- LefterisEsprit sacré
Je crois que c'est surtout le grec la grande victime. Des collègues , qui déjà étaient grands débutants, ne savent parfois plus grand chose si par hasard ils doivent l'enseigner. Il m'est arrivé de devoir carrément donner un cours sur les rudiments de l'accentuation à une collègue -à sa demande- qui n'en avait plus fait depuis le capes, il y avait belle lurette, et un rappel sur la formation des temps, les verbes contractes toussa...Fires of Pompeii a écrit:
Idem en langues anciennes ; combien de collègues ne savent plus lire en latin et en grec ???? L'ont-ils jamais su ? Je mets un point d'honneur à ne pas perdre ce que j'aime tant ; il est hors de question que ce métier fasse de moi une "décérébrée" au sens où, sous prétexte que je ne suis plus étudiante, j'arrêterais de lire ces langues que j'aime tant. On n'arrête jamais d'apprendre et de se cultiver (et je sais que je peux et dois encore apprendre, d'où le plaisir que j'ai à continuer à lire en langues anciennes), et toutes les formations pédago du monde ne serviront à rien tant qu'autant de collègues (je parle de ceux que je connais) continueront à se borner à ne connaître que ce qu'ils enseignent, et pas plus. C'est particulièrement frappant en latin et en grec, je trouve, malheureusement.
Edit : je ne parle que des collègues que je connais, et je sais qu'en langues anciennes on perd vite. Je ne me permettrais pas de généraliser.
Pour ma part, je tâche de lire de temps en temps un peu. Quand je prépare en latin, le lis par principe plus que l'extrait que je vais utiliser. Là je lis à coup de quelques pages les Tusculanes, ce qui du coup me remémore les différentes théories philosophiques. Mais c'est vrai qu'il faut se forcer, quand on rentre avec mille choses en tête, la fatigue, le combat contre la réforme.
Si je parviens à quitter l'EN , je crois que je lirais tout autant ...
- RosanetteEsprit éclairé
L'insulte, je la vois évidemment dans le "continuent à se cultiver", voyons.
Vous et votre constat personnel avaient peut-être décrétés que les profs de langue lisant de la littérature dans le texte sont une espèce "rare", mais je ne vois pas de quel droit vous étendez ça au fait de se cultiver, sauf à mesquine l'appliquer à l'ensemble de la profession, puisque c'est un constat que chacun a pu faire dans toutes les matières, y compris en français.
Vous et votre constat personnel avaient peut-être décrétés que les profs de langue lisant de la littérature dans le texte sont une espèce "rare", mais je ne vois pas de quel droit vous étendez ça au fait de se cultiver, sauf à mesquine l'appliquer à l'ensemble de la profession, puisque c'est un constat que chacun a pu faire dans toutes les matières, y compris en français.
- OlympiasProphète
Le Mathieu en question est consternant. Of course.
- LeclochardEmpereur
Botchan a écrit:La dimension culturelle peut aussi se retrouver dans les sujets de civilisation (les études de LV ont trois composantes: étude de la langue, de la littérature, et de la civilisation, en gros: histoire, histoire des idées et sociologie des pays concernés). Nous enseignons très peu la littérature dans le secondaire (sauf en LELE) et la plupart du temps, si nous faisons étudier un extrait littéraire, nous avons un objectif lexical, grammatical et/ou thématique en tête. Mais on s'éloigne grandement du sujet de départ là...
Je ne sais pas si le mot "manque" est effectivement adapté, vu ce que vous enseignez.
En ne lisant pas, on se prive tout bonnement d'une certaine dimension de la culture du pays. Cela ne veut pas dire qu'on est inculte. Par contre, il ne faudrait jamais comme le font parfois les élèves: "J'ai vu le film, je connais l'histoire. C'est comme si j'avais lu le livre.."
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- FeuchtwangerNiveau 9
Whypee a écrit:Ma jeune cousine, 23 ans, bac plus deux avorté, vient d'être embauchée dans le service animations de son agglomération. Elle émarge à 3200€/mois en tant que responsable d'un budget de 250000€ et d'une personne pour l'assister... Je n'atteindrai jamais ce salaire !
Alors oui, être "prof", c'est minable ! Et du coup je me comporte en tant que tel depuis 7/8 ans. Marre d'être méprisé. Marre d'être sous-payé. Marre d'être négligé. Marre d'être insulté. Marre d'être envié !
Elle fait de la politique ou de l'associatif?
Sinon pour ce qui est de la lecture, il est certain qu'avec des enfants cela devient une lutte permanente. Pour ma part, j'ai comme règle de lire deux-trois heures par jour avec deux enfants en bas âge et si nécessaire je rogne mes nuits mais c'est vraiment un combat que je n'imaginais pas quand j'avais vingt ans...
- CasparProphète
@Leclochard: C'est vrai, mais on peut lire aussi des livres d'histoire, des biographies, des essais...Ne pas/plus lire dans la langue que l'on enseigne est d'un certain côté une aberration, et pourtant je suis persuadé que certains de mes collègues qui ne lisent pas sont tout de même de bons professeurs.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
- FeuchtwangerNiveau 9
Botchan a écrit:C'est vrai, mais on peut lire aussi des livres d'histoire, des biographies, des essais...Ne pas/plus lire dans la langue que l'on enseigne est d'un certain côté une aberration, et pourtant je suis persuadé que certains de mes collègues qui ne lisent pas sont tout de même de bons professeurs.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
Il y a aussi des choix à faire. Je me force à ne lire qu'en anglais même des ouvrages de ma discipline (l'HG) parce que je sais que si je lisais des ouvrages en français, je perdrais beaucoup de contact avec cette langue et je viendrai à l'oublier (tout comme je me force à ne regarder que des films en anglais et à n'écouter que des podcasts dans cette langue).
On a beaucoup plus de facilités qu'il y a vingt ans grâce à internet, les kindle, etc...
Mine de rien il existe parfois un fossé des générations quand je vois des collègues qui ont la cinquantaine, souvent ils n'ont pas intégré à quel point les ressources et les ouvrages étrangers sont désormais accessibles (pas tous bien évidemment).
- LeclochardEmpereur
Rosanette a écrit:L'insulte, je la vois évidemment dans le "continuent à se cultiver", voyons.
Vous et votre constat personnel avaient peut-être décrétés que les profs de langue lisant de la littérature dans le texte sont une espèce "rare", mais je ne vois pas de quel droit vous étendez ça au fait de se cultiver, sauf à mesquine l'appliquer à l'ensemble de la profession, puisque c'est un constat que chacun a pu faire dans toutes les matières, y compris en français.
J'aurais dû préciser "continuent à se cultiver par ce biais".
Maintenant, je t'invite, si tu ne me crois pas à poser la question aux collègues: "quel est le dernier livre en anglais que vous ayez lu ?" (attention même pas un classique..)
En lettres, le constat n'est pas brillant mais dans les faits, nous sommes obligés de lire un minimum car il faut bien créer des séquences sur des oeuvres. Comment interroger des élèves sur un livre qu'on n'a pas lu et étudié soi-même ?
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Quelqu'un s'assoit à l'ombre aujourd'hui parce que quelqu'un d'autre a planté un arbre il y a longtemps. (W.B)
- LeclochardEmpereur
Botchan a écrit:@Leclochard: C'est vrai, mais on peut lire aussi des livres d'histoire, des biographies, des essais...Ne pas/plus lire dans la langue que l'on enseigne est d'un certain côté une aberration, et pourtant je suis persuadé que certains de mes collègues qui ne lisent pas sont tout de même de bons professeurs.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
Quand je disais "lire", il ne s'agissait pas forcément de classiques.
Je pense aussi que cela n'empêche pas d'être un bon enseignant. Tout dépend de ce qu'on veut transmettre.
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- CasparProphète
Feuchtwanger a écrit:Botchan a écrit:C'est vrai, mais on peut lire aussi des livres d'histoire, des biographies, des essais...Ne pas/plus lire dans la langue que l'on enseigne est d'un certain côté une aberration, et pourtant je suis persuadé que certains de mes collègues qui ne lisent pas sont tout de même de bons professeurs.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
Il y a aussi des choix à faire. Je me force à ne lire qu'en anglais même des ouvrages de ma discipline (l'HG) parce que je sais que si je lisais des ouvrages en français, je perdrais beaucoup de contact avec cette langue et je viendrai à l'oublier (tout comme je me force à ne regarder que des films en anglais et à n'écouter que des podcasts dans cette langue).
On a beaucoup plus de facilités qu'il y a vingt ans grâce à internet, les kindle, etc...
Mine de rien il existe parfois un fossé des générations quand je vois des collègues qui ont la cinquantaine, souvent ils n'ont pas intégré à quel point les ressources et les ouvrages étrangers sont désormais accessibles (pas tous bien évidemment).
:Descartes: je pense que tous nos collègues, y compris ceux qui ont
- RosanetteEsprit éclairé
Leclochard a écrit:Maintenant, je t'invite, si tu ne me crois pas à poser la question aux collègues: "quel est le dernier livre en anglais que vous ayez lu ?" (attention même pas un classique..)
Et les gens répondent souvent quelque chose, même du polar qui vide la tête. Pose aux profs d'anglais la même question, ouvre un topic si ça te chante, tu auras tes réponses.
Enseigner une langue, c'est rester au plus près des évolutions langagières, et lire permet de le faire au mieux.
Oui, on a des enseignants qui pensent que regarder des séries les met à l'abri de ce devoir de lecture, comme des profs de français ne lisent plus rien et tournent sur des séquences bien bouclées sur des bouquins qu'ils connaissent par cœur. Il y a aussi des profs d'histoire qui ne lisent plus sur leur matière. On peut encore avancer qu'ils ne représentent pas une majorité, quitte à dire qu'ils sont en passe de le devenir.
Ne serait-ce que chez les agrégés, qui ont eu un concours en bouffant de la littérature à haute dose, on concevrait difficilement que du jour au lendemain ils bazardent toute envie de lire dans le texte.
- CasparProphète
Rosanette a écrit:Leclochard a écrit:Maintenant, je t'invite, si tu ne me crois pas à poser la question aux collègues: "quel est le dernier livre en anglais que vous ayez lu ?" (attention même pas un classique..)
Et les gens répondent souvent quelque chose, même du polar qui vide la tête. Pose aux profs d'anglais la même question, ouvre un topic si ça te chante, tu auras tes réponses.
Enseigner une langue, c'est rester au plus près des évolutions langagières, et lire permet de le faire au mieux.
Oui, on a des enseignants qui pensent que regarder des séries les met à l'abri de ce devoir de lecture, comme des profs de français ne lisent plus rien et tournent sur des séquences bien bouclées sur des bouquins qu'ils connaissent par cœur. Il y a aussi des profs d'histoire qui ne lisent plus sur leur matière. On peut encore avancer qu'ils ne représentent pas une majorité, quitte à dire qu'ils sont en passe de le devenir.
Ne serait-ce que chez les agrégés, qui ont eu un concours en bouffant de la littérature à haute dose, on concevrait difficilement que du jour au lendemain ils bazardent toute envie de lire dans le texte.
Entre moi et Jane Eyre c'est foutu je crois (programme de l'agreg 2009): trop lu et trop disséqué. Mais a contrario je suis en train de relire un roman de Jane Austen que je veux faire en LELE et qui était le sujet de mon mémoire de maîtrise et ça passe tout seul.
- RosanetteEsprit éclairé
Ca c'est un autre problème, on est évidemment marqué par notre programme de concours.
Je dois dire que mes collègues sont soit d'un certain âge (mais pas des dinosaures non plus) soit tout frais sortis de leur concours, et ne lâche pas les bouquins.
Même si on peut être un "bon" enseignant de langue sans ces lectures, on prend le risque d'enseigner une langue artificielle et figée (ou inadaptée si on considère que mater des séries US est notre mielleux atour).
Je dois dire que mes collègues sont soit d'un certain âge (mais pas des dinosaures non plus) soit tout frais sortis de leur concours, et ne lâche pas les bouquins.
Même si on peut être un "bon" enseignant de langue sans ces lectures, on prend le risque d'enseigner une langue artificielle et figée (ou inadaptée si on considère que mater des séries US est notre mielleux atour).
