- trompettemarineMonarque
C'est là qu'il faudrait que quelqu'un s'y connaisse en droit du travail dans la fonction publique.
Mais je suis certaine que les syndicats vont plancher dessus. Quel boulot !!!
Mais je suis certaine que les syndicats vont plancher dessus. Quel boulot !!!
- trompettemarineMonarque
Philomène87 a écrit:Rêve pastrompettemarine a écrit:il faudra qu'ils nous versent une indemnité puisque nous serons astreints à résidence.
Je ne me fais pas d'illusion mais si le droit est de notre côté, il va bien falloir qu'ils modifient cet arrêté.
(pardon je me suis trompée avec les balises de citations) . Rectifié
- PaleoprofFidèle du forum
Non, Philomène87, c’était de l’humour autant stupide que cette histoire de formation. Il serait ubuesque de nous faire prendre des jours de compensation ( des congés , quoi!) pour compenser des astreintes instaurées afin justement de nous faire travailler pendant nos congés ! C’est ce qui se pratique dans l’entreprise de mon compagnon : salaire ( un trentième du mois par jour d’astreinte ) ou compensation ( en journée une pour une).
Enfin, venant du MEN, toute logique est perdue depuis longtemps, il me semble....
Enfin, venant du MEN, toute logique est perdue depuis longtemps, il me semble....
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Je construis ma suite......
- Philomène87Grand sage
Je voulais dire, que je ne suis pas du tout optimiste sur le fait qu'ils nous paient nos jours d'astreinte. Cela voudrait dire qu'ils doivent nous payer, en plus de nos salaires, tous nos jours de vacances moins 5 semaines. Ils n'ont déjà pas les moyens de revaloriser nos salaires...
- Panta RheiExpert
Encore un ballon d'essai, histoire de voir? En attendant LA REFORME?
En vrac, depuis 1995 j'ai/ nous avons déjà subi:
passage de "37,5" à 42 +" pour la retraite
instauration de la CSG
instauration du RDS
suppression des 4èmes & 3èmes LV2 anglais
suppression de l'option €
instauration de l'Heure de Vie de Classe (pour le PP - pas que, mais quand même!)
gel du point d'indice
alignement du taux de cotisation pour la retraite vers le privé = une dizaine d'€ perdus chaque année pendant 10 ans (1200 € a minima)
"cadencement unique" (à nuancer)
journées de solidarité
jour de carence
diminution des horaires = plus de classes.
conseils de cycle 3 = réunions en plus
augmentation des effectifs car 1° élèves ULIS 2° élèves MNA (et/ou "primo arrivants")
fin du redoublement
refonte de la filière PRO avec un BAC pro en 3 ans pour tous.
(...)
J'ai certainement oublié des choses; n'hésitez-pas à compléter.
En vrac, depuis 1995 j'ai/ nous avons déjà subi:
passage de "37,5" à 42 +" pour la retraite
instauration de la CSG
instauration du RDS
suppression des 4èmes & 3èmes LV2 anglais
suppression de l'option €
instauration de l'Heure de Vie de Classe (pour le PP - pas que, mais quand même!)
gel du point d'indice
alignement du taux de cotisation pour la retraite vers le privé = une dizaine d'€ perdus chaque année pendant 10 ans (1200 € a minima)
"cadencement unique" (à nuancer)
journées de solidarité
jour de carence
diminution des horaires = plus de classes.
conseils de cycle 3 = réunions en plus
augmentation des effectifs car 1° élèves ULIS 2° élèves MNA (et/ou "primo arrivants")
fin du redoublement
refonte de la filière PRO avec un BAC pro en 3 ans pour tous.
(...)
J'ai certainement oublié des choses; n'hésitez-pas à compléter.
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- Signature:
- 'Don't you find yourself getting bored?' she asked of her sister. 'Don't you find, that things fail to materialise? NOTHING MATERIALISES! Everything withers in the bud.'
'What withers in the bud?' asked Ursula.
'Oh, everything—oneself—things in general.'First Page of Women in Love, D. H. Lawrence
- PonocratesExpert spécialisé
Pour la fonction publique, je trouve cela
S'ils veulent s'amuser à cela, il faut quand même un minimum y mettre les formes; dans le privé, c'est cela
Ce chiffre (31 jours calendaires pour le public ou 4 semaines pour le privé) de maximum de congés sauf dérogation, me paraît être le point de départ de cette "réflexion".
