- PhoceaNiveau 6
Elaïna a écrit:J'avoue aussi avoir une pointe de commisération quand j'apprends de la bouche de certains collègues, à la rentrée, qu'ils ont passé "tout le mois d'août à travailler" au bout de 25 ans de carrière. Y'a un moment faut pas trop charrier non plus quand même (surtout que bon, dans certaines matières, parmi lesquelles je compte la mienne, y'a pas non plus 50 000 manières de traiter un sujet au niveau secondaire, on n'est pas en fac où on demande une précision byzantine sur tel débat hautement intello). Mais pour certains c'est aussi la course à l'échalote de "kikicé qui aura le plus travaillé pendant les vacances", ce qui me fait plus pitié qu'envie... M'enfin ce sont les mêmes collègues qui sont "débordés" du 3 septembre au 11 juin, qui tous les lundis que Dieu fait clament n'avoir "pas levé le nez de leurs copies" etc. C'est un peu consternant.
Oui c'est clair, ce gouvernement et les précédents, les parents, le peuple, les associations en tout genre, nous ont tellement craché dessus, tellement méprisé que j'ai arrêté de justifier la façon dont j'organise mon travail. Certains sont "over-booké", moi je leur réponds que je ne travaille jamais pendant les vacances, j'ai toujours droit à "Ah bon comment tu fais ?" Je ne sais pas s'ils se moquent de moi ou s'ils travaillent vraiment !
- ElaïnaDevin
Ben certains travaillent vraiment, oui. J'ai une collègue de cet acabit qui se targue de TOUT refaire chaque année et de ne JAMAIS suivre les manuels, par principe. Et elle maintient qu'il faut 20 minutes pour corriger correctement un contrôle de niveau seconde fait en 1h30 (20 minutes par copie hein...). Moi j'appelle ça du syndrôme de Stockholm.
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
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- JEMSGrand Maître
Je suis parti en vacances il y a 10 jours sans rien d'autres que des bouquins. Pas d'ordinateur portable. J'ai beaucoup préparé au mois de juin (je m'en suis rendu malade) car je suis comme beaucoup frappé par plusieurs nouveautés à la rentrée et je démarre un nouveau cycle de trois ans. J'ai pas mal d'avance pour me laisser le premier semestre tranquille. Je n'ai pas de manuels.
J'ai une mission académique l'an prochain donc j'anticipe.
Je reviendrai dans une semaine et je consacrerai quelques jours pour ficeler les dernières séquences.
Et je repars quasi jusqu'à la pré rentrée.
Là je profite un max. Musées lorsque le temps est bof, plage et randonnées. Et j'écume toutes les brocantes de la région pour me faire plaisir.
J'ai une mission académique l'an prochain donc j'anticipe.
Je reviendrai dans une semaine et je consacrerai quelques jours pour ficeler les dernières séquences.
Et je repars quasi jusqu'à la pré rentrée.
Là je profite un max. Musées lorsque le temps est bof, plage et randonnées. Et j'écume toutes les brocantes de la région pour me faire plaisir.
- lene75Prophète
Après il faut bien pouvoir tenir son heure de cours, aussi.
Utiliser les manuels, encore faut-il en avoir, avec des cours tout fais, ce n'est pas le cas dans ma matière.
Les copies, il faut bien faire des devoirs de 4h dont on ne choisit pas toujours les dates. Quand on en récupère 150 avant les vacances et que l'arrêt des notes est à la rentrée, bah... mention spéciale pour les collègues (d'autres disciplines la plupart du temps) qui te disent « comme ça t'auras les vacances pour corriger »... super, comme ça j'arriverai à la rentrée aussi crevée qu'en partant.
Il faut bien s'adapter un peu à ses élèves, aussi. En ce sens les classes technos me demandent plus de travail de préparation que les classes générales, parce que je dois toujours modifier ce que j'avais prévu.
De là à tout refaire chaque année, sauf nouveau cours à faire ou changement de programme, je trouve ça contre-productif : mes cours sont bien meilleurs quand ils sont rodés, que je les maîtrise à fond, que j'ai eu des réactions d'élèves dessus et le temps de les approfondir.
