Voir le sujet précédentAller en basVoir le sujet suivant
Provence
Enchanteur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Provence Ven 29 Mai - 14:11
Provence a écrit:
Schaheb a écrit:
DesolationRow a écrit:

Ah diable. Mais qui a dit cela ici ?

Je ne peux pas poster des liens mais je vous invite à vous reporter aux fiches LCA – Langue française et LCA - Langues vivantes sur Arrête ton char, aux différents argumentaires publiés en ce moment sur les groups d'entre-aide à l'enseignement en lettres classiques, ou à de nombreuses publications d'enseignants en ligne qui contiennent les arguments suivants en réponse à la question: pourquoi faire du latin?
Voici deux belles listes:

1. Apprendre le latin pour le baccalauréat
2. Apprendre le latin pour être dans les meilleures classes !
3. Apprendre le latin pour mieux comprendre la langue française
4. Apprendre le latin pour maîtriser d'autres langues étrangères
5. Étudier le latin et toute la civilisation latine

Ou alors:
-Apprendre de belles locutions latines à réutiliser,
-Stimuler ses capacités cognitives,
-Être plus rigoureux et méthodique,
-Accroître sa culture générale,
-Mieux comprendre les langues européennes,
-Mieux connaître la langue française
-Avoir de meilleurs résultats scolaires,
-Faciliter son parcours d'études supérieures,
-Avoir davantage de débouchés professionnels,
-Comprendre le cinéma dédié à la civilisation romaine.

Et le latin, dans tout ça, il est où?


Quels arguments développerais-tu pour convaincre des élèves de 6e de s'inscrire en latin?
henriette
henriette
Médiateur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par henriette Ven 29 Mai - 14:27
Je dois dire que j'hallucine un peu quand je lis ces querelles, et je regrette vraiment le ton aigre qui commence à se faire jour, c'est vraiment dommage qu'on en arrive là.
Il me semble que l'accusation de déballer son CV est tout de même d'assez mauvaise foi : je trouve au contraire intéressant d'avoir une idée du parcours et de l’expertise des méthodes actives de celui qui vient ainsi en faire la promotion, je n'ai pas du tout lu cela comme un étalage égotique.
Mais il y a, je pense, beaucoup d'amertume, née d'années de souffrance - et je pèse mes mots, les enseignants de LC dans le secondaire sont réellement terriblement maltraités par l'EN - et ceci explique sans doute les réactions épidermiques qu'on peut lire ici.

_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
Oudemia
Oudemia
Bon génie

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Oudemia Ven 29 Mai - 14:39
Je reviens six heures et trois pages plus tard : j'ai tout lu, tout a été dit.

Henriette, Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 2252222100











uneodyssée
uneodyssée
Neoprof expérimenté

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par uneodyssée Ven 29 Mai - 14:40
Oui (Henriette) cela fait mal au cœur. Nous devrions plutôt nous serrer les coudes !
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Iphigénie Ven 29 Mai - 14:59
henriette a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu quand je lis ces querelles, et je regrette vraiment le ton aigre qui commence à se faire jour, c'est vraiment dommage qu'on en arrive là.
Il me semble que l'accusation de déballer son CV est tout de même d'assez mauvaise foi : je trouve au contraire intéressant d'avoir une idée du parcours et de l’expertise des méthodes actives de celui qui vient ainsi en faire la promotion, je n'ai pas du tout lu cela comme un étalage égotique.
Mais il y a, je pense, beaucoup d'amertume, née d'années de souffrance - et je pèse mes mots, les enseignants de LC dans le secondaire sont réellement terriblement maltraités par l'EN - et ceci explique sans doute les réactions épidermiques qu'on peut lire ici.

