- SFrancesNiveau 2
Dommage, moi aussi je voulais m'inscrire pour le padlet. J'attendais d'avoir assez d'ancienneté pour envoyer un MP...
- Rrose-SelavyNiveau 2
Bonjour, j'aimerais savoir si vous avez acheté l'Atlande sur Voltaire et si oui, ce que vous en pensez... Est-ce que ça vaut la peine de dépenser 20 euros par là ?! Merci et bon courage à tous !
- Theriakos96Habitué du forum
Non! Clairement non. Autant pour d'autres oui, mais celui de Voltaire est bref et peu approfondi, il ne fournit aucune lecture d'ensemble des trois œuvres, seulement des analyses (superficielles) des trois contes.
Je conseille cet ouvrage : Voltaire et ses contes https://www.mollat.com/livres/2404234/voltaire-et-ses-contes-zadig-candide-l-ingenu-nouvelles-perspectives-critiques
Je conseille cet ouvrage : Voltaire et ses contes https://www.mollat.com/livres/2404234/voltaire-et-ses-contes-zadig-candide-l-ingenu-nouvelles-perspectives-critiques
- Rrose-SelavyNiveau 2
Merci de ta réponse, Theriakos ! Le lien ne fonctionne pas mais je vais chercher le bouquin dont tu parles.
- User7917Niveau 9
J'ai aussi l'atlante sur Voltaire et c'est vrai que je m'en suis peu servie. J'ai travaillé plutôt à partir de l'ouvrage ellipses "agrégation 2020" mais ça n'a pas d'intérêt de l'acheter puisque les autres oeuvres ne sont plus au programme. Regarde sur notre padlet "ressources" (le lien est en page 1 du fil). J'ai fait une synthèse perso de la partie sur Voltaire dans la colonne "Voltaire"
- Rrose-SelavyNiveau 2
Je découvre le forum et je n'avais pas vu cette page.... Mille mercis, Malo ! Ça va occuper et égayer ma journée :-)
- User7917Niveau 9
Rrose-Selavy a écrit:Je découvre le forum et je n'avais pas vu cette page.... Mille mercis, Malo ! Ça va occuper et égayer ma journée :-)
Pas de souci ! Je mets régulièrement de nouvelles ressources et les membres qui se sont lancés avec moi aussi. On essaie de l'enrichir le plus possible pendant le confinement, question d'entraide
- User7917Niveau 9
J'ai mis d'ailleurs dans la colonne "rapports de jury" une synthèse que j'ai réalisée à partir des trois derniers RJ sur l'épreuve de didactique.
https://padlet.com/iddumasrichard/zz1xmp9c1x8yuikw
https://padlet.com/iddumasrichard/zz1xmp9c1x8yuikw
- Rrose-SelavyNiveau 2
Je vais lire tout cela dès que j'aurai fini de mettre mes cours en ligne... Je suis vraiment ravie d'avoir découvert ce forum
Merci pour tous ces partages. Bon courage et bonne journée !
Merci pour tous ces partages. Bon courage et bonne journée !
- InhumaineNiveau 8
Comme promis, voici ici un exemple de sujet de didactique donné en CB cette année dans ma formation. Il me semble intéressant car il porte sur une OI (L'Illusion Comique). Dites-moi si vous n'arrivez pas à voir le lien drive.
Je n'ai pas eu de note à proprement parler pour ce sujet, mais j'ai été classée 1ère de ma formation (une trentaine de personnes). Je vous envoie cela pour vous montrer que ce qui est demandé n'est pas inaccessible, et qu'on peut s'en sortir sans avoir mille références ni même connaître l'oeuvre (je ne me souvenais pas vraiment de la pièce, lue au lycée...).
https://drive.google.com/drive/folders/1oKBw80YDTEZGGE_ycBQpn_JRCn66wSmA?usp=sharing
Je n'ai pas eu de note à proprement parler pour ce sujet, mais j'ai été classée 1ère de ma formation (une trentaine de personnes). Je vous envoie cela pour vous montrer que ce qui est demandé n'est pas inaccessible, et qu'on peut s'en sortir sans avoir mille références ni même connaître l'oeuvre (je ne me souvenais pas vraiment de la pièce, lue au lycée...).
