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pseudo-intello
Sage

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par pseudo-intello Jeu 28 Nov - 0:04
Elaïna a écrit:
pseudo-intello a écrit:

Et puis, il y a le problème du logement. Elaïna, je crois me souvenir que sur un autre topic, tu as raconté que vous aviez eu la chance d'acheter pas cher dans un coin qui s'est gentrifié entre temps. Clairement, moi, si je devrais revendre ma grande maison à la campagne (enfin : péri-urbaine, je suppose, selon l’Insee) pour m'installer à Paris, on s'entasserait à 5 dans un T1.

Ouais enfin pas cher. Je sais pas si 390 000 balles pour une maison à deux chambres à l'époque (on en a rajouté deux depuis) c'est pas cher en soi. C'est pas trop cher pour le coin, oui.

Bonbonbon. Il n'y a donc pas de problème de lotissement galopant en France.

Dalva, je t'envoie un MP.

Oui, pas cher pour le coin, c'est ce que tu disais. Un bien qu'il serait bien plus compliqué d'acheter maintenant. Wink
Un bien que, même à son prix d'époque, je n'aurais d'ailleurs jamais pu acheter tout court. Quand on est un couple de profs certifiés, on ne peut tout simplement pas se le permettre.

Et les lotissement n'étaient pas non plus le sujet du topic, car ils sont assez souvent en bordure d'agglo, pas reliés à l'agglo par un pauvre bus le matin et un le soir (ou par rien). Pour les lotissements les plus éloignés, il y a d'autres raisons : à mi chemin entre le boulot de monsieur et celui de madame, ou dans le bled de mamie qui pourra garder les enfants après l'école, etc. Je sais bien que la garde d'enfants est très sponsorisée jusqu'aux trois ans, mais passé six ans, ça pique...


Dernière édition par pseudo-intello le Jeu 28 Nov - 9:18, édité 1 fois
Verdurette
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 17 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Verdurette Jeu 28 Nov - 5:59
J'aurais pu écrire à la virgule près le message de Kimberlite pour le coin où je vis maintenant. Il y a par ici des centaines de maisons à vendre qui ne se vendront jamais -j'en ai visité ...-  certaines seront peut-être réhabilitées comme maison de campagne par des gens friqués qui auront vu un peu de charme entre leurs pierres disjointes, mais pour la plupart, ce sont surtout des maisons effectivement insalubres, ou très inconfortables, et des passoires thermiques équipées de chauffage au fioul, puisqu'il n'y a pas le gaz.
Donc oui, bien des gens du cru  s'achètent une parcelle et construisent une maison au moins correctement isolée, avec un chauffage plus économique. c'est moins cher que de rénover. (ce qui est un non-sens, car bientôt une partie non négligeable de notre patrimoine bâti s'effondrera faute d'entretien, y compris les églises, et les clochers, c'est haut et ça fait des dégâts, en dehors de toute considération religieuse).

Les gamins du 9-3 ont le métro et ne vont pas au Louvre, les gamins de Roubaix ont le tram ou autre  ne vont pas à Lille, malgré les innombrables "sorties culturelles" dont la plupart bénéficient le plus souvent dans le cadre scolaire. C'est un problème, je ne le nie pas, on est plein dans le sujet d'un autre fil sur le livre de Lahire. Mais à supposer qu'un élève du 9-3 qui, grâce à une sortie scolaire, a découvert le musée, envie de faire des études, ce qui arrive, même si ce n'est pas fréquent, il peut le faire. (avec une réserve selon le prix de l'école, je m'en doute).

Mais le sujet de ce fil est tout autre : on vous parle de gamins qui ne peuvent , pour certains, même pas aller au lycée parce qu'il n'y a pas de transports, ou tellement mal organisés qu'il serait déraisonnable de le tenter. Quel élève fera trois ou quatre heures de transport porte à porte, avec des TER mal coordonnées,une attente de 50 minutes sur un quai glacial, trois ou quatre heures épuisantes, difficiles à rentabiliser pour étudier ...

S'ils ont une vraie envie de faire une option précise, la route à faire suffit à les en empêcher.  Les parents n'ont pas le temps ni les moyens de les accompagner tous les jours, il n'y a pas toujours d'internat, ce n'est pas simple de les loger sur place (vous laisseriez facilement votre gamin de seconde tout seul la semaine dans un studio, même si vous en aviez les moyens ? ) D'ailleurs, ici même et sans pleurer misère,  le seul pôle universitaire de Bourgogne est à Dijon (il y a un pôle Chalon-le Creusot, mais vraiment très restreint), ma fille est à l'IUT dont les frais sont très raisonnables, mais elle a une chambre chez l'habitant (300 euros tout compris, ajoutez les petites courses pour les repas, les trajets en TER ( 60 euros par mois), la carte de tram... Sinon ce serait trois heures de transport par jour en partant à 6 heures et revenant à 20 heures, 200 euros mensuels avec beaucoup de fatigue à la clef et peu de temps pour travailler.

