- LefterisEsprit sacré
Il faut compter en nombre de jours ouvrables , pas en semaines. Ca change tout.
Comparons entre fonctionnaires , sans aller jusqu'au privé.
Dans mon ancienne administration, j'avais 5 semaines soit 25 jours ouvrables, 24 jours de RTT (dont quatre payables, au choix), car il était impossible d'organiser les services en amputant une demi-journée, donc les horaires théoriques restaient à 39 ou 40 heures. Ce qui montait à 45 - 49 jours. Plus les jours fériés, variables selon les années, mais qui tombent pendant les vacances scolaires et évitent de poser une journée. En comptant un minimum de 5 à 6 jours parce que certains tombent le dimanche, on est déjà à minimum 50-55 jours, soit 10 à 11 semaines. 3 jours de fractionnement si plus de 8 jours ouvrables non pris avant le 31/10. on est déjà proche des 60 jours.
Pour peu que l'on aie des récupérations pour des dépassements, des services de WE,(même sous évalués, personne ne fait de cadeaux) on dépasse souvent 70 jours , soit une douzaine de semaines, bien tassée. Actuellement, même les "sédentaires" peuvent avoir un CET et augmenter leur capital congé en raccourcissant leur pause de midi, en allongeant une ou deux soirées par-ci par -là pour finir un boulot.
Dans l'EN , on a quinze à seize semaines selon que l'on est correcteur ou non, soit 75 à 80 jours , mais il faut enlever les jours fériés, ce qui ramène à 70 jours et réduit déjà nettement le différentiel . Et on bosse en vacances.
J'ai connu les deux systèmes, avec certaines années à 12-13 semaines de congés (en cumulant récupérations RTT et CA) donc je peux objectivement dresser un tableau pur et contre.
Avantages dans le système FP non EN : de vraies vacances, la possibilité de partir hors-saison moitié voire deux- tiers moins cher (et tranquille) d'être disponible pour sa famille éloignée en prenant des jours.
Inconvénients : maximum 31 jours consécutifs l'été, et souvent obligation de fractionner dans l'intérêt du service. Négociation avec ses collègues pour chaque départ, surtout sur les vacances scolaires, pour ne pas dégarnir les services. Impossibilité de tout prendre certaines années.
Avantages dans le système EN : prévisibilité des congés, pas besoin de négocier, possibilité de s'organiser.
Inconvénients : dates fixes, difficultés familiales selon zonage (pour ceux qui sont éloignés) , travail personnel qui réduit de fait les vraies "vacances".
En tout cas, sous l'angle de la quantité de jours , ça se rapproche de plus en plus.
Mais attention ! Si la RTT est abrogée, les fonctionnaires passeront à 39 heures sans compensation, ça va leur faire mal aussi. De même, d'après les infos que j'ai, ça pinaille pour la moindre récupération, on sous-compte les services supplémentaires, la tendance est à compter une heure pour une heure, sans bonifier les WE,la nuit...
Comparons entre fonctionnaires , sans aller jusqu'au privé.
Dans mon ancienne administration, j'avais 5 semaines soit 25 jours ouvrables, 24 jours de RTT (dont quatre payables, au choix), car il était impossible d'organiser les services en amputant une demi-journée, donc les horaires théoriques restaient à 39 ou 40 heures. Ce qui montait à 45 - 49 jours. Plus les jours fériés, variables selon les années, mais qui tombent pendant les vacances scolaires et évitent de poser une journée. En comptant un minimum de 5 à 6 jours parce que certains tombent le dimanche, on est déjà à minimum 50-55 jours, soit 10 à 11 semaines. 3 jours de fractionnement si plus de 8 jours ouvrables non pris avant le 31/10. on est déjà proche des 60 jours.
Pour peu que l'on aie des récupérations pour des dépassements, des services de WE,(même sous évalués, personne ne fait de cadeaux) on dépasse souvent 70 jours , soit une douzaine de semaines, bien tassée. Actuellement, même les "sédentaires" peuvent avoir un CET et augmenter leur capital congé en raccourcissant leur pause de midi, en allongeant une ou deux soirées par-ci par -là pour finir un boulot.
Dans l'EN , on a quinze à seize semaines selon que l'on est correcteur ou non, soit 75 à 80 jours , mais il faut enlever les jours fériés, ce qui ramène à 70 jours et réduit déjà nettement le différentiel . Et on bosse en vacances.
J'ai connu les deux systèmes, avec certaines années à 12-13 semaines de congés (en cumulant récupérations RTT et CA) donc je peux objectivement dresser un tableau pur et contre.
Avantages dans le système FP non EN : de vraies vacances, la possibilité de partir hors-saison moitié voire deux- tiers moins cher (et tranquille) d'être disponible pour sa famille éloignée en prenant des jours.
Inconvénients : maximum 31 jours consécutifs l'été, et souvent obligation de fractionner dans l'intérêt du service. Négociation avec ses collègues pour chaque départ, surtout sur les vacances scolaires, pour ne pas dégarnir les services. Impossibilité de tout prendre certaines années.
Avantages dans le système EN : prévisibilité des congés, pas besoin de négocier, possibilité de s'organiser.
Inconvénients : dates fixes, difficultés familiales selon zonage (pour ceux qui sont éloignés) , travail personnel qui réduit de fait les vraies "vacances".
En tout cas, sous l'angle de la quantité de jours , ça se rapproche de plus en plus.
Mais attention ! Si la RTT est abrogée, les fonctionnaires passeront à 39 heures sans compensation, ça va leur faire mal aussi. De même, d'après les infos que j'ai, ça pinaille pour la moindre récupération, on sous-compte les services supplémentaires, la tendance est à compter une heure pour une heure, sans bonifier les WE,la nuit...
- LuzNiveau 6
Lefteris a écrit:On ne peut pas faire grand chose dans les trous, on est accaparé par les cours précédent, par le cours suivant, on gère l'immédiat, on fait des photocopies, on remplit le cahier de textes. Au fil de la journée, on est de plus en plus fatigué. Tout au plus peut-on rassembler son énergie pour corriger des choses simples et gagner du temps. Préparer vraiment, concevoir, réfléchir, lire de manière attentive et suivie, impossible, et cela même bouclé à double tour dans sa salle de classe. En salle des professeurs, même pas la peine d'y penser. Bloquer les enseignants est le type même de la brimade contre-productive, qui fera faire le minimum pour "survivre" (corriger vite et moins , raccourcir les préparations, laisser de côté toute lecture et tout travail sérieux et sur le long terme... ). Ce qu'on fait déjà dans les périodes particulièrement intenses où presque toutes les soirées sont prises par des réunions, où l'on sort avec un étau qui enserre les tempes, il faudrait donc que ça devienne la norme absolue, tout le temps et pour tous.Jenny a écrit:Lefteris a écrit:Parfaitement irréaliste.Maintenir les enseignants prisonniers de leur établissement ne serait qu'une brimade, une manière de les humilier et de leur montrer qu'ils ne sont plus des fonctionnaires de conception mais d'exécution. Comment travailler sereinement, réfléchir, lire, sur commande, dans des trous entre deux cours, à saute-moutons sans rien faire de suivi, épuisé, avec parfois mal à la tête tant la présence en classe demande de tension ? Et tout ça dans un lieu bruyant, en étant dérangé en permanence, sans sa bibliothèque, ses outils de travail.
+1
L'un des avantages du métier, pour moi, est de pouvoir travailler quand je veux. Je n'arrive pas à préparer mes cours sur place, alors que j'ai beaucoup d'heures de trou.
J'estime que les demi-journées libres, les vacances sont justement le moment idéal pour faire le travail de fond, qui demande du temps et de la concentration. Je bosse mes séquences le mercredi, pendant mon après-midi de libre et pendant les vacances. Après, ce sont des ajustements. En effet ce n'est pas au collège, mais on peut le faire entre 8h et 17h, sans empiéter sur la vie privée.
Mais j'estime que le mercredi étant un jour de travail, je confie mon fils à la nounou pour pouvoir bosser, pareil tant que je n'ai pas fini mon boulot pendant les vacances.
Pour notre santé c'est vraiment capital de bosser à des horaires de bureau. Pour le bien de nos familles, pour nous-même ! Et oui, ce qui ne rentre pas dans l'emploi du temps, tant pis.
Après j'ai des collègues à 80% qui se permettent de me prendre de haut quand je dis ça et qui par ailleurs remplissent leurs bulletins le dimanche après-midi au lieu d'anticiper correctement. Ou qui passent beaucoup de temps en pause et qui sont à la bourre pour ces mêmes bulletins.
J'en ai passé des week-ends à préparer des cours et corriger des copies, j'arrivais le lundi plus fatiguée et énervée que le vendredi... On a besoin d'une vraie pause le week-end ! Je me suis rendue compte que tout se passait mieux quand j'étais en forme :
- plus apte à gérer un groupe ;
- en forme pour avoir la patience d'aider plus d'élèves ;
- suffisamment reposée pour avoir assez de recul et mettre en place les adaptations nécessaires entre mes préparations et le public en face.
Et bien ça change tout. Et je ne suis pas une animatrice... Je dirais même que quand je compare avec des collègues, j'ai pas mal d'ambition pour mes élèves. Pas de garderie chez moi, on bosse ! Et je le répète aux élèves : On n'a pas de temps à perdre pour se mettre au travail. D'ailleurs, on est souvent les premiers en classe et prêts à bosser.
Alors oui, c'est possible de bosser uniquement en semaine.
- DanskaProphète
Et n'oublions pas la partie logistique : personnellement, je veux bien travailler au lycée, mais alors je veux des ordinateurs assez récents qui tournent correctement, une connexion Internet fiable, et rapide tant qu'à faire, les logiciels dont j'ai besoin (le passage d'un traitement de texte à l'autre est toujours un cauchemar), des imprimantes dignes de ce nom, et également un vrai service de maintenance informatique, et pas juste deux collègues qui bénéficient d'une heure de décharge par semaine pour s'occuper des quelque 500 postes de l'établissement (et y consacrent infiniment trop de temps par rapport au salaire qu'ils en retirent, mais heureusement qu'ils sont là !).
Tant que je mettrai une demi-heure à faire au lycée ce que je peux faire en cinq minutes chez moi, il ne sera pas question que je travaille sur place, voilà tout.
Tant que je mettrai une demi-heure à faire au lycée ce que je peux faire en cinq minutes chez moi, il ne sera pas question que je travaille sur place, voilà tout.
- dami1kdHabitué du forum
Danska a écrit:Et n'oublions pas la partie logistique : personnellement, je veux bien travailler au lycée, mais alors je veux des ordinateurs assez récents qui tournent correctement, une connexion Internet fiable, et rapide tant qu'à faire, les logiciels dont j'ai besoin (le passage d'un traitement de texte à l'autre est toujours un cauchemar), des imprimantes dignes de ce nom, et également un vrai service de maintenance informatique, et pas juste deux collègues qui bénéficient d'une heure de décharge par semaine pour s'occuper des quelque 500 postes de l'établissement (et y consacrent infiniment trop de temps par rapport au salaire qu'ils en retirent, mais heureusement qu'ils sont là !).
Tant que je mettrai une demi-heure à faire au lycée ce que je peux faire en cinq minutes chez moi, il ne sera pas question que je travaille sur place, voilà tout.
Une heure de décharge ou une IMP ?
- DanskaProphète
Si je ne me trompe pas, il s'agit d'une heure de décharge - mais j'ai un doute, du coup. Les heures de décharge sont-elles payées, n'est-ce pas ?
(sinon, il s'agit forcément d'une IMP, puisque je parlais justement rémunération avec l'un d'eux il n'y a pas longtemps)
(sinon, il s'agit forcément d'une IMP, puisque je parlais justement rémunération avec l'un d'eux il n'y a pas longtemps)
- CathEnchanteur
Danska a écrit:Et n'oublions pas la partie logistique : personnellement, je veux bien travailler au lycée, mais alors je veux des ordinateurs assez récents qui tournent correctement, une connexion Internet fiable, et rapide tant qu'à faire, les logiciels dont j'ai besoin (le passage d'un traitement de texte à l'autre est toujours un cauchemar), des imprimantes dignes de ce nom, et également un vrai service de maintenance informatique, et pas juste deux collègues qui bénéficient d'une heure de décharge par semaine pour s'occuper des quelque 500 postes de l'établissement (et y consacrent infiniment trop de temps par rapport au salaire qu'ils en retirent, mais heureusement qu'ils sont là !).
Tant que je mettrai une demi-heure à faire au lycée ce que je peux faire en cinq minutes chez moi, il ne sera pas question que je travaille sur place, voilà tout.
J'ai tout ça au boulot, et pour autant je ne veux pas...
- LefterisEsprit sacré
Je vois les choses un peu différemment. Travailler ou pas le WE, ce n'est pas le problème, l'essentiel est de ne pas avoir l'impression de passer sa vie au boulot, les nez dans le guidon, toujours à flux tendu pour surnager, comme je l'ai connu après ma reconversion, débutant avec 4 niveaux dont trois de français, avec des trous partout dans la journée, et au maximum une demi journée libre, parfois même pas (on bossait le mercredi après-midi). Ca ne me gêne nullement de travailler le soir, d'autant que je ne regarde pas la télé, si en contrepartie je peux faire ce que j'ai à faire dans les moments libres. Le mercredi, je suis absolument saturé, il est précédé par deux journées infernales, surtout une semaine sur deux,impossible de travailler sur commande.Je préfère aller rouler s'il fait beau , et bosser après, ou reporter sur un dimanche pluvieux. Et une grosse part du boulot en lettres vient de la réflexion , comme ça, ça mûrit après avoir lu ou réfléchi, et parfois même des idées comme ça, en faisant du sport. Ou encore comme j'ai eu à le faire l'an dernier aller à des soins , assez loi, sur la journée libre.Luz a écrit:
J'estime que les demi-journées libres, les vacances sont justement le moment idéal pour faire le travail de fond, qui demande du temps et de la concentration. Je bosse mes séquences le mercredi, pendant mon après-midi de libre et pendant les vacances. Après, ce sont des ajustements. En effet ce n'est pas au collège, mais on peut le faire entre 8h et 17h, sans empiéter sur la vie privée.
Mais j'estime que le mercredi étant un jour de travail, je confie mon fils à la nounou pour pouvoir bosser, pareil tant que je n'ai pas fini mon boulot pendant les vacances.
Pour notre santé c'est vraiment capital de bosser à des horaires de bureau. Pour le bien de nos familles, pour nous-même ! Et oui, ce qui ne rentre pas dans l'emploi du temps, tant pis.
Après j'ai des collègues à 80% qui se permettent de me prendre de haut quand je dis ça et qui par ailleurs remplissent leurs bulletins le dimanche après-midi au lieu d'anticiper correctement. Ou qui passent beaucoup de temps en pause et qui sont à la bourre pour ces mêmes bulletins.
J'en ai passé des week-ends à préparer des cours et corriger des copies, j'arrivais le lundi plus fatiguée et énervée que le vendredi... On a besoin d'une vraie pause le week-end ! Je me suis rendue compte que tout se passait mieux quand j'étais en forme :
- plus apte à gérer un groupe ;
- en forme pour avoir la patience d'aider plus d'élèves ;
- suffisamment reposée pour avoir assez de recul et mettre en place les adaptations nécessaires entre mes préparations et le public en face.
Et bien ça change tout. Et je ne suis pas une animatrice... Je dirais même que quand je compare avec des collègues, j'ai pas mal d'ambition pour mes élèves. Pas de garderie chez moi, on bosse ! Et je le répète aux élèves : On n'a pas de temps à perdre pour se mettre au travail. D'ailleurs, on est souvent les premiers en classe et prêts à bosser.
Alors oui, c'est possible de bosser uniquement en semaine.
Pour le reste, je suis d'accord, il faut faire passer par dessus-bord plein de choses qu'on croit indispensables parce qu'on a entendu rabâcher ça en IUFM. Taper une infinité de documents qui ne servent à rien, utiliser plus le manuel , espacer les devoirs quand on n'en peut plus. C'est une des choses qui m'a été le plus utile en préparant l'agreg, tout rationaliser. On s'aperçoit que ça n'affecte ni le contenu des cours, ni le niveau des élèves. La meilleure préparation, c'est d'être au meilleur niveau disciplinaire possible, de pouvoir réagir rapidement que ce soit en préparation de cours ou face à une classe. Et là encore, il y a un travail peu quantifiable mais indispensable : piocher un livre dans sa bibliothèque quand une idée vient à propos d'une autre oeuvre, revoir un point de langue ou de grammaire , approfondir une notion. Tout ça ne peut être fait qu'au moment où ça vient, dans le calme, et loin d'un établissement scolaire.
_________________
"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- DanskaProphète
Cath a écrit:Danska a écrit:Et n'oublions pas la partie logistique : personnellement, je veux bien travailler au lycée, mais alors je veux des ordinateurs assez récents qui tournent correctement, une connexion Internet fiable, et rapide tant qu'à faire, les logiciels dont j'ai besoin (le passage d'un traitement de texte à l'autre est toujours un cauchemar), des imprimantes dignes de ce nom, et également un vrai service de maintenance informatique, et pas juste deux collègues qui bénéficient d'une heure de décharge par semaine pour s'occuper des quelque 500 postes de l'établissement (et y consacrent infiniment trop de temps par rapport au salaire qu'ils en retirent, mais heureusement qu'ils sont là !).
Tant que je mettrai une demi-heure à faire au lycée ce que je peux faire en cinq minutes chez moi, il ne sera pas question que je travaille sur place, voilà tout.
J'ai tout ça au boulot, et pour autant je ne veux pas...
Ah, mais je ne dis pas que je veux travailler sur place !
Je dis simplement que, dans le cas très hypothétique où j'aurais tout ceci sur place, alors seulement je pourrais envisager de travailler au lycée.
En pratique, je préfère travailler tard le soir ou la nuit de toute façon, et bavarder ou bouquiner entre les cours pour me changer un peu les idées, le format "travail sur place" ne me conviendrait pas du tout
- Thierry75Niveau 10
On est très loin du sujet initial : la démission des stagiaires. Pour en avoir parlé récemment avec un stagiaire, c'est impressionnant, et d'après lui (sous réserve donc), ce sont les meilleurs (les mieux classés) qui partent. Selon son tuteur, on leur (aux tuteurs) a conseillé une grande bienveillance (pour freiner cette hémorragie). Académie : Créteil.
_________________
Le moi est haïssable.
- BalthazaardVénérable
Lefteris a écrit:Je vois les choses un peu différemment. Travailler ou pas le WE, ce n'est pas le problème, l'essentiel est de ne pas avoir l'impression de passer sa vie au boulot, les nez dans le guidon, toujours à flux tendu pour surnager, comme je l'ai connu après ma reconversion, débutant avec 4 niveaux dont trois de français, avec des trous partout dans la journée, et au maximum une demi journée libre, parfois même pas (on bossait le mercredi après-midi). Ca ne me gêne nullement de travailler le soir, d'autant que je ne regarde pas la télé, si en contrepartie je peux faire ce que j'ai à faire dans les moments libres. Le mercredi, je suis absolument saturé, il est précédé par deux journées infernales, surtout une semaine sur deux,impossible de travailler sur commande.Je préfère aller rouler s'il fait beau , et bosser après, ou reporter sur un dimanche pluvieux. Et une grosse part du boulot en lettres vient de la réflexion , comme ça, ça mûrit après avoir lu ou réfléchi, et parfois même des idées comme ça, en faisant du sport. Ou encore comme j'ai eu à le faire l'an dernier aller à des soins , assez loi, sur la journée libre.Luz a écrit:
J'estime que les demi-journées libres, les vacances sont justement le moment idéal pour faire le travail de fond, qui demande du temps et de la concentration. Je bosse mes séquences le mercredi, pendant mon après-midi de libre et pendant les vacances. Après, ce sont des ajustements. En effet ce n'est pas au collège, mais on peut le faire entre 8h et 17h, sans empiéter sur la vie privée.
Mais j'estime que le mercredi étant un jour de travail, je confie mon fils à la nounou pour pouvoir bosser, pareil tant que je n'ai pas fini mon boulot pendant les vacances.
Pour notre santé c'est vraiment capital de bosser à des horaires de bureau. Pour le bien de nos familles, pour nous-même ! Et oui, ce qui ne rentre pas dans l'emploi du temps, tant pis.
Après j'ai des collègues à 80% qui se permettent de me prendre de haut quand je dis ça et qui par ailleurs remplissent leurs bulletins le dimanche après-midi au lieu d'anticiper correctement. Ou qui passent beaucoup de temps en pause et qui sont à la bourre pour ces mêmes bulletins.
J'en ai passé des week-ends à préparer des cours et corriger des copies, j'arrivais le lundi plus fatiguée et énervée que le vendredi... On a besoin d'une vraie pause le week-end ! Je me suis rendue compte que tout se passait mieux quand j'étais en forme :
- plus apte à gérer un groupe ;
- en forme pour avoir la patience d'aider plus d'élèves ;
- suffisamment reposée pour avoir assez de recul et mettre en place les adaptations nécessaires entre mes préparations et le public en face.
Et bien ça change tout. Et je ne suis pas une animatrice... Je dirais même que quand je compare avec des collègues, j'ai pas mal d'ambition pour mes élèves. Pas de garderie chez moi, on bosse ! Et je le répète aux élèves : On n'a pas de temps à perdre pour se mettre au travail. D'ailleurs, on est souvent les premiers en classe et prêts à bosser.
Alors oui, c'est possible de bosser uniquement en semaine.
Pour le reste, je suis d'accord, il faut faire passer par dessus-bord plein de choses qu'on croit indispensables parce qu'on a entendu rabâcher ça en IUFM. Taper une infinité de documents qui ne servent à rien, utiliser plus le manuel , espacer les devoirs quand on n'en peut plus. C'est une des choses qui m'a été le plus utile en préparant l'agreg, tout rationaliser. On s'aperçoit que ça n'affecte ni le contenu des cours, ni le niveau des élèves. La meilleure préparation, c'est d'être au meilleur niveau disciplinaire possible, de pouvoir réagir rapidement que ce soit en préparation de cours ou face à une classe. Et là encore, il y a un travail peu quantifiable mais indispensable : piocher un livre dans sa bibliothèque quand une idée vient à propos d'une autre oeuvre, revoir un point de langue ou de grammaire , approfondir une notion. Tout ça ne peut être fait qu'au moment où ça vient, dans le calme, et loin d'un établissement scolaire.
Une évidence de plus et j'accuse nombre de ceux qui disent "chiche" aux 35 heures de ne pas faire ce travail (car s'en est un) indispensable.
- ZagaraGuide spirituel
T'as pas besoin de posséder une bibliothèque ou de regarder des points de grammaire quand ton cœur de métier est l'animation.
*attend l'option "enseignement" au BAFA*
*attend l'option "enseignement" au BAFA*
- BoubouleDoyen
Zagara a écrit:T'as pas besoin de posséder une bibliothèque ou de regarder des points de grammaire quand ton cœur de métier est l'animation.
*attend l'option "enseignement" au BAFA*
Ou simplement quand ce qui est demandé et d'un niveau tellement faible que ton niveau de base est suffisant.
(Je dépasse largement les 45h mais je fais des HSA.)
- LefterisEsprit sacré
On s'éloigne apparemment du sujet, mais si l'on y regarde bien, les dégradations permanentes des conditions de travail présentes et à venir créent aussi un climat anxiogène chez les stagiaires, qui se demandent s'ils vont rester ou non dans l'enseignement. J'en discutais il y a deux ans avec des jeunes qui passaient le concours, et ils (elles surtout) me disaient que c'était un sujet qui revenait entre eux : perte possible des vacances, assignation 35 heures dans l'établissement. Et après les stages, voyant le comportement des élèves et la manière dont sont traitées leur matières, les questionnements se font plus pressants. Du reste, je connais une jeune par relation , fille d'amis, qui se dirigeait vers l'enseignement des LC, et qui a bifurqué brusquement en master, précisément à cause des conditions de travail. Bien inspirée, c'était peu avant la mise à mort définitive des LC. Elle a réussi un concours de la FP...thierry75 a écrit:On est très loin du sujet initial : la démission des stagiaires. Pour en avoir parlé récemment avec un stagiaire, c'est impressionnant, et d'après lui (sous réserve donc), ce sont les meilleurs (les mieux classés) qui partent. Selon son tuteur, on leur (aux tuteurs) a conseillé une grande bienveillance (pour freiner cette hémorragie). Académie : Créteil.
Ah ! mais moi, je me barrerai certes de ce bourbier dès que possible, mais en attendant, je fais de la résistance. Je fais cours pour de vrai dans l'espace de temps qui m'est laissé. D'ailleurs, 80% de ce que j'ai dans ma bibliothèque, je l'avais avant d'être enseignant.Zagara a écrit:T'as pas besoin de posséder une bibliothèque ou de regarder des points de grammaire quand ton cœur de métier est l'animation.
*attend l'option "enseignement" au BAFA*
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"La réforme [...] c'est un ensemble de décrets qui s'emboîtent les uns dans les autres, qui ne prennent leur sens que quand on les voit tous ensemble"(F. Robine , expliquant sans fard la stratégie du puzzle)
Gallica Musa mihi est, fateor, quod nupta marito. Pro domina colitur Musa latina mihi.
Δεν ελπίζω τίποτα, δεν φοβούμαι τίποτα, είμαι λεύτερος (Kazantzakis).
- LenagcnNiveau 10
Ingénieur des TP (FP d'état), poste pour lequel j'ai postulé et été reçue en entretien:
39 ou 40h/ semaine, pointeuse, fermeture des locaux à 19h (départs plutôt vers 18h en pratique), 9 semaines de congé, 30% de primes mini mini minimum.
Cette année-là, j'arrivais à 8h30, partais difficilement avant 19h en mangeant avec un lance-pierre, et arrivais à prendre en "vraies vacances" (3 l'été, 1 à chaque petits congés) 7 semaines. Je tenais parce que à 50% (soit 30h hebdo).
Toucher quasi 3 fois plus pour 10h de plus par semaine, et des journées de hyper grand maxi 10h, ça m'allait bien (outre l'intérêt du poste!) .
Too bad: un poste, je suis arrivée n°2.
Que des stagiaires qui "peuvent faire autre chose" (ou pas!) se sauvent en courant me parait tout à fait normal voire sain.
Hors enseignement, les seules personnes qui ont ce type de vie (énorme volume horaire, sans limite quotidienne ni hebdomadaire) que je connaisse sont des restaurateurs, des commerçants et des professions libérales; des personnes qui sont leurs propres patron(ne)s, avec une grosse pression financière mais aussi l'espoir que "ça paie" de ne pas avoir de vie privée.
Nous n'avons pas de pression financière. Et jamais cela ne paiera.
39 ou 40h/ semaine, pointeuse, fermeture des locaux à 19h (départs plutôt vers 18h en pratique), 9 semaines de congé, 30% de primes mini mini minimum.
Cette année-là, j'arrivais à 8h30, partais difficilement avant 19h en mangeant avec un lance-pierre, et arrivais à prendre en "vraies vacances" (3 l'été, 1 à chaque petits congés) 7 semaines. Je tenais parce que à 50% (soit 30h hebdo).
Toucher quasi 3 fois plus pour 10h de plus par semaine, et des journées de hyper grand maxi 10h, ça m'allait bien (outre l'intérêt du poste!) .
Too bad: un poste, je suis arrivée n°2.
Que des stagiaires qui "peuvent faire autre chose" (ou pas!) se sauvent en courant me parait tout à fait normal voire sain.
Hors enseignement, les seules personnes qui ont ce type de vie (énorme volume horaire, sans limite quotidienne ni hebdomadaire) que je connaisse sont des restaurateurs, des commerçants et des professions libérales; des personnes qui sont leurs propres patron(ne)s, avec une grosse pression financière mais aussi l'espoir que "ça paie" de ne pas avoir de vie privée.
Nous n'avons pas de pression financière. Et jamais cela ne paiera.
- LeclochardEmpereur
Lenagcn a écrit:Ingénieur des TP (FP d'état), poste pour lequel j'ai postulé et été reçue en entretien:
39 ou 40h/ semaine, pointeuse, fermeture des locaux à 19h (départs plutôt vers 18h en pratique), 9 semaines de congé, 30% de primes mini mini minimum.
Cette année-là, j'arrivais à 8h30, partais difficilement avant 19h en mangeant avec un lance-pierre, et arrivais à prendre en "vraies vacances" (3 l'été, 1 à chaque petits congés) 7 semaines. Je tenais parce que à 50% (soit 30h hebdo).
Toucher quasi 3 fois plus pour 10h de plus par semaine, et des journées de hyper grand maxi 10h, ça m'allait bien (outre l'intérêt du poste!) .
Too bad: un poste, je suis arrivée n°2.
Que des stagiaires qui "peuvent faire autre chose" (ou pas!) se sauvent en courant me parait tout à fait normal voire sain.
Hors enseignement, les seules personnes qui ont ce type de vie (énorme volume horaire, sans limite quotidienne ni hebdomadaire) que je connaisse sont des restaurateurs, des commerçants et des professions libérales; des personnes qui sont leurs propres patron(ne)s, avec une grosse pression financière mais aussi l'espoir que "ça paie" de ne pas avoir de vie privée.
Nous n'avons pas de pression financière. Et jamais cela ne paiera.
Il y a un petit inconvénient dont vous n'avez pas parler (toi et Lefteris) : les changements de poste causés par les organisations. J'ai deux amis qui bossent au ministère des Finances. Pour simplifier, tous les trois, quatre ans, ils changent le service et ils doivent "bouger", changer de villes, parfois aller assez loin. Pas évident dans ces conditions de se projeter. La plupart des enseignants peut espérer à un moment donné finir sa carrière dans le bahut de son choix (on en connaît, d'ailleurs, qui ont fait toute leur carrière dans le même établissement).
_________________
Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LenagcnNiveau 10
Ce que tu écris est vrai dans la plupart des cas.
Mais c'est vrai aussi dans pas mal de grosses sociétés, à plusieurs sites, pour les postes de cadres.
Les carrières sont sans doute encore trop souvent pensées pour des cadres mâles avec Bobonne au foyer, dans le public comme dans le privé.
Mais c'est vrai aussi dans pas mal de grosses sociétés, à plusieurs sites, pour les postes de cadres.
Les carrières sont sans doute encore trop souvent pensées pour des cadres mâles avec Bobonne au foyer, dans le public comme dans le privé.
- LeclochardEmpereur
Lenagcn a écrit:Ce que tu écris est vrai dans la plupart des cas.
Mais c'est vrai aussi dans pas mal de grosses sociétés, à plusieurs sites, pour les postes de cadres.
Les carrières sont sans doute encore trop souvent pensées pour des cadres mâles avec Bobonne au foyer, dans le public comme dans le privé.
Oui. Je voulais simplement rappeler cette différence entre fonctionnaires. Savoir qu'on restera travailler au même endroit pendant des dizaines d'années, si ça nous chante, c'est un avantage qu'on néglige jusqu'au jour où on perd son poste. J'ai vécu cette situation désagréable.
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- 40 démissions de professeurs stagiaires ?
- Hausse inquiétante de la proportion des élèves en difficulté en histoire-géographie-EC en fin de collège
- Un rapport du Sénat, à l'initiative de l'UMP, daté de juin 2011, annonce très clairement certaines couleurs : "De la pyramide aux réseaux : une nouvelle architecture pour l'école (rapport)"
- 24% de démissions supplémentaires parmi les stagiaires : ce chiffre est-il vrai?
- Rapport du Sénat sur le métier d'enseignant.
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