Je rappelle également que nous ne bénéficions jamais de ceciservice public a écrit:Le calendrier des congés est fixé par le chef de service, après consultation de l'agent.
Les congés peuvent être fractionnés dans l'intérêt du service.
Sauf cas particuliers (congés bonifiés par exemple), un agent ne peut pas être absent plus de 31 jours calendaires consécutifs.
Une priorité pour le choix des périodes de congés annuels est donnée aux agents chargés de famille.
Sans parler du cas où le congé maternité est en grande partie pendant les vacances: dans le primaire et le secondaire on n'a que ses yeux pour pleurer...L'agent, titulaire ou contractuel, qui tombe malade pendant une période de congé annuel, peut obtenir le report de ses jours de congés restants. Le juge européen considère que le report des congés payés s'impose. Toutefois, cette position n'a pas été confirmée par le juge français.
Si l'administration n'accorde pas de report à l'agent tombé malade durant ses congés, celui-ci peut saisir le tribunal administratif pour demander l'obtention de ce report.
S'ils veulent s'amuser à cela, il faut quand même un minimum y mettre les formes; dans le privé, c'est cela
Là, ce serait la double peine: nous sommes déjà obligés de partir en vacances pendant les périodes les plus chères, mais en plus nous ne serions sûrs de partir que deux mois avant- quand les billets sont au max...La période de prise des congés payés est fixée :
Par accord d'entreprise ou d'établissement ou, à défaut, par convention ou accord de branche
En l'absence d'accord ou de convention, par l'employeur, après avis du comité social et économique (CSE)
Elle est portée à la connaissance des salariés au moins 2 mois avant l'ouverture de la période.
Combien de jours de congés payés peut-on poser en une fois ?
Le salarié ne peut pas poser plus de 24 jours ouvrables de congés consécutifs (soit 4 semaines). Toutefois, par dérogation individuelle, l'employeur peut accorder au salarié un congé plus long s'il justifie :
De contraintes géographiques particulières
Ou de la présence au sein du foyer d'une personne handicapée ou d'une personne âgée en perte d'autonomie
Ce chiffre (31 jours calendaires pour le public ou 4 semaines pour le privé) de maximum de congés sauf dérogation, me paraît être le point de départ de cette "réflexion".
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"If you think education is too expensive, try ignorance ! "
"As-tu donc oublié que ton libérateur,
C'est le livre ? "
- F.LemoineÉrudit
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je cherche toujours à comprendre cette inertie de la profession. Les diagnostics moraux ne me satisfont pas (nous serions paresseux, lâches, égoïstes)..
J'ai une ou deux pistes mais je crois que qu'elles passeraient mal sur ce forum. Marre de me faire agresser dès que je propose une idée incorrecte.
Les "discussions" sur Néoprofs deviennent assez caricaturales. En fait, il n'y a plus beaucoup de discussions,ou plus précisément de conversations.
Je crois que je ne vais pas tarder à vous quitter.
_________________
"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- User20159Esprit éclairé
F.Lemoine a écrit:J'ai une ou deux pistes mais je crois que qu'elles passeraient mal sur ce forum. Marre de me faire agresser dès que je propose une idée incorrecte.
Les "discussions" sur Néoprofs deviennent assez caricaturales. En fait, il n'y a plus beaucoup de discussions,ou plus précisément de conversations.
Je crois que je ne vais pas tarder à vous quitter.
Dire des choses sans rien dire....bref....
C'est un forum, un forum n'est pas un espace démocratique car un forum appartient aux administrateurs.
Ce genre de message laisse circonspect (mais tu crains quoi ? le gel de ton point d'indice ? désolé il est congelé. La baisse de ta note péda' ? Elle n'existe plus ! L'opprobre public ? tu t'en fous ! Un ban ? Temporaire ? Permanent ? Je me suis déjà fait bannir deux fois pour irrévérence, je ne suis pas pour autant aller chouiner chez la CPE , merde, y en a pas sur néoprofs )
Mais crache donc ton ressenti collègue.....là t'as rien dit...
- CondorcetOracle
F.Lemoine a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je cherche toujours à comprendre cette inertie de la profession. Les diagnostics moraux ne me satisfont pas (nous serions paresseux, lâches, égoïstes)..
J'ai une ou deux pistes mais je crois que qu'elles passeraient mal sur ce forum. Marre de me faire agresser dès que je propose une idée incorrecte.
