Entretien avec Jean-Michel Blanquer 28/01/2018

En ce moment, entretien avec le ministre de l'Education Nationale sur France Inter.

Pour écouter via internet ou réécouter ensuite, vous pouvez cliquer sur ce lien.
https://www.franceinter.fr/emissions/questions-politiques

Je n'ai pas le son : que dit-il ?

Il a parlé de la réforme du lycée et du bac, là c'est sur l'enseignement professionnel.
Il a aussi évoqué la nécessité impérieuse de développer un lexique riche et une maîtrise du français tant à l'écrit qu'à l'oral.
A l'instant, il vient de dire qu'il avait demandé expressément qu'il n'y ait pas de logique du chiffre pour l'orientation en fin de 3e (qu'on sorte du : "il faut 65% d'orientation en général").

Qu'il n'y a plus de pourcentages donnés aux chefs d'etbmt de 3ème pour envoyer des élèves en seconde GT. Plus d'objectifs à atteindre sur l'orientation de fin de 3èmes.
Pour que les élèves puissent aller en bac pro.
Pour qu'il n'y ait pas de redoublements de seconde par erreur d'aiguillage (ça, c'est mon mot, mais c'est l'idée).

Si c'est appliqué, sacré tournant !


C'est aussi le sens du message que vient de poster Hermione

Merci pour le lien !

Sur les enseignants maintenant : "On doit respecter les professeurs, les remettre au centre de la société, pas seulement au sein de la classe, mais aussi avec les familles et la société".

"Nous devons aimer nos professeurs, ça doit être explicite, le ministre aussi doit le dire et c'est ce que je suis en train de faire".

Sur les ressources humaines : "les mutations, les affectations vont évoluer" ; "l'idée est d'être au plus proche de l'humain"
Les journalistes font remarquer qu'on est plutôt mal payés, ils demandent s'il y aura revalorisation : "je ne discute pas qu'il y a une légitimité à vouloir payer plus les enseignants dans le futur"
Accent mis sur le primaire et l'enseignement prioritaire pour les revalorisations.

Evolution de l'enseignement prioritaire. "Aujourd'hui, les primes de l'EP sont perçues comme un soutien à la difficulté" -> Il dit en gros qu'il faut que cela ne soit plus une prime de pénibilité, mais une incitation à travailler dans ces zones.

Le téléphone portable : "les études montrent que les phénomènes d'addiction aux écrans sont de vrais problèmes".
"Allez-vous l'interdire strictement ?" -> "On va trouver des formules pour les usages pédagogiques, mais cela ne doit pas cacher les problèmes, et nous allons l'interdire"
"Pragmatiquement, comment allez-vous faire ?" -> "Appliqué à la rentrée. On n'utilise pas son téléphone en classe, mais pas non plus dans la cour. On proposera plusieurs solutions pratiques, simples ou élaborées. Il n'y aura sans doute pas une solution unique, mais une adaptation dans les établissements, mais le résultat sera le même, plus de téléphone."

(Je vous fais le compte-rendu comme je peux, je suis nulle pour prendre des notes sur un ordinateur.)

Mise en place de policiers dans certains établissements : expérimentation à Nice, l'idée est aussi d'apaiser les relations entre les familles et la police.

Quelles sont les remontées du terrain autour d'éventuelles crispations sur l'enseignement du fait religieux, de la Shoah, et sur la radicalisation ?
"Ça ne va pas bien, il y a des endroits où c'est très difficile et où CDE/enseignants sont dans des situations compliquées."
"Pour unifier les réponses, création du conseil de la laïcité, pour donner une réponse homogène qui serve de point d'appui aux acteurs de terrain."
"Si un professeur est face à une situation de problème face à la laïcité, il doit pouvoir le dire à son CDE et ensuite le rectorat fait intervenir la cellule laïcité, avec beaucoup de dialogue dans un premier temps"
"Il faut une sérénité, une force tranquille de la République sur ce sujet."

Jean Michel Blanquer : Il faut que les jeunes aiment leurs enseignants.... M Blanquer, ce ne sont pas mes élèves qui ne m'aiment pas, c'est l'institution qui ne nous aime pas, pour des raisons diverses.
A la rentrée le téléphone portable sera interdit. Mais sur la forme???? Ou alors je n'ai pas tout écouté...

Les rythmes scolaires (très rapide, en 2 minutes en fin d'émission : "Il faut s'intéresser à la qualité et pas seulement à la quantité, du temps d'enseignement et des temps périscolaires."
"Je n'ai jamais demandé le retour à la semaine de 4 jours. Il y a des endroits où avec les semaines de 4,5 jours ça se passait très bien et d'autres non." -> En gros il faut coller au terrain.

Merci beaucoup !!

Merci beaucoup Hermione !

Merci Hermione !
A-t-il dit comment il allait nous redonner une place prépondérante dans la société ?

Merci beaucoup Hermione, j'ai écouté et j'ai "retenu" les mêmes choses

Rabelais, oh oui il l'a dit, mais il n'a pas dit comment   "faut que , y'a qu'à, il est important de..." comment? quand? on n'en sait rien !

Fokonyaka?
Blanquer n'est pas idiot, il sait quel type de public écoute France Inter. Les bonnes intentions ne manquent pas.
Ce sont des actes que j'attends, et le premier sera sa déclaration du 14 février (et je pense qu'il n'y aura aucun vocabulaire amoureux dedans).

Hermione0908 a écrit:
Les journalistes font remarquer qu'on est plutôt mal payés, ils demandent s'il y aura revalorisation : "je ne discute pas qu'il y a une légitimité à vouloir payer plus les enseignants dans le futur"

Ah! Ah! Permettez-moi de faire de l'analyse de texte! Que voulez-vous...par déformation professionnelle!
JE NE DISCUTE PAS => le sujet est clos!
QU IL Y A UNE LEGITIMITE => aucune obligation
A VOULOIR PAYER PLUS LES ENSEIGNANTS => qui veut?? le peuple? la classe politique? AH quelle est belle la volonté...d'arrêter de fumer, de se mettre au sport, de payer plus les profs, d'être plus zen dans la vie...
DANS LE FUTUR => tout est dit! Dans un jour, une semaine, un mois, un an, dix ans, cent ans???

Rien de neuf, alors.
Que se passe-t-il de particulier le 14 ?

C’est la date de présentation de la réforme du lycée.

Merci Jenny !

"Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer, qui va dévoiler bientôt son projet de réforme du bac, s'est dit "certain" dimanche qu'il n'y aura plus que "quatre épreuves" en fin de terminale, contre 10 à 15 actuellement, et un poids accru du contrôle continu.

"Ce que sera le bac de 2021, je le dirai le 14 février en Conseil des ministres", à l'issue d'une concertation avec acteurs du monde éducatif, et des "des choses peuvent se discuter", a affirmé M. Blanquer sur France Inter. Mais "ce qui est certain c'est que l'ossature est de quatre épreuves terminales et le reste en contrôle continu", a-t-il ajouté, reprenant les propositions du rapport Mathiot qui lui a été remis mercredi."

https://www.nouvelobs.com/education/20180128.OBS1362/reforme-du-bac-il-n-y-aura-plus-que-quatre-epreuves-en-terminale.html

Ok ! le contrôle continu dans un lycée X est-il de même nature que celui du lycée Y ?

Les variables sont nombreuses :

Nombre d'évaluations (1 moyenne sur 2 notes voire pire vaut-elle une moyenne basée sur 4 notes), absence ou pas des enseignants et des élèves, correction lapidaire, exigeante ou laxiste selon les points de vue, etc...

Le Baccalauréat va tomber de son piédestal de vache sacrée : tout le monde aura sa version locale déclinée selon les établissements.

On peut regretter la disparition du bac dans sa forme actuelle. Mais on peut objecter qu'à ce jour les élèves sont sélectionnés exclusivement sur 100% de leurs résultats en contrôle continu (bulletins première et 1ère et 2ème trimestre de l'année de terminale). La valeur certificative du bac actuel est nulle car les filières sélectives (STS, IUT, CPGE...) n'attendent pas les résultats du bac pour recruter. Seuls les décrochés du système attendent le sésame pour aller se fracturer dans le premier cycle universitaire.

alibaba a écrit:On peut regretter la disparition du bac dans sa forme actuelle. Mais on peut objecter qu'à ce jour les élèves sont sélectionnés exclusivement sur 100% de leurs résultats en contrôle continu (bulletins première et 1ère et 2ème trimestre de l'année de terminale). La valeur certificative du bac actuel est nulle car les filières sélectives (STS, IUT, CPGE...) n'attendent pas les résultats du bac pour recruter. Seuls les décrochés du système attendent le sésame pour aller se fracturer dans le premier cycle universitaire.

Quant à moi, je ne regrette rien, j'observe la refonte. Au vu de ton commentaire, j'ai l'impression que Blanquer entérine la situation que tu décris fort bien.

Merci pour ce résumé rapide et clair de l'entretien (je compte l'écouter mais je n'en ai vraiment pas le temps avant quelques jours).

On continue d'entendre ce qu'on a envie d'entendre. J'attends de voir l'application ainsi que les conséquences concrètes, et sur ce point, je suis moins enthousiaste.

Ok ! le contrôle continu dans un lycée X est-il de même nature que celui du lycée Y ?

Pas vraiment.

Certes la sélection se fait sur les notes du lycée, mais les établissements du supérieur ont souvent un avis sur le niveau du lycée d'origine et la valeur des notes indiquées.

Faudra-t-il créer deux notes ? Une pour le Bac (par exemple, aucune exigence sur la rédaction et la rigueur du raisonnement) et une interne sur le niveau réel de l'élève pour l'orientation  ?

Tout ceci risque d'entraîner encore plus de pression de la direction sur les enseignants pour faire preuve de démagogie bienveillance.

Déjà que j'entends régulièrement "les notes comptent pour le dossier bla-bla" ou "telle appréciation ne peut pas être laissée à cause des dossiers bla-bla". Je considère que l'on a un champ d'action déjà réduit ... et celui-ci risque de se réduire encore un peu plus.

Sans parler des collègues avec 1 note pour la "moyenne"

alibaba a écrit:On peut regretter la disparition du bac dans sa forme actuelle. Mais on peut objecter qu'à ce jour les élèves sont sélectionnés exclusivement sur 100% de leurs résultats en contrôle continu (bulletins première et 1ère et 2ème trimestre de l'année de terminale). La valeur certificative du bac actuel est nulle car les filières sélectives (STS, IUT, CPGE...) n'attendent pas les résultats du bac pour recruter. Seuls les décrochés du système attendent le sésame pour aller se fracturer dans le premier cycle universitaire.

Presque.
On prend en compte les notes de l'EAF.