- RoninMonarque
Mais euh, ça voudrait dire que les brèles qui sont planqués a l'Espe sauront former les stagiaires? Et pourquoi Sarkozy aimable et Hollande courageux !
- ElyasEsprit sacré
Ronin a écrit:Mais euh, ça voudrait dire que les brèles qui sont planqués a l'Espe saurait former les stagiaires? Et pourquoi Sarkozy aimable et Hollande courageux !
Cela commence à changer (Ronin, la colère te fait perdre tes règles d'accord ).
- User5899Demi-dieu
Rendash a écrit:Elyas a écrit:
L'AP est disciplinaire et n'est pas de la remédiation. Donc, dire que ça retire des heures disciplinaires est faux.
[...]Mais l'AP, c'est juste la volonté de varier les approches pédagogiques en continuant le programme.
Sauf dans les (nombreux) établissements où les collègues se sont faits bananer, et se voient imposer une AP non disciplinaire, avec la bénédiction de l'inspection. Quatorze exemples précis dans mon académie, tu les veux? Vive l'autonomie.
Donc, il faudrait nuancer : l'AP est censée être disciplinaire, etc., auquel cas on ne peut affirmer qu'elle retire des heures disciplinaires.
C'est en effet l'un des nombreux problèmes de cette usine à gaz.
Honnêtement, il n'y avait pas moyen de se passer d'une pareille ambigüité ?
Bravo aux prétendus syndicats réformistes qui sont à la base du merdier à venir, pour certains élèves et certains collègues, dont j'espère seulement, sans grand risque, hélas, d'être entendu, qu'ils ne seront pas majoritaires.
- RoninMonarque
Oui. Et je suis sur ce *&%# de téléphone. Mais oui je suis en colère. J'ai appris des tas de choses en formation capa-sh que tous les PE devraient savoir avant de commencer. Mais nos "formateurs" étaient tellement mauvais...et ce sont les élèves qui en payent le prix.
_________________
- InvitéTNWNiveau 5
laMiss a écrit:thenastywizard, tu vois que tu n'as aucune raison de laisser entendre qu'on malmène les pro-réformes. Au contraire, on te donne les indications pour que tu puisses bénéficier de toutes les fonctionnalités du forum...
???????!!!!
:heu:
non, plutôt "pfffffff"
- ElyasEsprit sacré
Ronin a écrit:Oui. Et je suis sur ce *&%# de téléphone. Mais oui je suis en colère. J'ai appris des tas de choses en formation capa-sh que tous les PE devraient savoir avant de commencer. Mais nos "formateurs" étaient tellement mauvais...et ce sont les élèves qui en payent le prix.
Là, en ce moment, suite à diverses conversations avec des stagiaires et des IA-IPR, je m'interroge sur l'oral en classe. J'ai un peu fouiné, discuté et lu (entre autre Bernard Lahire, Stéphane Bonnéry, Dominique Bucheton) et je me suis rendu compte que la question de la démocratisation avait été ratée par tout le monde. Je me demande, sincèrement, si la "délégitimation" du parler quotidien et des pratiques sociales d'un certain nombre d'élèves des classes populaires, des enfants d'artisans et de petits patrons et d'employés ne joue pas un rôle important dans la transmission des savoirs et des codes en classe. Bernard Lahire écrit plusieurs trucs sur ce point qui, quand on lit Bonnéry, Cariou, Bucheton, Chapelle, Bourgeois ou Hattie et Willigham, entrent dans une conflagration générale qui te démoralise bien (je suis sorti anéanti du livre de Bonnéry, lu juste après Lahire). Le but n'est pas que le français académique ne soit plus enseigné mais qu'il y ait une sorte d'accroche où le français des élèves qui est leur pratique quotidienne soit respectée et qu'on leur transmette dès lors une autre façon de parler qui est la convention. Cette démocratisation irait dans les deux sens.
Tout ça pour dire que former ne suffira pas, il faut aussi que les mentalités changent. Et ça, ce n'est pas gagné (et je me mets dedans).
- RoninMonarque
Tu sais toutes les références de bouquins que j'ai donné? Pas une ne venait de formation mais tout de mes recherches. Ça montre qu'il y a quelque chose de grave en formation initiale.
