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- InvitéInvité
Trois jours après la rentrée, certaines classes restent sans enseignants. Alors des chefs d’établissement tentent de recruter leurs profs sur Le Bon Coin, entre les lave-vaisselle et les machines à laver. A "L'Œil du 20 heures", on a postulé.
La rentrée est passée depuis trois jours, et pourtant, il manque encore des enseignants dans certaines classes. Alors pour remédier au problème, des chefs d'établissement recrutent… sur des sites de petites annonces. A "L'Œil du 20 heures", on a fait le test. Une offre d’emploi attire notre attention : devenir prof en lycée professionnel, et donner quelques heures de cours par semaine en français et histoire. Il faut avoir bac +5, mais pas forcément d’expérience.
Je prépare mon CV. Un bac +5 dans la communication. Je mets en avant une formation en histoire… et je postule ! Une heure après, je suis rappelée par le directeur d’un lycée professionnel privé sous contrat avec l’Etat. Ma candidature l’intéresse. Je n’ai aucune expérience, mais ce n’est pas un problème. Il me propose un rendez-vous. Visiblement en pénurie de profs, il me demande si j’enseigne l’espagnol. Je lui réponds que je n’ai pas de diplôme dans cette langue. Voici le poste qu’il me propose : 3 heures d’histoire et 6 heures de français. J’ai un week-end pour me préparer à devenir prof .
▪ lien ▪
- e-WandererGrand sage
Ce n'est pas seulement la panique dans les lycées privées, les établissements publics sont aussi concernés. Dans mon académie, ce sont 125 classes qui étaient sans professeur de français au 1er septembre. À force de payer les gens au rabais et d'envoyer les débutants dans des établissements pourris…
L'université en fait aussi les frais car le rectorat est de plus en plus têtu dans ses refus de détachement des ATER et contrats doctoraux. Si vous êtes certifié ou agrégé, on vous retient dans le secondaire. Et c'est aux universitaires de recruter des armées de vacataires en pleine rentrée ou de prendre des heures complémentaires au détriment de leur recherche. Là, si on ne fait rien, ce sont 16 TD qui ne sont pas pourvus dans mon département (mais c'est délicat de solliciter des gens tant que les procédures de recours ne sont pas épuisées).
Heureusement que l'enseignement supérieur est la priorité de ce gouvernement (comme de tous les précédents) et qu'il "mettra tout en œuvre pour lutter contre l'échec massif en licence", on n'imagine même pas ce que ce serait sinon… C'est bizarre, mais je n'ai pas l'impression qu'on envisagerait un fonctionnement de ce type en CPGE.
L'université en fait aussi les frais car le rectorat est de plus en plus têtu dans ses refus de détachement des ATER et contrats doctoraux. Si vous êtes certifié ou agrégé, on vous retient dans le secondaire. Et c'est aux universitaires de recruter des armées de vacataires en pleine rentrée ou de prendre des heures complémentaires au détriment de leur recherche. Là, si on ne fait rien, ce sont 16 TD qui ne sont pas pourvus dans mon département (mais c'est délicat de solliciter des gens tant que les procédures de recours ne sont pas épuisées).
Heureusement que l'enseignement supérieur est la priorité de ce gouvernement (comme de tous les précédents) et qu'il "mettra tout en œuvre pour lutter contre l'échec massif en licence", on n'imagine même pas ce que ce serait sinon… C'est bizarre, mais je n'ai pas l'impression qu'on envisagerait un fonctionnement de ce type en CPGE.
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- sansaraModérateur
Comme d'habitude, ce reportage ne fait que pointer un problème (on recrute des profs sans aucune expérience et sans même vérifier qu'ils sont aptes à enseigner, et on les parachute devant une classe parce qu'on est trop contents d'avoir quelqu'un devant les élèves) sans s'interroger sur ses causes.
Et donc, comme d'habitude, le grand public va retenir qu'on embauche plein de gens potentiellement incompétents, sans réaliser que le vrai problème c'est le recrutement et l'attractivité du métier.
Et donc, comme d'habitude, le grand public va retenir qu'on embauche plein de gens potentiellement incompétents, sans réaliser que le vrai problème c'est le recrutement et l'attractivité du métier.
- ZagaraGuide spirituel
Enfin bon c'est bien que les journalistes commencent à pointer le problème de la crise du recrutement.
Y'aura toujours des débiles pour prendre le problème par la petite lorgnette, par exemple : "il faut donc rendre le recrutement contractuel plus exigeant", mais au moins Madame Michu qui regarde le 20h aura entendu parler de cet enjeu et en parlera au prochain rendez-vous raclette.
Version pessimiste : à chaque fois que les journalistes s'intéressent au MEN c'est pour pointer un dysfonctionnement particulier et la réponse politique finit, pour résoudre ce problème qui indigne le concitoyen, par encore plus casser le système. Exemple : "houlala il y a 0.2% d'aléa sur APB houlala - ne vous inquiétez pas on va réformer ça ! - ouais ! - voilà y'a 10% de recalés maintenant. Vous êtes contents hein. - heu..."
Y'aura toujours des débiles pour prendre le problème par la petite lorgnette, par exemple : "il faut donc rendre le recrutement contractuel plus exigeant", mais au moins Madame Michu qui regarde le 20h aura entendu parler de cet enjeu et en parlera au prochain rendez-vous raclette.
Version pessimiste : à chaque fois que les journalistes s'intéressent au MEN c'est pour pointer un dysfonctionnement particulier et la réponse politique finit, pour résoudre ce problème qui indigne le concitoyen, par encore plus casser le système. Exemple : "houlala il y a 0.2% d'aléa sur APB houlala - ne vous inquiétez pas on va réformer ça ! - ouais ! - voilà y'a 10% de recalés maintenant. Vous êtes contents hein. - heu..."
- slfa2002Niveau 5
Il y a quelques années, pas très loin de chez moi, en idf, il y avait déjà ce problème de recrutement qui est récurrent en raison d'un manque d'attractivité ( salaire au rabais, conditions de travail pénible...) sauf que ce n'est pas la priorité du gouvernement de changer ces éléments.
Dans un LP, il ont recruté un prof qui après enquête s'est avéré être fiché S !! il n'était pas là pour enseigner, c'est la presse qui a soulevé le lièvre.
Dans un LP, il ont recruté un prof qui après enquête s'est avéré être fiché S !! il n'était pas là pour enseigner, c'est la presse qui a soulevé le lièvre.
- InvitéInvité
La présentatrice de ce 20h00 ne semble pas avoir pris le problème au sérieux.
L'ambiance était franchement à la rigolade.
Et une fois de plus, les vraies questions de fond n'ont pas été soulevées : Pourquoi cet état de fait ?
L'ambiance était franchement à la rigolade.
Et une fois de plus, les vraies questions de fond n'ont pas été soulevées : Pourquoi cet état de fait ?
- Guermantes729Neoprof expérimenté
Franck059 a écrit:La présentatrice de ce 20h00 ne semble pas avoir pris le problème au sérieux.
L'ambiance était franchement à la rigolade.
Et une fois de plus, les vraies questions de fond n'ont pas été soulevées : Pourquoi cet état de fait ?
tout à fait! et en plus, comme l'a fait remarqué mon mari, toujours pragmatique "pendant ce temps, le CDE il croit avoir trouvé une prof et non en fait, elle fait perdre de l'argent et du temps à tout le monde", ce n'est pas faux :/
Pour moi, c'est découvrir que l'eau mouille ce reportage, ça fait des années que c'est comme ça dans les académies et/ou disciplines déficitaires
il y a au moins 10 ans, un prof recruté de cette façon m'avait demandé en salle des profs, juste avant de monter en cours, si la classe de seconde était avant ou après la classe de 1ère.... alors bon, rien de nouveau sous le soleil...
- JPhMMDemi-dieu
Je confirme que c'était pareil il y a quinze ans aussi.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- Dame JouanneÉrudit
Non, ce n'est pas nouveau. Mais le nombre de vacataires recrutés pour combler les manques augmentent, donc ça commence à se voir.JPhMM a écrit:Je confirme que c'était pareil il y a quinze ans aussi.
- Manu7Expert spécialisé
Ce qui serait vraiment utile c'est d'avoir une vision globale des zones et des filières où on manque de prof, où sont sont envoyé les profs sans expérience, on verrait alors l'inégalité au grand jour, sur leur lancée les journalistes pourraient aussi comparer ce que donne l'état pour un élève d'une grande école et pour un élève d'une université de base.
- CathEnchanteur
J'ai commencé il y a ... presque 30 ans.
Déjà, les maitres-aux étaient recrutés par petites annonces (il n'y avait pas internet) et l'ANPE.
Déjà, les maitres-aux étaient recrutés par petites annonces (il n'y avait pas internet) et l'ANPE.
- EU1Fidèle du forum
Comme dans beaucoup de reportages des JT, il n'y a aucun contenu...
