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Thomas Schauder, professeur de philosophie a écrit:Une spécialité nébuleuse
Les élèves souhaitant développer leur « fibre philosophique » seront donc invités à s'inscrire en spécialité « Humanités, littérature et philosophie » (HLP). Son titre usurpé « d'humanités » (elle ne contient pas d'enseignement des langues anciennes) dissimule pour les uns une « histoire des idées », pour les autres une sorte de « culture générale » sur le modèle des grandes écoles. En vérité, il s'agit d'une discipline aux contours flous, mélangeant l'enseignement thématique et chronologique et qui sera surtout ce que les enseignants de lettres et de philosophie, qui devront la dispenser ensemble, en feront au cas par cas. Il n'y a néanmoins aucune ambiguïté : ce ne sera ni de la littérature ni de la philosophie.
Cette spécialité permettant de « caser » les professeurs de philosophie reproduit les erreurs du passé en faisant de la philosophie une matière littéraire et l'éloignant des sciences (rappelons la phrase inscrite par Platon au fronton de l'Académie à Athènes : « Que nul n'entre ici s'il n'est géomètre »). Ensuite, elle ne saurait être équivalente aux heures qui ont été perdues en terminale littéraire. Enfin, elle s'inscrit dans le contexte plus global de mise en concurrence des établissements en fonction de leur offre de formation, ainsi que des équipes pédagogiques entre elles (pour cause d'arbitrage budgétaire). Ajoutons la croyance illusoire dans la mobilité des lycéens - alors qu'on sait très bien les difficultés que rencontreront ceux qui viennent du monde rural ou périurbain - et dans leur liberté de choix - dans l'ignorance du poids des déterminismes sociaux et dans l'idéologie du « lycée à la carte » individualiste.
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- Ramanujan974Érudit
L'autre problème de la philo est sa place dans la chronologie du bac, en dernière position.
Ça veut dire que les élèves auront déjà passé 90 % de leur note finale. De là à penser qu'il délaisseront la discipline, il n'y a qu'un pas.
Ça veut dire que les élèves auront déjà passé 90 % de leur note finale. De là à penser qu'il délaisseront la discipline, il n'y a qu'un pas.
lene75Prophète
Oui, en dernière position, avec un coef très faible et après Parcoursup.
Pour ce qui est de la spé, ajoutons que le choix n'est pas libre mais déterminé par les calculs pour les poursuites d'études. Vu le flou qui règne à ce sujet, les élèves ont tendance à se réfugier dans les « valeurs sûres ». Chez nous les chiffres sont tombés : 15 élèves comptent prendre HLP en 1re. La spé n'ouvrira probablement pas en terminale, alors que jusque-là nous avions une TL. Même en 1re on n'a pas de certitude.
Pour ce qui est de la spé, ajoutons que le choix n'est pas libre mais déterminé par les calculs pour les poursuites d'études. Vu le flou qui règne à ce sujet, les élèves ont tendance à se réfugier dans les « valeurs sûres ». Chez nous les chiffres sont tombés : 15 élèves comptent prendre HLP en 1re. La spé n'ouvrira probablement pas en terminale, alors que jusque-là nous avions une TL. Même en 1re on n'a pas de certitude.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
- Ramanujan974Érudit
lene75 a écrit:Oui, en dernière position, avec un coef très faible et après Parcoursup.
Le coeff faible, c'est déjà le cas en S (3/38), et après ParcoursSup aussi.
- User28384Niveau 8
Oui, nous allons perdre beaucoup.
Je suis notamment sidéré par les 2 malheureuses pauvres petites heures que l'on propose en classe de Première et qu'ils osent appeler "enseignement de spécialité". Quand je vois ce qu'il est impossible de faire en deux heures dans les séries technologiques...
La fréquentation des textes philosophiques majeurs risque, chez les aspirants spécialistes, d'être très superficielle ... entre acquisition du cours, évaluations blanches, évaluations non blanches, entraînement la préparation à l'oral ...Nous serons, comme Proust, à la recherche du temps perdu ...
Triste mascarade. Triste improvisation. Triste impréparation de la part d'un gouvernement qui sacrifie avec autant de légèreté élèves, parents et professeurs aux caprices du Prince du moment.
Triste appauvrissement de la Philosophie.
Je suis notamment sidéré par les 2 malheureuses pauvres petites heures que l'on propose en classe de Première et qu'ils osent appeler "enseignement de spécialité". Quand je vois ce qu'il est impossible de faire en deux heures dans les séries technologiques...
La fréquentation des textes philosophiques majeurs risque, chez les aspirants spécialistes, d'être très superficielle ... entre acquisition du cours, évaluations blanches, évaluations non blanches, entraînement la préparation à l'oral ...Nous serons, comme Proust, à la recherche du temps perdu ...
Triste mascarade. Triste improvisation. Triste impréparation de la part d'un gouvernement qui sacrifie avec autant de légèreté élèves, parents et professeurs aux caprices du Prince du moment.
Triste appauvrissement de la Philosophie.
- lene75Prophète
Ramanujan974 a écrit:lene75 a écrit:Oui, en dernière position, avec un coef très faible et après Parcoursup.
Le coeff faible, c'est déjà le cas en S (3/38), et après ParcoursSup aussi.
Je n'ai plus les chiffres en tête mais il devient encore plus faible que ça, sachant que tu prends l'exemple de la série générale dans laquelle il était le plus faible (en série technos aussi le poids de la philo, déjà ridiculement faible actuellement, diminue avec la réforme).
Quant à Parcoursup, je m'en étais déjà expliquée dans un autre fil, non, la situation n'est plus la même qu'actuellement. Actuellement toutes les matières sont considérées à égalité pour Parcoursup sur la base des notes obtenues dans l'année. Chaque formation fait ensuite sa sauce comme elle veut, mais à l'entrée dans Parcoursup il n'y a pas de différence. Avec la réforme il est prévu que le calendrier soit fait de manière à pouvoir prendre en compte toutes les épreuves de bac... sauf la philo et le grand oral, qui n'appartient pas à une discipline donnée.
Il me paraît tout à fait logique pour un élève de se consacrer prioritairement à des matières à gros coef passées plus tôt et prises en compte pour son orientation, et de ne se préoccuper que plus tard, c'est-à-dire après le mois d'avril, de l'unique matière qu'il aura à passer plus tard... enfin, de ne s'en préoccuper que s'il n'a pas bien réussi le reste ou espère que ça puisse l'aider à décrocher une mention... et encore, vu l'énorme coef du grand oral par rapport à la philo, même un élève dans cette situation serait plus raisonnable de se consacrer à son grand oral plutôt qu'à la philo.
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Une classe, c'est comme une boîte de chocolats, on sait jamais sur quoi on va tomber...
SlinkyNiveau 10
Je pense que la philosophie a la réputation d'être une matière trop aléatoire dans la notation pour que les élèves s'attardent à la travailler.
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Her steps--slow, deliberate, and challenging, the set of her sleek head and her slender shoulders, the swing of her straight body, the slight swaying of her hips, are more deadly than all the leopard skins and languors of the old-time vampire. Here is Slinky!
AnaxagoreGuide spirituel
La bonne excuse.
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"De même que notre esprit devient plus fort grâce à la communication avec les esprits vigoureux et raisonnables, de même on ne peut pas dire combien il s'abâtardit par le commerce continuel et la fréquentation que nous avons des esprits bas et maladifs." Montaigne
"Woland fit un signe de la main, et Jérusalem s'éteignit."
"On déclame contre les passions sans songer que c'est à leur flambeau que la philosophie allume le sien." Sade
NicétasNiveau 9
En même temps, comment conseiller aux élèves de prendre cette spécialité ? Elle ne va pas leur apporter grand-chose, ce n'est plus là qu'ils apprendront à élaborer une pensée un minimum rigoureuse.
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« Quand un discours naturel peint une passion ou un effet, on trouve dans soi-même la vérité de ce qu'on entend, laquelle on ne savait pas qu'elle y fût, en sorte qu'on est porté à aimer celui qui nous le fait sentir ; car il ne nous a pas fait montre de son bien, mais du nôtre ; et ainsi ce bienfait nous le rend aimable, outre que cette communauté d'intelligence que nous avons avec lui incline nécessairement le cœur à l'aimer. »
Pascal, Pensées
RendashBon génie
Slinky a écrit:Je pense que la philosophie a la réputation d'être une matière trop aléatoire dans la notation pour que les élèves s'attardent à la travailler.
C'te blague. C'est vrai qu'en majorité, ils mettent plutôt le paquet sur les maths ou la physique-chimie, comme on le constate tous
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"Ce serait un bien bel homme s’il n’était pas laid ; il est grand, bâti en Hercule, mais a un teint africain ; des yeux vifs, pleins d’esprit à la vérité, mais qui annoncent toujours la susceptibilité, l’inquiétude ou la rancune, lui donnent un peu l’air féroce, plus facile à être mis en colère qu’en gaieté. Il rit peu, mais il fait rire. [...] Il est sensible et reconnaissant ; mais pour peu qu’on lui déplaise, il est méchant, hargneux et détestable."
EuthyphronNiveau 6
Je suis d'accord pour trouver que deux heures c'est trop peu pour faire un vraiment bon travail, mais cela me paraît tout de même mieux que rien.
Le vrai poison de la réforme, c'est effectivement la nouvelle organisation de l'examen, si on peut encore parler d'examen. Je crois qu'un vrai problème d'évaluation va se poser, non pas qu'en philosophie on note n'importe comment (vieille calomnie qui a bon dos), mais parce que les notes, si on souhaite qu'elles conservent une certaine objectivité, seront très basses, et que ça se verra (puisque l'épreuve est reléguée en baisser de rideau). Il faudra donc imposer des moyens de truquer les notes, je ne vois pas trop comment on pourra faire autrement.
Le vrai poison de la réforme, c'est effectivement la nouvelle organisation de l'examen, si on peut encore parler d'examen. Je crois qu'un vrai problème d'évaluation va se poser, non pas qu'en philosophie on note n'importe comment (vieille calomnie qui a bon dos), mais parce que les notes, si on souhaite qu'elles conservent une certaine objectivité, seront très basses, et que ça se verra (puisque l'épreuve est reléguée en baisser de rideau). Il faudra donc imposer des moyens de truquer les notes, je ne vois pas trop comment on pourra faire autrement.
KilmenyEmpereur
S'il n'y avait que la philosophie... Toutes les matières sont en péril, si l'on regarde bien.
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Un petit clic pour les animaux : http://www.clicanimaux.com/catalog/accueil.php?sites_id=1
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