Re: #PasdeVague

par User20159 Mar 23 Oct 2018 - 22:57

Clelia8 a écrit:(même certains surveillants, pourtant dans le "milieu" ne le réalisent pas).

Euh par contre si, un surveillant de collège, a les mêmes que nous mais en perm', à des heures parfois indues et sans "activités" à proposer à part : "taisez-vous, sortez moi du travail". C'est très dur AED, et la plupart savent très bien à quels monstres ils ont affaire. Bon si la vie scol' est bien gérée, c'est jamais le même qui fait la perm' donc ils peuvent souffler, nous, ben non si on a 4h à faire sur une demi-journée, ben tu fais tes 4h...point barre.

par User20159 Mar 23 Oct 2018 - 23:08

Histoire de se détendre...

https://www.youtube.com/watch?v=nlkJof50IPg

par Ponocrates Mer 24 Oct 2018 - 0:30

Je ne comprends pas très bien le relativisme. Quand il y a eu "metoo", la question n'était pas de savoir si ce qu'avait subi les femmes était quotidien, mais que l'on entende ce qu'elles avaient pu subir, seulement parce qu'elles étaient femmes.
"Pasdevague", c'est la même chose: dire ce que subissent des gens simplement parce qu'ils exercent leur métier d'enseignant et dénoncer le fait qu'on leur demande de se taire plutôt que de traiter le problème. Mais je crains en effet que cela n'ait pas les mêmes résultats: l'enseignant paraît dépositaire d'un pouvoir, comment le plaindre, alors que pour l'adulte qui a de mauvais souvenirs de l'école - et beaucoup ont au moins un mauvais souvenir d'un enseignant- il est l'incarnation du pouvoir arbitraire. Outre le discours officiel, je crois que ce qui fait mal à notre profession c'est aussi la projection de certains; on ne peut pas taper sur son patron- ça fait communiste-, sur les politiques- ça fait lepéniste-, mais sur ces feignasses de profs, responsables du délitement de la société, du marasme de nos "valeurs républicaine" qu'ils auraient dû transmettre, de l'ascenseur social qu'ils détournent pour leurs enfants...

par User20159 Mer 24 Oct 2018 - 0:48

Ponocrates a écrit: Mais je crains en effet que cela n'ait pas les mêmes résultats: l'enseignant paraît dépositaire d'un pouvoir

Nous avons un pouvoir : notation et orientation des élèves.
Mais on ne s'en sert plus (ni dans le primaire et le secondaire, on passe outre), car l'institution nous précède et décide à notre place. Donc dénués de ce pouvoir nous pouvons devenir aisément la cible de la vindicte publique : on sert à quoi ? (elle est facile, tout le monde est allé à l'école, tout le monde a un avis sur la question, et sur les profs).
La solution est pourtant simple : grève des examens, ...ou grève tout court, mais alors massive (quand t'auras 600 000 profs en grève, elle sera belle la matinée, ah zut il faut s'occuper des mômes...), mais nous n'en sommes malheureusement pas encore là ...

par Docteur OX Mer 24 Oct 2018 - 5:14

Article de 2011... sur la prolétarisation des enseignants.

https://www.liberation.fr/societe/2011/09/16/la-proletarisation-des-enseignants-au-dela-du-salaire_761521

Finalement, une école qui n'a plus aucun sens pour des jeunes ou des familles, ça donne quoi ? Ben un élève qui braque sa prof, un autre qui filme et des autres qui se marrent.

par Docteur OX Mer 24 Oct 2018 - 7:01

Matinée de France culture sur la colère des profs après le journal de 7h.

par Docteur OX Mer 24 Oct 2018 - 7:03

Enseignement: Un rapport pointe les inégalités criantes entre les collèges franciliens

https://www.20minutes.fr/societe/2356851-20181024-enseignement-rapport-pointe-inegalites-criantes-entre-colleges-franciliens

Étonnant ! Et il faut un rapport du Cnesco pour le découvrir ?

Pour Louis Maurin, il faudrait aller encore plus loin : « pourquoi pas en affectant de manière contrainte les enseignants dans des établissements difficiles pour une période de 5 ans. Cela permettrait de stabiliser les équipes et de mixer les enseignants novices avec d’autres plus chevronnés », suggère-t-il

Je sens une montée en puissance des vocations....

par JEMS Mer 24 Oct 2018 - 7:24

Mais bien sûr... je suis bien content désormais d'être à la campagne !!!! Marre de ces politiciens déconnectés !

par mistinguette Mer 24 Oct 2018 - 7:38

Ce monde est merveilleux, on est doucement en train de nous expliquer que les difficultés et inégalité scolaire sont de la faute des enseignants...pas à un moment un petit lien avec le fait que certains enfants sont seuls, ne mangent pas tous les jours, vivent dans des logements insalubres, ont entamé une petite carrière parallèle de guetteurs qui devrait leur permettre de grimper les échelons du quartier. Non pas de liens, c'est encore la faute des profs... allez j'ai 15 ans d'ancienneté, mes méthodes sont au top, mettez moi en zep je vais vous redresser tout ça. Et comme j'ai 2 mois de vacances, je resoudrais la faim dans le monde à mes moments perdus.
Je suis en banlieue favorisée, la situation se dégrade à vu d'oeil.. l'incendie est hors de contrôle en zep mais il y a des départs de feux de toute part maintenant. Cette histoire se retourne contre nous et dans le meilleure des cas sera larbre qui cache la forêt. Je n'ai jamais vu - même après 14 ans de zep- de 6e aussi en décalage avec les attentse scolaires et autant dans l'incapacité cognitive de suivre.

par Rendash Mer 24 Oct 2018 - 7:50

Maurin a écrit: Or, selon l’OCDE, le fait pour un collège situé en REP d’avoir des enseignants chevronnés est un levier de progrès pour les élèves. Une affirmation que nuance un peu Louis Maurin : « certains jeunes enseignants formés aux nouvelles méthodes pédagogiques peuvent les impulser dans leur établissement et créer une dynamique ».

par Philomène87 Mer 24 Oct 2018 - 8:16

Rendash a écrit:

Maurin a écrit: Or, selon l’OCDE, le fait pour un collège situé en REP d’avoir des enseignants chevronnés est un levier de progrès pour les élèves. Une affirmation que nuance un peu Louis Maurin : « certains jeunes enseignants formés aux nouvelles méthodes pédagogiques peuvent les impulser dans leur établissement et créer une dynamique ».

Oui, ben oui. Heureusement que les jeunes enseignants sont là pour apporter la bonne nouvelle aux vieux profs qui n'ont rien compris.

par User20827 Mer 24 Oct 2018 - 8:21

Philomène87 a écrit:

Rendash a écrit:

Maurin a écrit: Or, selon l’OCDE, le fait pour un collège situé en REP d’avoir des enseignants chevronnés est un levier de progrès pour les élèves. Une affirmation que nuance un peu Louis Maurin : « certains jeunes enseignants formés aux nouvelles méthodes pédagogiques peuvent les impulser dans leur établissement et créer une dynamique ».

Oui, ben oui. Heureusement que les jeunes enseignants sont là pour apporter la bonne nouvelle aux vieux profs qui n'ont rien compris.

Je crois qu'il voulait dire "imploser".

par kyralina Mer 24 Oct 2018 - 8:28

Je pourrai faire une thèse sur les "jeunes professeurs" et leurs méthodes pédagogiques révolutionnaires. Heureusement, pour eux, tout se résout par les nouvelles technologies. Quand tu les avertis que tel ou tel élève a un problème, ils te répondent : "Ah! Tu crois? Avec moi, ça va!". En fait, ça ne va pas mais ils font semblant, s'en auto-persuadent.