C'est déjà un effort financier pour moi puisque ça représente un très gros quart de mon revenu mensuel.  Si j'étais au SMIC, je ne pourrais même pas l'envisager.

Même topo pour aller en stage, pour aller en formation, pour aller au CIO etc ... on est coincé dans sa cambrousse.

Il y a Dylan qui a la trouille de prendre le bus, et Tiphaine qui à 20 ans n'a jamais vu la mer.
Marie Laetitia
Marie Laetitia
Bon génie

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par Marie Laetitia Jeu 28 Nov - 6:30
S'ils ont une vraie envie de faire une option précise, la route à faire suffit à les en empêcher.  Les parents n'ont pas le temps ni les moyens de les accompagner tous les jours, il n'y a pas toujours d'internat

Là où je suis, ce problème est déjà flagrant pour les élèves dès la 6e qui auraient besoin d'aller en SEGPA mais qui ne peuvent pas y aller, faute d'internat et de moyens de transport quotidiens*... (et du coup, comme ils ont refusé la SEGPA, ils n'ont pas d'AVS ni aucun droit à des aménagements)

* je précise: le seul moyen de transport possible les amènerait à un lycée de la grande ville. Départ en bus à 6h du matin, pour arriver à 8h au lycée où des minots de 11 ans seraient sensés faire seuls une demie-heure de marche, voir plus, dans la grande ville pour atteindre l'un des deux collèges où il y a une SEGPA... Retour le soir vers 20h à la maison, au mieux. En 6e ou en 5e.
C'est comme aller à mon collège à vélo, c'est pas impossible, c'est juste pas réaliste à moins de se retrouver en pénurie d'essence généralisée.


Dernière édition par Marie Laetitia le Jeu 28 Nov - 13:30, édité 1 fois

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
Verdurette
Verdurette
Modérateur

Loin des villes : une génération oubliée - Page 17 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Verdurette Jeu 28 Nov - 6:39
Exact, j'ai vu cela avec le fils de mon AVS (veuve avec deux enfants et beaucoup de problèmes financiers)  l'année dernière : on  lui a proposé de nouveau une SEGPA à Autun  (45 km, une petite heure de trajet par une départementale tortueuse), pas de transports, et la MDPH a refusé le taxi. Si elle l'emmène, elle ne peut plus travailler.
Elle avait déjà refusé cette SEGPA  parce qu'on l'obligeait à mettre son fils  en internat  pour l'année de 6ème (vous aimeriez vous séparer de votre fils de 11 ans, surtout s'il est perturbé et suicidaire, le papa s'étant lui-même suicidé?). 
Il a été exclu en mai dernier d'un premier collège lambda, faute d'un accompagnement adapté.
Résultat : retour dans un autre collège lambda, sans accompagnement pour la raison énoncée par Marie-Laetitia.

Il y a ici une liste d'attente faramineuse pour l'IME, la SEGPA, et aussi les orthophonistes (un an et demi d'attente minimum si on ne peut pas aller  à Grandeville, à 70 km.  1 h 30 aller et retour.  CAMSP et CMP débordés.

Dans la Drôme, je crois que 50% des élèves affectés en IME n'avaient pas de place à la dernière rentrée.
celitian
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par celitian Jeu 28 Nov - 8:18
Je ne comprends pas les messages d'@Elaina comme vous, elle explique juste que les personnes qui décident d'aller habiter à la campagne doivent bien avoir conscience que la vie quotidienne sera plus compliquée, surtout avec des enfants, elle ne parle pas des personnes y vivant depuis toujours.
Je suis par contre plus réservée sur le fait que ce choix soit totalement "libre" dans la mesure où c'est souvent la seule option pour devenir propriétaire de son logement et avoir un jardin.
J'ai des collègues ou membres de ma famille qui ont fait ce choix pour pouvoir acheter une maison plus grande (notamment en Seine et Marne, avec certaines personnes qui font entre 3h30 et 4h de trajet par jour pour aller au boulot, une folie sur la durée), certains le regrettent lorsque les enfants sont plus grands car les déplacements s'intensifient, et tout devient très compliqué (certains ont une voiture par membre de la famille...).

