- macricheNiveau 3
Bonjour,
À de multiples reprises, Barbara Cassin, Académicienne et philosophe, a présenté les dangers de la non-langue dont les usages se multiplient, le "globish". Ce terme désigne l'emploi d'un anglais simplifié et très approximatif grammaticalement, utilisé dans le simple but de communiquer. Pour s'en défaire, Barbara Cassin propose la traduction.
Or, avec l'abandon des thèmes/versions dans le secondaire, l'accent mis sur l'oral, l'écrit se résumant à de vulgaires "traces", la volonté de ne plus aborder la grammaire de façon rigoureuse et disciplinaire, le travail de la langue avec une visée purement utilitaire consistant à mener une tâche finale, j'ai la très fâcheuse
impression que les profs d'anglais du secondaire ne sont en réalité ni plus ni moins que des outils servant à véhiculer cette non-langue qu'est le globish. Que deviendra la langue de Shakespeare, si même les professeurs de cette langue ne l'enseignent plus ? La réponse est simple : une langue ancienne !
Le danger est que ce triste constat touche également toutes les autres langues. Les fermetures de postes, plus qu'inquiétantes, concernant les langues autres que l'anglais et l'espagnol témoignent de la disparition à feu doux des langues. En effet, les langues n'étant plus que de simples moyens de communication, pourquoi s'embêter à apprendre les moins parlées ?
Il est ainsi patent que l'on a oublié que les langues ne sont pas des instruments de communication : les cris, beuglements et mimes suffisent pour cela. D'ailleurs, pour communiquer, un vocabulaire pauvre suffit, en témoigne l'indigence lexicale du globish.
Les langues sont en effet bien plus que des outils communicationnels ; elles sont le support de toute pensée. Apprendre une langue, c'est donc aussi apprendre une différente façon de penser et de voir le monde. Seulement, pour assimiler l'axe de pensée de chaque langue, il est indispensable de se pencher sur son histoire et sa littérature. Mais comment aujourd'hui transmettre une langue, vecteur de pensées, aux élèves si l'institution nous interdit d'aborder de façon trop intensive la civilisation ainsi que la littérature ?
On déplore la baisse du niveau des élèves, on râle que les Français soient mauvais en langues. Depuis quelque temps, on essaie de trouver des solutions modernes et innovantes : socles de compétences, notes chiffrées, pas chiffrées, sous forme de lettres, de couleurs, de smileys, paliers du CECRL,travaux et leçons, pardon, activités en groupes, dispositions en îlots, en U, volonté du tout divertissant qui ne fait que rapprocher les enseignements du quotidien des élèves et donc de la non-langue et de la non-pensée... Comment ne pas rire face à tout ce papillonnage ubuesque (vraiment, après relecture de la pièce de Jarry, je crois que je n'aurais pas trouvé meilleur adjectif), quand on voit de quoi est frappée l'EN ?
Dans l'EN, tout ordre logique est renversé au prétexte de l'innovation : plutôt que déterminer les causes du faible niveau des élèves (bien sûr et heureusement, certains arrivent à un niveau deconnaissances pardon, compétences (ahh décidément, j'éprouve des difficultés à m'accoutumer à la modernité ! Quel mauvais professeur !!) tout à fait convenable ! Mais grâce à l'école ? Ou à leur environnement social ?) puis de chercher un remède approprié (pour l'anglais, un retour de l'enseignement de cette langue et non plus du globish), on préfère s'écharper sur des sujets de seconde main.
P.-S. 1 : J'anticipe certaines réactions venant de personnes peu enclines à réfléchir : non je ne suis pas un vieux réac-conservateur-fasciste d’extrême droite. J'essaie de poser un bilan de la situation pour l'améliorer. Non, je ne pense pas que "c'était mieux avant" ; cette idée reçue d'ailleurs m'agace profondément et témoigne d'une ignorance de certains faits passés.