Tu as raison, et en même temps comme dirait l'autre...: je crois que la méfiance naît de ce que c'est au départ de la remise en cause des langues anciennes, qu' il y a eu l'argument, qu'on n'aurait alors osé pour aucune autre matière (aujourd'hui c'est différent: la méthode -qui veut tuer son chien l'accuse de la rage- a fait ses preuves...), argument que ce n'était pas assez attractif pour les élèves:
de fait une fois qu'on a eu posé le caractère facultatif de l'option, qu'on l' a eu déconnectée des parcours littéraires, qu'on a eu trafiqué les horaires et qu'on a eu mis en concurrence les barrettes d'option, on nous a sommés d'être attractifs  (comme la puce à qui on a coupé les pattes et à qui n demande de sauter) et aussitôt chacun y est allé de son innovation: la défense des LA est devenue d'apporter la preuve d'un enseignement innovant comme s'il avait (il avait!) honte de son antiquité. Ce faisant, on a eu un peu de tout et de n'importe quoi et des méthodes sans plus aucune cohérence: quid de l'élève qui a Olivarius (ou autre) un an, FOP(ou autre!) un autre et le contractuel lambda de lettres modernes faisant fonction entre deux?

C'est de là que vient je crois la méfiance (plus que la réaction épidermique) devant les innovations en milieu scolaire, sans préjuger de l'intérêt des expériences personnelles diverses...Car le problème est quand même là concrètement: chaque méthode est intéressante sans doute, mais comment passer de l'une à l'autre et vice versa? C'est bien beau de discuter dans la généralité mais en pratique qui fait quoi, quand, et comment?
(On revient au problème du fil sur la question de grammaire au bac: les écarts de méthodes sont tels, qu'on ne peut guère trouver d'accord que sur un point: supprimer la grammaire du bac...).
trompettemarine
trompettemarine
Monarque

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par trompettemarine Ven 29 Mai - 16:06
En relisant ce fil qui semblait bien parti, je me demande si les professeurs qui émettent des réserves, et dont je fais partie, n'ont pas servi d'idiots utiles. Très vite, on nous a fait des reproches, nous sommes des réfractaires et on nous a fait un procès d'intention, sans vouloir entendre nos arguments (me semble-t-il). Nous avons exposé ce que le grec et le latin sont pour nous et les conditions réelles d'enseignement. 
J'ai un peu l'impression d'être le dindon d'une mauvaise farce et, si j'avais envie d'écouter cette conférence, ce n'est plus le cas.
Je ne suis pas une classiciste française réactionnaire. On cherche à me faire passer pour telle. 
Impression très désagréable de m'être fait avoir.
musa
musa
Neoprof expérimenté

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par musa Ven 29 Mai - 16:25
Tout comme Henriette. Le mot souffrance n'est pas exagéré et pour ma part, je suis en plein dedans. Je suivrai la conférence si je peux, mais j'avoue que la controverse qui se fait jour ici me paraît relever du sexe des anges dans le contexte actuel.
NLM76
NLM76
Grand Maître

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par NLM76 Ven 29 Mai - 16:28
J'ai cinq pages de retard sur le fil, alors je mets en spoiler:

_________________
Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Fires of Pompeii Ven 29 Mai - 16:58
trompettemarine a écrit:En relisant ce fil qui semblait bien parti, je me demande si les professeurs qui émettent des réserves, et dont je fais partie, n'ont pas servi d'idiots utiles. Très vite, on nous a fait des reproches, nous sommes des réfractaires et on nous a fait un procès d'intention, sans vouloir entendre nos arguments (me semble-t-il). Nous avons exposé ce que le grec et le latin sont pour nous et les conditions réelles d'enseignement. 
J'ai un peu l'impression d'être le dindon d'une mauvaise farce et, si j'avais envie d'écouter cette conférence, ce n'est plus le cas.
Je ne suis pas une classiciste française réactionnaire. On cherche à me faire passer pour telle. 
Impression très désagréable de m'être fait avoir.

Pareil.

_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
henriette
henriette
Médiateur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par henriette Ven 29 Mai - 17:16
Je n'ai pas du tout eu ce sentiment. J'ai plutôt eu l'impression d'être en quelque sorte dépossédée de la possibilité d'un débat constructif, et c'est cela qui m'agace prodigieusement. Plutôt que de faire le procès des pratiques des uns par les autres, et réciproquement, j'aurais vraiment souhaité que ce fil puisse être un espace de découverte, poser des questions pour en apprendre un peu plus sur le fonctionnement de ces méthodes, avec l'éclairage de ceux qui les pratiquent, par curiosité, tout simplement, sans que cela ne préjuge en rien d'une adhésion de ma part, mais juste pour comprendre.
Au lieu de quoi, cela a tourné à une querelle de clochers, on en est à 5 pages et je ne connais strictement rien de plus à ces méthodes qu'avant de lire ce fil.
J'ai l'impression extrêmement déplaisante d'une défaite collective et du règne du rejet par principe.
Bref, quel gâchis, alors qu'on est tous dans la même galère.

_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
Clecle78
Clecle78
Bon génie

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Clecle78 Ven 29 Mai - 17:31
J'ai du mal à comprendre le pourquoi du comment de cette querelle et les postures offensés de certains. On nous propose une vidéo, libre à nous de la regarder ou pas, de s'en inspirer ou pas. Pourquoi tant de tensions ? Je trouve ça un peu triste. J'irais voir par curiosité avant tout...
DesolationRow
DesolationRow
Empereur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par DesolationRow Ven 29 Mai - 17:34
henriette a écrit:Je dois dire que j'hallucine un peu quand je lis ces querelles, et je regrette vraiment le ton aigre qui commence à se faire jour, c'est vraiment dommage qu'on en arrive là.
Il me semble que l'accusation de déballer son CV est tout de même d'assez mauvaise foi : je trouve au contraire intéressant d'avoir une idée du parcours et de l’expertise des méthodes actives de celui qui vient ainsi en faire la promotion, je n'ai pas du tout lu cela comme un étalage égotique.
Mais il y a, je pense, beaucoup d'amertume, née d'années de souffrance - et je pèse mes mots, les enseignants de LC dans le secondaire sont réellement terriblement maltraités par l'EN - et ceci explique sans doute les réactions épidermiques qu'on peut lire ici.

Eh bien je ne suis pas d'accord. Quand le coeur de l'argumentation, c'est "vous n'y connaissez rien parce que vous n'avez pas même pris la peine de vous renseigner", il n'est pas neutre de déballer son parcours de la manière qui a été employée. Quant à la possibilité d'un débat constructif, depuis le début la ligne c'est : "le latin s'effondre à cause de l'enseignement traditionnel, on va rénover tout ça". Je veux bien être constructif, mais il me semble que et Fop, et moi, et Nlm avons simplement dit : "grand bien vous fasse, mais nous ça ne nous fait pas envie, et ça ne fait pas pour autant de nous des fossoyeurs du latin". Je ne vois vraiment pas là ce qui mérite qu'on soupire face à tant de méchanceté.
DesolationRow
DesolationRow
Empereur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par DesolationRow Ven 29 Mai - 17:37
Cela étant, comme je crois que je l'ai déjà dit, je pense que la journée d'études sera très intéressante, et je connais des collègues qui emploient de telles méthodes avec bonheur. Je doute simplement de la pertinence de commencer la présentation par "la méthode grammaire / traduction est-elle une méthode d'enseignement ?". Est-il la peine d'attaquer d'emblée les collègues qui ne sont pas moins compétents que ceux qui emploient les méthodes dites "actives" ? Et peut-on se scandaliser ensuite que lesdits collègues prennent un brin la mouche ?

trompettemarine
trompettemarine
Monarque

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par trompettemarine Ven 29 Mai - 17:39
Liquiddiamonds a écrit:P.S. : Les gens demandeurs existent et ne sont pas en petite quantité. Mais ce ne sont pas eux qui sont visés par cette conférence, mais bien plutôt ceux qui doutent et ne souhaitent pas changer. Ce sont eux qui, j'espère, feront l'effort de venir.
Mon malaise commence ici. Je n'y vois pas un désir d'échanges. Mais bon, ce n'est pas grave que tout cela.
henriette
henriette
Médiateur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par henriette Ven 29 Mai - 17:42
@ DR, il me semble que toute discussion constructive a été tuée dans l'oeuf par, on va dire, des maladresses des uns comme des autres - le côté un peu dogmatique m'ayant aussi agacée, mais je me suis dit que je laissais une chance au produit, comme dirait l'autre. Smile

EDIT : Je suis d'accord avec ton dernier message.


Dernière édition par henriette le Ven 29 Mai - 17:43, édité 1 fois

_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
Ascagne
Ascagne
Grand sage

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Ascagne Ven 29 Mai - 17:43
@Clecle78 : La deuxième phrase de la présentation de l'événement peut difficilement ne pas provoquer une réaction forte chez des collègues, c'est sans doute ce qui est à l'origine du problème.
La méthode traditionnelle « grammaire-traduction » constitue-t-elle une véritable méthode d’apprentissage ?
Certes, on peut me dire que ce n'est qu'une question, que la réponse n'est pas forcément négative, mais bon.
S'ajoutent à cela l'atmosphère de l'auto-justification permanente de la discipline (parfois en utilisant des arguments qui n'ont plus grand chose à voir avec elle-même) et, au sein de la discipline, le sentiment fréquent (de la part de ceux qui adoptent la démarche dite traditionnelle) d'être ceux qui sont le plus directement pris pour cibles lorsqu'on attaque les LC...


Dernière édition par Ascagne le Ven 29 Mai - 19:25, édité 1 fois
PabloPE
PabloPE
Expert

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par PabloPE Ven 29 Mai - 18:56
DesolationRow a écrit:Folklorique était maladroit. Mais toujours moins insultant que d’insinuer que la mort des LC c’est ma faute et celle de FoP Very Happy
Zavez fait quoi encore tous les deux? Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 1665347707
Iphigénie a écrit:Je suis évidemment d’accord avec FOP et DR tout en trouvant intéressante cette autre approche .
Mais personne ne répond à ma question: on pense attirer qui avec le latin vivant ?
Je suis très sceptique sur la démarche qui pour moi satisfait des esthètes : le latin du thème et de la version c’est un travail de traducteur, avant d’être un travail de lecteur : le plaisir du mot juste. Qui attirait plus les esprits scientifiques que les littéraires d’ailleurs mais juste parce que les littéraires sont devenus des gens qui expriment leur vécu et non plus des lecteurs attentifs.
Bref ce latin vivant qui est une expérience à coup sûr intrigante et intéressante risque à mon sens d’être une expérience de cercle des poètes disparus plus qu’une voie d’avenir. Mais j’espère en un sens me tromper. Elle revient à enseigner le latin comme on le faisait dans les siècles passés mais en y passant énormément de temps: passer de «  Ave nomen mihi est Iphigenia » à Tite-Live laisse une belle marge de travail ... : laisser penser le contraire me paraît fallacieux.
Cette question est pourtant capitale. Wink
Provence a écrit:
Schaheb a écrit:
Quand un individu peut exprimer en latin classique, de plusieurs manières, et avec beaucoup de nuances, l'idée de but, de concession, de cause, etc... il n'aura aucun mal à identifier les mêmes structures dans un texte. C'est l'évidence même. Si par ailleurs l'étudiant connaît activement le vocabulaire de la langue, et qu'il est capable de proposer spontanément deux ou trois synonymes pour chaque mot connu, on le voit mal passer son temps le nez plongé dans un dictionnaire.
En fait, on aimerait que l'étudiant puisse le faire dans sa langue maternelle. Mais ce n'est pas gagné.


Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 346737548

_________________
"Et moi qui
me croyais tranquille pour un bout de temps avec mon chat brun."
yranoh
yranoh
Habitué du forum

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par yranoh Ven 29 Mai - 19:03
Il me semble qu'une partie du problème vient du fait qu'on ne dégage pas assez les différences de contextes : secondaire, supérieur, voire étude personnelle. Même, on gagnerait à séparer davantage collège et lycée.
Quels peuvent être les enjeux réalistes de l'étude du latin au collège dans le contexte actuel ? Et au lycée ?  En tout cas le latin au collège ne peut pas être de simples prolégomènes à son étude au lycée et après, tout simplement parce que très peu d'élèves poursuivent le latin au-delà du collège.
Je suis plutôt convaincu des avantages à long terme du latin vivant. Mais je crois a priori, peut-être à tort, que beaucoup du temps passé avec cette méthode n'est pas vraiment formateur en soi. Qu'en est-il ?
Pour continuer à parler de mon point de vue de prof de secondaire, ce qui m'intéresserait, c'est de savoir combien d'heures des 150/200h de latin au collège seraient avec cette méthode intellectuellement formatrice et comment.
Pour faire court, il me manque d'abord sur cette méthode une réflexion sur les enjeux, non pas au bout de la formation, mais pendant.
Fires of Pompeii
Fires of Pompeii
Guide spirituel

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Fires of Pompeii Ven 29 Mai - 19:15
PabloPE a écrit:
DesolationRow a écrit:Folklorique était maladroit. Mais toujours moins insultant que d’insinuer que la mort des LC c’est ma faute et celle de FoP Very Happy
Zavez fait quoi encore tous les deux? Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 1665347707

Je jure qu'on n'a rien fait m'dame !

_________________
Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
Clecle78
Clecle78
Bon génie

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Clecle78 Ven 29 Mai - 19:22
Ascagne je comprends effectivement que ça ait pu choquer. C'est vraiment dommage de heurter les gens qu'on voudrait convaincre.
henriette
henriette
Médiateur

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par henriette Ven 29 Mai - 19:29
yranoh a écrit:Il me semble qu'une partie du problème vient du fait qu'on ne dégage pas assez les différences de contextes : secondaire, supérieur, voire étude personnelle. Même, on gagnerait à séparer davantage collège et lycée.
Quels peuvent être les enjeux réalistes de l'étude du latin au collège dans le contexte actuel ? Et au lycée ?  En tout cas le latin au collège ne peut pas être de simples prolégomènes à son étude au lycée et après, tout simplement parce que très peu d'élèves poursuivent le latin au-delà du collège.
Je suis plutôt convaincu des avantages à long terme du latin vivant. Mais je crois a priori, peut-être à tort, que beaucoup du temps passé avec cette méthode n'est pas vraiment formateur en soi. Qu'en est-il ?
Pour continuer à parler de mon point de vue de prof de secondaire, ce qui m'intéresserait, c'est de savoir combien d'heures des 150/200h de latin au collège seraient avec cette méthode intellectuellement formatrice et comment.
Pour faire court, il me manque d'abord sur cette méthode une réflexion sur les enjeux, non pas au bout de la formation, mais pendant.
En effet, c'est sur ce sujet qu'il m'intéresserait d'avoir des retours de collègues utilisant cette méthode, ainsi que sur la question de la façon dont ensuite elle peut s'enchaîner avec une approche plus "académique", soit en cas de changement d'enseignant au collège, ou lors du passage au lycée.

_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
NLM76
NLM76
Grand Maître

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par NLM76 Ven 29 Mai - 21:05
@Schaheb : quand je dis "je n'ai pas envie", je sais ce que je dis. On a le droit de ne pas avoir envie. Il peut y avoir derrière cette absence d'envie des raisons légitimes, d'autres moins. Mais "je n'ai pas envie" ne saurait être lu comme prétentieux et encore moins comme méprisant.

Reste à savoir ce qu'on entend par "méthodes actives". Pour ma part, je prétends toujours utiliser les méthodes les plus actives possibles, et je suis extrêmement favorable à ce que les méthodes d'enseignement soient les plus actives possibles. En particulier, je pense que l'engagement du corps dans l'apprentissage d'une langue, et en particulier d'une langue telle que le latin est un outil très puissant et très utile. Je pense aussi que l'activité intellectuelle qui est le nerf et la chair de tout travail grammatical est porteur d'une incroyable énergie. Je pense que l'apprentissage du vocabulaire latin se fait par la pratique de la langue : lecture silencieuse, à haute voix, avec mise en jeu de l'âme et de la chair, écriture, jeu théâtral. Qu'il se fait aussi par l'étude grammaticale de ce vocabulaire...
Et j'en viens ici à un point qui peut paraître secondaire, mais qui est crucial : cette étude du vocabulaire, lorsqu'elle se fait en interaction perpétuelle, dans l'analyse, dans la construction de ponts explicités entre les langues, par le travail grammatical clair et explicite, marche très bien, rend intelligent... et donne une intelligence de sa propre langue. Et en particulier quand sa propre langue vient du latin. Car ce n'est pas la même chose d'apprendre le latin pour un français et pour basque ou un japonais. L'enjeu n'est pas le même.
Et j'insiste là-dessus : je suis professeur de Lettres, çàd de français, de latin et de grec. Ce ne sont pas trois matières séparées. J'enseigne le latin POUR enseigner le français. Et j'enseigne aussi le latin pour enseigner le latin, çàd pour causer un peu avec Virgile et Cicéron, Plaute et Lucrèce
Spoiler:
OUI, si apprendre le latin n'est qu'un prétexte pour travailler le français, ça me va très bien.

