- mathmaxExpert spécialisé
Je voulais revenir sur cette histoire de durée des vacances. A mon avis, les salariés qui n'ont que 5 semaines de vacances sont extrêmement rares, en effet cela ne peut se produire que s'ils travaillent tous les jours fériés sans exception ( par exemple en 2018, huit jours fériés sont tombés en semaine, or ils sont chômés et rémunérés dans la plupart des conventions collectives, cela donne en tout l'équivalent de 6,6 semaines de congés ).
Pour relativiser l'avantage de nos congés, je me rappelle que, lorsque je travaillais pour une grande entreprise, avait été proposé un temps partiel annualisé qui consistait à être en congé pendant l'intégralité des vacances scolaires : le salaire, proportionnel au nombre de jours travaillés était alors 80% du salaire à temps complet. Sii on considère qu'un enseignant est payé 80% de ce que gagne un cadre, les 16 semaines de vacances sont tout à fait justifiées.
Pour relativiser l'avantage de nos congés, je me rappelle que, lorsque je travaillais pour une grande entreprise, avait été proposé un temps partiel annualisé qui consistait à être en congé pendant l'intégralité des vacances scolaires : le salaire, proportionnel au nombre de jours travaillés était alors 80% du salaire à temps complet. Sii on considère qu'un enseignant est payé 80% de ce que gagne un cadre, les 16 semaines de vacances sont tout à fait justifiées.
- kiwiGuide spirituel
Jenny a écrit:On n'a pas parlé de travailler deux mois, ni 24h/24. Ceux qui ont dit travailler beaucoup sont soit TZR soit auront des Secondes et des Premières à la rentrée.
Les lectures font pour moi partie du travail. Si je ne le faisais pas, je préparerais beaucoup moins bien mes cours. Quand je lis pour le boulot, je prends des notes, je note des références de documents pour les élèves, des choses qui me paraissent importantes à leur souligner, ce n'est pas tout à fait la même chose qu'une lecture plaisir.
La mise à jour du cours, ce n'est pas simplement réactualiser des chiffres, ça implique aussi de mettre des documents plus récents, éventuellement de retravailler une notion, de reprendre une consigne qui n'a peut être pas été assez claire pour les élèves. Je donnais cet exemple, parce qu'en géo, les études de cas sont vite dépassées et quand on a un manuel qui date un peu, c'est problématique.
Si je compare avec la formation en entreprise, cette partie de documentation existe peu, puisque les supports ne sont pas crées totalement par les formateurs. La partie conception est séparée de la partie formation proprement dite. Notre travail d'enseignant implique de faire les deux.
Mais effectivement, la frontière travail/vacances est floue, Sphinx l'avait très bien souligné en début de topic.
Lene :
Dans le secteur privé, on se pose effectivement moins la question.
C'est pas ce que semblaient dire les premiers intervenants sur ce fil.
Quant à la séparation travail/loisirs, elle n'est pourtant pas si floue que ça. Travail = contrainte. Je dois le faire. Je dois préparer telle séquence, tel exercice. Je dois me documenter sur tel sujet car je n'y connais rien et en soi, ce sujet m'intéresse peu. Je dois réactualiser des chiffres car ça date un peu. Loisirs = je peux différer et faire quand je veux/peux. Je choisis d'aller voir telle expo, de lire tel livre, quand bien même cette expo ou ce livre pourraient m'être utiles pour mes cours. Je trouve ça intéressant, j'en ai envie.
Toutefois, être soumis aux contraintes du travail ne veut pas dire qu'on ne peut pas éprouver du plaisir. On peut aimer monter telle séquence, lire tel ouvrage ou telle revue.
- ElaïnaDevin
Merci de le dire aussi bien kiwi !
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It took me forty years to realize this. But for guys like us... our lives aren't really our own. There's always someone new to help. Someone we need to protect. These past few years, I fought that fate with all I had. But I'm done fighting. It's time I accept the hand I was dealt. Too many people depend on us. Their dreams depend on us.
Kiryu Kazuma inYakuza 4 Remastered
Ma page Facebook https://www.facebook.com/Lire-le-Japon-106902051582639
- JennyMédiateur
kiwi a écrit:Loisirs = je peux différer et faire quand je veux/peux. Je choisis d'aller voir telle expo, de lire tel livre, quand bien même cette expo ou ce livre pourraient m'être utiles pour mes cours. Je trouve ça intéressant, j'en ai envie.
Toutefois, être soumis aux contraintes du travail ne veut pas dire qu'on ne peut pas éprouver du plaisir. On peut aimer monter telle séquence, lire tel ouvrage ou telle revue.
Pas si simple quand ça devient je lis tel livre ou je visite telle expo en prenant des notes sur ce qui peut servir et que je commence à élaborer un brouillon de séance. J'ai tendance à le faire sur le moment pour que ça soit plus "frais".
Là, je lis un livre avec mon cours de Terminale à côté en reprenant mes remarques dans la marge et en réécrivant certains passages du cours. J'aurais peut être lu le même livre si ce n'était pas au programme, mais pas de la même manière. Au final, je n'aurais qu'à remettre au propre et reprendre les consignes, le contrôle à la fin de l'été ou début septembre. Mais le gros du travail aura été fait pendant les lectures.
- DanskaProphète
Je ne trouve pas la séparation si évidente que ça, moi non plus. Typiquement, je lis les journaux par plaisir, pour me tenir au courant... mais il y a une chance sur deux pour qu'à la fin du journal j'ai relevé une référence, un chiffre, un exemple, etc. Mon téléphone est bourré de photos d'articles susceptibles d'être utilisés en cours, d'ailleurs. Du coup, travail ou loisirs ?
- Philomène87Grand sage
La mise à jour scientifique fait partie de notre travail. Qui envisagerait (bon je sais, il y en a) une fois le Capes en poche, de faire le strict minimum et de se complaire à suivre le manuel et à en savoir à peine plus que les élèves ? Pourtant, personne ne viendra nous contraindre à lire, refaire nos cours, les améliorer. Est-ce à dire que ceux qui mettent à jour leurs connaissances, c'est du loisir ? Et ceux qui font 3 évaluations par trimestre, alors que 2 suffisent pour une moyenne, cela veut dire que l'évaluation en plus est du loisir, car personne ne l'a obligé à la faire ?
Il est clair que nous avons un métier assez particulier pour cette raison-là, c'est la raison pour laquelle il ne peut pas avoir été choisi par défaut parce qu'on ne savait pas quoi faire d'autre.
Il est clair que nous avons un métier assez particulier pour cette raison-là, c'est la raison pour laquelle il ne peut pas avoir été choisi par défaut parce qu'on ne savait pas quoi faire d'autre.
- MathadorEmpereur
Les textes n'obligent en rien à effectuer une moyenne. L'arrêté du 31 décembre 2015 est d'ailleurs très clair là-dessus en ce qui concerne le collège: il parle de « la note de l'élève ».Philomène87 a écrit:Et ceux qui font 3 évaluations par trimestre, alors que 2 suffisent pour une moyenne, cela veut dire que l'évaluation en plus est du loisir, car personne ne l'a obligé à la faire ?
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- Philomène87Grand sage
Mathador a écrit:Les textes n'obligent en rien à effectuer une moyenne. L'arrêté du 31 décembre 2015 est d'ailleurs très clair là-dessus en ce qui concerne le collège: il parle de « la note de l'élève ».Philomène87 a écrit:Et ceux qui font 3 évaluations par trimestre, alors que 2 suffisent pour une moyenne, cela veut dire que l'évaluation en plus est du loisir, car personne ne l'a obligé à la faire ?
Alors raison de plus : toutes nos corrections sont du pur loisir, puisqu'on n'est pas obligés.
- mafalda16Modérateur
C'est un loisir drôlement masochiste alors
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"Si no luchas, al menos ten la decencia de respetar a quienes lo hacen", José Martí.
- Philomène87Grand sage
mafalda16 a écrit:C'est un loisir drôlement masochiste alors
Ah mais il y a toutes sortes de profils dans l'EN
- Hermione0908Modérateur
Verdurette a écrit:Je rechange complètement de niveau, le CP je maîtrise, mais il faut que je réfléchisse beaucoup à mon organisation, donc je bouquine une heure ou deux chaque jour, je note mes réflexions; j'ai aussi passé pas mal d'heures à organiser l'espace avec ma collègue et mon ATSEM, il a fallu trier et jeter des années de cochonneries empilées, des bouteilles de gouache sèche, des jeux cassés ...
Maintenant, je vais m'occuper de mes travaux et de mon jardin, sans cesser de bouquiner, nous partirons 5 jours en vadrouille, et la dernière semaine d'août, je m'y remettrai.
Tu prends le mal à la racine l'an prochain si je comprends bien.
Je te souhaite que ce soit plus épanouissant.
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Certaines rubriques de Neoprofs.org sont en accès restreint.
Pour en savoir plus, c'est par ici : https://www.neoprofs.org/t48247-topics-en-acces-restreint-forum-accessible-uniquement-sur-demande-edition-2021
- Leroy86Niveau 9
mathmax a écrit:Je voulais revenir sur cette histoire de durée des vacances. A mon avis, les salariés qui n'ont que 5 semaines de vacances sont extrêmement rares, en effet cela ne peut se produire que s'ils travaillent tous les jours fériés sans exception ( par exemple en 2018, huit jours fériés sont tombés en semaine, or ils sont chômés et rémunérés dans la plupart des conventions collectives, cela donne en tout l'équivalent de 6,6 semaines de congés ).
Pour relativiser l'avantage de nos congés, je me rappelle que, lorsque je travaillais pour une grande entreprise, avait été proposé un temps partiel annualisé qui consistait à être en congé pendant l'intégralité des vacances scolaires : le salaire, proportionnel au nombre de jours travaillés était alors 80% du salaire à temps complet. Sii on considère qu'un enseignant est payé 80% de ce que gagne un cadre, les 16 semaines de vacances sont tout à fait justifiées.
J'ajoute la journée de solidarité, nous constituons la majorité de ceux qui la font effectivement (les autres peuvent sacrifier une journée de RTT).
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- DhaiphiGrand sage
Dans ce cas, c'est que le niveau des études supérieures s'est également effondré.Philomène87 a écrit:Qui envisagerait (bon je sais, il y en a) une fois le Capes en poche, de faire le strict minimum et de se complaire à suivre le manuel et à en savoir à peine plus que les élèves ?
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De toutes les écoles que j’ai fréquentées, c’est l’école buissonnière qui m’a paru la meilleure.
[Anatole France]
J'aime les regretteurs d'hier qui voudraient changer le sens des rivières et retrouver dans la lumière la beauté d'Ava Gardner.
[Alain Souchon]
- Ma'amÉrudit
On peut aussi choisir de suivre un manuel et en savoir beaucoup plus que les élèves...
Après tout, ce sont des gens hautement qualifiés qui écrivent les manuels. Je ne vois pas trop l'intérêt de les faire acheter par l'établissement si ce n'est pas pour s'en servir. C'est du gaspillage d'argent public !
Après tout, ce sont des gens hautement qualifiés qui écrivent les manuels. Je ne vois pas trop l'intérêt de les faire acheter par l'établissement si ce n'est pas pour s'en servir. C'est du gaspillage d'argent public !
- TivinouDoyen
Je trouve intéressant de préparer mes séquences et de lire ou relire les œuvres, les critiques littéraires, mais plaisir ou pas, c'est du travail. Donc, je travaille pendant les vacances.
Pas pendant toutes les vacances, mais régulièrement.
Cette année, avec la réforme, j'ai trois nouveaux programmes à monter, donc au minimum 10 œuvres littéraires à travailler/retravailler (puisque les exercices de l'EAF changent, et qu'il faut y intégrer la grammaire). Cela me prendra plus de la moitié de mes 7 semaines de vacances.
Donc je ne me sens pas en vacances: c'est la première fois que j'ai encore ma montre au poignet; d'ordinaire, je l'enlève le premier jour des vacances; et là ça fait une semaine pile que je suis en vacances (j'ai fini le jeudi 11 juillet sur les rotules!), et je viens de me rendre compte que je l'ai toujours au poignet.
Pour répondre au post initial:
- Fin de l'année: 11 juillet.
- Week-end: cure de sommeil.
- Début de cette semaine: rangement du bureau, gros tri des manuels et des cours pour y voir plus clair.
- Maintenant: j'alterne préparation des cours de seconde et lectures pour la première.
- deux semaines de "vacances/tourisme": une en montagne, une en bord de mer. Je n'emporterai pas de "travail", mais des livres qui pourront servir de lecture cursive, sur lesquels je prendrai des notes ...
- et le reste du temps, ce sera du travail, plus ou moins agréable/stimulant, mais du travail quand-même. Ce travail sera certes entrecoupé de sorties, baignades, activités en famille, mais entrecoupé seulement.
C'est ce qui rend notre travail difficilement quantifiable, et ce qui le rend aussi piégeux. Je comprends les gens qui rentrent de vacances en disant j'ai travaillé toutes les vacances. Parce que d'une certaine façon, c'est vrai; on ne coupe pas vraiment.
Edit. @Ma'am Pour avoir feuilleté les manuels de lettres, ils ont certainement été faits par des gens compétents, mais dans l'urgence, pour être disponibles en mai, et non, ils ne sont pas utilisables tels quels. Alors oui, acheter des manuels cette année me semble être du gaspillage d'argent public.
Pas pendant toutes les vacances, mais régulièrement.
Cette année, avec la réforme, j'ai trois nouveaux programmes à monter, donc au minimum 10 œuvres littéraires à travailler/retravailler (puisque les exercices de l'EAF changent, et qu'il faut y intégrer la grammaire). Cela me prendra plus de la moitié de mes 7 semaines de vacances.
Donc je ne me sens pas en vacances: c'est la première fois que j'ai encore ma montre au poignet; d'ordinaire, je l'enlève le premier jour des vacances; et là ça fait une semaine pile que je suis en vacances (j'ai fini le jeudi 11 juillet sur les rotules!), et je viens de me rendre compte que je l'ai toujours au poignet.
Pour répondre au post initial:
- Fin de l'année: 11 juillet.
- Week-end: cure de sommeil.
- Début de cette semaine: rangement du bureau, gros tri des manuels et des cours pour y voir plus clair.
- Maintenant: j'alterne préparation des cours de seconde et lectures pour la première.
- deux semaines de "vacances/tourisme": une en montagne, une en bord de mer. Je n'emporterai pas de "travail", mais des livres qui pourront servir de lecture cursive, sur lesquels je prendrai des notes ...
- et le reste du temps, ce sera du travail, plus ou moins agréable/stimulant, mais du travail quand-même. Ce travail sera certes entrecoupé de sorties, baignades, activités en famille, mais entrecoupé seulement.
C'est ce qui rend notre travail difficilement quantifiable, et ce qui le rend aussi piégeux. Je comprends les gens qui rentrent de vacances en disant j'ai travaillé toutes les vacances. Parce que d'une certaine façon, c'est vrai; on ne coupe pas vraiment.
Edit. @Ma'am Pour avoir feuilleté les manuels de lettres, ils ont certainement été faits par des gens compétents, mais dans l'urgence, pour être disponibles en mai, et non, ils ne sont pas utilisables tels quels. Alors oui, acheter des manuels cette année me semble être du gaspillage d'argent public.
- Philomène87Grand sage
Dhaiphi a écrit:Dans ce cas, c'est que le niveau des études supérieures s'est également effondré.Philomène87 a écrit:Qui envisagerait (bon je sais, il y en a) une fois le Capes en poche, de faire le strict minimum et de se complaire à suivre le manuel et à en savoir à peine plus que les élèves ?
En formation j'ai entendu des conversations de professeurs d'histoire qui avaient tous les ans les mêmes niveaux et donc avaient presque tout oublié des événements et des dates des niveaux qu'ils n'avaient pas. Ils disaient que ça n'était pas utile vu qu'ils n'enseignaient pas dans ces niveaux. Alors c'est sûr, quand on part comme ça...
- Philomène87Grand sage
Ma'am a écrit:On peut aussi choisir de suivre un manuel et en savoir beaucoup plus que les élèves...
Après tout, ce sont des gens hautement qualifiés qui écrivent les manuels. Je ne vois pas trop l'intérêt de les faire acheter par l'établissement si ce n'est pas pour s'en servir. C'est du gaspillage d'argent public !
Alors j'avais en tête un exemple extrême, celui d'une prof que j'ai eue et qui lisait le manuel à chaque cours (et au cours suivant elle tournait la page). Après tout personne ne lui disait rien puisqu'elle l'a fait pendant des années.
Le manuel est un outil et ne saurait se substituer entièrement au professeur. En histoire-géo il est très bien pour les documents, par contre les questions sont souvent nazes et peu ambitieuses. Si on ne les fait pas soi-même cela revient à vérifier que les élèves savent lire.
- pseudo-intelloSage
Je n'ai qu'un niveau en français l'an prochain, et c'est celui sur lequel on a le TDL. Ca devrait alléger ma charge de travail...
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- NadejdaGrand sage
Tivinou a écrit:C'est ce qui rend notre travail difficilement quantifiable, et ce qui le rend aussi piégeux. Je comprends les gens qui rentrent de vacances en disant j'ai travaillé toutes les vacances. Parce que d'une certaine façon, c'est vrai; on ne coupe pas vraiment.
C'est vrai.
Quant à moi, je travaille finalement un peu tous les jours même s'il arrive que je ne fasse rien du tout. Je partirai quelques jours en août et occupe sinon mon temps en balades / expos dans Paris, films, séries et bien sûr en lectures... Je suis seule, sans enfant et sans jardin.
Concrètement, je profite des vacances pour d'abord faire du tri dans tout ce que j'ai accumulé, dans tout ce que j'ai placé dans mes favoris et mes dossiers. Ça prend beaucoup de temps, je sauvegarde pas mal de choses (articles, podcasts, discussions, blogs autour de la pédagogie...). C'est un travail de veille qui, associé à des lectures que je n'ai pas le courage de mener durant l'année, me semble important. Ensuite, je réfléchis beaucoup à ce que je voudrais avec mes élèves parce que je renouvelle plusieurs chapitres (en français en collège on est très libre de nos choix) et d'année en année je me demande quoi sacrifier encore pour tout faire tenir en 4h ou 4h30 par semaine. Après toutes ces réflexions et de nombreuses (re)lectures pour le travail, je prépare les cours à proprement parler, généralement à partir d'août, là encore selon mes envies. Difficile à quantifier donc mais il est vrai que j'ai du mal à totalement couper du travail.
- ElyasEsprit sacré
Philomène87 a écrit:Dhaiphi a écrit:Dans ce cas, c'est que le niveau des études supérieures s'est également effondré.Philomène87 a écrit:Qui envisagerait (bon je sais, il y en a) une fois le Capes en poche, de faire le strict minimum et de se complaire à suivre le manuel et à en savoir à peine plus que les élèves ?
En formation j'ai entendu des conversations de professeurs d'histoire qui avaient tous les ans les mêmes niveaux et donc avaient presque tout oublié des événements et des dates des niveaux qu'ils n'avaient pas. Ils disaient que ça n'était pas utile vu qu'ils n'enseignaient pas dans ces niveaux. Alors c'est sûr, quand on part comme ça...
Je ne reprocherai cela à aucun collègue. Je n'ai pas eu de 3e pendant six ans et j'ai pas mal oublié de dates et de noms en histoire contemporaine (en plus, c'est la période que j'aime le moins). J'en ai eu cette année. Je m'étais préparé en relisant beaucoup et en faisant de la veille (et j'ai râlé sur les problèmes de dates des batailles de la 2de Guerre mondiale, rien que pour Stalingrad, j'ai trouvé 5 dates de début possibles !!! Chaque proposition étant pertinente en plus !).
Là, on m'envoie en lycée, je pleure sur le programme de Terminale. A l'inverse, un professeur de lycée revient au collège et prend des 6e, il pleure (Préhistoire, histoire du judaïsme antique, Grèce antique hors Athènes).
Nous enseignons un champ disciplinaire immense avec nos préférences. Il faut juste garder la forme et des routines de mise à jour pour éviter la crise (et c'est comme ça que j'ai été le seul professeur de 3e à parler de centre de mise à mort, je m'étais mis à jour).
- DhaiphiGrand sage
Ma'am a écrit:On peut aussi choisir de suivre un manuel et en savoir beaucoup plus que les élèves...
Je ne vois pas trop l'intérêt de les faire acheter par l'établissement si ce n'est pas pour s'en servir. C'est du gaspillage d'argent public !
Ma'am est une ancienne maîtreeeesse qui n'a pas perdu son bon sens.
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- ElaïnaDevin
Après à titre personnel je trouve par exemple que le coup des centres de mise à mort c'est typiquement le truc un peu idiot au niveau secondaire. Oui on suit les évolutions historiographiques mais est-ce que ça va changer quelque chose au fond ? Un prof qui continue de parler de camps d'extermination est-il vraiment à mettre au rebut ?
Je me pose vraiment la question hein.
Je me pose vraiment la question hein.
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- User9397Niveau 9
Philomène87 a écrit:Dhaiphi a écrit:Dans ce cas, c'est que le niveau des études supérieures s'est également effondré.Philomène87 a écrit:Qui envisagerait (bon je sais, il y en a) une fois le Capes en poche, de faire le strict minimum et de se complaire à suivre le manuel et à en savoir à peine plus que les élèves ?
En formation j'ai entendu des conversations de professeurs d'histoire qui avaient tous les ans les mêmes niveaux et donc avaient presque tout oublié des événements et des dates des niveaux qu'ils n'avaient pas. Ils disaient que ça n'était pas utile vu qu'ils n'enseignaient pas dans ces niveaux. Alors c'est sûr, quand on part comme ça...
Je suis un peu dans cette situation. Je n'ai pas de 5e depuis très longtemps et j'ai pu perdre certains éléments, ne travaille pas le projet. Pour autant, je n'estime pas être un enseignant à jeter au pilori. A l'inverse, pour les autres niveaux, je continue de lire et notamment je cherche des anecdotes que les élèves pourraient apprécier.
Pour revenir au sujet, comme de nombreux collègues, mes vacances permettent de travailler et de mettre à jour mes cours. Mais je fais de longues pauses pendant lesquels je me repose, je bouquine et je regarde même des films pourris que je ne peux pas regarder quand je travaille ! Je profite d'être seul en juillet pour avancer car en août, j'ai interdiction de travailler !
- MUTISExpert
Elaïna a écrit:Après à titre personnel je trouve par exemple que le coup des centres de mise à mort c'est typiquement le truc un peu idiot au niveau secondaire. Oui on suit les évolutions historiographiques mais est-ce que ça va changer quelque chose au fond ? Un prof qui continue de parler de camps d'extermination est-il vraiment à mettre au rebut ?
Je me pose vraiment la question hein.
La réponse est évidemment non... J'ai fait plusieurs stages au Mémorial de la Shoah et publié un livre sur ce sujet et franchement, c'est le genre de distinction ou de mode qui n'a pas grande importance. A part peut-être satisfaire la vanité de se sentir supérieur et à la page.
_________________
"Heureux soient les fêlés car ils laissent passer la lumière" (Audiard)
"Ce n'est pas l'excès d'autorité qui est dangereux, c'est l'excès d'obéissance" (Primo Levi)
"La littérature, quelque passion que nous mettions à le nier, permet de sauver de l'oubli tout ce sur quoi le regard contemporain, de plus en plus immoral, prétend glisser dans l'indifférence absolue" (Enrique Vila-Matas)
" Que les dissemblables soient réunis et de leurs différences jaillira la plus belle harmonie ; rien ne se fait sans lutte." (Héraclite)
"Les hommes sont si nécessairement fous que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou" (Pascal).
- ElyasEsprit sacré
Elaïna a écrit:Après à titre personnel je trouve par exemple que le coup des centres de mise à mort c'est typiquement le truc un peu idiot au niveau secondaire. Oui on suit les évolutions historiographiques mais est-ce que ça va changer quelque chose au fond ? Un prof qui continue de parler de camps d'extermination est-il vraiment à mettre au rebut ?
Je me pose vraiment la question hein.
Non, on n'est pas un rebut. Les évolutions épistémologiques mettent du temps à devenir la vulgate d'une discipline. Cependant, je pense que répondre que ça n'a pas d'importance, surtout en histoire contemporaine, est problématique, surtout quand notre discipline ne cesse de parler de rigueur. Mais ce n'est que mon opinion. je suis le type de professeur à se prendre la tête sur les limites chronologiques les plus pertinentes et ensuite à se demander si la vulgate disciplinaire y correspond. Je perds beaucoup de cheveux ! C'est pour ça que je hais la contemporaine
- pseudo-intelloSage
En fait, j'ai dû prendre sur moi pour ne plus bosser pendant les grandes vacances. J'ai toujours hâte d'organiser mon année, de choisir les chapitres, les mettre en œuvre. Mais ça prend du temps, et en plein brainstorming, je me rends compte que la journée est presque passée sans avoir été consacrée aux loisirs, et comme je le disais, c'est dommage, surtout que ni le montant de mon traitement, ni les magnifiques conditions d'exercices dont nous bénéficions ne justifient cela (à mon sens).
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