- JacqGuide spirituel
Ponocrates a écrit:[...] ce "pouvoir": maintenant l'orientation est à la discrétion des parents - ou des enfants violents pour reprendre l'exemple de Marcel Duchamp- et on promeut les classes sans notes en demandant d'évaluer tout et n'importe quoi, pour en définitive, ne jamais évaluer ce qui compte vraiment: le travail de l'élève et son assimilation de connaissances et de méthodes nécessaires pour poursuivre des études. [...]Ha@_x a écrit:Ponocrates a écrit: Mais je crains en effet que cela n'ait pas les mêmes résultats: l'enseignant paraît dépositaire d'un pouvoir
Nous avons un pouvoir : notation et orientation des élèves.
.
Nous sortons un peu du sujet, quoi que.
Témoignage d'une collègue qui a une seconde générale sélective (section sportive qui ratisse large en recrutement). Dans sa classe un certain nombre vient d'un collège qui évalue uniquement sans note, par compétences uniquement. Parmi ces élèves là certains ont un très bon niveau, d'autre un très mauvais niveau mais le découvrent totalement en entrant dans une classe avec notes. Après il reste à savoir comment était effectuée et utilisées cette évaluation sans note.
Nous sortons du sujet, quoi que, car pour un élève ne pas se situer n'est pas très positif. En même temps, de mauvaises notes sans explication n'est pas mieux. Et dans le même temps nous savons aussi que la note est tout autant sujette à précaution puisque, sans sombrer dans la "constante macabre", notre notation est variable selon les secteurs. Ainsi deux élèves que je viens de récupérer en passerelle en première pro ont les plus mauvais résultats dans mes deux classes alors qu'elles étaient premières dans le LP dont elles viennent... On mesure les conséquences que cela peut avoir lorsque l'on évalue en CCF pour les diplômes...
- mgb35Érudit
Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.Schéhérazade a écrit:Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Tamerlan a écrit:Flaure a écrit:Dans quel but ?Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)
Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.
Ah bon ? On entendait beaucoup parler de ces violences avant #pasdevague ? Je veux bien me refroidir et demander une illustration de cela, au lieu d'être si certain qu'on mettait bien plus en avant les projets, les établissements innovants et les génies de la pédagogie.
- JacqGuide spirituel
Tamerlan a écrit:Flaure a écrit:Dans quel but ?Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)
Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.
Oui, parce qu'il y a des réussites formidables des élèves et des collègues dans ces établissements. On ne peut retenir que l'échec. Et d'ailleurs, quand échec il y a n'aurait-il pas été pire dans le travail des collègues. C'est aussi pour cela que lorsque j'entendais Sarko-Chatel (et donc Blanquer) dire qu'il fallait retirer les moyens aux zones "difficiles" c'était nier que ces moyens permettaient de sauver ceux que l'on pouvait sauver. Lorsque j'entends Blanquer à l'Assemblée dire qu'un élève de pro coûte trop cher par rapport aux résultats obtenus et qu'il faut donc enlever des moyens cela revient à dire à un malade qu'il coûte trop cher pour un résultat qui n'est pas certain et que l'on va lui retirer ses médicaments. Comment ensuite s'étonner que dans ces zones les choses finissent par exploser. M. Blanquer devrait comprendre que l'EN est un ensemble, qu'on ne peut espérer s'en sortir en ne fondant sa politique que sur des discours médiatiques autoritaires tout en, dans les faits, retirant les moyens qui nous permettent de surnager. Couler le navire, voilà ce que fait Monsieur Blanquer.
- InvitéInvité
Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Tamerlan a écrit:Flaure a écrit:Dans quel but ?Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)
Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.
Ah bon ? On entendait beaucoup parler de ces violences avant #pasdevague ? Je veux bien me refroidir et demander une illustration de cela, au lieu d'être si certain qu'on mettait bien plus en avant les projets, les établissements innovants et les génies de la pédagogie.
Quel rapport avec ce qui a été dit ?
- Marcelle DuchampExpert spécialisé
Il y a une dizaine d’annees, quand je me suis inscrite en prepa CAPES, le recteur d’academie nous a tous convoqué en amphi et nous a dit: « Vous avez l’avenir de la République Française entre vos mains ».
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
_________________
Je m’excuse par avance des fautes d’accord, de grammaire, de syntaxe et de conjugaison que je peux laisser passer dans mes écrits. Je suis aphasique suite à un AVC et je réapprends à écrire depuis presque 5 ans. J'ai un grand problème avec le subjonctif et le genre des mots!
- User20159Esprit éclairé
mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
Raison numéro 3 : se faire mousser auprès du chef, histoire de s'assurer un EDT correct en 2019/2020
- SchéhérazadeNiveau 10
Marcelle Duchamp a écrit:Il y a une dizaine d’annees, quand je me suis inscrite en prepa CAPES, le recteur d’academie nous a tous convoqué en amphi et nous a dit: « Vous avez l’avenir de la République Française entre vos mains ».
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
Lyrisme grotesque au vu des circonstances, surtout...
- SchéhérazadeNiveau 10
mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.Schéhérazade a écrit:Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
J'aurais pensé que défendre les élèves, c'était réclamer pour eux des conditions de travail décentes, et donc l'éviction de ceux qui empêchent leurs camarades de travailler et qui menacent la sécurité des personnes.
- ElyasEsprit sacré
Marcelle Duchamp a écrit:Il y a une dizaine d’annees, quand je me suis inscrite en prepa CAPES, le recteur d’academie nous a tous convoqué en amphi et nous a dit: « Vous avez l’avenir de la République Française entre vos mains ».
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
Je vais sans doute être à contre-courant mais il avait raison et a toujours raison. Notre mission en tant que fonctionnaire est d'assurer la formation intellectuelle et érudite des futurs citoyens de la République française. Nous échouons et c'est la République qui en pâtit. Cependant, cette responsabilité qui nous échoit demande à ce que les autres fonctionnaires qui assurent les missions d'encadrement, d'organisation, de justice et de sécurité ne faillissent pas. Nous sommes une chaîne. Nous pouvons être fiers de cette mission mais nous devons être protégés par les autres chaînons de la chaîne.
Je méprise profondément les collègues qui refusent d'assumer leur responsabilité tout en demandant aux autres d'assumer les leurs.
Ce n'est pas facile mais pourquoi défendre le statut de fonctionnaire d'Etat sinon ?
- Sylvain de Saint-SylvainGrand sage
Tamerlan a écrit:Sylvain de Saint-Sylvain a écrit:Tamerlan a écrit:Flaure a écrit:
Dans quel but ?
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)
Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.
Ah bon ? On entendait beaucoup parler de ces violences avant #pasdevague ? Je veux bien me refroidir et demander une illustration de cela, au lieu d'être si certain qu'on mettait bien plus en avant les projets, les établissements innovants et les génies de la pédagogie.
Quel rapport avec ce qui a été dit ?
L'idée que l'image dominante qui s'est imposée est celle-ci me semble fausse.
- RendashBon génie
Flaure a écrit:Dans quel but ?Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ?
Pour "aller de l'avant"?
Dans ce cas je trouve que "aller de l'avant" ressemble à "circulez, y a rien à voir"....
Schéhérazade a écrit:Je ne comprends pas.
S'il y a une agression d'un médecin, d'un infirmier ou d'un aide-soignant dans un hôpital, on ne voit pas les soignants écrire une tribune pour dire: "mais vous savez, il n'y a pas que des agressions dans cet hôpital, on sauve des vies aussi, et beaucoup de patients sont très courtois". Les soignants s'insurgent de l'agression, et ils ont raison.
Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Mais parce qu'il y en a ras les bois d'entendre à longueur de temps les gens (journalistes, politiques, grand public) pisser sur notre travail, tout simplement. La bande de faux-derches qui se met à pleurnicher en chœur depuis l'agression qu'a subie la collègue est la même qui passe son temps à cracher sur les enseignants et à expliquer à quel point ils sont mauvais. Il est parfaitement légitime qu'on puisse avoir envie de voir aussi exposer nos succès du quotidien, plutôt que l'image de l'établissement. J'en ai plein les oreilles qu'on ne cause que des faits divers et jamais de notre quotidien.
Alors, oui, il faut absolument foutre la hiérarchie de l'EN face à ses responsabilités, et la médiatisation via le #PasDeVague est une excellente chose, n'en déplaise à l'autre branquignole dont j'ai oublié le nom qui se pignole sur son blog Mediapart. Mais, bon sang de bois, c'est aussi nos réussites qui doivent être mises en avant, plutôt que les crachats qu'on ramasse en permanence de la part du grand public. Ne rien cacher, ni les difficultés ni les réussites, c'est si difficile que ça à comprendre ?
mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.Schéhérazade a écrit:Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
Ben voyons. Les collègues sont des faux-culs dont le témoignage forcément biaisé n'est pas recevable, et sont prêts à toutes les bassesses pour sauver un poste où ils en bavent forcément.
C'est dingue, cette foutue façon de cracher sur les témoignages des collègues qui, eux, sont dans ce bahut.
_________________
"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- InvitéInvité
Ha@_x a écrit:mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
Raison numéro 3 : se faire mousser auprès du chef, histoire de s'assurer un EDT correct en 2019/2020
C'est marrant mais cette capacité remarquable à imaginer la vilenie des autres ne me rassure guère sur les qualités morales de leurs auteurs. Je vous invite à relire le message de Jacq et les réussites dont il parle et qui sont souvent le fruit de l'engagement de ces collègues.
- RendashBon génie
Ha@_x a écrit:mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
Raison numéro 3 : se faire mousser auprès du chef, histoire de s'assurer un EDT correct en 2019/2020
mgb35 a écrit:Il y a 2 raisons évidentes... Pas glorieuses mais humaines.Schéhérazade a écrit:Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Défendre l'image de leur lycée pour limiter la casse et sauver leur poste.
Défendre les élèves et acheter une sorte de paix sociale.
Ben pytain, avec des collègues comme vous, on n'a même pas besoin de ministre ou de journalistes pour se faire plomber la gueule.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- User17095Érudit
Je suis prêt à croire que la démarche des enseignants corresponde à ce qu'ils en disent : expliquer que le leur lycée ne se résume pas à ça, qu'à côté de cet événement tout le monde y travaille, et bien, et joue son rôle. Pourquoi faudrait-il le voir avec des soupçons tels que "se faire mousser auprès du chef, histoire de s'assurer un EDT correct en 2019/2020" comme le dit @Ha@_x ? Parce que ça contredit le mouvement ambiant ? Ils y sont, ils ont quand même une certaine légitimité à expliquer comment ça se passe dans leur établissement non ?
- OonnayHabitué du forum
Ils ont aussi oublié de dire que leur cantine servait des repas bio.
Bon je vais ramasser mes feuilles…
Bon je vais ramasser mes feuilles…
_________________
- Si tout va bien... :
- Je vous quitte dans :
- SchéhérazadeNiveau 10
Elyas a écrit:Marcelle Duchamp a écrit:Il y a une dizaine d’annees, quand je me suis inscrite en prepa CAPES, le recteur d’academie nous a tous convoqué en amphi et nous a dit: « Vous avez l’avenir de la République Française entre vos mains ».
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
Je vais sans doute être à contre-courant mais il avait raison et a toujours raison. Notre mission en tant que fonctionnaire est d'assurer la formation intellectuelle et érudite des futurs citoyens de la République française. Nous échouons et c'est la République qui en pâtit. Cependant, cette responsabilité qui nous échoit demande à ce que les autres fonctionnaires qui assurent les missions d'encadrement, d'organisation, de justice et de sécurité ne faillissent pas. Nous sommes une chaîne. Nous pouvons être fiers de cette mission mais nous devons être protégés par les autres chaînons de la chaîne.
Je méprise profondément les collègues qui refusent d'assumer leur responsabilité tout en demandant aux autres d'assumer les leurs.
Ce n'est pas facile mais pourquoi défendre le statut de fonctionnaire d'Etat sinon ?
Tu peux mépriser qui bon te semble, mais j'ai toujours refusé de me sentir personnellement responsable de, par exemple, ne pouvoir pas grand chose pour tel élève de 6ème, arrivé dans ma classe sans savoir lire, ayant notoirement besoin d'une prise en charge pédo-psychiatrique, que son foyer peinait à mettre en place. On ne peut pas nous tenir responsable de tous les dysfonctionnement sociaux. On enseigne notre matière comme on peut, nos responsabilités sont limitées. Nous ne pouvons pas sauver la République à nous tous seuls. Nous pouvons, au plus, faire au mieux pour les élèves qui nous sont confiés, et ce que l'on peut pour eux ne dépend parfois que très partiellement de nous. Certains ont peu de disponibilité pour les apprentissages. On peut les aider, dans une certaine mesure, susciter leur curiosité, s'intéresser à eux...mais il y a des circonstances où tous les efforts d'une équipe sont vains, parce que nous ne sommes pas tout-puissants. Ma vision de notre mission est sans doute bien modeste, j'en conviens. Fin du HS.
- MoutonNiveau 5
Je suis prêt à croire que la démarche des enseignants corresponde à ce qu'ils en disent : expliquer que le leur lycée ne se résume pas à ça, qu'à côté de cet événement tout le monde y travaille, et bien, et joue son rôle. Pourquoi faudrait-il le voir avec des soupçons tels que "se faire mousser auprès du chef, histoire de s'assurer un EDT correct en 2019/2020" comme le dit @Ha@_x ? Parce que ça contredit le mouvement ambiant ? Ils y sont, ils ont quand même une certaine légitimité à expliquer comment ça se passe dans leur établissement non ?
Et au delà du "je veux sauver mon poste et mon EDT", ces collègues pensent peut-être "d'autres moins anciens dans l'établissement que nous vont perdre leur poste".
Et là, la démarche devient beaucoup moins mesquine que certains peuvent le penser. Ce lycée va très probablement perdre des élèves dans cette histoire, et un lycée qui perd des élèves c'est un lycée qui perd des moyens. Ça ne me choque pas que les collègues essayent de limiter le phénomène, par solidarité envers ceux qui risquent de sauter.
Parce que 24 ans dans l'établissement, clairement, il risque rien.
- ElyasEsprit sacré
Schéhérazade a écrit:Elyas a écrit:Marcelle Duchamp a écrit:Il y a une dizaine d’annees, quand je me suis inscrite en prepa CAPES, le recteur d’academie nous a tous convoqué en amphi et nous a dit: « Vous avez l’avenir de la République Française entre vos mains ».
J’avais trouvé ça très violent de nous faire porter à nous, p’tits gosses de 20 ans, cette responsabilité énorme sur nos frêles épaules.
Je vais sans doute être à contre-courant mais il avait raison et a toujours raison. Notre mission en tant que fonctionnaire est d'assurer la formation intellectuelle et érudite des futurs citoyens de la République française. Nous échouons et c'est la République qui en pâtit. Cependant, cette responsabilité qui nous échoit demande à ce que les autres fonctionnaires qui assurent les missions d'encadrement, d'organisation, de justice et de sécurité ne faillissent pas. Nous sommes une chaîne. Nous pouvons être fiers de cette mission mais nous devons être protégés par les autres chaînons de la chaîne.
Je méprise profondément les collègues qui refusent d'assumer leur responsabilité tout en demandant aux autres d'assumer les leurs.
Ce n'est pas facile mais pourquoi défendre le statut de fonctionnaire d'Etat sinon ?
Tu peux mépriser qui bon te semble, mais j'ai toujours refusé de me sentir personnellement responsable de, par exemple, ne pouvoir pas grand chose pour tel élève de 6ème, arrivé dans ma classe sans savoir lire, ayant notoirement besoin d'une prise en charge pédo-psychiatrique, que son foyer peinait à mettre en place. On ne peut pas nous tenir responsable de tous les dysfonctionnement sociaux. On enseigne notre matière comme on peut, nos responsabilités sont limitées. Nous ne pouvons pas sauver la République à nous tous seuls. Nous pouvons, au plus, faire au mieux pour les élèves qui nous sont confiés, et ce que l'on peut pour eux ne dépend parfois que très partiellement de nous. Certains ont peu de disponibilité pour les apprentissages. On peut les aider, dans une certaine mesure, susciter leur curiosité, s'intéresser à eux...mais il y a des circonstances où tous les efforts d'une équipe sont vains, parce que nous ne sommes pas tout-puissants. Ma vision de notre mission est sans doute bien modeste, j'en conviens. Fin du HS.
Je t'invite à me relire parce que les dysfonctionnements dont je parle sont liés au fait que des chainons de la chaînes ne jouent par leur rôle et que les politiques nous surchargent, permettant les dysfonctionnements de la chaîne. Une part des dysfonctionnements est structurelle. La chose qui m'inquiète de plus en plus est la perte du sens républicain de notre engagement dans la fonction publique. Si on ne souhaite plus cette mission, autant abolir notre statut et privatiser l'éducation. Ah, on me dit que c'est un objectif politique actuel.
- AnaxagoreGuide spirituel
La réaction générale qui se produit dépasse certainement et amplifie ce qui se passe simplement à l'échelle de l'établissement concerné.
Mais je suis très surpris. Tous ces gens qui veulent que l'État impose la loi et joue son rôle central admettent implicitement que l'échelon local ne joue pas son rôle. Alors on continue à chanter l'air du tout local ou on dessaoule?
Mais je suis très surpris. Tous ces gens qui veulent que l'État impose la loi et joue son rôle central admettent implicitement que l'échelon local ne joue pas son rôle. Alors on continue à chanter l'air du tout local ou on dessaoule?
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
- CathEnchanteur
Tamerlan a écrit:Flaure a écrit:Dans quel but ?Rendash a écrit:Et après ? On ne peut pas s'insurger que personne ne prenne en compte nos témoignages, voire que l'on soit taxé d'exagération, et dans le même temps faire la même chose avec les collègues lorsque leur propre témoignage ne va pas totalement dans le sens attendu.
Si demain un élève de mon REP+ pourri pétait une Durit et faisait la une des torchons locaux, je pourrais très bien me retrouver à expliquer que, tout de même, ce bahut REP+ pourri, ce n'est pas que ça.
Pour rassurer les parents d'élèves ? Les Français ?
Dire qu'on ne bosse pas dans un cloaque fini mais juste une REP+ pourrie (et que finalement si on se bouche le nez ça ne se sent pas tellement) ? (...)
Peut-être parce que l'image dominante qui s'impose est qu'il n'y a que du pourri, qu'on n'y enseigne rien et qu'il n'y a pas d'élèves qui réussissent et que les collègues ont envie de rétablir cette part de vérité.
Peut-être parce que ce n'est pas le moment ?
- RendashBon génie
Anaxagore a écrit:La réaction générale qui se produit dépasse certainement et amplifie ce qui se passe simplement à l'échelle de l'établissement concerné.
Ha, enfin un post de bon sens. Merci.
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
- VolubilysGrand sage
Moi, ce qui m'agace c'est de refuser la parole aux victimes de violence, minimiser leur propos, sous prétexte que 99% du temps tout va bien.
C'est comme si pour le #balancetonporc/#metoo on disait que quand même 98% du temps on ne se fait pas agresser alors qu'elle n'ont qu'à se taire car qu'elles donnent une mauvaise image des relations homme/femme. On se doute bien que toutes les actrices ne se font pas agresser sexuellement par tous les producteurs, que toutes les femmes ne se font pas agresser tous les jours par tous les hommes qu'elles côtoient.
Le #pasdevague libère la parole de ses profs victimes de violence scolaire que l'on a fait taire, voir que l'on a enfoncé, car c'est aussi une réalité du métier, mais vite vite on vient les culpabiliser sous prétexte que "mais quelle image ça renvoie de l'EN?".
C'est comme si pour le #balancetonporc/#metoo on disait que quand même 98% du temps on ne se fait pas agresser alors qu'elle n'ont qu'à se taire car qu'elles donnent une mauvaise image des relations homme/femme. On se doute bien que toutes les actrices ne se font pas agresser sexuellement par tous les producteurs, que toutes les femmes ne se font pas agresser tous les jours par tous les hommes qu'elles côtoient.
Le #pasdevague libère la parole de ses profs victimes de violence scolaire que l'on a fait taire, voir que l'on a enfoncé, car c'est aussi une réalité du métier, mais vite vite on vient les culpabiliser sous prétexte que "mais quelle image ça renvoie de l'EN?".
_________________
Je vous prie de m'excuser si mes messages contiennent des coquilles, je remercie les personnes qui me les signaleront par mp pour que je puisse les corriger.