J'en reviens aux "méthodes actives". Je pense aussi très fermement que c'est une erreur grave que de voir la traduction comme une activité binaire, comme si on créait des procédures pour passer d'une langue à l'autre, du type cum = "alors que", une sorte de bijection entre les langues. Il faut comprendre le texte, et ensuite le traduire, et non le contraire [quoique en réalité les choses soient un peu plus complexe]. Les activités de lecture sans traduction sont très importantes.
D'autre part, le thème, contrairement à ce que vous affirmiez est vraiment un exercice passionnant pour de multiples raisons, qui en font un instrument privilégié d'une méthode véritablement active. Mais je m'arrêterais ici juste sur un point : c'est aussi un exercice qui apprend à lire la littérature française. C'est une véritable activité interdisciplinaire, ultra-moderne. Il est vrai que depuis la fin du XXe siècle, l'exercice s'est considérablement restreint. Ce à quoi il s'est réduit est un exercice génial et passionnant : traduire un texte littéraire français en latin. Mais il est vrai qu'on a oublié ce qu'il était à l'origine : un exercice de composition latine, sur, justement, un "thème". Et ça aussi c'est intéressant. Un autre exercice génial a été oublié : la composition de vers latins.

Mais voilà; on dit "méthodes actives" d'un côté "méthode grammaire-traduction" de l'autre ; mais on ne sait pas de quoi on parle. [J'ai dit "on", pas "vous" : je ne traite personne d'idiot; je veux seulement clarifier un peu les choses].
Et encore n'ai-je pas parlé de ce qu'est la grammaire - ni de ce qu'est l'agrégation de grammaire, écorchée au passage... Wink
Surtout, je voudrais une précision, @Schaheb : de quelle méthode "grammaire-traduction" parlez-vous quand vous parlez de la France ? Parce que en France, depuis Anne Armand et consorts, la méthode qui prévaut, c'est plutôt la méthode "gloubi-boulga".

Et puis, je vais revenir sur la comparaison avec les langues vivantes. De mon côté, ça ne me dérange pas de déballer mon CV. Mon père était anglophone; j'ai passé, enfant et adolescent, plusieurs mois en Inde - dans ma famille, anglophone - ou au Canada anglophone, j'ai eu deux ou trois ans de bons professeurs d'anglais; j'aimais cette langue comme faisant partie de mon identité, j'ai dû lire cinq ou six fois The Lord of the rings en VO. Eh bien j'ai eu un mal de chien à lire Dickens en VO, plongé régulièrement dans le dictionnaire ou dans une traduction française. (J'ai été bien récompensé, c'est vrai, parce que c'est excellent). Donc, non, ce n'est pas vrai qu'on lit dans le texte seulement grâce à l'apprentissage de la langue courante; c'est vrai que pouvoir se prendre un peu pour un latin, en jouant un peu de conversation, c'est utile --- mais ça n'est pas contradictoire avec "grammaire-traduction". Pour moi, c'est toujours le beurre et l'argent du beurre. Le latin ET le français, la version ET le thème, la grammaire ET la traduction, la traduction ET la compréhension, le thème ET les vers latins, l'hexamètre dactylique ET le sénaire iambique. Mais que voulez-vous, j'ai toujours eu une répugnance extrême pour les chorizontes. L'Iliade ET l'Odyssée.

Et donc grammaire-traduction ET latin vivant, ça ne me dérange pas. Mais qu'on ne m'interdise pas de faire du latin pour faire du français. Non pas parce que c'est mon caprice, mais parce que ce serait tout simplement irrationnel de ne pas faire de latin quand on apprend le français.


Dernière édition par NLM76 le Sam 30 Mai - 8:17, édité 1 fois

_________________
Sites du grip :
  • http://instruire.fr
  • http://grip-editions.fr

Mon site : www.lettresclassiques.fr

«Boas ne renonça jamais à la question-clé : quelle est, du point de vue de l'information, la différence entre les procédés grammaticaux observés ? Il n'entendait pas accepter une théorie non sémantique de la structure grammaticale et toute allusion défaitiste à la prétendue obscurité de la notion de sens lui paraissait elle-même obscure et dépourvue de sens.» [Roman Jakobson, Essais de linguistique générale, "La notion de signification grammaticale selon Boas" (1959)]
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Iphigénie Sam 30 Mai - 8:04
Merci, Nlm, de remettre du sens derrière les mots parce qu'à force on ne sait plus de quoi l'on parle.

