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- Clecle78Bon génie
C'est une obligation mais si elle n'est pas faisable elle ne sera pas réalisée et nous le savons parfaitement.. Nous avons le pouvoir de peser sur une décision aussi absurde que nocive.
Tant mieux pour toi si tu es capable de faire 24textes et d'obéir à ces injonctions contradictoires qui commandent de faire 24 textes et sans bâchoter s'il vous plaît. Tu as le parfait profil du prof rêvé par nos autorités. Quand aux procédures je n'y crois pas une seconde , sans quoi nous serions un paquet au tribunal.
Tant mieux pour toi si tu es capable de faire 24textes et d'obéir à ces injonctions contradictoires qui commandent de faire 24 textes et sans bâchoter s'il vous plaît. Tu as le parfait profil du prof rêvé par nos autorités. Quand aux procédures je n'y crois pas une seconde , sans quoi nous serions un paquet au tribunal.
- liroxNiveau 6
Ernst a écrit:De mon côté, l'IA-IPR en charge de ma zone a été très clair : les 24 textes abordés en explication linéaire sont une obligation. Il me semble également que la formulation du programme ne souffre aucune ambiguïté. Nous avons relayé la même information auprès des collègues des différents établissements.
Qu'on puisse douter de cette obligation me laisse perplexe.
Cela dit, je comprends tout à fait qu'on puisse trouver cela excessif. L'argument d'une analyse rapide, se voulant rassurant, semble plutôt une caution au travail bâclé. Se dédouaner en se fondant sur la durée de l'exposé (8 min.) est un peu démagogique : avant la réforme, l'exposé était de 10 min. (lecture comprise) et on ne nous a jamais demandé de faire des séances de lectures analytiques rapides (2 heures) ; bien au contraire, nous étions cordialement invités à une construction collective du sens, en interaction avec les élèves, pratique aujourd'hui caduque. Sans oublier les nécessaires notions de stylistique ou de grammaire (voire d'orthographe...) que chaque texte est l'occasion d'aborder, prolongeant la durée de chaque "séance".
Pédagogiquement, c'est peut-être un choix discutable, mais cela reste une obligation. Ne pas faire le nombre de textes indiqué, c'est prendre le risque d'un parent procédurier en cas de mauvaise note à l'examen, ou d'un autre incident de ce genre.
Je pense que notre désarroi ira en s'amenuisant, une fois que l'exercice de l'étude linéaire nous sera devenu plus familier. Et tant pis pour l'étude approfondie d'un (beau) texte, elle sera réservée aux (rares) entraînements au commentaire...
On ne doute pas de l'obligation, on doute de sa faisabilité.
La durée de l'exposé n'est pas de 8 minutes.
Avant la réforme on était nombreux à ne pas faire le nombre indiqué et il ne s'est jamais rien passé.
A la session de juin j'ai eu une liste où tous les textes faisaient plus de 100 lignes: je suis prête à parier que le collègue n'a rien eu non plus, à part un rappel des consignes concernant la longueur.
Faut arrêter d'être de bons petits soldats. La lourdeur du mammouth est en notre faveur.
- VivivavaNiveau 10
D'accord avec Clecle78 et lirox.
Nous savons bien que des inspections veulent que nous respections le BO coûte que coûte. Mais quand on ne peut pas, on ne peut pas et je ne vais pas me tuer au travail si tuer mes élèves au travail pour cela.
Il faut distinguer ce que croient pouvoir dire les personnes qui ne sont pas en classe et ce qui se passe sur le terrain.
Le gavage est contre-productif, il est pour le moins curieux que ces personnes qui veulent retrouver de bons littéraires dans leurs groupes (en CPGE ou en fac de lettres) ne s'en rendent pas compte.
Nous sommes nombreux à tenter de continuer à mettre toute notre passion dans l'étude des oeuvres, à être venus aux études littéraires par goût pour les explications de texte, mais c'est de plus en plus difficile d'emmener avec nous des élèves.