Ils sont jeunes et croient TOUT SAVOIR grâce à tous leurs gadgets. Je sais que je suis sévère mais j'en ai assez de lire des commentaires aussi stupides. Nous sommes agressés, menacés, insultés et toute la société nous explique que :
1) c'est notre faute , "pas assez ceci ou trop cela" ;
2/ d'autres professeurs- plus jeunes- s'en sortent alors que c'est faux ;
3) nous détestons les élèves, que la violence vient de nous... et qu'à force de se plaindre, nous allons finir par être responsable de la victoire de Marine Le Pen

Trop, c'est trop.
La prochaine fois que je rédige un rapport, j'en envoie un exemplaire à M. BLANQUER.

par Ponocrates Mer 24 Oct 2018 - 8:53

Ha@_x a écrit:

Ponocrates a écrit: Mais je crains en effet que cela n'ait pas les mêmes résultats: l'enseignant paraît dépositaire d'un pouvoir

Nous avons un pouvoir : notation et orientation des élèves.
.

. J'ai bien conscience qu'aux yeux du public c'est vu ainsi, mais pour moi lorsqu'un enseignant note il doit, le plus possible, être impartial, indiquer seulement le niveau atteint par l'élève, comme le ferait une jauge. Et quand il orientait- parce que ça c'était avant- cela aurait dû être la même chose: juger en fonction des aptitudes manifestées par l'élève -oui, parce que même durant l'âge d'or, les boules de cristal n'existaient pas- de la voie qui lui convenait. Nous avions donc, naguère, ce "pouvoir": maintenant l'orientation est à la discrétion des parents - ou des enfants violents pour reprendre l'exemple de Marcel Duchamp- et on promeut les classes sans notes en demandant d'évaluer tout et n'importe quoi, pour en définitive, ne jamais évaluer ce qui compte vraiment: le travail de l'élève et son assimilation de connaissances et de méthodes nécessaires pour poursuivre des études.
Nous avions un autre pouvoir, bien plus grand: avoir à notre discrétion pendant une trentaine d'heures par semaine, des enfants sommés -par la société et par leurs parents- d'apprendre ce que nous enseignions des programmes édictés par l'Institution. Là encore, un pouvoir par délégation, rien de plus - c'est plus facile de s'en prendre aux profs qu'à la Dgesco....
Mais tout cela est bien fini aujourd'hui, en tout cas dans un nombre préoccupant de classes, là où précisément cela compte le plus, où personne ne peut donner le capital culturel, si ce n'est nous. Nous n'avons plus de pouvoir que dans les souvenirs horrifiés de certains pédagogistes lisant mal Bourdieu, aveugles et sourds à notre prolétarisation programmée, à l'envahissement des écrans débilitants dans tous les interstices de la vie des enfants.

par Mateo_13 Mer 24 Oct 2018 - 9:05

Bonjour,

mercredi 24 octobre, Nicole Ferroni a fait sur France Inter une excellente chronique humoristique de quelques minutes sur "Pas de vagues" :
https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-nicole-ferroni/le-billet-de-nicole-ferroni-24-octobre-2018?xtmc=nicole_ferroni&xtnp=1&xtcr=1

Amicalement,

par Invité Mer 24 Oct 2018 - 9:15

Tribune de quelques collègues du lycée : https://m.huffingtonpost.fr/thierry-boucher/ce-quil-se-passe-vraiment-dans-notre-lycee-branly-nest-pas-ce-que-vous-avez-vu-dans-cette-video-violente_a_23569445/

Bien sûr que nous avons avant tout une pensée forte pour notre collègue. Bien sûr que cela se passe dans un établissement scolaire situé en banlieue parisienne. Bien sûr qu'un lycée devrait être un sanctuaire. Bien sûr qu'il y a cet acte choquant, inacceptable et condamnable. Et violent... Quelle violence de la part d'un jeune de 15 années qui n'a sûrement jamais pris la mesure de son geste! Et quelle bêtise aussi de la part de ses camarades qui n'ont pas su ou voulu l'en empêcher.

par Oonnay Mer 24 Oct 2018 - 9:19

C'est dingue ! Faut-il vraiment un meurtre pour faire réagir la profession !!!!?

par Izambard Mer 24 Oct 2018 - 9:20

Le "et pourtant" qui tue après le premier paragraphe....

par Sylvain de Saint-Sylvain Mer 24 Oct 2018 - 9:21

Thierry Boucher a écrit:Parfois on se plait à penser que le rôle des journalistes serait aussi d'expliquer et d'éduquer...

Thierry Boucher a écrit:L'éducation passe surtout par la valorisation des petits progrès et des bonnes attitudes et non pas uniquement par la dénonciation permanente d'un acte isolé et insensé.

C'est vrai qu'on ne valorise rien et qu'on dénonce sans cesse. Réclamons plus de formation à la bienveillance.

Thierry Boucher a écrit:Ce sont ces actions et ces réussites que nous aimerions voir passer en boucle! Et peut-être qu'alors les enseignants se sentiraient moins seuls.

What is le rapport ?

par Rendash Mer 24 Oct 2018 - 9:23

Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.

par Rabelais Mer 24 Oct 2018 - 9:26

C’est leur choix, il s’explique facilement.
Mais il me lasse, me déçoit , moi qui espérais qu’enfin, enfin, l’EN allait trembler dans ses fondations, les parents dans leurs bottes et que tous nous allions réfléchir à nos responsabilités.
C’est la société toute entière que j’esperais Mise sur la table et disséquée : comment en était-on arrivés là, comment changer cela.
Ce matin, je lis cette tribune et me dis que : » Tout va bien, Madame la Marquise, nous faisons de beaux projets. ».

par amelien Mer 24 Oct 2018 - 9:31

Le fil sur Twitter devient impossible à suivre. Je liste tous les témoignages de professeurs. Suivez mon compte pour lire ces témoignages : https://twitter.com/amelien_p

par Schéhérazade Mer 24 Oct 2018 - 9:32

Je ne comprends pas.
S'il y a une agression d'un médecin, d'un infirmier ou d'un aide-soignant dans un hôpital, on ne voit pas les soignants écrire une tribune pour dire: "mais vous savez, il n'y a pas que des agressions dans cet hôpital, on sauve des vies aussi, et beaucoup de patients sont très courtois". Les soignants s'insurgent de l'agression, et ils ont raison.
Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?

par User20827 Mer 24 Oct 2018 - 9:33

Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.

Dans quel but ?

Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ?

Pour "aller de l'avant"?
Dans ce cas je trouve que "aller de l'avant" ressemble à "circulez, y a rien à voir"....

par Invité Mer 24 Oct 2018 - 9:38

Flaure a écrit:

Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.

Dans quel but ?

Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)

Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.

par Jacq Mer 24 Oct 2018 - 9:38

Ponocrates a écrit:

Ha@_x a écrit:

Ponocrates a écrit: Mais je crains en effet que cela n'ait pas les mêmes résultats: l'enseignant paraît dépositaire d'un pouvoir

Nous avons un pouvoir : notation et orientation des élèves.
.

[...] ce "pouvoir": maintenant l'orientation est à la discrétion des parents - ou des enfants violents pour reprendre l'exemple de Marcel Duchamp- et on promeut les classes sans notes en demandant d'évaluer tout et n'importe quoi, pour en définitive, ne jamais évaluer ce qui compte vraiment: le travail de l'élève et son assimilation de connaissances et de méthodes nécessaires pour poursuivre des études. [...]

Nous sortons un peu du sujet, quoi que.
Témoignage d'une collègue qui a une seconde générale sélective (section sportive qui ratisse large en recrutement). Dans sa classe un certain nombre vient d'un collège qui évalue uniquement sans note, par compétences uniquement. Parmi ces élèves là certains ont un très bon niveau, d'autre un très mauvais niveau mais le découvrent totalement en entrant dans une classe avec notes. Après il reste à savoir comment était effectuée et utilisées cette évaluation sans note.
Nous sortons du sujet, quoi que, car pour un élève ne pas se situer n'est pas très positif. En même temps, de mauvaises notes sans explication n'est pas mieux. Et dans le même temps nous savons aussi que la note est tout autant sujette à précaution puisque, sans sombrer dans la "constante macabre", notre notation est variable selon les secteurs. Ainsi deux élèves que je viens de récupérer en passerelle en première pro ont les plus mauvais résultats dans mes deux classes alors qu'elles étaient premières dans le LP dont elles viennent... On mesure les conséquences que cela peut avoir lorsque l'on évalue en CCF pour les diplômes...