- CathEnchanteur
J'en ai même jamais réussi à trouver comment participer à un stage de BTS, alors que j'y ai enseigné pendant plusieurs années...
- scot69Modérateur
Dans le privé, nous avons un catalogue de stages proposé chaque année, leur valeur est très très inégale. (j'ai vu tout et son contraire). C'est relativement facile d'être pris pour un stage je trouve. Plusieurs sont annulés chaque année par manque d'inscriptions.
Par contre, là où j'avais été outré une année, c'était en accompagnant ma stagiaire à une réunion d'information de début d'année (tuteur/stagiaire), la formatrice a été d'une inadmissible cruauté dans ses propos. Ma stagiaire et moi étions outrés. Ça va qu'on a de la bouteille, mais des plus jeunes avaient largement de quoi être dégoûtés du métier.
Par contre, là où j'avais été outré une année, c'était en accompagnant ma stagiaire à une réunion d'information de début d'année (tuteur/stagiaire), la formatrice a été d'une inadmissible cruauté dans ses propos. Ma stagiaire et moi étions outrés. Ça va qu'on a de la bouteille, mais des plus jeunes avaient largement de quoi être dégoûtés du métier.
- ElyasEsprit sacré
Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Je sais. Cependant, en ce moment, dans le monde de la formation, on sent bien qu'il y a luttes d'influence puissantes.
Il y a déjà la toute-puissance de la DANE. Les FA de la DANE ont un confort et des moyens bien au-delà des autres FA. C'est aussi le lieu tout-puissant des marottes venues du privé (en ce moment, c'est le co-développement et le design thinking).
Ensuite, il y a les tenants de la ludification et de la différenciation qui ne sont pas au même diapason que les spécialistes de l'explicite et des pédas coopératives. Ensuite, tu as les formateurs transversaux qui ont un discours sur le disciplinaire très très très dur. Comme je suis à la fois disciplinaire et transversal sur les questions langagières, c'est tranquille pour moi mais bon... je vois ce qui arrive à d'autres copains.
Enfin, le disciplinaire est dépassé par le transversal. Si je suis assez tranquille comme formateur, c'est que ma spécialité disciplinaire est rarement entrevue en transversal et donc je suis devenu un des spécialistes en transversal aussi de ma spécialité (et c'est très cool entre nous).
Après, l'institution est structurellement dure avec ses formateurs. Je vois tous les ans des formateurs disparaître dans la nature et quand on creuse un peu, c'est soit à cause du CAFFA soit à cause de la fatigue engendrée par la pression.
La question du CAFFA devient un vrai problème. 2 ans de travail, des jurys très exigeants (en tout cas, à Versailles, c'est impitoyable) et si on n'a pas de décharge 5 années de suite, on doit le repasser. Et si on a une décharge, on doit la remplir... peu importe avec quoi. C'est très très très dur. Bon, après, on explose les décharges (je devais 96h, j'en ai fait 156) sans être forcément rémunérés rapidement (ou tout court) quand on dépasse.
Ton message est très intéressant, et ce que j'ai mis en gras confirme bien ce que je pressentais.
Ce n'est donc plus la nécessité de former les enseignants qui est au cœur de la formation. L'idéologie devient l'alpha et l'oméga de la formation, et la disparition du disciplinaire en est la preuve.
Franchement, même pas. L'idéologie est très rare dans les couloirs et les réunions des DAFOR. Là, en ce moment, je souris quand j'entends des collègues parler des livres de Hattie et, même, de Rosenshine (pédagogie explicite). Il faut voir les DAFOR comme des ruches où les différentes parties communiquent très peu entre elles et où c'est un patchwork de compétences et de savoirs qui doivent faire face à la pression de la réduction des heures de décharge tout en voyant le nombre de demande de stages croître et les priorités institutionnelles changer très souvent.
En gros, pour ceux qui ont joué à ADD, on est dans un plan chaotique neutre où les Vents du Changement modifient tout n'importe quand
Après, sur les modalités de formation, je n'ai jamais utilisé la modalité îlots pour produire et faire bilan fin du stage. Je suis dans la dynamique des 3 cultures (connaissance, capacité, compétence) et dans l'accompagnement d'équipe (c'est encore une autre modalité de travail). Là, il y le co-développement qui gagne en force. Les stages "îlots pour produire-bilan -fin du stage", c'est vraiment le niveau 0 des stages et souvent fait par des collègues qui ne se professionnalisent pas en tant que formateur.
Moi, j'adore former. C'est toujours de jolis moment de partage et d'échanges avec des collègues souvent enthousiastes par rapport à leur métier. J'adore aussi l'accompagnement d'équipe. Cette année, j'ai vécu un accompagnement qui m'a beaucoup touché (d'ailleurs, ils veulent que je revienne l'an prochain ^^).
Il faut aussi savoir pour quoi le formateur est formateur. Je me suis longtemps posé la question. J'ai ma réponse maintenant et je sais comment je dois gérer ma barque. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde et être formateur est souvent un tremplin pour aller vers les missions d'encadrement (perdir ou IA-IPR/IEN). Personnellement, ces missions ne m'intéressent pas.
- NadejdaGrand sage
Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Ah bah zut ! A vous lire, je ne reconnais pas mon quotidien de Formateur Académique (mais je reconnais ce qui est dit en salle des professeurs dans mon futur ex-collège !).
Tu n'es pas en lettres, que je sache. Ça dépend autant de la discipline que de l'académie. Il me semble avoir écrit qu'en HG globalement le contenu était bien plus réjouissant et solide qu'en lettres, dans mon académie. Mais on n'est pas là pour juger des formations que tu dispenses...