@Ernst : le BO ne mentionne aucun minutage, sinon que l'élève doit tenir 12 minutes pour la lecture, l'explication et la question de grammaire. Il n'est pas écrit (comme dans une version non amendée) un minutage de 2+8+2. Très peu d'élèves arriveront à tenir plus de 30 secondes sur une analyse grammaticale. Il faut donc une explication un peu nourrie. A titre personnel, je préfère interroger des élèves qui expliquent correctement 20 ou 12 textes, plutôt qu'ils soient complètement vagues sur 24 ou 16.
Mais c'est sûr qu'en haut c'est plus facile de nous demander une extrême indulgence si la quantité de travail demandée est insupportable que si elle est raisonnable (c'est pour cela aussi qu'on ne se presse pas de nous informer sur les attendus réels des épreuves comme la dissertation).
Par ailleurs, je commence à en avoir assez du sous-entendu selon lequel nous passerions trop de temps sur les textes parce que nous les décortiquerions trop. Ce n'est pas ce qui se passe : une partie des élèves français n'entrave rien à l'écriture des textes et le temps que nous y consacrons vient du fait que nous cherchons à nous assurer qu'ils comprennent le sens littéral. Nous sommes loin de chercher à épuiser le sens du texte par la recherche de quantité de remarques, mais cherchons plutôt à faire que les élèves dépassent le problème de compréhension, condition première pour trouver intéressants les textes (cela ne va pas toujours de soi, je pense aux élèves de STMG en particulier).
Enfin, vraiment, c'est n'importe quoi de vouloir faire croire que des parents nous attaqueraient parce que leur enfant n'a pas le bon nombre de textes alors que ce que voient les parents en ce moment, ce sont des enfants très fatigués par le travail à fournir.
Là aussi, j'en ai assez de ces gens qui sont toujours en train de nous faire peur en nous disant que les parents portent plainte contre les profs de français. Je ne connais pas d'autres matières où on sert ce discours en réunion d'entente. Et je connais des gens au SIEC qui me disent qu'il n'y a que très peu de contestation des notes, et encore moins en français (alors que pour les oraux de l'option histoire des arts, j'en ai eu parfois connaissance).
Nous savons bien que des inspections veulent que nous respections le BO coûte que coûte. Mais quand on ne peut pas, on ne peut pas et je ne vais pas me tuer au travail si tuer mes élèves au travail pour cela.
Il faut distinguer ce que croient pouvoir dire les personnes qui ne sont pas en classe et ce qui se passe sur le terrain.
Le gavage est contre-productif, il est pour le moins curieux que ces personnes qui veulent retrouver de bons littéraires dans leurs groupes (en CPGE ou en fac de lettres) ne s'en rendent pas compte.
Nous sommes nombreux à tenter de continuer à mettre toute notre passion dans l'étude des oeuvres, à être venus aux études littéraires par goût pour les explications de texte, mais c'est de plus en plus difficile d'emmener avec nous des élèves.
@Ernst : le BO ne mentionne aucun minutage, sinon que l'élève doit tenir 12 minutes pour la lecture, l'explication et la question de grammaire. Il n'est pas écrit (comme dans une version non amendée) un minutage de 2+8+2. Très peu d'élèves arriveront à tenir plus de 30 secondes sur une analyse grammaticale. Il faut donc une explication un peu nourrie. A titre personnel, je préfère interroger des élèves qui expliquent correctement 20 ou 12 textes, plutôt qu'ils soient complètement vagues sur 24 ou 16.
Mais c'est sûr qu'en haut c'est plus facile de nous demander une extrême indulgence si la quantité de travail demandée est insupportable que si elle est raisonnable (c'est pour cela aussi qu'on ne se presse pas de nous informer sur les attendus réels des épreuves comme la dissertation).
Par ailleurs, je commence à en avoir assez du sous-entendu selon lequel nous passerions trop de temps sur les textes parce que nous les décortiquerions trop. Ce n'est pas ce qui se passe : une partie des élèves français n'entrave rien à l'écriture des textes et le temps que nous y consacrons vient du fait que nous cherchons à nous assurer qu'ils comprennent le sens littéral. Nous sommes loin de chercher à épuiser le sens du texte par la recherche de quantité de remarques, mais cherchons plutôt à faire que les élèves dépassent le problème de compréhension, condition première pour trouver intéressants les textes (cela ne va pas toujours de soi, je pense aux élèves de STMG en particulier).
