Re: Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES

Anax

C'est avec sciences-pots qu'on fait les meilleurs chefs de cabinet professeur

VinZT a écrit:C'est avec sciences-pots qu'on fait les meilleurs chefs de cabinet

:lol:

(Han, comment il chambre Razz

)

slylan a écrit:

amalricu a écrit:Combien de gamins de 2018 supporteraient les cours d'antan dans la forme (déversoir de l'estrade à la calligraphie du cahier) même en traitant les programmes actuels ?

Le capital social et culturel cela existe pourtant.

C'était de l'entre soi entre personnes du même monde avec quelques petits choses que l'on montait au pinacle pour servir de caution au système méritocratique.

Il se trouve que le système actuel n'a plus rien à "mettre au pinacle". Aujourd'hui, un enfant d'ouvrier n'a quasiment aucune chance de s'extraire de sa classe sociale grâce à l'Ecole.

+10000; je serais né 20 ans plus tard, je n'écrirais pas sur ce forum; je dois tout à l’École de la République. Pas de cours privé à la maison, ma sœur et moi étions autonomes dès la 5ème. Et pas le choix de toute façon, mon père ayant quitté l'école à 12 ans et ma mère à 14 ans.

A part ça, figure-toi que j'ai fait un vrai "cours déversoir" avec prise de note avec des TS très hétérogène (niveau et milieu social) en novembre . Nous avons avons regardé avec ma collègue le résultat de leur prise de note et nous étions agréablement surpris du résultat : quasiment tous arrivaient à prendre des notes, c'est juste + ou - cochon selon les élèves ; je les ai prévenus que j'irai de plus en plus vite et qu'ils n'auront d'autres choix que de prendre des notes. Tous ont compris la nécessité d'aller dans ce sens. Au bout d'un moment il faut être cohérent : ils vont en Terminale pour suivre des études dans le supérieur, il faut donc en accepter les règles. Et la première d'entre elles est d'être autonome dans la prise de note. Il y a un moment de la vie d'un élève/étudiant où il va falloir réellement se prendre en charge. Et pas attendre la L1.

Rendash a écrit:

VinZT a écrit:C'est avec sciences-pots qu'on fait les meilleurs chefs de cabinet

:lol:

(Han, comment il chambre )

Rendash a écrit:

VinZT a écrit:C'est avec sciences-pots qu'on fait les meilleurs chefs de cabinet

:lol:

(Han, comment il chambre )

Un rapport à réserver au dernier usage.

Quelle aisance dans vos jeux de mots veneration

Je me prosterne au pied du trône

N'empêche que ça ne sent pas très bon, tout ça.

Ah ben bravo l'ascenseur républicain... ( I love you

)
[Y a pas de jeudemô je suis une quiche en kalembours]

RogerMartin a écrit:Ah ben bravo l'ascenseur républicain... ()

Je te sens septique, tu crains qu'il ne fasse fosse route ?

Rendash a écrit:

RogerMartin a écrit:Ah ben bravo l'ascenseur républicain... ()

Je te sens septique, tu crains qu'il ne fasse fosse route ?

C'est trop facile pour toi Suspect

Contrôle anti-dopage pour le renne, pliz !

4 à la suite !

RogerMartin a écrit:

Rendash a écrit:

RogerMartin a écrit:Ah ben bravo l'ascenseur républicain... ()

Je te sens septique, tu crains qu'il ne fasse fosse route ?

C'est trop facile pour toi

Contrôle anti-dopage pour le renne, pliz !

pffff jalouse va Razz

; Le Renne est naturellement talentueux : pas besoin d'aller à la chasse aux calembours, ça sort tout seul.

Un renne qui va à la selle ce n'est pas commun.

Allez, fin de la récré, on revient au sujet svp

amalricu a écrit:

Anaxagore a écrit:

amalricu a écrit:Je ne confonds pas conformité scolaire et intelligence personnelle. Quelquefois, elles vont de pair, mais pas toujours !

La bourgeoisie fournit un socle culturel qui offre à ses enfants les pré-requis nécessaires pour assimiler des connaissances abstraites déversées avec une pédagogie sommaire, le cul posé sur une chaise à gratter des pages de manière calligraphique les péroraisons d'un maître. Les années 30...

D'accord avec ta dernière phrase sur les enfants esseulés et perdus dans la machinerie éducative.

Sinon je suis pour l'instruction pour tous contrairement aux messages ci-dessus qui tirent des conclusions hasardeuses sur le fond de ma pensée. Je me cite :

"Je préfère le Front populaire qui passe l'obligation scolaire en 36 à une année supplémentaire pour les enfants des familles populaires !"

Tous les clichés sont là, tous les épouvantails. Anti-intellectualisme primaire, le couplet sur "l'abstraction" comme repoussoir, le bougisme stérile en panacée contre "les culs sur les chaises". Passons.

