- DeliaEsprit éclairé
On démasculinise la langue. Fort bien. Il faudrait aussi la noircir, non ? sinon, elle demeure inégalitaire...
P.S.
Ce document était destiné à des disciples, à celles et ceux qui sur ce point auraient fait erreur.
P.S.
Un eu d'inventivité, que diable !
J'ai retrouvé un document que j'ai rédigé en 2002 à destination [1] d'étudiants ou [2] d'étudiant(e)s ou [3] d'étudiant·e·s ou [4] d'étudiantes et d'étudiants ou [5] d'étudiants et d'étudiantes d'alors. Il contient ce petit passage : « [...] ceux ou celles qui, sur ce point, se seraient trompé(e)s, [...] ».
Dans un cas comme celui-ci, il me semble qu'il est légitime de reconnaître qu'on peut avoir à l'écrit un scrupule qu'on n'aura pas à l'oral, parce qu'il se trouve qu'à l'oreille, on n'entend pas de différence entre le féminin pluriel et le masculin pluriel. Il serait ridicule de dire à haute voix « ceux ou celles qui, sur ce point, se seraient trompés ou trompées », et il est très lourd de l'écrire en toutes lettres. Cependant, la phrase que j'avais écrite alors ne me choque pas du tout.
Ce document était destiné à des disciples, à celles et ceux qui sur ce point auraient fait erreur.
- géohistoireNiveau 10
Pas vraiment. Les règles en question sont celles de la bourgeoisie du XIXÈME siècle dans un milieu où il aurait été inconvenant que l'homme ne soit pas en mesure de faire vivre sa famille et que la femme soit contrainte de travailler. Après certains en dehors de ce milieu pouvaient les mettre en pratique pour avoir l'air. Le paraître, toujours le paraître.Caspar Goodwood a écrit:géohistoire a écrit:Et ces règles datent de quand d'après toi?Zagara a écrit:J'ai toujours refusé de me faire payer mon resto : je ne suis pas une enfant incapable d'avoir un carnet de chèques ou de la thune.géohistoire a écrit:Au restaurant l'homme rentre le premier pour s'assurer que le lieu est fréquentable mais aussi pour passer commande de la table, n'oublions pas que c'est lui qui invite. De même en sortant du restaurant il passe le premier pour s'assurer que la rue est sûre.
On n'est plus en 1930.
Elles évoluent en permanence, non ?
A titre personnel j'aime bien ce qui a un côté désuet mais je ne me casse pas la tête à mettre en pratique.
- MiettesNiveau 8
La langue n'étant pas blanche, si ce n'est en ce qui concerne quelques expressions toutes faites qui utilisent noir / blanc comme marqueurs du mal / du bien (être blanc comme neige, avoir une âme noire), pourquoi faudrait-il la noircir ? (je peux me tromper, et une personne concernée nous dire que si, la langue est blanche)
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2016-2017, lettres au collège : 6e, 5e, 4e + AP 3e
2017-2018, professeure des écoles stagiaire : CM2
2018- ? , doctorat de lettres
- DeliaEsprit éclairé
On ne vous a jamais fait le coup de la carte sans indication de prix pour les dames ?
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Un vieillard qui meurt, c'est une bibliothèque qui brûle.
Amadou Hampaté Ba
- MiewHabitué du forum
fifi51 a écrit:Je confirme que c'est illisible. Si j'ai un document (souvent un tract syndical, mais j'ai déjà vu une étude écrite ainsi) qui comprend trop de termes en écriture inclusive, j'arrête de lire.
Ces tracts sont juste impossibles à lire pour moi !
L'expression "péril mortel" est excessive, mais a le mérite de soulever les dangers de l'écriture inclusive sur la lecture de nos élèves.
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- User17706Bon génie
Certes, mais ce n'est pas la question, et votre première suggestion de correction m'aurait privé de l'effet que je souhaitaisDelia a écrit:Un eu d'inventivité, que diable !J'ai retrouvé un document que j'ai rédigé en 2002 à destination [1] d'étudiants ou [2] d'étudiant(e)s ou [3] d'étudiant·e·s ou [4] d'étudiantes et d'étudiants ou [5] d'étudiants et d'étudiantes d'alors. Il contient ce petit passage : « [...] ceux ou celles qui, sur ce point, se seraient trompé(e)s, [...] ».
Dans un cas comme celui-ci, il me semble qu'il est légitime de reconnaître qu'on peut avoir à l'écrit un scrupule qu'on n'aura pas à l'oral, parce qu'il se trouve qu'à l'oreille, on n'entend pas de différence entre le féminin pluriel et le masculin pluriel. Il serait ridicule de dire à haute voix « ceux ou celles qui, sur ce point, se seraient trompés ou trompées », et il est très lourd de l'écrire en toutes lettres. Cependant, la phrase que j'avais écrite alors ne me choque pas du tout.
Ce document était destiné à des disciples, à celles et ceux qui sur ce point auraient fait erreur.
Nul doute, s'agissant d'un texte qui n'avait aucune prétention littéraire, que chacune ou presque de ses parties aurait pu facilement être améliorée. La question, c'est : la solution retenue à l'époque (sans réflexion particulière) est-elle linguistiquement défectueuse, ou, du moins, particulièrement moche, au point d'être choquante ? Il ne me le semble pas.
- MiewHabitué du forum
Babarette a écrit:Zagara a écrit:J'ai toujours refusé de me faire payer mon resto : je ne suis pas une enfant incapable d'avoir un carnet de chèques ou de la thune.géohistoire a écrit:Au restaurant l'homme rentre le premier pour s'assurer que le lieu est fréquentable mais aussi pour passer commande de la table, n'oublions pas que c'est lui qui invite. De même en sortant du restaurant il passe le premier pour s'assurer que la rue est sûre.
On n'est plus en 1930.
Me faire payer le resto, ça m'est arrivé. Avec mon copain actuel, ça a été uniquement pour mon anniversaire, aujourd'hui, j'aurais plus de mal.
J'ai eu deux fois des remarques de serveurs quand j'ai moi-même sorti ma carte bleue.
La première fois, un ami m'avait donné l'argent en liquide et j'ai tout payé par carte. Le serveur a dit "Alors, on se fait inviter?" ce que j'ai trouvé particulièrement grossier. Non seulement c'était faux, mais en plus: et alors?
La deuxième fois, j'ai invité mon copain, et le serveur a demandé "Vous allez vous arranger?". NON: j'invite mon copain.
J'ai déjà eu une remarque de ce genre dans un restaurant. Mon mari est encore étudiant, donc souvent c'est moi qui régale et je trouve cela tout à fait normal, mais ce n'est pas de refus lorsque mon mari m'offre le resto Une fois, un serveur a sous-entendu à mon mari qu'il n'était pas un gentleman de me laisser payer...
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“Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme, c'est la timidité, chez une jeune fille, c'est la hardiesse.”
Victor Hugo, Les Misérables.
- DalvaVénérable
Ici encore, aucune explication quant à la nécessité de créer le point médian alors qu'on a tout à disposition dans la langue pour faire autrement. Question de paresse, sans doute.Miettes a écrit:Un bon article de vulgarisation ici, qui, il me semble, met au clair certaines des confusions faites par les académiciens et les différentes formes que peut prendre l'écriture inclusive.
PY, tu ne réponds pas à la question que je pose. Je ne demande pas pourquoi il serait obligatoire de l'utiliser, mais pourquoi il a été nécessaire de l'inventer. Ce point médian n'apporte rien. Et, oui, ton exemple est particulièrement laid.
- User17706Bon génie
Je n'arrête pas d'y répondre : j'ai fait la même réponse trois fois de suiteDalva a écrit: PY, tu ne réponds pas à la question que je pose.
Eh bien, allons-y pour une quatrième fois : ça n'a pas été nécessaire ; la 4e question ne se posant pas davantage que les précédentes (rien d'étonnant, puisque c'est la même), on ne peut pas davantage y donner de réponse : on n'explique pas et on ne justifie pas un non-faitDalva a écrit: Je ne demande pas pourquoi il serait obligatoire de l'utiliser, mais pourquoi il a été nécessaire de l'inventer.
On peut s'en passer, c'est sûr ; qu'il n'apporte rien, c'est autre chose. Éléments de réponse à ça dans le post précédent ([EDIT] où j'approuve d'ailleurs en partie l'une de tes suggestions de réponse : bien sûr, la longueur et la pesanteur sont des arguments en faveur d'une abréviation, si l'on admet que les solutions brèves classiques ne sont pas satisfaisantes).Dalva a écrit: Ce point médian n'apporte rien.
Bon, bonDalva a écrit: Et, oui, ton exemple est particulièrement laid.
Incidemment, j'aurais très bien pu écrire, et j'ai probablement écrit à la même époque et plus tard (et aujourd'hui encore), des choses du type « ceux qui se seraient trompés », dans le goût du « bonjour à tous » entendu comme neutre. Mais, même en me forçant, aujourd'hui, j'arrive à trouver la formulation que j'ai prise pour exemple un peu lourdement didactique, sans doute, mais particulièrement laide, non.
- pseudo-intelloSage
Ce que je trouve dangereux, plus que l'écriture inclusive (que je trouve vraiment naze et illisible à l'écrit, plus encore à l'oral), c'est la vitesse à laquelle le concept fumeux s'est répandu, sur la simple supposition qu'écrire "tou.te.s" allait renforcer l'égalité homme / femme, alors que rien ne le laisse supposer, si ce n'est un raisonnement simplet et absolument pas documenté (le postulat : si l'écriture est plus égalitaire, la société le sera aussi).
Alors que...
... dixit une femme qui connaît mieux l'inégalité que nous (qui, ok, ne la connaissons déjà que trop).
Source :
Abnousse Shalmani, écrivain
Alors que...
en persan ou en turc –pour ne parler que des langues que je connais un peu–, il n’y a pas de masculin et de féminin. Ce qui ne fait pas pour autant de l’Iran et de la Turquie, des havres de paix et d’égalité où l’infériorité des femmes n’est pas terriblement intériorisée comme dans notre République si abjecte envers les femmes jusque dans la grammaire.
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- DesolationRowEmpereur
Je ne trouve pas ça particulièrement laid, mais je ne peux pas me résoudre à écrire une langue distincte de celle que j'aime lire. Il se trouve que je ne m'imagine pas Flaubert ou Camus écrire que leurs personnages se sont trompé(e)s, donc flûte, je ne l'écris pas
- BalthazaardVénérable
Absolument...la plus vieille d'abord si c'est mémé ou grande Tata, mais si c'est tata1 de 40 ans face à tata2 de 35 ans....servir tata1 avant tata2 sous prétexte de l'ancienneté c'est claquer à la figure les 5 ans de décalage...ça ne se fait pas (à la maison, on fait ce que l'on veut, dans une réception c'est la différence entre le tact et la politesse formelle).Kan-gourou a écrit:Balthazaard a écrit:Dalva a écrit:Et attention, les dames passent avant les messieurs sauf pour monter l'escalier et entrer dans un lieu public encore inconnu (type restaurant encore jamais testé). Car l'homme doit s'assurer que le lieu est fréquentable pour une dame, et ne doit pas risquer de regarder ses jambes, voire sous sa jupe, en étant plus bas qu'elle dans l'escalier.
Absolument, de même qu'à table, autant il est indispensable de servir les hommes du plus âgé au plus jeune, ce serait (même si c'est souvent le cas) extrêmement incongru de faire de même chez les dames, tout est affaire de tact. (Hors autre considération de précédence, bien sur)
Dans ma famille, si on ne sert pas Mémé avant tout le monde, on en entend parler pendant des semaines ! Et si en plus on a l'audace de servir Grande Tata avant, on est sûrs de ne pas recevoir de carte d'anniversaire ! La plus vieille d'abord, et surtout avant sa belle-sœur !
De même qu'on ne sert pas la petite sœur de 10 ans avant le grand père de 80 ans sous prétexte que c'est une fille.
- CasparProphète
pseudo-intello a écrit:Ce que je trouve dangereux, plus que l'écriture inclusive (que je trouve vraiment naze et illisible à l'écrit, plus encore à l'oral), c'est la vitesse à laquelle le concept fumeux s'est répandu, sur la simple supposition qu'écrire "tou.te.s" allait renforcer l'égalité homme / femme, alors que rien ne le laisse supposer, si ce n'est un raisonnement simplet et absolument pas documenté (le postulat : si l'écriture est plus égalitaire, la société le sera aussi).
Alors que...
en persan ou en turc –pour ne parler que des langues que je connais un peu–, il n’y a pas de masculin et de féminin. Ce qui ne fait pas pour autant de l’Iran et de la Turquie, des havres de paix et d’égalité où l’infériorité des femmes n’est pas terriblement intériorisée comme dans notre République si abjecte envers les femmes jusque dans la grammaire.
... dixit une femme qui connaît mieux l'inégalité que nous (qui, ok, ne la connaissons déjà que trop).
Source :
Abnousse Shalmani, écrivain
Ce n'est pas le cas qu'en persan et en turc, mais dans de très nombreuses langues, sans doute la majorité des langues du monde.
- User17706Bon génie
Je comprends. Moi, je m'y résous très fréquemment, d'autant que je suis bien souvent plus ou moins contraint de faire de la langue un usage dont les principales contraintes sont tout sauf esthétiques.DesolationRow a écrit:Je ne trouve pas ça particulièrement laid, mais je ne peux pas me résoudre à écrire une langue distincte de celle que j'aime lire. Il se trouve que je ne m'imagine pas Flaubert ou Camus écrire que leurs personnages se sont trompé(e)s, donc flûte, je ne l'écris pas
Bon. La raison pour laquelle je ne serai jamais un bon défenseur de l'écriture inclusive, et moins encore du point médian généralisé, c'est que je trouve réellement difficile de justifier la thèse suivant laquelle ce type de réforme aurait des chances de « changer les mentalités », pour reprendre une nouvelle fois la formule de Michæl Edwards.
- BalthazaardVénérable
Danska a écrit:Et si on sert les plus proches de la cuisine d'abord, ça va aussi ?Gryphe a écrit:géohistoire a écrit:
Pour servir les gens à table on ne tient pas compte de l'âge mais de l'ordre de préséance : on commence par la dame à droite du maître de maison, puis celle à gauche puis celle à la deuxième place à droite, puis celle à la deuxième place à gauche, etc, jusqu'à arriver à la maîtresse de maison. On poursuit ensuite avec les hommes selon le même schéma jusqu'à arriver au maître de maison. L'ordre de préséance dans le placement à table tient compte certes de l'âge mais aussi du rang social ou professionnel. Dans les milieux pratiquants on commence toujours par l'homme d'Eglise. (Ma grand-mère est assez à cheval sur ce type de conventions quand elle reçoit et l'a fait mettre en pratique par ma mère et ses frères et soeurs quand ils étaient jeunes; mon grand-père lui ne se souciait que de ne pas être oublié dans le service).
Au restaurant l'homme rentre le premier pour s'assurer que le lieu est fréquentable mais aussi pour passer commande de la table, n'oublions pas que c'est lui qui invite. De même en sortant du restaurant il passe le premier pour s'assurer que la rue est sûre.
Je crois que je ne comprendrai jamais rien aux conventions sociales.
(Mais merci pour les explications !)
Faudrait que je vérifie dans mes grimoires mais placer quelqu'un proche de la cuisine n'est pas lui faire honneur
- BabaretteDoyen
Balthazaard a écrit:Absolument...la plus vieille d'abord si c'est mémé ou grande Tata, mais si c'est tata1 de 40 ans face à tata2 de 35 ans....servir tata1 avant tata2 sous prétexte de l'ancienneté c'est calquer à la figure les 5 ans de décalage...ça ne se fait pas (à la maison, on fait ce que l'on veut, dans une réception c'est la différence entre le tact et la politesse formelle).Kan-gourou a écrit:Balthazaard a écrit:Dalva a écrit:Et attention, les dames passent avant les messieurs sauf pour monter l'escalier et entrer dans un lieu public encore inconnu (type restaurant encore jamais testé). Car l'homme doit s'assurer que le lieu est fréquentable pour une dame, et ne doit pas risquer de regarder ses jambes, voire sous sa jupe, en étant plus bas qu'elle dans l'escalier.
Absolument, de même qu'à table, autant il est indispensable de servir les hommes du plus âgé au plus jeune, ce serait (même si c'est souvent le cas) extrêmement incongru de faire de même chez les dames, tout est affaire de tact. (Hors autre considération de précédence, bien sur)
Dans ma famille, si on ne sert pas Mémé avant tout le monde, on en entend parler pendant des semaines ! Et si en plus on a l'audace de servir Grande Tata avant, on est sûrs de ne pas recevoir de carte d'anniversaire ! La plus vieille d'abord, et surtout avant sa belle-sœur !
De même qu'on ne sert pas la petite sœur de 10 ans avant le grand père de 80 ans sous prétexte que c'est une fille.
Je suis bien contente de ne pas avoir à subir ces dîners de famille avec ce genre de tradition débile. Je me souviens d'une fois où j'ai déjeuné chez ma grand-mère avec pas mal d'invités, je devais faire passer les assiettes en commençant par le fond. Quand j'ai donné la mienne, ma tante a couiné et me l'a rendue vide. C'est quoi ce délire? Si le principe avait été de servir les plus vieux en premier, je veux bien, mais là, ce n'était pas le cas. Le message "toi, t'es jeune, on t'écrase" était flagrant. J'étais outrée.
Edit: il n'y a pas de personnes plus importantes que d'autres. Établir une hiérarchie entre les êtres, ça m'agace. Au travail, c'est une chose (et encore, faut-il que ça persiste à table?) en famille, vraiment...
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- pseudo-intelloSage
La majorité, je n'en sais rien, car je connais surtout les langues européennes. Mais pas qu'en persan et en turc, certes. Ceci dit, ce sont de bons contre-exemples à cette théorie.Caspar Goodwood a écrit:pseudo-intello a écrit:Ce que je trouve dangereux, plus que l'écriture inclusive (que je trouve vraiment naze et illisible à l'écrit, plus encore à l'oral), c'est la vitesse à laquelle le concept fumeux s'est répandu, sur la simple supposition qu'écrire "tou.te.s" allait renforcer l'égalité homme / femme, alors que rien ne le laisse supposer, si ce n'est un raisonnement simplet et absolument pas documenté (le postulat : si l'écriture est plus égalitaire, la société le sera aussi).
Alors que...
en persan ou en turc –pour ne parler que des langues que je connais un peu–, il n’y a pas de masculin et de féminin. Ce qui ne fait pas pour autant de l’Iran et de la Turquie, des havres de paix et d’égalité où l’infériorité des femmes n’est pas terriblement intériorisée comme dans notre République si abjecte envers les femmes jusque dans la grammaire.
... dixit une femme qui connaît mieux l'inégalité que nous (qui, ok, ne la connaissons déjà que trop).
Source :
Abnousse Shalmani, écrivain
Ce n'est pas le cas qu'en persan et en turc, mais dans de très nombreuses langues, sans doute la majorité des langues du monde.
Je connais mieux les langues européennes, pour en baragouiner ou en avoir baragouiné une petite paire. Si on prend les langues germaniques (j'inclus les scandinaves), effectivement, en Suède et au Danemark, l'égalité paraît pas mal, au Pays-Bas aussi, sans doute. En Allemagne, évidemment, rien à voir avec l'Iran, mais si niveau linguistique, le pluriel est indistinct entre féminin et masculin (et ressemblent d'ailleurs davantage au féminin, si je me souviens bien, avec notamment l'article "die"), ça ne les empêche pas d'avoir une vision des mœurs un peu arriérée niveau émancipation féminine (la femme qui travaille n'a pas d'enfants, ou alors c'est une Rabenmutter, une mère-corbeau on en parlait encore sur un autre fil l'autre jour).
- BalthazaardVénérable
Babarette a écrit:Balthazaard a écrit:Absolument...la plus vieille d'abord si c'est mémé ou grande Tata, mais si c'est tata1 de 40 ans face à tata2 de 35 ans....servir tata1 avant tata2 sous prétexte de l'ancienneté c'est calquer à la figure les 5 ans de décalage...ça ne se fait pas (à la maison, on fait ce que l'on veut, dans une réception c'est la différence entre le tact et la politesse formelle).Kan-gourou a écrit:Balthazaard a écrit:
Absolument, de même qu'à table, autant il est indispensable de servir les hommes du plus âgé au plus jeune, ce serait (même si c'est souvent le cas) extrêmement incongru de faire de même chez les dames, tout est affaire de tact. (Hors autre considération de précédence, bien sur)
Dans ma famille, si on ne sert pas Mémé avant tout le monde, on en entend parler pendant des semaines ! Et si en plus on a l'audace de servir Grande Tata avant, on est sûrs de ne pas recevoir de carte d'anniversaire ! La plus vieille d'abord, et surtout avant sa belle-sœur !
De même qu'on ne sert pas la petite sœur de 10 ans avant le grand père de 80 ans sous prétexte que c'est une fille.
Je suis bien contente de ne pas avoir à subir ces dîners de famille avec ce genre de tradition débile. Je me souviens d'une fois où j'ai déjeuné chez ma grand-mère avec pas mal d'invités, je devais faire passer les assiettes en commençant par le fond. Quand j'ai donné la mienne, ma tante a couiné et me l'a rendue vide. C'est quoi ce délire? Si le principe avait été de servir les plus vieux en premier, je veux bien, mais là, ce n'était pas le cas. Le message "toi, t'es jeune, on t'écrase" était flagrant. J'étais outrée.
Quelle horreur!!! C'était un repas de rustres!
- BabaretteDoyen
De rustres, je ne sais pas, chiant, sans nul doute.
En tout cas, commencer par donner une règle puis la changer, c'est d'une débilité...
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- JPhMMDemi-dieu
Je suis un peu étonné par cette écriture inclusive. Et par l'existence de débats. Je vais essayer d'expliquer pourquoi.
Je n'ai pas à être pour ou contre l'usage des majuscules, ni pour ou contre le respect de l'orthographe. Ce sont des usages qui se sont imposés par le temps — à epsilon près — donc je me plie à l'usage. En cela, je me conforme à une convention née d'usages devenus majoritaires puis règles, pour des raisons de qualité de langue, probablement essentiellement d'élégance, comme dirait un mathématicien.
Or l'écriture inclusive n'est pas usage qui s'est imposé du fait de sa qualité de langue, mais qui émerge pour des raisons politiques (dans au moins deux sens du terme). Nous constatons d'ailleurs que personne dans le forum n'utilise l'écriture inclusive de façon systématique, et donc que ce n'est un usage pour personne. Seul l'usage peut valider telle ou telle proposition. Et je suis tenté de dire qu'un usage de langue, cela ne se commande pas, cela se constate simplement. Je constate que je n'aime pas lire "étudiant(e)s" ni "d'étudiant·e·s". Et même s'il peut m'arriver d'utiliser ponctuellement la première forme pour signifier quelque chose de précis dans tel propos, je vois (et peu importe que ce soit identique pour ma voisine ou mon voisin, en l'espèce, personne n'a raison) que pour moi "d'étudiant·e·s" n'est pas un objet de la langue française écrite.
Je n'ai pas à être pour ou contre l'usage des majuscules, ni pour ou contre le respect de l'orthographe. Ce sont des usages qui se sont imposés par le temps — à epsilon près — donc je me plie à l'usage. En cela, je me conforme à une convention née d'usages devenus majoritaires puis règles, pour des raisons de qualité de langue, probablement essentiellement d'élégance, comme dirait un mathématicien.
Or l'écriture inclusive n'est pas usage qui s'est imposé du fait de sa qualité de langue, mais qui émerge pour des raisons politiques (dans au moins deux sens du terme). Nous constatons d'ailleurs que personne dans le forum n'utilise l'écriture inclusive de façon systématique, et donc que ce n'est un usage pour personne. Seul l'usage peut valider telle ou telle proposition. Et je suis tenté de dire qu'un usage de langue, cela ne se commande pas, cela se constate simplement. Je constate que je n'aime pas lire "étudiant(e)s" ni "d'étudiant·e·s". Et même s'il peut m'arriver d'utiliser ponctuellement la première forme pour signifier quelque chose de précis dans tel propos, je vois (et peu importe que ce soit identique pour ma voisine ou mon voisin, en l'espèce, personne n'a raison) que pour moi "d'étudiant·e·s" n'est pas un objet de la langue française écrite.
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Labyrinthe où l'admiration des ignorants et des idiots qui prennent pour savoir profond tout ce qu'ils n'entendent pas, les a retenus, bon gré malgré qu'ils en eussent. — John Locke
Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- pseudo-intelloSage
En tout cas, tu as une belle maîtrise du point médian.
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- JPhMMDemi-dieu
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- BabaretteDoyen
Je trouve que l'écriture inclusive déchaîne un peu trop les passions. Certes, elle ne fonctionne pas, mais il me paraît inquiétant de constater qu'on ne voit absolument aucun problème au fait que le masculin soit considéré comme englobant le féminin, qu'on refuse que la question soit posée: pourquoi, au nom de quoi et ne pourrait-on faire autrement? Oui, on peut tout de même s'interroger sur cet aspect linguistique. Pourquoi le féminin devrait-il disparaître?
Cela dit, pour les raisons que j'ai évoquées, je ne pratique pas l'écriture inclusive. Mais ça n'empêche pas que la revendication n'est pas dénuée de toute légitimité.
Cela dit, pour les raisons que j'ai évoquées, je ne pratique pas l'écriture inclusive. Mais ça n'empêche pas que la revendication n'est pas dénuée de toute légitimité.
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- JPhMMDemi-dieu
En effet.Babarette a écrit:Je trouve que l'écriture inclusive déchaîne un peu trop les passions.
Un exemple :
Babarette a écrit:Certes, elle ne fonctionne pas, mais il me paraît inquiétant de constater qu'on ne voit absolument aucun problème au fait que le masculin soit considéré comme englobant le féminin, qu'on refuse que la question soit posée: pourquoi, au nom de quoi et ne pourrait-on faire autrement? Oui, on peut tout de même s'interroger sur cet aspect linguistique. Pourquoi le féminin devrait-il disparaître?
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
- User17706Bon génie
Sans prendre parti à partir de si peu de prémisses, mais par souci de précision comme précédemment :
Cela dit, c'est sûr que l'usage finira par trancher. Mais la vie de l'usage inclut aussi les tentatives pour le forcer, le faire basculer, l'influencer. Perso, je pense que le point médian a quelques chances de survie au moins pour certaines formes (du type « trompé·e·s » voire « étudiant·e·s », beaucoup plus difficilement pour « agriculteur·rice » auquel je ne crois guère). Mais la prédiction, surtout quand ça concerne l'avenir...
Aux XVII-XVIIIes siècles, certaines réformes, comme l'abandon de l'accord de proximité au profit de l'accord au masculin (Leibniz en 1710 : « [...] le temps, l'espace et la matière, unies et uniformes en elles-mêmes, et indifférentes à tout [...] »), ou la neutralisation / masculinisation de certaines formes (« je le suis » pour « je suis malade » dit par une femme, plutôt que « je la suis »), ont suscité des polémiques qui ressemblent un peu aux discussions qu'on lit aujourd'hui. Certes, comme Internet ramait beaucoup en ces sombres temps, ça n'avait pas les mêmes proportions.JPhMM a écrit: [...] je me conforme à une convention née d'usages devenus majoritaires puis règles, pour des raisons de qualité de langue, probablement essentiellement d'élégance, comme dirait un mathématicien. [...]
Cela dit, c'est sûr que l'usage finira par trancher. Mais la vie de l'usage inclut aussi les tentatives pour le forcer, le faire basculer, l'influencer. Perso, je pense que le point médian a quelques chances de survie au moins pour certaines formes (du type « trompé·e·s » voire « étudiant·e·s », beaucoup plus difficilement pour « agriculteur·rice » auquel je ne crois guère). Mais la prédiction, surtout quand ça concerne l'avenir...
- JPhMMDemi-dieu
Personnellement, je trouve l'accord de proximité non dénué d'élégance.
Et évidemment qu'on ne peut pas prédire l'avenir, je ne faisais qu'un constat personnel.
Et évidemment qu'on ne peut pas prédire l'avenir, je ne faisais qu'un constat personnel.
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Je crois que je ne crois en rien. Mais j'ai des doutes. — Jacques Goimard
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