- kamasolouHabitué du forum
Nannnie a écrit:J'ai eu ma réunion propagande hier ....
Notre IPR, nous demande de ne pas parler des causes de la Première Guerre mondiale, il faut commencer directement par les combats ...
Pas la peine non plus de parler des différents présidents de la 5e République, de toute façon les élèves ne connaissent que les deux derniers ...
L'Ipr se réjouit de la disparition de l'épreuve de repères historiques au DNB, car je cite "les dates ne servent à rien" .......!!!!!!!!!!!
C'est fou, à croire qu'ils ont cherché dans chaque discipline ce qui pouvait être le plus illogique et débile :
- en français, arrêter les séances de grammaire et conjugaison
- en maths, moins de calcul et d'algèbre
- en physique, pas de cours structurés, ne pas compartimenter
- en histoire, pas de dates
Mais où s'arrêteront-ils ?
- gauvain31Empereur
kamasolou a écrit:Nannnie a écrit:J'ai eu ma réunion propagande hier ....
Notre IPR, nous demande de ne pas parler des causes de la Première Guerre mondiale, il faut commencer directement par les combats ...
Pas la peine non plus de parler des différents présidents de la 5e République, de toute façon les élèves ne connaissent que les deux derniers ...
L'Ipr se réjouit de la disparition de l'épreuve de repères historiques au DNB, car je cite "les dates ne servent à rien" .......!!!!!!!!!!!
C'est fou, à croire qu'ils ont cherché dans chaque discipline ce qui pouvait être le plus illogique et débile :
- en français, arrêter les séances de grammaire et conjugaison
- en maths, moins de calcul et d'algèbre
- en physique, pas de cours structurés, ne pas compartimenter
- en histoire, pas de dates
Mais où s'arrêteront-ils ?
-en svt , plus de manipulation (car plus de demi-groupe dans certains collèges)
-en techno, plus de construction d'objet (ah.... c'est déjà fait)
-en anglais: mettre les consignes en français (ah ça commence déjà au bac...); idem en espagnol
-en musique, plus de solfège (trop de contraintes, trop de par cœur)
-en dessin: plus de thème imposé: on laisse libre cours à l'inspiration de l'élève
-en maths: plus de démonstration ... car trop subversif, ça fait travailler l'esprit critique
-en histoire , pas de causes à la guerre (ah ... déjà suggéré par un IPR)
Mais le pire je crois est à venir. On croit toujours qu'on ne peut aller plus bas , ben si . Le génie des commandeurs de l'EN est de nous prouver qu'on peut faire encore pire
- TrinityEsprit éclairé
kamasolou a écrit:Dr Raynal a écrit:kamasolou a écrit:
soit je continue à faire ce que je crois juste (et qui semble fonctionner avec mes élèves, du moins d'après les retours positifs qu'ils me donnent ainsi que les parents) tout en évoluant (car c'est le propre du métier) mais en renonçant définitivement à toute reconnaissance de l'institution (traduction : je me ferai démonter en inspection)
OUI, mille fois oui! Bienvenue au club !
« Deux routes s'offraient à moi, et là j'ai suivi celle où on n'allait pas, et j'ai compris toute la différence. » R. Frost.
Je te conseillerai même plus : lors des inspections, lors de la "confession" : démonte l'inspecteur ! Oui, tu stagnera à jamais avec la même note pédago, et administrative qui montera de 0,01 en 0,01 par an, tu connaitras les joies de l'avancement à l'ancienneté uniquement, tu n'auras jamais la hors classe ou autre sucette. Et alors ! La scientifique qui est en toi, mais aussi "l'honnête Homme", n'a pas le choix. Il (bon, elle...) doit dire "non". Que la peur change de camps !
Pour ma part, à chaque inspection (bizarrement, elles s'espacent de plus en plus) j'applique le proverbe chinois : "pour la souris, le chat est un tigre, mais pour le tigre, il n'est qu'un chat."
Et je continuerai de structurer, ce qui, comme tout physicien le sait, nécessite de l'énergie (l'entropie finira par gagner, à tous coups, c'est la loi, mais ne lui facilitons pas la tâche - luttons - pour ne pas, au soir de la vieillesse, découvrir que nous n'aurions pas vécu). ;-)
C'est déprimant mais oui, je crois que c'est le bon choix. La vraie résistance est là, dans nos classes. Ne laissons pas l'entropie gagner nos cours ni les cerveaux de nos élèves
Au moins, je pourrai continuer à me regarder en face dans un miroir. J'y verrai des cernes, certes, mais j'aurai ma conscience pour moi. Et je pourrai transmettre à mes enfants ce que je me répète depuis un an : on gagne toujours quand on lutte pour ce qu'on croit juste.
Il y a plus simple encore : biaiser. Faire ce que tu crois juste 99,9% du temps et mettre en place les clowneries une heure une fois tous les 5 ans pour l'IPR. S'ils prônent des clowneries, qu'ils en profitent. S'ils ont le nez un peu creux, en regardant ta progression et le cahier des élèves, ils voient bien que tu fais un show juste pour eux mais, pour certains, ils savent aussi qu'une inspection n'est qu'une représentation.
_________________
"Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue." Albert Einstein
- BrontosaureNiveau 5
kamasolou a écrit:Nannnie a écrit:J'ai eu ma réunion propagande hier ....
Notre IPR, nous demande de ne pas parler des causes de la Première Guerre mondiale, il faut commencer directement par les combats ...
Pas la peine non plus de parler des différents présidents de la 5e République, de toute façon les élèves ne connaissent que les deux derniers ...
L'Ipr se réjouit de la disparition de l'épreuve de repères historiques au DNB, car je cite "les dates ne servent à rien" .......!!!!!!!!!!!
C'est fou, à croire qu'ils ont cherché dans chaque discipline ce qui pouvait être le plus illogique et débile :
- en français, arrêter les séances de grammaire et conjugaison
- en maths, moins de calcul et d'algèbre
- en physique, pas de cours structurés, ne pas compartimenter
- en histoire, pas de dates
Mais où s'arrêteront-ils ?
Ils ne s'arrêteront pas. Je ne suis qu'un administratif, mais quand j'entends de petits notables de l'EN expliquer qu'il n'est pas nécessaire de savoir nager pour enseigner la natation, que l'orthographe n'est qu'une convention qui ne sert à rien ou encore que dans l'intérêt des élèves il faudrait supprimer les classes mixtes, je ferme mentalement mes oreilles et je me dis qu'il est bien dommage que j'aie une famille à nourrir et des enfants à livrer en pâture à ces gens.
Ce qui pourrait les calmer ? Si ma mémoire ne me trompe, c'est Staline lui-même qui mit un bémol à la politique de collectivisation forcée lorsque, effrayé par les conséquences de ses propres mesures, il publia dans la Pravda un article intitulé " Le Vertige du succès " ...
- VanGogh59Expert spécialisé
kamasolou a écrit:Nannnie a écrit:J'ai eu ma réunion propagande hier ....
Notre IPR, nous demande de ne pas parler des causes de la Première Guerre mondiale, il faut commencer directement par les combats ...
Pas la peine non plus de parler des différents présidents de la 5e République, de toute façon les élèves ne connaissent que les deux derniers ...
L'Ipr se réjouit de la disparition de l'épreuve de repères historiques au DNB, car je cite "les dates ne servent à rien" .......!!!!!!!!!!!
C'est fou, à croire qu'ils ont cherché dans chaque discipline ce qui pouvait être le plus illogique et débile :
- en français, arrêter les séances de grammaire et conjugaison
- en maths, moins de calcul et d'algèbre
- en physique, pas de cours structurés, ne pas compartimenter
- en histoire, pas de dates
Mais où s'arrêteront-ils ?
LA question véritable est : que cherchent-ils ?
_________________
"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- DaphnéDemi-dieu
Brontosaure a écrit:kamasolou a écrit:Nannnie a écrit:J'ai eu ma réunion propagande hier ....
Notre IPR, nous demande de ne pas parler des causes de la Première Guerre mondiale, il faut commencer directement par les combats ...
Pas la peine non plus de parler des différents présidents de la 5e République, de toute façon les élèves ne connaissent que les deux derniers ...
