègues comme ça sur mon lieu de travail....
- DesolationRowEmpereur
Elaïna a écrit:Shajar, ça me serre le coeur de te lire. Mais vraiment.
Après je pense qu'il y a plusieurs choses à bien distinguer :
- le contenu qu'on veut/peut faire passer
- nos goûts/notre capacité de travail/notre organisation personnelle.
- les goûts et capacités de nos élèves
- les programmes.
Personnellement, j'adhère assez peu au discours "faut pas faire confiance aux manuels, y'a plein de trucs faux dedans". Oui bon. J'ai jamais vu de manuel qui disait que la première guerre mondiale commençait en 1913. Dans les comités qui font les manuels, il y a quand même des gens sérieux qui travaillent.
En outre, il y a les programmes et les capacités de nos élèves. Moi franchement j'ai arrêté de croire que je pouvais les mettre tous à la pointe de l'évolution historiographique. Cette année, je me suis moitié engueulée avec un collègue qui me reprochait de parler encore de camps de concentration/extermination aux élèves et que gnagnagna on dit plus ça, il a passé l'été à lire des ouvrages là-dessus. Franchement, ça m'agace (et, in petto, j'irais même jusqu'à dire que ça me fait un peu pitié, parce que je suis pisse-vinaigre). Honnêtement, qu'est-ce qui m'importe dans mon boulot au quotidien ? Moi, c'est que les élèves sachent ce qu'est Auschwitz/Treblinka/Mauthausen, ce qui s'y est passé vraiment.
La nomenclature, ça me faisait déjà suer quand je faisais ma thèse, ça me fait tout autant suer maintenant. Les mecs qui chicanent sur un mot au lieu de décrire une réalité, non, définitivement, c'est pas mon truc (et je me suis déjà engueulée en colloque avec une fille qui m'a alpaguée parce que j'avais parlé de "frange sociale" au lieu de je ne sais plus quel terme - si je me souviens bien, elle voulait que je me positionne entre catégorie sociale et catégorie socio professionnelle, elle n'a RIEN écouté de mon exposé mais a fait suer dix minutes sur UN terme et a estimé que TOUT mon travail était merdique à cause de ce terme). Ben là, le collègue qui me saoule sur "nan mais aujourd'hui il faut dire ça comme ça", objectivement, je m'en cogne. Je veux dire, c'est cool pour lui s'il a passé trois semaines sur des bouquins sur le sujet (qu'à titre personnel je fuis comme la peste), mais en termes de rentabilité pour le boulot, je pense qu'il a perdu son temps (j'ai bien dit je pense, mais je ne le dis pas, c'est son problème et je ne vais pas faire la maligne sur ce point).
Mes élèves se contrefoutent, objectivement, de la pointe de la science historique. Evidemment, je ne dis pas qu'il ne faut pas se mettre à jour régulièrement (sans blague). Et ça prend du temps. Mais il ne faut pas non plus perdre de vue nos objectifs. Typiquement, dans le cas de la spé histoire géo, je pense par exemple au chapitre sur l'empire ottoman : moi, dans mon prétendu "lycée d'élite", si à la fin de l'année les élèves ont retenu qu'il ya eu un empire ottoman, où c'était et les dates en gros, bah je serais contente. L'historiographie de l'empire ottoman, c'est passionnant mais je ne vais pas rentrer là-dedans avec eux. Si je le travaille, ça sera pour moi (et pour l'élève qui aura la question intello pendant le cours), et je ne vais pas me prendre la tête dix heures pour faire rentrer un carré dans un cercle, et un point d'historiographie dans un cours pour des premières qui ont déjà du mal avec les dates et les lieux de la première guerre mondiale.