https://drive.google.com/drive/folders/1oKBw80YDTEZGGE_ycBQpn_JRCn66wSmA?usp=sharing
- InhumaineNiveau 8
METHODE DE LA DISSERTATION DE DIDACTIQUE
(je souligne "dissertation" car c'en est bien une : elle comporte une problématique purement littéraire et un plan en trois parties qui y répond)
Si je reprends la copie du Drive pour en décrire la structure et la méthode (ce que je suis obligée de faire, j'ai déjà oublié comment fonctionnait la dissert de didactique en réalité... et ce que vous devez faire aussi), voici ce que j'y comprends :
Intro : (à soigner ++ pour éblouir le correcteur, ici la mienne manque de vocabulaire recherché)
- En entonnoir, avec diverses ouvertures possibles : infos sur l'oeuvre/l'auteur, entrée thématique (ici, l'illusion théâtrale) pour problématiser le corpus, réf théorique, etc.
- Pstation succincte du corpus et des enjeux de chaque texte (éviter le mot "texte 1-2-3..." que j'ai employé) sur le plan dramaturgique, esthétique et philosophique.
- ESSENTIEL : problématique qui comporte minimum trois angles d'attaque. Ici : le genre (tragi comédie), le style (un langage dramatique mixte -j'aurais dû écrire "duel" pour parler de l'alexandrin cornélien-) et la poétique (montrer les rouages de l'illusion). Autres angles possibles : thématique, historique, esthétique, philosophique, moral, etc.
- Annonce du plan technique de la copie (en deux parties)
I : Enjeux littéraire et didactique du corpus
A) Enjeu littéraire : caractériser les textes uns à uns, en montrer les différences. Puis annoncer le plan "littéraire" de la dissert (IMPORTANT ! justifie littérairement l'ordre de votre séquence)
ex : montrer les rouages de l'illusion théâtrale...
I- Par l'exposition des conventions comiques (txt...)
II- Par la représentation des excès sentimentaux (txts...)
III- Par la maîtrise d'un discours métathéâtral (txt...)
B) Enjeu didactique :
- titre de la séquence
- objectifs, prérequis, insertion dans l'année et dans les programmes
- mentionner les différents exercices pratiqués dans la sqce
- justifier l'ordre des textes
II- Déroulement de la séquence
- Environ 1,5 pages par séance, chaque séance a un titre.
- Ne pas s'embêter avec les considérations matérielles du cours (théorique, devant des élèves parfaits)
- Pour la construire : commencer au brouillon au début de l'épreuve par faire un commentaire en 3 parties 3 sous parties de tous les textes avec problématique (20 min/texte, pas plus !!), dont vous vous servirez pour écrire le contenu de vos séances pendant la rédaction.
- Alterner lectures analytiques (linéaires ou sous forme de commentaire) et études comparatives, d'ensemble, ou séance de recherches (TICE and co).
- Inclure un "moment de grammaire" au cours d'une séance, TOUJOURS en lien avec l'interprétation d'un texte.
- Bonus : inclure une éval formative
- Penser aux lectures cursives et à leur restitution.
- Eval finale : un des exercices du bac de français (commentaire, dissert, contraction de texte...)
- Penser mise en voix/ mise en espace en explicitant toujours comment on les fait sur le plan technique
(ex : ne pas dire "on va travailler le rythme de l'alexandrin" mais expliquer ce qu'est ce rythme et comment on apprend à le dire...)
- montrer la progression dans les apprentissages en début de séance, relier logiquement les séances entre elles.
Conclu :
- Réponse à la problématique de la dissert.
- Ouverture : prochaine séquence, lecture complémentaire, etc.
PS : Je vous conseille de ne jamais vous entraîner en plus de 7h sur cette épreuve. C'est vraiment une course contre la montre, alors imposez-vous de respecter cela dès le départ.
(je souligne "dissertation" car c'en est bien une : elle comporte une problématique purement littéraire et un plan en trois parties qui y répond)
Si je reprends la copie du Drive pour en décrire la structure et la méthode (ce que je suis obligée de faire, j'ai déjà oublié comment fonctionnait la dissert de didactique en réalité... et ce que vous devez faire aussi), voici ce que j'y comprends :
Intro : (à soigner ++ pour éblouir le correcteur, ici la mienne manque de vocabulaire recherché)
- En entonnoir, avec diverses ouvertures possibles : infos sur l'oeuvre/l'auteur, entrée thématique (ici, l'illusion théâtrale) pour problématiser le corpus, réf théorique, etc.