Eh oui, comme on arrive en septembre ils ne peuvent plus interroger les badauds sur la canicule pour leur faire dire : "oh ben oui il fait chaud..."
patience l'hiver va bientôt arriver et nous aurons le droit aux reportages avec les "oh ben oui il fait froid"...
"Journaliste" on appelle ça ?
Eh oui, comme on arrive en septembre ils ne peuvent plus interroger les badauds sur la canicule pour leur faire dire : "oh ben oui il fait chaud..."
patience l'hiver va bientôt arriver et nous aurons le droit aux reportages avec les "oh ben oui il fait froid"...
"Journaliste" on appelle ça ?
- trompettemarineMonarque
Franck059 a écrit:
Et une fois de plus, les vraies questions de fond n'ont pas été soulevées : Pourquoi cet état de fait ?
On nous a donné la vraie raison.
En Lettres, c'est parce que notre matière est poussiéreuse. Elle ne peut donc pas attirer les élèves vers les filières littéraires, il faut faire du "numérique", des projets zinnovants !
C'est pareil pour le CAPES de Lettres qui est obligé de recruter des candidats qui n'ont pas le niveau et ne sont pas motivés ; ils sont même susceptibles d"échouer comme stagiaires. Il faut leur donner l'envie d'avoir envie, comme dirait l'autre...
Bref, c'est notre faute, dixit un collègue, régulièrement jury de CAPES (en passant, bonjour l'obligation de confidentialité).
J'attends avec hâte le rapport de jury du CAPES de Lettres de cette année...
Amis professeurs de toutes les matières, vous n'êtes que poussière et retournerez à la poussière.
Qui vivra par la poussière, périra par la poussière !
Allez, je cours sous le tapis, ma vraie place.
- JPhMMDemi-dieu
Première étape : accuser le CAPES de Lettres Classiques d'avoir la rage.
Deuxième étape : tuer le CAPES de Lettres Classiques.
Troisième étape : accuser le CAPES de Lettres d'avoir la rage.
Quatrième étape : tuer le CAPES de Lettres.
Cinquième étape : accuser le CAPES d'avoir la rage.
Sixième étape : tuer le CAPES.
Question du jour : à ce jour, à quelle étape sommes-nous arrivés ?
Deuxième étape : tuer le CAPES de Lettres Classiques.
Troisième étape : accuser le CAPES de Lettres d'avoir la rage.
Quatrième étape : tuer le CAPES de Lettres.
Cinquième étape : accuser le CAPES d'avoir la rage.
Sixième étape : tuer le CAPES.
Question du jour : à ce jour, à quelle étape sommes-nous arrivés ?
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- trompettemarineMonarque
Nous sommes là :
Mais, je crois voir quelques professeurs de mathématiques et d'anglais... Il n'y a pas de place pour tout le monde comme au collège et dans le futur lycée.
Mais, je crois voir quelques professeurs de mathématiques et d'anglais... Il n'y a pas de place pour tout le monde comme au collège et dans le futur lycée.
- gauvain31Empereur
JPhMM a écrit:Première étape : accuser le CAPES de Lettres Classiques d'avoir la rage.
Deuxième étape : tuer le CAPES de Lettres Classiques.
Troisième étape : accuser le CAPES de Lettres d'avoir la rage.
Quatrième étape : tuer le CAPES de Lettres.
Cinquième étape : accuser le CAPES d'avoir la rage.
Sixième étape : tuer le CAPES.
Question du jour : à ce jour, à quelle étape sommes-nous arrivés ?
A la 7ème voyons JP: le CAPES vit de sa belle mort : il est mouru il y a quelques années quand on a voulu le professionnaliser. Maintenant, on va s'attaquer à l'agrégation..... mais par petites doses
- gauvain31Empereur
trompettemarine a écrit:Nous sommes là :
Mais, je crois voir quelques professeurs de mathématiques et d'anglais...
Celui en haut à gauche est bien triste.celui au centre plus joyeux. Comme quoi, même après la mort les réformes divisent le corps enseignant
- InvitéInvité
Je serais journaliste, je m'intéresserais plutôt au traitement parfois infâme réservé aux contractuels... Facile d'entrer oui, mais à quel prix ?