Je me rappelle il y a peu, Shajar, que tu étais découragée par ce que tu voyais comme injonctions sur les sites académiques sur la spé HG en terminale. Je te comprends. Et je me rappelle t'avoir exhortée à te faire confiance et à ne surtout pas te laisser bouffer par les injonctions des types qui n'ont pas vu une classe depuis vingt ans et qui la jouent "han les manuels ne suffisent pas", c'est hyper culpabilisant pour les profs, et ça sous-entend qu'il va falloir abattre un boulot comme si on avait un cours en fac à faire sur le sujet. On parle de lycéens, et de profs qui ont plus d'heures à assurer et d'élèves à évaluer que des profs de fac, zut quoi !
Enfin, il y a nos goûts et notre formation. Ben là, c'est personnel. Si préparer un cours sur l'absolutisme me prend vingt minutes chrono (au hasard parce que ça fait partie de ma spécialité), me mettre à jour sur l'empire ottoman ou Clausewitz (berk) voire Benjamin Constant (beuh), c'est pas la même chanson. Et on n'est pas tous égaux face à la capacité à ingérer des infos (je suis bien loin d'être un modèle d'organisation, alors je compatis avec tous ceux qui pataugent dans la préparation de cours de spé et tous les nouveaux trucs foireux de la spé HG par exemple).
Ce qui me révolte aujourd'hui, ce n'est pas mon métier, ce sont en effet ces injonctions à bosser comme des tarés (gnagna les manuels ne suffisent pas, gnagna mettez vous à jour sur tous les sujets foireux qu'on a nouvellement fumés mais on ne fera pas de formation hein démerdez-vous, on préfère faire des formations sur évaluer par l'escape game) alors qu'on a quand même des objectifs à appréhender avec une certaine humilité : on n'est pas là pour faire des cours de fac, on est là pour donner une culture et une ouverture à des élèves qui ont au plus 18 ans, pas forcément des capacités d'abstraction délirante et des repères (sociaux, chronologiques, langagiers, spatiaux) généralement partis aux fraises depuis longtemps si tant est qu'ils aient été présents un jour.
Bon bref, je suis de mauvaise humeur, voilà.
(et je retourne à mon bouquin sur l'empire ottoman, parce que moi aussi je culpabilise d'avoir une culture sur le sujet qui se limite essentiellement à avoir binge-watché Magnificent Century sur Youtube).
Je suis d'accord avec ça - mais c'est aussi souvent vrai pour des cours de fac . J'ai fait, il y a deux ans, un cours d'un semestre à des L3 pile sur mon sujet de recherche. La bibliographie, ce n'est pas mon fort, mais je suis quand même grosso modo au courant de ce qui se fait, dans un domaine où, quoiqu'on en pense, les avancées significatives sont quand même assez fréquentes. Bon, et bien en L3, sur un semestre, pour que le cours soit utile, je pense franchement que je n'ai rien raconté qui n'était pas communément acquis et connu il y a soixante ans ça fait relativiser.
- Isis39Enchanteur
Pour la préhistoire, il vaut mieux ne pas en être resté aux informations d'il y a 60 ans.
- ElaïnaDevin
Isis39 a écrit:Pour la préhistoire, il vaut mieux ne pas en être resté aux informations d'il y a 60 ans.
C'est probablement l'un des rares trucs du programme du secondaire... J'ai eu du reste la même conversation avec un collègue qui m'expliquait que du temps de nos parents, on n'enseignait pas les exactions de colonisation, de la guerre d'Algérie ou de la Shoah aux élèves - pour cause, suivant les parents, elle n'avait pas encore eu lieu (la guerre d'Algérie). J'ai quand même dû aller faire des fouilles pour retrouver le manuel de terminale de ma mère née en 1955 pour lui prouver que si, si, ça s'enseignait déjà, faut pas charrier.
Alors évidemment, par exemple sur l'absolutisme, on ne parle théoriquement plus de "domestication de la noblesse" façon Lavisse au niveau universitaire (encore que, bon, certains voient toujours les choses sous cet angle), mais bon est-ce qu'on va vraiment entrer dans ce luxe de détails dans le cours des secondes (à moins d'une classe exceptionnellement au taquet) ? Je n'en suis pas bien persuadée.
_________________
It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- ElaïnaDevin
Ah ben DR tu viens de démolir mes dernières illusions, c'est vraiment pas gentil !