- Pstation succincte du corpus et des enjeux de chaque texte (éviter le mot "texte 1-2-3..." que j'ai employé) sur le plan dramaturgique, esthétique et philosophique.
- ESSENTIEL : problématique qui comporte minimum trois angles d'attaque. Ici : le genre (tragi comédie), le style (un langage dramatique mixte -j'aurais dû écrire "duel" pour parler de l'alexandrin cornélien-) et la poétique (montrer les rouages de l'illusion). Autres angles possibles : thématique, historique, esthétique, philosophique, moral, etc.
- Annonce du plan technique de la copie (en deux parties)
I : Enjeux littéraire et didactique du corpus
A) Enjeu littéraire : caractériser les textes uns à uns, en montrer les différences. Puis annoncer le plan "littéraire" de la dissert (IMPORTANT ! justifie littérairement l'ordre de votre séquence)
ex : montrer les rouages de l'illusion théâtrale...
I- Par l'exposition des conventions comiques (txt...)
II- Par la représentation des excès sentimentaux (txts...)
III- Par la maîtrise d'un discours métathéâtral (txt...)
B) Enjeu didactique :
- titre de la séquence
- objectifs, prérequis, insertion dans l'année et dans les programmes
- mentionner les différents exercices pratiqués dans la sqce
- justifier l'ordre des textes
II- Déroulement de la séquence
- Environ 1,5 pages par séance, chaque séance a un titre.
- Ne pas s'embêter avec les considérations matérielles du cours (théorique, devant des élèves parfaits)
- Pour la construire : commencer au brouillon au début de l'épreuve par faire un commentaire en 3 parties 3 sous parties de tous les textes avec problématique (20 min/texte, pas plus !!), dont vous vous servirez pour écrire le contenu de vos séances pendant la rédaction.
- Alterner lectures analytiques (linéaires ou sous forme de commentaire) et études comparatives, d'ensemble, ou séance de recherches (TICE and co).
- Inclure un "moment de grammaire" au cours d'une séance, TOUJOURS en lien avec l'interprétation d'un texte.
- Bonus : inclure une éval formative
- Penser aux lectures cursives et à leur restitution.
- Eval finale : un des exercices du bac de français (commentaire, dissert, contraction de texte...)
- Penser mise en voix/ mise en espace en explicitant toujours comment on les fait sur le plan technique
(ex : ne pas dire "on va travailler le rythme de l'alexandrin" mais expliquer ce qu'est ce rythme et comment on apprend à le dire...)
- montrer la progression dans les apprentissages en début de séance, relier logiquement les séances entre elles.
Conclu :
- Réponse à la problématique de la dissert.
- Ouverture : prochaine séquence, lecture complémentaire, etc.
PS : Je vous conseille de ne jamais vous entraîner en plus de 7h sur cette épreuve. C'est vraiment une course contre la montre, alors imposez-vous de respecter cela dès le départ.
- GoaNiveau 9
Merci Inhumaine, c'est très éclairant pour rentrer dans cette épreuve !
- Marie29Niveau 1
Merci beaucoup Inhumaine pour ton aide !
- agatheNiveau 5
Bonjour à tous et toutes,
je viens d'obtenir la confirmation de mon congé de formation, j'attendais de savoir si je l'avais ou pas pour me lancer dans la préparation cette année ; après des tentatives infructueuses ( dont une loupée à un cheveu il y a 3 ans quand même, mais qui m'avait permis d'échanger avec pas mal de monde ici ou en vrai au moment des oraux), j'avais décidé de ne pas m'y remettre avant le congé ( avec le boulot, les enfants en bas âge, j'avais trop le sentiment d'avoir le c*** entre deux chaises et ne pas me donner les moyens, donc de perdre du temps, mais j'imagine que certains connaissent ça aussi). Donc, avec un léger retard, et sans les oeuvres, je me lance ! Je suis bien sûr partante pour travailler en commun dans la mesure du possible. Y en a-t-il parmi vous qui comptent s'inscrire à la préparation d'Artois ? Est-ce que quelqu'un la déconseillerait absolument ? ( je peux encore changer d'avis)
Au plaisir de vous lire et d'échanger ici !