La bourgeoisie, je m'en branle. Il y a comprendre le monde, savoir, pouvoir, avoir de la finesse et il y a être une victime passive de ce qui se joue...et de ce qui est décidé par d'autres. Il y a un paquet de culs sur des chaises qui ont tout pouvoir et toute puissance. Il y a des culs sur des chaises qui sont plus efficaces que les brebis qui gambadent dans les zones commerciales pour se faire traire.

Combien de gamins de 2018 supporteraient les cours d'antan dans la forme (déversoir de l'estrade à la calligraphie du cahier) même en traitant les programmes actuels ?

En fait, pour l'avoir testé, beaucoup d'élèves actuels apprécient les cours magistraux (j'ai fait ça il y a pas longtemps pour cause d'extinction de voix: correction au tableau d'un travail d'expérimentation où ils devaient faire un compte rendu): c'est bien plus reposant que l'agitation actuelle de la majorité des cours. Il suffit de suivre et de copier.

C'était de l'entre soi entre personnes du même monde avec quelques petits choses que l'on montait au pinacle pour servir de caution au système méritocratique.

Enfin, il y a peut-être quand même un intermédiaire entre les années 30 et maintenant, non? A l'époque de mes parents, les enfants d'ouvriers, de petits commerçants, de paysans arrivaient au bac, et avaient des perspectives d'avenir il me semble aussi bonnes, voire meilleures que celles des enfants des classes défavorisées actuelles. Et ceci avec des exigences qui restaient élevées.

En ce moment, malgré la baisse drastique des exigences, les inégalités se creusent. Est-ce vraiment un hasard?
https://www.inegalites.fr/L-inegal-acces-au-bac-des-categories-sociales

Le pire, à mon avis, est qu'actuellement les études post-bac elles-même deviennent un piège pour les parents et leurs enfants ayant des exigences intellectuelles, mais peu renseignés sur les débouchés: à quoi bon faire un bac +5 si c'est pour se retrouver au chômage. Et il n'y aura bientôt plus que des idéalistes pour se lancer dans des thèses (excepté les thèses en lien avec l'industrie, et encore: beaucoup d'ingénieurs ont vite fait le calcul, c'est une "perte de temps").

Kimberlite a écrit:

Le pire, à mon avis, est qu'actuellement les études post-bac elles-même deviennent un piège pour les parents et leurs enfants ayant des exigences intellectuelles, mais peu renseignés sur les débouchés: à quoi bon faire un bac +5 si c'est pour se retrouver au chômage.

La question de la "rentabilité" des études supérieures doit effectivement être posée. Elle l'a été il y a quelques années par Marie Duru-Bellat dans "L'inflation scolaire":
http://journals.openedition.org/rfp/291?gathStatIcon=true&lang=fr

Plus récemment dans cet article:
https://www.letemps.ch/economie/2016/05/01/rentable-faire-etudes

Au cours des 15 dernières années, la forte augmentation de la participation universitaire s’est traduite par «un déclin significatif du rendement des études dans les pays à proportion relativement élevée d’employés très qualifiés et à une chute marquée du rendement des études universitaires pour les cohortes les plus récentes en Europe: Une offre relative accrue mène à une baisse de la prime universitaire dans les salaires»

Je pense que le problème n'est pas tant de se retrouver au chômage mais de pouvoir espérer une carrière à la hauteur des années consacrées aux études. Ne pas oublier non plus qu'une entrée tardive dans le monde du travail signifie moins d'années cotisées pour la retraite.

Blanquer invité de France Inter dans quelques minutes.

lisa81 a écrit:

Kimberlite a écrit:

Le pire, à mon avis, est qu'actuellement les études post-bac elles-même deviennent un piège pour les parents et leurs enfants ayant des exigences intellectuelles, mais peu renseignés sur les débouchés: à quoi bon faire un bac +5 si c'est pour se retrouver au chômage.

La question de la "rentabilité" des études supérieures doit effectivement être posée. Elle l'a été il y a quelques années par Marie Duru-Bellat dans "L'inflation scolaire":
http://journals.openedition.org/rfp/291?gathStatIcon=true&lang=fr

Plus récemment dans cet article:
https://www.letemps.ch/economie/2016/05/01/rentable-faire-etudes

Au cours des 15 dernières années, la forte augmentation de la participation universitaire s’est traduite par «un déclin significatif du rendement des études dans les pays à proportion relativement élevée d’employés très qualifiés et à une chute marquée du rendement des études universitaires pour les cohortes les plus récentes en Europe: Une offre relative accrue mène à une baisse de la prime universitaire dans les salaires»

Je pense que le problème n'est pas tant de se retrouver au chômage mais de pouvoir espérer une carrière à la hauteur des années consacrées aux études. Ne pas oublier non plus qu'une entrée tardive dans le monde du travail signifie moins d'années cotisées pour la retraite.

Entre un BTS et une licence professionnelle à 22 ans, certes moins valorisante lors de certains repas de familles (la vanité fétichiste du diplôme si française), et certains diplômes universitaires aux intitulés prestigieux atteints vers 25 ans (quelquefois des impasses professionnelles : sous-emploi, temps partiels subis, concours inaccessibles, postes précaires : choses vues dans mon entourage y compris pour des anciens lycéens bosseurs et très scolaires), le réalisme est de mise.