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Merci, Lefteris, pour cette réponse très complète, qui m'intéresse particulièrement.Lefteris a écrit:Le paradoxe est que je travaillais beaucoup (rien à voir avec les lettres, encore moins avec l'enseignement, dont je n'avais même l'ombre de l'idée), avec des horaires décalés. Déjà je ne regardais jamais la télé,-d'ailleurs je n'en avais pas- et la lecture reste accessible à tout moment, même fatigué, même un peu. Je me suis mis au grec par hasard, juste pour avoir des notions, car je lisais entre autres de la philo , je suivais vaguement des cours, et je me suis rendu compte qu'il me manquait vraiment quelque chose. Mais j'avais tellement entendu dire que c'était très difficile que je ne pensais pas aller très loin. Finalement je me suis pris au jeu , mais sans bosser tant que ça: c'était comme un loisir, je prenais le manuel (ancêtre d'Hermaion) et j'apprenais, 1/2 heure, une heure par-ci par là, sans aucune pression , sans aller trop vite, en assimilant bien. Je n'ai pas calculé, mais je dirais une moyenne de trois heures par semaine, parfois presque rien, parfois plus. J'amenais le bouquin avec moi quand je me déplaçais. Quand je suis arrivé au niveau des versions, j'ai écrit à Connaissance Hellénique qui publiait alors une revue et proposait aussi de corriger des thèmes, et voilà, un nouveau jeu, je le faisais peu à peu, une phrase par-ci par là, pas 4 heures la tête dans le guidon, hein . Et comme cet apprentissage n'était pas "parasité" par autre chose, ou dans la hâte, il se fixait bien. J'étais plus à l'aise à l'époque que je ne le serais maintenant, et même que je ne l'étais au concours. (En plus, plus on fréquente les auteurs, plus on finit par coller instinctivement des archaïsmes, des tours non classiques, voire des néo-hellénismes ).CarmenLR a écrit:
Ton expérience m'intéresse, Lefteris. Concrètement, où trouvais-tu le temps autrefois de pratiquer le thème grec en dehors de ton temps de travail ? Travaillais-tu le soir ? (Les exemples que je vois autour de moi me font penser que c'est difficile : retour à 18 h 30 et la bouche et la tête pleines de soucis...)
Ma question portait, en effet, comme je l'ai précisé, sur la façon dont on pouvait dégager du temps pour garder un contact intime avec sa discipline de formation avec les horaires classiques de mes proches 9 h -17 h 30 en horaire fixe, retour à 18 h 30, sans demi-journée de libre.
Tu y as parfaitement répondu.Merci pour les défis ludiques : c'est très intéressant... :-).
- DaphnéDemi-dieu
Botchan a écrit:Feuchtwanger a écrit:Botchan a écrit:C'est vrai, mais on peut lire aussi des livres d'histoire, des biographies, des essais...Ne pas/plus lire dans la langue que l'on enseigne est d'un certain côté une aberration, et pourtant je suis persuadé que certains de mes collègues qui ne lisent pas sont tout de même de bons professeurs.
Pour moi la littérature est quelque chose de central (je devrais dire les romans et les essais car je lis peu de poésie ou de théâtre), mais je conçois que d'autres pensent différemment. Je n'ai jamais rencontré aucun collègue ayant lu de romans victoriens que moi par exemple (sans vouloir me vanter), en revanche j'ai beaucoup moins lu de littérature américaine.
Il y a aussi des choix à faire. Je me force à ne lire qu'en anglais même des ouvrages de ma discipline (l'HG) parce que je sais que si je lisais des ouvrages en français, je perdrais beaucoup de contact avec cette langue et je viendrai à l'oublier (tout comme je me force à ne regarder que des films en anglais et à n'écouter que des podcasts dans cette langue).
On a beaucoup plus de facilités qu'il y a vingt ans grâce à internet, les kindle, etc...
Mine de rien il existe parfois un fossé des générations quand je vois des collègues qui ont la cinquantaine, souvent ils n'ont pas intégré à quel point les ressources et les ouvrages étrangers sont désormais accessibles (pas tous bien évidemment).
:Descartes: je pense que tous nos collègues, y compris ceux qui ontdéjà un pied dans la tombela cinquantaine, ont bien intégré qu'il y avait beaucoup de ressources sur Internet (ne serait-ce que parce que nous sommes obligés de trouver nous-mêmes les sujets de CO au bac), y compris des livres.