je viens d'obtenir la confirmation de mon congé de formation, j'attendais de savoir si je l'avais ou pas pour me lancer dans la préparation cette année ; après des tentatives infructueuses ( dont une loupée à un cheveu il y a 3 ans quand même, mais qui m'avait permis d'échanger avec pas mal de monde ici ou en vrai au moment des oraux), j'avais décidé de ne pas m'y remettre avant le congé ( avec le boulot, les enfants en bas âge, j'avais trop le sentiment d'avoir le c*** entre deux chaises et ne pas me donner les moyens, donc de perdre du temps, mais j'imagine que certains connaissent ça aussi). Donc, avec un léger retard, et sans les oeuvres, je me lance ! Je suis bien sûr partante pour travailler en commun dans la mesure du possible. Y en a-t-il parmi vous qui comptent s'inscrire à la préparation d'Artois ? Est-ce que quelqu'un la déconseillerait absolument ? ( je peux encore changer d'avis)
Au plaisir de vous lire et d'échanger ici !
- LiliZazaNiveau 5
Bonjour à tous,
Merci infiniment Inhumaine d'avoir pris le temps de mettre ton sujet, ta copie et d'expliquer la méthodologie de cette épreuve didactique !
Merci infiniment Inhumaine d'avoir pris le temps de mettre ton sujet, ta copie et d'expliquer la méthodologie de cette épreuve didactique !
- LafcadioNiveau 3
Merci beaucoup Inhumaine ! Tes indications nous sont d'une grande aide
- Astolphe33Niveau 5
Valor a écrit:Oui, je l'ai. Je regarde tout de suite.Bigi a écrit:Boileau, Satires et Art poétique, dans Satires, Épîtres, Art poétique, édition de Jean-Pierre Collinet, Paris, nrf Poésie / Gallimard, n° 195, 1985. Les textes au programme sont respectivement aux p. 47 à 163 et 225 à 258 (Préface des OEuvres diverses, édition de 1701, comprise).
Certains ont-ils cette édition de Boileau pour nous dire à quoi correspondent ces pages. On peut travailler avec d'anciennes éditions, mais pas sans savoir précisément à quoi cela renvoie. Merci !
Voilà, après vérification, ces pages correspondent à:
- Préface de 1701
- Satires
- L'Art poétique
Si je puis me permettre un conseil : n'hésitez pas à utiliser, au moins provisoirement, des éditions scolaires de Boileau d'entre-deux-guerres. Par exemple vous pouvez télécharger gratos sur le site gallica.bnf.fr une édition Hatier largement annotée des Satires. Mieux encore, l'édition d'œuvres choisies de Boileau par Ory chez Didier (j'ai l'édition de 1936, sous le titre : Boileau, Poésie et prose) qu'on peut trouver d'occasion (sur Priceminister par exemple). Ce type d'édition est à mon avis une mine pour s'approprier le texte, car leur annotation minutieuse n'a pas été surpassée, qui élucide à la fois des points de langue, des références ou allusions historiques, des éléments relatifs à la vie sociale et littéraire. Dans mon souvenir, il y avait une édition de Boileau en Petits Classiques Bordas qui était bien faite aussi.
Ce type d'édition ancienne fournit un vademecum très précieux pour lire, relire et assimiler le corpus – en attendant de disposer de l'édition au programme, ou en complément de celle-ci.
Si vous avez du temps, ne pas hésiter non plus à lire ou relire à l'occasion les Satires d'Horace.
Il convient aussi à mon avis de lire les Épîtres, même si elles ne sont pas au programme, pour deux ou trois raisons au moins.
1) Elles permettent de s'imprégner de la manière et de l'esprit de Boileau.
2) Il y a pas des interactions permanentes entre l'énonciation épistolaire (avec ce caractère communicatif de l'épître en vers, où Boileau est souvent particulièrement énergique, parfois véhément) et la pratique de la satire. La satire contre les femmes en est un exemple.
3) L'Art poétique – comme chez Horace – est aussi à appréhender il me semble dans ce cadre énonciatif de discours adressé. Rien ne serait plus réducteur que de considérer l'Art poétique comme une somme de règles théoriques : le discours de Boileau est constamment ancré dans un présent de la communication, d'où l'importance des formules polémiques ou satiriques "à effet". L'un des enjeux du texte est justement de faire glisser le discours lettré ou érudit de la poétique vers le ton de la conversation et souvent de la satire, par adaptation au public visé qui n'est pas celui des spécialistes mais celui des "honnêtes gens", du public mondain – enjeu analogue à ce qu'on observe chez La Fontaine.
Autre aspect capital, lié à cette dimension de communication, de conversation : la dimension spécifiquement orale du vers, et je conseille de lire fréquemment le corpus au programme à voix haute. Boileau a un sens aigu de l'effet rhétorique, parfois à l'emporte-pièce, passant souvent par des procédés sonores et rythmiques. Il ne faut jamais oublier cette dimension à mon avis, pas plus que chez Molière ou La Fontaine. Ce sont vraiment des textes destinés à être lus en public. Dès lors ne pas hésiter dès votre travail de lecture à relever des phénomènes de discordance entre mètre et syntaxe (enjambements, rejets) ou tout procédé de martèlement rythmique (allitérations par exemple) ou quelques figures de rhétorique marquantes.
Un exemple, le vers fameux de la Satire IX « Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile" : l'opposition esthétique entre le Tasse et Virgile repose sur l'emploi antithétique de la métaphore* mais AUSSI sur la différenciation sonore entre le petit tintamarre du premier hémistiche et les sonorités plus harmonieuses du second.
* Pour clinquant, la seule définition du Dictionnaire de l'Académie en 1694 est : "Lame d'or ou d'argent qu'on met dans les broderies, les dentelles &c. Habit chargé de clinquant, couvert, chamarré de clinquant. mettre du clinquant sur un habit." Le Furetière ne donne pas non plus d'autre sens du mot. La métaphore choisie par Boileau n'oppose donc pas seulement l'or pur et sa déclinaison impure, frivole, un peu tape-à-l'œil, mais la couleur satirique de la métaphore vient aussi de l'imaginaire très concret de l'ornement vestimentaire. Le Tasse incarnerait dans ce cadre la tyrannie de l'ornement frivole, du "faux brillant" (expression très courante à l'époque) par opposition à une valeur moins voyante mais plus essentielle.
- isocèleNiveau 7
Merci Astolphe,
J'ai un a priori sur Boileau que j'ai pourtant lu et j'ai de vieilles éditions (malheureusement pas les Satires ni les Epîtres) :
Alors que je rechignais, ton message me rend curieuse.
J'ai un a priori sur Boileau que j'ai pourtant lu et j'ai de vieilles éditions (malheureusement pas les Satires ni les Epîtres) :
Alors que je rechignais, ton message me rend curieuse.
- SanNiveau 3
Merci pour ces précieuses informations Astolphe ! Je suis en train de lire L'Art poétique et je prendrai en compte tes conseils.
- faustine62Érudit
Si Astolphe repasse, j'aurais une question au sujet du genre de la satire. Il y a bien le modèle des Anciens, mais je suis un peu déstabilisée par le dénigrement du genre à de nombreuses reprises. Comment expliquer ce paradoxe ?
- Soleil amerNiveau 1
Merci Inhumaine pour ce point de méthodologie concernant la didactique.
La forme, une fois acquise, guide la pensée et permet d'heureux résultats.
Merci Astolphe. Je prends note des éditions que tu conseilles. Effectivement, pour moi, c'est de loin l'oeuvre la plus délicate à appréhender tant les références à l'antiquité abondent, tant il charge ou loue les hommes de son temps, sans qu'on sache tout à fait ce qu'ils ont dit, fait, produit.
J'ai lu les épîtres et je confirme qu'elles éclairent et les Satires et L'art poétique puisqu'il y dépeint ce qui est louable, honnête, vertueux. Il est donc plus aisé de comprendre l'esthétique défendue ainsi que tout ce qu'il exècre et dont il veut être le censeur. Du reste, j'ai été amusé de voir que même dans l'éloge, il ne peut s'empêcher de verser dans le pamphlet.
Bienheureux sont ceux qu'ils aiment !
Autre difficulté : il m'apparaît essentiel de lire un grand nombre d'auteurs pour bien saisir le propos de Boileau. Outre les Satires d'Horace, il faut sans doute jeter un oeil sur celles de Juvénal, cité à plusieurs reprises dans le texte.
Malherbe ou Voiture me paraissent aussi assez essentiels à lire ou à relire. Ils apparaissent comme les rares auteurs épargnés par Boileau.
