- BaldredSage
Nous non, la justice semble en savoir assez.Tate a écrit:Baldred a écrit:Tate a écrit:Verdurette a écrit:Exactement, un enseignant harceleur est un enseignant qui humilie systématiquement le(s) même(s) élève(s) en présence de ses camarades, leur parle mal, d'une façon qui n'est ni pédagogique, ni digne d'un adulte responsable d'élèves.
Certains professeurs abusent de leur position et se comportent fort mal avec certains jeunes, souvent avec des élèves en difficulté timides et qui n'ont pas de répondant, ils ne s'y risqueraient sans doute pas avec des petits caïds. Comment accepter qu'un professeur dise à une élève "T'as une mauvaise note en maths, normal, t'es blonde! " (c'est du vécu avec la fille d'une amie). Il peut arriver qu'on s'énerve, on est humain, mais c'est ponctuel. Quand ça devient systématique, c'est du harcèlement.
Se faire reprocher du "harcèlement" quand on est exigeant ou qu'on met de mauvaises notes, c'est abusif, mais malheureusement, un(e)enseignant(e) peut aussi être pédophile, violeur, voleur, auteur de violences intrafamiliales, manipulateur ou harceleur (d'élève ou d'autres adultes)... Il y a forcément chez les enseignants un pourcentage de gens "malfaisants" analogue à celui de la société dans son ensemble. C'est donc une infime minorité, mais ça existe, et il faut qu'on cesse d'être la deuxième Grande Muette après l'armée, si on veut rester crédible.
Cela me fait penser à ce qui m'est arrivé dernièrement : PP d'une classe difficile l'an dernier, je me suis donné du mal pour faire fonctionner la classe.
Rentrée de septembre, des anciens élèves de cette classe font circuler des rumeurs à mon sujet et disent à mes nouveaux élèves : ‘‘ ah, vous avez Tate , vous allez en ch..''. Un parent d'élève d'un de mes anciens élèves me critique pendant une réunion animée par la PP. J'apprends ensuite de la part des élèves qui etaient présents à cette réunion que des mensonges auraient été proférés à mon encontre. La PP aurait même répondu aux parents d'élèves qu'il faut faire bloc contre moi. Des rumeurs non fondées remontent même en conseil de classe. Un vrai délire...
S'il y avait eu un suicide dans cette classe, la direction m'aurait-elle soutenu ? Aurais-je été le harceleur ?
Ayant moi-même déjà subi le comportement d'un harceleur, il me semble judicieux de ne pas tirer de conclusions hâtives.
Que veux-tu dire ? Que la justice tire dans ce cas des conclusions hâtives ?
On ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Peut-être devons nous la laisser tirer ses conclusions avant de les trouver hâtives a priori puisqu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé.
- TateNiveau 6
Baldred a écrit:Nous non, la justice semble en savoir assez.Tate a écrit:Baldred a écrit:Tate a écrit:
Cela me fait penser à ce qui m'est arrivé dernièrement : PP d'une classe difficile l'an dernier, je me suis donné du mal pour faire fonctionner la classe.
Rentrée de septembre, des anciens élèves de cette classe font circuler des rumeurs à mon sujet et disent à mes nouveaux élèves : ‘‘ ah, vous avez Tate , vous allez en ch..''. Un parent d'élève d'un de mes anciens élèves me critique pendant une réunion animée par la PP. J'apprends ensuite de la part des élèves qui etaient présents à cette réunion que des mensonges auraient été proférés à mon encontre. La PP aurait même répondu aux parents d'élèves qu'il faut faire bloc contre moi. Des rumeurs non fondées remontent même en conseil de classe. Un vrai délire...
S'il y avait eu un suicide dans cette classe, la direction m'aurait-elle soutenu ? Aurais-je été le harceleur ?
Ayant moi-même déjà subi le comportement d'un harceleur, il me semble judicieux de ne pas tirer de conclusions hâtives.
Que veux-tu dire ? Que la justice tire dans ce cas des conclusions hâtives ?
On ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Peut-être devons nous la laisser tirer ses conclusions avant de les trouver hâtives a priori puisqu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Puisque vous semblez en savoir autant que la justice, on n'en parle plus.
Bonne soirée.
- BaldredSage
Tate a écrit:Baldred a écrit:Nous non, la justice semble en savoir assez.Tate a écrit:Baldred a écrit:
Que veux-tu dire ? Que la justice tire dans ce cas des conclusions hâtives ?
On ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Peut-être devons nous la laisser tirer ses conclusions avant de les trouver hâtives a priori puisqu'on ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Puisque vous semblez en savoir autant que la justice, on n'en parle plus.
Bonne soirée.
Je respecte ta décision, n'en parle plus.
- olive27400Niveau 8
Non, la justice n'en sait rien puisqu'elle n'est pas rendue.
Le procureur propose de poursuivre l'enseignante. Il y a des éléments à charge mais l'enseignante pourra se défendre.
La présomption d'innocence n'est pas que pour les politiques et/ou agresseurs sexuels.
Le procureur propose de poursuivre l'enseignante. Il y a des éléments à charge mais l'enseignante pourra se défendre.
La présomption d'innocence n'est pas que pour les politiques et/ou agresseurs sexuels.
- ElyasEsprit sacré
olive27400 a écrit:Non, la justice n'en sait rien puisqu'elle n'est pas rendue.
Le procureur propose de poursuivre l'enseignante. Il y a des éléments à charge mais l'enseignante pourra se défendre.
La présomption d'innocence n'est pas que pour les politiques et/ou agresseurs sexuels.
Il y a des façons de dire les mêmes choses sans donner l'impression qu'on essaie de cacher les problèmes. Les éléments factuels sont terriblement nombreux et effarants.
Je rappellerai aussi que l'EN a déjà fait son enquête et que de nombreuses personnes ont dû professionnellement rendre des comptes et que la transaction judiciaire veut dire beaucoup.
- roxanneOracle
Surtout que ça reste extrêmement rare que ça aille si loin, notamment l'obligation de soins.
- JennyMédiateur
Entièrement d’accord avec toi, Elyas.
C’est rarissime, il est évident que le dossier est loin d’être vide. Mais effectivement, il faut laisser la justice faire son travail.
C’est rarissime, il est évident que le dossier est loin d’être vide. Mais effectivement, il faut laisser la justice faire son travail.
- BaldredSage
olive27400 a écrit:Non, la justice n'en sait rien puisqu'elle n'est pas rendue.
Le procureur propose de poursuivre l'enseignante. Il y a des éléments à charge mais l'enseignante pourra se défendre.
La présomption d'innocence n'est pas que pour les politiques et/ou agresseurs sexuels.
Pas compris le sens de ton intervention.
Si, la Justice en sait assez pour déclencher un procès.
En effet, il y aura comme dans tout procès une accusation et une défense, c'est un scoop?
En effet la présomption d'innocence s'applique à tout le monde.
Et ?
Pour dire les choses clairement :
Un fil sur ce sujet dans un forum professionnel est légitime.
Il ne s'agit pas de juger à la place des juges, mais de s'informer.
La justice ne propose pas un procès sans avoir un certain nombre d'éléments sur la nécessité qu'un tel procès se tienne.
Le fait qu'une enseignante soit mise en cause n'en fait a priori ni une coupable obligée, ni une innocente par nature
Présumée innocente, un procès permettra de mettre en lumière les responsabilités.
Au delà de ce cas, la question du traitement du harcèlement, de notre responsabilité de profs peut être abordée sans juger ni condamner d'avance cette enseignante.
Qu'est-ce qui gène ?
- epekeina.tes.ousiasModérateur
On ne peut pas préjuger du résultat du procès s'il se tient. Mais en l'état, si l'on considère les mesures prises par l'EN (la transaction sur l'indemnisation date d'il y a 2/3 ans) et le réquisitoire du parquet de Pontoise qui demande un procès en correctionnelle dont la presse a eu connaissance, dire qu'on ne sait strictement rien n'est guère possible. Les extraits qui en sont donnés dans l'article du Monde cité plus haut, s'ils en reflètent bien le contenu, sont accablants. Les faits rapportés par cet article, s'ils sont avérés et si leur imputation est correcte, sont au minimum moralement inadmissibles et insupportables.
Reste à ne pas présager de la culpabilité, car c'est autre chose, et à attendre le procès et les recensions que l'on en aura : là, on saura peut-être exactement de quoi il retourne, et si condamnation il y a, on sera fixé.
Reste à ne pas présager de la culpabilité, car c'est autre chose, et à attendre le procès et les recensions que l'on en aura : là, on saura peut-être exactement de quoi il retourne, et si condamnation il y a, on sera fixé.
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Si tu vales valeo.
- GanbatteHabitué du forum
La présomption d'innocence est un principe du système judiciaire, qui pose une forme de traitement de la personne accusée avant décision, y compris lorsque des faits sont établis. La question qui est posée n'est pas sur les faits, mais sur ce qu'en fait la Justice.
Ce n'est certainement pas un principe qui remet en cause la matérialité des faits "jusqu'à preuve du contraire" (s'il y a procès ce n'est pas juste sur une suspicion), et encore moins qui nous interdit, en tant que professionnels, d'avoir un avis sur ce qu'il s'est passé.
Même principe en tant que citoyen, si la Justice ne prend pas une décision forte vis à vis des actes d'un politique, ou conclut sur rien, je peux tout de même affirmer que je ne voterai pas ou plus pour cette personne.
Ce n'est certainement pas un principe qui remet en cause la matérialité des faits "jusqu'à preuve du contraire" (s'il y a procès ce n'est pas juste sur une suspicion), et encore moins qui nous interdit, en tant que professionnels, d'avoir un avis sur ce qu'il s'est passé.
Même principe en tant que citoyen, si la Justice ne prend pas une décision forte vis à vis des actes d'un politique, ou conclut sur rien, je peux tout de même affirmer que je ne voterai pas ou plus pour cette personne.
- olive27400Niveau 8
Rien ne gêne mais pour informer, il faut être précis.
Pour le moment, le procureur (une personne) demande à la chambre d'instruction la tenue d'un procès contre 3 accusés : correctionnelle et juge des enfants selon l'âge.
Le procès n'est pas encore confirmé puisque la décision du procès n'est pas prise.
De plus, s'il y a condamnation de l'enseignante, il me semble qu'il manque pas mal de monde sur le banc des accusés : CDE, IPR... si son comportement était signalé et connu.
Quant au comportement de l'administration, n'est-ce pas un moment de stopper la chaîne de responsabilité ? Une faute professionnelle n'est pas forcément une faute pénale.
Cette affaire va cependant sûrement avoir des effets sur les prises en charge de tels cas. Plus de vie de classe seul en cas de tel problème, transmission immédiate à Phare.... Les collègues se protégeront et ils auront raison. Mais l'effet pervers sera l'embolie de Phare.
On constate par exemple dans l'Eure avec la mise en examen de 2 enseignants suite à l'absence de signalement pour des enfants battus ayant conduit à un décès. Eh bien, les IP ont monté en flèche et le procureur a demandé aux profs de faire prendre de discernement...
Pour le moment, le procureur (une personne) demande à la chambre d'instruction la tenue d'un procès contre 3 accusés : correctionnelle et juge des enfants selon l'âge.
Le procès n'est pas encore confirmé puisque la décision du procès n'est pas prise.
De plus, s'il y a condamnation de l'enseignante, il me semble qu'il manque pas mal de monde sur le banc des accusés : CDE, IPR... si son comportement était signalé et connu.
Quant au comportement de l'administration, n'est-ce pas un moment de stopper la chaîne de responsabilité ? Une faute professionnelle n'est pas forcément une faute pénale.
Cette affaire va cependant sûrement avoir des effets sur les prises en charge de tels cas. Plus de vie de classe seul en cas de tel problème, transmission immédiate à Phare.... Les collègues se protégeront et ils auront raison. Mais l'effet pervers sera l'embolie de Phare.
On constate par exemple dans l'Eure avec la mise en examen de 2 enseignants suite à l'absence de signalement pour des enfants battus ayant conduit à un décès. Eh bien, les IP ont monté en flèche et le procureur a demandé aux profs de faire prendre de discernement...
- JennyMédiateur
Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
- OxfordNeoprof expérimenté
Baldred a écrit:Jacq a écrit:
Pour la partie soulignée, ce n'est pas à nous de prendre la décision de faire une heure de vie de classe, surtout menée par nous-mêmes et dans les conditions décrites (toute la classe, l'élève présente). C'est trop dangereux justement, même avec la plus grande bienveillance et la meilleure attention ou volonté.
Cela a pourtant été fait à une certaine époque où la "confrontation" de la victime et des harceleurs était considérée comme une manière de régler le problème par quelques apprentis sorciers.
J'ai croisé en début de carrière quelques profs " démiurges" de "bonne volonté" qui considéraient avoir bien agi quand ils n'entendaient plus parler de rien.
Le problème ici, c'est que la "bonne volonté" de cette enseignante ne paraît pas très évidente...
Le CE m'avait demandé de le faire en tant que PP de 2de, j'avais été outrée et avait refusé...le confinement m'a sauvée et a permis à mon élève d'aller mieux.
_________________
Tutti i ghjorna si n'impara.
- epekeina.tes.ousiasModérateur
Jenny a écrit:Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
Si (j'ai bien dit “si”) il y avait procès puis condamnation alors qu'il n'y avait ni preuve ni matière, on comprendrait que les collègues ne veuillent plus en entendre parler ni y toucher de près ou de loin, et se contentent de faire un signalement.
Mais s'il y avait matière, puis des preuves établies dans un débat et condamnation, ce serait totalement irrationnel.
Mais l'irrationalité, chez les gens, ne peut pas d'emblée être exclue — j'ai même l'impression qu'elle est assez fréquente.
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Si tu vales valeo.
- GanbatteHabitué du forum
Jenny a écrit:Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
D'expérience, signaler des actes d'un enseignant, si graves soient-ils, c'est se heurter à une muraille d'une verticalité effroyable : s'il est bien sûr nécessaire et même fondamental que le Droit et l'action syndicale protègent d'éventuels abus, la moindre faille, la moindre imprécision et la procédure est par terre. Même quand les faits sont étayés, inattaquables, quand les écrits sont impeccables, la virulence de la défense est à couper le souffle, et s'étend bien au delà de la procédure - parce que faire un signalement, c'est s'exposer sans coup férir à du harcèlement syndical, et de manière durable. Je me suis déjà entendu dire, de vive voix les yeux dans les yeux et la porte fermée, "on sait que c'est grave, que c'est inacceptable, mais de toute façon on va vous le faire payer, par principe."
Alors dans l'affaire dont on parle, je ne sais pas ce qui a été signalé ou pas, qui a fait son travail et qui ne l'a pas fait : mais si jamais je ne l'encouragerai, je comprends que des collègues fassent parfois preuve d'attentisme voire de lâcheté, parce que ça coûte très cher, et qu'il faut être absolument sûr de son coup.
- JennyMédiateur
Je le sais bien.
Mais c'est justement un vrai problème...
Mais c'est justement un vrai problème...
- Vieux_MongolFidèle du forum
Ganbatte a écrit:Jenny a écrit:Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
D'expérience, signaler des actes d'un enseignant, si graves soient-ils, c'est se heurter à une muraille d'une verticalité effroyable : s'il est bien sûr nécessaire et même fondamental que le Droit et l'action syndicale protègent d'éventuels abus, la moindre faille, la moindre imprécision et la procédure est par terre. Même quand les faits sont étayés, inattaquables, quand les écrits sont impeccables, la virulence de la défense est à couper le souffle, et s'étend bien au delà de la procédure - parce que faire un signalement, c'est s'exposer sans coup férir à du harcèlement syndical, et de manière durable. Je me suis déjà entendu dire, de vive voix les yeux dans les yeux et la porte fermée, "on sait que c'est grave, que c'est inacceptable, mais de toute façon on va vous le faire payer, par principe."
Alors dans l'affaire dont on parle, je ne sais pas ce qui a été signalé ou pas, qui a fait son travail et qui ne l'a pas fait : mais si jamais je ne l'encouragerai, je comprends que des collègues fassent parfois preuve d'attentisme voire de lâcheté, parce que ça coûte très cher, et qu'il faut être absolument sûr de son coup.
Attention tout de même. Ce n'est absolument pas la même approche dans la section syndicale de mon lycée par exemple.
- JacqGuide spirituel
Vieux_Mongol a écrit:Ganbatte a écrit:Jenny a écrit:Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
D'expérience, signaler des actes d'un enseignant, si graves soient-ils, c'est se heurter à une muraille d'une verticalité effroyable : s'il est bien sûr nécessaire et même fondamental que le Droit et l'action syndicale protègent d'éventuels abus, la moindre faille, la moindre imprécision et la procédure est par terre. Même quand les faits sont étayés, inattaquables, quand les écrits sont impeccables, la virulence de la défense est à couper le souffle, et s'étend bien au delà de la procédure - parce que faire un signalement, c'est s'exposer sans coup férir à du harcèlement syndical, et de manière durable. Je me suis déjà entendu dire, de vive voix les yeux dans les yeux et la porte fermée, "on sait que c'est grave, que c'est inacceptable, mais de toute façon on va vous le faire payer, par principe."
Alors dans l'affaire dont on parle, je ne sais pas ce qui a été signalé ou pas, qui a fait son travail et qui ne l'a pas fait : mais si jamais je ne l'encouragerai, je comprends que des collègues fassent parfois preuve d'attentisme voire de lâcheté, parce que ça coûte très cher, et qu'il faut être absolument sûr de son coup.
Attention tout de même. Ce n'est absolument pas la même approche dans la section syndicale de mon lycée par exemple.
J'hésitais à écrire qu'il ne faut pas généraliser et caricaturer à sens unique, car on pourrait le faire dans l'autre sens où la caricature généralisée pourrait nous amener à nous confronter alors qu'il n'y a pas lieu d'être.
Comme l'écrit Vieux_Mongol ces situations caricaturales ne sont pas le cas partout, et c'est valable dans le sens inverse. Et la protection à tout prix de l'indéfendable on peut le retrouver dans l'autre sens.
La ligne dans ma section départementale n'est pas (plus, eh oui, faut le dire), la défense à tout prix. De même dans mon lycée, on ne défend pas à tout prix, mais nous avons à nous défendre car malheureusement on ne trouve (depuis quelques années) que des attaques où on appuie sur les plus faibles. C'est peut-être aussi cette "peur" ("crainte" ? quel mot employer) qu'évoque Ganbatte qui pousse à cette attitude, à force de vouloir se couvrir.
Il m'est arrivé (il y a quelques années) d'accompagner un collègue le demandant à un entretien qui s'annonçait à coup sûr plutôt houleux avec les chefs et d'en ressortir estomaqué par la défense du collègue. Quand j'ai vu ensuite les camarades de mon établissement et eu au téléphone les camarades départementaux, j'ai indiqué que c'était indéfendable (les collègues départementaux avaient d'ailleurs senti la chose, sans être sur place, nous étions sur la même longueur d'onde). Il y a peu nous avions un contractuel totalement cintré, et nous ne pouvions le défendre (sauf un collègue qui continue, par principe, confirmant ce qu'écrivait Ganbatte). Mais non, il y a des choses indéfendables mais il y a de l'autre côté aussi des attitudes inacceptables dans la façon d'attaquer les gens. Et pour en revenir au premier exemple d'accompagnement que j'ai cité, finalement la direction était contente que j'ai accompagné le collègue car, je pense qu'il croyait que je n'allais pas mentir, ils étaient contents d'avoir un témoin de l'entretien qui soit extérieur à la direction pour limiter les propos délirants que tenait en salle des prof le collègue à la suite de chacun des entretiens (c'était le troisième je crois).
Ce qui me gène un peu dans l'affaire dont nous parlons, sans pouvoir juger, c'est l'empressement de l'EN à négocier. Si la collègue est coupable, qu'elle soit jugée coupable, mais elle n'est pas seule dans l'établissement (collègues, quelque soit le statut). Nous n'en savons rien pour l'instant, mais le CPE n'était pas au courant ? les collègues ? les PERDIRs ? les assistant de vie sco ? Et je ne veux pas dédouaner la collègue, je ne connais pas l'affaire, mais cette attitude de l'EN m'étonne.
- BaldredSage
olive27400 a écrit:Rien ne gêne mais pour informer, il faut être précis.
Pour le moment, le procureur (une personne) demande à la chambre d'instruction la tenue d'un procès contre 3 accusés : correctionnelle et juge des enfants selon l'âge.
Le procès n'est pas encore confirmé puisque la décision du procès n'est pas prise.
De plus, s'il y a condamnation de l'enseignante, il me semble qu'il manque pas mal de monde sur le banc des accusés : CDE, IPR... si son comportement était signalé et connu.
Quant au comportement de l'administration, n'est-ce pas un moment de stopper la chaîne de responsabilité ? Une faute professionnelle n'est pas forcément une faute pénale.
Cette affaire va cependant sûrement avoir des effets sur les prises en charge de tels cas. Plus de vie de classe seul en cas de tel problème, transmission immédiate à Phare.... Les collègues se protégeront et ils auront raison. Mais l'effet pervers sera l'embolie de Phare.
On constate par exemple dans l'Eure avec la mise en examen de 2 enseignants suite à l'absence de signalement pour des enfants battus ayant conduit à un décès. Eh bien, les IP ont monté en flèche et le procureur a demandé aux profs de faire prendre de discernement...
Merci de ta réponse.
Pour informer, il faut en effet être le plus précis possible, aussi ai-je cité l'article d'un journal en général bien informé, sans crier haro sur le baudet.
En revanche, tu introduis pas mal de subjectivité en supposant sa culpabilité et en désignant quelques coupables ( aussi coupables qu'elle ? Plus ?)
Concernant la prise en charge du harcèlement, j'ose espérer que les cas ne sont plus traités en heure de vie de classe et que les signalements à Phare sont déjà une procédure installée. Quant au risque d'embolie c'est une étrange prédiction. Dans mon collège, pas d'embolie depuis deux ans que Phare existe. Si le protocole mérite d'être évalué et d'évoluer, c'est une avancée considérable.
On parle de morts d'enfants. Pas de vagues ?
La vérité, là comme ailleurs, est sans doute difficile à établir, la chaine des responsabilités également. Il serait selon toi illégitime d'en parler ici ?
Au moment où cette partie de la population dont nous nous occupons ne va pas bien, il est sans doute primordial de regarder comment nous pouvons agir ou réagir. (https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/25/idees-suicidaires-les-jeunes-desormais-plus-touches-que-la-population-generale-un-mal-aux-causes-profondes_6218442_3224.html )
- MathadorEmpereur
#pasdevague, une fois de plus.Jacq a écrit:Ce qui me gène un peu dans l'affaire dont nous parlons, sans pouvoir juger, c'est l'empressement de l'EN à négocier. Si la collègue est coupable, qu'elle soit jugée coupable, mais elle n'est pas seule dans l'établissement (collègues, quelque soit le statut). Nous n'en savons rien pour l'instant, mais le CPE n'était pas au courant ? les collègues ? les PERDIRs ? les assistant de vie sco ? Et je ne veux pas dédouaner la collègue, je ne connais pas l'affaire, mais cette attitude de l'EN m'étonne.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- GanbatteHabitué du forum
Jacq a écrit:Vieux_Mongol a écrit:Ganbatte a écrit:Jenny a écrit:Agir au moins à deux en cas de harcèlement me semble être du bon sens.
Tu as une source pour la réaction du procureur ?
On prend quand même deux affaires qui ont conduit à des morts d'enfants et où il y a pu avoir des fautes professionnelles majeures pour dire que ça risque de conduire à agir en équipe (quel drame) ou à trop de signalements ? J'avoue que je suis mal à l'aise. Ca revient à dire qu'il ne faut pas remettre en cause des enseignants même quand ils dérapent...
D'expérience, signaler des actes d'un enseignant, si graves soient-ils, c'est se heurter à une muraille d'une verticalité effroyable : s'il est bien sûr nécessaire et même fondamental que le Droit et l'action syndicale protègent d'éventuels abus, la moindre faille, la moindre imprécision et la procédure est par terre. Même quand les faits sont étayés, inattaquables, quand les écrits sont impeccables, la virulence de la défense est à couper le souffle, et s'étend bien au delà de la procédure - parce que faire un signalement, c'est s'exposer sans coup férir à du harcèlement syndical, et de manière durable. Je me suis déjà entendu dire, de vive voix les yeux dans les yeux et la porte fermée, "on sait que c'est grave, que c'est inacceptable, mais de toute façon on va vous le faire payer, par principe."
Alors dans l'affaire dont on parle, je ne sais pas ce qui a été signalé ou pas, qui a fait son travail et qui ne l'a pas fait : mais si jamais je ne l'encouragerai, je comprends que des collègues fassent parfois preuve d'attentisme voire de lâcheté, parce que ça coûte très cher, et qu'il faut être absolument sûr de son coup.
Attention tout de même. Ce n'est absolument pas la même approche dans la section syndicale de mon lycée par exemple.
J'hésitais à écrire qu'il ne faut pas généraliser et caricaturer à sens unique, car on pourrait le faire dans l'autre sens où la caricature généralisée pourrait nous amener à nous confronter alors qu'il n'y a pas lieu d'être.
Comme l'écrit Vieux_Mongol ces situations caricaturales ne sont pas le cas partout, et c'est valable dans le sens inverse. Et la protection à tout prix de l'indéfendable on peut le retrouver dans l'autre sens.
La ligne dans ma section départementale n'est pas (plus, eh oui, faut le dire), la défense à tout prix. De même dans mon lycée, on ne défend pas à tout prix, mais nous avons à nous défendre car malheureusement on ne trouve (depuis quelques années) que des attaques où on appuie sur les plus faibles. C'est peut-être aussi cette "peur" ("crainte" ? quel mot employer) qu'évoque Ganbatte qui pousse à cette attitude, à force de vouloir se couvrir.
Il m'est arrivé (il y a quelques années) d'accompagner un collègue le demandant à un entretien qui s'annonçait à coup sûr plutôt houleux avec les chefs et d'en ressortir estomaqué par la défense du collègue. Quand j'ai vu ensuite les camarades de mon établissement et eu au téléphone les camarades départementaux, j'ai indiqué que c'était indéfendable (les collègues départementaux avaient d'ailleurs senti la chose, sans être sur place, nous étions sur la même longueur d'onde). Il y a peu nous avions un contractuel totalement cintré, et nous ne pouvions le défendre (sauf un collègue qui continue, par principe, confirmant ce qu'écrivait Ganbatte). Mais non, il y a des choses indéfendables mais il y a de l'autre côté aussi des attitudes inacceptables dans la façon d'attaquer les gens. Et pour en revenir au premier exemple d'accompagnement que j'ai cité, finalement la direction était contente que j'ai accompagné le collègue car, je pense qu'il croyait que je n'allais pas mentir, ils étaient contents d'avoir un témoin de l'entretien qui soit extérieur à la direction pour limiter les propos délirants que tenait en salle des prof le collègue à la suite de chacun des entretiens (c'était le troisième je crois).
Ce qui me gène un peu dans l'affaire dont nous parlons, sans pouvoir juger, c'est l'empressement de l'EN à négocier. Si la collègue est coupable, qu'elle soit jugée coupable, mais elle n'est pas seule dans l'établissement (collègues, quelque soit le statut). Nous n'en savons rien pour l'instant, mais le CPE n'était pas au courant ? les collègues ? les PERDIRs ? les assistant de vie sco ? Et je ne veux pas dédouaner la collègue, je ne connais pas l'affaire, mais cette attitude de l'EN m'étonne.
Je comprends tout à fait, j'ai énoncé ce problème récurrent (défendre l'indéfendable, et le faire payer) comme une généralité alors qu'heureusement, ce n'est pas systématique : j'ai déjà eu aussi des entretiens de recadrage où la personne concernée était accompagnée, et où son accompagnateur même la coupait pour dire "tu ne peux pas parler comme ça, ce que tu as fait c'est pas possible tu es en tort," et où son rôle était de s'assurer que le dialogue soit respectueux, proportionné, et surtout permette une sortie de crise. Et c'est beaucoup plus sain pour tout le monde.
J'espère que ça changera, que ces attitudes négatives que j'ai décrites se raréfieront, parce qu'elles sont toxiques, nuisent aux métiers, et parfois, laissent perdurer des situations qui peuvent déboucher sur un drame.
Encore une fois, je ne sais pas si ça s'applique à l'affaire épouvantable du sujet, c'est une considération générale pour expliquer que, parfois, on ne signale pas ou qu'un signalement reste lettre morte.
- ElaïnaDevin
olive27400 a écrit:
Cette affaire va cependant sûrement avoir des effets sur les prises en charge de tels cas. Plus de vie de classe seul en cas de tel problème, transmission immédiate à Phare.... Les collègues se protégeront et ils auront raison. Mais l'effet pervers sera l'embolie de Phare.
On constate par exemple dans l'Eure avec la mise en examen de 2 enseignants suite à l'absence de signalement pour des enfants battus ayant conduit à un décès. Eh bien, les IP ont monté en flèche et le procureur a demandé aux profs de faire prendre de discernement...
Oh. My. God.
Les enseignants vont devoir arrêter de se prendre pour un mélange de Viktor Novak et de l'inspecteur Harry.
PHARE va être utilisé.
Oh. My. God. It is terribeul.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- epekeina.tes.ousiasModérateur
Disons Candice Renoir et l'Inspecteur Derrick, à la rigueur.
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Si tu vales valeo.
- roxanneOracle
On peut peut-être éviter d'ironiser sur ce sujet. Quant à Phare, je suis en train de me former et je trouve ça très très lourd. Je comprends l'idée du protocole mais trop de protocole et de parapluies ouverts, ce n'est pas forcément mieux. Enfin, je verrai à l'usage.
- olive27400Niveau 8
@Baldred
Tu as bien de la chance si l'équipe Phare n'est pas débordée. Chez nous, c'est très chronophage car c'est un effet de mode. Dès que la DASEN demande des infos sur un cas signalé, il faut être réactif. Or, il n'y a pas que le harcèlement dans la vie d'un établissement et le reste du travail est toujours là. C'est donc Phare au détriment du reste.
De plus, lors des formations Phare, il a été dit aux membres de l'équipe qu'il fallait qu'ils gardent une trace de tout entretien car ils pourraient leur être reprochés si un signalement n'avait pas été traité.
Quant à évoquer l'émotion de la mort d'enfants, c'est un argument facile. C'est terrible mais souvent pluri-factoriel.
Je ne sais pas si certains ont fait psycho mais pas moi. J'ai eu du temps de l'IUFM une demi journée de cours sur la psychologie de l'adolescent. Depuis, aucune formation. Alors se substituer à des professionnels ou venir réparer les dégâts des principes éducatifs des parents qui laissent leurs enfants sur les réseaux sociaux, pour moi, c'est non. Je ne suis pas compétent et je ne suis pas payé pour cela.
Evidemment, je signale, par écrit toujours à Phare.
Enfin, je ne sais pas si je me prononce sur la culpabilité ou pas de la collègue. Mais j'ai lu l'article. Des élèves de 3e ont signalé ses comportements. Pourquoi alors pourrait-on signaler et mettre en examen un professeur qui n'a pas agi (je reviens sur mon exemple des PE pour violence familiale car là aussi un enfant est mort) et pas un perdir, des PP ou autre IPR ?
Tu as bien de la chance si l'équipe Phare n'est pas débordée. Chez nous, c'est très chronophage car c'est un effet de mode. Dès que la DASEN demande des infos sur un cas signalé, il faut être réactif. Or, il n'y a pas que le harcèlement dans la vie d'un établissement et le reste du travail est toujours là. C'est donc Phare au détriment du reste.
De plus, lors des formations Phare, il a été dit aux membres de l'équipe qu'il fallait qu'ils gardent une trace de tout entretien car ils pourraient leur être reprochés si un signalement n'avait pas été traité.
Quant à évoquer l'émotion de la mort d'enfants, c'est un argument facile. C'est terrible mais souvent pluri-factoriel.
Je ne sais pas si certains ont fait psycho mais pas moi. J'ai eu du temps de l'IUFM une demi journée de cours sur la psychologie de l'adolescent. Depuis, aucune formation. Alors se substituer à des professionnels ou venir réparer les dégâts des principes éducatifs des parents qui laissent leurs enfants sur les réseaux sociaux, pour moi, c'est non. Je ne suis pas compétent et je ne suis pas payé pour cela.
Evidemment, je signale, par écrit toujours à Phare.
Enfin, je ne sais pas si je me prononce sur la culpabilité ou pas de la collègue. Mais j'ai lu l'article. Des élèves de 3e ont signalé ses comportements. Pourquoi alors pourrait-on signaler et mettre en examen un professeur qui n'a pas agi (je reviens sur mon exemple des PE pour violence familiale car là aussi un enfant est mort) et pas un perdir, des PP ou autre IPR ?
- BaldredSage
roxanne a écrit:On peut peut-être éviter d'ironiser sur ce sujet. Quant à Phare, je suis en train de me former et je trouve ça très très lourd. Je comprends l'idée du protocole mais trop de protocole et de parapluies ouverts, ce n'est pas forcément mieux. Enfin, je verrai à l'usage.
Ce n'est pas forcément mieux que quoi ?
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