Pour les lotissements, il y a pire, certaines mairies construisent des logements sociaux dans des bleds où il n'y a rien, ni transport/travail/commerces...donc sans voiture, impossible de bosser.
mimile
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par mimile Jeu 28 Nov - 9:11
J'ai vu un bout du reportage, avec Typhaine qui a abandonné sa formation à cause des transports. Dans son cas, c'est le manque de places en internat le problème, non ?
Et puis le manque de transports efficaces, la fermeture des petites lignes de TER, c'est bien le problème du tout voiture. Et aussi le fait que les politiques sont pour beaucoup des hommes blancs d'un certain âge, donc des gens qui n'utilisent jamais les transports en commun ou le vélo. Au final, les personnes qui ne peuvent pas conduire (les jeunes notamment) se retrouvent pénalisés d'autant plus que la voiture est un moyen de déplacement très coûteux.

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Kimberlite
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par Kimberlite Jeu 28 Nov - 9:55
celitian a écrit:Pour les lotissements, il y a pire, certaines mairies construisent des logements sociaux dans des bleds où il n'y a rien, ni transport/travail/commerces...donc sans voiture, impossible de bosser.
Cas de la commune de mes parents, et de celle où habitait ma grand-mère. Les communes ont été fortement encouragées à construire des logements sociaux. C'est parfois une façon d'empêcher la fermeture des écoles, d'empêcher que des bâtiments terminent en ruines. Malheureusement, les communes et les habitants des dits logements se retrouvent souvent piégés (voir cette discussion au Sénat: https://www.senat.fr/questions/base/2009/qSEQ09080607S.html ).
Que faire? On manque de logements sociaux dans les villes... il serait logique que les territoires urbains participent au financement des logements dans des zones plus rurales et à leur désenclavement...

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par JEMS Jeu 28 Nov - 10:03
Et des transports ! Les vallées par chez nous deviennent des enclaves. Ma vallée n'a plus de gare. Il y a trois gros lycées pourtant. Mon lycée actuel recrute sur 150 communes. C'est énorme. Les jeunes font des heures et des heures de transports.
Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Jeu 28 Nov - 10:18
Elaïna a écrit:Et encore une fois, les pavillons qui poussent partout, c'est pas les plus pauvres qui s'y installent actuellement. Les plus pauvres restent souvent en ville, justement...

Bon. Je n'ai plus envie de débattre, en fait. Continuons à faire du déterminisme social pur et dur. Personne n'a le choix, jamais, ok, très bien. Continuons à ne pas voir que nos choix nous envoient dans le mur dans la joie et la bonne humeur. Oh les méchants bobos pétés de thunes (ah bah oui, d'ailleurs je dors dans une piscine de billets, onc'picsou c'est moi, c'est vrai quoi zut à la fin je suis au 6e échelon, à moi le pognon) ils se rendent pas compte.

Eh bien, oui et non. Oui, les plus pauvres restent en ville souvent, mais ce n'est pas que les riches qui s'intallent en périphérie, loin de là. A la périphérie des grandes agglomérations, c'est aussi souvent la petite classe moyenne, voire des gens modestes, qui s'installent dans les zones pavillonnaires : trop de thunes pour un HLM, pas assez pour beaucoup plus qu'un T2 en plein centre urbain avec 2 gamins. Après, il y entre aussi une part de choix, bien sûr : habiter dans le quartier "qui craint", s'entasser à quatre dans un petit appartement parce qu'on ne peut pas s'offrir mieux...ou s'éloigner pour espérer trouver un meilleur cadre de vie.

Et pour le centre de certaines villes moyennes, il faut aussi voir l'offre de logement : si on regarde le centre de certaines villes de province,  on remarque souvent qu'il y a nombre de maisons anciennes et vétustes. Combien d'argent faudrait-il investir pour les rénover, les réaménager ? Clairement, elles ne trouvent pas preneur. Ce qui n'aide pas à la survie des commerces de centre ville et donc baisse encore l’intérêt de s'y installer. Clairement, c'est un cercle vicieux. De plus en plus de communes s'attaquent au problème, mais on part souvent de loin...
Tu parles de choix, Elaïna, et oui, pour certains c'est un vrai choix et pas toujours judicieux, mais pour beaucoup c'est un choix guidé par la nécessité, donc très réduit.


Dernière édition par Dame Jouanne le Jeu 28 Nov - 13:34, édité 1 fois
pseudo-intello
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par pseudo-intello Jeu 28 Nov - 13:11
De toutes manières, Verdurette a posté une émission qui ne parle pas des lotissements péri-urbains. C'est dingue, tout de même, qu'on ne puisse pas parler de ça sans se faire renvoyer 1- les té-ci 2- le vélo pour tous tout le temps partout 3- les gens qui l'ont bien cherché parce qu'ils s'installent juste à côté d'une grosse ville dans leur villa piscine.