Et puis ces collègues ont souvent des enfants qui les tiennent au courant
Non mais qu'est-ce qu'il ne faut pas lire
- CasparProphète
Rosanette a écrit:Ca c'est un autre problème, on est évidemment marqué par notre programme de concours.
Je dois dire que mes collègues sont soit d'un certain âge (mais pas des dinosaures non plus) soit tout frais sortis de leur concours, et ne lâche pas les bouquins.
Même si on peut être un "bon" enseignant de langue sans ces lectures, on prend le risque d'enseigner une langue artificielle et figée (ou inadaptée si on considère que mater des séries US est notre mielleux atour).
Il y a toutes sortes de séries (US ou UK) avec des niveaux et des types de langages très différents. Breaking Bad et Downton Abbey ce n'est pas tout à fait le même topo. J'ai appris beaucoup de vocabulaire et de faits de civilisation grâce aux séries, et j'ai même pu en remontrer à une formatrice anglophone lors de la prépa agrég.
Quant à la remarque de notre (je suppose jeune) collègue que les quinquagénaires. mais je ne suis pas concerné, je suis encore quadragénaire pour quelques années, et je suis particulièrement fringant. :succes:
- CarmenLRNeoprof expérimenté
Je lis tellement de littérature XIX e que je me ballade en vieille robe de mariée déchirée et que je mange des pièces montées moisies... C'est grave ?
- RosanetteEsprit éclairé
Je ne renie pas les séries, mais précisément un prof d'anglais n'est censé parler ni comme dans Breaking Bad ni comme Downton Abbey, même si ça donne effectivement un complément sur la variété lexicale de la langue et son évolution.
Il n'empêche qu'il est plus difficile d'imprimer la langue à partir des séries, du moins je trouve. En TD nous réfléchissions l'autre jour à la traduction de "homemade gin" dans un texte de Baldwin. Je me suis lancée dans un couplet enflammé sur la gnôle de nos grands-pères, et j'ai demandé, pour ceux qui regardaient Orange is The New Black, le terme qu'utilisait une détenue pour décrire la gnôle qu'elle fabriquait en cabane (hooch). Tous voyaient de quoi je parlais, mais personne n'avait saisi le mot ou pensé à le chercher.
Il n'empêche qu'il est plus difficile d'imprimer la langue à partir des séries, du moins je trouve. En TD nous réfléchissions l'autre jour à la traduction de "homemade gin" dans un texte de Baldwin. Je me suis lancée dans un couplet enflammé sur la gnôle de nos grands-pères, et j'ai demandé, pour ceux qui regardaient Orange is The New Black, le terme qu'utilisait une détenue pour décrire la gnôle qu'elle fabriquait en cabane (hooch). Tous voyaient de quoi je parlais, mais personne n'avait saisi le mot ou pensé à le chercher.
- CasparProphète
CarmenLR a écrit:Je lis tellement de littérature XIX e que je me ballade en vieille robe de mariée déchirée et que je mange des pièces montées moisies... C'est grave ?
Non, ça arrive même aux meilleurs. J'ai un ami prof de maths qui ne lit que des romans du XIXème (français, anglais ou russes) et en est très heureux...
- CasparProphète
Rosanette a écrit:Je ne renie pas les séries, mais précisément un prof d'anglais n'est censé parler ni comme dans Breaking Bad ni comme Downton Abbey, même si ça donne effectivement un complément sur la variété lexicale de la langue et son évolution.
Il n'empêche qu'il est plus difficile d'imprimer la langue à partir des séries, du moins je trouve. En TD nous réfléchissions l'autre jour à la traduction de "homemade gin" dans un texte de Baldwin. Je me suis lancée dans un couplet enflammé sur la gnôle de nos grands-pères, et j'ai demandé, pour ceux qui regardaient Orange is The New Black, le terme qu'utilisait une détenue pour décrire la gnôle qu'elle fabriquait en cabane (hooch). Tous voyaient de quoi je parlais, mais personne n'avait saisi le mot ou pensé à le chercher.
Nous ne sommes pas non plus censés parler comme dans Shakespeare ou Dickens. De toute façon, il faut varier les sources et les plaisirs pour rester en contact avec une langue authentique, j'écoute beaucoup les radios anglophones, je lis des blogs et des forums anglophones.
Les élèves lisent ou lisaient Twilight, penses-tu que beaucoup aient la curiosité de chercher ce que signifie le mot twilight? Je dirais aucun.
- RosanetteEsprit éclairé
Bien sûr, la constante est qu'ils ne cherchent pas forcément les mots qui sont sous leurs yeux, mais la lecture favorise quand même la mémoire photographique. Aussi nulle que soit la saga Twilight, je pense malgré tout que des élèves qui la lise en tireront plus de profit pour leur langue que quelques nuits de binge-watching, même si cette activité a aussi ses qualités.
- CasparProphète
Je pense qu'on peut faire les deux (et je n'ai rien contre Twilight si ça peut apprendre un peu d'anglais à mes élèves), tout dépend aussi de l'attitude qu'on a face à la langue (curiosité, désir d'apprendre ou le contraire, auquel cas on pratique le bing watching bêtement en lisant les sous-titres français ou en comprenant en gros sans chercher à comprendre les détails).
- FeuchtwangerNiveau 9
Botchan a écrit:
Quant à la remarque de notre (je suppose jeune) collègue que les quinquagénaires. mais je ne suis pas concerné, je suis encore quadragénaire pour quelques années, et je suis particulièrement fringant. :succes:
Je ne suis malheureusement plus si jeune que cela mais au fil des dernières années j'ai bien appris à plusieurs collègues ce qu'était un podcast, comment regarder netflix dans un pays non couvert ou bien le fonctionnement d'amazon (avec le bonus combo kindle/shipito).
C'est de la même veine quand j'expliquais il y a 3 ans ce qu'était un drive ou un diaporama.
Et oui, cela m'a étonné également. :lol:
- BrindIfFidèle du forum
Et cette combo consiste en quoi ?Feuchtwanger a écrit:le fonctionnement d'amazon (avec le bonus combo kindle/shipito).
- FeuchtwangerNiveau 9
Prendre une adresse aux US avec shipito pour pouvoir avoir un kindle américain et (accès au catalogue) et regrouper ses envois pour payer des frais de livraison moindres.
J'ajoute pour ne pas rallumer la guerre de générations qu'une fois j'avais été sidéré qu'un ami de 24 ans ultra branché ignorait l'existence de skype...
Il y a tellement de possibilités à l'heure actuelle qu'on est toujours l'ignorant de quelqu'un de toute façon.
J'ajoute pour ne pas rallumer la guerre de générations qu'une fois j'avais été sidéré qu'un ami de 24 ans ultra branché ignorait l'existence de skype...
Il y a tellement de possibilités à l'heure actuelle qu'on est toujours l'ignorant de quelqu'un de toute façon.
- CasparProphète
Feuchtwanger a écrit:Botchan a écrit:
Quant à la remarque de notre (je suppose jeune) collègue que les quinquagénaires. mais je ne suis pas concerné, je suis encore quadragénaire pour quelques années, et je suis particulièrement fringant. :succes:
Je ne suis malheureusement plus si jeune que cela mais au fil des dernières années j'ai bien appris à plusieurs collègues ce qu'était un podcast, comment regarder netflix dans un pays non couvert ou bien le fonctionnement d'amazon (avec le bonus combo kindle/shipito).
C'est de la même veine quand j'expliquais il y a 3 ans ce qu'était un drive ou un diaporama.
Et oui, cela m'a étonné également. :lol:
Ce ne serait pas légèrement illégal ça?
En dehors de la question de l'âge il y a aussi une question d'intérêt: je suis une bille en informatique parce que ça ne m'intéresse pas plus que ça, même si je suis bien obligé de faire certaines choses pour pouvoir exercer mon métier évidemment, et j'ai un collègue quinquagénaire qui est très doué pour ça et que tout le lycée consulte en cas de problème (quant à moi je ne suis pas un perdreau de l'année donc j'ai tout appris sur le tas, et souvent mal, en informatique).
- Quelle image vous faisiez-vous du métier de prof... avant de devenir prof ?
- Juste pour rire: à qui vos élèves vous assimilent-ils? Vous donnent-ils un surnom?
- et après, vous ferez quoi ?
- Comment ferez-vous avec les nouveaux programmes ?
- Prof célibataire (mais pas seulement?)... vous ruminez chez vous quand vous avez une classe pénible?
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