Enfin, vraiment, c'est n'importe quoi de vouloir faire croire que des parents nous attaqueraient parce que leur enfant n'a pas le bon nombre de textes alors que ce que voient les parents en ce moment, ce sont des enfants très fatigués par le travail à fournir.
Là aussi, j'en ai assez de ces gens qui sont toujours en train de nous faire peur en nous disant que les parents portent plainte contre les profs de français. Je ne connais pas d'autres matières où on sert ce discours en réunion d'entente. Et je connais des gens au SIEC qui me disent qu'il n'y a que très peu de contestation des notes, et encore moins en français (alors que pour les oraux de l'option histoire des arts, j'en ai eu parfois connaissance).
- sifiÉrudit
Je me demande vraiment qui seraient les parents qui viendraient se plaindre parce que leurs enfants ont moins de textes à apprendre, donc moins de chances de se planter...
- VatrouchkaNiveau 9
Dans mon lycée, les parents se plaignaient des listes trop courtes. On ne doute pas un seul instant qu’ils viendront nous chercher des poux pour 23 textes au lieu de 24. On est un lycée fast-food...
- VivivavaNiveau 10
Même dans ce nouveau contexte où leurs enfants doivent beaucoup travailler pour les spécialités et les E3C dès la première ?
Cela dit je te crois bien car il y a des parents parfois curieux ; dans mon lycée c'est l'inverse, les parents se plaignaient d'un collègue qui fournissait toutes ses lectures analytiques en photocopies. Il arrivait à faire beaucoup plus de textes que nous, mais les parents n'étaient pas contents que leurs enfants doivent se débrouiller seuls avec ces photocopies.
Mais ces parents n'ont jamais osé attaquer en justice qui que ce soit pour ce motif.
Cela dit je te crois bien car il y a des parents parfois curieux ; dans mon lycée c'est l'inverse, les parents se plaignaient d'un collègue qui fournissait toutes ses lectures analytiques en photocopies. Il arrivait à faire beaucoup plus de textes que nous, mais les parents n'étaient pas contents que leurs enfants doivent se débrouiller seuls avec ces photocopies.
Mais ces parents n'ont jamais osé attaquer en justice qui que ce soit pour ce motif.
- sifiÉrudit
Franchement?
Si les parents râlent, je colle des photocopies, et qu'ils se débrouillent avec. Point.
J'ai informé les élèves de la situation: je leur ai dit qu'on viserait "entre 20 et 24 textes". Je leur ai promis que s'il reste du temps en fin d'année, nous ajouterons les textes manquants. Ce qui n'a pas eu l'air de les réjouir outre mesure.
Si les parents râlent, je colle des photocopies, et qu'ils se débrouillent avec. Point.
J'ai informé les élèves de la situation: je leur ai dit qu'on viserait "entre 20 et 24 textes". Je leur ai promis que s'il reste du temps en fin d'année, nous ajouterons les textes manquants. Ce qui n'a pas eu l'air de les réjouir outre mesure.
- Écusette de NoireuilEsprit éclairé
Ne nous laissons pas intimider.
On peut certainement appliquer les "méthodes " qui semblent
suggérées par certains IPR... (et en contradiction avec ce qui était préconisé avant par les mêmes !)
À condition de ne pas me soucier des élèves, moi aussi je peux finir le programme !
Je pense qu'il est dans l'intérêt des élèves de massivement refuser ce gavage quitte à être en dehors des clous, pour peut-être parvenir à obtenir des aménagements de ce programme délirant.
On peut certainement appliquer les "méthodes " qui semblent
suggérées par certains IPR... (et en contradiction avec ce qui était préconisé avant par les mêmes !)
À condition de ne pas me soucier des élèves, moi aussi je peux finir le programme !
Je pense qu'il est dans l'intérêt des élèves de massivement refuser ce gavage quitte à être en dehors des clous, pour peut-être parvenir à obtenir des aménagements de ce programme délirant.
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" Celui qui ne lit pas ne vit qu'une seule vie " (Umberto Eco )
- roxanneOracle
Ce qui est curieux c'est qu'avec l'ancienne mouture pour l'oral il y avait aussi des textes officiels notamment sur le nombre d'OI et de cursives. Or, un certain nombre de listes étaient plus que légères sur le sujet .J'ai vu des listes de S avec deux livres sur l'année, des groupements sans liens. Et ça, ça passait crème. Le seul truc qui intéressait l'IPR en fin d'année à l'harmonisation c'est qu'on soit dans la bonne fourchette de notes, il venait relever les compteurs. Et là, le même va venir menacer pour 23 textes au lieu de 24??
- KilmenyEmpereur
Mes élèves ont découvert une vertu insoupçonnée des 24 textes : "mais madame, avec 24 textes, on ne pourra pas tout apprendre par coeur; il va falloir qu'on soit capable d'analyser nous-mêmes !"
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- IphigénieProphète
Oui!
Et comme dans tout programme il y a le but à atteindre et la réalité: autant il serait malhonnête de partir la tête en avant en se disant : « j’en ferai 15 et basta » autant il serait absurde d’en faire 24 avec une classe qui ne peut pas suivre: en toutes choses il faut raison garder, me semble-t-il : l’impossible est impossible de toute façon....bref comme avant quoi....
Et comme dans tout programme il y a le but à atteindre et la réalité: autant il serait malhonnête de partir la tête en avant en se disant : « j’en ferai 15 et basta » autant il serait absurde d’en faire 24 avec une classe qui ne peut pas suivre: en toutes choses il faut raison garder, me semble-t-il : l’impossible est impossible de toute façon....bref comme avant quoi....
- VivivavaNiveau 10
Justement, la décision de ne faire que 5 textes par objet d'étude n'est venue qu'après avoir constaté que la commande de 24 textes n'allait pas pouvoir tenir face à la réalité des classes (mi-octobre pour mon équipe, qui s'est aperçue qu'elle risquait de faire passer à la trappe un objet d'étude à la fin de l'année). Réduire la liste à 20 ou 12 ne peut se faire que si cela correspond à la fois à une réalité des classes et à la réduction d'horaires ; dans un bon lycée qui bénéficierait d'horaires n'ayant pas subi d'amoindrissement, c'est moins envisageable. Si ensuite des collègues en profitent pour réduire encore plus leur liste, je ne pense pas que cette décision les protège (l'IPR qui déclare accepter d'ôter un texte par parcours précise aussi que ne faire que la moitié des textes est totalement exclu) et ce sont plutôt ces collègues qui peuvent avoir des soucis (ou pas - personnellement je n'ai jamais vu une sanction sur des listes étiques).
@roxanne : il est possible que les IPR se soient fait sermonner par l'IG pour leur trop grande mansuétude. Mais de là à retourner autant leur veste et à obliger à l'impossible…
@roxanne : il est possible que les IPR se soient fait sermonner par l'IG pour leur trop grande mansuétude. Mais de là à retourner autant leur veste et à obliger à l'impossible…
- Vautrin84Niveau 10
J'ai trié les descriptifs pendant quelques années. Eh bien, je peux vous dire que bien peu nombreux étaient les descriptifs de L avec deux OI pour les réécritures + un GT, une OI + un GT pour l'Humanisme, plus tous les autres OE... et personne ne venait rien dire !
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15e année dans l'EN !
- Spoiler:
- - 2023/2024 (T12) : 1 6e + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2022/2023 (T11) : 1 groupe de 6e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e/5e/4e/3e [+ 1 stagiaire]
- 2021/2022 (T10) : 1 4e (PP) + 2 3e + section Histoire des Arts 6e/5e/4e [+ 2 étudiants stagiaires]
- 2020/2021 (T9) : 1 5e + 2 3e (PP) + section Histoire des Arts 6e & 5e [+ 1 stagiaire]
- 2019/2020 (T8) : 2 groupes de 6e (PP) + 2 4e + section Histoire des Arts 6e [+ 1 stagiaire]
- 2018/2019 (T7) : 2 groupes de 6e + 2 3e (PP) + UPE2A
- 2017/2018 (T6) : 1 5e + 2 4e + 1 3e (PP)
- 2016/2017 (T5) : 2 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2015/2016 (T4) : 1 6e + 1 4e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2014/2015 (T3) : 1 6e + 1 5e + 2 3e (PP) [+ 1 EAP]
- 2013/2014 (T2) : 1 6e (PP) + 2 4e + 1 3e
- 2012/2013 (T1) : 2 5e + 2 3e
- 2011/2012 (stagiaire) : 2 5e + 2 4e
- 2009/2011 (AP Lettres) : 2de + 1re ES/L/S + Tle L
- trompettemarineMonarque
C'est vrai, mais le B.O. ne donnait pas de nombre officiel. C'est là que tout change. Une fourchette aurait été la bienvenue (de 20 à 24 textes par exemple) pour faire face aux impondérables (encore plus nombreux puisque nous sommes appelés en stage plus souvent cette année) et surtout pour tenir compte du niveau de la classe.
En revanche, je suis heureuse de voir disparaître les listes à 9 textes + un film par objet d'étude en guise de "lecture cursive" (cas extrême).
Ce qui n'est pas juste, c'est que ces élèves de première n'auront pas été préparés par leur classe de seconde. La moindre des choses serait d'accorder quelques aménagements (plutôt que de nous demander d'être bienveillantissimes).
En revanche, je suis heureuse de voir disparaître les listes à 9 textes + un film par objet d'étude en guise de "lecture cursive" (cas extrême).
Ce qui n'est pas juste, c'est que ces élèves de première n'auront pas été préparés par leur classe de seconde. La moindre des choses serait d'accorder quelques aménagements (plutôt que de nous demander d'être bienveillantissimes).
- OxfordNeoprof expérimenté
L'ipéhère a parlé : on a le droit de "supprimer" 4 études linéaires.
Ben voilà, suffisait de le dire
Ben voilà, suffisait de le dire
_________________
Tutti i ghjorna si n'impara.
- OxfordNeoprof expérimenté
Quelle que soit la série.
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Tutti i ghjorna si n'impara.
- ysabelDevin
Oxford a écrit:L'ipéhère a parlé : on a le droit de "supprimer" 4 études linéaires.
Ben voilà, suffisait de le dire
Quelle académie ?
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« vous qui entrez, laissez toute espérance ». Dante
« Il vaut mieux n’avoir rien promis que promettre sans accomplir » (L’Ecclésiaste)
- IphigénieProphète
leshipeheres remplacent avantageusement les pythies pour la clarté de leurs discours: deus dixit romanos hostes vincereOxford a écrit:L'ipéhère a parlé : on a le droit de "supprimer" 4 études linéaires.
Ben voilà, suffisait de le dire
- liroxNiveau 6
Ici académie de Lyon. La réunion avec les IPR n'est prévue que mercredi prochain (eh oui, on n'est pas pressés) donc j'en saurai plus aussi.
- DorineHabitué du forum
Le discours varie selon les académies mais aussi selon les IPR de la même académie. Bref, c'est toujours le flou. On attend une décision commune, nationale qui ne viendra peut-être jamais. Si on doit faire moins d'EL, il vaut mieux le savoir suffisamment tôt pour éviter de faire les 3 premiers objets d'étude avec 6 EL et le dernier avec 2. J'exagère mais à peine. De toute façon pour le premier OE, c'est trop tard, on est tous à 6 pour les séries générales, non?
- *Ombre*Grand sage
Près de chez moi, des professeurs ont refusé officiellement de présenter les 25 textes demandés et adressé à l'inspection le courrier suivant.
Je ne souscris pas personnellement à tout ce qui y est dit, mais ces collègues ont au moins le mérite de dire haut et fort certains problèmes.
Je ne souscris pas personnellement à tout ce qui y est dit, mais ces collègues ont au moins le mérite de dire haut et fort certains problèmes.
Madame,
Par la présente, nous souhaitons vous adresser nos ressentis suite à votre dernière intervention face à notre équipe de Lettres le 14 octobre dernier.
Cette « formation » de deux heures seulement, en réalité une simple rencontre, ne nous a pas paru, loin s’en faut, suffisante pour faire le tour de la masse indigeste, ambiguë et difficilement lisible des instructions officielles, deux heures très insuffisantes pour partager avec vous nos doléances, incompréhensions, souffrances face à la complexité des objectifs et à la surcharge de travail qui nous sont soudainement imposées. Au sortir de cette rencontre, nous nous sommes donc retrouvés avec le sentiment d’avoir été, certes, informés, mais pas suffisamment écoutés, et la désagréable impression que ce mode de rencontre ne le permettait pas.
Permettez que les professeurs de lettres que nous sommes prennent quelques minutes pour vous exprimer par écrit ce que nous aurions aimé avoir le temps de faire à l'oral.
À notre perplexité face à la matière officielle émaillée d'approximations, de préconisations contradictoires ou sibyllines, de formules multiples du type « le professeur pourra », « vous pouvez »..., la réponse la plus pertinente s'est bornée à un : « tout est dans les programmes, il faut lire les programmes » (manière presque élégante de sous-entendre que nous aurions fait l'économie de cette lecture avant de vous interpeller sur nos difficultés). Programmes tellement clairs d'ailleurs que, de votre propre aveu, ils sont sujets à des interprétations différentes et circonstanciées selon les académies.
Nous arrivons à la fin du premier trimestre et nous sommes toujours dans le flou quant au contenu et aux critères d’évaluation de l'examen pour lequel nous préparons nos élèves. Nous n'avons d'ailleurs pu obtenir de vous aucune réponse sur la nouvelle matière HLP pour laquelle la première épreuve est néanmoins prévue au mois d’avril. Le temps de formation était écoulé, ce qui peut être vu comme une illustration de la situation que nous vivons presque quotidiennement dans nos cours.
Nous sommes, par ailleurs, sidérés par la rapidité de la mise en place des programmes sur deux niveaux en même temps, ce qui ne nous permet ni d'y faire face correctement en terme de charge de travail ni d'y préparer convenablement nos élèves. Ce dernier point au moins devrait alerter notre ministre, (nous avons compris depuis longtemps que dans un ministère qui n'a même pas de médecine du travail, le bien-être des personnels n'est pas la priorité) : les élèves de premières n'ont qu'une année pour préparer la fameuse question de grammaire et les méthodes différentes préconisées pour l'explication linéaire, la dissertation sur œuvre, la contraction de texte. Vitesse ou précipitation?
Le nouveau programme de 1ère concentre l’essentiel de nos doléances avec ses œuvres et parcours imposés, renouvelables par moitié chaque année ! Quelles implications énormes ! Nous ne digérons pas la négation de notre liberté pédagogique, de notre bonheur d’enseigner, de composer des progressions à l’aune de nos esprits et de nos appétences (dont les neurosciences, tant vantées rue de Grenelle, montrent le rôle qu’elles jouent dans les apprentissages). Que dire de nos compétences de professionnels ? Celles qui nous permettent de juger du niveau et des besoins d’une classe et d’adapter son programme en conséquence, de le revoir au fil de l’année selon la progression ou les difficultés de nos élèves. Au lieu de cela, nous voilà obligés de plaquer un enseignement identique à tous les élèves, indépendamment de leurs profils, leurs niveaux, leurs envies. Cela constitue pour nous une négation de notre qualification et de notre expérience, une méconnaissance totale de la réalité du métier de professeur. Il faudrait parler ici aussi de la réalité du niveau des élèves : les instances qui élaborent les programmes refusent-elles de se confronter au niveau réel de leur expression écrite ? Ce n’est pas en alourdissant les demandes et les attentes (plus de livres à lire, plus de textes à traiter, ajout de la question de grammaire) tout en baissant les dotations horaires et en garnissant de plus en plus les classes que ce niveau risque de remonter. Et que dire des épreuves elles-mêmes qui favorisent bachotage et psittacisme (que le projet initial de réforme entendait, intelligemment, bannir de l’exposé oral) : les discussions menant à ces arbitrages ont dû être très intéressantes à suivre mais la cohérence de ces derniers demeure bien mystérieuse à ceux qui ont pour mission de les mettre en œuvre en direction de ceux à qui elles sont censées profiter.
Ceci nous amène à un autre objet d’achoppement, de révolte même : le sacrifice éhonté des filières technologiques. Un programme encore plus lourd pour ces classes avec un nouvel exercice pour le bac qu’ils n’ont jamais pratiqué (puisqu’ils ont « vécu » l’ancienne seconde) et une heure en moins encore ! Comment aider ces élèves pour beaucoup fragiles ou en difficulté (raison importante de leur présence dans ces filières) en ne les accueillant plus que deux heures en classe entière, à 35 élèves, et une heure en demi-classe, par semaine ? Comment peut-on même répondre simplement à leurs questions, à leurs angoisses et assumer néanmoins le programme dans ces conditions ? Sans doute cette « formation » nous en a-t-elle donné l’exemple : pas le temps, au pas de charge, avec le conseil de lire « les cours que nous vous donnons tout faits ». À la différence qu’ils ne sont pas ce public poli et soumis que vous avez eu en face de vous et que de leur abandon naît le chaos dans nos classes.
Nous terminerons cette lettre, qui pourrait être si longue, par la mention de notre charge de travail qui devient intenable, même plus contextualisée à l’adoption d’un nouveau programme mais qui sera renouvelée à la même cadence, chaque année, et ce, jusqu’à notre retraite toujours repoussée, retraite visiblement même pas méritée puisqu’elle va être indexée sur notre salaire de jeune enseignant. Un découragement profond nous mine tous et une souffrance de plus en plus prégnante au cœur de notre travail nous pousse individuellement à chercher des solutions de survie : démission, demande de disponibilité, arrêts maladie, mise à temps partiel. Nous attirons votre attention sur ce dernier point : une partie de notre équipe a fait ce choix pour avoir une charge de travail acceptable, au prix du sacrifice d’un salaire décent. Et on nous impose maintenant deux heures supplémentaires ? Sachant que cela signifiera pour beaucoup une classe supplémentaire et donc des heures de préparation, de corrections en plus. Doit-on chiffrer le nombre d’heures, de jours, que signifie un paquet de 35 copies type bac en lettres ? Doit-on chiffrer le travail que représente la préparation des oraux ? Des oraux blancs pour lesquels notre établissement nous annonce qu’il ne pourra sans doute pas payer toutes les heures, qu’il faudra « faire des arbitrages » ?
Nous ne pouvons compenser par toujours plus de travail les coupes budgétaires et surtout nous ne le voulons plus. Notre équipe est exsangue et ne sait combien de temps encore elle relèvera le gant (de plomb !) avec panache.
Cette réforme fixe des objectifs impossibles à atteindre avec ses programmes surchargés, voire inadaptés au profil des élèves, le sacrifice de la filière technologique. Elle met aussi en œuvre la perte de sens de notre métier d'enseignants, impuissants à lutter contre le déterminisme social de nos élèves, mettant en œuvre des programmes qui ne prennent pas en compte leur hétérogénéité. Cela génère une véritable souffrance au travail qui ne peut être ignorée et doit être prise en compte par l'institution.
Cette lettre, nous en avons bien conscience, ne changera rien. Nous ne surestimons ni votre pouvoir ni le nôtre. Elle est un signal d’alarme et notre façon de résister à l’absurde, de soulager (un tout petit peu) notre conscience professionnelle. Nous ne pouvons plus rester silencieux.
Nous vous prions d’agréer, Madame l’Inspectrice, l’expression de nos salutations désemparées.
- KilmenyEmpereur
25 textes ????
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
- stenchMonarque
*Ombre* a écrit:Près de chez moi, des professeurs ont refusé officiellement de présenter les 25 textes demandés et adressé à l'inspection le courrier suivant.
Je ne souscris pas personnellement à tout ce qui y est dit, mais ces collègues ont au moins le mérite de dire haut et fort certains problèmes.
Un découragement profond nous mine tous et une souffrance de plus en plus prégnante au cœur de notre travail nous pousse individuellement à chercher des solutions de survie : démission, demande de disponibilité, arrêts maladie, mise à temps partiel. Nous attirons votre attention sur ce dernier point : une partie de notre équipe a fait ce choix pour avoir une charge de travail acceptable, au prix du sacrifice d’un salaire décent.
Je souscris mot pour mot à cette lettre, en particulier, bien entendu, à ce que je quote, étant passé moi-même du temps partiel au congé maladie puis à la dispo.
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"Nous ne défendons pas la nature, nous sommes la nature qui se défend." Yannis Youlountas
"Ils veulent dessiner l'apartheid, on dessinera le maquis."
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