_________________
- ElyasEsprit sacré
Ronin a écrit:Tu sais toutes les références de bouquins que j'ai donné? Pas une ne venait de formation mais tout de mes recherches. Ça montre qu'il y a quelque chose de grave en formation initiale.
Je sais. Idem. Je passe pour un extra-terrestre à lire en anglais chez les formateurs (et je n'ose pas provoquer d'esclandre quand j'entends parler de Gardner... je suis trop poli )
- RoninMonarque
Pour rappel en deux années à l'Iufm, UN cours de trois heures sur l'apprentissage de la lecture. Par une prof de lettres modernes. Pour une promo de PE dont 40 % ont eu un CP ou un CP-CE1 comme premier poste. Ai-je besoin d'en dire plus?
_________________
- gp20Niveau 9
On a le même genre de formations ici en SVT sur la réforme du collège... 1 seule journée de formation véritable, tout le reste sur ce truc, elle est pas belle la vie ?Docteur OX a écrit:Ronin a écrit:Dans le primaire il n'y a plus de formation continue. Vu la qualité ça ne me manque pas.
Ma femme (PE à Paris) est contrainte de se taper "Magister", une formation obligatoire via l'internet chez soi ! Divisée en thèmes, vidéos, lectures et...questionnaire à remplir pour prouver que vous l'avez faite et qui sert de validation. Ma femme passe les vidéos en coupant le son tout en remplissant ses livrets. Car la vidéo doit être visionnée ! Bon, rien de nouveau, mon épouse a répondu "très intéressant" à toutes les questions tellement ce flicage-formatage par des gens qui sont dans les hautes sphères des sciences de l'éduc. l'exaspère.
- OlympiasProphète
Elyas a écrit:Ronin a écrit:Oui. Et je suis sur ce *&%# de téléphone. Mais oui je suis en colère. J'ai appris des tas de choses en formation capa-sh que tous les PE devraient savoir avant de commencer. Mais nos "formateurs" étaient tellement mauvais...et ce sont les élèves qui en payent le prix.
Là, en ce moment, suite à diverses conversations avec des stagiaires et des IA-IPR, je m'interroge sur l'oral en classe. J'ai un peu fouiné, discuté et lu (entre autre Bernard Lahire, Stéphane Bonnéry, Dominique Bucheton) et je me suis rendu compte que la question de la démocratisation avait été ratée par tout le monde. Je me demande, sincèrement, si la "délégitimation" du parler quotidien et des pratiques sociales d'un certain nombre d'élèves des classes populaires, des enfants d'artisans et de petits patrons et d'employés ne joue pas un rôle important dans la transmission des savoirs et des codes en classe. Bernard Lahire écrit plusieurs trucs sur ce point qui, quand on lit Bonnéry, Cariou, Bucheton, Chapelle, Bourgeois ou Hattie et Willigham, entrent dans une conflagration générale qui te démoralise bien (je suis sorti anéanti du livre de Bonnéry, lu juste après Lahire). Le but n'est pas que le français académique ne soit plus enseigné mais qu'il y ait une sorte d'accroche où le français des élèves qui est leur pratique quotidienne soit respectée et qu'on leur transmette dès lors une autre façon de parler qui est la convention. Cette démocratisation irait dans les deux sens.
Tout ça pour dire que former ne suffira pas, il faut aussi que les mentalités changent. Et ça, ce n'est pas gagné (et je me mets dedans).
Oui, sauf que le marché du travail n'est pas du tout intéressé par le parler quotidien des élèves.
- ElyasEsprit sacré
Olympias a écrit:Elyas a écrit:Ronin a écrit:Oui. Et je suis sur ce *&%# de téléphone. Mais oui je suis en colère. J'ai appris des tas de choses en formation capa-sh que tous les PE devraient savoir avant de commencer. Mais nos "formateurs" étaient tellement mauvais...et ce sont les élèves qui en payent le prix.
Là, en ce moment, suite à diverses conversations avec des stagiaires et des IA-IPR, je m'interroge sur l'oral en classe. J'ai un peu fouiné, discuté et lu (entre autre Bernard Lahire, Stéphane Bonnéry, Dominique Bucheton) et je me suis rendu compte que la question de la démocratisation avait été ratée par tout le monde. Je me demande, sincèrement, si la "délégitimation" du parler quotidien et des pratiques sociales d'un certain nombre d'élèves des classes populaires, des enfants d'artisans et de petits patrons et d'employés ne joue pas un rôle important dans la transmission des savoirs et des codes en classe. Bernard Lahire écrit plusieurs trucs sur ce point qui, quand on lit Bonnéry, Cariou, Bucheton, Chapelle, Bourgeois ou Hattie et Willigham, entrent dans une conflagration générale qui te démoralise bien (je suis sorti anéanti du livre de Bonnéry, lu juste après Lahire). Le but n'est pas que le français académique ne soit plus enseigné mais qu'il y ait une sorte d'accroche où le français des élèves qui est leur pratique quotidienne soit respectée et qu'on leur transmette dès lors une autre façon de parler qui est la convention. Cette démocratisation irait dans les deux sens.
Tout ça pour dire que former ne suffira pas, il faut aussi que les mentalités changent. Et ça, ce n'est pas gagné (et je me mets dedans).
Oui, sauf que le marché du travail n'est pas du tout intéressé par le parler quotidien des élèves.
Ce n'était pas ce que je disais, Olympias. Loin de là.
- User5899Demi-dieu
S'il fallait attendre un français académique à l'oral, personne ne parlerait.
Et si un collègue obtient en classe ce français académique à l'oral ailleurs qu'à Louis-le-grand ou H IV, qu'il se fasse connaître
Et si un collègue obtient en classe ce français académique à l'oral ailleurs qu'à Louis-le-grand ou H IV, qu'il se fasse connaître
- ElyasEsprit sacré
Cripure a écrit:S'il fallait attendre un français académique à l'oral, personne ne parlerait.
Et si un collègue obtient en classe ce français académique à l'oral ailleurs qu'à Louis-le-grand ou H IV, qu'il se fasse connaître
J'ai dû mal exprimer ce que je voulais dire. On va dire que je n'ai rien écrit. Cela ne sert à rien de disserter sur une chose qui a été mal exprimée (et que j'ai des difficultés à formuler correctement en ce moment car je suis encore en train de la penser et comme dit Boileau, avant d'écrire, il faut apprendre à penser ).
- RendashBon génie
Elyas a écrit:Cripure a écrit:S'il fallait attendre un français académique à l'oral, personne ne parlerait.
Et si un collègue obtient en classe ce français académique à l'oral ailleurs qu'à Louis-le-grand ou H IV, qu'il se fasse connaître
J'ai dû mal exprimer ce que je voulais dire. On va dire que je n'ai rien écrit. Cela ne sert à rien de disserter sur une chose qui a été mal exprimée (et que j'ai des difficultés à formuler correctement en ce moment car je suis encore en train de la penser et comme dit Boileau, avant d'écrire, il faut apprendre à penser ).
Ha, non, c'est trop facile.
Le vin est tiré, il faut le boire!
- Spoiler:
- ...mais, si tu préfères, Boileau d'abord.
- Spoiler:
- OlympiasProphète
Apprendre à penser, c'est bien difficile pour eux, étant donné la faiblesse de leur champ lexical et la diminution continue des heures de français.Elyas a écrit:Cripure a écrit:S'il fallait attendre un français académique à l'oral, personne ne parlerait.
Et si un collègue obtient en classe ce français académique à l'oral ailleurs qu'à Louis-le-grand ou H IV, qu'il se fasse connaître
J'ai dû mal exprimer ce que je voulais dire. On va dire que je n'ai rien écrit. Cela ne sert à rien de disserter sur une chose qui a été mal exprimée (et que j'ai des difficultés à formuler correctement en ce moment car je suis encore en train de la penser et comme dit Boileau, avant d'écrire, il faut apprendre à penser ).
Moi, je ne leur demande pas d'écrire comme Saint-Simon, juste d'écrire correctement, de savoir accorder et conjuguer. Même ça, c'est trop
- KrilinXV3Neoprof expérimenté
thenastywizard a écrit:
certains collègues n'ont pas compris le sens de l'AP, c'est tout.
Je suis d'accord avec vous, et il faut y inclure certains collègues PERDIR et certains collègues formateurs.
Vous décrivez une chose intéressante: votre CDE a voulu mettre en place un AP compliqué et vous l'en avez empêché. Très bien. Dans mon établissement, nous étions 2 ou 3 parmi les membres du CP à avoir lu les textes et j'étais le seul à les maîtriser. Il a fallu qu'une collègue et moi haussions (légèrement) le ton pour que le CDE abandonne son projet d'AP pluridisciplinaire en barrette. En sortant, plusieurs collègues nous ont dit qu'ils auraient bien aimé que s'applique le projet du CDE, "peu importent les textes".
Une IPR d'une autre matière avait organisé une formation sur l'AP, qui confirmait ce que j'ai entendu dans ma formation disciplinaire, et qui était conforme aux textes. Mais venue dans mon établissement pour une inspection, après avoir parlé à la CDE, face aux questions de la collègue sur l'AP qu'on a tenté de nous imposer (pour l'instant ça ne se fera pas, mais tout peut se retourner très vite alors nous restons vigilants), le discours de l'IPR avait légèrement changé: "Ah mais vous savez, quand il s'agit de sauver des postes, il faut savoir être souple".
Je connais un formateur "réforme". Il va expliquer la réforme dans les établissements qui le demandent. Ben, en discutant AP avec cette personne, ça n'était pas si clair dans sa tête. Et on s'est un peu engueulé (sur la question des groupes, surtout, mais un tout petit peu aussi sur le caractère disciplinaire du dispositif). Et il a fini par me demander que je lui envoie le texte de mai 2015.
Trouvez-vous normal que les enseignants doivent faire respecter le droit, en conseil pédagogique, CONTRE leur CDE ? Jouer le rôle du mauvais coucheur, de l'emmerdeur (qui me sied à ravir à moi, mais c'est une autre question) ? Prendre des risques professionnels pour imposer la bonne application d'un texte officiel ? Je ne crains pas les inspections "sanction", je suis intouchable sur le plan pro (je fais un minimum d'erreur, mais c'est usant et ça ne durera pas), et je me fous complètement de mon emploi du temps (et heureusement, parce que mon "petit numéro"-fait à contre-coeur et dans l'intérêt de tous- en CP est assez mal passé). Mais heureusement que je n'ai pas de gosses, ni d'attaches familiales contraignantes dans la région, ni d'aspiration à quoique ce soit d'autre dans le cadre professionnel que faire mon métier. Mais franchement, je comprends certains collègues: ils ont peur. Peur d'être emmerdés, blacklistés, mal vus et d'en supporter les conséquences (ce dont je me fous complètement, en ce qui me concerne). C'est une terreur sourde qu'on impose dans certains établissements de l'EN. C'était vrai avant la réforme, ce sera vrai après. Mais ce serait mieux avec des textes clairs.
Pour finir, j'ai vraiment l'impression qu'avant mai 2015, "on" a vendu la réforme aux CDE en leur promettant une liberté de manoeuvre qu'ils n'ont finalement pas (à cause de ces fameux textes de mai), que certains sont déçus et que quelques uns parmi ces derniers sont tentés de faire passer leurs organisations des enseignements complémentaires en force, profitant du flou juridique, de la lassitude et de l'ignorance de certains collègues. Mais il n'est pas impossible que je sois simplement paranoïaque.
Epargnez-nous tout de même les discours du type "tout va bien, vous n'avez pas compris", parce que la question n'est pas là: elle est dans l'aléatoire de la profession, comme d'habitude.
Je précise (ou rappelle, pour ceux qui m'ont lu sur d'autres fils), pour finir, que l'AP, en soi, est un dispositif que je trouve convaincant en théorie (pour la pratique, rendez-vous dans quelques mois). Les EPI, par contre, me font horreur.
_________________
Asinus asinum fricat
- ycombeMonarque
Qu'est-ce qui légitime l'enseignement d'un parler académique à l'école sinon la promesse d'une possibilité d'ascension sociale? À partir du moment où la société a cassé cette ascension par les résultats scolaires, au début des années 1980, au moyen du collège unique et de la désindustrialisation, l'exigence scolaire d'un parlé académique perd son sens. Il le perd deux fois. La première, parce que l'acquisition de ce parlé n'est plus une garantie de réussite sociale et la seconde, parce que ceux qui ne l'acquièrent pas vont quand même de plus en plus rester dans le système éducatif jusqu'en troisième voire plus loin. C'est une destruction de l'école par la destruction de la possibilité d'enseigner le savoir académique (qui est par définition, le savoir que doit enseigner l'école). On en vient alors à enseigner "en partant du vécu des élèves", "en mettant l'élève au centre" et autres fariboles bien connues. L'école est toujours là mais n'enseigne plus.Elyas a écrit:Je me demande, sincèrement, si la "délégitimation" du parler quotidien et des pratiques sociales d'un certain nombre d'élèves des classes populaires, des enfants d'artisans et de petits patrons et d'employés ne joue pas un rôle important dans la transmission des savoirs et des codes en classe.
_________________
Assurbanipal: "Passant, mange, bois, divertis-toi ; tout le reste n’est rien".
Franck Ramus : "Les sciences de l'éducation à la française se font fort de produire un discours savant sur l'éducation, mais ce serait visiblement trop leur demander que de mettre leur discours à l'épreuve des faits".
- ElyasEsprit sacré
ycombe a écrit:Qu'est-ce qui légitime l'enseignement d'un parler académique à l'école sinon la promesse d'une possibilité d'ascension sociale? À partir du moment où la société a cassé cette ascension par les résultats scolaires, au début des années 1980, au moyen du collège unique et de la désindustrialisation, l'exigence scolaire d'un parlé académique perd son sens. Il le perd deux fois. La première, parce que l'acquisition de ce parlé n'est plus une garantie de réussite sociale et la seconde, parce que ceux qui ne l'acquièrent pas vont quand même de plus en plus rester dans le système éducatif jusqu'en troisième voire plus loin. C'est une destruction de l'école par la destruction de la possibilité d'enseigner le savoir académique (qui est par définition, le savoir que doit enseigner l'école). On en vient alors à enseigner "en partant du vécu des élèves", "en mettant l'élève au centre" et autres fariboles bien connues. L'école est toujours là mais n'enseigne plus.Elyas a écrit:Je me demande, sincèrement, si la "délégitimation" du parler quotidien et des pratiques sociales d'un certain nombre d'élèves des classes populaires, des enfants d'artisans et de petits patrons et d'employés ne joue pas un rôle important dans la transmission des savoirs et des codes en classe.
Je répète ce que je disais à Olympias et Cripure. Je ne parlais absolument pas de ça. Ce dont je parlais m'est pour le moment difficile à conceptualiser proprement mais il y a là une des clefs de l'échec de pas mal de nos élèves, dans le sens où ils se sentent rejetés du système scolaire dès qu'ils entrent à l'école. Je ne m'engagerai pas plus loin sur cette question car, à la lecture des gens qui me répondent, on part dans une direction totalement différente de ce que je voulais exprimer. Or, je suis incapable pour le moment de développer ce que je disais (et je n'en ai pas trop envie car le travail sur l'oral est mon grand chantier personnel pour l'an prochain).
- Presse-puréeGrand sage
Elyas a écrit:Ronin a écrit:Tu sais toutes les références de bouquins que j'ai donné? Pas une ne venait de formation mais tout de mes recherches. Ça montre qu'il y a quelque chose de grave en formation initiale.
Je sais. Idem. Je passe pour un extra-terrestre à lire en anglais chez les formateurs (et je n'ose pas provoquer d'esclandre quand j'entends parler de Gardner... je suis trop poli )
Les Anglois?!? Ceux qui ont bruslé Saincte Jehanne?
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- Presse-puréeGrand sage
Ronin a écrit:Pour rappel en deux années à l'Iufm, UN cours de trois heures sur l'apprentissage de la lecture. Par une prof de lettres modernes. Pour une promo de PE dont 40 % ont eu un CP ou un CP-CE1 comme premier poste. Ai-je besoin d'en dire plus?
Zaviez qu'à aller sur le site de Charmeux pour vous renseigner. Et pis lire un bouquin de Foucambert.
_________________
Homines, dum docent, discunt.Sénèque, Epistulae Morales ad Lucilium VII, 8
"La culture est aussi une question de fierté, de rapport de soi à soi, d’esthétique, si l’on veut, en un mot de constitution du sujet humain." (Paul Veyne, La société romaine)
"Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres". La Boétie
"Confondre la culture et son appropriation inégalitaire du fait des conditions sociales : quelle erreur !" H. Pena-Ruiz
"Il vaut mieux qu'un élève sache tenir un balai plutôt qu'il ait été initié à la philosophie: c'est ça le socle commun" un IPR
- HonchampDoyen
Elyas a écrit:
Je serai curieux de connaître ces pratiques insuffisamment validées scientifiquement car, à l'inverse, moi, j'en connais une pelletée qui sont validées scientifiquement et qui ne sont pas très diffusées (voire même sont combattues par pas mal de gens qui participent au projet de site que tu as lancé). Au hasard : le travail de feedback, l'entraînement, les pédagogies coopératives mais aussi explicites (qui parfois s'associent)... etc. Il n'y en a qu'une pratique (l'alternance travail à effet vicariant/travail personnel) dont je ne connais pas d'étude scientifique (et je serais curieux d'en voir le résultat).
Elyas, qu'est-ce que c'est, l'effet vicariant ?
_________________
"Tu verras bien qu'il n'y aura pas que moi, assise par terre comme ça.."
- RendashBon génie
Honchamp a écrit:Elyas a écrit:
Je serai curieux de connaître ces pratiques insuffisamment validées scientifiquement car, à l'inverse, moi, j'en connais une pelletée qui sont validées scientifiquement et qui ne sont pas très diffusées (voire même sont combattues par pas mal de gens qui participent au projet de site que tu as lancé). Au hasard : le travail de feedback, l'entraînement, les pédagogies coopératives mais aussi explicites (qui parfois s'associent)... etc. Il n'y en a qu'une pratique (l'alternance travail à effet vicariant/travail personnel) dont je ne connais pas d'étude scientifique (et je serais curieux d'en voir le résultat).
Elyas, qu'est-ce que c'est, l'effet vicariant ?
Grosso merdo, c'est l'idée d'apprendre en observant les autres. L'élève qui galère à faire un truc regarde comment son voisin s'y prend, et ça permet de débloquer quelque chose, il progresse, peut-être plus efficacement sur la durée que si le prof lui avait expliqué directement.
(Je me demande comment s'appelle ce que je suis en train de faire, tiens : je me suis posé la même question que Honchamp, j'ai cherché, et je réexplique avec mes propres termes pour voir si j'ai bien compris de quoi il s'agissait :lol: )
- prof2mathsNiveau 5
Elyas a écrit:pailleauquebec a écrit:Que les enseignants ne comprennent pas me semble logique.
Ils font déjà de leur mieux au quotidien dans leur cours (c'est notre métier de trouver les meilleures approches, et ce à chaque cours) et voient difficilement ce que l'étiquette AP peut apporter aux élèves.
D'ailleurs ce qu'on entend par faire "autrement" relève souvent de pratiques insuffisamment validées scientifiquement. Ces pratiques sont connues de l'immense majorité des enseignants (différencier, travail en groupe, projets, méthodologie,...). Elles sont modérément mises en œuvre au quotidien, ce qui me semble relever d'une saine prudence pédagogique.
Par contre si on entend par AP, aide aux élèves en grandes difficultés, là c'est carrément de l'escroquerie.
Pour vraiment aider sérieusement les élèves en grandes difficultés il faut des groupes très réduits (autour de 5). Ce qui est impossible avec la "marge à tout faire" de 2h45.
Je serai curieux de connaître ces pratiques insuffisamment validées scientifiquement car, à l'inverse, moi, j'en connais une pelletée qui sont validées scientifiquement et qui ne sont pas très diffusées (voire même sont combattues par pas mal de gens qui participent au projet de site que tu as lancé). Au hasard : le travail de feedback, l'entraînement, les pédagogies coopératives mais aussi explicites (qui parfois s'associent)... etc. Il n'y en a qu'une pratique (l'alternance travail à effet vicariant/travail personnel) dont je ne connais pas d'étude scientifique (et je serais curieux d'en voir le résultat).
Très franchement, il faut être sérieux 2 minutes. Parler de validation scientifique dans un domaine tel que l'enseignement, c'est de l'escroquerie intellectuelle. Je trouve ça très prétentieux. ça fait penser à ces pubs qui vous vendent un dentifrice présenté par un type en blouse blanche pour servir de caution scientifique.
Comment définissez vous "pratiques validées scientifiquement" ? Parce que c'est une jolie expression totalement creuse si on ne l'explicite pas. C'est du jargon techniciste pour faire sérieux, cette prétendue scientificité vise en réalité à garantir une neutralité idéologique à des pratiques que bien souvent elles n'ont pas.
- prof2mathsNiveau 5
thenastywizard a écrit:
Je ne me reconnais dans aucun des mouvements pédago actuels mais préfère piocher ici et là. Je me fais ainsi mes propres opinions.
Voilà ma conception du métier ... elle est peut-être différente de celles de certains collègues mais j'ai choisi ce métier pour cela : pouvoir constamment apprendre de nouvelles choses, être au contact d'élèves et réfléchir à comment transmettre au mieux des connaissances.
Entièrement de ton avis. Notre métier est fait de tâtonnements, d'essais, de réussites et d'échecs. Bref, il n'y a pas de recette miracle. Il y a sa propre recette qui évolue.
- pailleauquebecFidèle du forum
prof2maths a écrit:Très franchement, il faut être sérieux 2 minutes. Parler de validation scientifique dans un domaine tel que l'enseignement, c'est de l'escroquerie intellectuelle. Je trouve ça très prétentieux. ça fait penser à ces pubs qui vous vendent un dentifrice présenté par un type en blouse blanche pour servir de caution scientifique.
Comment définissez vous "pratiques validées scientifiquement" ? Parce que c'est une jolie expression totalement creuse si on ne l'explicite pas. C'est du jargon techniciste pour faire sérieux, cette prétendue scientificité vise en réalité à garantir une neutralité idéologique à des pratiques que bien souvent elles n'ont pas.
Voilà un point de clivage dans la profession.
Il y a d'un côté ceux, dont je fais partie qui pensent qu'en s'en donnant les moyens on peut valider scientifiquement des pratiques pédagogiques. Vérifier et apporter une preuve solide, c'est en effet coûteux, long et compliqué. Il faut que l'expérience soit reproductible, il faut travailler sur les biais. Ce doit être l'essentiel du travail de recherche en pédagogie, maintenant que toutes les idées sont sur la table.
Et de l'autre côté il y a ceux qui pensent que la pédagogie relevant essentiellement de la psychologie et des sciences sociales l'expérimentation est toujours délicate. Au fond, il suffit de démontrer par des observations et des raisonnements, d'expliquer des mécanismes pour apporter une preuve suffisante.
Je pense que l'exemple des méthodes de lecture doit toujours nous rester en tête : 30 ans d'errements. Des méthodes qui en théorie étaient meilleures appliquées sur des générations d'enfants. Puis on a fait des études scientifiques de grande envergure et on a vu que la syllabique, l'apprentissage du code, l'apprentissage combiné lecture-écriture donnaient les meilleurs résultats. Il y a eu une conférence de consensus. Et la science continue à avancer dans ce domaine, il y aura surement des ajustements, car c'est ainsi qu'on avance.
J'attends qu'on m'apporte le même genre de preuves robustes sur l'enseignement constructiviste, le travail de groupe, les EPI, l'AP pris sur les heures de cours, voire même les nouveaux programmes (soyons fous)...
- Réforme du collège - Mathématiques : retour des formations disciplinaires
- Rouen : le Snes-FSU dénonce "l'indigence" et le "vide intersidéral" des formations sur la réforme du collège
- Réforme du collège : êtes-vous satisfaits des formations que vous avez suivies ?
- [Réforme du collège] Boycotter Le Monde & Libération pour leur partialité au sujet de la réforme du collège.
- Réforme Lycée 2010 et Réforme collège 2016 : quelles ressemblances ?!
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum