- User26836Niveau 9
@Yazilikaya: non le côté bureaucrate est très développé en Angleterre, là bas tout est question de procédures, de papiers à remplir, de cases à cocher, de réglementations. Mon boulot de prof en Angleterre c'était à peu près 20h de cours par semaine, 20h de préparation et au moins 20h de travail administratif: on est submergés par les grilles, rapports et papiers en tous genres à remplir constamment!
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Lisak35 a écrit:@Yazilikaya: non le côté bureaucrate est très développé en Angleterre, là bas tout est question de procédeures, de papiers à remplir de cases à cocher, de réglementations. Mon boulot de prof en Angleterre c'était à peu près 20h de cours par semaine, 20h de préparation et au moins 20h de travail administratif: on est submergés par les grilles, rapports et papiers en tous genres à remplir constamment!
Ca fait envie...
- User26836Niveau 9
@PauvreYorick: ah ok, c'est corrigé; je me disais bien aussi qu'il y avait un truc qui clochait... Mon orthographe devient de plus en plus catastrophique chaque jour... Aïe!
- Marie-HenrietteNiveau 8
Je fais partie des «gentils névrosés»: j'exerce à mi-temps, et entre les dispos, les congés parentaux (partiel ou total) et mon mi-temps depuis 4 ans, j'ai assez rarement exercé à temps plein. J'admire les collègues qui le font et qui arrivent à avoir une vie à côté.Rikki a écrit:Je pense que les "gentils névrosés" ne sont pas la majorité dans les démissionnaires. On les retrouvera plutôt dans ceux qui ont pris des dispos, sont en congé longue maladie, en temps partiel, en détachement...
Pour l'avoir fait, je peux te promettre que démissionner de l'EN, ça n'est pas du tout cuit, on doit surmonter de très nombreux obstacles, tout est fait pour te décourager et tu as intérêt à avoir une sacré confiance en toi et un projet en béton pour aller jusqu'au bout.
Par ailleurs, tu peux avoir une personnalité forte et assez "dominante" et te retrouver en "gentil névrosé" après quelques années de novlang et de délire pédago...
J'espère passer bientôt du côté obscur de la force et démissionner. Ce n'est pas facile en effet, mais je fais le pari qu'il y a une vie après et en dehors de l'EN.
Je pense que des carrières entières comme enseignant, y en aura de moins en moins. J'ai plusieurs exemples dans ma famille: en retraite à 60 ans, encore verts et en forme. Une autre époque.
Quand je vois l'état de mes collègues actuels qui ont passé les 60 et qui attendent la quille, ça fait peur.
- CarmenLRNeoprof expérimenté
@Lisak35
Merci pour cette description.
Ce que tu décris était ďéjà en place il y a 20 ans et s'est donc bien bien aggravé depuis...
Je suis admirative de ta persévérance et de la force qui t'habite et qui te permet de passer le concours et de subir le stage en sachant exactement ce qui nous attend tous.En gros, one step ahead of the kids, comme on disait déjà jadis outre-Manche. Bref, selon l'idéologie ambiante, pas besoin d'en savoir trop ni de trop transmettre dans le cadre d'une activité salariée que personne ne considère comme un travail sérieux...
Cette lucidité courageuse m'émeut.
Je te souhaite aussi de la rage. Nous en aurons tous besoin.
Merci pour cette description.
Ce que tu décris était ďéjà en place il y a 20 ans et s'est donc bien bien aggravé depuis...
Je suis admirative de ta persévérance et de la force qui t'habite et qui te permet de passer le concours et de subir le stage en sachant exactement ce qui nous attend tous.En gros, one step ahead of the kids, comme on disait déjà jadis outre-Manche. Bref, selon l'idéologie ambiante, pas besoin d'en savoir trop ni de trop transmettre dans le cadre d'une activité salariée que personne ne considère comme un travail sérieux...
Cette lucidité courageuse m'émeut.
Je te souhaite aussi de la rage. Nous en aurons tous besoin.