C'est vrai que si" l'enseignement traditionnel" est celui auquel nous sommes, inviti, invitae, contraints aujourd'hui, on peut allègrement tout jeter.
Et si les réticences viennent de toutes ces "améliorations" enthousiasmantes que l'on nous a proposées depuis vingt ou trente ans , qui n'avaient d'autre finalité, consciente ou inconsciente, de tordre enfin le cou à l'enseignement du grec et du latin, on peut comprendre.
Pour tout le reste, on peut débattre joyeusement, entre humanistes.
avatar
barèges
Érudit

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par barèges Sam 30 Mai - 8:10
[HS] d'une peu latiniste, enfin d'une LM quoi - je n'ai jamais enseigné le latin.
Je trouve cette discussion passionnante, par ce qu'elle met en jeu d'histoire de l'enseignement, de définitions ce ce qu'est une langue, une langue vivante, une langue ancienne ("morte", comme on dit).

Le latin en collège et lycée, après aussi, a été un pur bonheur pour l'élève que j'étais. J'ai le souvenir que dans chaque cours des petites classes, il y avait une partie "agilité" : faire de petites phrases simples en latin, pour intégrer telle tournure, tel phénomène. On nous épargnait juste les horreurs des LV à la même époque, quand on nous "passait" au radiocassette inaudible un dialogue dont nous devions cacher le texte pour juste avoir des images (très moches). Pendant ce temps, en latin, on apprenait -et vite.

D'accord avec ce qui est dit au-dessus, sur la particularité de l'apprentissage du latin pour un Français. La découverte des structures et du vocabulaire dont le français garde un souvenir parfois simplifié ou transformé, mais reconnaissable, est dès les petites classes passionnante. Je suis d'une génération qui avait encore un cours "solide" de grammaire française au primaire puis au collège, mais ce qui nous paraissait un peu mystérieux, un peu arbitraire ou illogique s'éclairait, se simplifiait grâce au latin. On comprenait les différences du français et de l'espagnol, aussi... Le latin a eu un rôle d'élucidation. Pas seulement dans le détail mais dans les structures mêmes, un peu comme un début, par l'instinct, le linguistique comparative.

D'accord aussi sur ce qui est dit du plaisir de la traduction. Là aussi, des souvenirs de frustration en anglais où on pratiquait la traduction, mais sans la travailler pour elle-même, pour l'agilité qu'elle implique dans le passage du système à un autre. On s'arrêtait à la restitution du sens global, à la "compréhension". Je n'avais pas le niveau mais un de mes meilleurs souvenirs des deux années de prépa est celui d'un exercice de thème latin sur une Fable de La Fontaine. Le thème était "déjà" un commentaire littéraire de la fable...

Et l'aspect "lire dans le texte"... J'ai appris plus tard que le latin que l'on apprenait à l'école n'était pas la langue parlée ; que ce passage à l'écrit n'était que le fait d'une élite et que si les Romains n'appartenant pas à cette élite avaient écrit la langue qu'ils parlaient, ce langage parlé nous aurait été accessible avec moins de médiation. Je le vois un peu avec le latin d'église médiéval, il se lit tout seul et je peux en écrire des bouts sans trop de problèmes. Alors apprendre le latin "classique" comme une langue vivante me paraît un peu étrange de mon point de vue lointain de personne pas concernée. Il faudrait apprendre ce latin "parlé" (dont nous ne connaissons pas grand-chose) puis expérimenter la difficulté pour ses locuteurs d'accéder à la langue "littéraire" pour savoir si c'était facile ou non..
trompettemarine
trompettemarine
Monarque

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par trompettemarine Sam 30 Mai - 8:11
Les propos de NLM sont emplis d'intelligence et de sagesse, sans polémique ni jugement.
Iphigénie
Iphigénie
Prophète

Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes - Page 5 Empty Re: Visioconférence sur la méthodologie de l'enseignement des langues anciennes

par Iphigénie Sam 30 Mai - 8:22
trompettemarine a écrit:Les propos de NLM sont emplis d'intelligence et de sagesse, sans polémique ni jugement.
oui, et l'intervention de Barèges est aussi très intéressante.
Voir le sujet précédentRevenir en hautVoir le sujet suivant
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum