- LefterisEsprit sacré
Non pas anodin bien entendu, je répertorie scrupuleusement tous les éléments de langage du management, et "accompagner", "engagement" "posture" "indicateurs" "projet" etc. en font partie. Je les compte même dans les réunions:D . Si cette novlangue existe qui vient tout droit de l'entreprise, et qui a déjà gagné des administrations, même si l'EN est sans doute le temple du blabla- c'est bien parce qu'elle cache des réalités brutales. Le PPCR et ses items humiliants est aussi là pour nous montrer ce qui va advenir. La formation est bien évidemment punitive? je la vois appliquer à des stagiaires et des contractuels. Il s'agit, avec le sourire et en faisant semblant de les aider, de leur pourrir leur temps libre, de leur montrer qui est le maître (des formations du niveau "mettre les doigts sur la table" quand ça jacasse) . Ce qui arrive à quelques uns arrivera bientôt à tout le monde. Que l'on se souvienne des compétences. Elles ont été expérimentées sur les stagiaires, maintenant, c'est dans l'évaluation PPCR.Kimberlite a écrit:Ton terme "accompagnés" est je ne pense pas anodin, puisqu'on parle maintenant d'accompagner les enseignants dans le cadre du PPCR.Lefteris a écrit:Suis-je sot... C'est vrai, personne n'osera dire ouvertement qu'on doit chasser les gens sous statut par la "fenêtre ou par la porte" . Dans l'EN, où la langue de bois règne en maître, on sera plutôt "accompagnés" vers la sortie.Celadon a écrit:Ils n'oseraient pas, compte tenu du retentissement du procès des dirigeants FT, de leur mea culpa, et des peines qu'ils encourent.
On n'arrête pas d'entendre partout que nous ne sommes pas assez formés (encore entendu récemment dans une émission de France Inter ou Culture, je ne sais plus, sur le sujet de l'inclusion des enfants handicapés), le terrain est bien préparé.
Bientôt vont arriver les "indicateurs de performance", au niveau des établissements (on y est quasiment), puis ils trouveront un moyen de l'utiliser pour les profs (via le PPCR probablement). On utilisera les formations comme moyen de pression, et aussi les réunions. On proposera aux gens des "reconversions" (placardisation... on peut imaginer des profs faisant à temps plein des trucs genre "devoirs faits", de l'administratif, des surveillances, voire de la "surveillance et formation des nouveaux collègues sous nouveau statut"... en rajoutant si possible des heures parce qu'on allège soit-disant le travail, et en ayant des horaires pénibles...).
Quant aux tâches annexes, c'est en route, et déjà à fond dans certains pays . Un de mes parents a fait plusieurs pays, et c'est comme ça, avec un flicage de tous les instants, et le culte du présentéisme. Tout le monde se couche, accepte les réunions, parce que sinon, le contrat, adieu...
Il est vrai que je souhaite changer de corps, mais pas vraiment comme ça...Celadon a écrit:Lefteris est gentille. C'est ce qu'on retiendra.
J'ai aussi des mots plus forts, bien plus forts, mais je veux participer encore quelque temps au forum.La langue de bois ? Tu es gentille. Nous sommes dans le mensonge permanent et dans tous les domaines.
- OlympiasProphète
- ar_angarNiveau 9
Lefteris a écrit:Non pas anodin bien entendu, je répertorie scrupuleusement tous les éléments de langage du management, et "accompagner", "engagement" "posture" "indicateurs" "projet" etc. en font partie. Je les compte même dans les réunions:D . Si cette novlangue existe qui vient tout droit de l'entreprise, et qui a déjà gagné des administrations, même si l'EN est sans doute le temple du blabla- c'est bien parce qu'elle cache des réalités brutales. Le PPCR et ses items humiliants est aussi là pour nous montrer ce qui va advenir. La formation est bien évidemment punitive? je la vois appliquer à des stagiaires et des contractuels. Il s'agit, avec le sourire et en faisant semblant de les aider, de leur pourrir leur temps libre, de leur montrer qui est le maître (des formations du niveau "mettre les doigts sur la table" quand ça jacasse) . Ce qui arrive à quelques uns arrivera bientôt à tout le monde. Que l'on se souvienne des compétences. Elles ont été expérimentées sur les stagiaires, maintenant, c'est dans l'évaluation PPCR.Kimberlite a écrit:Ton terme "accompagnés" est je ne pense pas anodin, puisqu'on parle maintenant d'accompagner les enseignants dans le cadre du PPCR.Lefteris a écrit:Suis-je sot... C'est vrai, personne n'osera dire ouvertement qu'on doit chasser les gens sous statut par la "fenêtre ou par la porte" . Dans l'EN, où la langue de bois règne en maître, on sera plutôt "accompagnés" vers la sortie.Celadon a écrit:Ils n'oseraient pas, compte tenu du retentissement du procès des dirigeants FT, de leur mea culpa, et des peines qu'ils encourent.
On n'arrête pas d'entendre partout que nous ne sommes pas assez formés (encore entendu récemment dans une émission de France Inter ou Culture, je ne sais plus, sur le sujet de l'inclusion des enfants handicapés), le terrain est bien préparé.
Bientôt vont arriver les "indicateurs de performance", au niveau des établissements (on y est quasiment), puis ils trouveront un moyen de l'utiliser pour les profs (via le PPCR probablement). On utilisera les formations comme moyen de pression, et aussi les réunions. On proposera aux gens des "reconversions" (placardisation... on peut imaginer des profs faisant à temps plein des trucs genre "devoirs faits", de l'administratif, des surveillances, voire de la "surveillance et formation des nouveaux collègues sous nouveau statut"... en rajoutant si possible des heures parce qu'on allège soit-disant le travail, et en ayant des horaires pénibles...).
Quant aux tâches annexes, c'est en route, et déjà à fond dans certains pays . Un de mes parents a fait plusieurs pays, et c'est comme ça, avec un flicage de tous les instants, et le culte du présentéisme. Tout le monde se couche, accepte les réunions, parce que sinon, le contrat, adieu...Il est vrai que je souhaite changer de corps, mais pas vraiment comme ça...Celadon a écrit:Lefteris est gentille. C'est ce qu'on retiendra.
J'ai aussi des mots plus forts, bien plus forts, mais je veux participer encore quelque temps au forum.La langue de bois ? Tu es gentille. Nous sommes dans le mensonge permanent et dans tous les domaines.
Je confirme. C'est institutionnel : lors de l'"entretien" 'qui n'a d'entretien que le nom, puisque quoi que le contractuel dise, cela n'est pas pris en compte), le CdE a comme choix de conclusion :
- Avis favorable
- Avis réservé quii peut être :
- avec formation didactique
- avec formation gestion de classe
- avec tutorat
Bien entendu, seul ce dernier point est à justifier
_________________
C'est en forgeant qu'on devient forgeron.. Vous allez rire, j'ai un marteau !
- Leroy86Niveau 9
Et comme ça, on fixe des objectifs intenables dans la "concertation" qui lorsqu'ils ne seront pas atteint "imposeront" une rupture conventionnelle.ar_angar a écrit:Je confirme. C'est institutionnel : lors de l'"entretien" 'qui n'a d'entretien que le nom, puisque quoi que le contractuel dise, cela n'est pas pris en compte), le CdE a comme choix de conclusion :
- Avis favorable
- Avis réservé quii peut être :
- avec formation didactique
- avec formation gestion de classe
- avec tutorat
Avis défavorable
Bien entendu, seul ce dernier point est à justifier
- ZagaraGuide spirituel
Leroy86 a écrit:
Et comme ça, on fixe des objectifs intenables dans la "concertation" qui lorsqu'ils ne seront pas atteint "imposeront" une rupture conventionnelle.
Grand classique du management privé. C'est une des fonctions principales de l'évaluation par objectifs, avec :
- mettre en concurrence les employés pour l'accès à des primes et honneurs (ce qui augmente la productivité mais génère du stress et du surmenage) ;
- casser les solidarités de travail (l'évaluation publique par les pairs étant la dernière sucette à la mode pour ça) ;
- discipliner les individus (les objectifs impossibles permettent de mettre la tête des salariés dans le guidon, ce qui les amène à dégrader volontairement leurs conditions de travail, sans avoir à rien leur demander [ça c'est génialement malsain] et les empêche de penser à autre chose que leur boulot, d'où une meilleure discipline sans avoir à faire preuve de coercition explicite [très malin aussi])
Ça explique que ce type de management soit très compatible avec le management bienveillant : les objectifs forment le versant coercitif et produisent du stress (et si on est bœuf, on y ajoute l'évaluation agile fondée sur la micro-réunion quotidienne ; effet garanti) ; tandis que le management bienveillant évite que le stress ne fasse trop baisser la productivité, présente l'entreprise comme la mère gentille de ses employés, et développe une "culture d'entreprise" cool, new age, favorisant le développement personnel, etc.
L'étude de la coercition managériale transfigurée en gestion positive des individus fait partie de mes passions noires.
- FenrirFidèle du forum
Ca me fait penser à la zone du dehors de Damasio.
_________________
À quoi bon mettre son pédigrée, on est partis pour 40 ans*. ████ ████. * 42, il faut lire 42.
- Leroy86Niveau 9
A propos de l'IDV et de la future rupture conventionnelle, je suis allé voir sur le site service-public et ils ont tout à y gagner: l'IDV est comprise entre 1/12 et 2 années de salaire brut "à l'appréciation de l'administration" .
- CondorcetOracle
Fenrir a écrit:Ca me fait penser à la zone du dehors de Damasio.
et au Nouvel esprit du capitalisme de Boltanski/Chiapello qui avait intégré dans leur corpus les manuels de management.
- Leroy86Niveau 9
Combien de stagiaires non-titularisés c'est-à-dire licenciés? Combien de stagiaires démissionnaires? Sachant que la démission est plus rentable, ça serait intéressant de savoir.
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"On ne peut pas plier la réalité à ses désirs." Thomas A. Anderson
"Ça rapporterait des milliers de milliers de dollars." "Ça s'appelle des millions."
- MathadorEmpereur
Seulement si le stagiaire licencié sait qu'il a droit à l'ARE.Leroy86 a écrit:Combien de stagiaires non-titularisés c'est-à-dire licenciés? Combien de stagiaires démissionnaires? Sachant que la démission est plus rentable, ça serait intéressant de savoir.
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"There are three kinds of lies: lies, damned lies, and statistics." (cité par Mark Twain)
« Vulnerasti cor meum, soror mea, sponsa; vulnerasti cor meum in uno oculorum tuorum, et in uno crine colli tui.
Quam pulchrae sunt mammae tuae, soror mea sponsa! pulchriora sunt ubera tua vino, et odor unguentorum tuorum super omnia aromata. » (Canticum Canticorum 4:9-10)
- GastonLagaffeNiveau 5
Le pire, c'est que ça n'augmente PAS la productivité. C'est totalement contre-productif. Certaines entreprises ont arrêté de donner des primes à leurs commerciaux pour qu'ils soient plus loyaux et coopèrent mieux. Et ça marche. En réalité, mettre en concurrence les salariés ne fait que valoriser les pervers, les menteurs, et les cireurs de bottes, qui y trouvent leur compte, tandis que les autres essaient de travailler dans des conditions rendues hostiles du fait de la concurrence pour être bien vu du chef.Zagara a écrit:
Grand classique du management privé. C'est une des fonctions principales de l'évaluation par objectifs, avec :
- mettre en concurrence les employés pour l'accès à des primes et honneurs (ce qui augmente la productivité mais génère du stress et du surmenage) ;
- LagomorpheFidèle du forum
GastonLagaffe a écrit:Le pire, c'est que ça n'augmente PAS la productivité. C'est totalement contre-productif. Certaines entreprises ont arrêté de donner des primes à leurs commerciaux pour qu'ils soient plus loyaux et coopèrent mieux. Et ça marche. En réalité, mettre en concurrence les salariés ne fait que valoriser les pervers, les menteurs, et les cireurs de bottes, qui y trouvent leur compte, tandis que les autres essaient de travailler dans des conditions rendues hostiles du fait de la concurrence pour être bien vu du chef.Zagara a écrit:
Grand classique du management privé. C'est une des fonctions principales de l'évaluation par objectifs, avec :
- mettre en concurrence les employés pour l'accès à des primes et honneurs (ce qui augmente la productivité mais génère du stress et du surmenage) ;
...et donc in fine pour que l'entreprise soit plus rentable car ses commerciaux passent plus de temps à faire leur boulot - accessoirement en coopérant entre eux - qu'à se tirer dans les pattes. L'entreprise fait ici un choix rationnel, bénéfique pour son chiffre d'affaire et sa rentabilité.
J'aimerais bien que cette logique soit transposable à l'éducation nationale, mais nous ne produisons rien d'aisément chiffrable, et encore moins à court terme. On peut donc nous mettre en concurrence à loisir sans altérer (en apparence et à court terme) quelque "productivité" que ce soit, hélas. On peut en revanche compter sur une baisse de la masse salariale, une fois qu'on aura poussé les enseignants à rester 1607 heures par an dans leur établissement, en leur faisant ainsi faire le travail des CPE, des AED, du secrétariat (et bientôt l'entretien des locaux et la cantine)*. Ceci se fera nettement au détriment de la qualité des cours, mais je doute qu'un gouvernement s'en soucie un jour.
* j'allais ajouter la part "Co" du boulot des PsyEN ex-CoPsy, mais ça c'est déjà fait.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
GastonLagaffe a écrit:Le pire, c'est que ça n'augmente PAS la productivité. C'est totalement contre-productif. Certaines entreprises ont arrêté de donner des primes à leurs commerciaux pour qu'ils soient plus loyaux et coopèrent mieux. Et ça marche. En réalité, mettre en concurrence les salariés ne fait que valoriser les pervers, les menteurs, et les cireurs de bottes, qui y trouvent leur compte, tandis que les autres essaient de travailler dans des conditions rendues hostiles du fait de la concurrence pour être bien vu du chef.Zagara a écrit:
Grand classique du management privé. C'est une des fonctions principales de l'évaluation par objectifs, avec :
- mettre en concurrence les employés pour l'accès à des primes et honneurs (ce qui augmente la productivité mais génère du stress et du surmenage) ;
Je serais intéressée par des références d'études sur le sujet. C'est stratégique d'avoir ça dans sa besace.
- ZagaraGuide spirituel
J'aurais dû écrire "c'est fait dans le but d'augmenter la productivité", parce que je n'ai que la parole de cadres du privé qui disent que ça marche.
- GastonLagaffeNiveau 5
CarmenLR a écrit:GastonLagaffe a écrit:Le pire, c'est que ça n'augmente PAS la productivité. C'est totalement contre-productif. Certaines entreprises ont arrêté de donner des primes à leurs commerciaux pour qu'ils soient plus loyaux et coopèrent mieux. Et ça marche. En réalité, mettre en concurrence les salariés ne fait que valoriser les pervers, les menteurs, et les cireurs de bottes, qui y trouvent leur compte, tandis que les autres essaient de travailler dans des conditions rendues hostiles du fait de la concurrence pour être bien vu du chef.
Je serais intéressée par des références d'études sur le sujet. C'est stratégique d'avoir ça dans sa besace.
Hélas je ne me rappelle plus du tout où je l'avais vu. Je sais qu'on en avait pas mal parlé à une époque, mais les références sérieuses étaient en anglais. Et au travail nous avions eu pas mal d'échanges sur le sujet. Je pensais retrouver facilement, mais non. C'était il y a quelques années.
Edit : j'ai quand même trouvé quelques points de départ :
https://resistanceinventerre.wordpress.com/2017/05/24/travail-les-primes-seraient-contre-productives/
https://www.alternatives-economiques.fr/piege-primes/00040357
https://www.lemonde.fr/idees/article/2012/01/16/a-la-source-de-la-contre-productivite_1630131_3232.html
Bonne recherche.
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