- ZeSandmanFidèle du forum
Schéhérazade a écrit:Je ne comprends pas.
S'il y a une agression d'un médecin, d'un infirmier ou d'un aide-soignant dans un hôpital, on ne voit pas les soignants écrire une tribune pour dire: "mais vous savez, il n'y a pas que des agressions dans cet hôpital, on sauve des vies aussi, et beaucoup de patients sont très courtois". Les soignants s'insurgent de l'agression, et ils ont raison.
Pourquoi ces collègues se sentent-ils tenus de défendre ainsi l'image de l'établissement, dans ce contexte?
Parce que l'image de l'établissement où ils exercent est aussi un peu leur image ; le médecin n'est pas responsable du comportement de ses patients, alors que l'enseignant est censé gerer celui de ses élèves. Ils ont peur, non sans raisons dans notre société, que cet événement puisse être perçu comme un échec collectif de toute l'équipe éducative. Ce n'est a priori pas le cas selon moi.
En revanche j'aurais aimé un soutien plus marqué qu'une "pensée forte" à leur collègue agressée, qu'ils évitent les allégations du genre "le jeune n'a sûrement jamais pris la mesure de son geste", ce que je détesterais entendre si j'etais la victime, et qu'ils nuancent un peu. À les lire il y a eu cette agression, mais sinon tout roule ; c'est cette présentation qui me gêne par rapport au mouvement de libération de la parole que cette histoire a généré.
_________________
Ce sont les rêves qui donnent au monde sa forme.
- CathEnchanteur
Entièrement d'accord avec Volubilys.
Imagine-t-on un "Elle s'est fait violer, bon, ça va, une fois dans toute une vie c'est rien"/ "Oh, il s'est fait tuer, ça va, c'est rien qu'une fois".
Va-t-on dire ça à Karen M-T., poignardée par un élève dans sa classe juste avant les vacances de Noël ? Oh ça va, juste une fois, c'est grave mais bon n'en fais pas toute une histoire.
Imagine-t-on un "Elle s'est fait violer, bon, ça va, une fois dans toute une vie c'est rien"/ "Oh, il s'est fait tuer, ça va, c'est rien qu'une fois".
Va-t-on dire ça à Karen M-T., poignardée par un élève dans sa classe juste avant les vacances de Noël ? Oh ça va, juste une fois, c'est grave mais bon n'en fais pas toute une histoire.
- So VoxNiveau 7
Will.T a écrit:Tribune de quelques collègues du lycée : https://m.huffingtonpost.fr/thierry-boucher/ce-quil-se-passe-vraiment-dans-notre-lycee-branly-nest-pas-ce-que-vous-avez-vu-dans-cette-video-violente_a_23569445/
Bien sûr que nous avons avant tout une pensée forte pour notre collègue. Bien sûr que cela se passe dans un établissement scolaire situé en banlieue parisienne. Bien sûr qu'un lycée devrait être un sanctuaire. Bien sûr qu'il y a cet acte choquant, inacceptable et condamnable. Et violent... Quelle violence de la part d'un jeune de 15 années qui n'a sûrement jamais pris la mesure de son geste! Et quelle bêtise aussi de la part de ses camarades qui n'ont pas su ou voulu l'en empêcher.
Opération "Envoi des contre-mesures"...
- Encourager les personnels du lycée à s'exprimer en faveur de leur établissement... check...
Même si dans le même temps je comprends que l'on veuille défendre l'image de son établissement, "L'établissement où nous enseignons ne se résume pas du tout aux images diffusées sur les chaines d'informations...", heureusement, comme partout ailleurs...
mais cette vidéo a au moins le "mérite" de montrer que cela existe même dans les bahuts proposant de "nombreux projets"... du coup on peut se demander à quoi servent les projets qu nous mettons en oeuvre chaque année, et s'ils ont pour vocation à être principalement cohérents avec les objectifs présents dans la lettre de mission de certains chefs d'établissement ou avec la réalité quotidienne observée dans nos établissements... Ces deux feuilles de routes pouvant parfois aller dans la même direction, mais pas toujours...
un autre élément m'interpelle : le nombre peu élevé (20) d'enseignants (?) signataires de cette tribune...
dans l'attente des autres contre-mesures...
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