L'Ipr se réjouit de la disparition de l'épreuve de repères historiques au DNB, car je cite "les dates ne servent à rien" .......!!!!!!!!!!!
C'est fou, à croire qu'ils ont cherché dans chaque discipline ce qui pouvait être le plus illogique et débile :
- en français, arrêter les séances de grammaire et conjugaison
- en maths, moins de calcul et d'algèbre
- en physique, pas de cours structurés, ne pas compartimenter
- en histoire, pas de dates
Mais où s'arrêteront-ils ?
Ils ne s'arrêteront pas. Je ne suis qu'un administratif, mais quand j'entends de petits notables de l'EN expliquer qu'il n'est pas nécessaire de savoir nager pour enseigner la natation, que l'orthographe n'est qu'une convention qui ne sert à rien ou encore que dans l'intérêt des élèves il faudrait supprimer les classes mixtes, je ferme mentalement mes oreilles et je me dis qu'il est bien dommage que j'aie une famille à nourrir et des enfants à livrer en pâture à ces gens.
Ce qui pourrait les calmer ? Si ma mémoire ne me trompe, c'est Staline lui-même qui mit un bémol à la politique de collectivisation forcée lorsque, effrayé par les conséquences de ses propres mesures, il publia dans la Pravda un article intitulé " Le Vertige du succès " ...
Personnellement, je n'ai jamais beaucoup considéré les IPR, mais là maintenant en vous lisant, je les considère............ comment dire sans zorcharter
- kamasolouHabitué du forum
VanGogh59 a écrit:
LA question véritable est : que cherchent-ils ?
Nos IPR nous ont clairement dit qu'il s'agissait d'une orientation européenne (référence à l'OCDE, je suppose). Le but est économique, ça on l'a bien compris. Mais pourquoi casser le peu qu'il reste après le plan social ?
- prof2mathsNiveau 5
Hier, formation FIL sur la réforme dans notre collège. Bon, je suis désolé, je ne vais pas être très positif : une demie journée banalisée pour pas grand chose. Bon tout de même, il y a UN point positif en comparaison avec les deux formations disciplinaires que j'ai subies, c'est que les intervenants n'étaient ni agressifs, ni méprisants, ni péremptoires.
Déroulement :
- café, petits gâteaux.
- réunion plénière où on nous présente les trois ateliers : l'AP, l'oralité, les EPI.
- les profs s'inscrivent dans l'atelier qu'ils veulent, mais ont l'autorisation de se déplacer pour voir ce qui se passe dans les autres groupes.
Je m'inscris à l'atelier "l'AP, un projet pour tous!". (je n'invente rien, pas même le point d'exclamation). On se retrouve dans une de nos salles cours. Le formateur veut nous montrer un power point (encore!)... ça ne marche pas. On l'aide, manifestement le problème vient de l'ordi de la salle. On lui suggère de changer de salle. Il refuse, avec l'argument : "les trois ateliers DOIVENT être dans des salles contigües afin qu'on puisse passer d'un atelier à un autre". Bon. Il finit par nous dire : "commencez sans moi je reviens dans 5 minutes".
On commence à blablater entre nous... pendant 45 minutes... Le formateur n'étant toujours pas revenu... Je décide d'aller voir ce qui se passe dans les deux autres ateliers :
- sur l'oralité : les collègues discutent avec la formatrice, donc on est bien dans l'oral, mais on est loin de ce qu'on pourrait appeler "une formation". C'est plutôt la discussion sympa de café sur le thème de la réforme. étrangement, les propos de la formatrice sont très critiques sur la réforme... Je reste un moment. La formatrice est pleine d'esprit, et elle ne se fait aucune illusion sur les prétendus bienfaits de la réforme, et finit même par dire qu'elle est dégoutée du contenu des programmes (elle est prof de français)...
- Au bout de 20 min je décide d'aller voir le 3eme groupe sur les EPI... Stupeur : mes collègues sont seuls. Chez eux aussi la formatrice a déserté! Elle a lancé le thème : "inventez des EPI, je reviens dans 5 minutes". Et elle n'est toujours pas revenue (ça fait plus d'une heure)...
J'échange quelques banalités avec les collègues et je retourne dans mon groupe d'origine. Les collègues, livrés à eux même et, ayant fait le tour de la question (l'AP un projet pour tous!), se lançaient des avions en papier, discutaient de leurs prochaines vacances ou corrigeaient des copies ; en effet le formateur n'avait toujours pas donné signe de vie... Bref, j'ai échangé 2 ou 3 idées sur l'AP avec des collègues puis je me suis moi aussi mis à corrigé des copies et à faire des tours de magie mathématiques pour occuper mon stagiaire qui s'emmerdait. Une heure plus tard, le formateur réapparait pour nous dire : "bon, c'est le moment de la mise en commun des travaux de groupe"
On retourne donc en plénière. Les CR de chaque groupe sont affligeants car personne ne veut intervenir puisque rien de productif ne s'est passé... Quelques courageux interviennent pour dire des banalités sur le thème de travail de leur groupe mais cela reste très anecdotique. Bref on meuble.
Bilan pour les profs : nul, nous n'avons pas été formés : 2 groupes sont restés sans intervenant pendant 2 heures et demi et le 3ème groupe n'a fait que converser avec l'intervenante...
Bilan pour la principale : c'était super, la demi-journée de "formation" est une réussite et la réforme est en marche !
Déroulement :
- café, petits gâteaux.
- réunion plénière où on nous présente les trois ateliers : l'AP, l'oralité, les EPI.
- les profs s'inscrivent dans l'atelier qu'ils veulent, mais ont l'autorisation de se déplacer pour voir ce qui se passe dans les autres groupes.
Je m'inscris à l'atelier "l'AP, un projet pour tous!". (je n'invente rien, pas même le point d'exclamation). On se retrouve dans une de nos salles cours. Le formateur veut nous montrer un power point (encore!)... ça ne marche pas. On l'aide, manifestement le problème vient de l'ordi de la salle. On lui suggère de changer de salle. Il refuse, avec l'argument : "les trois ateliers DOIVENT être dans des salles contigües afin qu'on puisse passer d'un atelier à un autre". Bon. Il finit par nous dire : "commencez sans moi je reviens dans 5 minutes".
On commence à blablater entre nous... pendant 45 minutes... Le formateur n'étant toujours pas revenu... Je décide d'aller voir ce qui se passe dans les deux autres ateliers :
- sur l'oralité : les collègues discutent avec la formatrice, donc on est bien dans l'oral, mais on est loin de ce qu'on pourrait appeler "une formation". C'est plutôt la discussion sympa de café sur le thème de la réforme. étrangement, les propos de la formatrice sont très critiques sur la réforme... Je reste un moment. La formatrice est pleine d'esprit, et elle ne se fait aucune illusion sur les prétendus bienfaits de la réforme, et finit même par dire qu'elle est dégoutée du contenu des programmes (elle est prof de français)...
- Au bout de 20 min je décide d'aller voir le 3eme groupe sur les EPI... Stupeur : mes collègues sont seuls. Chez eux aussi la formatrice a déserté! Elle a lancé le thème : "inventez des EPI, je reviens dans 5 minutes". Et elle n'est toujours pas revenue (ça fait plus d'une heure)...
J'échange quelques banalités avec les collègues et je retourne dans mon groupe d'origine. Les collègues, livrés à eux même et, ayant fait le tour de la question (l'AP un projet pour tous!), se lançaient des avions en papier, discutaient de leurs prochaines vacances ou corrigeaient des copies ; en effet le formateur n'avait toujours pas donné signe de vie... Bref, j'ai échangé 2 ou 3 idées sur l'AP avec des collègues puis je me suis moi aussi mis à corrigé des copies et à faire des tours de magie mathématiques pour occuper mon stagiaire qui s'emmerdait. Une heure plus tard, le formateur réapparait pour nous dire : "bon, c'est le moment de la mise en commun des travaux de groupe"
On retourne donc en plénière. Les CR de chaque groupe sont affligeants car personne ne veut intervenir puisque rien de productif ne s'est passé... Quelques courageux interviennent pour dire des banalités sur le thème de travail de leur groupe mais cela reste très anecdotique. Bref on meuble.
Bilan pour les profs : nul, nous n'avons pas été formés : 2 groupes sont restés sans intervenant pendant 2 heures et demi et le 3ème groupe n'a fait que converser avec l'intervenante...
Bilan pour la principale : c'était super, la demi-journée de "formation" est une réussite et la réforme est en marche !
- henrietteMédiateur
Ménage fait.
Ne postez ici que des témoignages, ne répondez pas aux témoignages postés ici.
Pour réagir à un témoignage qui est posté :
- utilisez le bouton "Citer"
- copiez le contenu qui s’affiche dans la zone de réponse (Ctrl+a puis Ctrl+c)
- rendez-vous dans le fil de discussion : https://www.neoprofs.org/t100161-discussions-disgressions-autour-des-retours-sur-les-formations-a-la-reforme-du-college
- collez le témoignage sur lequel vous voulez réagir (Ctrl+v) et écrivez votre commentaire.
Tout ce qui sera hors sujet ici sera dorénavant corbeillé, et donc perdu.
Ne postez ici que des témoignages, ne répondez pas aux témoignages postés ici.
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Tout ce qui sera hors sujet ici sera dorénavant corbeillé, et donc perdu.
_________________
"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Luigi_BGrand Maître
Merci henriette. Encore une fois !
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- gnafron2004Grand sage
J3 hier. Formatrices plutôt sympas, pestant contre la mise en place des EPIs ( mais pas sur l'idée de fond). Le matin, diaporama, bla bla et discussions. Des collègues de 5 collèges différents sont présents, avec des situations très différentes. Mon collège est le plus"avancé ", chez moi les thèmes sont choisis, les intitulés des EPIs aussi, les collègues se sont précipités pour être volontaires. Dans deux autres collèges, la question n'a pas été abordée !
L'après midi, mise en atelier par collège, il faut imaginer un épi ou améliorer un des exemples donnés. Dommage, ma collègue et moi sommes toutes deux professeurs d'anglais, ça va être dur de faire de l' interdisciplinaire!
Bon, un point positif, tous les collègues d'anglais présents ont eu l'occasion de parler de J1 et J2, stage pendant lequel nous avons été méprisés et humiliés par notre nouvelle IPR. Au moins, nous sommes repartis soulagés de ce poids. On a dit tout ce qu'on avait sur le coeur...
L'après midi, mise en atelier par collège, il faut imaginer un épi ou améliorer un des exemples donnés. Dommage, ma collègue et moi sommes toutes deux professeurs d'anglais, ça va être dur de faire de l' interdisciplinaire!
Bon, un point positif, tous les collègues d'anglais présents ont eu l'occasion de parler de J1 et J2, stage pendant lequel nous avons été méprisés et humiliés par notre nouvelle IPR. Au moins, nous sommes repartis soulagés de ce poids. On a dit tout ce qu'on avait sur le coeur...
- Isis39Enchanteur
Journée 1 de formation réforme en HGEMC faite aujourd'hui.
C'était très bien.
L'IPR a bien insisté sur l'importance des connaissances qui ne disparaissent absolument pas. Les dates servent toujours à quelque chose.
Les propositions des collègues étaient très intéressantes avec différents niveaux de complexité et d'avancement dans les tâches complexes et la différenciation pour que tous les collègues puissent s'y retrouver.
C'était très bien.
L'IPR a bien insisté sur l'importance des connaissances qui ne disparaissent absolument pas. Les dates servent toujours à quelque chose.
Les propositions des collègues étaient très intéressantes avec différents niveaux de complexité et d'avancement dans les tâches complexes et la différenciation pour que tous les collègues puissent s'y retrouver.
- CelebornEsprit sacré
Formation programmes de français aujourd'hui.
Il y a eu du sport (et promis, ce n'était pas uniquement à cause de moi ). On a tenté de nous vendre la réforme du collège en début de séance (visiblement, il n'y avait pas beaucoup de collègues pour l'acheter). On est ensuite rentré dans le programme et là c'était plutôt intéressant (l'un des deux inspecteurs était assez intéressant). L'après-midi, devinez quoi ? Ateliers ! Deux fables de La Fontaine et c'est parti, roule ma poule, tu peux les faire n'importe quelle année dans n'importe quel thème : on s'en moque du cadrage des programmes !
On a fini sur une mise en commun (youpi) et sur un petit coup d'AP pour la route, qui a clairement très mal tourné avec des collègues (dont moi, ok :p ) qui en avaient marre qu'on leur raconte qu'on allait enfin apprendre à lire aux élèves de 6e en difficulté avec 1h30 de français en moins via des organisations impossibles à mettre en place.
Des collègues étaient visiblement contents de ne pas se sentir seuls à être opposés à la réforme, et l'ambiance était bonne entre les collègues.
Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!). Et on peut faire le COD si on veut, et ne pas parler du prédicat si on ne veut pas (en même temps, on peut visiblement faire n'importe quoi, donc bon… ^^).
Le mot du jour est « élaguer » : on va « élaguer sur le cahier, élaguer sur la trace écrite, élaguer sur les objectifs ».
Enfin, l'instant Top Chef, où l'on va « revisiter nos pratiques »…
Il y a eu du sport (et promis, ce n'était pas uniquement à cause de moi ). On a tenté de nous vendre la réforme du collège en début de séance (visiblement, il n'y avait pas beaucoup de collègues pour l'acheter). On est ensuite rentré dans le programme et là c'était plutôt intéressant (l'un des deux inspecteurs était assez intéressant). L'après-midi, devinez quoi ? Ateliers ! Deux fables de La Fontaine et c'est parti, roule ma poule, tu peux les faire n'importe quelle année dans n'importe quel thème : on s'en moque du cadrage des programmes !
On a fini sur une mise en commun (youpi) et sur un petit coup d'AP pour la route, qui a clairement très mal tourné avec des collègues (dont moi, ok :p ) qui en avaient marre qu'on leur raconte qu'on allait enfin apprendre à lire aux élèves de 6e en difficulté avec 1h30 de français en moins via des organisations impossibles à mettre en place.
Des collègues étaient visiblement contents de ne pas se sentir seuls à être opposés à la réforme, et l'ambiance était bonne entre les collègues.
Sinon, les compétences, les compétences, les compétences : on va même pouvoir «travailler en cyclant les compétences » (!). Et on peut faire le COD si on veut, et ne pas parler du prédicat si on ne veut pas (en même temps, on peut visiblement faire n'importe quoi, donc bon… ^^).
Le mot du jour est « élaguer » : on va « élaguer sur le cahier, élaguer sur la trace écrite, élaguer sur les objectifs ».
Enfin, l'instant Top Chef, où l'on va « revisiter nos pratiques »…
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"On va bien lentement dans ton pays ! Ici, vois-tu, on est obligé de courir tant qu'on peut pour rester au même endroit. Si on veut aller ailleurs, il faut courir au moins deux fois plus vite que ça !" (Lewis Carroll)
Mon Blog
- lucBNiveau 9
Je n'ai pas encore "témoigné" mais en gros, voilà :
Les deux premières journées ont été tellement catastrophiques et cette réforme me filait tellement la gerbe que j'ai demandé un rendez-vous à la "cellule reconversion" en décembre. J'ai pleuré, pesté, râlé, fait grève... et un début de dépression.
Début mars, je me suis rendue à la formation disciplinaire assurée par mon IPR en me disant que de toute façon, le sort en était jeté et que cela conforterait ma décision.
La journée, contre toute attente, fut vraiment intéressante, l'IPR laissant une bonne heure de questions, de remarques, soulignant que tout n'était pas parfait, loin de là, qu'on était en droit de s'inquiéter, d'avoir peur, que c'était légitime. Puis il a embrayé avec quelques considérations sur l'éducation , sans nous saouler avec PISA ( sic ). Nous sommes partis en atelier sur les programmes du cycle 4 avec une aide IPR fort sérieuse et tout à fait compétente qui nous a filé un tableau synthétique et nous a invités à poser des questions, critiquer, bref, a été d'une "bienveillance" absolue, tâclant au passage le décret des 1607 heures qu'elle a trouvé, elle aussi, aberrant.
Je suis sortie de cette journée en me demandant quel lavage de cerveau on m'avait fait subir. Je crois que je n'ai fait que rencontrer des gens lucides qui ne prônaient pas la réforme à toute force, mais essayaient de faire en sorte qu'elle se passe au mieux ( ou moins pire, comme ils l'ont dit une fois ) pour les élèves comme pour nous.
J'étais malgré tout, toujours dans un flou détestable, ne sachant comment me reconvertir, n'ayant aucune nouvelle suite à ma demande.
Deuxième journée disciplinaire, fin mars. Deux formatrices dynamiques, ayant un franc parler et une intégrité ( semblait-il ) fort rares et à ce titre, remarquables. Elles ont très bien géré les questions gênantes sur l'AP, les EPI, malgré quelques remarques fort désagréables de collègues.
Bref, je suis sortie de là en me disant qu'il y avait peut-être une troisième voie, entre cette réforme stupide et la réalité du terrain, que je pourrais peut-être éventuellement y trouver encore l'envie d'enseigner, pour un temps.
Le soir de cette deuxième journée, j'avais enfin un rendez-vous pour ma reconversion. Ce fut désagréable ( j'ai dit "désastreux" en rentrant à la maison en pleurant ).
Maintenant, j'attends, je ne sais plus où j'en suis. J'espère juste ne pas en prendre trop dans les dents...
Les deux premières journées ont été tellement catastrophiques et cette réforme me filait tellement la gerbe que j'ai demandé un rendez-vous à la "cellule reconversion" en décembre. J'ai pleuré, pesté, râlé, fait grève... et un début de dépression.
Début mars, je me suis rendue à la formation disciplinaire assurée par mon IPR en me disant que de toute façon, le sort en était jeté et que cela conforterait ma décision.
La journée, contre toute attente, fut vraiment intéressante, l'IPR laissant une bonne heure de questions, de remarques, soulignant que tout n'était pas parfait, loin de là, qu'on était en droit de s'inquiéter, d'avoir peur, que c'était légitime. Puis il a embrayé avec quelques considérations sur l'éducation , sans nous saouler avec PISA ( sic ). Nous sommes partis en atelier sur les programmes du cycle 4 avec une aide IPR fort sérieuse et tout à fait compétente qui nous a filé un tableau synthétique et nous a invités à poser des questions, critiquer, bref, a été d'une "bienveillance" absolue, tâclant au passage le décret des 1607 heures qu'elle a trouvé, elle aussi, aberrant.
Je suis sortie de cette journée en me demandant quel lavage de cerveau on m'avait fait subir. Je crois que je n'ai fait que rencontrer des gens lucides qui ne prônaient pas la réforme à toute force, mais essayaient de faire en sorte qu'elle se passe au mieux ( ou moins pire, comme ils l'ont dit une fois ) pour les élèves comme pour nous.
J'étais malgré tout, toujours dans un flou détestable, ne sachant comment me reconvertir, n'ayant aucune nouvelle suite à ma demande.
Deuxième journée disciplinaire, fin mars. Deux formatrices dynamiques, ayant un franc parler et une intégrité ( semblait-il ) fort rares et à ce titre, remarquables. Elles ont très bien géré les questions gênantes sur l'AP, les EPI, malgré quelques remarques fort désagréables de collègues.
Bref, je suis sortie de là en me disant qu'il y avait peut-être une troisième voie, entre cette réforme stupide et la réalité du terrain, que je pourrais peut-être éventuellement y trouver encore l'envie d'enseigner, pour un temps.
Le soir de cette deuxième journée, j'avais enfin un rendez-vous pour ma reconversion. Ce fut désagréable ( j'ai dit "désastreux" en rentrant à la maison en pleurant ).
Maintenant, j'attends, je ne sais plus où j'en suis. J'espère juste ne pas en prendre trop dans les dents...
- Luigi_BGrand Maître
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- HermionyGuide spirituel
Celeborn a écrit:
Le mot du jour est « élaguer » : on va « élaguer sur le cahier, élaguer sur la trace écrite, élaguer sur les objectifs ».
Ah oui, nous on nous a clairement dit qu'il ne fallait pas de trace écrite du tout, que ce n'était pas grave si un élève n'avait pas de trace de ce qu'on venait de faire en cours, que l'important c'était ce qu'on avait fait, nous, pour l'aider à construire ses compétences. :shock:
(j'ai noté les perles, parce que franchement, par moments, c'était juste du délire).
_________________
"Soyons subversifs. Révoltons-nous contre l'ignorance, l'indifférence, la cruauté, qui d'ailleurs ne s'exerce si souvent contre l'homme que parce qu'elles se sont fait la main sur les animaux. Il y aurait moins d'enfants martyrs s'il y avait moins d'animaux torturés".
Marguerite Yourcenar
« La vraie bonté de l’homme ne peut se manifester en toute pureté et en toute liberté qu’à l’égard de ceux qui ne représentent aucune force. » «Le véritable test moral de l’humanité, ce sont ses relations avec ceux qui sont à sa merci : les animaux. » Kundera, L’Insoutenable Légèreté de l’être
- Luigi_BGrand Maître
Un rapport (confidentiel ?) de l'Inspection générale sur les formations, cité par le SNES : l'inspection alerte le ministère sur 10 à 25% d'établissements en difficulté.
http://www.acteurspublics.com/2016/04/07/reforme-du-college-l-inspection-generale-de-l-education-nationale-alerte-le-ministere
https://twitter.com/SNESPARIS/status/718070933106327552
http://www.acteurspublics.com/2016/04/07/reforme-du-college-l-inspection-generale-de-l-education-nationale-alerte-le-ministere
https://twitter.com/SNESPARIS/status/718070933106327552
L'inspection générale s'est notamment intéressée à la mise en place des nouveaux dispositifs pédagogiques, le cœur même de la réforme. Las ! La "préoccupation pédagogique est trop souvent au second plan" et les "dispositifs ne sont pas toujours bien appréhendés", illustre-t-elle en allusion à l'accompagnement personnalisé et aux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Ces "logiques ne sont pas véritablement assimilées", commentent sobrement les inspecteurs généraux. Qui s'étonnent de "l'absence des Espe, les écoles supérieures du professorat et de l'éducation, dans le plan de formation des enseignants à la réforme du collège.
Les formations se déroulent dans "toutes les académies" avec "un taux de participation plutôt bon", mais les professeurs les "reçoivent d'autant mieux qu'elles sont disciplinaires". Traduction : sur huit jours de formation prévus, seuls deux auraient la cote auprès des enseignants, ceux consacrés aux nouveaux programmes. Exit les six autres journées pourtant au cœur du réacteur, consacrées aux "axes structurants de la réforme": EPI, accompagnement personnalisé, pédagogie de projet, usages pédagogiques du numérique, évaluation des acquis des élèves...
Au sujet de la dotation horaire des collèges, "l'inquiétude" s'est fait jour "dans les petits établissements qui vont devoir gérer des problèmes de service partagé", relève l'inspection générale. Un comble quand on se souvient que la réforme du collège devait créer 4 000 postes. D'ailleurs, "quelle sera la marge d'autonomie pour ces établissements ?", interroge encore l'IGAENR, alors que le principe de "marge d'autonomie accrue" présidait à la réforme du "nouveau collège".
Encadrer l'expansion de l'espagnol
Brûlante elle aussi, la question de l'enseignement de l'allemand, à laquelle la ministre Najat Vallaud-Belkacem pensait répondre en demandant aux recteurs de déployer "une carte des langues" académique, histoire de faire oublier la disparition des classes bilangues en sixième. Problème : la polémique a rapidement porté sur les sections bilanguee, au lieu de constituer une "stratégie" globale des langues. Et l'attention s'est focalisée sur un seul point : "le développement de l'allemand et l'encadrement de l'expansion de l'espagnol". L'IGAENR rappelle par ailleurs que certaines académies ont fait le choix de conserver leurs classes bilangues, accentuant ainsi des "inégalités territoriales". Elle appelle également à la vigilance à l'égard de l'enseignement privé, pour lequel la suppression des bilangues a pu constituer un appel du pied pour faire évoluer son offre éducative et récupérer des élèves en classes d'allemand.
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- henrietteMédiateur
Ceci correspond tout à fait à ce que j'ai vu dans mon établissement.Traduction : sur huit jours de formation prévus, seuls deux auraient la cote auprès des enseignants, ceux consacrés aux nouveaux programmes. Exit les six autres journées pourtant au cœur du réacteur, consacrées aux "axes structurants de la réforme": EPI, accompagnement personnalisé, pédagogie de projet, usages pédagogiques du numérique, évaluation des acquis des élèves...
Les journées de formation généralistes totalement improductives, inutiles, sans vrai contenu, avec des ateliers bidons, des présentations de nouvelles pédagogies assez affligeantes (la pédagogie dite de "l'anti-sèche" par une IPR de math était vraiment désespérante) ou à s'arracher les cheveux, mais des journées de formations disciplinaires par des IPR de Lettres apportant du contenu, des pistes utilisables, pas de langue de bois face aux problèmes, un vrai accompagnement et pas une simple répartition dans des ateliers bidons avec mise en commun à la fin de la demi-journée.
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"Il n'y a que ceux qui veulent tromper les peuples et gouverner à leur profit qui peuvent vouloir retenir les hommes dans l'ignorance."
- Luigi_BGrand Maître
Philippe Tournier (SNPDEN-UNSA) a écrit:Les formations (à la réforme) ne se sont globalement pas si bien passées que cela.
http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2016/04/15042016Article635963019558888905.aspx
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Luigi_BGrand Maître
https://venividilusi.wordpress.com/2016/04/14/college-2016-les-nouveaux-programmes-journee-de-deformation/
Pour réagir : https://www.neoprofs.org/t100161p250-discussions-digressions-autour-des-retours-sur-les-formations-a-la-reforme-du-college#3618647
- Spoiler:
- [#Collège 2016] Les nouveaux programmes : journée de (dé)formation
Cet article a été rédigé le lendemain d’une journée de formation sur les nouveaux programmes de Lettres. Pour les besoins du texte, les noms des IPR présents ont été changés, ainsi que le nom du lycée où a eu lieu la formation. Les citations contenues dans ce texte sont toutes authentiques, parfois reconstituées, mais toutes notées sur le vif, aussi vite que ma main me l’a permis. Je vous avoue avoir regretté de ne pas avoir apporté de dictaphone ou de caméra, et je sais n’être pas la seule.
[Cet article fait 5 pages Word, cela m’a pris environ cinq heures pour le rédiger. Je ne l’ai pas relu, car revivre en pensée la journée que j’ai subie m’a pris la tête au plus haut point.]
9h du matin, au lycée Poudlard. Un groupe de professeurs de Français attend devant les portes de la salle où va se dérouler une formation sur les nouveaux programmes. La ponctualité ne semble pas être à l’ordre du jour de la part des IPR, étant donné qu’ils n’arriveront qu’à 9h15. Mais bon, passons. Les portes s’ouvrent et nous nous installons confortablement, prêts à recevoir la bonne parole.
Sur l’estrade, M. Fumigène et Mme Moue se présentent, en nous rappelant les dossiers dont ils sont en charge. Puis, pour lancer la journée, Mme Moue nous propose de débattre sur les nouveaux programmes, en nous demandant « Y a-t-il des questions ? Y a-t-il des colères ? ». Ah, tiens donc, des « colères » … comme celles d’un petit enfant à qui on a refusé son joujou ? Passons.
Des programmes thématiques
Premier sujet qui vient sur la table : l’approche thématique des nouveaux programmes, alors que les programmes actuels ont une approche générique (je traduis pour les non-profs de lettres : par genre littéraire). Une collègue demande : « Est-ce qu’on peut continuer à étudier les genres littéraires ? » Mme Moue lui répond : « Oui, mais l’entrée n’est plus générique, mais thématique … ». Je note : nous ne ferons donc pas étudier les genres en tant que tels, mais nous donnerons aux élèves des indications, au détour d’une étude thématique. Pourquoi pas, à la rigueur.
Se pose tout de même une question : Pourquoi ce changement d’approche ? Mme Moue, qui « ne veut pas critiquer les programmes, ils avaient énormément de qualités » (c’est d’ailleurs pour ça qu’on les change), pointe du doigt que nous ne « pouvions pas faire de thématique avec cette approche générique », car, en substance, l’approche par genre, à ses yeux, c’est avant tout de la technique. Ah bon ? Donc dans nos cours, les professeurs se contentaient jusqu’à maintenant de faire apprendre du vocabulaire littéraire et reconnaître une métaphore. Ah … Pas sûre que nous nous soyons tous reconnus dans ce que Mme Moue disait. Mais passons.
Un autre collègue souligne que, tout de même, l’approche par genre et de façon chronologique permet de poser pas mal de repères pour les élèves (en plus de faire des passerelles avec les cours d’histoire … ou l’interdisciplinarité avant l’heure, grosso modo). M. Fumigène nous répond : « Il n’y a pas de disparition des repères, mais un passage à l’arrière-plan, et ce qui passe au premier plan, c’est l’approche esthétique et le questionnement. » De plus, il ajoute : « Vous noterez que les thèmes ont été pensés en fonction de l’évolution psychologique des adolescents et en réponse à leurs besoins. »
OK, Mme Moue, M. Fumigène, je vous l’accorde, pas besoin d’être un expert en littérature pour apprécier un poème de Baudelaire ou une pièce de Molière. Chacun peut formuler une pensée là-dessus, soit. Mais quand j’entends Mme Moue dire : « les repères ne sont pas indispensables pour comprendre la littérature. C’est un peu « pour les grands. Mais je pense qu’il faut quand même le faire. », j’en perds un peu mon latin. Non seulement, vous considérez les collégiens comme des petits (par opposition aux « grands », qui auraient le droit aux fameux repères), mais en plus, vous n’arrivez pas à vous décider : finalement, dans nos cours, on place des repères ou non ?
Durée de vie annoncée des programmes : entre 5 et 10 ans.
La discussion se porte ensuite sur le fait que les programmes changent tous les 5 à 10 ans, et que les anciens programmes avaient, eux aussi, une approche thématique, balayée par l’approche générique des programmes actuels. On a l’impression d’un retour en arrière. Mme Moue nous rassure : « Mais non, ce n’est pas un retour en arrière, ce sont des ajustements » et M. Fumigène d’ajouter : « c’est la recherche permanente d’une meilleure efficacité. Il n’y a pas de vérité absolue en éducation. » Mais tout ça, bien sûr, c’est dit « de [son] point de vue extérieur ». Rien que le mot « extérieur » est un aveu : M. Fumigène est un spectateur de l’enseignement, il observe tout ça de loin (dans la brume …). Et il conclut par : « ces programmes disparaîtront dans 6 ans et ce n’est pas grave ».
A ce stade, je patauge dans la perplexité.
« L’Accompagnement Personnalisé, c’est une question de posture »
Il est environ 10h15 ou 10h30. Et arrive un sujet qui va occuper presque tout le reste de la matinée : l’Accompagnement Personnalisé (ou AP pour les intimes). Sur le papier, il est question de mettre les élèves en groupes, pour les faire travailler sur les points qui leur posent problème. Jusque là, c’est très louable. Mais concrètement, beaucoup de questions restent en suspens : comment constituer les groupes ? quels profs les prennent en charge ? est-ce qu’on mélange les classes ? Ces questions, très concrètes, sont la voie vers un abîme sans fin de verbiage. Pour l’enfumage, M. Fumigène nous régale. C’est cadeau.
Au fil de la discussion, M. Fumigène ne cesse de nous dire que ce que l’on fera en AP, finalement on le fait déjà en cours, quand on fait travailler les élèves sur un point précis du programme, avec des activités complémentaires. Mais alors, c’est quoi, la spécificité de l’AP ? M. Fumigène a la réponse : « L’AP introduit une variation et de la variété dans le déroulé de la semaine. C’est un plus sur le climat scolaire. » Et n’oubliez pas : « L’AP, c’est avant tout une posture, une compréhension mentale », « il faut l’envisager comme une complémentarité, une convergence » avec les autres enseignements que sont les cours et les EPI. Cependant, faites très attention : « personnalisé ne veut pas dire individualisé ! » et « l’AP c’est un temps au plus près de l’élève. »
(Je propose donc d’enseigner aux élèves la posture du Corbeau, pour développer leurs capacités de concentration, ainsi que la posture du Pigeon Royal, pour la souplesse de corps et d’esprit. )
Les choses s’embrouillent … M. Fumigène vient à notre secours : « on va prendre des images pour bien comprendre. L’EPI, c’est une démarche plutôt linéaire, tandis que l’AP, c’est plus circonscrit, c’est plus circulaire. »
Oui … certes … c’est beaucoup plus clair, vous avez raison.
Mais concrètement, on forme des groupes de niveau, pour travailler des points précis ou développer des compétences précises. Non ? Alors, attention, pour commencer, dixit Mme Moue, « il vaut mieux dire groupes de besoins, pas groupes de niveau ». C’est vrai que la différence est subtile. Bon, et ces groupes, ils ont tous cours à la même heure, histoire de faciliter la constitution des EDT ? Mme Moue préconise d’éviter le « barrétage excessif ». « Il ne faut pas mettre l’AP de toutes les classes d’un niveau à la même heure, car ce n’est plus répondre aux besoins des élèves, pédagogiquement, ce n’est pas bon. » Donc … qu’un groupe ait cours à 8h30 et un autre à 14h, c’est pédagogique …
Le temps passe, la discussion s’embourbe et vient une nouvelle question : est-ce que ce sont les mêmes professeurs qui assurent les cours et l’AP ? Apparemment, non, d’ailleurs, changer de prof, ça ne perturbe pas du tout les élèves. Cependant, l’AP doit se faire en lien avec le programme et les cours du moment. Cela signifie qu’il faudrait que les professeurs de Français d’un niveau se mette d’accord sur une progression commune. Mais … et le TZR (le remplaçant pour les non-initiés) qui arrive pour remplacer un collègue, on lui impose une progression ? Oui, Mme Moue le dit : « nous sommes des fonctionnaires, c’est ça aussi travailler en équipe ». Bonjour le respect pour les TZR …Et M. Fumigène d’ajouter, plus tard, à propos de la mutualisation des documents : « on va utiliser un mot qui n’est pas très joli, mais le but est de professionnaliser un peu tout ça ».
Autre point logistique corrélé aux progressions communes : les œuvres étudiées, et la possibilité, pour le CDI, de fournir toutes les classes en livres. Visiblement, faire une progression commune, cela ne veut pas dire étudier des œuvres communes, mais seulement faire les thématiques dans le même ordre. Attendez … si nous avons bien suivi, un professeur qui assure l’AP n’aura pas forcément ses élèves devant lui. Il devra donc s’informer de toutes les œuvres étudiées par les autres collègues, pour ensuite faire sa tambouille et proposer quelque chose de clair aux élèves. Entre deux préparations de séances d’EPI et trois paquets de copies, ça devrait le faire, non ?
Ah oui, mais … les professeurs qui assurent l’AP, justement, ils sont désignés en début d’année, et, généralement, il faut se mettre d’accord sur des points à aborder dans tous les groupes… moi qui croyais que c’était pour répondre aux questions des élèves, je me trompais. A qui revient cette tâche ? Le conseil d’enseignement. Et Mme Moue de dire : « cela fait vivre le conseil d’enseignement, parce que bon, en dehors du choix des manuels, il ne sert pas à grand-chose. »
Je vous cite encore quelques perles au passage (c’est cadeau) :
Mme Moue : « oui, classe entière, ça ne veut pas dire grand-chose, on dit enseignement commun. »
M. Fumigène : « L’AP ne vient pas en plus du cours, mais avec, en complément. » et de dire plus tard « la réforme, vous fait faire des projets, c’est tout, rien de plus ».
Pour conclure le temps sur l’AP, où l’on a toujours rien compris, M. Fumigène dit que « la différence entre l’AP et l’enseignement commun, c’est une question de posture, c’est difficile à expliciter » et qu’« il ne veut pas nous donner de réponse toute faite ». Car, comprenez bien, l’AP, « c’est une philosophie, ce n’est pas une étiquette. » Et Mme Moue d’ajouter qu’il ne faudrait surtout pas « rigidifier » chaque dispositif dans une définition précise, « cela ferait perdre l’âme du système ». Cependant, M. Fumigène, quelques minutes plus tard, nous rappelle que « nommer les choses, c’est essentiel. »
Parlons-en, de cet essentiel qui semble bel et bien être ailleurs ! Car, dit Mme Moue, « il faut comprendre pourquoi on prend les élèves 26h par semaine à l’école » et « quel est le rôle de l’école ». A priori, je répondrais que cela sert à apprendre beaucoup de choses pour devenir un adulte responsable et épanoui intellectuellement, mais il faut croire que je me trompais, car « se faire des amis, c’est aussi à l’école qu’est dévolue cette chose-là. »
Vient la pause, tant attendue, tant espérée. Cher lecteur, je te suggère d’en prendre une aussi.
11h-11h30 : de longues minutes d’incompréhension
Reprise de la formation. Vient la question de la lourdeur des programmes par rapport au nombre d’heures. M. Fumigène nous dit : « Les programmes sont plus légers … en apparence. Il y a moins de prescription. » Car « sur les attentes des programmes, ce n’est ni plus léger, ni plus lourd, c’est ce que vous aurez mis en œuvre. » Soyez rassurés donc !
Et la discussion de se poursuivre sur la grammaire … pardon, « l’étude de la langue ». Un constat simple s’impose : différencier un nom d’un adjectif, différencier un sujet d’un verbe, cela peut se révéler compliqué pour des élèves de 3èmes. Mme Moue nous rassure « oui, bon, mais faut-il poursuivre l’acharnement thérapeutique sur nature et fonction ? La grammaire, c’est très abstrait et les capacités d’abstractions, ça ne vient pas avant 15 ans. » Ah, donc « qui fait quoi ? », c’est très abstrait, et il faut croire que nous sommes nombreux à avoir eu des capacités d’abstraction précoces. Mais « si on n’a pas l’esprit conçu pour », inutile de chercher à faire progresser l’élève. Mme Moue a même ajouté qu’il faudrait s’inspirer des américains, qui cherchent à pousser l’élève à développer ses capacités là où il réussit, plutôt que de chercher à le faire progresser là où il est faible.
Après quelques élucubrations du même tonneau et sur la place essentielle de l’oral dans l’enseignement, mais attention ! « l’oral avec un grand O », vient la pause déjeuner.
Cher lecteur, mon récit de la matinée a été très long, car j’étais plutôt en forme pour recueillir toutes les petites perles et surtout, j’avais assez d’énergie pour préférer rire de ces inepties qu’en pleurer (ou alors, j’en ai carrément pleuré de rire). Le récit de l’après-midi sera plus court, car j’ai été beaucoup moins attentive. Et pour cause : l’après-midi a été pire que la matinée. J’ai préféré préserver ma santé mentale et cesser d’écouter, plutôt que de continuer sur ma lancée.
13h45 : « Un aperçu des programmes, parce que c’est quand même le but de la journée. »
Hé oui, M. Fumigène, l’objet de la formation était les nouveaux programmes, mais jusque-là, nous n’en avons pas vu la couleur. Enfin … un peu, avec des diapos floues (il faut croire que faire une mise au point sur un projecteur, ce n’est pas possible).
Et devant un schéma projeté à l’écran, M. Fumigène a commenté : « Il y a un temps pour l’hébétude quand on découvre les programmes, qui doit faire place au temps de l’appropriation. » Alors, pour l’appropriation, il faut déjà comprendre les mots employés. Et les termes « des entrées littéraires cyclées » semblent peu compris par l’assemblée, mais … « on ne va pas se lancer dans une querelle sémantique. » Ah … qui n’arrête pas de nous reprendre sur les mots employés depuis tout à l’heure ?
Rapidement, la discussion revient sur « l’étude de la langue ». Quelle place lui donner dans les cours, concrètement ? Mme Moue vient nous éclairer : « Ce n’est pas l’étude de la langue, l’objet, c’est la compétence linguistique. Ce ne sont pas les étiquettes, genre COD ou COS qui comptent, c’est la compétence linguistique. Du moment qu’ils sentent qu’il y a un rapport ténu entre le mot et l’adjectif … vous voyez, je dis même pas « nom », parce que ce n’est pas ça l’essentiel. » Décidément, l’essentiel est encore ailleurs. A toujours pointer là où il n’est pas, on va peut-être finir par savoir là où il est !
Pour expliciter un peu tout ça, elle fait une lecture du programme, qui mentionne, dans cette fameuse « compétence linguistique » le fait « d’analyser les propriétés d’un mot » : « Ah ! analyser les propriétés, vous voyez, on n’est pas dans l’étiquetage », « l’idée est de savoir comment un nom s’intègre dans une chaîne syntaxique » (mais s’ils ne savent pas ce qu’est un nom et si ce n’est pas essentiel … cmt valider cette compétence ?? « bah … »).
Bon, on l’aura compris, la grammaire en tant que tel, ce n’est pas « l’essentiel », mais un collègue fait remarquer que cela sert avant tout à produire des textes correctement orthographiés et donc de clarifier sa pensée, y compris pendant une rédaction. Mme Moue mentionne alors une expérience scientifique faite sur des étudiants de 3ème année de Lettres, avec étude du cerveau et du mouvement des yeux quand ils écrivent. Le cerveau et les yeux font une perpétuelle relecture et élaborent le texte au fur et à mesure de l’écriture. Bien, d’accord, où veut-elle en venir ? « Ce sont des étudiants en Lettres, ce ne sont pas des adolescents ! » Donc le cerveau d’un ado n’est pas capable de faire plusieurs choses à la fois quand il écrit un texte, il ne peut pas à la fois penser à ce qu’il dit et comment l’écrire correctement. C’est pourquoi « il est impératif de dissocier le moment de l’étude de la langue et le moment de la production ». Donc, Mme Moue, si je vous suis bien, ce n’est pas à nous de leur apprendre à écrire correctement un écrit qu’ils inventent, ils sauront le faire d’eux-mêmes, du jour au lendemain, quand ils seront étudiants… Dois-je vous parler d’études scientifiques sur les besoins de la répétition dans l’apprentissage ?
Après cette digression sur les études et les experts qui pondent des rapports, nous avons droit à une grande envolée lyrique sur le fait que l’orthographe, « c’est comme un pull sale, ce n’est qu’un pull, ce n’est pas la personne à l’intérieur du pull », que « l’orthographe, ce n’est qu’un outil au service de l’expression de la pensée, donc ce n’est pas si important », qu’enfin « Vous n’êtes pas des profs d’AEF, vous n’êtes pas des profs de DNB. Le DNB et l’AEF ne sont que des protocoles d’évaluation à un moment, mais ce qui compte, c’est que l’élève ait plaisir à écrire. » Mais la satisfaction d’écrire correctement et de savoir s’exprimer précisément, de pouvoir structurer sa pensée de façon efficace, on s’assoit dessus !
Cher lecteur, c’est à partir de là que j’ai décroché. Devant autant de mépris pour les élèves et pour notre travail, devant cette infantilisation à la fois des enseignants et des élèves, devant autant de péroraisons inutiles, j’ai abandonné.
Le programme de l’après-midi était de travailler sur des points du programme, on ne s’y est mis qu’une demi-heure avant la fin de la formation, je pense que vous mesurez l’utilité de cette demi-heure, passée à tenter de répondre à la question « Alors, le Loup et l’Agneau et Le Loup et le Chien, on peut l’utiliser dans quelle thématique et pour quel niveau ? » … Le reste du temps, on nous a appris à lire une diapositive.
Mais … « on ne va pas se lancer dans une querelle sémantique. »
Pour réagir : https://www.neoprofs.org/t100161p250-discussions-digressions-autour-des-retours-sur-les-formations-a-la-reforme-du-college#3618647
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LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- Isis39Enchanteur
henriette a écrit:Ceci correspond tout à fait à ce que j'ai vu dans mon établissement.Traduction : sur huit jours de formation prévus, seuls deux auraient la cote auprès des enseignants, ceux consacrés aux nouveaux programmes. Exit les six autres journées pourtant au cœur du réacteur, consacrées aux "axes structurants de la réforme": EPI, accompagnement personnalisé, pédagogie de projet, usages pédagogiques du numérique, évaluation des acquis des élèves...
Les journées de formation généralistes totalement improductives, inutiles, sans vrai contenu, avec des ateliers bidons, des présentations de nouvelles pédagogies assez affligeantes (la pédagogie dite de "l'anti-sèche" par une IPR de math était vraiment désespérante) ou à s'arracher les cheveux, mais des journées de formations disciplinaires par des IPR de Lettres apportant du contenu, des pistes utilisables, pas de langue de bois face aux problèmes, un vrai accompagnement et pas une simple répartition dans des ateliers bidons avec mise en commun à la fin de la demi-journée.
Pour ma part, je n'ai quasiment pas eu de formation. 1/2 journée sur le diaporama qu'on a tous vu et une journée disciplinaire. Rien eu d'autre.
- VanGogh59Expert spécialisé
henriette a écrit:Ceci correspond tout à fait à ce que j'ai vu dans mon établissement.Traduction : sur huit jours de formation prévus, seuls deux auraient la cote auprès des enseignants, ceux consacrés aux nouveaux programmes. Exit les six autres journées pourtant au cœur du réacteur, consacrées aux "axes structurants de la réforme": EPI, accompagnement personnalisé, pédagogie de projet, usages pédagogiques du numérique, évaluation des acquis des élèves...
Les journées de formation généralistes totalement improductives, inutiles, sans vrai contenu, avec des ateliers bidons, des présentations de nouvelles pédagogies assez affligeantes (la pédagogie dite de "l'anti-sèche" par une IPR de math était vraiment désespérante) ou à s'arracher les cheveux, mais des journées de formations disciplinaires par des IPR de Lettres apportant du contenu, des pistes utilisables, pas de langue de bois face aux problèmes, un vrai accompagnement et pas une simple répartition dans des ateliers bidons avec mise en commun à la fin de la demi-journée.
Du reste, il est complètement cynique d'avoir intitulé ces actions "journées de formation" : d'abord, parce que cela n'a été que des heures (supplémentaires et bénévoles pour la majeure partie d'entre nous) et de formation, il n'y en a pas eu. Au mieux, on aurait pu dire information, au pire bourrage de crâne. A chaque fois, j'en suis sorti avec un mal de crâne et un goût amer dans la bouche tant ces moments respiraient le "démerdez vous mes chers sous-fifres !"...
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"Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles" Oscar Wilde
- prof2mathsNiveau 5
Voici un petit CR sur notre formation disciplinaire.
Cette formation portait sur l'AP, les EPI, le cycle 3 et les tâches complexes. Je vous fais part uniquement de la partie sur l'AP qui a été la plus houleuse :
La formation sur l'AP a été animée par un IPR et un collègue-formateur ("animée" étant le mot juste) s'est déroulée ainsi :
Pendant un long laïus de 10 mn, l'IPR nous explique que trois groupes de recherche travaillent depuis plus de 10 ans sur l'AP, ont fait des centaines d'observations, ont fait un bilan de ce qui fonctionne le mieux, etc. Donc conclusion : "l'AP est très bénéfique à tous les élèves." Entre parenthèse, je n'ai pas besoin d'avoir l'expertise de trois groupes de recherche pour être convaincu que l'AP puisse être bénéfique...
Le collègue-formateur - très imbu de sa personne - explique : "nous devons évoluer, tous nos cours doivent ressembler à une séance d'AP, il faut arrêter de faire cours comme au 19ème siècle!"
Quelques remous chez les formés, mais personne ne relève le propos méprisant.
IPR : "vous allez vous mettre en groupe par établissement pour réfléchir à une séance d'AP".
J'interviens : "puisque des gens ont réfléchi à ce concept d'AP depuis plus de 10 ans, avec des centaines d'observations et des conclusions sur ce qui fonctionne bien, pourquoi ne nous donnez vous pas ces fameuses conclusions? Ainsi on peut partir de quelque chose de solide, non?"
Réponse de l'IPR : "non, nous ne voulons pas faire du descendant!"
Moi : " c'est bien dommage. Cela nous aurait aidé un peu...
IPR : " Non, dans une formation vous devez être actif"
Moi : " Mais je ne dis pas le contraire. Je pense juste que vous détenez des résultats de recherche qui nous auraient simplement permis de partir sur de bonnes bases"
IPR : " non, non, comme je viens de vous le dire, il est hors de question de faire du descendant"
Moi : " au moins, donnez-nous le nom de ces groupes de recherche, leurs publications, comme ça j'irai me renseigner après"
Le formateur-collègue : " Ouais, si tu es venu faire du mauvais esprit, tu aurais mieux fait de rester chez toi!"
Moi : " je suis venu pour être formé, pas pour subir le mépris d'un collègue."
Le formateur-collègue : " Tu es le genre à refuser de te remettre en question! Le 19ème siècle c'est du passé!"
Collègue en formation : " ça suffit cette référence au 19ème siècle, on n'est pas ici pour se faire caricaturer !"
Autre collègue en formation : "ou se faire insulter"
L'IPR attrape le formateur-collègue par la manche et lui parle à voix basse. D'après ce que j'arrive à entendre, l'IPR est en train de le remettre à se place, lui reprochant un ton agressif qui n'a pas lieu d'être.
Bon on travaille pendant 30 mn. On construit une séance d'AP, on se base sur ce qu'on fait déjà. Bref, on aurait pu innover avec un peu de matière... De toute façon l'ambiance est tellement pesante, qu'on n'y met pas vraiment beaucoup d'enthousiasme.
Restitution des groupes :
Le premier groupe propose de faire refaire un contrôle raté par les élèves faibles aidés par un élève qui a réussi. Intervention du formateur-collègue : "Ah ah, alors ça c'est totalement contre-productif. Tous les groupes de recherche le disent. ça ne marche pas et ça ne sert strictement à rien !"
Moi : "et bien cela aurait été bien de nous le dire avant !"
formateur-collègue : "pfff !"
Notre groupe fait sa restitution, aucun commentaire de l'IPR ou du formateur-collègue, on passe aux groupes suivants qui sont traités avec la même indifférence...
Elles sont pas géniales ces formations ?
Cette formation portait sur l'AP, les EPI, le cycle 3 et les tâches complexes. Je vous fais part uniquement de la partie sur l'AP qui a été la plus houleuse :
La formation sur l'AP a été animée par un IPR et un collègue-formateur ("animée" étant le mot juste) s'est déroulée ainsi :
Pendant un long laïus de 10 mn, l'IPR nous explique que trois groupes de recherche travaillent depuis plus de 10 ans sur l'AP, ont fait des centaines d'observations, ont fait un bilan de ce qui fonctionne le mieux, etc. Donc conclusion : "l'AP est très bénéfique à tous les élèves." Entre parenthèse, je n'ai pas besoin d'avoir l'expertise de trois groupes de recherche pour être convaincu que l'AP puisse être bénéfique...
Le collègue-formateur - très imbu de sa personne - explique : "nous devons évoluer, tous nos cours doivent ressembler à une séance d'AP, il faut arrêter de faire cours comme au 19ème siècle!"
Quelques remous chez les formés, mais personne ne relève le propos méprisant.
IPR : "vous allez vous mettre en groupe par établissement pour réfléchir à une séance d'AP".
J'interviens : "puisque des gens ont réfléchi à ce concept d'AP depuis plus de 10 ans, avec des centaines d'observations et des conclusions sur ce qui fonctionne bien, pourquoi ne nous donnez vous pas ces fameuses conclusions? Ainsi on peut partir de quelque chose de solide, non?"
Réponse de l'IPR : "non, nous ne voulons pas faire du descendant!"
Moi : " c'est bien dommage. Cela nous aurait aidé un peu...
IPR : " Non, dans une formation vous devez être actif"
Moi : " Mais je ne dis pas le contraire. Je pense juste que vous détenez des résultats de recherche qui nous auraient simplement permis de partir sur de bonnes bases"
IPR : " non, non, comme je viens de vous le dire, il est hors de question de faire du descendant"
Moi : " au moins, donnez-nous le nom de ces groupes de recherche, leurs publications, comme ça j'irai me renseigner après"
Le formateur-collègue : " Ouais, si tu es venu faire du mauvais esprit, tu aurais mieux fait de rester chez toi!"
Moi : " je suis venu pour être formé, pas pour subir le mépris d'un collègue."
Le formateur-collègue : " Tu es le genre à refuser de te remettre en question! Le 19ème siècle c'est du passé!"
Collègue en formation : " ça suffit cette référence au 19ème siècle, on n'est pas ici pour se faire caricaturer !"
Autre collègue en formation : "ou se faire insulter"
L'IPR attrape le formateur-collègue par la manche et lui parle à voix basse. D'après ce que j'arrive à entendre, l'IPR est en train de le remettre à se place, lui reprochant un ton agressif qui n'a pas lieu d'être.
Bon on travaille pendant 30 mn. On construit une séance d'AP, on se base sur ce qu'on fait déjà. Bref, on aurait pu innover avec un peu de matière... De toute façon l'ambiance est tellement pesante, qu'on n'y met pas vraiment beaucoup d'enthousiasme.
Restitution des groupes :
Le premier groupe propose de faire refaire un contrôle raté par les élèves faibles aidés par un élève qui a réussi. Intervention du formateur-collègue : "Ah ah, alors ça c'est totalement contre-productif. Tous les groupes de recherche le disent. ça ne marche pas et ça ne sert strictement à rien !"
Moi : "et bien cela aurait été bien de nous le dire avant !"
formateur-collègue : "pfff !"
Notre groupe fait sa restitution, aucun commentaire de l'IPR ou du formateur-collègue, on passe aux groupes suivants qui sont traités avec la même indifférence...
Elles sont pas géniales ces formations ?
- IlseÉrudit
Isis39 a écrit:henriette a écrit:Ceci correspond tout à fait à ce que j'ai vu dans mon établissement.Traduction : sur huit jours de formation prévus, seuls deux auraient la cote auprès des enseignants, ceux consacrés aux nouveaux programmes. Exit les six autres journées pourtant au cœur du réacteur, consacrées aux "axes structurants de la réforme": EPI, accompagnement personnalisé, pédagogie de projet, usages pédagogiques du numérique, évaluation des acquis des élèves...
Les journées de formation généralistes totalement improductives, inutiles, sans vrai contenu, avec des ateliers bidons, des présentations de nouvelles pédagogies assez affligeantes (la pédagogie dite de "l'anti-sèche" par une IPR de math était vraiment désespérante) ou à s'arracher les cheveux, mais des journées de formations disciplinaires par des IPR de Lettres apportant du contenu, des pistes utilisables, pas de langue de bois face aux problèmes, un vrai accompagnement et pas une simple répartition dans des ateliers bidons avec mise en commun à la fin de la demi-journée.
Pour ma part, je n'ai quasiment pas eu de formation. 1/2 journée sur le diaporama qu'on a tous vu et une journée disciplinaire. Rien eu d'autre.
Pareil chez nous !
- Luigi_BGrand Maître
_________________
LVM Dernier billet : "Une École si distante"
- prof2mathsNiveau 5
Un oubli dans mon CR.
L'IPR nous a demandé comment était organisé l'AP en 6ème dans nos établissements. Dans le notre deux classes de 6ème sont réparties en trois groupes selon le niveau des élèves. Intervention du formateur-collègue qui émet d'abord un petit ricanement puis qui dit : "ça existe encore des collèges où on fait des groupes de niveau pour l'AP? Franchement, il faut se pincer pour y croire! Vous n'avez vraiment rien compris au concept d'AP"
Nous : "cette organisation nous a été imposée par notre CDE"
IPR : "oui, il y a beaucoup de collèges qui ont choisi ce fonctionnement"
L'IPR nous a demandé comment était organisé l'AP en 6ème dans nos établissements. Dans le notre deux classes de 6ème sont réparties en trois groupes selon le niveau des élèves. Intervention du formateur-collègue qui émet d'abord un petit ricanement puis qui dit : "ça existe encore des collèges où on fait des groupes de niveau pour l'AP? Franchement, il faut se pincer pour y croire! Vous n'avez vraiment rien compris au concept d'AP"
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