- User26836Niveau 9
@CarmenLR: merci. Je ne sais pas si je suis plus persévérante ou plus forte que n'importe quel autre stagiaire, je sais juste qu'après une vie professionnelle bien compliquée, j'en suis arrivée à la conclusion qu'enseigner était la chose que je savais faire le mieux et qui me plaisait le plus aussi, même si beaucoup d'autres métiers m'ont toujours tentée également. Je suis consciente de la nature même du métier et j'ai quelques idées concernant son évolution, mais je continue à me dire que je m'épanouis dans ce boulot, malgré toutes les désillusions et les difficultés rencontrées au quotidien. Je ne suis pas cynique: être consciente des réalités du métier m'aide à ne pas tomber de haut tous les jours.
- CathEnchanteur
Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
- JaneBNeoprof expérimenté
J'ai eu un temps plein jusqu'à maintenant mais je me suis enfin décidée à passer à temps partiel l'an prochain. Plus les années passent et moins j'ai " la force" ...donc même si ce sera difficile financièrement, j'espère que j'y gagnerais en "qualité de vie" sans me sentir autant épuisée!Marie-Henriette a écrit:Je fais partie des «gentils névrosés»: j'exerce à mi-temps, et entre les dispos, les congés parentaux (partiel ou total) et mon mi-temps depuis 4 ans, j'ai assez rarement exercé à temps plein. J'admire les collègues qui le font et qui arrivent à avoir une vie à côté.Rikki a écrit:Je pense que les "gentils névrosés" ne sont pas la majorité dans les démissionnaires. On les retrouvera plutôt dans ceux qui ont pris des dispos, sont en congé longue maladie, en temps partiel, en détachement...
Pour l'avoir fait, je peux te promettre que démissionner de l'EN, ça n'est pas du tout cuit, on doit surmonter de très nombreux obstacles, tout est fait pour te décourager et tu as intérêt à avoir une sacré confiance en toi et un projet en béton pour aller jusqu'au bout.
Par ailleurs, tu peux avoir une personnalité forte et assez "dominante" et te retrouver en "gentil névrosé" après quelques années de novlang et de délire pédago...
J'espère passer bientôt du côté obscur de la force et démissionner. Ce n'est pas facile en effet, mais je fais le pari qu'il y a une vie après et en dehors de l'EN.
Je pense que des carrières entières comme enseignant, y en aura de moins en moins. J'ai plusieurs exemples dans ma famille: en retraite à 60 ans, encore verts et en forme. Une autre époque.
Quand je vois l'état de mes collègues actuels qui ont passé les 60 et qui attendent la quille, ça fait peur.
- DanskaProphète
Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
- LeclochardEmpereur
Danska a écrit:Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
Une de mes collègues d'anglais le fait. Sur le thème des pirates, elle montre d'abord un fond bleu, puis une île, un perroquet et enfin un bateau... Ils doivent deviner quel sera le sujet de la séquence.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- VinZTDoyen
Leclochard a écrit:Danska a écrit:Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
Une de mes collègues d'anglais le fait. Sur le thème des pirates, elle montre d'abord un fond bleu, puis une île, un perroquet et enfin un bateau... Ils doivent deviner quel sera le sujet de la séquence.
Mmmh … un paradis fiscal ? une leçon sur la défiscalisation ?
Qu'est-ce que je détestais être pris pour un con quand j'étais élève …
Enfin, si tu sais un truc que je ne sais pas, apprends-le moi au lieu de tourner autour du pot.
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« Il ne faut pas croire tout ce qu'on voit sur Internet » Victor Hugo.
« Le con ne perd jamais son temps. Il perd celui des autres. » Frédéric Dard
« Ne jamais faire le jour même ce que tu peux faire faire le lendemain par quelqu'un d'autre » Pierre Dac
« Je n'ai jamais lâché prise !» Claude François
« Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu'il avait prédit hier ne s'est pas produit aujourd'hui. » Laurence J. Peter
- LuzNiveau 6
Moui rien de transcendant... Je demande en début de séquence selon le thème quel pourrait être notre projet de fin de séquence. Ça prend 30 secondes et ça amuse les 5èmes et les 4èmes.
Ça me donne aussi des idées. Évidemment j'ai déjà en tête ce que l'on fera.
En langue pour la trace écrite c'est assez court au collège, du coup depuis une semaine en effet les élèves viennent l'écrire et se corrigent entre eux. Je leur ai demandé s'ils comprenaient mieux comme ça, ils m'ont dit oui. On verra si ça se vérifie.
Ça me donne aussi des idées. Évidemment j'ai déjà en tête ce que l'on fera.
En langue pour la trace écrite c'est assez court au collège, du coup depuis une semaine en effet les élèves viennent l'écrire et se corrigent entre eux. Je leur ai demandé s'ils comprenaient mieux comme ça, ils m'ont dit oui. On verra si ça se vérifie.
- LeclochardEmpereur
N'étant pas professeur de langue vivante, je ne sais pas si c'est une bonne ou une mauvaise idée: peut-être que cela les incite à parler ?
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- RikkiMonarque
Un abandon de poste n'est pas une démission. Il n'est d'ailleurs probablement pas comptabilisé dans les démissions. Il peut y avoir des conséquences au niveau des droits à la retraite.
Même sans demande d'indemnité de départ volontaire, il y a de nombreux témoignages de personnes qui souhaitent démissionner et que leur hiérarchie convainc de demander plutôt une disponibilité. Il y a des gens qui sont reçus en entretien et à qui on explique tous les dangers qu'ils courent en démissionnant.
Ajoutez à ça l'entourage - 90 % des gens, proches ou lointains, à qui j'ai dit "je vais démissionner de l'EN" m'ont répondu : "Ah bon ? Démissionner pour de vrai ? Tu ne ferais pas mieux de prendre une dispo ? - et je pense qu'on a un début d'explication de la faiblesse relative des chiffres.
Même sans demande d'indemnité de départ volontaire, il y a de nombreux témoignages de personnes qui souhaitent démissionner et que leur hiérarchie convainc de demander plutôt une disponibilité. Il y a des gens qui sont reçus en entretien et à qui on explique tous les dangers qu'ils courent en démissionnant.
Ajoutez à ça l'entourage - 90 % des gens, proches ou lointains, à qui j'ai dit "je vais démissionner de l'EN" m'ont répondu : "Ah bon ? Démissionner pour de vrai ? Tu ne ferais pas mieux de prendre une dispo ? - et je pense qu'on a un début d'explication de la faiblesse relative des chiffres.
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mon site sur l'écriture : www.ecritureparis.fr
- LeclochardEmpereur
Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
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- SchéhérazadeNiveau 10
Rikki a écrit:Je pense que les "gentils névrosés" ne sont pas la majorité dans les démissionnaires. On les retrouvera plutôt dans ceux qui ont pris des dispos, sont en congé longue maladie, en temps partiel, en détachement...
Pour l'avoir fait, je peux te promettre que démissionner de l'EN, ça n'est pas du tout cuit, on doit surmonter de très nombreux obstacles, tout est fait pour te décourager et tu as intérêt à avoir une sacré confiance en toi et un projet en béton pour aller jusqu'au bout.
Par ailleurs, tu peux avoir une personnalité forte et assez "dominante" et te retrouver en "gentil névrosé" après quelques années de novlang et de délire pédago...
Tu as entièrement raison. Je voulais simplement dire, mais je n'ai pas été claire, que les "gentils névrosés" souffrent et/ou craquent, et parfois partent. En effet, la démarche de démission/reconversion exige beaucoup de courage. Pour quelques uns qui ont la force de la réussir, combien de collègues en grande souffrance, combien de collègues psychiquement complètement détruits? Trop abîmés pour être "bankables" ailleurs? Combien de dépressions et de suicides?
Je te félicite en tout cas de ton parcours, tu sembles bien t'en trouver et je m'en réjouis pour toi.
- LefterisEsprit sacré
Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- OlympiasProphète
Leclochard a écrit:Danska a écrit:Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
Une de mes collègues d'anglais le fait. Sur le thème des pirates, elle montre d'abord un fond bleu, puis une île, un perroquet et enfin un bateau... Ils doivent deviner quel sera le sujet de la séquence.
- BelaLugosiNiveau 6
Leclochard a écrit:Danska a écrit:Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
Une de mes collègues d'anglais le fait. Sur le thème des pirates, elle montre d'abord un fond bleu, puis une île, un perroquet et enfin un bateau... Ils doivent deviner quel sera le sujet de la séquence.
On est vraiment devenu des guignols franchement. Cette pédagogie me donne envie de prendre mes jambes à mon cou
- Touche pas à ma SEGPANiveau 9
BelaLugosi a écrit:Leclochard a écrit:Danska a écrit:Cath a écrit:Discuté avec notre stagiaire, aujourd'hui.
Il est en pleine remise en question car il se rend compte qu'il ne fait pas du tout ce qu'on lui demande : il ne fait pas deviner à ses élèves le titre de la leçon, il ne les laisse pas écrire leur "trace écrite" tout seuls...
Je l'ai rassuré.
Mais, indépendamment de l'éventuel intérêt pédagogique que ça pourrait avoir (on peut toujours rêver !), qui a le temps de faire ce genre de truc ? Si les élèves passent, allez, soyons fous, trente petites minutes à deviner le titre de chaque chapitre, à raison d'une dizaine de chapitres par an, c'est l'équivalent de 5h de cours qui s'envolent. A quel moment on est censé rattraper tout ce temps perdu, dans la logique Espe ?!
Une de mes collègues d'anglais le fait. Sur le thème des pirates, elle montre d'abord un fond bleu, puis une île, un perroquet et enfin un bateau... Ils doivent deviner quel sera le sujet de la séquence.
On est vraiment devenu des guignols franchement. Cette pédagogie me donne envie de prendre mes jambes à mon cou
Tout dépend comment cela est fait et dans quel but. En cours de langue, au collège, cela ne me choque pas que quelqu'un puisse procéder de la sorte pour que les élèves rassemblent le vocabulaire nécessaire. Soyons clairs:
1) je parle d'y consacrer 5 ou 10 minutes pour brasser un champ lexical, éventuellement retravailler les structures qui servent à exprimer une hypothèse.
2) je ne parle pas d'un procédé systématique pour chaque chapitre / unité / séquence, et encore moins d'un procédé indispensable.
- jésusFidèle du forum
Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Alors même que j'étais étudiant, le discours, "être enseignant, c'est un travail comme un autre, un moyen de vivre et de tenter de développer des projets ou des idées personnelles" ne passaient pas auprès de tout le monde. Il était inconcevable de s'intéresser à autre chose, de se dire que l'enseignement n'était qu'un moment ou une étape. Et ce discours , forcément était plus audible quand on avançait dans les études , ( ceux qui n'étaient pas pro enseignement partaient) quand bien même , plus on avance dans les études, plus on se spécialise, on s'affirme, on prend parti. Avoir le concours était un but en soi " there is no alternative". Bref, c'était un paradoxe existentiel à vivre au quotidien, incarné par des gens " bouchés" ( ça relève de mon expérience perso, je l'accorde, mais ça reste significatif de l'ornière dans laquelle les gens se mettent tout seul) Et ces gens-là, on en général attendu 5 ou 6 ans après la fin des études, pour qu'à l'ancienneté, il se passe quelque chose dans leur vie pro. Il n'y a pas tant de personnes que ça qui se sont dits " Et si je changeais de job en faisant une formation?" En me formant tôt à autre chose, en faisant autre chose, je suis passé pour un "pessimiste" au sujet de la profession d'enseignant...mais la suite m'a donné raison...
Bref, un conseil n'écouter pas les conseils de salle de prof ou de couloirs qui vous enferment dans un " corner" une "ornière" dans laquelle personne ne vous a mis, sauf vous.
- LeclochardEmpereur
Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Le plus drôle, c'est que notre ministère porte fort mal son nom puisqu'il est incapable de proposer une reconversion -sauf promotion interne (chef d'établissement ou inspecteur). C'est comme s'il n'existait rien en dehors de son univers.
Cette année, ma femme change de voie professionnelle: grâce au fongecif, elle suit une formation complète (huit heures de cours sur cinq jours pendant cinq mois) afin d'apprendre un autre métier, puis un stage pratique tout en étant payée sur la base de son salaire. Oui, je sais c'est :shock:
Si un enseignant avait l'envie de faire la même chose, il devrait renoncer à son traitement pendant 10 mois et donner 6000 euros. Autrement dit, il ne faudrait pas seulement être motivé, mais aussi très à l'aise financièrement.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LefterisEsprit sacré
Je suis assez d'accord, j'ai déjà connu l'IUFM à un moment où tout était fait pour accabler les stagiaires, ne pas les laisser souffler, malgré un service à 6 ou 8 heures, et surtout ne pas les laisser faire autre chose, préparer l'agreg, poursuivre des études. Il était très mal vu de ne pas enfiler la robe de bure, de ne pas parler que de séquences, cours, boulot élèves. Il y avait des formations, des conférences placées de manière à ce que toutes les journées soient occupées. Alors préparer simultanément une reconversion , même pas la peine d'y penser. J'ai vu une collègue supporter toutes les brimades de l'administration pour l'empêcher de continuer , un doctorat je crois. Pour ma part, j'étais détaché, et je gérais en même temps la double carrière, englué dans des recours administratifs pour être reclassé décemment dans l'EN tout en tentant de résoudre les problèmes qui me poussaient vers la sortie , et j'ai remarqué l'extrême indifférence, voire l'hostilité à ces problèmes, dans lesquels j'ai dû me débattre toute l'année seul.jésus a écrit:Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Alors même que j'étais étudiant, le discours, "être enseignant, c'est un travail comme un autre, un moyen de vivre et de tenter de développer des projets ou des idées personnelles" ne passaient pas auprès de tout le monde. Il était inconcevable de s'intéresser à autre chose, de se dire que l'enseignement n'était qu'un moment ou une étape. Et ce discours , forcément était plus audible quand on avançait dans les études , ( ceux qui n'étaient pas pro enseignement partaient) quand bien même , plus on avance dans les études, plus on se spécialise, on s'affirme, on prend parti. Avoir le concours était un but en soi " there is no alternative". Bref, c'était un paradoxe existentiel à vivre au quotidien, incarné par des gens " bouchés" ( ça relève de mon expérience perso, je l'accorde, mais ça reste significatif de l'ornière dans laquelle les gens se mettent tout seul) Et ces gens-là, on en général attendu 5 ou 6 ans après la fin des études, pour qu'à l'ancienneté, il se passe quelque chose dans leur vie pro. Il n'y a pas tant de personnes que ça qui se sont dits " Et si je changeais de job en faisant une formation?" En me formant tôt à autre chose, en faisant autre chose, je suis passé pour un "pessimiste" au sujet de la profession d'enseignant...mais la suite m'a donné raison...
Bref, un conseil n'écouter pas les conseils de salle de prof ou de couloirs qui vous enferment dans un " corner" une "ornière" dans laquelle personne ne vous a mis, sauf vous.
Il va bien falloir pourtant que l'EN s'habitue au fait que plus les statuts et conditions de travail se dégraderont, plus les matières qui constituent le coeur du métier et l'attrait des étudiants seront dévalorisées, plus ce métier sera un pis aller, soit pour gens en reconversion, soit pour étudiants en bout de parcours qui n'ont plus guère que ça vu leur cursus, et qu'une bonne partie aura autre chose en tête très rapidement.Un de mes très proches parents était en Australie, et là-bas, on ne fait prof que pour chercher autre chose, ce métier est méprisé par tout le monde, y compris par ceux qui y entrent qui ne font ça que dans l'attente de mieux. Un professeur qui a plus de sept ans d'ancienneté est paraît-il une rareté, et se trouve de faxcto promu dans une sorte de hiérarchie intermédiaire (désigner les collègues pur des remplacements au sein de l'établissement par exemple, car ils sont prisonniers sur place, à dispo). Sans être devin, je pense qu'on se dirige à grandes enjambées vers ce système.
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- YazilikayaNeoprof expérimenté
Leclochard a écrit:Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Le plus drôle, c'est que notre ministère porte fort mal son nom puisqu'il est incapable de proposer une reconversion -sauf promotion interne (chef d'établissement ou inspecteur). C'est comme s'il n'existait rien en dehors de son univers.
Cette année, ma femme change de voie professionnelle: grâce au fongecif, elle suit une formation complète (huit heures de cours sur cinq jours pendant cinq mois) afin d'apprendre un autre métier, puis un stage pratique tout en étant payée sur la base de son salaire. Oui, je sais c'est :shock:
Si un enseignant avait l'envie de faire la même chose, il devrait renoncer à son traitement pendant 10 mois et donner 6000 euros. Autrement dit, il ne faudrait pas seulement être motivé, mais aussi très à l'aise financièrement.
Ca fait rêver! Quand j'ai passé le concours, je n'envisageais pas de reconversion. Et maintenant, je rêve d'une formation pour changer de métier.
L'EN est une prison "dorée".
- jésusFidèle du forum
@Lefteris: Oui, Mon frère en IUFM n'a pas supporté l'ambiance , tirage dans les pattes entre premiers de la classe névrosés qui ne pensent qu'au boulot...Il s'est fait aucun ami...ça n'incite pas à rester , en l'occurrence à redoubler car il n'avait pas eu son CRPE, en grande partie car il n'était pas en phase avec l'ambiance...du tout. Plutôt étrange quand on est censé transmettre " quelque chose" , un savoir-être, des valeurs et j'en passe...là, c'était transmettre la pression, la peur des remarques des "chefs".
Après, il faut "mitiger" la vision d'une profession qui est soit une sorte de sacerdoce ou un pis-aller pour étudiants. Il y a peut être un juste milieu. On peut faire correctement prof comme un job alimentaire en attendant d'avoir le concours, ou un autre concours, d'avoir une bourse de thèse en étant contractuel. Perso, c'est ce que j'ai fait tant que c'était facile pour les contractuels de trouver un poste. Et que le marché du travail n'est facile pour tout le monde. Et pour ma part, le problème dans tout ça , est qu'il n'y a jamais eu pléthore de postes de philosophie quand j'étais en position de l'avoir et qu'il faut bien manger. Et on ne peut pas être étudiant à l'infini. ( Note pour ceux qui développe un discours anti-contractuel ici) Et que la vie est un peu plus compliquée que l'agrégation ou la mort ( en gros) et qu'il y une infinité de façon de faire des choses qui vous corresponde sans être dans le "démérite". Assez cuisant de constater que des gens censés enseigner et comprendre les finesses de raisonnements passent à côté de cela.
Après, il faut "mitiger" la vision d'une profession qui est soit une sorte de sacerdoce ou un pis-aller pour étudiants. Il y a peut être un juste milieu. On peut faire correctement prof comme un job alimentaire en attendant d'avoir le concours, ou un autre concours, d'avoir une bourse de thèse en étant contractuel. Perso, c'est ce que j'ai fait tant que c'était facile pour les contractuels de trouver un poste. Et que le marché du travail n'est facile pour tout le monde. Et pour ma part, le problème dans tout ça , est qu'il n'y a jamais eu pléthore de postes de philosophie quand j'étais en position de l'avoir et qu'il faut bien manger. Et on ne peut pas être étudiant à l'infini. ( Note pour ceux qui développe un discours anti-contractuel ici) Et que la vie est un peu plus compliquée que l'agrégation ou la mort ( en gros) et qu'il y une infinité de façon de faire des choses qui vous corresponde sans être dans le "démérite". Assez cuisant de constater que des gens censés enseigner et comprendre les finesses de raisonnements passent à côté de cela.
- SchéhérazadeNiveau 10
Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord, j'ai déjà connu l'IUFM à un moment où tout était fait pour accabler les stagiaires, ne pas les laisser souffler, malgré un service à 6 ou 8 heures, et surtout ne pas les laisser faire autre chose, préparer l'agreg, poursuivre des études. Il était très mal vu de ne pas enfiler la robe de bure, de ne pas parler que de séquences, cours, boulot élèves. Il y avait des formations, des conférences placées de manière à ce que toutes les journées soient occupées. Alors préparer simultanément une reconversion , même pas la peine d'y penser. J'ai vu une collègue supporter toutes les brimades de l'administration pour l'empêcher de continuer , un doctorat je crois. Pour ma part, j'étais détaché, et je gérais en même temps la double carrière, englué dans des recours administratifs pour être reclassé décemment dans l'EN tout en tentant de résoudre les problèmes qui me poussaient vers la sortie , et j'ai remarqué l'extrême indifférence, voire l'hostilité à ces problèmes, dans lesquels j'ai dû me débattre toute l'année seul.jésus a écrit:Lefteris a écrit:Je suis assez d'accord avec toi. J'ai démissionné une fois après mon premier capes, passé un peu comme ça par hasard, parce que ça correspondait à mon violon d'Ingres, mais j'étais fonctionnaire titulaire de catégorie A et je ne voulais pas vraiment devenir enseignant, vu la dégringolade statutaire quand j'ai vu le reclassement.Mais jamais je ne serais devenu chômeur si je n'avais eu que ça, situation atroce que j'ai connue très jeune. Il vaut mieux prendre un maximum de recul avec son métier, qui finalement n'est pas tout dans la vie, loin de là. Et si l'on est jeune préparer sa sortie, sur plusieurs années s'il le faut, ça finit par marcher, si l'on est plus vieux tenir le coup, se rapprocher de soi, et être tourné vers d'autres centres d'intérêt, d'autant qu'on est plus rôdé dans le boulot. Une autre question se pose aussi : que faire ?Leclochard a écrit:Je ne savais pas qu'il y avait des entretiens de ce genre. :shock:
Je pense que banalement, démissionner revient à sauter dans le vide et que dans une période de chômage élevé, cela ne pousse pas à prendre des risques (d'où le fait que beaucoup de reconversions se font en passant un concours): on est tellement écrasé par des obligations qu'on s'est imposées (loyer, enfants, lieu de travail...).
Alors même que j'étais étudiant, le discours, "être enseignant, c'est un travail comme un autre, un moyen de vivre et de tenter de développer des projets ou des idées personnelles" ne passaient pas auprès de tout le monde. Il était inconcevable de s'intéresser à autre chose, de se dire que l'enseignement n'était qu'un moment ou une étape. Et ce discours , forcément était plus audible quand on avançait dans les études , ( ceux qui n'étaient pas pro enseignement partaient) quand bien même , plus on avance dans les études, plus on se spécialise, on s'affirme, on prend parti. Avoir le concours était un but en soi " there is no alternative". Bref, c'était un paradoxe existentiel à vivre au quotidien, incarné par des gens " bouchés" ( ça relève de mon expérience perso, je l'accorde, mais ça reste significatif de l'ornière dans laquelle les gens se mettent tout seul) Et ces gens-là, on en général attendu 5 ou 6 ans après la fin des études, pour qu'à l'ancienneté, il se passe quelque chose dans leur vie pro. Il n'y a pas tant de personnes que ça qui se sont dits " Et si je changeais de job en faisant une formation?" En me formant tôt à autre chose, en faisant autre chose, je suis passé pour un "pessimiste" au sujet de la profession d'enseignant...mais la suite m'a donné raison...
Bref, un conseil n'écouter pas les conseils de salle de prof ou de couloirs qui vous enferment dans un " corner" une "ornière" dans laquelle personne ne vous a mis, sauf vous.
Il va bien falloir pourtant que l'EN s'habitue au fait que plus les statuts et conditions de travail se dégraderont, plus les matières qui constituent le coeur du métier et l'attrait des étudiants seront dévalorisées, plus ce métier sera un pis aller, soit pour gens en reconversion, soit pour étudiants en bout de parcours qui n'ont plus guère que ça vu leur cursus, et qu'une bonne partie aura autre chose en tête très rapidement.Un de mes très proches parents était en Australie, et là-bas, on ne fait prof que pour chercher autre chose, ce métier est méprisé par tout le monde, y compris par ceux qui y entrent qui ne font ça que dans l'attente de mieux. Un professeur qui a plus de sept ans d'ancienneté est paraît-il une rareté, et se trouve de faxcto promu dans une sorte de hiérarchie intermédiaire (désigner les collègues pur des remplacements au sein de l'établissement par exemple, car ils sont prisonniers sur place, à dispo). Sans être devin, je pense qu'on se dirige à grandes enjambées vers ce système.
Question annexe: les élèves australiens ont-ils un bon niveau? Parce qu'avec le système que tu décris, ça risque de ne pas être brillant...Si nous allons vers ce système, le niveau des élèves s'en ressentira. Mais qui s'en soucie?
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