J'ai regardé l'offre du PAF de Versailles pour l'an prochain et les mêmes intitulés peu réjouissants réapparaissent chaque année, en effet... Rien à voir avec l'HG qui propose davantage de formations disciplinaires.
Donc, comme d'autres, je profite de l'été pour lire quelques ouvrages de pédagogie et toute l'année je lis de la littérature, mets à jour mes connaissances universitaires et je profite largement d'internet qui regorge de ressources pédagogiques sans qu'il soit besoin de se déplacer. Je regarde aussi souvent ce que proposent les musées et les bibliothèques en région parisienne : de nombreuses formations/conférences sont ouvertes aux enseignants.
- zigmag17Guide spirituel
Je ne comprends même pas que l'on doive se justifier. Nous nous formons chaque jour (lectures, actualités, films, tableaux, musiques...) pour nourrir notre enseignement, autant que faire se peut. Si les formations proposées nous étaient utiles, ce serait parfait. Le plus souvent, elles se contentent de nous infantiliser sans pour autant nous apporter d'outils efficaces pour notre quotidien professionnel. Si les instances nous estiment à ce point incompétents, qu'elles nous donnent une prime substantielle de départ, au moins ce sera clair; et avant cela qu'elles cessent de faire appel à nous pour des détails par exemple les corrections des examens. Zut à la fin...
- Lord StevenExpert
J'ai un problème ave le verbe "former". Fût-ce étymologiquement d'ailleurs. S'agit il de façonner, de mettre en forme? Et en quoi les méthodes d'un collègue seraient elles meilleures que les miennes et en quoi mériterais je d'étre "formé" - et vice versa d'ailleurs, personne n'a la science infuse. Scientifiquement je pense que je tiens la route. Pédagogiquement c'est au cas par cas avec chaque classe. Après oui il y a des techniques pour lesquelles je suis ignorant, comme l'intégration des procédés 4.0 où j'ai vraiment appris des méthodes intéressantes, trop paresseux ou trop vieux que je suis pour toutes les mettre en oeuvre mais c'est un autre débat. Prenons la réforme LLCE, j'ai déjà pris le projet à bras le corps, mes connaissances d'un côté, le BO de l'autre. Ce que j'ai préparé à ce jour tient (en théorie ) la route. Pas besoin d'un collègue qui se hausse du col en se gargarisant sur des thématiques qui ne me plaisent pas. J'en aurais autant à lui "apprendre". Je n'aurais pas la prétention de "former" qui que ce soit. Donc 5 jours pour engraisser les copains des copains? C'est d'une débilité sans nom, je n'ai pas attendu ces gens là pour savoir ce dont j'ai besoin.
_________________
If you play with a cat, you should mind his scratch
- zigmag17Guide spirituel
Pareil!
- KimberliteExpert
Dans mon académie, en sciences, je dirais qu'on est assez favorisés.
Les formations les plus indigentes, je les ai vécues quand j'étais stagiaire, et c'était les non-disciplinaires (trucs genre gestion de classe, dénonciation du frontal avec des ppt illisibles par une bonne femme qui parlait sans regarder son auditoire... bien connue des stagiaires car sévissant également en master, stage sur la différentiation où on apprend que les travaux de groupe vont tout résoudre...).
Nous avions toutefois eu une formation à la gestion de la voix qui était intéressante (notre responsable de l'ESPE s'est battue pour qu'on l'aie).
J'ai eu une formation orientée sur les dys en établissement (on l'avait demandée. Formatrice compétente, ne prétendant pas avoir de solution toute faite, essayant de nous donner l'état des recherches sur le sujet, quelles solutions on pouvait adopter "à moindres frais"), non disciplinaire, mais intéressante.
En disciplinaire: formation sur l'apprentissage et les neurosciences, pas mal (je savais déjà une bonne partie des choses expliquées, mais c'était argumenté, clair, sans non plus tomber dans du moralisme...). J'ai été bien plus déçue par une formation sur la classe inversée: enseignants de lycée, ne comprenant pas les contraintes de collège, ne parlant que de numérique (avec des solutions propriétaires ne respectant pas les données...), proposant d'utiliser des smartphone en classe (les nôtres... je n'en ai pas, et ceux des élèves!).
Nous avons la chance de disposer de formations assurée par la Maison pour la Science de l'académie. Formations avec de nombreux intervenants, des spécialistes souvent très intéressants et pointus. J'ai souvent un peu moins adhéré à certains ateliers organisés dans ces même formations avec des animateurs (trop de temps passé sur des mises en commun en atelier... formateurs de niveau pas toujours fantastique dans le domaine, ils sont plus "animateurs scientifiques" que spécialistes), mais ces temps permettent aussi souvent d'échanger des informations avec des collègues (comment ils font une partie du programme, comment ça se passe dans leur établissement, dernière marotte de l'inspecteur...), et on arrive parfois à réellement commencer à travailler une future séquence de cours.
En fait, le truc le plus formateur serait probablement de se retrouver régulièrement sur des échanges de pratiques entre enseignants de la même matière (ou de matières qui ont des choses à partager). Voir comment un collègue organise telle activité, comparer des progressions, avoir le regard des collègues de maths sur notre usage des courbes et leur expliquer les difficultés de nos élèves (ça peut se faire au sein des établissements, mais on manque de temps commun). Mais là, ça ne suppose pas de hiérarchie entre "ceux qui savent et ceux qui doivent apprendre", et notre institution n'a pas l'habitude de ce genre de chose (pourtant, c'est bien ce qui fonctionne quand on voit les échanges sur ce forum, ou sur un forum comme le forum national de SVT, dans ma discipline. En plus, c'est véritablement lors d'échanges "sans injonctions" que l'on peut découvrir des méthodes auxquelles on n'avait pas pensé, et reconsidérer sa façon de voir les choses. Depuis que le lis Neo, je suis titillée par l'idée de tester les "plans de travail", méthode peu utilisée dans ma matière mais qui me semble intéressante. On m'aurait imposé ça dans une formation, pas certaine que j'aurais été ouverte à l'idée).
Les formations les plus indigentes, je les ai vécues quand j'étais stagiaire, et c'était les non-disciplinaires (trucs genre gestion de classe, dénonciation du frontal avec des ppt illisibles par une bonne femme qui parlait sans regarder son auditoire... bien connue des stagiaires car sévissant également en master, stage sur la différentiation où on apprend que les travaux de groupe vont tout résoudre...).
Nous avions toutefois eu une formation à la gestion de la voix qui était intéressante (notre responsable de l'ESPE s'est battue pour qu'on l'aie).
J'ai eu une formation orientée sur les dys en établissement (on l'avait demandée. Formatrice compétente, ne prétendant pas avoir de solution toute faite, essayant de nous donner l'état des recherches sur le sujet, quelles solutions on pouvait adopter "à moindres frais"), non disciplinaire, mais intéressante.
En disciplinaire: formation sur l'apprentissage et les neurosciences, pas mal (je savais déjà une bonne partie des choses expliquées, mais c'était argumenté, clair, sans non plus tomber dans du moralisme...). J'ai été bien plus déçue par une formation sur la classe inversée: enseignants de lycée, ne comprenant pas les contraintes de collège, ne parlant que de numérique (avec des solutions propriétaires ne respectant pas les données...), proposant d'utiliser des smartphone en classe (les nôtres... je n'en ai pas, et ceux des élèves!).
Nous avons la chance de disposer de formations assurée par la Maison pour la Science de l'académie. Formations avec de nombreux intervenants, des spécialistes souvent très intéressants et pointus. J'ai souvent un peu moins adhéré à certains ateliers organisés dans ces même formations avec des animateurs (trop de temps passé sur des mises en commun en atelier... formateurs de niveau pas toujours fantastique dans le domaine, ils sont plus "animateurs scientifiques" que spécialistes), mais ces temps permettent aussi souvent d'échanger des informations avec des collègues (comment ils font une partie du programme, comment ça se passe dans leur établissement, dernière marotte de l'inspecteur...), et on arrive parfois à réellement commencer à travailler une future séquence de cours.
En fait, le truc le plus formateur serait probablement de se retrouver régulièrement sur des échanges de pratiques entre enseignants de la même matière (ou de matières qui ont des choses à partager). Voir comment un collègue organise telle activité, comparer des progressions, avoir le regard des collègues de maths sur notre usage des courbes et leur expliquer les difficultés de nos élèves (ça peut se faire au sein des établissements, mais on manque de temps commun). Mais là, ça ne suppose pas de hiérarchie entre "ceux qui savent et ceux qui doivent apprendre", et notre institution n'a pas l'habitude de ce genre de chose (pourtant, c'est bien ce qui fonctionne quand on voit les échanges sur ce forum, ou sur un forum comme le forum national de SVT, dans ma discipline. En plus, c'est véritablement lors d'échanges "sans injonctions" que l'on peut découvrir des méthodes auxquelles on n'avait pas pensé, et reconsidérer sa façon de voir les choses. Depuis que le lis Neo, je suis titillée par l'idée de tester les "plans de travail", méthode peu utilisée dans ma matière mais qui me semble intéressante. On m'aurait imposé ça dans une formation, pas certaine que j'aurais été ouverte à l'idée).
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- Spoiler:
- BolzanoNiveau 5
Les formations sont les rares moments où l'institution accepte de décharger ses enseignants pour les réunir en vue d'approfondir leurs connaissances (de plus en plus rare), de réfléchir ensemble et d'échanger, au lieu de les laisser à eux-mêmes, en comptant sur la conscience professionnelle de chacun et sur la machine à café. Lorsqu'elle les laisse libres de participer ou pas, il en résulte souvent une expérience enrichissante qui redonne du souffle et resserre les troupes.
Car les formations ne se passent bien que si les participants sont volontaires. Les rendre obligatoires, sur les vacances qui plus est, découragera encore un peu plus les bonnes volontés qui font conserver à notre enseignement son côté artisanal et non pas industriel, et plus généralement lui évitent de tourner à la farce intégrale.
Ce ministère a tout oublié des principes de bases pour motiver ses milliers de personnels. Dans le train des annoncés hebdomadaires, il n'y a que des mauvaises nouvelles, qui petit à petit nous transforment en agents bornés et peu impliqués, qu'on cherche à contraindre au lieu d'encourager. Avec mes élèves, je n'ai jamais vu cette attitude porter ses fruits.
Est-ce cela l'avenir de l'E.N. ? Dans certains établissements du premier degré que je connais, sous perfusion de contractuels provisoires, on vit dans la crainte des accidents, les personnels qu'on a réussi à trouver, de profil très faible, faisant tout de travers par inexpérience (enseigner, c'est un métier) ou par bêtise crasse. La question des enseignements ne se pose même plus.
Je reviens à l'offre de formation : Des questionnaires de satisfaction sont bien distribués en fin de stage, mais je doute qu'ils soient lus. Les évolutions du PAF viennent surtout d'en haut, dictées par les priorités académiques du moment et par les restrictions budgétaires d'autant moins acceptables que les services rectoraux de la formation achètent parfois à prix d'or des formations indigentes à l'ESPE, qu'il faut bien nourrir, entre autres organismes. Après, le PAF est aussi divers que le web, le meilleur y côtoie le pire, et il y a peut-être de bonnes formations issues de l'ESPE, je ne le fréquente pas. Je constate que du haut de sa nouvelle position universitaire, il se sent légitime pour « former les formateurs », sans avoir bien souvent le quart de leur expérience de la formation continue. Formateurs, qui au passage, ont une tâche bien difficile. Il faut en effet être déjà très au point pour emporter l'adhésion d'une classe d'élèves. Les groupes d'enseignants constituent un public autrement plus exigeant.
En tout cas, de mon point de vue, le jugement sévère porté sur la formation continue s'explique bien par la quantité de formations artificielles et pompeuses, et par une organisation qui n'imagine désormais plus d'autre moyen que la coercition, incapable de prendre en compte les souhaits du public auquel elle destine pourtant son offre.
Car les formations ne se passent bien que si les participants sont volontaires. Les rendre obligatoires, sur les vacances qui plus est, découragera encore un peu plus les bonnes volontés qui font conserver à notre enseignement son côté artisanal et non pas industriel, et plus généralement lui évitent de tourner à la farce intégrale.
Ce ministère a tout oublié des principes de bases pour motiver ses milliers de personnels. Dans le train des annoncés hebdomadaires, il n'y a que des mauvaises nouvelles, qui petit à petit nous transforment en agents bornés et peu impliqués, qu'on cherche à contraindre au lieu d'encourager. Avec mes élèves, je n'ai jamais vu cette attitude porter ses fruits.
Est-ce cela l'avenir de l'E.N. ? Dans certains établissements du premier degré que je connais, sous perfusion de contractuels provisoires, on vit dans la crainte des accidents, les personnels qu'on a réussi à trouver, de profil très faible, faisant tout de travers par inexpérience (enseigner, c'est un métier) ou par bêtise crasse. La question des enseignements ne se pose même plus.
Je reviens à l'offre de formation : Des questionnaires de satisfaction sont bien distribués en fin de stage, mais je doute qu'ils soient lus. Les évolutions du PAF viennent surtout d'en haut, dictées par les priorités académiques du moment et par les restrictions budgétaires d'autant moins acceptables que les services rectoraux de la formation achètent parfois à prix d'or des formations indigentes à l'ESPE, qu'il faut bien nourrir, entre autres organismes. Après, le PAF est aussi divers que le web, le meilleur y côtoie le pire, et il y a peut-être de bonnes formations issues de l'ESPE, je ne le fréquente pas. Je constate que du haut de sa nouvelle position universitaire, il se sent légitime pour « former les formateurs », sans avoir bien souvent le quart de leur expérience de la formation continue. Formateurs, qui au passage, ont une tâche bien difficile. Il faut en effet être déjà très au point pour emporter l'adhésion d'une classe d'élèves. Les groupes d'enseignants constituent un public autrement plus exigeant.
En tout cas, de mon point de vue, le jugement sévère porté sur la formation continue s'explique bien par la quantité de formations artificielles et pompeuses, et par une organisation qui n'imagine désormais plus d'autre moyen que la coercition, incapable de prendre en compte les souhaits du public auquel elle destine pourtant son offre.
- DesolationRowEmpereur
Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Ah bah zut ! A vous lire, je ne reconnais pas mon quotidien de Formateur Académique (mais je reconnais ce qui est dit en salle des professeurs dans mon futur ex-collège !).
Tu n'es pas en lettres, que je sache. Ça dépend autant de la discipline que de l'académie. Il me semble avoir écrit qu'en HG globalement le contenu était bien plus réjouissant et solide qu'en lettres, dans mon académie. Mais on n'est pas là pour juger des formations que tu dispenses...
Ce n'est pas par rapport à ton message que je réagis. Mais à l'ensemble du fil. Je pense à mes collègues Formateurs Académiques compétents d'autres disciplines et je suis triste pour eux (je suis ami avec 5-6 formateurs de Lettres, 2 de lettres-HG, une de maths et un en technologie sans parler de la masse de FA en HG et je connais leur valeur). C'est très dur de lire ça. Evidemment, il y a des différences de qualité entre les formateurs mais c'est tout de même très dur de lire l'ensemble (qui fait un peu tsunami).
Personnellement, on nous force à devenir généralistes. Rares sont ceux qui peuvent se spécialiser maintenant. Je fais partie des rares qui se spécialisent mais il a fallu que je fasse mon propre chemin de Damas pour y parvenir et être "appelé" spécifiquement sur des stages en plus des stages que je crée disciplinairement et transversalement.
Je crois en fait que, dans l'histoire, les formateurs académiques sont aussi "victimes" que nous : ils sont contraints de faire rentrer la formation qu'ils veulent dispenser dans des cadres modernes, avec un paquet de trucs à la mode (numérique, interdisciplinaire, que-sais-je), et je pense qu'eux le font en toute bonne foi, en essayant d'apporter du contenu - je mets à part certains formateurs, comme toujours, puisque pour certains tout cela est une marotte (et c'est bien leur droit hein).
Mais il faudrait aussi que les académies entendent que les professeurs ont besoin de conserver la formation disciplinaire qu'ils ont reçue, de se mettre à jour, de faire travailler leur cerveau avec des trucs pointus et qui sont de leur champ disciplinaire.
Moi, je rêve de conférences sur des oeuvres latines ou grecques. Et évidemment, rien de tel n'est proposé.