Cela me rappelle Corbière où l'interprétation des Amours jaunes passait nécessairement par une bonne connaissance des oeuvres romantiques, du Parnasse et j'en passe.
La forme, une fois acquise, guide la pensée et permet d'heureux résultats.
Merci Astolphe. Je prends note des éditions que tu conseilles. Effectivement, pour moi, c'est de loin l'oeuvre la plus délicate à appréhender tant les références à l'antiquité abondent, tant il charge ou loue les hommes de son temps, sans qu'on sache tout à fait ce qu'ils ont dit, fait, produit.
J'ai lu les épîtres et je confirme qu'elles éclairent et les Satires et L'art poétique puisqu'il y dépeint ce qui est louable, honnête, vertueux. Il est donc plus aisé de comprendre l'esthétique défendue ainsi que tout ce qu'il exècre et dont il veut être le censeur. Du reste, j'ai été amusé de voir que même dans l'éloge, il ne peut s'empêcher de verser dans le pamphlet.
Bienheureux sont ceux qu'ils aiment !
Autre difficulté : il m'apparaît essentiel de lire un grand nombre d'auteurs pour bien saisir le propos de Boileau. Outre les Satires d'Horace, il faut sans doute jeter un oeil sur celles de Juvénal, cité à plusieurs reprises dans le texte.
Malherbe ou Voiture me paraissent aussi assez essentiels à lire ou à relire. Ils apparaissent comme les rares auteurs épargnés par Boileau.
Cela me rappelle Corbière où l'interprétation des Amours jaunes passait nécessairement par une bonne connaissance des oeuvres romantiques, du Parnasse et j'en passe.
- LenaorJe viens de m'inscrire !
Bonjour à tous,
Merci pour tous vos conseils et ces échanges précieux. Je vous rejoins avec le projet de présenter l'agrégation LM en 2021 mais avec un parcours un peu différent certainement. Je suis agrégée d'Espagnol depuis 19 ans, j'enseigne en CPGE mais je rêve de revenir aux Lettres. J'ai donc beaucoup de choses à apprendre! Et tous vos messages m'aident à me lancer dans ce projet un peu fou.
Bonne soirée
Merci pour tous vos conseils et ces échanges précieux. Je vous rejoins avec le projet de présenter l'agrégation LM en 2021 mais avec un parcours un peu différent certainement. Je suis agrégée d'Espagnol depuis 19 ans, j'enseigne en CPGE mais je rêve de revenir aux Lettres. J'ai donc beaucoup de choses à apprendre! Et tous vos messages m'aident à me lancer dans ce projet un peu fou.
Bonne soirée
- Astolphe33Niveau 5
faustine62 a écrit:Si Astolphe repasse, j'aurais une question au sujet du genre de la satire. Il y a bien le modèle des Anciens, mais je suis un peu déstabilisée par le dénigrement du genre à de nombreuses reprises. Comment expliquer ce paradoxe ?
Je ne sais pas repasser, mais je repasse parfois. Bonsoir.
La satire est un caillou dans la chaussure au XVIIe siècle à cause de la culture chrétienne, en ce qu'elle est vite contraire à la charité. La Bruyère écrit à un moment dans Les Caractères : "Un auteur né chrétien est contraint dans la satire". La satire, non seulement par son caractère corrosif mais a fortiori quand elle est violente à la Juvénal, heurte l'idéal de la "correction fraternelle" des vices, version sociale du devoir de charité, cad d'amour du prochain. C'est tout le problème de la posture énonciative et rhétorique du satiriste (on peut aussi parler d'ethos, catégorie rhétorique correspondante) est qu'elle a tôt fait de placer le satiriste en position de juge en surplomb qui rabaisse ses cibles et les frappe d'indignité ou de ridicule. C'est cette posture qui est problématique dans la culture du XVIIe imprégnée de religion chrétienne, et la verve du satiriste est toujours suspecte de transgresser le devoir de charité mais aussi de satisfaire l'amour-propre de celui qui condamne. Pascal a été fortement désavoué à Port-Royal même pour la XIe Provinciale où il utilise le ressort de la dérision, du rire, pour attaquer l'adversaire : c'est un peu le même problème.