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- DesolationRowEmpereur
je suis un jeune prof fainéant.
- ElaïnaDevin
DesolationRow a écrit: je suis un jeune prof fainéant.
Nan maisje me disais qu'en L3 on commençait à pulser un peu sur la biblio récente, mais apparemment faut pas non plus trop se faire d'illusions ^^
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- LaverdureEmpereur
Pour ma part, j'aime bien que mes élèves soient capables de distinguer, même un minimum, classe sociale, CSP et ne me servent plus des "le niveau social de..." ou "le rang social de..." en fin de première ou de terminale mais je parle pour ma discipline.
Quant à l'utilisation du manuel, j'ai toujours préféré piocher par-ci par-là, parce que beaucoup de documents ne me conviennent pas, parce que les questions posées me paraissent inutiles ou incompréhensibles, parce que le manuel va souvent au-delà du programme, parce que j'ai lu tel article ou tel livre dont un extrait devrait bien fonctionner avec les élèves, en classe ou en devoir. Du coup, je passe beaucoup de temps à faire et re-faire mes cours et mes DS ou les modifier plus ou moins à la marge. Mais je fonctionne comme ça et je n'ai pas l'impression d'obéir à une injonction particulière.
Quant à l'utilisation du manuel, j'ai toujours préféré piocher par-ci par-là, parce que beaucoup de documents ne me conviennent pas, parce que les questions posées me paraissent inutiles ou incompréhensibles, parce que le manuel va souvent au-delà du programme, parce que j'ai lu tel article ou tel livre dont un extrait devrait bien fonctionner avec les élèves, en classe ou en devoir. Du coup, je passe beaucoup de temps à faire et re-faire mes cours et mes DS ou les modifier plus ou moins à la marge. Mais je fonctionne comme ça et je n'ai pas l'impression d'obéir à une injonction particulière.
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- ElaïnaDevin
Je suis bien d'accord sur le principe Laverdure. Seulement, sur un exposé d'une heure et demie consacré aux acquisitions de seigneuries d'une famille entre le XVIe s et le XVIIIe siècle, en expliquant bien 12 fois qu'ils étaient justement difficilement localisables dans la nomenclature habituelle (ni noblesse de robe, ni noblesse d'épée, mais noblesse quand même), et en parlant essentiellement d'autre chose (puisque ça n'était pas mon sujet), se faire alpaguer sur un point de détail qui visait essentiellement à se faire mousser (et à me faire suer, hein, faut être honnête), c'était positivement ridicule. Du reste, le modérateur des débats l'avait bien vu, qui lui a assez vite repris la parole pour la donner à des gens qui avaient des trucs plus intéressants à dire.
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- LaverdureEmpereur
Je faisais une petite boutade. Je ne peux pas m'avancer sur quelque chose (les colloques) que je ne connais absolument pas
_________________
- ElaïnaDevin
J'avais bien compris.
Et moi aussi je suis hystérique sur les définitions (essaie un peu de confondre mégapole, métropole et mégalopole dans mon cours pour voir).
Et moi aussi je suis hystérique sur les définitions (essaie un peu de confondre mégapole, métropole et mégalopole dans mon cours pour voir).
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- DesolationRowEmpereur
Tout ça veut dire "grosse ville".
- LaverdureEmpereur
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- ElyasEsprit sacré
Elaïna, je te donne mon fouet à neuf chats... Ce n'est pas possible de confondre métropole, mégapole et mégalopole ! (encore cette semaine, j'ai failli m'étrangler en lisant des articles).
- ElaïnaDevin
DesolationRow a écrit:Tout ça veut dire "grosse ville".
Tu veux me faire décéder ou bien ???
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- *Fifi*Modérateur
Tout est relatif finalement. Pour moi arriver à faire comprendre la différence entre mégapole et mégalopole, c’est du même tonneau que centre de mise à mort et camp d’extermination. J’ai pas dit que c’était juste pareil, mais pour moi c’est tout aussi important de leur expliquer ces termes, et je pense que même au collège c’est accessible pour beaucoup.Elaïna a écrit:DesolationRow a écrit:Tout ça veut dire "grosse ville".