Dylan, il a pas de piscine. Je doute que ses parents ne soient en capacité e vendre leur maison (à qui ?) à un prix décents pour s'installer en ville, puisque je doute de son état et de son entretien (Dylan a du carton sur sa fenêtre, en guise de réparation).
De plus, la maman de Dylan, qui ne travaille pas, arrondit ses fins de mois l'été en bossant dans les vignes, ce qui est précisément rendu possible par le fait d'habiter au milieu des vignes en question. Dylan y travaille d'ailleurs aussi, à ce que j'ai compris.

Moi aussi, dans un premier temps, quand j'ai entendu Typhaine raconter qu'elle a arrêté de lycée parce qu'il fallait se lever trop tôt (c'est le quotidien de nombreux ados, pourtant), j'ai tiqué. Et puis, au fur et à mesure, on voit que la miss a sa scoliose, apparemment pas soignée, ce qui doit rendre les choses plus difficiles. Elle n'a jamais vu la mer, à 19 ans, jamais voyagé, n'a jamais pu aller voir ailleurs. Or, voyager, découvrir d'autres lieux, ça participe justement à renforcer des tas de choses importantes, comme la confiance en soi.

La jeune qui a quitté son apprentissage vit à la campagne et c'est cohérent par rapport à ses choix professionnels initiaux (travailler dans un haras), celle qui n'a pas Internet habite la campagne parce que son père y travaille (viticulteur, je crois). Doc ça va bien, à un moment, de culpabiliser sur des choix soi-disant irrationnels ou de confort...
Moonchild
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par Moonchild Jeu 28 Nov - 13:43
mimile a écrit:J'ai vu un bout du reportage, avec Typhaine qui a abandonné sa formation à cause des transports. Dans son cas, c'est le manque de places en internat le problème, non ?
Et puis le manque de transports efficaces, la fermeture des petites lignes de TER, c'est bien le problème du tout voiture. Et aussi le fait que les politiques sont pour beaucoup des hommes blancs d'un certain âge, donc des gens qui n'utilisent jamais les transports en commun ou le vélo. Au final, les personnes qui ne peuvent pas conduire (les jeunes notamment) se retrouvent pénalisés d'autant plus que la voiture est un moyen de déplacement très coûteux.


Après un passage sur les incomparables malheurs du 93 puis une séquence de radicalisation militantisme cycliste, nous avons maintenant droit à la dénonciation des méfaits des hommes blancs d'un certain âge qui, étant responsables d'à peu près tout et n'importe quoi, sont forcément impliqués dans les problèmes de la France périphérique.

Décidément, ce fil est riche en rebondissements.

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jésus
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par jésus Jeu 28 Nov - 13:46
La plupart des gens que je connais, après des études en ville, une fois la famille fondée ou en train de se fonder, partent à la campagne pour avoir un bon cadre pour les enfants et parce que le coût d'une maison dans une grande ville est très élevé. Et , une fois le travail stable trouvé, bien sûr.
C'est un choix, certes, mais en grande partie contraint. Mais qui n'est pas regretté.
Il faut être " riche" pour acheter un grand appartement en ville pour une famille , à même pas 30 ans, sans passer par les HLM et dans le quartier qui va bien.
Un prof débutant, avec un conjoint qui travaille, s'il veut se loger, avec un enfant ou plus, c'est logement social. C'est un choix. Alors qu'il pourrait avoir un pavillon en Seine-et-Marne , là où il a son poste...
Dame Jouanne
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par Dame Jouanne Jeu 28 Nov - 16:14
J'ai visionné hier le reportage en entier (la première fois, je m'étais arrêtée à Dylan).
Quand on écoute le témoignage de Clémence qui a réussi à entrer à SciencesPo, on retrouve le même type de propos que les jeunes qui viennent du 93 : fossé culturel. Mais les chiffres qui vont avec sont encore moins optimistes sur l'avenir des jeunes en milieu rural : ils sont 10% de plus à la campagne à suivre des filières courtes qu'en île de France.
La question de la mobilité est récurrente dans tout le reportage, et pas seulement pour Dylan : Tiphaine qui devait se lever à 5h00 et rentrer à 19h pour se rendre à son lycée (bon elle n'est pas un cas isolé et il y a un paquet d'ados dans la même situation), la jeune fille à qui son patron reproche des absences alors qu'il ne la payait pas et qu'elle ne pouvait plus payer le péage et l'essence, celle que ses parents emmènent tous les dimanches soirs à 200 km de chez elle à son internat et ramènent en fin de semaine car il n'y a plus de trains, ... La mobilité a toujours été un problème en campagne, mais la perte des services publics et des commerces a aggravé le phénomène.
Fesseur Pro
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par Fesseur Pro Jeu 28 Nov - 16:48
jésus a écrit:La plupart des gens que je connais, après des études en ville, une fois la famille fondée ou en train de se fonder, partent à la campagne pour avoir un bon cadre pour les enfants et parce que le coût d'une maison dans une grande ville est très élevé. Et , une fois le travail stable trouvé, bien sûr.
C'est un choix, certes, mais en grande partie contraint. Mais qui n'est pas regretté.
Il faut être " riche" pour acheter un grand appartement en ville pour une famille , à même pas 30 ans, sans passer par les HLM et dans le quartier qui va bien.
Un prof débutant, avec un conjoint qui travaille, s'il veut se loger, avec un enfant ou plus, c'est logement social. C'est un choix. Alors qu'il pourrait avoir un pavillon en Seine-et-Marne , là où il a son poste...
C'est le phénomène actuel de périurbanisation ou d'étalement urbain que connait la France.