- JPhMMDemi-dieu
en saignantgauvain31 a écrit:Celui en haut à gauche est bien triste.celui au centre plus joyeux. Comme quoi, même après la mort les réformes divisent le corpsenseignant
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- e-WandererGrand sage
Je ne sais pas, mais la DRH du rectorat de Lyon m'a dit un jour au téléphone : "si on libère des doctorants, ce ne sera certainement pas le vôtre car les lettres ne sont pas une priorité sociétale". Sic.JPhMM a écrit:Première étape : accuser le CAPES de Lettres Classiques d'avoir la rage.
Deuxième étape : tuer le CAPES de Lettres Classiques.
Troisième étape : accuser le CAPES de Lettres d'avoir la rage.
Quatrième étape : tuer le CAPES de Lettres.
Cinquième étape : accuser le CAPES d'avoir la rage.
Sixième étape : tuer le CAPES.
Question du jour : à ce jour, à quelle étape sommes-nous arrivés ?
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« Profitons du temps qui nous reste avant la définitive invasion de la grande muflerie du Nouveau Monde » (Huysmans)
- gauvain31Empereur
JPhMM a écrit:en saignantgauvain31 a écrit:Celui en haut à gauche est bien triste.celui au centre plus joyeux. Comme quoi, même après la mort les réformes divisent le corpsenseignant
Oh là les collègues sur la photo sont exsangues depuis un moment :lol: il n'y a même plus de moelle à extraire !
Memento, homo, quod pulvis es, et in pulverem reverteris
- ErgoDevin
Cf.
https://www.neoprofs.org/t106659p25-france-2-envoye-special-ma-vie-de-prof-comment-l-education-nationale-recrute-t-elle#3872463
Et plus loin dans le fil le début des discussions sur le reportage qu'Envoyé Spécial avait fait sur le même sujet:
https://www.neoprofs.org/t106659p50-france-2-envoye-special-ma-vie-de-prof-comment-l-education-nationale-recrute-t-elle#3874526
Le journaliste reconnaissait même dès l'entretien qu'il n'y connaissait rien.
https://www.neoprofs.org/t106659p25-france-2-envoye-special-ma-vie-de-prof-comment-l-education-nationale-recrute-t-elle#3872463
Et plus loin dans le fil le début des discussions sur le reportage qu'Envoyé Spécial avait fait sur le même sujet:
https://www.neoprofs.org/t106659p50-france-2-envoye-special-ma-vie-de-prof-comment-l-education-nationale-recrute-t-elle#3874526
Le journaliste reconnaissait même dès l'entretien qu'il n'y connaissait rien.
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"You went to a long-dead octopus for advice, and you're going to blame *me* for your problems?" -- Once Upon a Time
"The gull was your ordinary gull." -- Wittgenstein's Mistress
« Cède, cède, cède, je le veux ! » écrivait Ronin, le samouraï. (Si vous cherchez un stulo-plyme, de l'encre, récap de juillet 2024)
- XIIINeoprof expérimenté
Ces crapules de décideurs politiques se débrouillent depuis des décennies pour détruire méticuleusement notre outil de travail dans le seul but de l'ouvrir au privé. En parallèle, au travers des médias aux ordres ils délivrent et véhiculent LE message d'un système public au bout du rouleau...Technique utilisée pour la SNCF, les hôpitaux et j'en passe.
"Comment détruire un service public" par le grand Chomsky
https://www.youtube.com/watch?v=joWNlOkeFfs
Le linguiste nord-américain a élaboré une liste des «Dix Stratégies de Manipulation» à travers les média.
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? «Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sa Et sans action, pas de révolution!…
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Et pour terminer, en référence à l'excellent article Serge Halimi dans le dernier Monde Diplomatique, "Libéraux contre populistes, le clivage trompeur" où l'auteur explique comment les politiques cherchent à contraindre la population à choisir entre ces 2 maux...
"Comment détruire un service public" par le grand Chomsky
https://www.youtube.com/watch?v=joWNlOkeFfs
Le linguiste nord-américain a élaboré une liste des «Dix Stratégies de Manipulation» à travers les média.
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. » Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-âge ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? «Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celle d’une personne de 12 ans». Extrait de «Armes silencieuses pour guerres tranquilles»
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sa Et sans action, pas de révolution!…
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Et pour terminer, en référence à l'excellent article Serge Halimi dans le dernier Monde Diplomatique, "Libéraux contre populistes, le clivage trompeur" où l'auteur explique comment les politiques cherchent à contraindre la population à choisir entre ces 2 maux...
- DaphnéDemi-dieu
JPhMM a écrit:Je confirme que c'était pareil il y a quinze ans aussi.
Et même davantage dans certaines disciplines.
- ditaNeoprof expérimenté
Merci, XIII, c'est passionnant.
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