P.-S. 2 : J'ai écrit ce message dans la section langues vivantes parce que c'est la partie du forum qui me concerne le plus et que ce sont ces disciplines-ci qui me semblent les plus touchées ; néanmoins, sûrement pourrait-on appliquer des analyses plus ou moins similaires à d'autres disciplines. J'invite d'ailleurs les professeurs de toute discipline à apporter leurs remarques concernant ce sujet qui me paraît capital.
Bonne fin d'après-midi à vous !
À de multiples reprises, Barbara Cassin, Académicienne et philosophe, a présenté les dangers de la non-langue dont les usages se multiplient, le "globish". Ce terme désigne l'emploi d'un anglais simplifié et très approximatif grammaticalement, utilisé dans le simple but de communiquer. Pour s'en défaire, Barbara Cassin propose la traduction.
Or, avec l'abandon des thèmes/versions dans le secondaire, l'accent mis sur l'oral, l'écrit se résumant à de vulgaires "traces", la volonté de ne plus aborder la grammaire de façon rigoureuse et disciplinaire, le travail de la langue avec une visée purement utilitaire consistant à mener une tâche finale, j'ai la très fâcheuse
impression que les profs d'anglais du secondaire ne sont en réalité ni plus ni moins que des outils servant à véhiculer cette non-langue qu'est le globish. Que deviendra la langue de Shakespeare, si même les professeurs de cette langue ne l'enseignent plus ? La réponse est simple : une langue ancienne !
Le danger est que ce triste constat touche également toutes les autres langues. Les fermetures de postes, plus qu'inquiétantes, concernant les langues autres que l'anglais et l'espagnol témoignent de la disparition à feu doux des langues. En effet, les langues n'étant plus que de simples moyens de communication, pourquoi s'embêter à apprendre les moins parlées ?
Il est ainsi patent que l'on a oublié que les langues ne sont pas des instruments de communication : les cris, beuglements et mimes suffisent pour cela. D'ailleurs, pour communiquer, un vocabulaire pauvre suffit, en témoigne l'indigence lexicale du globish.
Les langues sont en effet bien plus que des outils communicationnels ; elles sont le support de toute pensée. Apprendre une langue, c'est donc aussi apprendre une différente façon de penser et de voir le monde. Seulement, pour assimiler l'axe de pensée de chaque langue, il est indispensable de se pencher sur son histoire et sa littérature. Mais comment aujourd'hui transmettre une langue, vecteur de pensées, aux élèves si l'institution nous interdit d'aborder de façon trop intensive la civilisation ainsi que la littérature ?
On déplore la baisse du niveau des élèves, on râle que les Français soient mauvais en langues. Depuis quelque temps, on essaie de trouver des solutions modernes et innovantes : socles de compétences, notes chiffrées, pas chiffrées, sous forme de lettres, de couleurs, de smileys, paliers du CECRL,
Dans l'EN, tout ordre logique est renversé au prétexte de l'innovation : plutôt que déterminer les causes du faible niveau des élèves (bien sûr et heureusement, certains arrivent à un niveau de
P.-S. 1 : J'anticipe certaines réactions venant de personnes peu enclines à réfléchir : non je ne suis pas un vieux réac-conservateur-fasciste d’extrême droite. J'essaie de poser un bilan de la situation pour l'améliorer. Non, je ne pense pas que "c'était mieux avant" ; cette idée reçue d'ailleurs m'agace profondément et témoigne d'une ignorance de certains faits passés.
P.-S. 2 : J'ai écrit ce message dans la section langues vivantes parce que c'est la partie du forum qui me concerne le plus et que ce sont ces disciplines-ci qui me semblent les plus touchées ; néanmoins, sûrement pourrait-on appliquer des analyses plus ou moins similaires à d'autres disciplines. J'invite d'ailleurs les professeurs de toute discipline à apporter leurs remarques concernant ce sujet qui me paraît capital.
Bonne fin d'après-midi à vous !
- FireflyNiveau 9
macriche a écrit:Bonjour,
À de multiples reprises, Barbara Cassin, Académicienne et philosophe, a présenté les dangers de la non-langue dont les usages se multiplient, le "globish". Ce terme désigne l'emploi d'un anglais simplifié et très approximatif grammaticalement, utilisé dans le simple but de communiquer. Pour s'en défaire, Barbara Cassin propose la traduction.
Or, avec l'abandon des thèmes/versions dans le secondaire, l'accent mis sur l'oral, l'écrit se résumant à de vulgaires "traces", la volonté de ne plus aborder la grammaire de façon rigoureuse et disciplinaire, le travail de la langue avec une visée purement utilitaire consistant à mener une tâche finale, j'ai la très fâcheuse
impression que les profs d'anglais du secondaire ne sont en réalité ni plus ni moins que des outils servant à véhiculer cette non-langue qu'est le globish. Que deviendra la langue de Shakespeare, si même les professeurs de cette langue ne l'enseignent plus ? La réponse est simple : une langue ancienne !
Ce n'est pas parce que les IPR nous indiquent que "tant qu'on comprend, c'est correct" que nous, enseignants, suivons et devons suivre cela. Je nuancerais même cela en indiquant qu'il faut séparer les temps des évaluations officielles (baccalauréat, etc.) qui sont peut-être plus laxistes et les cours. Et Je peux dire qu'à la formation de début d'année sur la réforme nos IPR étaient bien plus exigeants sur les niveaux et les compétences à atteindre.
Personnellement j'ai beau faire des tâches finales, je pense ne pas enseigner du "globish". Je demande de la rigueur aux élèves, avec de la traduction, de la grammaire, du lexique spécifique, un registre de langue à adapter, etc. J'insère beaucoup de culturel parce que j'adore cela et que j'ai envie de faire découvrir aux élèves d'autres façons de penser/cultures, les faire s'interroger. C'est d'ailleurs ce qui est de plus en plus demandé.
- KilmenyEmpereur
J'ai toujours eu du mal à percevoir ce qu'était vraiment le globish. Le français que nous trouvons dans les copies de nos élèves parfois doit être du globish de français.
Le globish n'est que de l'anglais dans la bouche ou sous la plume de personnes qui ont une maîtrise plus faible de la langue, non ?
Le globish n'est que de l'anglais dans la bouche ou sous la plume de personnes qui ont une maîtrise plus faible de la langue, non ?
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- macricheNiveau 3
Ne vous sentez pas visée Firefly, je ne blâmais en aucun point les professeurs, que je sais faire le maximum pour enseigner véritablement la langue et la culture qu'ils ont apprises et qu'ils aiment.
Je critiquais plutôt les consignes officielles, les recommandations (qui sont en réalité des ordres) des IPR, des réctorats et ministères (d'ailleurs totalement incongrues ! Verrait-on le ministre de la santé expliquer aux médecins comment mener une consultation convenablement ? Les professeurs, ont des savoirs reconnus puisqu'ils ont passé un concours sélectif, qu'on leur fiche alors la paix !).
Bien sûr que l'on peu enseigner une langue via des tâches finales. Ce qui me dérange le plus dans ces tâches, c'est le symbole qu'elles véhiculent : apprendre une langue POUR faire une tâche, généralement peu passionnante d'autant plus.
Il est demandé de les faire s'interroger, certes. Mais derrière, il est aussi demandé aux professeurs de ne pas trop les corriger pour ne pas les frustrer ou les décourager ; quel intérêt alors ?
Je critiquais plutôt les consignes officielles, les recommandations (qui sont en réalité des ordres) des IPR, des réctorats et ministères (d'ailleurs totalement incongrues ! Verrait-on le ministre de la santé expliquer aux médecins comment mener une consultation convenablement ? Les professeurs, ont des savoirs reconnus puisqu'ils ont passé un concours sélectif, qu'on leur fiche alors la paix !).
Bien sûr que l'on peu enseigner une langue via des tâches finales. Ce qui me dérange le plus dans ces tâches, c'est le symbole qu'elles véhiculent : apprendre une langue POUR faire une tâche, généralement peu passionnante d'autant plus.
Il est demandé de les faire s'interroger, certes. Mais derrière, il est aussi demandé aux professeurs de ne pas trop les corriger pour ne pas les frustrer ou les décourager ; quel intérêt alors ?
- ForsterÉrudit
Ce débat existe depuis le début des tâches finales, de la PRL, etc. Je ne comprends pas ce que tu attends de ce topic macriche.
- macricheNiveau 3
Kilmeny a écrit:Le globish n'est que de l'anglais dans la bouche ou sous la plume de personnes qui ont une maîtrise plus faible de la langue, non ?
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
- SphinxProphète
Je pense qu'il ne faut pas exagérer. Déjà, je vois mal comment on peut qualifier de "langue ancienne" une langue qui a quand même quelques millions de locuteurs (qui font autant de fautes d'orthographe - your/you're - que nos élèves francophones en français, mais c'est un autre débat). Pardon de m'immiscer dans la conversation, je ne suis pas prof d'anglais, mais en tant que prof de langue ancienne, je trouve le raccourci saugrenu
Deuxièmement, j'ai quand même l'impression que les élèves de mon collège maîtrisent au moins aussi bien l'anglais que les gens de ma génération, et en particulier les collègues chercheurs de mon conjoint qui l'utilisent pourtant au quotidien. Netflix et autres programmes de streaming sous-titré aident sans doute, et je ne sais rien des programmes scolaires, mais quand même...
Deuxièmement, j'ai quand même l'impression que les élèves de mon collège maîtrisent au moins aussi bien l'anglais que les gens de ma génération, et en particulier les collègues chercheurs de mon conjoint qui l'utilisent pourtant au quotidien. Netflix et autres programmes de streaming sous-titré aident sans doute, et je ne sais rien des programmes scolaires, mais quand même...
_________________
An education was a bit like a communicable sexual disease. It made you unsuitable for a lot of jobs and then you had the urge to pass it on. - Terry Pratchett, Hogfather
"- Alors, Obélix, l'Helvétie c'est comment ? - Plat."
- tchanq'Neoprof expérimenté
Je partage assez l'analyse de @Firefly.
Et en plus, il y a la spé LLCE en lycée général à l'inverse du globish, exigeante et culturelle. Et de façon surprenante, cette exigence plait car on voit de nombreux groupes de spé LLCE.
Autre point, on va devoir former nos BTS à réussir des certifications dans l'ensemble basées sur une langue exacte et riche.
Je pense au contraire que le globish se meurt ou est passé de mode.
Et en plus, il y a la spé LLCE en lycée général à l'inverse du globish, exigeante et culturelle. Et de façon surprenante, cette exigence plait car on voit de nombreux groupes de spé LLCE.
Autre point, on va devoir former nos BTS à réussir des certifications dans l'ensemble basées sur une langue exacte et riche.
Je pense au contraire que le globish se meurt ou est passé de mode.
_________________
Failure is not an option
- FireflyNiveau 9
macriche a écrit:Ne vous sentez pas visée Firefly, je ne blâmais en aucun point les professeurs, que je sais faire le maximum pour enseigner véritablement la langue et la culture qu'ils ont apprises et qu'ils aiment.
Je critiquais plutôt les consignes officielles, les recommandations (qui sont en réalité des ordres) des IPR, des réctorats et ministères (d'ailleurs totalement incongrues ! Verrait-on le ministre de la santé expliquer aux médecins comment mener une consultation convenablement ? Les professeurs, ont des savoirs reconnus puisqu'ils ont passé un concours sélectif, qu'on leur fiche alors la paix !).
Bien sûr que l'on peu enseigner une langue via des tâches finales. Ce qui me dérange le plus dans ces tâches, c'est le symbole qu'elles véhiculent : apprendre une langue POUR faire une tâche, généralement peu passionnante d'autant plus.
Il est demandé de les faire s'interroger, certes. Mais derrière, il est aussi demandé aux professeurs de ne pas trop les corriger pour ne pas les frustrer ou les décourager ; quel intérêt alors ?
Non, non je ne me sens pas visée. C'est un débat intéressant, merci de l'avoir lancé. J'ai l'impression que nos hautes-instances nous demandent davantage de rigueur et d'exigences, notamment avec cette réforme. Peut-Être se sont-ils rendus compte de la problématique que vous soulevez.
- EdithWGrand sage
Petite expérience d’enseignement de l’anglais, en complément de service : 2h/semaine en 2nde pro. Après avoir constaté que 99% des élèves ne savaient quasiment rien « non madame, les verbes irréguliers j’vous jure, on les a jamais appris », j’ai laissé tomber les cours traditionnels et je suis partie sur la culture. A l’époque du bac pro en 4 ans, la première année était super tranquille. Je leur ai fait choisir des sujet d’exposé assez pointus sur l’époque shakespearienne, exposé en français avec bonus si une partie était rédigée ou dite en anglais, on a visionné des bouts de films adaptés de Shakespeare, et ça leur a beaucoup plu! En fin d’année, ils étaient capables de citer 4 pièces, avec sa catégorie, deux personnages historiques, etc. Je faisais un peu de vocabulaire et de grammaire entre deux séquences de culture et ça a fonctionné plutôt bien. Classe peu nombreuse (on en perdu 4 en cours d’année, conseils de discipline et exclusion), très vivante et intelligente. Je n’avais jamais eu un cours de didactique de l’anglais et j’ai fait au feeling.
Je suis assez d’accord sur les langues vivantes qui deviennent malgré elles des langues mortes, je me bats depuis 4 ans pour qu’on propose allemand par le Cned à nos élèves ( ça en motiverait certains), que je peux volontiers superviser (8 ans d’allemand et je continue avec ma fille). Impossible ! Bronca chez le prof d’espagnol, refus de la prof d’anglais -directrice. L’allemand est DIFFICILE et comme on veut surtout amuser et divertir les élèves, c’est pas possible. Allemand, latin, solfège (liste non exhaustive) sont des matières où on doit suer un peu sur ses cahiers. C’est comme ça. Pas d’échappatoire possible. Et c’est pas bien dans le collège moyen d’aujourd’hui.
Je suis assez d’accord sur les langues vivantes qui deviennent malgré elles des langues mortes, je me bats depuis 4 ans pour qu’on propose allemand par le Cned à nos élèves ( ça en motiverait certains), que je peux volontiers superviser (8 ans d’allemand et je continue avec ma fille). Impossible ! Bronca chez le prof d’espagnol, refus de la prof d’anglais -directrice. L’allemand est DIFFICILE et comme on veut surtout amuser et divertir les élèves, c’est pas possible. Allemand, latin, solfège (liste non exhaustive) sont des matières où on doit suer un peu sur ses cahiers. C’est comme ça. Pas d’échappatoire possible. Et c’est pas bien dans le collège moyen d’aujourd’hui.
- KilmenyEmpereur
macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- FireflyNiveau 9
Kilmeny a écrit:macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
Alors là c'est encore trop...table plutôt sur : "holiday good !"
- KilmenyEmpereur
Firefly a écrit:Kilmeny a écrit:macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
Alors là c'est encore trop...table plutôt sur : "holiday good !"
A ce point ?
_________________
Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- doubledeckerSage
macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
Voilà exactement le contraire de ce sur quoi nous travaillons au sein du groupe de formateurs chapeauté par les IPR dans lequel je travaille. En effet, après une première phase de mise en place du plan de rénovation des langues nous sommes passés à la phase suivante (et ça fait un petit bout de temps maintenant quand même) à savoir comment enrichir le lexique, comment rendre l'expression orale et écrite plus précise. Dit comme ça ça à l'air simple : il suffit de faire apprendre du vocabulaire par coeur, il suffit de faire apprendre des formes figées. À y regarder de plus près c'est un brin plus complexe.
Comme Kilmeny, Sphinx ou Firefly pour ne citer que ces intervenantes qualifier l'anglais de langue ancienne en devenir me semble plus que tiré par les cheveux.
_________________
If you're not failing every now and again it's a sign you're not doing anything very innovative (Woody Allen)
La boutique de LolaDragibus : des petites choses futiles et inutiles pour embellir la vie (p'tites bricoles en tissu, papier, crochet....) : venez y jeter un oeil 😊
- MathadorEmpereur
Firefly a écrit:Kilmeny a écrit:macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
Alors là c'est encore trop...table plutôt sur : "holiday good !"
Donc "Two legs good, four legs bad" c'est du globish ?
_________________
"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- ErgoDevin
J'ai du mal à voir le passage de globish (à mon sens plutôt réservé en réalité à une prétendue sphère professionnelle 1) à langue ancienne.
1 Et ça pourrait se discuter aussi. En revanche, malgré tout mon absence de goût pour les tâches et les activités (je ne vais pas refaire le film de mes discussions sur le sujet, quand j'étais concernée par ces consignes), je suis loin d'être convaincue que l'apprentissage de l'anglais, ce dont il s'agit dans le secondaire, relève du globish.
1 Et ça pourrait se discuter aussi. En revanche, malgré tout mon absence de goût pour les tâches et les activités (je ne vais pas refaire le film de mes discussions sur le sujet, quand j'étais concernée par ces consignes), je suis loin d'être convaincue que l'apprentissage de l'anglais, ce dont il s'agit dans le secondaire, relève du globish.
_________________
"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- Lord StevenExpert
Qui a dit que le thème et la version étaient abandonnés dans le secondaire, de même que Shakespeare? Il suffit en effet de considérer les sujets de LLCE. Les élèves eux mêmes se rendent compte de l'exigence de cette spécialité où rien n'est approximatif.
_________________
If you play with a cat, you should mind his scratch
- RogerMartinBon génie
Voilà. Et si le niveau de français de certains décérébrés télévisuels signifie que je parle latin, cooool.Ergo a écrit:J'ai du mal à voir le passage de globish (à mon sens plutôt réservé en réalité à une prétendue sphère professionnelle 1) à langue ancienne.
1 Et ça pourrait se discuter aussi. En revanche, malgré tout mon absence de goût pour les tâches et les activités (je ne vais pas refaire le film de mes discussions sur le sujet, quand j'étais concernée par ces consignes), je suis loin d'être convaincue que l'apprentissage de l'anglais, ce dont il s'agit dans le secondaire, relève du globish.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- FireflyNiveau 9
Kilmeny a écrit:Firefly a écrit:Kilmeny a écrit:macriche a écrit:
Au détail près que la faiblesse dans la langue est assumée et qu'aucun effort n'est accompli pour s'améliorer. En effet, pourquoi chercher à gagner en précision lexicale, grammaticale, à parler avec un accent meilleur si l'on parvient déjà à se faire comprendre ? Le propre et le vrai problème du globish, c'est l'idée qu'il véhicule : je parle en langue étrangère pour communiquer, faire passer un message, et puis c'est tout. La communication dans les jeux vidéos de stratégie en équipe en est un exemple frappant, si vous vous y connaissez un minimum dans ce domaine. Vous êtes professeure de français sûrement avez-vous lu 1984 : je résumerais donc en disant que c'est une sorte de novlangue.
Je ne sais pas si ces légers éclaircissements vous ont fait avancer... Peut-être pourrais-je vous diriger vers des liens expliquant cela plus en profondeur ?
C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
Alors là c'est encore trop...table plutôt sur : "holiday good !"
A ce point ?
En seconde, un "holiday ist good" est possible...
- Theriakos96Habitué du forum
Dans ma grammaire de lycée la conjugaison de to be était encore :Firefly a écrit:En seconde, un "holiday ist good" est possible...Kilmeny a écrit:A ce point ?Firefly a écrit:Alors là c'est encore trop...table plutôt sur : "holiday good !"Kilmeny a écrit:C'est exactement le cas de nos élèves en français !
Que donnerait le globish ? This travel is nice au lieu this journey is delightful and enjoyable ?
I am
You are (Thou art)
He/She/It is
We are
You are
They are
Je confirme pourtant que l'on peut apprendre décemment l'anglais dans le secondaire sans la pratique de thème et version (en Italie on n'en fait pas, ces exercices étant considérés comme propres aux langues anciennes) ; l'important c'est de faire sérieusement de la grammaire. Le problème avec cela est le manque de connaissances grammaticales de base!
- RogerMartinBon génie
Non, pas nécessairement faire de la grammaire, en tout cas pas en cours d'anglais avant un certain niveau.
Quand j'étais gamine, on pratiquait les exercices de répétition basés sur la transformationnelle, et ça marchait plutôt bien. Je suis allée en Angleterre toute seule l'été en fin de 5e et j'arrivais à me débrouiller. Mais à l'époque on ne commençait pas une langue avec des enseignants non-locuteurs, ni avec 2h30 par semaine.
Les seuls soucis graves que j'ai constatés, c'est quand, je l'ai compris bien après, j'ai eu en 4e une enseignante qui ne savait pas l'anglais et qui nous faisait de la grammaire, mais changeait les leçons au fur et à mesure Dommage, je ne me souviens pas de son accent, ça devait être sympathique.
On n'apprenait pas thou ni le subjonctif avant de croiser du Shakespeare ou les Hauts de Hurlevent. Perso ma première rencontre avec thou, je pense que ça a été en regardant Indiscrétions, dans la scène avec la bibliothécaire.
Quand j'étais gamine, on pratiquait les exercices de répétition basés sur la transformationnelle, et ça marchait plutôt bien. Je suis allée en Angleterre toute seule l'été en fin de 5e et j'arrivais à me débrouiller. Mais à l'époque on ne commençait pas une langue avec des enseignants non-locuteurs, ni avec 2h30 par semaine.
Les seuls soucis graves que j'ai constatés, c'est quand, je l'ai compris bien après, j'ai eu en 4e une enseignante qui ne savait pas l'anglais et qui nous faisait de la grammaire, mais changeait les leçons au fur et à mesure Dommage, je ne me souviens pas de son accent, ça devait être sympathique.
On n'apprenait pas thou ni le subjonctif avant de croiser du Shakespeare ou les Hauts de Hurlevent. Perso ma première rencontre avec thou, je pense que ça a été en regardant Indiscrétions, dans la scène avec la bibliothécaire.
_________________
Yo, salut ma bande ! disait toujours le Samouraï.
I User5899.
User 17706 s'est retiré à Helsingør.
Strange how paranoia can link up with reality now and then.
- nicole 86Expert spécialisé
RogerMartin a écrit:Non, pas nécessairement faire de la grammaire, en tout cas pas en cours d'anglais avant un certain niveau.
Quand j'étais gamine, on pratiquait les exercices de répétition basés sur la transformationnelle, et ça marchait plutôt bien. Je suis allée en Angleterre toute seule l'été en fin de 5e et j'arrivais à me débrouiller. Mais à l'époque on ne commençait pas une langue avec des enseignants non-locuteurs, ni avec 2h30 par semaine.
Les seuls soucis graves que j'ai constatés, c'est quand, je l'ai compris bien après, j'ai eu en 4e une enseignante qui ne savait pas l'anglais et qui nous faisait de la grammaire, mais changeait les leçons au fur et à mesure Dommage, je ne me souviens pas de son accent, ça devait être sympathique.
On n'apprenait pas thou ni le subjonctif avant de croiser du Shakespeare ou les Hauts de Hurlevent. Perso ma première rencontre avec thou, je pense que ça a été en regardant Indiscrétions, dans la scène avec la bibliothécaire.
Comme je suis bien vieille j'ai lu (et retenu)thou sur mon livre de cinquième dans la leçon qui contenait The Lord's Prayer, leçon que le professeur avait laïquement évitée
Le subjonctif, je crois me souvenir que je l'ai appris en quatrième.
- scot69Modérateur
Sans remonter jusqu'aux "thou", "brethren" ou "thrice", je regrette de recevoir des instructions du genre "allez à la chasse aux points", "c'est pas grave les fautes d'orthographe", "tant que le message passe, même si c'est télégraphique, c'est bon".
Donc, la langue perd de sa rigueur, on ne peut plus se montrer exigeants et je pense que notre crédibilité en souffre.
Donc, la langue perd de sa rigueur, on ne peut plus se montrer exigeants et je pense que notre crédibilité en souffre.
- Lord StevenExpert
RogerMartin a écrit:Non, pas nécessairement faire de la grammaire, en tout cas pas en cours d'anglais avant un certain niveau.
Quand j'étais gamine, on pratiquait les exercices de répétition basés sur la transformationnelle, et ça marchait plutôt bien. Je suis allée en Angleterre toute seule l'été en fin de 5e et j'arrivais à me débrouiller. Mais à l'époque on ne commençait pas une langue avec des enseignants non-locuteurs, ni avec 2h30 par semaine.
Les seuls soucis graves que j'ai constatés, c'est quand, je l'ai compris bien après, j'ai eu en 4e une enseignante qui ne savait pas l'anglais et qui nous faisait de la grammaire, mais changeait les leçons au fur et à mesure Dommage, je ne me souviens pas de son accent, ça devait être sympathique.
On n'apprenait pas thou ni le subjonctif avant de croiser du Shakespeare ou les Hauts de Hurlevent. Perso ma première rencontre avec thou, je pense que ça a été en regardant Indiscrétions, dans la scène avec la bibliothécaire.
J'imagine bien que vous faites allusion à une collègue PEGC dont le français était la première valence (j'ai eu une collègue comme ça en tout début de carrière, sa hantise était d'avoir une classe d'anglais, elle détestait littéralement la matière et était parfaitement consciente de "flinguer" les élèves mais je ne le blâme en rien) en revanche je ne suis pas sûr de comprendre ce que vous voulez dire par faire de la grammaire et changer les leçons?
_________________
If you play with a cat, you should mind his scratch
- Lord StevenExpert
scot69 a écrit:Sans remonter jusqu'aux "thou", "brethren" ou "thrice", je regrette de recevoir des instructions du genre "allez à la chasse aux points", "c'est pas grave les fautes d'orthographe", "tant que le message passe, même si c'est télégraphique, c'est bon".
Donc, la langue perd de sa rigueur, on ne peut plus se montrer exigeants et je pense que notre crédibilité en souffre.
Pas d'accord, il suffit de dire non à de telles âneries, c'est ce que je fais, mais bon je suis considéré comme un "pur littéraire" par les IPR qui n'osent trop rien me dire, mais c'est possible.
_________________
If you play with a cat, you should mind his scratch
- Comment enseigner la langue désormais?
- Écriture-lecture : "Identification abusive de la langue orale et de la langue écrite".
- " La langue scolaire est devenue une sorte de langue étrangère "
- Elèves parlant la langue étrangère en classe de langue
- Langue-fr.net : le site de Luc Bentz sur la langue française.
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum