Réforme du bac : le gouvernement envisage la suppression des séries S, L et ES

Mais en général les établissements ont plus de postes que de professeurs. (surtout si les élèves ne sont pas là au moment des corrections). Toutes les salles infos sont vides et donc utilisables.

Mais là on parle de corrections de contrôle continu, on ne va pas fermer le lycée aux élèves x fois par an. Et je vais vérifier, mais je suis bien certaine que dans le lycée parisien où bosse mon mari, il y a moins d'ordi à disposition que d'enseignants.

Sinon, la réponse d'Isidoria, je le répète, est intéressante : elle préfère travailler chez elle (je la comprends !), même si elle a un portable fourni, elle a un matériel plus confortable à elle, qu'elle utilise.
On touche là tout le paradoxe du métier d'enseignant tel qu'il est envisagé par la société : on nous fait payer bien cher cette liberté de nous organiser, qui est insupportable pour les cadres ou salariés qui n'en disposent pas (je ne parle pas des artisans, qui nous prennent pour des branlots -- mis à part mon boulanger, qui me fait remarquer que je travaille plus d'heures que lui : il voit ma fenêtre de bureau éclairée quand il entre et sort de son fournil ).

Kilmeny a écrit:Toutes les salles infos sont vides et donc utilisables.

Une salle info vide est utilisable, mais il ne s'ensuit pas du tout qu'elle soit utilisable pour faire une tâche qui exige un ordinateur

Elle l'est s'ils fonctionnent... s'il y a du réseau... pas mal de « si », en fait...

On retrouve toutes les propositions de la commission, presque textuellement, dans un rapport Terra Nova (merci à Loys d'avoir signalé les propositions dans un tweet sur le supérieur) :

http://tnsp2017.fr/education/

3. l’intégration d’un contrôle continu intégral dans la notation du baccalauréat

Plutôt que d'écrire "passage au contrôle continu pour certaines matières", ce qui ferait davantage bondir, of course...

Rien que le titre du point 10...
Allez, une grande inspiration et je vais lire.

Ben qu'ils fassent ça à Sciences-Po Lille, ce n'est pas mon problème. Mais qu'ils arrêtent de venir nous prendre la tête.

Ruthven a écrit:On retrouve toutes les propositions de la commission, presque textuellement, dans un rapport Terra Nova (merci à Loys d'avoir signalé les propositions dans un tweet sur le supérieur) :

http://tnsp2017.fr/education/

Merci. C'est très éclairant.

J'aime tout particulièrement

6. l’ouverture du lycée à la sphère professionnelle et associative grâce à l’organisation de rencontres à l’intérieur des établissements et la structuration des associations d’alumnis

Histoire de ne pas creuser davantage les inégalités territoriales, j'imagine...

RogerMartin a écrit:Ben qu'ils fassent ça à Sciences-Po Lille, ce n'est pas mon problème. Mais qu'ils arrêtent de venir nous prendre la tête.

:malaga:
Rien de nouveau sous le soleil...

Un mois de stage en première, il va falloir rudement raccourcir les programmes.

RogerMartin a écrit:

Kilmeny a écrit:

JPhMM a écrit:

PauvreYorick a écrit:De toute façon, personne n'en a, ici, si ?

Marre-toi, le mien est cassé. Et corriger sur une tablette...
La question n'est pas là.
Si on exige à des correcteurs d'utiliser un ordinateur, on fournit l'ordinateur, c'est quand même la moindre des choses.

Il y en a dans les établissements scolaires... (qui sont encore ouverts au moment des corrections)...pour les collègues qui n'en ont pas

Oui, là on parle du bac, une fois par an, quand les élèves ne sont plus là. Avec une salle d'info par lycée, il a 18 ? 30 ? ordis dispos. Si la salle doit être mobilisée pour des corrections de contrôle continu...
Isidoria, qui donne un témoignage très intéressant, travaille à l'étranger. Sans parler de l'investissement que représenterait la fameuse machine à scanner les copies, je ne connais pas beaucoup d'étb avec salle d'info à la disposition des enseignants + chariot de portables + un portable attribué à chaque enseignant.
J'imagine déjà la réaction des régions si on leur demande de payer tout ça : "ah non, on ne va pas offrir des ordis aux profs, alors qu'on n'en donne pas aux (pauvres) élèves".

A l'étranger, l'achat de ces machines s'est fait avec les économies réalisées en n'envoyant plus les nombreux enseignants corriger les copies du Bac dans tous les établissements de la zone. Mine de rien, ce n'était pas une petite somme. Pas dit que ce soit suffisant en France pour acheter cette machine vu le montant mirobolant ( ) des frais de déplacement/chambre d'hôtel/repas => quand le tout est payé bien sûr.

wilfried12 a écrit:Un mois de stage en première, il va falloir rudement raccourcir les programmes.

J'avais raté ça. Ils pensent vraiment que c'est possible ? Chez nous, il y a déjà une vraie organisation entre établissements voisins, car si la semaine de stage tombe en même temps, les élèves n'arrivent pas à trouver. Alors, sur un mois, je ne vois pas comment cela serait possible.
De plus, pour l'avoir vécu, quand nos fils ont fait leur stage, ça a été une organisation millimétrée pour arriver à les emmener et les récupérer sur les horaires de stage, comme il y a très peu de transports par chez nous. Sur une semaine, ça a été possible, sur un mois, ce serait intenable.

Tout ce qui est dans les propositions de Terra Nova ne ressort pas dans les entretiens de P. Mathiot avec les associations ; c'est surtout le point 1 qui est repris.

RogerMartin a écrit:Mais là on parle de corrections de contrôle continu, on ne va pas fermer le lycée aux élèves x fois par an. Et je vais vérifier, mais je suis bien certaine que dans le lycée parisien où bosse mon mari, il y a moins d'ordi à disposition que d'enseignants.

Sinon, la réponse d'Isidoria, je le répète, est intéressante : elle préfère travailler chez elle (je la comprends !), même si elle a un portable fourni, elle a un matériel plus confortable à elle, qu'elle utilise.
On touche là tout le paradoxe du métier d'enseignant tel qu'il est envisagé par la société : on nous fait payer bien cher cette liberté de nous organiser, qui est insupportable pour les cadres ou salariés qui n'en disposent pas (je ne parle pas des artisans, qui nous prennent pour des branlots -- mis à part mon boulanger, qui me fait remarquer que je travaille plus d'heures que lui : il voit ma fenêtre de bureau éclairée quand il entre et sort de son fournil ).

Tout à fait,c'est légitime et il faudrait rajouter la construction de bureaux avec imprimantes (laser couleur svp)... mais cela coûte trop cher. Ce dont on est jaloux c'est de notre temps d'autonomie comme le remarquait JC Milner dans "De l'Ecole" paru en 1984. Il y a une part de notre temps de travail qui échappe au contrôle.Cette persistance à vouloir sous entend deux choses : la malveillance à notre endroit et le manque de confiance. Pas étonnant qu'il y ait dans l'EN un certain mal-être qui s'installe depuis quelques années

La presse synthétise ce que l'on sait déjà jusqu'à présent :

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301083126481-la-reforme-du-bac-commencera-a-entrer-en-vigueur-des-cette-annee-2141961.php

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301083116693-bac-nouvelle-formule-les-questions-en-suspens-et-celles-qui-fachent-2141962.php

https://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0301083135691-linformatique-une-nouvelle-priorite-pour-les-lyceens-2141963.php

Oui, une synthèse qui montre encore beaucoup de choses non résolues... toujours pas grand chose de rassurant pour notre futur lycée.

J'ai eu du mal à retrouver ce fil vu que son "thème" n'est plus mentionné en haut du site.

Résumé à la sauce café péda (la vue d'ensemble ne me paraît pas possible à tenir) :http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2018/01/05012018Article636507382759192361.aspx

FJarraud a écrit:L'organisation en semestre des enseignements pourrait introduire naturellement une réorganisation des enseignements.  Par exemple , en seconde , le tronc commun devrait absorber tout l'horaire au premier semestre laissant place au second semestre aux enseignements choisi par les élèves. La généralisation de cette organisation semestrielle facilitera un autre objectif ministériel : l'annualisation des enseignements, un objectif poursuivi par la droite  et par une partie de la technostructure ministérielle.

Bouboule a écrit:
Résumé à la sauce café péda

C'est vraiment à la sauce café péda, c'est-à-dire d'une mauvaise foi qui rend l'analyse non crédible (dans les derniers entretiens, on était à 27h et non plus à 25h).

Analyse de Ph. Watrelot dans Alter Eco :
https://www.alternatives-economiques.fr/reforme-bac-va-changer-lycee/00082511

Merci beaucoup Ruthven pour cette veille informationnelle permanente : je lis attentivement tous les liens que tu donnes.

Et encore un article qui nous promet des économies d'échelle (avec des cours à 35 en permanence ?) et la suppression (totale ou partielle ?) des options facultatives !..

25000 suppression de postes, quand même... Rien que pour le LG.

-20 % de postes aux concours CAPES AGREG en 2018, tout se tient....

Pour la correction dématérialisée, elle est en vigueur en métropole pour les corrections de certaines disciplines en BTS depuis plusieurs années et fait l'objet de nombreuses critiques (il est possible qu'à l'Etranger les collègues préfèrent tant rester chez eux qu'ils se taisent sur les inconvénients) : c'est beaucoup plus chronophage qu'une correction papier (même si avec le temps on est un peu plus efficace), il faut sans cesse cliquer (pour faire défiler, pour annoter) suivant la taille de l'écran on va devoir zoomer pour pouvoir déchiffrer la copie, on n'a plus de vision d'ensemble comme avant. Et c'est sans compter les problèmes physiques qui suivent : problèmes de vue, de sécheresse oculaire, de nuque... (lesquels sont toujours signalés, regrettés par l'inspection mais bien évidemment mis de côté).
Ensuite, pour le flicage, on peut tricher un peu, par exemple en laissant la session ouverte quand on va aux toilettes (une session inactive se ferme cependant après un certain laps de temps), mais la surveillance de la notation est insupportable : tous les correcteurs qui ne veulent pas être repris s'alignent sur la moyenne générale en temps réel, ce qui fait qu'on voit une augmentation chaque année des notes.
C'est tellement pénible à faire, qu'on est vite dans les clous (ayant été deux fois reprise par l'IPR, j'ai cessé d'évaluer en fonction du niveau réel, même si je le déplore...).
Deux avantages seulement pour moi : on corrige chez soi (j'ai tenté une fois la salle mise à disposition par mon établissement : écran plus petit que le mien, lenteur de connexion et confort en moins, chez moi, j'ai clopes et café à disposition), et on peut transférer une copie à un collègue / au coordo en cas de doute de notation.
Cela fait bien peu.
En outre, on voit effectivement le nombre de copies croître au fur et à mesure des désistements de collègues. Nous avons 1 jour et demi pour corriger une cinquantaine de copies (décharge de deux jours mais première demi-journée d'harmonisation) et bien peu de collègues y parviennent pendant ce temps (même sans problème physique, ce type de correction demande une plus grande concentration, comme souvent le travail sur écran, et donc nécessite des pauses), le serveur est donc ouvert toute une semaine et nous sommes plusieurs à corriger en plus de nos cours, corrections de nos élèves, et donc le week-end...

Ruthven a écrit:

Bouboule a écrit:
Résumé à la sauce café péda

C'est vraiment à la sauce café péda, c'est-à-dire d'une mauvaise foi qui rend l'analyse non crédible (dans les derniers entretiens, on était à 27h et non plus à 25h).

Tout à fait d'accord d'où "sauce péda".
Les 27h d'ailleurs semblent plus crédibles pour avoir le tronc commun annoncé si on veut que le module soit commun à tous pour faire des économies dans les petits lycées (chez moi, toutes les classes sont déjà à 35 voire 36), notamment les 12 h en terminale (j'aurais dit que 11h suffisaient avec 3 en philo, HG, LV1 et 2 en EPS mais il y aura sûrement 1h d'animation inévitable) ou les 12h en 1ère pour avoir de vraies majeures/mineures.
Et il faut rajouter les options.

Bouboule a écrit:

Ruthven a écrit:

Bouboule a écrit:
Résumé à la sauce café péda

C'est vraiment à la sauce café péda, c'est-à-dire d'une mauvaise foi qui rend l'analyse non crédible (dans les derniers entretiens, on était à 27h et non plus à 25h).

Tout à fait d'accord d'où "sauce péda".
Les 27h d'ailleurs semblent plus crédibles pour avoir le tronc commun annoncé si on veut que le module soit commun à tous pour faire des économies dans les petits lycées (chez moi, toutes les classes sont déjà à 35 voire 36), notamment les 12 h en terminale (j'aurais dit que 11h suffisaient avec 3 en philo, HG, LV1 et 2 en EPS mais il y aura sûrement 1h d'animation inévitable) ou les 12h en 1ère pour avoir de vraies majeures/mineures.
Et il faut rajouter les options.

Ne sont-ce pas dix heures de tronc commun en terminale ?