Témoignages : que faites-vous en vacances ?

Kilmeny a écrit:Comment fais-tu pour t'en sortir ensuite pendant l'année ? Tu es en collège ou en lycée ?

Je suis en collège. Suite aux changements des 4 programmes d'un coup où je me suis tout retapé, j'ai fait un burn-out. Donc j'estime avoir suffisamment travaillé avant pour avoir la conscience tranquille.

Tu refais donc tout pareil d'un an sur l'autre ?

Oui, complètement.

Mais tu n'as pas peur, par exemple, que tes élèves se refilent les sujets des évaluations d'une année sur l'autre ?

Je prépare l'essentiel des nouveautés de l'année à venir : surtout de nouveaux problèmes à poser à mes étudiants.

Non, ça va, je dors tranquille

Personnellement, avec le salaire qu'on touche, je ne compte pas, en plus, me gâcher les vacances en bossant.

Je suis étonnée que tu n'aies jamais eu ce souci.
Tant mieux pour toi s'ils ne s'en rendent pas compte, alors.

Mais même, au pire, je crois que je m'en fiche en fait. Cela ne remettra pas en cause leur scolarité, ni ne mettra en péril mon emploi.

Et tu peux même faire passer ça pour une innovation pédagogique (voir le célèbre "contrat de confiance" d'André Antibi pour lutter contre la "constante macabre")

On n'arrête pas le progrès ! :lol:

henriette a écrit:Je suis étonnée que tu n'aies jamais eu ce souci.
Tant mieux pour toi s'ils ne s'en rendent pas compte, alors.

Je pensais aussi l'avoir.
Et puis je me suis aperçue que même au sein des familles ils ne se refilaient même pas le même sujet - il m'est arrivé d'avoir trois frères trois ans d'affilée, ils n'ont même pas eu la présence d'esprit de demander à celui d'avant ce que j'avais donné... Même quand j'avais deux secondes et que je donnais le même devoir à deux horaires différents, le sujet ne fuitait même pas. Ils n'ont pas la présence d'esprit de penser à ça... Et pire, quand j'aieu deux fois un élève en seconde (redoublement), il n'a même pas capté qu'il avait composé deux fois sur le même sujet (pour un résultat tout aussi pitoyable).
En gros, en fin d'année, tous les cahiers partent à la poubelle dans l'écrasante majorité des cas.

Je passe grosso modo 1 bonne semaine (6 voir 8h par jour, surtout à partir de 20h) à réorganiser mes cours. J'en reprend une grande partie qui a bien fonctionné, change le reste. Je ne vois pas l'intérêt de tout refaire à chaque fois. J'ai plusieurs évaluations pour chaque chapitre, et j'essaie d'en créer une nouvelle chaque année. Et après je ne fais plus rien... comme Lilith.
Bon, souvent, à partir de début mi-juin, je commence déjà à réorganiser mes cours. Et je corrige en général, directement durant l'année ce qui ne va pas, le plus tôt possible. Le jour même ou le lendemain. Ça m'évite de ne plus me souvenir !

Et non, je n'ai pas honte, vu ce que je suis payé, ça suffit largement.

@Elaïna C'est grave et ça en dit long sur l'intérêt qu'ils portent à la chose enseignée.
D'une année sur l'autre c'est peut-être tout simplement la flemme d'aller chercher dans les reliques de l'année précédente. Enfin, ce serait la moins pire des explications.

Déjà ça suppose qu'ils gardent leurs cours d'une année sur l'autre et surtout leurs copies de devoirs (qui parfois finissent à la poubelle sitôt rendues en fin d'heure.

Celadon a écrit:C'est grave et ça en dit long sur l'intérêt qu'ils portent à la chose enseignée.
D'une année sur l'autre c'est peut-être tout simplement la flemme d'aller chercher dans les reliques de l'année précédente. Enfin, ce serait la moins pire des explications.

Oui. Il y a une part de je m'en foutisme total. Ce n'est que dans des cas d'élèves très très sérieux que j'ai vu les devoirs et cours passer d'un enfant à l'autre. Mais bon comme je n'ai pas eu le petit frère au bout du compte ça n'a pas prêté à conséquence - c'était le grand frère ou la grande soeur qui m'avait dit "ah, madame, j'ai donné tous mes cours à mon petit frère ou ma petite soeur pour qu'il travaille hein !".

Je suis à 300% d'accord avec lilith888. Je m'étonne même que les esprits se déchaînent à longueur de pages pour se plaindre -à raison- de ceci ou cela et que les mêmes / beaucoup passent leurs vacances à bosser, préparer des cours, des progressions, des problématiques.

Mon salaire, enfin mon "traitement" est ... hors charte! Le seul et dernier avantage pour compenser la zorcharterie de ce dernier sont les vacances. Alors, j'en profite.

Le travail est fait. Je fonctionne comme un bon petit fonctionnaire. A minima, comme mon salaire. (et cette année fut la première en 24 où lors de la réunion parents-professeurs qui prévoyait des rendez-vous de 5 minutes les uns derrières les autres, sans pause ni rien, de 17h00 à 20h00 où j'ai agrandi le planning en A3, affiché sur la porte, ai utilisé un minuteur, et suis parti à 20h00 pile.)

Madame_Prof a écrit:Je ne comprends même pas que vous répondiez...

Quel est l'intérêt d'un tel article ? A qui s'adressera-t-il ? :choc:

Dorothée, tu parles d'un site "spécialisé", sans même nous indiquer lequel.

Cath a écrit:

Kilmeny a écrit:

Dorotheejournaliste a écrit:Merci pour vos réponses, j'ai ajouté la préparation des cours qui effectivement fait partie du package "vacances". J'ai d'ailleurs un autre article en préparation plus spécifiquement sur la préparation des cours justement. Merci :-)

Ce n'est pas une activité parmi d'autres dans le "package" : c'est l'activité principale et encore plus que jamais avec la réforme !

Oui, c'est curieux comme expression "la préparation des cours fait partie du package vacances" : ça existe dans beaucoup de professions, ça, que l'activité principale des vacances soit le travail ?

Ca existe dans beaucoup de professions une organisation similaire en termes d'ORS et de congés ? Non. Pourquoi comparer systématiquement ce qui n'est pas comparable ? Qu'y a-t-il de choquant à ce que les professeurs travaillent une partie de leurs vacances ? Apparemment, certains répondent même sur ce fil en insistant là-dessus, comme s'ils devaient se justifier, comme s'ils avaient à prouver qu'ils ne sont pas des feignasses qui bullent pendant deux mois. Certains travaillent pendant les vacances, d'autres davantage pendant l'année. Chacun s'organise comme il veut. Les chiffres réels, on les connaît.

Quant à la correction systématique du fait que non nous n'avons pas 2 mois de vacances, est-ce bien utile ?
Oui, nous n'avons QUE 7 semaines l'été. Et, plusieurs autres quizaines par ailleurs... Et alors ?

Ce fil va nous desservir...

Amusez-vous bien !

Je pense que tu n'as pas compris mon intervention.

gregforever a écrit:Déjà ça suppose qu'ils gardent leurs cours d'une année sur l'autre et surtout leurs copies de devoirs (qui parfois finissent à la poubelle sitôt rendues en fin d'heure.

Certains les gardent, mais d'autres non : https://www.20minutes.fr/montpellier/2564987-20190716-pyrenees-orientales-provoquent-incendie-brulant-feuilles-cours?xtor=RSS-176

Elaïna a écrit:

henriette a écrit:Je suis étonnée que tu n'aies jamais eu ce souci.
Tant mieux pour toi s'ils ne s'en rendent pas compte, alors.

Je pensais aussi l'avoir.
Et puis je me suis aperçue que même au sein des familles ils ne se refilaient même pas le même sujet - il m'est arrivé d'avoir trois frères trois ans d'affilée, ils n'ont même pas eu la présence d'esprit de demander à celui d'avant ce que j'avais donné... Même quand j'avais deux secondes et que je donnais le même devoir à deux horaires différents, le sujet ne fuitait même pas. Ils n'ont pas la présence d'esprit de penser à ça... Et pire, quand j'aieu deux fois un élève en seconde (redoublement), il n'a même pas capté qu'il avait composé deux fois sur le même sujet (pour un résultat tout aussi pitoyable).
En gros, en fin d'année, tous les cahiers partent à la poubelle dans l'écrasante majorité des cas.

Dans la ville moyenne où je travaillais, certains professionnels de cours particuliers avaient une banque très fournie des contrôles des cinq (environ) années précédentes !

D'habitude, je ne fais rien en vacances. D'ailleurs je pars quasiment les deux mois pleins.

Là, rédaction d'un parascolaire oblige, j'ai dû tirer un peu les premiers jours.

Je repenserai au reste le weekend du 31 août. Ou pas.

de fin juin jusqu'au 12 juillet : je corrige le bac puis, une fois fini, j'élabore des sujets de bac pour les futures sessions  :decu:

Vers le 12 juillet : affectation des tzr : après avoir bossé jusqu'à cette date, je pleure d'apprendre qu'après un an ou deux de collège je repars en lycée ou en lycée pro ou le contraire  :baoum:

Pendant quelques jours à la mi-juillet : je prépare mes cours pour mes nouveaux niveaux car comme beaucoup de choses changent en trois ans ben il faut revoir pas mal de choses dans ses préparations...

Je pars ensuite trois semaines en vacances jusqu'au 15 août. A l'autre bout du monde pour bien se vider la tête et changer d'air

A partir du 20 août : je continue la préparation de mes cours...


Les jours où je fais des pauses dans mon boulot : jardinage, bateau, plage, lecture

Les miens se repassent les sujets, les cours et les corrigés à plusieurs années d'intervalle, et pas seulement entre frères et soeurs. Une année j'ai donné au 1er DST le même sujet que deux ans plus tôt. J'ai bien rigolé au DST suivant devant leurs mines déconfites de ne pas avoir révisé le bon sujet ! Comme quoi mes élèves sont plus « sérieux » que je ne le pensais !

Pendant les vacances j'essaie de lire un max de livres utiles pour le boulot, parce que malheureusement pendant l'année je suis trop fatiguée pour lire des livres compliqués et j'ai du mal à trouver le temps d'aller en bibliothèque en emprunter (merci les emprunts rallongés de l'été).
J'essaie aussi de décompresser et déconnecter au maximum pour tenir l'année (ça fait plusieurs années que je craque au moins une fois par an et dois être arrêtée pour épuisement). Il faut compter 3 semaines pour effacer la tension nerveuse et la fatigue. Avec une fin de bac le 10 juillet, ça mène en gros fin juillet. Je me remets doucement dans le bain 2 semaines avant la rentrée.

Au fil des dégradations progressives de mes conditions de travail et de mon pouvoir d'achat, j'ai cessé net d'offrir mon temps à l'EN pendant les vacances d'été. Je suis payée 30% de moins que mes homologues de catégorie A, je travaille 30% de moins. Ça implique : rien pendant les vacances (sinon, il faudrait travailler trop peu d'heures pendant la semaine pour fonctionner correctement).
Le retour de la journée de carence a sonné le glas définitif de tout effort non-rétribué.

Ceci étant, vu le montant de mon traitement, je ne peux pas partir trop loin ni trop longtemps, et reste de ce fait pas mal de semaines dans mon (heureusement fort agréable) chez-moi. Prof un jour, prof toujours, je bouquine pas mal, j'ai des occupations intellectuelles (artistiques), que je tâche de rendre plus ou moins monnayables à terme, justement pour améliorer un peu l'ordinaire, mis à mal par les gels de point d'indice, PPCR et autres infamies. J'élabore des activités pédagogiques pour mes mômes (au fond, j'aime ça...), bien plus jeunes que mes élèves, et qui pour l'instant sont ravis.

Nous vivons tranquillement et au ralenti jusqu'à la pré-rentrée.

pseudo-intello a écrit:Au fil des dégradations progressives de mes conditions de travail et de mon pouvoir d'achat, j'ai cessé net d'offrir mon temps à l'EN pendant les vacances d'été. Je suis payée 30% de moins que mes homologues de catégorie A, je travaille 30% de moins. Ça implique : rien pendant les vacances (sinon, il faudrait travailler trop peu d'heures pendant la semaine pour fonctionner correctement).
Le retour de la journée de carence a sonné le glas définitif de tout effort non-rétribué.

Ceci étant, vu le montant de mon traitement, je ne peux pas partir trop loin ni trop longtemps, et reste de ce fait pas mal de semaines dans mon (heureusement fort agréable) chez-moi. Prof un jour, prof toujours, je bouquine pas mal, j'ai des occupations intellectuelles (artistiques), que je tâche de rendre plus ou moins monnayables à terme, justement pour améliorer un peu l'ordinaire, mis à mal par les gels de point d'indice, PPCR et autres infamies. J'élabore des activités pédagogiques pour mes mômes (au fond, j'aime ça...), bien plus jeunes que mes élèves, et qui pour l'instant sont ravis.

Nous vivons tranquillement et au ralenti jusqu'à la pré-rentrée.  

Je te rejoins pleinement
A titre personnel, je ne fais plus rien pendant les vacances, je pense à moi à ma famille, mes enfants. Au bout de 20 ans de travail et un avec un salaire misérable, je ne peux pas partir longtemps ni trop loin mais je ne donne plus mon temps à l'éducation nationale. C'est triste à dire, mais on fait semblant de me payer, je fais semblant de travailler.
Mes cours sont préparés durant l'année, au fil de l'eau, sans superflu, j'évalue au minimum durant l'année.
Mais, je reste sidéré devant tant de collègues qui passent tant de temps à préparer des cours durant les vacances scolaires. Me concernant, j'ai décidé de travailler à la hauteur de mon salaire soit 2200 euros net au bout de 20 ans : il y a longtemps que la fameuse "les professeurs ne travaillent pas pour l'argent, c'est une vocation et tout le bluff" n'a plus effet sur moi si tant est qu'il en ait eu un jour.
Comme tout travailleur, je travaille pour gagner ma vie, la passion je préfère la laisser aux autres

J'avoue aussi avoir une pointe de commisération quand j'apprends de la bouche de certains collègues, à la rentrée, qu'ils ont passé "tout le mois d'août à travailler" au bout de 25 ans de carrière. Y'a un moment faut pas trop charrier non plus quand même (surtout que bon, dans certaines matières, parmi lesquelles je compte la mienne, y'a pas non plus 50 000 manières de traiter un sujet au niveau secondaire, on n'est pas en fac où on demande une précision byzantine sur tel débat hautement intello). Mais pour certains c'est aussi la course à l'échalote de "kikicé qui aura le plus travaillé pendant les vacances", ce qui me fait plus pitié qu'envie... M'enfin ce sont les mêmes collègues qui sont "débordés" du 3 septembre au 11 juin, qui tous les lundis que Dieu fait clament n'avoir "pas levé le nez de leurs copies" etc. C'est un peu consternant.

Elaïna a écrit:J'avoue aussi avoir une pointe de commisération quand j'apprends de la bouche de certains collègues, à la rentrée, qu'ils ont passé "tout le mois d'août à travailler" au bout de 25 ans de carrière. Y'a un moment faut pas trop charrier non plus quand même (surtout que bon, dans certaines matières, parmi lesquelles je compte la mienne, y'a pas non plus 50 000 manières de traiter un sujet au niveau secondaire, on n'est pas en fac où on demande une précision byzantine sur tel débat hautement intello). Mais pour certains c'est aussi la course à l'échalote de "kikicé qui aura le plus travaillé pendant les vacances", ce qui me fait plus pitié qu'envie... M'enfin ce sont les mêmes collègues qui sont "débordés" du 3 septembre au 11 juin, qui tous les lundis que Dieu fait clament n'avoir "pas levé le nez de leurs copies" etc. C'est un peu consternant.

Oui c'est clair, ce gouvernement et les précédents, les parents, le peuple, les associations en tout genre, nous ont tellement craché dessus, tellement méprisé que j'ai arrêté de justifier la façon dont j'organise mon travail. Certains sont "over-booké", moi je leur réponds que je ne travaille jamais pendant les vacances, j'ai toujours droit à "Ah bon comment tu fais ?" Je ne sais pas s'ils se moquent de moi ou s'ils travaillent vraiment !