Tu veux me faire décéder ou bien ???
_________________
Pour accéder à la banque de données en HG, merci de lire le règlement ici :
https://www.neoprofs.org/t36320-bdd-hg-reglement
- Isis39Enchanteur
Elyas a écrit:Elaïna, je te donne mon fouet à neuf chats... Ce n'est pas possible de confondre métropole, mégapole et mégalopole ! (encore cette semaine, j'ai failli m'étrangler en lisant des articles).
Le nombre de journalistes qui utilisent « mégalopole » pour « mégapole ». Cela me fait régulièrement mal aux oreilles.
Je rejoins Fifi sur le vocabulaire des centres de mise à mort. Cela me semble aussi important que sur les villes.
- ElaïnaDevin
*Fifi* a écrit:Tout est relatif finalement. Pour moi arriver à faire comprendre la différence entre mégapole et mégalopole, c’est du même tonneau que centre de mise à mort et camp d’extermination. J’ai pas dit que c’était juste pareil, mais pour moi c’est tout aussi important de leur expliquer ces termes, et je pense que même au collège c’est accessible pour beaucoup.Elaïna a écrit:DesolationRow a écrit:Tout ça veut dire "grosse ville".
Tu veux me faire décéder ou bien ???
Oui, c'est gros et y'a du monde.
Fifi, en fait, moi je dis toujours aux élèves qu'il y a les camps d'extermination et ceux de concentration (et ceux qui font les deux), mais si j'ai bien compris, il ne faut plus distinguer camp d'extermination et camp de concentration, il faut distinguer centres de mise à mort et je ne sais plus quoi qui n'est pas pareil parce que c'est différent, et comme personnellement je n'ai pas bien compris en quoi ça révolutionnait la question, j'ai décidé de m'asseoir dessus (déso pour les spécialistes de la question, z'ont qu'à être plus clairs pour les gogols comme moi).
A mon sens, ce n'est pas tout à fait pareil que la question de distinguer mégapole et mégalopole (mégapole c'est une seule très grosse ville, mégalopole t'as plusieurs villes).
_________________
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- ElyasEsprit sacré
Je rejoins Elaïna sur le fait que méga/métro/mégalopole sont trois mots ayant des réalités sociales et physiques différentes. En revanche, les termes sur les centres de mise à mort (oui, j'ai choisi mon camp ) sont plus liés à la même réalité, très complexe, qu'on tente d'affiner pour en comprendre la réalité. Vous me donnez envie de relire Ingrao, vous êtes horribles !
- Isis39Enchanteur
Elaïna a écrit:*Fifi* a écrit:Tout est relatif finalement. Pour moi arriver à faire comprendre la différence entre mégapole et mégalopole, c’est du même tonneau que centre de mise à mort et camp d’extermination. J’ai pas dit que c’était juste pareil, mais pour moi c’est tout aussi important de leur expliquer ces termes, et je pense que même au collège c’est accessible pour beaucoup.Elaïna a écrit:DesolationRow a écrit:Tout ça veut dire "grosse ville".
Tu veux me faire décéder ou bien ???
Oui, c'est gros et y'a du monde.
Fifi, en fait, moi je dis toujours aux élèves qu'il y a les camps d'extermination et ceux de concentration (et ceux qui font les deux), mais si j'ai bien compris, il ne faut plus distinguer camp d'extermination et camp de concentration, il faut distinguer centres de mise à mort et je ne sais plus quoi qui n'est pas pareil parce que c'est différent, et comme personnellement je n'ai pas bien compris en quoi ça révolutionnait la question, j'ai décidé de m'asseoir dessus (déso pour les spécialistes de la question, z'ont qu'à être plus clairs pour les gogols comme moi).
A mon sens, ce n'est pas tout à fait pareil que la question de distinguer mégapole et mégalopole (mégapole c'est une seule très grosse ville, mégalopole t'as plusieurs villes).
Dans « camp d’extermination » il y a « camp ». Or ce n’était en rien des camps, puisque les gens y étaient mis à mort à l’arrivée. D’où le mot « centre ».
- ElaïnaDevin
Oui Isis je suis bien d'accord avec toi. Ce que je veux dire c'est que finalement il y a une injonction à "se tenir au courant", parce que "les manuels ne suffisent pas", plus ces nouveaux programmes avec un concept foireux nouveau et infaisable chaque année, qu'on dirait destinés essentiellement à faire passer des vacances pourries aux profs.
Soyons clairs. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se former. Je ne dis pas qu'il ne faut pas actualiser nos cours. Simplement, quand je lis, sous la plume d'un IPR ou de je ne sais quelle huile, qu'il faut "entièrement revoir notre façon d'enseigner la Première Guerre mondiale" (ou je ne sais quel thème) à cause des nouvelles thèses de machin ou de bidule sur la question, je dis stop. Il n'y a pas 56 manières d'enseigner la Première Guerre mondiale, elle va toujours bien commencer en 1914 et finir en 1918. La bataille de Verdun ne va pas changer de date, les tranchées ne vont pas changer de nature. Ni les camps de concentration/extermination, quel que soit le terme donné. Alors oui, en fonction des modes (et du niveau d'une classe), on peut tenter d'insérer des débats historiographiques, mais ça va rester à l'extrême marge. Bien sûr qu'il y a des recherches intéressantes qu'il est souhaitable d'intégrer à nos cours, par exemple les travaux d'Audoin Rouzeau sur la brutalisation (et ça encore, c'est pas neuf non plus quand même !).
Ce qui me rend maboule, c'est cette injonction à monter des cours de niveau type fac alors qu'on est censés s'occuper d'ados (dont les intérêts ne recoupent pas forcément ceux des profs). Les nouveaux programmes, en particulier la spé HGGSP et la géo en terminale, sont particulièrement pourris sur ce point (on a l'impression que les programmes ont été bâtis en fonction des egos des uns et des autres, avec un peu de "tiens moi j'ai pris le tunnel sous la Manche le WE dernier, je me suis dit que ça serait cool qu'on le traite en classe").
Alors moi, je sauve en premier ma santé mentale : non, je ne passerai pas 10h à monter une heure de cours sur l'empire ottoman pour des spé première, parce que je n'ai pas le temps, parce que de toute façon ça ne sert à rien de se lancer dans des détails byzantins (si j'ose dire), et parce que de toute façon ce n'est pas cela que les élèves retiendront in fine. Je ne passerai pas trois semaines à lire des trucs sur la Shoah parce que potentiellement il faut dire comme ci ou comme ça. Et je bosserai 60h par semaine quand on me filera le salaire de mon mari.
En attendant, quand j'ai un jeune collègue petit stagiaire qui déboule, je commence par lui filer mes cours en lui disant de respirer par le ventre et que tout va bien se passer.
Soyons clairs. Je ne dis pas qu'il ne faut pas se former. Je ne dis pas qu'il ne faut pas actualiser nos cours. Simplement, quand je lis, sous la plume d'un IPR ou de je ne sais quelle huile, qu'il faut "entièrement revoir notre façon d'enseigner la Première Guerre mondiale" (ou je ne sais quel thème) à cause des nouvelles thèses de machin ou de bidule sur la question, je dis stop. Il n'y a pas 56 manières d'enseigner la Première Guerre mondiale, elle va toujours bien commencer en 1914 et finir en 1918. La bataille de Verdun ne va pas changer de date, les tranchées ne vont pas changer de nature. Ni les camps de concentration/extermination, quel que soit le terme donné. Alors oui, en fonction des modes (et du niveau d'une classe), on peut tenter d'insérer des débats historiographiques, mais ça va rester à l'extrême marge. Bien sûr qu'il y a des recherches intéressantes qu'il est souhaitable d'intégrer à nos cours, par exemple les travaux d'Audoin Rouzeau sur la brutalisation (et ça encore, c'est pas neuf non plus quand même !).