On a fugitivement un écho de ce fait culturel dans l'affrontement entre Célimène et Arsinoé à l'acte III du Misanthrope, v. 948-956 : Célimène oppose à la censure proférée par Arsinoé deux principes, 1) qu'il faut être soi-même d'une vertu exemplaire pour censurer son prochain ; 2) mais que de toute façon le plus sûr est de laisser la censure à "ceux à qui le Ciel en a remis le soin", c'est-à-dire aux hommes d'Eglise, aux prédicateurs qui parlent non en leur nom propre mais au nom de Dieu et des valeurs transcendantes de la religion. De même, on peut penser aux efforts déployés par Agrippa d'Aubigné pour se présenter d'emblée au seuil du livre I des Tragiques comme un prophète, comme non pas un "auteur" qui parlerait en son nom, mais comme un porte-parole dont le discours accusatoire n'est que le relais du Verbe divin, ce qui autorise par avance la violence de la satire à laquelle il se livre.
Sur ce point, Boileau est particulièrement intéressant parce qu'il a osé dans ses premières Satires attaquer ses cibles nommément, en mettant leur nom propre dans le texte : scandale, car l'usage était d'éviter l'attaque ad personam quand il s'agissait d'auteurs vivants. C'est en somme le problème de la frontière entre satire et pamphlet, entre le modèle Horace et le modèle Juvénal. Un des intérêts de Boileau est de se placer exactement à ce point de tension interne à la culture du XVIIe siècle.
À propos de Boileau, il y a un excellent chapitre par Roger Zuber dans son excellent tome de la Littérature française sous la direction de Pichois ("Le Classicisme") ; c'est réédité en poche (GF-Flammarion). Ce chapitre sur Boileau est à mon avis une priorité, mais tout le volume (sur la période 1660-1680) offre une synthèse remarquable.
Sur la question de la satire au XVIIe siècle, vous trouverez plusieurs articles utiles téléchargeables ici, dont certains sur Boileau, mais aussi deux écrits par Pascal Debailly, grand spécialiste de la satire au XVIe siècle, mais qui éclaire très bien les enjeux du genre pour l'ensemble de l'âge classique (XVIe-XVIIIe) :
persee.fr/issue/licla_0992-5279_1995_num_24_1
P.S.
Sur la question de la satire à l'âge classique, il y a peut-être des choses éclairantes à tirer de l'article "Satire" des Éléments de littérature de Marmontel, un siècle à peu près après Boileau : ça se trouve sur Gogolebouques, tome XV des Œuvres complètes de Marmontel (Paris, 1819), p. 265 et suiv.
- Astolphe33Niveau 5
Soleil amer a écrit:
Autre difficulté : il m'apparaît essentiel de lire un grand nombre d'auteurs pour bien saisir le propos de Boileau. Outre les Satires d'Horace, il faut sans doute jeter un oeil sur celles de Juvénal, cité à plusieurs reprises dans le texte.
Malherbe ou Voiture me paraissent aussi assez essentiels à lire ou à relire. Ils apparaissent comme les rares auteurs épargnés par Boileau.
Cela me rappelle Corbière où l'interprétation des Amours jaunes passait nécessairement par une bonne connaissance des oeuvres romantiques, du Parnasse et j'en passe.
Oui, en ce sens Boileau est un auteur parfait pour l'agreg
Et oui, mieux vaut aussi lire un peu de Juvénal.
Pour Malherbe et Voiture, on peut au moins utiliser une anthologie de la poésie du XVIIe siècle, je pense (quand j'étais étudiant j'utilisais celle en 2 volumes en GF). Ou un bon manuel postérieur au Lagarde & Michard.
Ce qui manque, c'est une anthologie de la satire au XVIIe siècle. Ce serait sans doute éclairant. Il en existait une avant guerre, en deux tomes chez Garnier, mais elle est devenue rare.
Mais puisque Voltaire est aussi au programme, on peut très probablement glaner des choses utiles dans l'anthologie de Jean Goldzink, Ecrits satiriques de Voltaire (GF). Dans mon souvenir (mais c'est bien loin), Voltaire adorait Boileau.
- agatheNiveau 5
Merci Astolphe pour ces conseils très inspirants pour aborder Boileau ! (Tout cela est un peu effrayant en même temps mais il va bien falloir s'y mettre...)
- faustine62Érudit
Merci Astolphe pour ces analyses éclairantes. Boileau sera avec Voltaire la partie vraiment difficile du programme.
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