Ça, c'est catastrophique : je suis un peu une bille en administration, donc je n'ai aucune idée du cadre précis dans lequel je suis intervenu, mais j'ai à plusieurs reprises fait des demi-journées de formation pour des professeurs de prépa ou pour l'agrégation interne sur des oeuvres au programme. C'était une université qui organisait ça, et les enseignants de l'académie s'inscrivaient ?!, mais comment je ne saurais le dire... Évidemment, c'était purement disciplinaire, je ne suis pas franchement intervenu sur des questions de didactique ou de pédagogie.
- Fires of PompeiiGuide spirituel
DesolationRow a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Fires of Pompeii a écrit:
Tu n'es pas en lettres, que je sache. Ça dépend autant de la discipline que de l'académie. Il me semble avoir écrit qu'en HG globalement le contenu était bien plus réjouissant et solide qu'en lettres, dans mon académie. Mais on n'est pas là pour juger des formations que tu dispenses...
Ce n'est pas par rapport à ton message que je réagis. Mais à l'ensemble du fil. Je pense à mes collègues Formateurs Académiques compétents d'autres disciplines et je suis triste pour eux (je suis ami avec 5-6 formateurs de Lettres, 2 de lettres-HG, une de maths et un en technologie sans parler de la masse de FA en HG et je connais leur valeur). C'est très dur de lire ça. Evidemment, il y a des différences de qualité entre les formateurs mais c'est tout de même très dur de lire l'ensemble (qui fait un peu tsunami).
Personnellement, on nous force à devenir généralistes. Rares sont ceux qui peuvent se spécialiser maintenant. Je fais partie des rares qui se spécialisent mais il a fallu que je fasse mon propre chemin de Damas pour y parvenir et être "appelé" spécifiquement sur des stages en plus des stages que je crée disciplinairement et transversalement.
Je crois en fait que, dans l'histoire, les formateurs académiques sont aussi "victimes" que nous : ils sont contraints de faire rentrer la formation qu'ils veulent dispenser dans des cadres modernes, avec un paquet de trucs à la mode (numérique, interdisciplinaire, que-sais-je), et je pense qu'eux le font en toute bonne foi, en essayant d'apporter du contenu - je mets à part certains formateurs, comme toujours, puisque pour certains tout cela est une marotte (et c'est bien leur droit hein).
Mais il faudrait aussi que les académies entendent que les professeurs ont besoin de conserver la formation disciplinaire qu'ils ont reçue, de se mettre à jour, de faire travailler leur cerveau avec des trucs pointus et qui sont de leur champ disciplinaire.
Moi, je rêve de conférences sur des oeuvres latines ou grecques. Et évidemment, rien de tel n'est proposé.
Ça, c'est catastrophique : je suis un peu une bille en administration, donc je n'ai aucune idée du cadre précis dans lequel je suis intervenu, mais j'ai à plusieurs reprises fait des demi-journées de formation pour des professeurs de prépa ou pour l'agrégation interne sur des oeuvres au programme. C'était une université qui organisait ça, et les enseignants de l'académie s'inscrivaient ?!, mais comment je ne saurais le dire... Évidemment, c'était purement disciplinaire, je ne suis pas franchement intervenu sur des questions de didactique ou de pédagogie.
Je ne veux que du disciplinaire, absolument pas de didactique, c'est précisément le sens de mon message
Pour l'agreg interne, ce que tu as dû donner c'est un cours dans le cadre de la formation PAF qui correspond. Mais ce n'est accessible qu'aux agrégatifs. Je pense que pour la formation prof de prépa, c'est pareil.
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Je ne dirai qu'une chose : stulo plyme.
- ThermoNiveau 7
BRAVO
Ca compensera en grande partie les difficultés/la pénibilité de notre métier : des formations de qualité obligatoires pendant les "vacances".
Personnellement je trouve ça très positif, très productif et très fin de la part de notre ministère.
Ca compensera en grande partie les difficultés/la pénibilité de notre métier : des formations de qualité obligatoires pendant les "vacances".
Personnellement je trouve ça très positif, très productif et très fin de la part de notre ministère.
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Loi du Management de Weiler : Rien n'est impossible pour celui qui n'a pas à le faire lui-même.
- VivivavaNiveau 10
Elyas a écrit:Fires of Pompeii a écrit:Elyas a écrit:Je sais. Cependant, en ce moment, dans le monde de la formation, on sent bien qu'il y a luttes d'influence puissantes.
Il y a déjà la toute-puissance de la DANE. Les FA de la DANE ont un confort et des moyens bien au-delà des autres FA. C'est aussi le lieu tout-puissant des marottes venues du privé (en ce moment, c'est le co-développement et le design thinking).
Ensuite, il y a les tenants de la ludification et de la différenciation qui ne sont pas au même diapason que les spécialistes de l'explicite et des pédas coopératives. Ensuite, tu as les formateurs transversaux qui ont un discours sur le disciplinaire très très très dur. Comme je suis à la fois disciplinaire et transversal sur les questions langagières, c'est tranquille pour moi mais bon... je vois ce qui arrive à d'autres copains.
Enfin, le disciplinaire est dépassé par le transversal. Si je suis assez tranquille comme formateur, c'est que ma spécialité disciplinaire est rarement entrevue en transversal et donc je suis devenu un des spécialistes en transversal aussi de ma spécialité (et c'est très cool entre nous).
Après, l'institution est structurellement dure avec ses formateurs. Je vois tous les ans des formateurs disparaître dans la nature et quand on creuse un peu, c'est soit à cause du CAFFA soit à cause de la fatigue engendrée par la pression.