Ce qui me rend maboule, c'est cette injonction à monter des cours de niveau type fac alors qu'on est censés s'occuper d'ados (dont les intérêts ne recoupent pas forcément ceux des profs). Les nouveaux programmes, en particulier la spé HGGSP et la géo en terminale, sont particulièrement pourris sur ce point (on a l'impression que les programmes ont été bâtis en fonction des egos des uns et des autres, avec un peu de "tiens moi j'ai pris le tunnel sous la Manche le WE dernier, je me suis dit que ça serait cool qu'on le traite en classe").
Alors moi, je sauve en premier ma santé mentale : non, je ne passerai pas 10h à monter une heure de cours sur l'empire ottoman pour des spé première, parce que je n'ai pas le temps, parce que de toute façon ça ne sert à rien de se lancer dans des détails byzantins (si j'ose dire), et parce que de toute façon ce n'est pas cela que les élèves retiendront in fine. Je ne passerai pas trois semaines à lire des trucs sur la Shoah parce que potentiellement il faut dire comme ci ou comme ça. Et je bosserai 60h par semaine quand on me filera le salaire de mon mari.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- mafalda16Modérateur
Hum, les débats épistémologiques sont intéressants mais on s'éloigne encore un peu plus du sujet. Si vous voulez poursuivre cette discussion merci de créer un fil ou bien de retrouver une discussion déjà existante sur ce sujet.
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- ElaïnaDevin
Isis39 a écrit:
Dans « camp d’extermination » il y a « camp ». Or ce n’était en rien des camps, puisque les gens y étaient mis à mort à l’arrivée. D’où le mot « centre ».
Non mais y'a pas encore un nouveau terme qu'il faut utiliser maintenant ?
(Elyas, relire Ingrao, t'es pas fou ? j'ai des polars, si t'es en manque de lecture).
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- Isis39Enchanteur
Elaïna a écrit:Isis39 a écrit:
Dans « camp d’extermination » il y a « camp ». Or ce n’était en rien des camps, puisque les gens y étaient mis à mort à l’arrivée. D’où le mot « centre ».
Non mais y'a pas encore un nouveau terme qu'il faut utiliser maintenant ?
(Elyas, relire Ingrao, t'es pas fou ? j'ai des polars, si t'es en manque de lecture).
Centre de mise à mort est le terme enseigné lors des formations du mémorial de la Shoah.
- ElaïnaDevin
Pour en revenir au sujet, ce qui ressort de l'excursus épistémologique, c'est qu'il y a une pression mise sur les préparations de cours notamment, auto pression ou pression institutionnelle peu importe, qui est souvent en décalage avec le terrain, et qui rend très vite le métier insupportable à certains. ça me rend malade de voir des jeunes collègues fraîchement titularisés, se noyer dans des semaines de 70h de boulot, parce qu'à l'ESPE on leur a bourré le mou sur leur nullité ontologique et sur la nécessité de planifier la moindre minute de cours, la moindre phrase, le moindre demi-quart de mot, sans quoi ils seraient des profs indignes.
J'ai des amis dont les enfants pensent au professorat. Quand on me demande mon avis, je dis que oui, aujourd'hui, ça vaut le coup, mais 1 si on est agrégé, 2 si on est d'une efficacité certaine pour préparer ses cours et synthétiser des connaissances, 3 si on a une capacité à se mettre à distance émotionnelle. Sinon, la mort dans l'âme quand même parce que j'aime mon métier, je réponds que je déconseille.
J'ai des amis dont les enfants pensent au professorat. Quand on me demande mon avis, je dis que oui, aujourd'hui, ça vaut le coup, mais 1 si on est agrégé, 2 si on est d'une efficacité certaine pour préparer ses cours et synthétiser des connaissances, 3 si on a une capacité à se mettre à distance émotionnelle. Sinon, la mort dans l'âme quand même parce que j'aime mon métier, je réponds que je déconseille.
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