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par Marie Laetitia Jeu 28 Nov - 17:20
Dame Jouanne a écrit:J'ai visionné hier le reportage en entier (la première fois, je m'étais arrêtée à Dylan).
Quand on écoute le témoignage de Clémence qui a réussi à entrer à SciencesPo, on retrouve le même type de propos que les jeunes qui viennent du 93 : fossé culturel. Mais les chiffres qui vont avec sont encore moins optimistes sur l'avenir des jeunes en milieu rural : ils sont 10% de plus à la campagne à suivre des filières courtes qu'en île de France.
La question de la mobilité est récurrente dans tout le reportage, et pas seulement pour Dylan : Tiphaine qui devait se lever à 5h00 et rentrer à 19h pour se rendre à son lycée (bon elle n'est pas un cas isolé et il y a un paquet d'ados dans la même situation), la jeune fille à qui son patron reproche des absences alors qu'il ne la payait pas et qu'elle ne pouvait plus payer le péage et l'essence, celle que ses parents emmènent tous les dimanches soirs à 200 km de chez elle à son internat et ramènent en fin de semaine car il n'y a plus de trains, ... La mobilité a toujours été un problème en campagne, mais la perte des services publics et des commerces a aggravé le phénomène.

En même temps, quand on considère que la campagne n'existe pas ou si peu, pourquoi dépenser pour elle?

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Si tu crois encore qu'il nous faut descendre dans le creux des rues pour monter au pouvoir, si tu crois encore au rêve du grand soir, et que nos ennemis, il faut aller les pendre... Aucun rêve, jamais, ne mérite une guerre. L'avenir dépend des révolutionnaires, mais se moque bien des petits révoltés. L'avenir ne veut ni feu ni sang ni guerre. Ne sois pas de ceux-là qui vont nous les donner (J. Brel, La Bastille)


Antigone, c'est la petite maigre qui est assise là-bas, et qui ne dit rien. Elle regarde droit devant elle. Elle pense. [...] Elle pense qu'elle va mourir, qu'elle est jeune et qu'elle aussi, elle aurait bien aimé vivre. Mais il n'y a rien à faire. Elle s'appelle Antigone et il va falloir qu'elle joue son rôle jusqu'au bout...


Et on ne dit pas "voir(e) même" mais "voire" ou "même".
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par Dame Jouanne Jeu 28 Nov - 17:54
Marie Laetitia a écrit:
Dame Jouanne a écrit:J'ai visionné hier le reportage en entier (la première fois, je m'étais arrêtée à Dylan).
Quand on écoute le témoignage de Clémence qui a réussi à entrer à SciencesPo, on retrouve le même type de propos que les jeunes qui viennent du 93 : fossé culturel. Mais les chiffres qui vont avec sont encore moins optimistes sur l'avenir des jeunes en milieu rural : ils sont 10% de plus à la campagne à suivre des filières courtes qu'en île de France.
La question de la mobilité est récurrente dans tout le reportage, et pas seulement pour Dylan : Tiphaine qui devait se lever à 5h00 et rentrer à 19h pour se rendre à son lycée (bon elle n'est pas un cas isolé et il y a un paquet d'ados dans la même situation), la jeune fille à qui son patron reproche des absences alors qu'il ne la payait pas et qu'elle ne pouvait plus payer le péage et l'essence, celle que ses parents emmènent tous les dimanches soirs à 200 km de chez elle à son internat et ramènent en fin de semaine car il n'y a plus de trains, ... La mobilité a toujours été un problème en campagne, mais la perte des services publics et des commerces a aggravé le phénomène.