La question du CAFFA devient un vrai problème. 2 ans de travail, des jurys très exigeants (en tout cas, à Versailles, c'est impitoyable) et si on n'a pas de décharge 5 années de suite, on doit le repasser. Et si on a une décharge, on doit la remplir... peu importe avec quoi. C'est très très très dur. Bon, après, on explose les décharges (je devais 96h, j'en ai fait 156) sans être forcément rémunérés rapidement (ou tout court) quand on dépasse.
Ton message est très intéressant, et ce que j'ai mis en gras confirme bien ce que je pressentais.
Ce n'est donc plus la nécessité de former les enseignants qui est au cœur de la formation. L'idéologie devient l'alpha et l'oméga de la formation, et la disparition du disciplinaire en est la preuve.
Franchement, même pas. L'idéologie est très rare dans les couloirs et les réunions des DAFOR. Là, en ce moment, je souris quand j'entends des collègues parler des livres de Hattie et, même, de Rosenshine (pédagogie explicite). Il faut voir les DAFOR comme des ruches où les différentes parties communiquent très peu entre elles et où c'est un patchwork de compétences et de savoirs qui doivent faire face à la pression de la réduction des heures de décharge tout en voyant le nombre de demande de stages croître et les priorités institutionnelles changer très souvent.
En gros, pour ceux qui ont joué à ADD, on est dans un plan chaotique neutre où les Vents du Changement modifient tout n'importe quand
Après, sur les modalités de formation, je n'ai jamais utilisé la modalité îlots pour produire et faire bilan fin du stage. Je suis dans la dynamique des 3 cultures (connaissance, capacité, compétence) et dans l'accompagnement d'équipe (c'est encore une autre modalité de travail). Là, il y le co-développement qui gagne en force. Les stages "îlots pour produire-bilan -fin du stage", c'est vraiment le niveau 0 des stages et souvent fait par des collègues qui ne se professionnalisent pas en tant que formateur.
Moi, j'adore former. C'est toujours de jolis moment de partage et d'échanges avec des collègues souvent enthousiastes par rapport à leur métier. J'adore aussi l'accompagnement d'équipe. Cette année, j'ai vécu un accompagnement qui m'a beaucoup touché (d'ailleurs, ils veulent que je revienne l'an prochain ^^).
Il faut aussi savoir pour quoi le formateur est formateur. Je me suis longtemps posé la question. J'ai ma réponse maintenant et je sais comment je dois gérer ma barque. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde et être formateur est souvent un tremplin pour aller vers les missions d'encadrement (perdir ou IA-IPR/IEN). Personnellement, ces missions ne m'intéressent pas.
En lettres sur Versailles, il y a des formateurs de bonne volonté et je ne vois pas pourquoi ils ne seraient pas compétents ; mais ils sont encadrés de telle manière qu'à l'issue d'un stage toujours en îlots, il n'y a qu'une seule idée phare qui émerge, souvent très convenue, et sans proposition pédagogique (exemple : l'histoire littéraire telle qu'elle nous a été enseignée à la fac, c'est pas bien ; mais pas de proposition concrète pour modifier cela). Du coup les collègues s'y ennuient beaucoup. Je crois que c'est pour deux raisons :
- l'ensemble de la formation en lettres est tenu par des inspections qui ont la fâcheuse habitude de se tirer dans les pattes et peuvent instrumentaliser les formateurs dans ce but
- la réflexion didactique en lettres est sinistrée, elle s'est fermée sur elle-même et s'est bloquée sur l'usage du numérique au lieu de s'ouvrir aux apports des autres disciplines ; la commande est de ne proposer que des formations trop larges ; on y trouve très peu de propositions sur la coopération et l'explicitation alors que c'était auparavant le cas ; de sorte que depuis 20 ans que j'enseigne, je vois dans les formations une répétition de ce que j'ai appris en formation au tout début de ma carrière (j'en ai suivi beaucoup du fait de mon affectation en PEP4), alors que je fais partie des collègues ayant besoin d'un second souffle et qui se sont rendu compte que ce qui était proposé depuis 20 ans en lettres n'amène pas les élèves vers la réussite.
Je ne crois pas du tout que ce serait parce que le prof de lettres est un animal solitaire qui préfère bidouiller dans son coin ou qui préférerait les conférences sur oeuvres intégrales (qui sont d'ailleurs proposées, mais je n'en vois pas l'intérêt puisqu'il suffit que nous lisions des ouvrages critiques sur les oeuvres).
Pour enseigner l'option histoire des arts, c'est encore plus sinistré, il n'y a aucun livre qui y soit consacré, et il n'y a que deux formations au PAF de Versailles : pour découvrir ce qu'est l'histoire des arts ! Chaque prof d'histoire des arts invente une pédagogie dans son coin.
Heureusement, j'apprends beaucoup plus de contenus et de protocoles pédagogiques intéressants lors de formations proposées en arts, sans doute parce que justement, il n'y a pas fermeture sur une discipline, et parce que les formateurs n'hésitent pas à cibler un contenu très précis. Par exemple, j'ai suivi cette année une formation au CAUE78 sur architecture et son qui m'a donné plein d'idées à transposer en histoire des arts, mais aussi en lettres. J'ai suivi 7 ans durant une formation formidable au Jeu de Paume, mais c'est aussi parce que le format se prêtait à un approfondissement : 7 après-midi par an.
J'apprends aussi beaucoup de ma famille qui travaille comme professeur des écoles et suit entre autres les formations du GFEN, même si ce n'est pas très normal que je trouve plus d'intérêt à ce qui est proposé aux collègues du primaire... alors que je suis en lycée !
On nous dit qu'en lettres, si nous ne sommes pas satisfaits des formations au PAF, nous n'avons qu'à demander des formations d'initiative locale, mais je ne suis pas convaincue par ce dispositif qui ne fait se rencontrer que des collègues du coin. Or, pour sortir des problématiques locales quand on y est trop embourbé depuis longtemps, je trouve que rien ne vaut la prise de distance par la rencontre avec d'autres collègues et formateurs. J'aimerais bien avoir ton point de vue sur les FIL, @Elyas.
- MathadorEmpereur
Après tout, on prétend bien revaloriser les enseignants en permettant de leur imposer une 2e HSA qui diminue leur paye par heure de cours.Thermo a écrit:BRAVO
Ca compensera en grande partie les difficultés/la pénibilité de notre métier : des formations de qualité obligatoires pendant les "vacances".
Personnellement je trouve ça très positif, très productif et très fin de la part de notre ministère.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- MoonchildSage
pogonophile a écrit:Pourquoi ne pas proposer mieux ?
Et pourquoi se fatiguer à lutter contre le courant descendant de la doxa pour tenter de proposer mieux à une hiérarchie qui n'en veut pas ?
Et puis surtout, contrairement à ce qu'on nous rabâche régulièrement, les problèmes de fond de l'Education Nationale ne tournent pas autour de la formation continue des enseignants ; même si celle qui est proposée actuellement est trop souvent d'une médiocrité affligeante et que la perte de temps et de ressources que cela provoque doit être dénoncée, c'est un sujet finalement assez secondaire dans la débâcle de l'ensemble du système.
Il y a certes un sérieux problème de formation initiale pour les PE, mais c'est un autre sujet et, dans le secondaire, le caractère disciplinaire des concours assurait encore il y peu une bonne base rendant les dispositifs de formation continue finalement assez accessoires, du moins jusqu'à la crise récente du recrutement qui amène parfois l'administration à rechercher sur leboncoin.fr des
Si on fait exception de ces cas qui sont appelés à devenir de plus en plus nombreux, en réalité ce sont les incohérences structurelles du système engendrées par les réformes successives qui induisent la nécessité de remédier à des difficultés nouvelles et, pour cela, d'expérimenter des adaptations pédagogiques souvent aussi inefficaces qu'artificielles mais qui se retrouvent érigées en "expérimentations" puis, sans avoir été véritablement évaluées, font ensuite l'objet de "formations". Bref, dans le contexte actuel, le focus mis sur la "formation continue " des enseignants n'est rien d'autre qu'une fuite en avant face aux difficultés provoquées par des politiques éducatives ineptes.
pogonophile a écrit:Et pourtant, on exige de nombreuses professions qu'elles se forment régulièrement, ne serait-ce qu'au motif de l'actualisation des connaissances - on le demande aux médecins par exemple, même en profession libérale.
Vu sous cet angle, il me semble que c'est une attente assez acceptable concernant des professions intellectuelles : la recherche disciplinaire et la didactique évoluent, c'est normal d'attendre que les enseignants soient à jour.
En mathématiques, la recherche disciplinaire se fait à un niveau qui n'a absolument rien à voir avec celui du lycée et, à moyen terme, il ne se profile dans le supérieur aucune (r)évolution semblable à la formalisation des maths modernes qui avait effectivement eu un impact sur ce qui se faisait au secondaire. Actuellement, les fondements élémentaires de la discipline sont "stables" et donc la recherche en maths a à peu près autant d'interactions avec les contenus du secondaire que la recherche en lettres n'en a avec la constitution de l'alphabet (on pourra objecter que, sous l'influence des statisticiens, on aura pendant quelques années eu droit en lycée à des probabilités continues et à des statistiques inférentielles rudimentaires mais, même s'il n'était que superficiellement compréhensible par les élèves à ce niveau, ce contenu n'est pas une nouveauté puisqu'il était déjà enseigné dans le supérieur bien avant que je sois étudiant).
Quant à la recherche en didactique, c'est justement elle qui a grandement contribué à nous diriger droit dans le mur ; tant que les (pseudo)sciences de l'éducation n'auront pas été "assainies", il vaudrait mieux que les résultats de leurs recherches ne fassent l'objet d'aucune diffusion.
- User17095Érudit
Lord Steven a écrit:J'ai un problème ave le verbe "former". Fût-ce étymologiquement d'ailleurs. S'agit il de façonner, de mettre en forme? Et en quoi les méthodes d'un collègue seraient elles meilleures que les miennes et en quoi mériterais je d'étre "formé" - et vice versa d'ailleurs, personne n'a la science infuse. Scientifiquement je pense que je tiens la route. Pédagogiquement c'est au cas par cas avec chaque classe. Après oui il y a des techniques pour lesquelles je suis ignorant, comme l'intégration des procédés 4.0 où j'ai vraiment appris des méthodes intéressantes, trop paresseux ou trop vieux que je suis pour toutes les mettre en oeuvre mais c'est un autre débat. Prenons la réforme LLCE, j'ai déjà pris le projet à bras le corps, mes connaissances d'un côté, le BO de l'autre. Ce que j'ai préparé à ce jour tient (en théorie ) la route. Pas besoin d'un collègue qui se hausse du col en se gargarisant sur des thématiques qui ne me plaisent pas. J'en aurais autant à lui "apprendre". Je n'aurais pas la prétention de "former" qui que ce soit. Donc 5 jours pour engraisser les copains des copains? C'est d'une débilité sans nom, je n'ai pas attendu ces gens là pour savoir ce dont j'ai besoin.
Le prolongement de ton propos, c'est de considérer que l'enseignement est une forme d'art, non évaluable et intangible, et que le progrès tient sur l'inspiration personnelle.
Ce qui justifie la formation, c'est d'affirmer que l'enseignement est aussi une technique, qu'elle peut être améliorée, et que donc certains peuvent aider les autres.
Considérant que ce n'est pas inné, qu'on n'est pas au point le premier jour en classe et ce pour toute sa carrière...
- Remi GNiveau 3
C'est fou de voir comment le métier d'enseignant s'est dégradé. Le pire c'est qu'à présent, cette dégradation s'accentue. On marche sur la tête...
- MinaNiveau 10
Je rebondis sur ce point car j'ai récemment assisté à des débats sur l'histoire littéraire dans la perspective des nouveaux programmes de lycée: une critique virulente d'une histoire littéraire à l'ancienne (bouh les Lagarde et Michard c'est mal), mais effectivement, peu de pistes constructives. Ce qu'on a appris à l'université il y a 10 ou 15 ans (ou plus...) serait donc dépassé, à jeter à la poubelle? J'avoue que j'ai du mal à comprendre ce jeu de vouloir sans cesse réinventer la roue, a fortiori de la part de gens qui ne font pas de recherche (des IPR ou des formateurs, sur lesquels je n'ai pas d'a priori, mais qui parfois ont tendance à se présenter comme très savants sur certaines questions, prenant le contrepied de ce qui se passe à l'université... de quoi me laisser perplexe...).Vivivava a écrit:[ mais ils sont encadrés de telle manière qu'à l'issue d'un stage toujours en îlots, il n'y a qu'une seule idée phare qui émerge, souvent très convenue, et sans proposition pédagogique (exemple : l'histoire littéraire telle qu'elle nous a été enseignée à la fac, c'est pas bien ; mais pas de proposition concrète pour modifier cela).
- DesolationRowEmpereur
On devrait condamner à cent cinquante pompes tout imbécile qui affirme que "le Lagarde et Michard, c'est mal".
- AudreyOracle
J'entendais encore vendredi soir, lors du vernissage d'une très belle expo au Monastère de Brou ("Voilées/ dévoilées", que je vous recommande), un visiteur dire à ses amis "Ah la la... les Lagarde et Michard, quelle merveille... mon préféré? Celui du XVIe, parce que Montaigne, quoi!"... J'ai eu envie de lui sauter au cou. Mais bon, je crois qu'il m'aurait prise pour une folle.
- BalthazaardVénérable
DesolationRow a écrit:On devrait condamner à cent cinquante pompes tout imbécile qui affirme que "le Lagarde et Michard, c'est mal".
Je ne sais pas si c'est ironique...moi j'ai toujours adoré ces livres, ce sont les seuls que j'ai gardés avec le Morisset et Thevenod.
- BalthazaardVénérable
Audrey a écrit:J'entendais encore vendredi soir, lors du vernissage d'une très belle expo au Monastère de Brou ("Voilées/ dévoilées", que je vous recommande), un visiteur dire à ses amis "Ah la la... les Lagarde et Michard, quelle merveille... mon préféré? Celui du XVIe, parce que Montaigne, quoi!"... J'ai eu envie de lui sauter au cou. Mais bon, je crois qu'il m'aurait prise pour une folle.
Bon du coup ce n'est pas ironique. Je n'aurai plus honte.
- DesolationRowEmpereur
Balthazaard a écrit:DesolationRow a écrit:On devrait condamner à cent cinquante pompes tout imbécile qui affirme que "le Lagarde et Michard, c'est mal".
Je ne sais pas si c'est ironique...moi j'ai toujours adoré ces livres, ce sont les seuls que j'ai gardés avec le Morisset et Thevenod.
Cela ne l'était pas.
- pseudo-intelloSage
N'importe quel recruteur, s'il n'arrive pas à recruter (ou en tout cas, pas suffisamment), se dirait qu'il faut attirer le chaland. Les potentialités sont multiples : une fiche de paie plus attrayante, ou des contreparties type CE, ou du confort supplémentaire au travail,enfin, quelque chose.
Nous, on nous colle une 2e HS imposable, une carence par compensée par l' "entreprise", des formations sur nos congés, bref, que de trucs qui envoient du rêve.
Nous, on nous colle une 2e HS imposable, une carence par compensée par l' "entreprise", des formations sur nos congés, bref, que de trucs qui envoient du rêve.
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- RendashBon génie
Audrey a écrit:J'entendais encore vendredi soir, lors du vernissage d'une très belle expo au Monastère de Brou ("Voilées/ dévoilées", que je vous recommande), un visiteur dire à ses amis "Ah la la... les Lagarde et Michard, quelle merveille... mon préféré? Celui du XVIe, parce que Montaigne, quoi!"... J'ai eu envie de lui sauter au cou. Mais bon, je crois qu'il m'aurait prise pour une folle.
"Voilé·e·s, dévoilé·e·s"
pogonophile a écrit:
Ce qui justifie la formation, c'est d'affirmer que l'enseignement est aussi une technique, qu'elle peut être améliorée, et que donc certains peuvent aider les autres.
Considérant que ce n'est pas inné, qu'on n'est pas au point le premier jour en classe et ce pour toute sa carrière...
Ce qui justifie la formation, OK. Mais ce qui justifie ces formations ?
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- LefterisEsprit sacré
La même logique que celle qui prétend alléger le boulot des enseignants en leur infligeant un peu plus de réunions et du travail d'équipe. La même que celle qui prescrit une saignée à un grabataire. La même que celle qui combat un tremblement de terre par un auto-da-fé.Rendash a écrit:
Ce qui justifie la formation, OK. Mais ce qui justifie ces formations ?
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
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