La cotisation retraite est de plus essentielle, puisque la réforme des retraites annoncée pour 2019 (qui passera avec l'habileté proverbiale de Macron le Renard) promet un allongement des durées de cotisations pour des pensions moindres. Bon courage aux quelques parents que nous sommes ici pour aiguiller nos enfants sur la bonne voie.

Honchamp a écrit:Blanquer invité de France Inter dans quelques minutes.

A suivre et commenter sur ce fil : https://www.neoprofs.org/t116026-entretien-avec-jean-michel-blanquer-28-01-2018

Réaction de l'APMEP :
https://www.apmep.fr/Reflexions-du-bureau-national-de-l

Réaction de l'UdPPC :
http://national.udppc.asso.fr/index.php/espace-lycee/reforme-du-bac-2021

Pétition pour un moratoire sur la réforme du lycée et du baccalauréat par la Conférence des associations de professeurs spécialistes : https://www.change.org/p/%C3%A0-m-jean-michel-blanquer-ministre-de-l-%C3%A9ducation-nationale-pour-un-moratoire-sur-la-r%C3%A9forme-du-lyc%C3%A9e-et-du-baccalaur%C3%A9at

amalricu a écrit:

lisa81 a écrit:

Kimberlite a écrit:

Le pire, à mon avis, est qu'actuellement les études post-bac elles-même deviennent un piège pour les parents et leurs enfants ayant des exigences intellectuelles, mais peu renseignés sur les débouchés: à quoi bon faire un bac +5 si c'est pour se retrouver au chômage.

La question de la "rentabilité" des études supérieures doit effectivement être posée. Elle l'a été il y a quelques années par Marie Duru-Bellat dans "L'inflation scolaire":
http://journals.openedition.org/rfp/291?gathStatIcon=true&lang=fr

Plus récemment dans cet article:
https://www.letemps.ch/economie/2016/05/01/rentable-faire-etudes

Au cours des 15 dernières années, la forte augmentation de la participation universitaire s’est traduite par «un déclin significatif du rendement des études dans les pays à proportion relativement élevée d’employés très qualifiés et à une chute marquée du rendement des études universitaires pour les cohortes les plus récentes en Europe: Une offre relative accrue mène à une baisse de la prime universitaire dans les salaires»

Je pense que le problème n'est pas tant de se retrouver au chômage mais de pouvoir espérer une carrière à la hauteur des années consacrées aux études. Ne pas oublier non plus qu'une entrée tardive dans le monde du travail signifie moins d'années cotisées pour la retraite.

Entre un BTS et une licence professionnelle à 22 ans, certes moins valorisante lors de certains repas de familles (la vanité fétichiste du diplôme si française), et certains diplômes universitaires aux intitulés prestigieux atteints vers 25 ans (quelquefois des impasses professionnelles : sous-emploi, temps partiels subis, concours inaccessibles, postes précaires : choses vues dans mon entourage y compris pour des anciens lycéens bosseurs et très scolaires), le réalisme est de mise.

La cotisation retraite est de plus essentielle, puisque la réforme des retraites annoncée pour 2019 (qui passera avec l'habileté proverbiale de Macron le Renard) promet un allongement des durées de cotisations pour des pensions moindres. Bon courage aux quelques parents que nous sommes ici pour aiguiller nos enfants sur la bonne voie.

Est-ce si français que ça ?

Je partage ici cette vidéo d'une ex-prof au sujet de la réforme du bac. Je pense que je ne serai pas le seul à être d'accord avec elle.
Sinon, il y a une manifestation prévue jeudi 01 à Paris, je ne sais pas si certains ont l'intention d'y être.

Caspar a écrit:

Est-ce si français que ça ?

Si on prend le cas du doctorat, oui: en Allemagne, par exemple, un docteur est normalement mieux payé qu'un ingénieur, et est plus facilement embauché (alors qu'en France... Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES - Page 27 248604097

Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES - Page 27 248604097

). En Suisse, pareil... et il me semble que c'est quand même le cas dans pas mal d'autres pays d'Europe.

En France, un doctorat, c'est juste regardé comme un truc exotique, voire de la perte de temps. Beaucoup d'entreprises n'ont aucune idée des compétences que l'on acquiert par un doctorat, et s'imaginent que les docteurs sont de doux rêveurs qui se sont amusés pendant 3 ans à faire des expériences rigolotes (et je ne parle pas des docteurs en dehors des sciences, qui doivent rencontrer des a priori encore plus forts).

Et quand on voit le sort réservé en plus par notre pays aux docteurs qui souhaitent faire de la recherche dans les structures publiques (universités, CNRS, etc...), je me dis que c'est de plus en plus fou de se lancer dans de telles études (salaires minables, retraites tardives, incomplètes, minables, perspectives d'emploi inquiétantes... à moins de partir à l'étranger).

Donc ça voudrait dire que nous n'avons pas tant que ça la "vanité fétichiste du diplôme", en tout cas en ce qui concerne le doctorat.