Grand oral

Mais le jury est interne à l'établissement ? J'avais compris qu'on tournerait entre lycées.

La question se pose pour les établissements étrangers

Comment font-ils habituellement pour les rattrapages du bac ?

Shajar a écrit:Comment font-ils habituellement pour les rattrapages du bac ?

Par visio quand il est impossible de faire venir d'autres enseignants de la zone.

Shajar a écrit:Mais le jury est interne à l'établissement ? J'avais compris qu'on tournerait entre lycées.

J'ai compris qu'il était interne "autant que possible". Vous savez, la deuxième expression magique, après "on est prêt".

Je rajoute que de très nombreux établissements français à l'étranger n'ont pas réouverts et sont en distanciels depuis septembre, ils le resteront très certainement jusqu'à un seuil vaccinal suffisant. La visio sera donc le seul moyen pour faire passer ce Grand Oral, à moins d'un ajournement spécial pour ces établissements.

Clecle78 a écrit:Je ne vois pas trop où est le problème si tu découvres ton jury le matin de l'épreuve. Les élèves ne connaîtront pas forcément l'autre membre et puis ça changera quoi qu'ils devinent la question qui va tomber ? Franchement vu la mascarade que constitue cette pseudo épreuve ...

Cela ne change pas grand-chose pour ceux qui passeront tôt le matin, mais cela peut changer la donne pour celui qui est un peu faiblard et qui passe en fin de journée. Ceci dit, je suis d'accord pour parler de mascarade, mais c'est une mascarade à coefficient 10 ou 14: c'est une mascarade qui compte beaucoup.
On pourrait aussi croire qu'il n'y a pas vraiment de choix de sujet si celui-ci est déterminé à l'avance par la constitution du jury. Mais tout cela n'a sans doute pas d'importance réellement.

Des "informations" sur le lien oral terminale et spécialités sur le site du MEN :

https://eduscol.education.fr/729/presentation-du-grand-oral

Surtout ici :
https://eduscol.education.fr/media/3896/download

et la FAQ :
https://eduscol.education.fr/media/3420/download

Ruthven a écrit:Des "informations" sur le lien oral terminale et spécialités sur le site du MEN :

https://eduscol.education.fr/729/presentation-du-grand-oral

Surtout ici :
https://eduscol.education.fr/media/3896/download

et la FAQ :
https://eduscol.education.fr/media/3420/download

Je survole un peu au hasard le second document, et je tombe d'emblée sur ce paragraphe.

Ministère de lEducation Nationale, de la Jeunesse et des Sports a écrit:L’ensemble des convergences qui ont été relevées précédemment ne signifie pas pour
autant que soient gommées les identités et les spécificités des approches disciplinaires.
Celles-ci sont présentées ici et regroupées par grands domaines d’enseignements pour
mieux montrer que le Grand oral constitue un espace unique, dont la richesse se mesure à
l’aune des tensions entre convergences et particularismes disciplinaires.

J'en peux plus de ce tissus de niaiseries. J'en peux vraiment plus.

Edit : ah, et dans la partie "mathématiques", je tombe sur cet aveu :

À titre d’exemple, travailler la démonstration à l’oral permet de dépasser l’obstacle que représente l’écrit pour beaucoup
d’élèves.

Je suis bien persuadé depuis plusieurs années que la valorisation obsessionnelle de l'oral dans les programmes avait surtout pour objectif de dissimuler la manque de maîtrise de l'écrit par les élèves. Mais ici, c'est donc écrit explicitement, dans un document officiel. Par des gens qui viennent probablement d'une groupe disciplinaire mathématiques, et qui font semblant d'oublier que cette matière est par excellence celle du langage formel.

Une démonstration à l’oral ? Sans écrire ?? J’ai dû louper quelque chose ...

Nous voilà revenus au temps pré-Viète, quand on discourait sur les mathématiques (sauf qu'on ne le fait plus en latin).
Beau progrès, vraiment. Et puis avec tout le recul qu'ont nos lycéens, ça ne peut donner que de belles choses. Car ce sont de belles personnes.

Je n'ai pas encore eu le temps ni le courage d'aller lire ce machin, je le ferai après la mi-mars.
Si possible.

Mais enfin, chers collègues de mathématiques, n'êtes vous pas enthousiastes à l'idée que "vos élèves vous élèvent"? (sans rire : entendu cette semaine d'un formateur)...
Je pense qu'on pourra le dire en long, en large, en travers, on n'échappera pourtant pas à l'épreuve : ce grand oral est une ineptie totale à tous les niveaux.
- il valorise la prestation orale au détriment de tout contenu disciplinaire, oubliant que seul ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et que, sans savoirs, on ne saurait faire un oral convaincant.
- il se pretend égalitaire, au sens où il affirme que l'oral permettrait de pallier les faiblesses de l'écrit, que donc des élèves en difficulté scolaire pourraient y briller, oubliant que généralement, les élèves qui maîtrisent le mieux l'oral (pas la "tchatche", mais le savoir-être, le savoir-parler, l'argumentation) sont ceux qui maîtrisent aussi l'écrit.
- il pretend évaluer le projet d'orientation des élèves, alors qu'on sait que les réorientations sont extrêmement fréquentes dans les premières années d'études supérieures. Ce faisant, il conditionne la validité d'une réflexion à son utilité sur le marché du travail, il favorise ainsi la marchandisation de la connaissance là où l'on sait que la connaissance ne devrait pas être réduite à des savoir-faire, fussent-ils pompeusement baptisés "compétences".

VinZT a écrit:Nous voilà revenus au temps pré-Viète, quand on discourait sur les mathématiques (sauf qu'on ne le fait plus en latin).
Beau progrès, vraiment. Et puis avec tout le recul qu'ont nos lycéens, ça ne peut donner que de belles choses. Car ce sont de belles personnes.

Je n'ai pas encore eu le temps ni le courage d'aller lire ce machin, je le ferai après la mi-mars.
Si possible.

J'envisage de le lire après la saint-glinglin pour ma part. Ou après la fin du monde, j'hésite encore.

Les exemples donnés en lca sont indigents

L'IG ne s'est pas foulée, pour l'HGGSP, une seule page pour cette spécialité, rien de précis, le même blabla vague que d'habitude...

Je m'ennuie en surveillant un DS alors je survole le document, et je lis des exemples de « questions ».

En NSI : « Comment créer une machine intelligente ? » « La course à l’infiniment petit : jusqu’où ? » « L’informatique va-t-elle révolutionner le dessin animé ? » ou en maths « Quelle est la forme de la trajectoire suivie par une sonde envoyée sur Mars ? » « Qu’est-ce qu’une croissance exponentielle ? Qui a inventé les logarithmes ? » « Comment calculer π à un milliard de décimales ? Où se trouve π dans les carrés ? » « Pourquoi une échelle des monnaies/poids basée sur 1, 2, 5, 10 et pas 1, 3, 6, 12, 24 ? » (clin d'œil aux mesures impériales).

Le tout sans les mains, et sous vos applaudissements, messieurs-dames !  

On va avoir une génération d'Aberkane qui va tout péter*, je vous raconte pas !

*:

Plus sérieusement, j'attends toujours la formation ou un ipéhère (ou assimilé) viendra me parler — sans note ni tableau ni diaporama — d'un de ces sujets pendant 5 minutes.

Ha, moi j'ai une formation bientôt, je vous raconterai !
En arts, c'est formidable, on n'a aucune question juste une déblatération sur la sensibilité.
A noter qu'en arts, comme d'ailleurs en HLP, on pourra s'exprimer sur des œuvres (textes, tableaux, mises en scène) sans avoir la possibilité de les montrer au jury, qui devra donc croire le candidat sur parole (ce qui me donne furieusement envie d'inventer des œuvres juste pour rigoler).

Poupoutch a écrit:Ha, moi j'ai une formation bientôt, je vous raconterai !
En arts, c'est formidable, on n'a aucune question juste une déblatération sur la sensibilité.
A noter qu'en arts, comme d'ailleurs en HLP, on pourra s'exprimer sur des œuvres (textes, tableaux, mises en scène) sans avoir la possibilité de les montrer au jury, qui devra donc croire le candidat sur parole (ce qui me donne furieusement envie d'inventer des œuvres juste pour rigoler).

C'est vrai que c'est un concept.

J'imagine la pauvre candidat essayer de décrire Le Radeau de la Méduse (je ne sais pas pourquoi c'est cet exemple qui me vient en tête quand je pense à l'EN) sans support visuel, en cinq minutes.

A moins qu'on ait le droit de mimer la scène ?

Poupoutch a écrit:Ha, moi j'ai une formation bientôt, je vous raconterai !
En arts, c'est formidable, on n'a aucune question juste une déblatération sur la sensibilité.
A noter qu'en arts, comme d'ailleurs en HLP, on pourra s'exprimer sur des œuvres (textes, tableaux, mises en scène) sans avoir la possibilité de les montrer au jury, qui devra donc croire le candidat sur parole (ce qui me donne furieusement envie d'inventer des œuvres juste pour rigoler).

Un cabinet d'amateurs, par George Pérec, qui décrit par moult détails des tableaux fictifs. Mais bon, c'est Pérec …

VinZT a écrit:Je m'ennuie en surveillant un DS alors je survole le document, et je lis des exemples de « questions ».

En NSI : « Comment créer une machine intelligente ? » « La course à l’infiniment petit : jusqu’où ? » « L’informatique va-t-elle révolutionner le dessin animé ? » ou en maths « Quelle est la forme de la trajectoire suivie par une sonde envoyée sur Mars ? » « Qu’est-ce qu’une croissance exponentielle ? Qui a inventé les logarithmes ? » « Comment calculer π à un milliard de décimales ? Où se trouve π dans les carrés ? » « Pourquoi une échelle des monnaies/poids basée sur 1, 2, 5, 10 et pas 1, 3, 6, 12, 24 ? » (clin d'œil aux mesures impériales).

Le tout sans les mains, et sous vos applaudissements, messieurs-dames !  

On va avoir une génération d'Aberkane qui va tout péter*, je vous raconte pas !

*:

Plus sérieusement, j'attends toujours la formation ou un ipéhère (ou assimilé) viendra me parler — sans note ni tableau ni diaporama — d'un de ces sujets pendant 5 minutes.

A cause de vous tous, j'ai fini par jeter un coup d'oeil au document : aucun exemple de sujet pour les SES, mais j'apprends avec ravissement que "l’enjeu de fond du Grand oral est de contribuer à la formation civique des élèves grâce à la maîtrise de connaissances qui favorisent la participation au débat public sur les grands enjeux économiques, sociaux et politiques des sociétés contemporaines [et] de permettre, sur un thème choisi par l’élève, d’illustrer comment la maîtrise des connaissances disciplinaires lui permet d’avoir un avis raisonné sur le thème en question". Le tout en 5 minutes, donc.

Quand je pense qu'il me faut souvent une heure pour exposer de façon simplifiée des arguments "raisonnés" sur un "enjeu économique, social ou politique des sociétés contemporaines", je me dis que je suis effroyablement mauvaise

Ce document est quand même un tissu de c*******s invraisemblable de niaiserie.

SPC a écrit:L’élève doit aussi être en capacité de « mettre à portée » d’un auditeur non
expert la problématique étudiée et délaisser alors le langage spécifique pour rendre
intelligible la démarche et convaincre, ce qui est le cas lors du Grand oral où, parmi les deux
membres du jury, figure un examinateur non expert de la discipline.

Bon courage aux collègues de SPC qui vont devoir demander à leurs élèves de raconter n'importe quoi devant quelqu'un qui n'aura pas la culture scientifique d'un élève de terminale et devra pourtant les évaluer.

Quant à la NSI, il y a beaucoup de questions qui ressemblent à celles qu'on pouvait se poser il y a 50 ans. Mais que plus personne ne se pose.

Décidément, l'art de poser une question intelligente n'est pas à la portée de tout le monde.

Aucun example en anglais non plus, on sait juste que le choix de la langue est laissé a l'appréciation du candidat. Très bien. Je suis curieux de savoir comment un collègue de maths pourra suivre un exposé sur la place du romarin dans l'oeuvre de Shakespeare, dans la langue dudit Shakespeare. Dans le même binôme potentiel, je suis curieux de savoir quelle question je pourrais poser après une savante démonstration sur la place des barycentres dans la société contemporaine... mais je sens qu'on va bien s'amuser.

J'attends avec impatience d'assister à un grand oral en anglais dont je ne pipe mot, en effet !

Lord Steven a écrit:Aucun example en anglais non plus, on sait juste que le choix de la langue est laissé a l'appréciation du candidat. Très bien. Je suis curieux de savoir comment un collègue de maths pourra suivre un exposé sur la place du romarin dans l'oeuvre de Shakespeare, dans la langue dudit Shakespeare.

Je crois qu'il faut juger la "verticalité" et "l’éclat du regard".

Moi j'apprends qu'il faut entraîner les élèves au Grand Oral en enseignement scientifique...Avec le volume horaire dévolu à cet enseignement pour traiter le programme, c'est clair que l'oral va être beaucoup travaillé !

Je lis vos posts avec intérêt, pardon avec interrogations.
Ce grand oral est - il très éloigné de l'oral des tpe qui ont sans doute disparu. Ces temps étaient à leur deuxième session quand fille -ajonc l'a passé. Très energivore pour elle, mais un bon travail qui était présenté devant ses profs référents pour qui le sujet était dans leurs compétences. Je ne l'ai vu que du côté parent.
Pour ce grand oral, les élèves présentent ce qu'ils veulent et devant des profs lamdas. J'essaie de comprendre.
J'ai fait des oraux de hda et je n'étais pas compétente sur tout ce qui était proposé mais en travaillant un peu, en échangeant avec mon binôme on tenait la route pour un niveau troisième. Au lycée? Selon les sujets?