Les "discussions" sur Néoprofs deviennent assez caricaturales. En fait, il n'y a plus beaucoup de discussions,ou plus précisément de conversations.
Je crois que je ne vais pas tarder à vous quitter.
Que l'on me pardonne un zest de franchise. Comme dans tout métier, il existe chez les enseignants un certain nombre de croyances, d'idéaux, de vertus qui fédèrent et confèrent au groupe un sentiment d'appartenance à quelque chose de commun et qui est voué à le dépasser. Point n'est besoin d'en appeler aux Mânes de Condorcet pour comprendre que la place que tient l'école dans la République ou à celle de Ferry pour y ressentir la part de la mission laique. L'abnégation des enseignants s'explique en premier lieu par le sentiment d'être au service d'une cause plus grande qu'eux-mêmes en tant que personne et que groupe, l'implicite étant que cette mission exige des sacrifices, lesquels seront à un moment ou un autre reconnus comme tels et salués par la collectivité, d'où leur douloureuse surprise lorsque celle-ci choisit d'honorer d'autres figures. La deuxième hypothèse contredit la première : les enseignants ne forment plus un groupe homogène depuis longtemps et sont soumis, comme le reste de la société, à de violentes tendances centrifuges qui se manifestent entre autres par des revendications de plus en plus focalisées sur des situations individuelles ou des communautés réduites (comme les enseignants du lycée X ou du collège Y). Un tel morcellement des attentes interdit toute action collective de quelque ambition puisque les intérêts sont ressentis comme divergents. La troisième hypothèse réside dans le décalage croissant entre l'imaginaire enseignant et l'imaginaire social où l'impératif de l'efficacité, de la fluidité, de la technicité dicte une remise en cause des fondamentaux du métier d'enseignant dont la liberté pédagogique, l'assise sur des savoirs acquis patiemment et transmis tout aussi patiemment garantissaient une certaine indépendance (certes relative). Les possibilités de contrôler le travail du professeur à distance, l'encyclopédisme promis par le numérique, le vertige technique semblent rendre caducs les savoirs et savoir-faire dispensés par l'enseignant d'autant plus que la situation de l'emploi est de plus en plus incertaine. Progressivement, cette culpabilisation de l'enseignant a imprégné la profession qui a de plus en plus cherché à justifier son utilité. Ce furent l'adaptation des disciplines aux nouvelles technologies (à l'université, les humanités numériques), l'augmentation des tâches remplies et l'acceptation tacite d'un contrôle de plus en plus accru sur celles-ci (de la bibliométrie en vogue dans le supérieur aux formations imposées dans le secondaire en passant par les inspections-sanctions dans le primaire). Pour le dire d'un trait : l'esprit de résistance enseignant a disparu parce que la raison d'être de l'enseignant a été si soudainement remise que la mémoire collective des combats passés en a été estompée alors qu'elle formait une matrice essentielle pour légitimer la lutte.
- Leroy86Niveau 9
Il y a des profs qui acceptent un sous-statut depuis (dix ans, vingt ans...) toujours et il n'y a pas eu de révolte. La SNCF a aboli le statut de fonctionnaire pour les nouveaux et il n'y a pas eu de révolte. D'ailleurs, ceux qui voulaient rester fonctionnaires chez Orange ont pu le faire... Il y aura beaucoup de coins où le cde sera normal avec une hiérarchie embêtante juste comme il faut et les choses se passeront tant bien que mal, et puis il y aura des coins où on trouvera un ou deux tordus dans la filière hiérarchique sans compter les parents: la mère qui a poussé J.Willot au suicide n'a exprimé aucun regret lorsqu'elle a été interviewé après le décès et trouve toujours sa position légitime. Tout ce qui pourra être grappillé le sera. Les gilets jaunes en sont le symptôme: des gens qui vivaient correctement en pouvant fêter Noël et partir une semaine en été ne peuvent plus le faire et pire ne boucle plus leurs fins de mois. La grenouille est dans la bouilloire depuis la première crise pétrolière, l'appauvrissement est généralisé, la France est en déclin et on fait les économies sur les plus faibles. Pas évident de se dire qu'on va nous enlever un gras qui est parti depuis longtemps, qu'on va nous faire payer les nouvelles lubies telles que le SNU, la suppression de l'ISF, etc... Notre précarisation n'émouvra pas plus que ça.