C'est essentiellement ça que je fais pendant l'été : approfondir à fond tel ou tel point, mettre à jour mes connaissances (dans beaucoup de domaines les choses évoluent), réactiver les plus anciennes. C'est la partie la plus plaisante du métier, et la plus importante, sinon on peut nous remplacer par des polys standardisés, mais aussi la plus chronophage. C'est ce qui en fait un métier intellectuel. Normalement nous devrions faire ça quotidiennement ou au moins y consacrer une demi-journée par semaine, mais pendant l'année scolaire c'est malheureusement devenu très compliqué. Ne restent plus que les vacances pour ça, qui est le coeur de notre métier.
Utiliser les manuels, encore faut-il en avoir, avec des cours tout fais, ce n'est pas le cas dans ma matière.
Les copies, il faut bien faire des devoirs de 4h dont on ne choisit pas toujours les dates. Quand on en récupère 150 avant les vacances et que l'arrêt des notes est à la rentrée, bah... mention spéciale pour les collègues (d'autres disciplines la plupart du temps) qui te disent « comme ça t'auras les vacances pour corriger »... super, comme ça j'arriverai à la rentrée aussi crevée qu'en partant.
Il faut bien s'adapter un peu à ses élèves, aussi. En ce sens les classes technos me demandent plus de travail de préparation que les classes générales, parce que je dois toujours modifier ce que j'avais prévu.
De là à tout refaire chaque année, sauf nouveau cours à faire ou changement de programme, je trouve ça contre-productif : mes cours sont bien meilleurs quand ils sont rodés, que je les maîtrise à fond, que j'ai eu des réactions d'élèves dessus et le temps de les approfondir.
C'est essentiellement ça que je fais pendant l'été : approfondir à fond tel ou tel point, mettre à jour mes connaissances (dans beaucoup de domaines les choses évoluent), réactiver les plus anciennes. C'est la partie la plus plaisante du métier, et la plus importante, sinon on peut nous remplacer par des polys standardisés, mais aussi la plus chronophage. C'est ce qui en fait un métier intellectuel. Normalement nous devrions faire ça quotidiennement ou au moins y consacrer une demi-journée par semaine, mais pendant l'année scolaire c'est malheureusement devenu très compliqué. Ne restent plus que les vacances pour ça, qui est le coeur de notre métier.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- ElyasEsprit sacré
Je retravaille mes cours (j'ai un calendrier de vérification/création... que je ne tiens jamais ).
Je lis beaucoup (pour les cours, pour les formations que j'assure).
J'écris des articles.
Je m'occupe de mes enfants.
Je fais les travaux dans la maison.
Elles ne sont pas belles mes vacances :p
Je lis beaucoup (pour les cours, pour les formations que j'assure).
J'écris des articles.
Je m'occupe de mes enfants.
Je fais les travaux dans la maison.
Elles ne sont pas belles mes vacances :p
- menerveOracle
Vacances...je fais toutes les choses que je n'ai pas le temps de faire dans l'année....Bricolage +++ (En effet, seule avec un salaire de prof et bien difficile de payer des entreprises alors je m'initie à la peinture, à la pose du carrelage), entretien du jardin, rangement, couture (le marché de Noël que je fais au profit du FSE du collège doit bien se préparer et là je n'ai pas encore commencé les créations qui seront en vente) et sinon juste un petit voyage de 5 jours en Allemagne avec mon collègue prof d'allemand pour repérer les lieux, visiter des musées, prendre des photos et des contacts en vue de préparer le voyage en Allemagne qui aura lieu en février 2020....et bien sûr tout cela sera fait gracieusement et si on a un merci de l'administration et des parents d'élèves se sera miraculeux!
- kiwiGuide spirituel
J'avoue aussi être dubitative. Que le travail soit la 1ère activité des grandes vacances de quelques collègues, je veux bien le croire (après tout, on a le travail qu'on veut bien se donner). Mais qu'autant de collègues affirment qu'ils vont passer leurs vacances à bosser pour préparer des cours jusqu'à la Toussaint...
Comme Elaïna, je ne comprends pas l'intérêt de refaire l'intégralité de ses cours de l'année. À quoi bon refaire un bon cours qui passe auprès des élèves? À quoi bon faire 40 évaluations? Lire des bouquins ou visiter des expos, est-ce vraiment du travail?
Durant les grandes vacances, je ne bosse que très peu. Là, je n'ai pas de nouveau programme à préparer, donc je vais me contenter de retoucher une séquence de 5ème qui n'a pas fonctionné. Fin août sûrement. Et c'est tout.