En même temps, quand on considère que la campagne n'existe pas ou si peu, pourquoi dépenser pour elle?
Ben oui, ils sont peu nombreux, pourquoi s'en occuper?
Tristana
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par Tristana Jeu 28 Nov - 19:49
celitian a écrit:Je ne comprends pas les messages d'@Elaina comme vous, elle explique juste que les personnes qui décident d'aller habiter à la campagne doivent bien avoir conscience que la vie quotidienne sera plus compliquée, surtout avec des enfants, elle ne parle pas des personnes y vivant depuis toujours.
Je suis par contre plus réservée sur le fait que ce choix soit totalement "libre" dans la mesure où c'est souvent la seule option pour devenir propriétaire de son logement et avoir un jardin.
J'ai des collègues ou membres de ma famille qui ont fait ce choix pour pouvoir acheter une maison plus grande (notamment en Seine et Marne, avec certaines personnes qui font entre 3h30 et 4h de trajet par jour pour aller au boulot, une folie sur la durée), certains le regrettent lorsque les enfants sont plus grands car les déplacements s'intensifient, et tout devient très compliqué (certains ont une voiture par membre de la famille...).

Pour les lotissements, il y a pire, certaines mairies construisent des logements sociaux dans des bleds où il n'y a rien, ni transport/travail/commerces...donc sans voiture, impossible de bosser.

Le choix n'est pas libre puisqu'il y a une contrainte financière ; je connais aussi des gens qui ont fait le choix de renoncer à la maison avec jardin pour pouvoir continuer d'habiter près ou dans une grande ville, et pouvoir continuer à profiter des transports en commun, d'une offre culturelle intéressante, etc.
Il y a tout un tas de gens qui n'ont pas le choix et qui sont dans une forme d'immobilisme social qui peut être également géographique, mais il y a aussi tout un tas de gens pour qui réussir sa vie, c'est acheter une maison avec jardin. Personnellement, on peut continuer à me prendre pour une privilégiée parce que j'habite en ville, mais je ne serai jamais propriétaire d'une maison avec jardin — et je continuerai à prendre, tous les matins, le métro bondé et qui pue, là où ceux qui ont acheté leur maison sont tranquilles dans leur voiture.
Je ne dis pas que je suis à plaindre, je dis (pour faire écho aux propos ci-dessus ou à ceux d'Elaïna) que j'ai fait un choix. Celui d'un réseau de transport en commun dense (mais difficile à supporter), d'une offre culturelle foisonnante, d'opportunités professionnelles nombreuses ; effectivement, cela me coûte assez cher, et je ne pars pas beaucoup en vacances, et je vis dans un studio.

Au-delà de ces questions-là, qui me semblent légitimes malgré la levée de boucliers contre Elaïna, il me semble assez évident qu'on est quand même tous d'accord (enfin, moi, sale urbaine bobo, je le suis) pour développer davantage les transports en commun, et notamment le train qui a été réduit à peau de chagrin (je serais même pour qu'on réhabilite les intercités, les TGV n'ayant eu pour effet que de faire exploser les prix des billets de train), et les services publics en général pour que tout le monde puisse bénéficier des services nécessaires à son épanouissement, à sa santé, etc.

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Verdurette
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par Verdurette Jeu 28 Nov - 20:50
Pourrait-on enfin revenir au sujet, c'est à dire à des jeunes qui n'ont précisément PAS  le choix, et dont les parents ne l'ont pas forcément eu non plus.
Le train n'est plus forcément la solution, car en deçà d'un certain nombre de voyageurs c'est un gouffre financier. Et des TER vides, curieusement, j'en vois aussi passer! Ce qui veut dire que les lignes et/ou les horaires sont mal étudiés; En revanche, le car, qui est un moyen de transport collectif souple,  devrait être redéployé, car il permet un maillage plus fin. on pourrait associer le principe des sites de covoiturage pour recenser les besoins et utiliser des véhicules collectifs de taille adaptée au nombre prévu. C'est prévu dans certaines communautés de communes pour les anciens, il faudrait plutôt  le prévoir à l'échelle régionale ou départementale pour les jeunes.
(Pourquoi pas la communauté de communes, je prends un exemple : mon conjoint est aveugle, il n'a plus aucun transport collectif à sa disposition dans son village. Il peut toutefois recourir à un service de transport adapté de sa communauté de commune, mais s'il veut aller à la gare ... elle est située dans la communauté de communes voisine, donc c'est mort !!)
Dalva
Dalva
Vénérable

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par Dalva Jeu 28 Nov - 21:09
Tristana, tu veux dire que tu as pu choisir ton lieu d'affectation, et que si tu avais deux enfants, le studio ça irait encore bien ? Et si ton premier poste avait été dans un village à 25 bornes de Bar-le-Duc ?
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Rosanette
Esprit éclairé

Loin des villes : une génération oubliée - Page 17 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Rosanette Jeu 28 Nov - 21:18
Verdurette a écrit:Pourrait-on enfin revenir au sujet, c'est à dire à des jeunes qui n'ont précisément PAS  le choix, et dont les parents ne l'ont pas forcément eu non plus.
Le train n'est plus forcément la solution, car en deçà d'un certain nombre de voyageurs c'est un gouffre financier. Et des TER vides, curieusement, j'en vois aussi passer! Ce qui veut dire que les lignes et/ou les horaires sont mal étudiés; En revanche, le car, qui est un moyen de transport collectif souple,  devrait être redéployé, car il permet un maillage plus fin. on pourrait associer le principe des sites de covoiturage pour recenser les besoins et utiliser des véhicules collectifs de taille adaptée au nombre prévu. C'est prévu dans certaines communautés de communes pour les anciens, il faudrait plutôt  le prévoir à l'échelle régionale ou départementale pour les jeunes.
(Pourquoi pas la communauté de communes, je prends un exemple : mon conjoint est aveugle, il n'a plus aucun transport collectif à sa disposition dans son village. Il peut toutefois recourir à un service de transport adapté de sa communauté de commune, mais s'il veut aller à la gare ... elle est située dans la communauté de communes voisine, donc c'est mort !!)

Le car est plus polluant, et potentiellement plus accidentogène que le train, sans compter le fait qu'il peut également se retrouvé coincé dans un flot de circulation (même dans un territoire peu dense) ou sur des routes peu adaptées.

Les TER vides doivent interroger et on ne peut pas conclure trop vite que les horaires sont mal adaptés ; parfois, on oublie juste qu'avec un système voiture tant promu et assimilé, on n'accepte plus la simple idée d'horaires un minimum contraints qui ne s'adaptent pas sur-mesure à notre mode de vie, pas plus qu'on accepte l'idée de marcher/pédaler 20 minutes pour arriver à ladite gare (là où la voiture permet a priori d'aller où on veut quand on veut) ; même quand le train présente des avantages par ailleurs (moins de stress sur le trajet, davantage de sécurité, possibilité de faire autre chose que conduire).
Jenny
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Loin des villes : une génération oubliée - Page 17 Empty Re: Loin des villes : une génération oubliée

par Jenny Jeu 28 Nov - 21:28
Dalva a écrit:Tristana, tu veux dire que tu as pu choisir ton lieu d'affectation, et que si tu avais deux enfants, le studio ça irait encore bien ? Et si ton premier poste avait été dans un village à 25 bornes de Bar-le-Duc ?

Je suis comme Tristana.
Je n’aurais pas passé le concours si je n’avais pas été sûre de rester en RP et d’avoir Paris rapidement.
Kimberlite
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par Kimberlite Jeu 28 Nov - 21:33
Je répète ce que je disais avant: on s'acharne à trouver tous les maux aux ruraux, à les confondre avec d'autres populations, à minimiser leurs problèmes, à jalouser leurs "avantages" (la "jolie" campagne, les prix moins chers...), à considérer que, de toute façon, c'est de leur faute, à considérer que c'est à eux de s'organiser et financer leurs choix "anti-écolo", pas au reste de la société, et on finit par dire qu'il y a de toute façon plus grave et plus pauvre.
C'est assez effarant, je trouve.

On pourrait transposer ça sans problème à ce qu'on peut avoir comme discours sur, par exemple, les habitants pauvres d'un pays africain:
"quand même, dans ce pays, ils sont moins malheureux que dans cet autre pays, hein! Alors, de quoi se plaint-on?
"Quand même, les sud-africains (alors qu'on parle, par exemple, de la Namibie...), ils ne sont pas si malheureux, et puis ils polluent, et puis...
"Quand même, de quoi ils se plaignent, ils ont la nature, le soleil... c'est un choix, alors qu'en Europe, il y a la grisaille, les prix sont chers..."
"Quand même, si ça va mal, c'est parce qu'il y a de la corruption, il n'ont qu'à faire le ménage. Puis s'ils fondaient de vraies associations, s'ils se prenaient en main, se mettaient à la permaculture, ça irait mieux!'
"Puis, franchement, c'est facile à dire qu'ils sont plus écolos que les riches: regardez les vieilles voitures qu'ils ont et tout ce plastique qui traîne... c'est honteux."
'Et regardez, en Somalie, ils meurent de faim plus que dans ce pays, les statistiques le disent, alors ils ne sont pas si pauvres. Personnellement, je connais plein de Namibiens très riches..."


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par henriette Jeu 28 Nov - 21:35
Rosanette a écrit:
Verdurette a écrit:Pourrait-on enfin revenir au sujet, c'est à dire à des jeunes qui n'ont précisément PAS  le choix, et dont les parents ne l'ont pas forcément eu non plus.
Le train n'est plus forcément la solution, car en deçà d'un certain nombre de voyageurs c'est un gouffre financier. Et des TER vides, curieusement, j'en vois aussi passer! Ce qui veut dire que les lignes et/ou les horaires sont mal étudiés; En revanche, le car, qui est un moyen de transport collectif souple,  devrait être redéployé, car il permet un maillage plus fin. on pourrait associer le principe des sites de covoiturage pour recenser les besoins et utiliser des véhicules collectifs de taille adaptée au nombre prévu. C'est prévu dans certaines communautés de communes pour les anciens, il faudrait plutôt  le prévoir à l'échelle régionale ou départementale pour les jeunes.
(Pourquoi pas la communauté de communes, je prends un exemple : mon conjoint est aveugle, il n'a plus aucun transport collectif à sa disposition dans son village. Il peut toutefois recourir à un service de transport adapté de sa communauté de commune, mais s'il veut aller à la gare ... elle est située dans la communauté de communes voisine, donc c'est mort !!)

Le car est plus polluant, et potentiellement plus accidentogène que le train, sans compter le fait qu'il peut également se retrouvé coincé dans un flot de circulation (même dans un territoire peu dense) ou sur des routes peu adaptées.

Les TER vides doivent interroger et on ne peut pas conclure trop vite que les horaires sont mal adaptés ; parfois, on oublie juste qu'avec un système voiture tant promu et assimilé, on n'accepte plus la simple idée d'horaires un minimum contraints qui ne s'adaptent pas sur-mesure à notre mode de vie, pas plus qu'on accepte l'idée de marcher/pédaler 20 minutes pour arriver à ladite gare (là où la voiture permet a priori d'aller où on veut quand on veut) ; même quand le train présente des avantages par ailleurs (moins de stress sur le trajet, davantage de sécurité, possibilité de faire autre chose que conduire).
Mon village n'a jamais eu de gare. Aucun des villages autour de chez moi qui en avait une ne l'a encore. Elles ont toutes fermé il y a très longtemps Heureusement qu'il y a des cars.

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par Verdurette Jeu 28 Nov - 21:49
Un car avec 20 personnes dedans pollue moins que 20 voitures, non ?  Et il est plus utile  qu'un car vide.

Je prends un exemple :
Je veux être à l'IUT à Dijon à 7 h 55 pour les cours.
Pas de train ... le 1er (qui part à 6 h 22) arrive en gare de Dijon à 7 h 48, le temps de prendre le tram, c'est mort.


Tu veux partir de Génelard  (71) pour aller à Paris ?  Tu as une seule possibilité : tu prends le train à 19 h 16 , tu arrives à Montchanin à 19 h 46, tu attends 53 minutes, tu prends un car pour aller à la gare TGV du Creusot, et là tu arrives à Paris à 22 h 37, en espérant trouver un pont sous lequel dormir avant ton rendez-vous du lendemain.
En vélo, c'est un peu loin, tout de même. on peut demander à un pote de voue emmener en voiture mais quelle horreur ! ça pollue.

t'as raison, les campagnards sont vraiment difficiles, et pas bien courageux.

Je vais être d'une vulgarité qui ne m'est pas coutumière : Rosanette, tu me gonfles.
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Rosanette
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par Rosanette Jeu 28 Nov - 22:19
Mais les cars circulent aussi parfois à vide, ce n'est pas forcément moins cher à faire tourner (ça ne dépend pas des mêmes collectivités), surtout quand on veut un minimum de cousu-main.


Verdurette, je ne sais pas si tu parles d'étudiants ou de profs, mais on peut quand même s'interroger sur le fait de n'avoir aucune solution alternative au fait de faire quotidiennement un trajet équivalent à 1h30 de train* (soit un Blois-Paris), a fortiori (dans le cas d'un étudiant) pour faire des études type DUT qui donnent moins facilement la possibilité d'avoir un boulot à côté pour envisager de se loger en cas de ressources faibles du foyer.

Habiter chez des retraités, dégoter une chambre étudiante, ça me paraît être un investissement plus valable que de faire autant de route par jour (ce qui a un prix aussi, on l'a suffisamment rappelé dernièrement).

*1h30 en RER, même avec des horaires plus développés, et sans compter le temps d'arriver jusqu'à la gare et le lieu d'arrivée, ça commence à piquer aussi, même pour des Franciliens. Mais en voiture aussi ça pique.


Dernière édition par Rosanette le Jeu 28 Nov - 22:22, édité 1 fois
Vincent35
Vincent35
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par Vincent35 Jeu 28 Nov - 22:21
Je ne suis pas sûr que faire 260km aller retour par jour pour aller travailler soit très fréquent (vu le coût ce serait d'ailleurs infaisable pour quelqu'un avec un salaire proche du SMIC).

Forcément dans ces circonstances exceptionnelles il y a très peu de solutions de transport.

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