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- ElyasEsprit sacré
Condorcet a écrit:F.Lemoine a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je cherche toujours à comprendre cette inertie de la profession. Les diagnostics moraux ne me satisfont pas (nous serions paresseux, lâches, égoïstes)..
J'ai une ou deux pistes mais je crois que qu'elles passeraient mal sur ce forum. Marre de me faire agresser dès que je propose une idée incorrecte.
Les "discussions" sur Néoprofs deviennent assez caricaturales. En fait, il n'y a plus beaucoup de discussions,ou plus précisément de conversations.
Je crois que je ne vais pas tarder à vous quitter.
Que l'on me pardonne un zest de franchise. Comme dans tout métier, il existe chez les enseignants un certain nombre de croyances, d'idéaux, de vertus qui fédèrent et confèrent au groupe un sentiment d'appartenance à quelque chose de commun et qui est voué à le dépasser. Point n'est besoin d'en appeler aux Mânes de Condorcet pour comprendre que la place que tient l'école dans la République ou à celle de Ferry pour y ressentir la part de la mission laique. L'abnégation des enseignants s'explique en premier lieu par le sentiment d'être au service d'une cause plus grande qu'eux-mêmes en tant que personne et que groupe, l'implicite étant que cette mission exige des sacrifices, lesquels seront à un moment ou un autre reconnus comme tels et salués par la collectivité, d'où leur douloureuse surprise lorsque celle-ci choisit d'honorer d'autres figures. La deuxième hypothèse contredit la première : les enseignants ne forment plus un groupe homogène depuis longtemps et sont soumis, comme le reste de la société, à de violentes tendances centrifuges qui se manifestent entre autres par des revendications de plus en plus focalisées sur des situations individuelles ou des communautés réduites (comme les enseignants du lycée X ou du collège Y). Un tel morcellement des attentes interdit toute action collective de quelque ambition puisque les intérêts sont ressentis comme divergents. La troisième hypothèse réside dans le décalage croissant entre l'imaginaire enseignant et l'imaginaire social où l'impératif de l'efficacité, de la fluidité, de la technicité dicte une remise en cause des fondamentaux du métier d'enseignant dont la liberté pédagogique, l'assise sur des savoirs acquis patiemment et transmis tout aussi patiemment garantissaient une certaine indépendance (certes relative). Les possibilités de contrôler le travail du professeur à distance, l'encyclopédisme promis par le numérique, le vertige technique semblent rendre caducs les savoirs et savoir-faire dispensés par l'enseignant d'autant plus que la situation de l'emploi est de plus en plus incertaine. Progressivement, cette culpabilisation de l'enseignant a imprégné la profession qui a de plus en plus cherché à justifier son utilité. Ce furent l'adaptation des disciplines aux nouvelles technologies (à l'université, les humanités numériques), l'augmentation des tâches remplies et l'acceptation tacite d'un contrôle de plus en plus accru sur celles-ci (de la bibliométrie en vogue dans le supérieur aux formations imposées dans le secondaire en passant par les inspections-sanctions dans le primaire). Pour le dire d'un trait : l'esprit de résistance enseignant a disparu parce que la raison d'être de l'enseignant a été si soudainement remise que la mémoire collective des combats passés en a été estompée alors qu'elle formait une matrice essentielle pour légitimer la lutte.
Je vais me permettre d'être sans langue de bois. Je rencontre des professeurs formidables, compétents dans leur maîtrise disciplinaire scientifique et faisant tout leur possible pour que les élèves réussissent. Leur immense majorité est politiquement/syndicalement/associativement/philosophiquement engagée.
Néanmoins, ils commencent à devenir la minorité du métier. On commence à voir arriver des gens qui n'ont plus le bagage intellectuel et l'engagement républicain. Parmi eux, nombreux sont ceux que j'appelle les "crevards des heures sup'". Je ne parle pas de ceux qui prennent des heures sup' pour faire vivre correctement leurs familles. De même, parmi eux, nombreux sont ceux qui pointent du doigt les collègues engagés. Être compétent scientifiquement et pédagogiquement devient même un sujet de moquerie comme parmi les élèves.
Le niveau de recrutement devient si faible que nous avons comme collègues des gens qui détruisent notre profession et sont extrêmement individualistes. En gros, je vois ça depuis 10 ans et chez les perdirs, il y a la même dynamique. Cela tue le métier. Là encore, j'ai des collègues dont on sait que leur maîtrise disciplinaire pose souci tout comme leur gestion de classe qui prennent 5 heures supplémentaires. Bref, j'ai fait mon deuil de notre métier en France. Il meurt. Dans un siècle, il renaîtra peut-être. Mépris du savoir disciplinaire, chute des traditions pédagogiques, rejet des savoir-faire professionnels... tout ça pour faire de la bouillie et en prenant tout ce qui peut rapporter du fric (HSA, IMP, HSE etc) mais sans jamais faire grève et tout en méprisant les élèves.
Avec ça, les médias et les politiques nous dézinguent. Seulement 6% de grévistes pour le bac. On est morts. De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
- lucBNiveau 9
Ils ont tous lu ( 21 collègues ). Une réponse. Qu'ils aillent se faire zorcharter !Fenrir a écrit:Et tu auras deux réponses des deux autres collègues qui s’intéressent un tant soit peu à leur statut (C'est ce qui se passe chez moi)
Quand je vois le monde qu'il y avait à Belfort hier, je me dis que certains savent se battre et d'autres ont déjà déposé les armes sur leur tombe.
- OxfordNeoprof expérimenté
Elyas a écrit:
Je vais me permettre d'être sans langue de bois. Je rencontre des professeurs formidables, compétents dans leur maîtrise disciplinaire scientifique et faisant tout leur possible pour que les élèves réussissent. Leur immense majorité est politiquement/syndicalement/associativement/philosophiquement engagée.
Néanmoins, ils commencent à devenir la minorité du métier. On commence à voir arriver des gens qui n'ont plus le bagage intellectuel et l'engagement républicain. Parmi eux, nombreux sont ceux que j'appelle les "crevards des heures sup'". Je ne parle pas de ceux qui prennent des heures sup' pour faire vivre correctement leurs familles. De même, parmi eux, nombreux sont ceux qui pointent du doigt les collègues engagés. Être compétent scientifiquement et pédagogiquement devient même un sujet de moquerie comme parmi les élèves.
Le niveau de recrutement devient si faible que nous avons comme collègues des gens qui détruisent notre profession et sont extrêmement individualistes. En gros, je vois ça depuis 10 ans et chez les perdirs, il y a la même dynamique. Cela tue le métier. Là encore, j'ai des collègues dont on sait que leur maîtrise disciplinaire pose souci tout comme leur gestion de classe qui prennent 5 heures supplémentaires. Bref, j'ai fait mon deuil de notre métier en France. Il meurt. Dans un siècle, il renaîtra peut-être. Mépris du savoir disciplinaire, chute des traditions pédagogiques, rejet des savoir-faire professionnels... tout ça pour faire de la bouillie et en prenant tout ce qui peut rapporter du fric (HSA, IMP, HSE etc) mais sans jamais faire grève et tout en méprisant les élèves.
Avec ça, les médias et les politiques nous dézinguent. Seulement 6% de grévistes pour le bac. On est morts. De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
Entièrement d'accord.
_________________
Tutti i ghjorna si n'impara.
- FeuchtwangerNiveau 9
Elyas a écrit:
Le niveau de recrutement devient si faible que nous avons comme collègues des gens qui détruisent notre profession et sont extrêmement individualistes.
Pay peanuts, you get monkeys.
- IllianeExpert
F.Lemoine a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Je cherche toujours à comprendre cette inertie de la profession. Les diagnostics moraux ne me satisfont pas (nous serions paresseux, lâches, égoïstes)..
J'ai une ou deux pistes mais je crois que qu'elles passeraient mal sur ce forum. Marre de me faire agresser dès que je propose une idée incorrecte.
Les "discussions" sur Néoprofs deviennent assez caricaturales. En fait, il n'y a plus beaucoup de discussions,ou plus précisément de conversations.
Je crois que je ne vais pas tarder à vous quitter.
Je ne pense pas être la seule à avoir envie de te lire, donc écris ce que tu as envie d'écrire (mais attention à la charte ) et :
- Philomène87Grand sage
Elyas a écrit:De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
Je suis entièrement d'accord. Mais c'est peut-être aussi à chacun, individuellement, de faire en sorte de ne pas correspondre à cette image, et qu'elle ne rejaillisse pas sur eux. Même si ce n'est pas facile car comme tu le dis, ceux-là deviennent minoritaires.
- FenrirFidèle du forum
lucB a écrit:Ils ont tous lu ( 21 collègues ). Une réponse. Qu'ils aillent se faire zorcharter !Fenrir a écrit:Et tu auras deux réponses des deux autres collègues qui s’intéressent un tant soit peu à leur statut (C'est ce qui se passe chez moi)
Je compatis et je suis dans le même état que toi. Il n'y aurait pas l'avenir de mes enfants dans la balance que je les enverrais tous paitre vertement (et probablement moins poliment) et je resterais dans mon coin silencieux.
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- Pourquoi 3,14159Expert
Panta Rhei a écrit:Encore un ballon d'essai, histoire de voir? En attendant LA REFORME?
En vrac, depuis 1995 j'ai/ nous avons déjà subi:
passage de "37,5" à 42 +" pour la retraite
instauration de la CSG
instauration du RDS
suppression des 4èmes & 3èmes LV2 anglais
suppression de l'option €
instauration de l'Heure de Vie de Classe (pour le PP - pas que, mais quand même!)
gel du point d'indice
alignement du taux de cotisation pour la retraite vers le privé = une dizaine d'€ perdus chaque année pendant 10 ans (1200 € a minima)
"cadencement unique" (à nuancer)
journées de solidarité
jour de carence
diminution des horaires = plus de classes.
conseils de cycle 3 = réunions en plus
augmentation des effectifs car 1° élèves ULIS 2° élèves MNA (et/ou "primo arrivants")
fin du redoublement
refonte de la filière PRO avec un BAC pro en 3 ans pour tous.
(...)
J'ai certainement oublié des choses; n'hésitez-pas à compléter.
La pire injustice pour moi restera le passage de 39 à 35H pour les autres mais surtout pas pour nous !
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"Placez votre main sur un poêle une minute et ça vous semble durer une heure. Asseyez vous auprès d'une jolie fille une heure et ça vous semble durer une minute. C'est ça la relativité. " (Albert Einstein).
- VanGogh59Expert spécialisé
Philomène87 a écrit:Elyas a écrit:De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
Je suis entièrement d'accord. Mais c'est peut-être aussi à chacun, individuellement, de faire en sorte de ne pas correspondre à cette image, et qu'elle ne rejaillisse pas sur eux. Même si ce n'est pas facile car comme tu le dis, ceux-là deviennent minoritaires.
D'accord aussi avec Elyas et j'abonderai avec une anecdote prise sur un autre forum. Lorsque était évoqué la volonté de nous imposer des formations, certains se sont demandés "mais elle vont être payées au moins ?". Certains se satisfont de leur servitude en se disant qu'ils auront un peu de viande sur l'os que leur maître consentira à leur jeter...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- Philomène87Grand sage
VanGogh59 a écrit:Philomène87 a écrit:Elyas a écrit:De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
Je suis entièrement d'accord. Mais c'est peut-être aussi à chacun, individuellement, de faire en sorte de ne pas correspondre à cette image, et qu'elle ne rejaillisse pas sur eux. Même si ce n'est pas facile car comme tu le dis, ceux-là deviennent minoritaires.
D'accord aussi avec Elyas et j'abonderai avec une anecdote prise sur un autre forum. Lorsque était évoqué la volonté de nous imposer des formations, certains se sont demandés "mais elle vont être payées au moins ?". Certains se satisfont de leur servitude en se disant qu'ils auront un peu de viande sur l'os que leur maître consentira à leur jeter...
Le véritable scandale, serait qu'elles ne soient pas payées, au motif que nos vacances le sont déjà et qu'on en a trop.
- ditaNeoprof expérimenté
Suite de la liste de Pantha Rei.
Le cahier de textes électronique, l'ENT en général avec les mails chronophages.
Les copies dématérialisées, cool, peut-être, mais je pense devoir acheter mes prochaines lunettes avec le filtre au top (je prends le moyen, qui suffisait, jusque là.) Ca coûte cher.
Le PPCR et les paperasses à remplir, tenez, voici la couleur de mon slip.
Le travail en équipe qui gagne en puissance. Classe inversées, capsules.
Les parents qui choisissent l'orientation de leur enfant à la place des professeurs. "Je veux faire S pour être chirurgien", pour un bichou qui ne serait pas pris comme charcutier.
Les collègues incultes :"prof de français, je n'ai jamais lu ni Balzac ni Zola, lol, ca sert à rien. Ben oui, avec le niveau du recrutement, il y a même des agrégés bof bof.
Le cahier de textes électronique, l'ENT en général avec les mails chronophages.
Les copies dématérialisées, cool, peut-être, mais je pense devoir acheter mes prochaines lunettes avec le filtre au top (je prends le moyen, qui suffisait, jusque là.) Ca coûte cher.
Le PPCR et les paperasses à remplir, tenez, voici la couleur de mon slip.
Le travail en équipe qui gagne en puissance. Classe inversées, capsules.
Les parents qui choisissent l'orientation de leur enfant à la place des professeurs. "Je veux faire S pour être chirurgien", pour un bichou qui ne serait pas pris comme charcutier.
Les collègues incultes :"prof de français, je n'ai jamais lu ni Balzac ni Zola, lol, ca sert à rien. Ben oui, avec le niveau du recrutement, il y a même des agrégés bof bof.
- VanGogh59Expert spécialisé
Philomène87 a écrit:VanGogh59 a écrit:Philomène87 a écrit:Elyas a écrit:De l'intellectuel engagé, le professeur devient un serf servile prêt à tout pour des primes/heures sup'. Un exemple : penser l'otium comme part inhérente du métier fait de vous un gars suspect de fainéantise.
Je suis entièrement d'accord. Mais c'est peut-être aussi à chacun, individuellement, de faire en sorte de ne pas correspondre à cette image, et qu'elle ne rejaillisse pas sur eux. Même si ce n'est pas facile car comme tu le dis, ceux-là deviennent minoritaires.
D'accord aussi avec Elyas et j'abonderai avec une anecdote prise sur un autre forum. Lorsque était évoqué la volonté de nous imposer des formations, certains se sont demandés "mais elle vont être payées au moins ?". Certains se satisfont de leur servitude en se disant qu'ils auront un peu de viande sur l'os que leur maître consentira à leur jeter...
Le véritable scandale, serait qu'elles ne soient pas payées, au motif que nos vacances le sont déjà et qu'on en a trop.
Accepter qu'on nous sape nos vacances en nous donnant des cacahuètes, c'est pour moi ça le véritable scandale !
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- ditaNeoprof expérimenté
Vous critiquez les toutous qui accepteront les stages pendant les vacances, pourvu qu'ils soient rémunérés.
Dans une société d'hyperconsommation, dans laquelle la frontière travail/vie perso est ténue, ce n'est pas étonnant.
Le petit prof prolo veut se mettre à la table de l'hyperconsommation et vérifier son degré de formation, comme il vérifie sa prise de calories. L'important est d'être conforme.
Dans une société d'hyperconsommation, dans laquelle la frontière travail/vie perso est ténue, ce n'est pas étonnant.
Le petit prof prolo veut se mettre à la table de l'hyperconsommation et vérifier son degré de formation, comme il vérifie sa prise de calories. L'important est d'être conforme.
- F.LemoineÉrudit
Ha@_x a écrit:
mais tu crains quoi ? le gel de ton point d'indice ? désolé il est congelé. La baisse de ta note péda' ? Elle n'existe plus ! L'opprobre public ? tu t'en fous ! Un ban ? Temporaire ? Permanent ? Je me suis déjà fait bannir deux fois pour irrévérence, je ne suis pas pour autant aller chouiner chez la CPE
Cas typique de réponse agréable et complètement à côté de la plaque.
Pour ta gouverne, j'ai été banni 3 fois, dont une fois "définitivement".
Contrairement à nombre de profs, je n'ai jamais lutté pour des revendications salariales.
Je ferai la grève de la surveillance du brevet (2 jours) et celle de la correction.
La dernière fois que j'ai vu un inspecteur, il est parti en claquant la porte parce que je l'ai engueulé.
J'ai fait partie de l'équipe qui a monté ce site : http://www.reformeducollege.fr/
Et j'ajoute que suis l'un des rares sur ce forum à ne pas avoir de pseudo.
Ca va, m'sieur, j'ai bon ?
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"La vie est mêlée de traverses. Il est bon de s'y tenir sans cesse préparé." (Molière, Les Fourberies de Scapin).
- RendashBon génie
Et dans "conformé", il y a aussi "formé".
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- VanGogh59Expert spécialisé
dita a écrit:
Le petit prof prolo veut se mettre à la table de l'hyperconsommation et vérifier son degré de formation, comme il vérifie sa prise de calories. L'important est d'être conforme.
En cette phrase, tu résumes tout mon dégoût de devoir continuer dans ce métier : supporter cela me semble trop lourd...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
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