L'année dernière, j'ai monté un nouveau programme, n'ayant pas eu de 5ème depuis longtemps : mes cours jusqu'en novembre m'ont pris deux/trois semaines, 2-3h par jour, et pas tous les jours. C'est tout. Le reste, je l'ai monté au fur et à mesure durant l'année scolaire ou durant les petites vacances (idem, 3-4jours pour monter une séquence).
Sinon, durant des vacances normales (là, j'ai accouché récemment, et on est en plein dans une vente/achat immobilier), on voyage beaucoup. En France et à l'étranger. J'ai hâte de pouvoir repartir de nouveau, loin et longtemps (un mois en général). Cette année, c'est une semaine en Normandie et une descente dans ma famille qui vit à 500km avec les filles. On va peut-être nous organiser une sortie par ci, par là (genre au zoo vu l'âge de mon aînée).
Comme Elaïna, je ne comprends pas l'intérêt de refaire l'intégralité de ses cours de l'année. À quoi bon refaire un bon cours qui passe auprès des élèves? À quoi bon faire 40 évaluations? Lire des bouquins ou visiter des expos, est-ce vraiment du travail?
Durant les grandes vacances, je ne bosse que très peu. Là, je n'ai pas de nouveau programme à préparer, donc je vais me contenter de retoucher une séquence de 5ème qui n'a pas fonctionné. Fin août sûrement. Et c'est tout.
L'année dernière, j'ai monté un nouveau programme, n'ayant pas eu de 5ème depuis longtemps : mes cours jusqu'en novembre m'ont pris deux/trois semaines, 2-3h par jour, et pas tous les jours. C'est tout. Le reste, je l'ai monté au fur et à mesure durant l'année scolaire ou durant les petites vacances (idem, 3-4jours pour monter une séquence).
Sinon, durant des vacances normales (là, j'ai accouché récemment, et on est en plein dans une vente/achat immobilier), on voyage beaucoup. En France et à l'étranger. J'ai hâte de pouvoir repartir de nouveau, loin et longtemps (un mois en général). Cette année, c'est une semaine en Normandie et une descente dans ma famille qui vit à 500km avec les filles. On va peut-être nous organiser une sortie par ci, par là (genre au zoo vu l'âge de mon aînée).
- FelicieNiveau 9
Dans ma matière il n'y a pas de manuels, alors je prépare tous les cours, évaluations et CCF. Cette année le programme de 1ere Techno change (radicalement) avec introduction de sujets nouveaux j'ai donc au moins 60 % du cours à refaire. Habituellement je profite des vacances d'été pour retoucher une partie de mes cours, cette année j'avais prévu les cours de BTS.
J'hérite également de l'enseignement de SNT en seconde : je vais passer une partie de mes vacances à me former sur le sujet, et une autre à préparer quelques cours au moins pour les premières semaines de septembre. J'ai bien demandé un manuel, mais il est possible que le lycée ne l'achète pas car il n'y a pas assez de budget pour tout le monde parait-il ....
Et comme nos salaires sont "mirobolants", j'ai aussi une activité (déclarée avec autorisation de cumul !) d'auto-entrepreneur.
Avec tout ça je ne pars pas en vacances, j'espère avoir une dizaine de jours pour décompresser ....
J'hérite également de l'enseignement de SNT en seconde : je vais passer une partie de mes vacances à me former sur le sujet, et une autre à préparer quelques cours au moins pour les premières semaines de septembre. J'ai bien demandé un manuel, mais il est possible que le lycée ne l'achète pas car il n'y a pas assez de budget pour tout le monde parait-il ....
Et comme nos salaires sont "mirobolants", j'ai aussi une activité (déclarée avec autorisation de cumul !) d'auto-entrepreneur.
Avec tout ça je ne pars pas en vacances, j'espère avoir une dizaine de jours pour décompresser ....
- User26836Niveau 9
Je ne travaille jamais pendant la plus grosse partie de mes vacances d'été ; au début de l'été je fais du tri dans mes ressources, informatiques et physiques, je jette et je range ; vers la fin août je retouche qqs séquences ou en crée 2-3, je regarde un peu les manuels, fait qqs recherches sur le Net et met 2-3 idées ou documents de côté, mais c'est tout. D'habitude aussi, je voyage, je vais voir ma famille et mes amis restés dans le Sud et j'en profite et c'est tout. Cette année je déménage (alors autant dire que j'ai fait un grand tri) et comme la situation est un peu complexe, ben autant dire que le travail est pour le moment le cadet de mes soucis ! On verra en août ce qu'il en sera !
- *Ombre*Grand sage
Elaïna a écrit:J'avoue aussi avoir une pointe de commisération quand j'apprends de la bouche de certains collègues, à la rentrée, qu'ils ont passé "tout le mois d'août à travailler" au bout de 25 ans de carrière. Y'a un moment faut pas trop charrier non plus quand même (surtout que bon, dans certaines matières, parmi lesquelles je compte la mienne, y'a pas non plus 50 000 manières de traiter un sujet au niveau secondaire, on n'est pas en fac où on demande une précision byzantine sur tel débat hautement intello). Mais pour certains c'est aussi la course à l'échalote de "kikicé qui aura le plus travaillé pendant les vacances", ce qui me fait plus pitié qu'envie... M'enfin ce sont les mêmes collègues qui sont "débordés" du 3 septembre au 11 juin, qui tous les lundis que Dieu fait clament n'avoir "pas levé le nez de leurs copies" etc. C'est un peu consternant.
Sans entrer dans le cas particulier des collègues que tu cites, je pense qu'il y a deux manières opposées de réagir à la maltraitance que nous subissons depuis des années.
(Je précise pour le journaliste s'il est toujours là : les dernières réformes ont fonctionné comme des plans sociaux successifs destinés à faire des économies de manière fort simple : on diminue le nombre d'heures de cours dans différentes disciplines, ce qui conduit mécaniquement les professeurs à prendre en charge davantage de classes pour le même temps de travail devant élèves - mais bien évidemment, avec davantage de classes, le temps de travail à la maison explose, sans un sou en plus. Dans ma discipline, en vingt ans, nous sommes passés de 7 heures de cours en 6e à 4h30. Un agrégé comme moi pouvait faire son service complet (15 heures de cours) avec 2 classes de 6e et une heure de soutien ou de projet quelconque. Aujourd'hui, pour accomplir le même service à temps complet, je devrais prendre 4 classes (merci les HSA obligatoires), c'est-à-dire travailler deux fois plus.)
Certains se préservent en disant : on me traite comme une m***, je fais le minimum. Je comprends cette logique et je ne la juge pas. Elle a sa cohérence. il faut bien manger, et on n'est pas obligé de ruiner sa vie à la gagner, cela n'aurait rien de particulièrement moral.
Mais pour d'autres, dont je fais partie, ce qui est à préserver coûte que coûte est ailleurs. C'est le sens d'un métier qui continue de nous passionner malgré toutes les avanies. Et ce sens, nous ne pouvons le trouver qu'en mettant en oeuvre des stratégies pour continuer de faire progresser les élèves malgré les obstacles qui s'accumulent, ce qui suppose de continuer de réfléchir, chercher des améliorations, de nouvelles manières d'aborder tel ou tel point qui résiste, de développer tel savoir-faire - bref, de travailler beaucoup. Pour moi, c'est cela qui fait l'intérêt de mon métier, et le jour où je ne pourrai plus y trouver ces satisfactions, quitte à faire un boulot purement alimentaire, je préférerai sans doute en exercer un qui m'engage moins psychologiquement. Ce qui est regrettable, c'est que, pour faire ce que je fais, je suis obligée de me mettre à temps partiel, sinon, je serais incapable de faire face à la charge de travail induite. Cela dit beaucoup sur ce qu'est devenu notre métier. Nous ne pouvons pas l'exercer pleinement, en endossant le rôle de chercheur en pédagogie que nous devrions tous être, avec le loisir que cela suppose, en ayant perpétuellement la tête dans le guidon comme c'est le cas actuellement quand on exerce à temps plein. Cela génère beaucoup de souffrance, car nous sommes tous consciencieux (même, j'en suis sûre, ceux qui ont fait le choix de ne plus se tuer à la tâche).
J'ai fait le choix de ne pas dénaturer mon métier, de continuer de l'exercer selon mes voeux. Ce choix m'est possible parce que ma situation personnelle me le permet et que je m'y retrouve, même financièrement. C'est un choix ni plus ni moins moral que le précédent : c'est celui qui me convient, qui m'apporte la plus grande satisfaction. Mais j'ai parfaitement conscience du fait que les nombreux collègues qui éprouvent le même besoin de sens, d'investissement d'un métier qu'ils aiment, sans avoir le même confort matériel, se retrouvent face à une charge de travail qui n'est pas du tout surjouée. Il n'y a là aucun "syndrome de Stokholm" mais un besoin intime et prégnant de cohérence, de sens, qui place dans une situation paradoxale et douloureuse. Dès lors, ce n'est pas à ces collègues que s'adresse ma consternation.
- DanskaProphète
Pour les collègues qui ne touchent pas à leurs cours de toutes les vacances d'été, tant mieux pour eux : moi, franchement, je préfère bosser tranquillement trois ou quatre semaines l'été, à mon rythme, en prenant le temps de préparer des cours qui me plaisent, que de passer l'année scolaire à alterner semaines de dingues avec bulletins/conseils/réunions/corrections/etc. et semaines de dingues avec préparation des cours en urgence.
Ce ne veut pas dire que je reprends tout à chaque fois, encore heureux, mais j'aime bien préparer de nouveaux trucs - c'est même sûrement la partie du métier que je préfère -, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais si c'est pour cravacher ensuite pendant l'année.
Quant aux interros que les élèves se refilent ou non entre eux, je ne sais pas comment vous faites pour l'éviter, mais dans mon lycée tous les sujets sont connus par au moins la moitié de la classe, si on fait les mêmes d'une année sur l'autre... (les réponses, c'est autre chose, d'accord).
Ce ne veut pas dire que je reprends tout à chaque fois, encore heureux, mais j'aime bien préparer de nouveaux trucs - c'est même sûrement la partie du métier que je préfère -, je ne vois pas pourquoi je m'en priverais si c'est pour cravacher ensuite pendant l'année.
Quant aux interros que les élèves se refilent ou non entre eux, je ne sais pas comment vous faites pour l'éviter, mais dans mon lycée tous les sujets sont connus par au moins la moitié de la classe, si on fait les mêmes d'une année sur l'autre... (les réponses, c'est autre chose, d'accord).
- musaNeoprof expérimenté
Je suis à 100% d'accord avec Ombre que je remercie d'avoir écrit si bien ce que je pense et de m'en avoir épargné le travail. Moi aussi je suis à temps partiel pour que mon métier conserve un sens; et je suis aussi assez engagée syndicalement, ce qui me prend du temps mais me permet là encore de ne pas perdre entièrement de vue le sens de mon travail. Mais d'un certain côté, je ne trouve pas ça très juste d'avoir perdu autant en pouvoir d'achat pour ne pas perdre entièrement la foi.
- JennyMédiateur
Danska : J'ai déjà eu mon ancien corrigé mot pour mot, sauf que j'avais changé le sujet entre temps.
Quand on parle de travail l'été, c'est tout simplement aussi s'intéresser à sa discipline. Une bonne partie de mon travail estival est constitué de lectures. Je ne trouve pas beaucoup de temps au cours de l'année pour lire autre chose que des revues (et encore, j'ai une pile de numéros non lus sur mon bureau). Lire un bouquin d'histoire ou de géo de 500 pages, j'ai rarement le temps en dehors des vacances (ou alors j'y passe 2 mois).
La préparation des cours proprement dite, j'y passe environ 2 semaines et en ne travaillant que le matin et en fin d'après-midi.
Par ailleurs, je suis toujours étonnée quand je lis des collègues d'histoire-géographie qui n'ont pas besoin de mettre leurs cours à jour. Ils doivent être très forts et à jour sur tout. Sur certains thèmes même en histoire, je me sens moins à l'aise parce que je ne les ai pas forcément étudiés en fac ou qu'il y a eu des renouvellements importants dans la recherche. En géo (mais aussi en EMC), j'ai moins de connaissances ayant suivi un cursus en histoire. Et je ne vois pas comment on peut ne pas mettre à jour des cours de géo, ne serait ce qu'en actualisant des chiffres.
Quand je regarde les programmes de lycée, j'admire les collègues qui sont à la fois au point sur le Chili de 1970 à 1973, le Portugal et l’Espagne de 1974 à 1982, la puissance des géants du numérique (GAFAM, BATX...), l'impuissance des États et des organisations internationales ?, la frontière germano-polonaise de 1939 à 1990... Quand je lis les programmes, j'ai tendance à me dire que je vais lire un peu pendant l'été et au moins faire des petites biblios sur certains thèmes.
Mais ce n'est pas un aspect désagréable de mon métier. J'aime ma matière sinon j'aurais fait autre chose, donc lire des livres pendant l'été, ce n'est pas non plus une corvée.
Quand on parle de travail l'été, c'est tout simplement aussi s'intéresser à sa discipline. Une bonne partie de mon travail estival est constitué de lectures. Je ne trouve pas beaucoup de temps au cours de l'année pour lire autre chose que des revues (et encore, j'ai une pile de numéros non lus sur mon bureau). Lire un bouquin d'histoire ou de géo de 500 pages, j'ai rarement le temps en dehors des vacances (ou alors j'y passe 2 mois).
La préparation des cours proprement dite, j'y passe environ 2 semaines et en ne travaillant que le matin et en fin d'après-midi.
Par ailleurs, je suis toujours étonnée quand je lis des collègues d'histoire-géographie qui n'ont pas besoin de mettre leurs cours à jour. Ils doivent être très forts et à jour sur tout. Sur certains thèmes même en histoire, je me sens moins à l'aise parce que je ne les ai pas forcément étudiés en fac ou qu'il y a eu des renouvellements importants dans la recherche. En géo (mais aussi en EMC), j'ai moins de connaissances ayant suivi un cursus en histoire. Et je ne vois pas comment on peut ne pas mettre à jour des cours de géo, ne serait ce qu'en actualisant des chiffres.
Quand je regarde les programmes de lycée, j'admire les collègues qui sont à la fois au point sur le Chili de 1970 à 1973, le Portugal et l’Espagne de 1974 à 1982, la puissance des géants du numérique (GAFAM, BATX...), l'impuissance des États et des organisations internationales ?, la frontière germano-polonaise de 1939 à 1990... Quand je lis les programmes, j'ai tendance à me dire que je vais lire un peu pendant l'été et au moins faire des petites biblios sur certains thèmes.
Mais ce n'est pas un aspect désagréable de mon métier. J'aime ma matière sinon j'aurais fait autre chose, donc lire des livres pendant l'été, ce n'est pas non plus une corvée.
- Elle aimeExpert
Pour répondre au sujet, les quinze premiers jours, je me déconnecte totalement du travail : je prends du temps pour mes enfants, ce que je ne peux pas vraiment faire le reste de l'année où je travaille un peu chaque jour (2h au collège ou à domicile en plus des cours) plus chaque dimanche de 6h à 14h (quand le père de mes enfants ne travaille pas) et refuse les invitations. Je ne compte pas le temps de documentation et de lecture.
Je suis à temps partiel et me retrouve dans les propos d'Ombre
Exception : une semaine à Noël.
Je suis à temps partiel et me retrouve dans les propos d'Ombre
Exception : une semaine à Noël.
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"Moi, je crois que la grammaire, c’est une voie d’accès à la beauté. Quand on parle, quand on lit ou quand on écrit, on sent bien si on a fait une belle phrase ou si on est en train d’en lire une. On est capable de reconnaître une belle tournure ou un beau style. Mais quand on fait de la grammaire, on a accès à une autre dimension de la beauté de la langue. Faire de la grammaire, c’est la décortiquer, regarder comment elle est faite, la voir toute nue, en quelque sorte. Et c’est là que c’est merveilleux : parce qu’on se dit : « Comme c’est bien fait, qu’est-ce que c’est bien fichu ! », « Comme c’est solide, ingénieux, subtil ! ». Moi, rien que savoir qu’il y a plusieurs natures de mots et qu’on doit les connaître pour en conclure à leurs usages et à leurs compatibilités possibles, ça me transporte."
- ErgoDevin
J'imagine que tout cela dépend aussi beaucoup des capacités d'organisation de chacun, de l'ancienneté et des services (voire, peut-être, des disciplines): TZR qui change complètement ou partiellement de niveaux d'une année sur l'autre, débutant, programmes qui changent, nouveaux cours...
C'est sûr, si j'avais exactement les mêmes cours que l'an dernier, il y aurait des ajustements à faire à la marge mais ils pourraient attendre la rentrée (c'est d'ailleurs ce qui va se passer pour les cours que j'ai déjà donnés).
C'est sûr, si j'avais exactement les mêmes cours que l'an dernier, il y aurait des ajustements à faire à la marge mais ils pourraient attendre la rentrée (c'est d'ailleurs ce qui va se passer pour les cours que j'ai déjà donnés).
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- ElaïnaDevin
Jenny, tu penses bien que sur le Chili de Pinochet, on doit tous se mettre à jour. Par contre sur la révolution ou la 3e République, ça va quoi...
Bon et quitte à passer pour une dingue, en ce moment j'écluse ma pile de revues de géographie qui traînent depuis des mois. Ce n'est pas du travail pour moi... C'est du plaisir !
Bon et quitte à passer pour une dingue, en ce moment j'écluse ma pile de revues de géographie qui traînent depuis des mois. Ce n'est pas du travail pour moi... C'est du plaisir !
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- JennyMédiateur
Donc, tu te documentes quand même pendant les vacances.
- ElaïnaDevin
Oui bien sûr comme tout le monde ! Je ne fais pas que l'aspirateur chez moi par contre j'ai du mal à comprendre comment on peut passer "un mois à ne faire que bosser", à un bureau à n faire que des cours.
Bon de toute façon moi je ne peux matériellement pas avec mes loustics
Bon de toute façon moi je ne peux matériellement pas avec mes loustics
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- VerduretteModérateur
Je rechange complètement de niveau, le CP je maîtrise, mais il faut que je réfléchisse beaucoup à mon organisation, donc je bouquine une heure ou deux chaque jour, je note mes réflexions; j'ai aussi passé pas mal d'heures à organiser l'espace avec ma collègue et mon ATSEM, il a fallu trier et jeter des années de cochonneries empilées, des bouteilles de gouache sèche, des jeux cassés ...
Maintenant, je vais m'occuper de mes travaux et de mon jardin, sans cesser de bouquiner, nous partirons 5 jours en vadrouille, et la dernière semaine d'août, je m'y remettrai.
Maintenant, je vais m'occuper de mes travaux et de mon jardin, sans cesser de bouquiner, nous partirons 5 jours en vadrouille, et la dernière semaine d'août, je m'y remettrai.
- kiwiGuide spirituel
Mais peut-on considérer des lectures comme du travail? Également, il ne me viendrait pas à l'idée de considérer que ma sortie en mer dans le port du Havre est du travail (alors même que j'ai été très attentive et pris plein de photos en vu de les réutiliser pour un cours de 6eme ou de 4eme). Quant à réactualiser des chiffres, cela nécessite-y-il de trimer h24 durant 2mois?
A en lire certains, ils vont passer toutes les vacances à bosser pour le collège ou le lycée... Comme s'il fallait se déculpabiliser d'avoir des vacances.
A en lire certains, ils vont passer toutes les vacances à bosser pour le collège ou le lycée... Comme s'il fallait se déculpabiliser d'avoir des vacances.
- lene75Prophète
kiwi a écrit:Mais peut-on considérer des lectures comme du travail?
Les lectures de boulot oui.
Ce qui ne veut pas dire qu'on ne peut pas aussi prendre du plaisir à faire son travail.
Quand mon mari programme des logiciels pour son boulot, il prend son pied, mais pendant ce temps-là il bosse, ne s'occupe pas des enfants, ne passe pas une soirée sympa avec moi, etc. C'est donc bien du travail à mon sens. Eh ben pour moi c'est pareil quand je lis pour le boulot.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- TivinouDoyen
@*Ombre* J'aime beaucoup ta réponse à Elaïna...
- JennyMédiateur
On n'a pas parlé de travailler deux mois, ni 24h/24. Ceux qui ont dit travailler beaucoup sont soit TZR soit auront des Secondes et des Premières à la rentrée.
Les lectures font pour moi partie du travail. Si je ne le faisais pas, je préparerais beaucoup moins bien mes cours. Quand je lis pour le boulot, je prends des notes, je note des références de documents pour les élèves, des choses qui me paraissent importantes à leur souligner, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une lecture plaisir.
La mise à jour du cours, ce n'est pas simplement réactualiser des chiffres, ça implique aussi de mettre des documents plus récents, éventuellement de retravailler une notion, de reprendre une consigne qui n'a peut être pas été assez claire pour les élèves. Je donnais cet exemple, parce qu'en géo, les études de cas sont vite dépassées et quand on a un manuel qui date un peu, c'est problématique.
Si je compare avec la formation en entreprise, cette partie de documentation existe peu, puisque les supports ne sont pas crées totalement par les formateurs. La partie conception est séparée de la partie formation proprement dite. Notre travail d'enseignant implique de faire les deux.
Mais effectivement, la frontière travail/vacances est floue, Sphinx l'avait très bien souligné en début de topic.
Lene :
Dans le secteur privé, on se pose effectivement moins la question.
Les lectures font pour moi partie du travail. Si je ne le faisais pas, je préparerais beaucoup moins bien mes cours. Quand je lis pour le boulot, je prends des notes, je note des références de documents pour les élèves, des choses qui me paraissent importantes à leur souligner, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une lecture plaisir.
La mise à jour du cours, ce n'est pas simplement réactualiser des chiffres, ça implique aussi de mettre des documents plus récents, éventuellement de retravailler une notion, de reprendre une consigne qui n'a peut être pas été assez claire pour les élèves. Je donnais cet exemple, parce qu'en géo, les études de cas sont vite dépassées et quand on a un manuel qui date un peu, c'est problématique.
Si je compare avec la formation en entreprise, cette partie de documentation existe peu, puisque les supports ne sont pas crées totalement par les formateurs. La partie conception est séparée de la partie formation proprement dite. Notre travail d'enseignant implique de faire les deux.
Mais effectivement, la frontière travail/vacances est floue, Sphinx l'avait très bien souligné en début de topic.
Lene :
Dans le secteur privé, on se pose effectivement moins la question.
- Philomène87Grand sage
Quand je fais des visites culturelles, bien sûr que c'est pour mon plaisir, mais je le considère sans scrupule comme relevant du travail puisque je le réinvestis en cours. Pareil pour les lectures. Après tout, peut-on reprocher à quelqu'un d'aimer son travail, et d'y trouver du plaisir ? Surtout que nos visites et nos voyages, on les paie, alors que l'EN en profite largement.
En revanche, il ne me viendrait jamais à l'esprit d'arriver fin août avec une mine déconfite en disant "ah là là qu'est-ce que j'ai travaillé". En général, ce sont les mêmes qui envoient leurs mails à des heures pas possibles pour montrer qu'ils travaillent (je ne dis pas de le faire 1 ou 2 fois parce que c'est exceptionnel, mais quand ce sont tous les mails d'une même personne qui arrivent à 1h ou 5h du matin, on se demande quel est le message...).
Evidemment qu'on n'a pas à justifier la façon dont on occupe ses vacances. Mais quand on nous demande, ma foi... On n'a rien à cacher.
En revanche, il ne me viendrait jamais à l'esprit d'arriver fin août avec une mine déconfite en disant "ah là là qu'est-ce que j'ai travaillé". En général, ce sont les mêmes qui envoient leurs mails à des heures pas possibles pour montrer qu'ils travaillent (je ne dis pas de le faire 1 ou 2 fois parce que c'est exceptionnel, mais quand ce sont tous les mails d'une même personne qui arrivent à 1h ou 5h du matin, on se demande quel est le message...).
Evidemment qu'on n'a pas à justifier la façon dont on occupe ses vacances. Mais quand on nous demande, ma foi... On n'a rien à cacher.
- pseudo-intelloSage
Pour savoir si on parle de "travail plaisant" ou de "loisir qui touche un domaine très proche de celui de mon travail", la question qui s'impose est "lire ce livre / faire cette sortie a-t-il une incidence positive sur la qualité de mon travail d'enseignant ?" et on a la réponse.
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Je voulais revenir sur cette histoire de durée des vacances. A mon avis, les salariés qui n'ont que 5 semaines de vacances sont extrêmement rares, en effet cela ne peut se produire que s'ils travaillent tous les jours fériés sans exception ( par exemple en 2018, huit jours fériés sont tombés en semaine, or ils sont chômés et rémunérés dans la plupart des conventions collectives, cela donne en tout l'équivalent de 6,6 semaines de congés ).
Pour relativiser l'avantage de nos congés, je me rappelle que, lorsque je travaillais pour une grande entreprise, avait été proposé un temps partiel annualisé qui consistait à être en congé pendant l'intégralité des vacances scolaires : le salaire, proportionnel au nombre de jours travaillés était alors 80% du salaire à temps complet. Sii on considère qu'un enseignant est payé 80% de ce que gagne un cadre, les 16 semaines de vacances sont tout à fait justifiées.
Pour relativiser l'avantage de nos congés, je me rappelle que, lorsque je travaillais pour une grande entreprise, avait été proposé un temps partiel annualisé qui consistait à être en congé pendant l'intégralité des vacances scolaires : le salaire, proportionnel au nombre de jours travaillés était alors 80% du salaire à temps complet. Sii on considère qu'un enseignant est payé 80% de ce que gagne un cadre, les 16 semaines de vacances sont tout à fait justifiées.
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